Mme Martine Combreas Théâtre de Villeneuve-lès
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Mme Martine Combreas Théâtre de Villeneuve-lès
Mme Martine Combreas Théâtre de Villeneuve-lès-Maguelone 255, boulevard des Moures 34751 VILLENEUVE-LES-MAGUELONNE Cedex Paris, le 12 juin 2015 Chère Martine, Je ne peux malheureusement pas être à tes côtés ce soir mais je souhaite te faire part de mon soutien, de celui du conseil national et de l’ensemble des adhérents du SYNDEAC. Quand un théâtre ferme, quand un projet s’arrête, c'est tout le secteur des arts et de la culture qui en ressent la blessure. Car une telle "réorientation du projet" demeure une fermeture, qui nous rappelle celle que nous avons vécue au Forum du Blanc-Mesnil il y a quelques mois. C’est une atteinte à l'histoire de la décentralisation théâtrale au service de tous les publics, et de l’étroite concertation avec les acteurs locaux. C’est une atteinte à la longue structuration des projets de découverte et de promotion de la création, à la patiente construction d'un réseau de circulation des œuvres et des artistes, à chacun des artistes qui ne pourront plus se produire à Villeneuve-lès-Maguelonne. C’est une atteinte à un projet d’intérêt général, c’est une atteinte au public. Dans le cas de la Grande Ourse, c’est une blessure particulière faite au jeune public qui pouvait découvrir sur cette scène des artistes musiciens, circassiens, comédiens, danseurs de tous horizons. Cette exigence pour nos plus jeunes contemporains est sans doute le combat le plus important qui puisse être mené par le secteur de la création, la première de nos missions. Nous venons d'obtenir du Président de la République que les scènes conventionnées deviennent un label. C'est une consolation tardive. C’est un premier pas. Mais c’est un signe : la lutte que nous menons collectivement progresse, et finira bien par aboutir. Un jour viendra j’espère où le retrait unilatéral d'un partenaire obtus n’entraînera plus l'écroulement d'un partenariat de seize années. En attendant, à Villeneuve-lès-Maguelones, et ailleurs en Languedoc-Roussillon, et ailleurs en France, il faudra reconstruire pas à pas ce qui a été détruit. Je t’imagine entourée d’artistes, de spectateurs et de professionnels. Serrons à nouveau les rangs : ce que nous portons ensemble est bien plus fort que les baisses de dotations, les alternances ou les revirements politiques. Nous restons le cœur battant de toute démocratie qui se respecte. Je te salue, je salue ton travail, et j’adresse à travers toi mes amitiés à l’équipe du théâtre, aux artistes et aux spectateurs que vous avez su réunir tant de fois. Madeleine Louarn Présidente