Projet de thèse - Faculté de philosophie

PROJET DE RECHERCHE DE DOCTORAT
(en vue de l’approbation et de la formation du Comité de thèse)
-------------------Nom de l’étudiant(e)
---------------Matricule
--------------Session d’admission
N.B. : À remettre au local 414 Pav. Félix-Antoine-Savard, au plus tard un mois avant la fin
de la 3e session d’inscription
Votre projet doit reprendre chacune des rubriques suivantes. Voir le modèle donné en
annexe.
1. Domaine de recherche
2. Titre provisoire de la thèse
3. Problématique (les questions que le candidat ou la candidate se propose d’examiner et le
contexte théorique dans lequel ces questions se posent)
4. Description du projet de recherche (indiquer les grandes lignes du développement de
la recherche envisagée, quitte à le modifier ou le préciser ultérieurement)
5. Originalité des objectifs et sa contribution éventuelle à l’avancement des
connaissances
6. Méthodologie de la recherche
7. Bibliographie (les principaux ouvrages à consulter, quitte à compléter la bibliographie par la suite)
8. Échéancier de votre travail
Approbations
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Directeur de recherche
Date : ..............................................
.........................................................................
Directeur des programmes
des 2e et 3e cycles
Date : ..............................................
La Faculté publie régulièrement, à des fins d’information (rapport d’activités, site web de la Faculté), la
liste des sujets de maîtrise et de doctorat, le nom des candidats et des directeurs de recherche. Par la
présente,  j’accepte /  je refuse / que ces renseignements soient diffusés.
.........................................................................
Signature – étudiant(e)
Date : ..............................................
Suggestions pour la formation du Comité de thèse
Un codirecteur ou une codirectrice (le cas échéant) :………………………………………..
Département : ……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………….
Deux membres, qu’il y ait ou non un codirecteur ou une codirectrice :
....................................................................
...................................................................
N.B. : À moins de raisons très particulières, les membres doivent être de l’Université Laval.
Si vous croyez nécessaire de recourir à une personne de l’extérieur, justifiez brièvement votre
suggestion :
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Directeur de recherche : ...................................................
Nom
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Date
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Signature
Exigence linguistique, s’il y a lieu
En plus d’une connaissance suffisante du français, on exige de l’étudiant qu’il possède une
bonne maîtrise de la langue écrite des auteurs sur lesquels porte le sujet de thèse. (Description
du programme de doctorat en philosophie – exigences d’admission).
J’ai une bonne maîtrise de la langue écrite de l’auteur ou des auteurs sur lequel ou lesquels porte le
sujet de ma thèse :
Oui
(Attestations en annexe)
Non
(Indiquez quand et comment vous prévoyez répondre à cette exigence)
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....................................................................
Nom de l’étudiant(e)
.....................................................................
Signature
14 avril 2016
2
EXEMPLE DE PROJET DE RECHERCHE DE DOCTORAT
Cet exemple est présenté avec l’accord de son auteur. Seules quelques retouches mineures ont
été apportées au texte original.
1.
Domaine de recherche
PHILOSOPHIE POLITIQUE
2.
Titre de la thèse
SIGNIFICATION POLITIQUE DE LA BILDUNG CHEZ HEGEL ET PERSPECTIVES
CONTEMPORAINES
3.
Cadre théorique et problématique
Hormis quelques rares exceptions, les commentaires de l’œuvre hégélienne s’intéressent peu
à la notion de Bildung (que nous traduisons par « culture ») et à la place qu’elle occupe dans sa
pensée politique. Or, Hegel insiste pourtant, en ouverture de la section sur la société civile des
Principes de la philosophie du droit, sur la « valeur infinie » de la culture dans la mesure où,
dans l’éthicité, la subjectivité cultivée gagne graduellement sa liberté ; ce faisant, elle atteste la
rationalité du monde objectif qui satisfait à son exigence de liberté. C’est ce processus de culture
de l’individu, immanent, pour Hegel, à la vie sociale et politique, qui sera l’objet de notre thèse,
en particulier dans son œuvre politique de maturité. Deux aspects sont à relever, qu’il s’agira
d’expliciter dans le détail, tant ils forment le noyau conceptuel de la culture : celle-ci, d’une part,
doit se comprendre comme un processus de socialisation, non seulement parce qu’elle est
fécondée par l’interaction de l’individu avec les différentes sphères de la société (famille, école,
société civile, institutions politiques), mais encore parce qu’elle vise, ce faisant, son intégration
dans sa communauté en conformité avec sa subjectivité (suivant la particularité de ses
préférences, de ses talents, etc.). D’autre part, le processus de culture comporte cette
signification, fondamentale pour le politique, de mettre au monde le citoyen dans l’individu
privé : celui-ci se voyant garantir, par le développement culturel, les moyens de son
autoréalisation, est d’autant plus enclin à considérer la vie politique comme son œuvre effective.
Deux problèmes complémentaires retiendront particulièrement notre attention. Dans un
premier temps, nous chercherons à comprendre de façon détaillée la théorie de la Bildung,
principalement dans les Principes de la philosophie du droit, en retraçant d’abord son
développement conceptuel (intégré par Hegel) dans l’histoire de la philosophie et en explicitant
le processus de culture et ses implication sociales et politiques ; le détail des rapports complexes
qu’il entretient avec les notions clefs que sont la liberté et l’autoréalisation de l’individu, les
relations de reconnaissance sociale et leur accomplissement institutionnel devra être présenté.
Nous chercherons par là à bien comprendre son caractère central, dans la mesure où le processus
de culture est une condition sine qua non à la fois de la vie privée et citoyenne des individus et
de la rationalité des institutions. Le deuxième volet de notre recherche portera sur la thèse
suivant laquelle la Bildung hégélienne permet de poser les jalons d’un cadre conceptuel servant
d’alternative valable au paradigme principal de la philosophie politique contemporaine qu’est
l’individualisme méthodologique. Dans la mesure où sa finalité est, du point de vue de l’individu
se cultivant, le développement de ces qualités qui forment le cœur de l’ethos démocratique
(autoréalisation, rationalité, autonomie, liberté), elle nous permettra de rendre explicites les
ressources culturelles desquelles dépendent concrètement les théories de la société juste (par
exemple, l’éthique de la communication de Habermas ou le contractualisme rawlsien).
S’imposera alors à nous l’examen des conditions suivant lesquelles un tel processus est réitérable
et celui visant à déterminer si la notion même de culture exige d’être amendée en conséquence (à
la manière, par exemple, du pragmatisme de John Dewey).
4.
Description du projet
 Les sources de la notion de Bildung chez Hegel : origine et développement conceptuel.
Nous nous appliquerons d’abord à bien saisir les notions grecques de paideia et d’arété et
leur sens dans le contexte de la polis grecque à l’aide, notamment, des travaux de Werner
Jaeger, ainsi que l’importance déterminante de la Bildung en Allemagne suite à la crise
politique suivant la Révolution Française (dans l’œuvre, notamment, de Schlegel,
Schleiermacher, Novalis et von Humboldt).
 Nous voulons ensuite travailler à la reconstruction détaillée du processus de culture dans les
Principes de la philosophie du droit et à expliciter sa signification plus largement dans la
philosophie politique de Hegel, en considérant attentivement ce qu’il en dit ailleurs, en
particulier dans ses écrits sur la philosophie de l’histoire et la Phénoménologie de l’Esprit.
2
Chacun des jalons institutionnels (famille, institution scolaire, corporations et institutions
politiques) de ce processus sera traité pour lui-même et dans sa relation de
complémentarité aux autres. Dans quelle mesure peut-on parler, en définitive, d’une
action réciproque de la culture pour l’individu et pour l’objectivité ? En quoi la culture
décrit l’effort d’appropriation de l’objectivité par la subjectivité (ce qu’expose la
Phénoménologie de l’esprit) ? Le traitement de cette question nous conduira à mettre en
lumière le sens politique et tout à fait central de la notion de Bildung.
 La culture hégélienne aujourd’hui : actualisation et problèmes.
a) Les théories de la société juste les plus importantes de la philosophie politique
contemporaine présupposent, chez le sujet, un ensemble de capacités cognitives, mais en
ignorant le plus souvent la question de leurs conditions de possibilité. Bien que la notion
centrale de la politique hégélienne soit la liberté et non l’égalité, nous tâcherons de saisir
en quoi la culture joue chez Hegel, entre autres, le rôle insigne de bien de base de la
société. Comment, dans cette mesure, peut-on intégrer les thèses hégéliennes aux débats
contemporains ?
b) La question précédente pose le problème contextuel d’une application concrète, dans
la démocratie occidentale de la modernité dite tardive, caractérisée, entre autres, par son
déracinement (A. Giddens), d’un modèle fortement institutionnel élaboré dans le cadre
d’une monarchie constitutionnelle du XIXème siècle. Quelles institutions sont alors aptes
à prendre la relève ? La notion de culture doit-elle, dans cette mesure, être interprétée à
nouveaux frais, ou encore être limitée exclusivement à son moment éducatif ? La
conception téléologique de la culture doit-elle être abandonnée ? Ce sera ici l’occasion
d’examiner les thèses contemporaines sur la Bildung.
5.
Originalité des objectifs et contribution éventuelle à l’avancement des connaissances
Cette recherche devrait permettre :
 De mettre en évidence dans le détail une notion largement ignorée par les commentateurs
de l’œuvre de Hegel et en montrer la centralité dans le cadre de sa pensée politique.
3
 De montrer, à l’aide de la notion de Bildung, l’actualité de la pensée politique de Hegel ;
malgré un regain d’intérêt récent pour les études hégéliennes, les efforts pour l’intégrer
aux débats politiques contemporains sont demeurés quasiment inexistants (à l’exception
notable des travaux d’Axel Honneth).
 D’intégrer aux débats politiques contemporains une notion qui, pour avoir été centrale
dans les tentatives de résolution des problèmes politiques engendrés par la Révolution
Française, a largement perdu de son influence.
6.
Méthodologie de la recherche
Il s’agira, dans un premier temps, de faire l’analyse minutieuse et systématique du processus
de culture proposé dans les Principes de la philosophie du droit ainsi que dans les textes de
Hegel qui s’avéreront complémentaires et les sources philosophiques antérieures. Nous
intégrerons ensuite les résultats de cette recherche aux travaux de philosophie politique
contemporaine en faisant appel aux commentateurs et auteurs récents pertinents.
7.
Bibliographie (indiquer les principaux ouvrages à consulter, quitte à compléter la
bibliographie par la suite)
Arendt, Hannah, La crise de la culture, Paris, Gallimard, 1972.
Avineri, Shlomo, Hegel’s theory of the modern state, London, Cambridge University Press, 2003.
Bienenstock, Myriam, Politique du jeune Hegel : Iéna 1801-1806, Paris, Presses Universitaires
de France, 1992.
Bourgeois, Bernard, Hegel. Les actes de l’esprit, Paris, Librairie Philosophique J. Vrin, 2001.
––, La pensée politique de Hegel, Paris, Presses Universitaires de France, 1969.
Bouton, Christophe, Le procès de l’histoire : fondement et postérité de l’idéalisme historique de
Hegel, Paris, Librairie Philosophique J. Vrin, 2004.
Broch, Hermann, Théorie de la folie des masses, Paris, Éditions de l’Éclat, 2008.
Dewey, John, Democracy and education : an introduction to the philosophy of education, New
York, Free Press, 1997.
––, The educational situation, New York, Arno Press, 1969.
––, Experience and education, New York, Simon and Schuster, 1997.
––, Moral principles in education, New York, Greenwood Press, 1969.
Eliot, T. S., Notes toward the definition of culture, New York, Harcourt Brace and Company, 1949.
4
Habermas, Jürgen, Theorie des kommunikativen Handelns, Frankfurt am Main, Suhrkamp, 1981.
Hauriou, Maurice, Écrits sociologiques, Paris, Dalloz, 2008.
––, Aux sources du droit : le pouvoir, l’ordre et la liberté, Caen, Presses universitaire de Caen, 1986.
Hegel, G. W. F., Encyclopédie des sciences philosophiques, t. III, La Philosophie de l’esprit,
trad. de Bernard Bourgeois, Paris, Librairie Philosophique J. Vrin, 2006.
––, Gesammelte Werke, 21 volumes parus, Hambourg, Meiner, 1968-.
––, Phénoménologie de l’esprit, trad. de Gwendoline Jarczyk et Pierre-Jean Labarrière, Paris,
Gallimard, 1993.
––, La philosophie de l’histoire, trad. de Myriam Bienenstock et al., Paris, Le Livre de Poche, 2009.
––, Principes de la philosophie du droit, trad. de Jean-François Kervégan, Paris, Presses
Universitaires de France, 2003.
––, Propédeutique philosophique, trad. de Maurice de Gandillac, Paris, Éditions Gonthier, 1963.
––, La raison dans l’histoire : introduction à la philosophie de l’histoire, trad. de Kostas
Papaioannou, Paris, Éditions 10/18, 2003.
––, Système de la vie éthique, trad. de Jacques Taminiaux, Paris, Payot, 1976.
––, Textes pédagogiques, trad. de Bernard Bourgeois, Paris, Librairie Philosophique J. Vrin, 1990.
Honneth, Axel, Leiden an Unbestimmtheit : eine Reaktualisierung der Hegelschen
Rechtsphilosophie, Stuttgart, Philipp Reclam, 2001.
Jaeger, Werner, Paideia : die Formung des griechischen Menschen, Berlin, Walter de Gruyter, 1989.
––, Humanistische Reden und Vorträge, Berlin, Walter de Gruyter, 1960.
Kervégan, Jean-François, L’effectif et le rationnel : Hegel et l’esprit objectif, Paris, Librairie
Philosophique J. Vrin, 2007.
Marcuse, Herbert, Culture et société, trad. de Gérard Billy, Daniel Bresson et Jean-Baptiste
Grasset, Paris, Éditions de Minuit, 1970.
––, One dimensional man; studies in the ideology of advanced industrial society, Boston, Beacon
Press, 1964.
––, Reason and revolution : Hegel and the rise of social theory, Boston, Beacon Press, 1960.
Pinkard, Terry P., Hegel’s phenomenology : the sociality of reason, New York, Cambridge
University Press, 1994.
Pippin, Robert, Hegel’s practical philosophy : rational agency as ethical life, Cambridge,
Cambridge University Press, 2008.
Pleines, Jürgen Eckardt, Hegels Theorie der Bildung, 2 vol., Hidesheim, G. Olms, 1986.
––, Studien zur Bildungstheorie, Darmstadt, Wissenschaftlische Buchgesellschaft, 1989.
5
Rawls, John, Political liberalism, New York, Columbia University Press, 2005.
––, A Theory of justice, Cambridge, Harvard University Press, 1971.
Rosenfield, Denis L., Politique et liberté : une étude sur la structure logique de la Philosophie
du droit de Hegel, Paris, Aubier, 1984.
Schiller, Friedrich, Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme, édition bilingue, trad. de
Robert Leroux, Paris, Aubier, 1992.
Schlegel, Friedrich, Kritische Friedrich Schlegel Ausgabe, Munich, F. Schöningh, 1958-.
Schleiermacher, Friedrich, Kritische Gesamtausgabe, Berlin, Walter de Gruyter, 1984-.
Said, Edward W., Humanism and democratic criticism, New York, Columbia University Press, 2004.
Siep, Ludwig, Anerkennung als Prinzip der praktischen Philosophie : Untersuchungen zu Hegels
Jenaer Philosophie des Geistes, Freiburg, Alber, 1979.
Spengler, Oswald, Le déclin de l‘occident, 2 vol., Paris, Gallimard, 1948.
Taylor, Charles, Hegel, Cambridge, Cambridge University Press, 1975.
––, Multiculturalisme. Différence et démocratie, Paris, Flammarion, 1997.
––, Sources of the self : the making of the modern identity, Cambridge, Harvard University Press, 1989.
Wood, Allen W., « Hegel on education », in Philosophers on education : new historical
perspectives, sous la direction de Amélie Oksenberg Rorty, p. 300-317, New York,
Routledge, 1998.
8.
Échéancier
Les quatre séminaires ont été complétés à la session XXXX.
Septembre prochain à mai …: lecture des textes de Hegel et des autres auteurs pertinents.
Mai X – mai Y : rédaction de la thèse.
Annexe
Copie de mon diplôme de langue allemande de l’Institut Goethe de Montréal.
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