Les relations entre la France et l`Afghanistan

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Les relations entre la France et l`Afghanistan
Les relations entre la France et
l’Afghanistan
Zalmaï Haquani1
Professeur à l’université de Caen, ancien ambassadeur d’Afghanistan
en France
En moins de dix ans, entre 2001 et 2010, les relations entre la France et
l’Afghanistan sont redevenues normales, et surtout substantielles et pluridimensionnelles, après une longue période de vingt-cinq ans de rupture, correspondant
à celle de l’occupation soviétique et de la guerre civile. Tout commence par la
discrète visite du commandant Massoud au Parlement européen, alors que les talibans et leurs protecteurs viennent de procéder à la destruction des fameux bouddhas de Bamiyan. Ce qu’annonce le commandant à cette occasion à Bruxelles et
Strasbourg passe inaperçu sur le moment, mais devient prophétique par la suite,
avec son propre assassinat du 9 et les événements du 11 septembre 2001 : leurs
prochaines actions spectaculaires probables contre les intérêts des Occidentaux.
La suite de ces événements est d’abord et avant tout la résurrection de l’Afghanistan sur la scène internationale, avec l’action décisive de la coalition dirigée par
les États-Unis contre le régime des talibans et l’intervention militaire et civile
– progressivement massive – des Nations unies et de la communauté internationale en Afghanistan. Aujourd’hui, l’ISAF (Force d’assistance à la sécurité en
Afghanistan) et l’OTAN, ainsi que l’opération Liberté immuable sont bien présentes, avec 42 pays alliés pour ces opérations. De même, une aide internationale
conséquente à la reconstruction et au développement est successivement accordée,
1. L’auteur remercie très vivement sa collaboratrice Bertille Carrette, diplômée de master 2 de
l’université Paris 2 Panthéon-Sorbonne, pour sa précieuse contribution à la préparation de cet
article.
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suite aux conférences multilatérales consacrées à ce pays, dont celles de Londres
en 2006 et 2009, et celle de Paris en 2008.
La France a acquis et conserve toute sa place dans cette action internationale
d’envergure en faveur de l’Afghanistan, même si les résultats enregistrés restent
encore mitigés – pour des raisons diverses et complexes – du côté afghan et du
côté de la communauté internationale.
Au xixe siècle, l’Afghanistan est une voie de passage et une enclave sur la route
de la soie, vers l’Inde, la Russie et la Chine, et on y découvrait les splendeurs
d’Herat, Bolh et Kandahar, de Balkh. C’est aussi l’époque du « Grand Jeu » entre
les puissances russe et britannique, dans leur tentative de sécurité et d’expansion territoriale, avant que les deux puissances rivales concluent le traité de 1907
considérant l’Afghanistan comme État tampon. En 1921, les Anglais se résignent,
après trois guerres désastreuses pour eux – deux au xixe et une au xxe siècle –, à
reconnaître l’indépendance totale du pays
C’est alors que la France établit sa légation à Kaboul, dirigée à partir de décembre 1923 par Maurice Fouchet, premier représentant diplomatique français en
Afghanistan. Celui-ci contribue largement à l’ouverture de la DAFA (Délégation
archéologique française en Afghanistan) et au développement des relations humaines et culturelles, remarquables jusqu’à nos jours entre les deux pays. Depuis
2002, les relations franco-afghanes couvrent aussi d’autres domaines prioritaires :
sécurité et lutte contre le terrorisme, stabilisation politique et reconstruction
économique.
I. La dimension humaine et culturelle des relations
Les premiers Français en Afghanistan au xixe et au début du xxe siècle sont
frappés par la beauté des paysages variés et l’hospitalité humaine. Il n’est pas exagéré de dire que les Français ont aimé et aiment l’Afghanistan et les Afghans,
indépendamment de toute autre considération.
Maurice Fouchet le décrit bien dans ses Notes sur l’Afghanistan2 en parlant du
passage de Français fascinés par ce pays au xixe et au début du xxe siècle. Joseph
Kessel le vit avec ses Cavaliers3 qui le traversent durant les décennies 1950 et 1960,
2. M. Fouchet, Notes sur l’Afghanistan, Paris, Maisonneuve et frères, 1931.
3. Titre de son célèbre ouvrage et du film à succès tourné dans les années 1960.
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du nord au sud et d’est en ouest4. Les textes et les photos de Roland et Sabrina
Michaud marquent plus d’une génération5. La dernière édition Paris-Kaboul que
nous avons soutenue en 2003 avec Olivier Weber du Point et Édouard Cortes
reste inoubliable dans les mémoires de ceux qui l’ont pratiquée. Le professeur
Claude Collin-Delavaud, célèbre géographe et explorateur, vient, avec ses plus
de 70 ans, nous voir à l’ambassade en 2003, avant de tenter avec sa jeune épouse
l’aventure de la traversée de tout l’Afghanistan de l’ouest au nord, alors que le pays
n’est pas encore totalement sécurisé, et il y retrouve non pas ses contemporains d’il
y a cinquante ans, mais leurs enfants et petits-enfants, lesquels ne veulent plus,
avec ces souvenirs et amitiés retrouvés, le laisser regagner la France6.
Ainsi, on ne compte plus le nombre de chercheurs et experts français qui ont
écrit ou écrivent toujours sur l’Afghanistan. On ne compte plus non plus ces
professeurs de différentes disciplines qui ont pu former ces plusieurs centaines
d’Afghans, à travers les âges, aux différents niveaux d’enseignement : enseignement secondaire aux deux lycées de Kaboul, Esteklal, ouvert en 1923 pour les
garçons, et Malalay, ouvert en 1942 pour les filles ; plus tard, enseignement supérieur à l’université de Kaboul, notamment en médecine, pharmacie, droit, lettres,
etc. L’armée et la police françaises qui participent à la sécurisation du pays et à la
formation des militaires et policiers afghans, en dépit de la barrière linguistique et
du terrain inconnu pour eux, sont bien acceptés par leurs homologues et collègues
afghans.
Le nombre d’Afghans en France, étudiants, chercheurs ou simples résidents,
reste toujours très limité, comparé à la situation dans d’autres pays européens,
mais ils y sont plus facilement intégrés, mis à part des difficultés économiques et
sociales dans certains cas. Il y a en somme, des deux côtés, afghan et français, une
proximité indéniable et un sentiment de partage, de traits communs et d’amitié
entre les deux peuples, que nous avons pu, nous-même, vérifier tout le long de
notre vie passée en France et en particulier dans l’exercice de nos fonctions d’ambassadeur en France durant presque six ans.
4. J. Kessel aimait toujours dire : « Les deux pays au monde que j’aime, c’est Israël et
l’Afghanistan. »
5. Afghanistan, Éditions de La Martinière.
6. C’est lui qui avait poussé son jeune étudiant des années 1960, le professeur Jacques Barrat,
à consacrer sa thèse de doctorat à la Géographie de Kaboul.
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L’accord de 1922 sur la mise en place de la DAFA permet à la France d’avoir
le monopole de fouilles archéologiques, et la coopération en matière d’enseignements secondaire et supérieur tisse progressivement des liens renforcés indéniables
avec la France. Mais le pas décisif est franchi en 1966, par la conclusion d’un
nouvel accord de coopération culturelle et technique entre les deux pays, au lendemain de la visite d’État du roi Zaher Shah à Paris et ses premiers entretiens
avec le général de Gaulle. Georges Pompidou, alors Premier ministre, pose en
1968 la première pierre des nouveaux bâtiments du lycée Esteklal à Kaboul. La
coopération française touche aussi désormais la santé et l’agriculture, et le nombre
d’étudiants afghans envoyés en France augmente régulièrement.
Cette coopération est maintenue sous le régime républicain de Mohammed
Daoud, après l’éviction du roi en juillet 1973, mais interrompue après le coup
d’État communiste d’avril 1978, telles les missions françaises d’enseignement en
Afghanistan.
Des ONG françaises prennent la relève, souvent clandestinement mais efficacement, dans tous ces domaines, durant la longue période d’occupation soviétique, de guerre civile et sous le régime des talibans, comme Médecins sans
frontières et Médecins du monde, AFRANE7, CEREDAF8, MADERA9, toujours
actifs, et bien d’autres, avec bien entendu des risques inhérents à ce genre de
missions.
Il faut attendre 2002 pour que les choses reprennent leur cours normal et
s’intensifient, avec l’échange – après vingt-cinq ans d’absence – d’ambassadeurs
entre les deux pays, et la pleine implication de la France dans les affaires afghanes :
réouverture des deux lycées franco-afghans à Kaboul, création de deux nouvelles
antennes à Jalalabad et Mazar-é-Sharif10 ; participation active à la formation
d’enseignants11, d’administrateurs du Parlement, de députés et sénateurs, de
juges et procureurs, ainsi qu’à la rédaction de textes juridiques fondamentaux,
comme les codes de procédure, et à la création de nouvelles institutions judiciaires
7. Amitié France-Afghanistan.
8. Centre d’études et de recherches documentaires sur l’Afghanistan.
9. Présidée par Pierre Lafrance, ambassadeur de France.
10. Grâce en particulier aux efforts infatigables de Patricia Lalonde.
11. On peut par exemple mentionner deux projet de coopération technique dans ce domaine,
d’une valeur totale de 5,7 millions d’euros, couvrant les périodes 2004-2007 et 2008-2011.
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ou administratives12 ; réouverture du centre culturel français à Kaboul, avec un
service culturel franco-allemand à Herat ; coopération entre l’INA et les chaînes
audiovisuelles afghanes ; réouverture et réactivation de la DAFA, qui recommence
les fouilles, participe à la réparation de vestiges historiques, ainsi qu’à la formation
du personnel technique local à Kaboul et Paris. Une coopération très efficace
du musée Guimet et de son directeur, Jean-François Jarrige, nous a permis
d’organiser à Paris, pour la première fois et non sans difficultés, l’exposition à
grand succès, Afghanistan, les trésors retrouvés, à l’initiative des présidents Chirac et
Karzaï (novembre 2006-avril 2007)13, alors que, sur le terrain, les pillages sauvages
ou organisés, dus notamment à l’insécurité dans le pays, rendent toujours difficile
et dangereux le travail d’experts afghans et étrangers.
II. La dimension sécuritaire et militaire des relations
Depuis l’automne 2001, la France est directement impliquée dans les opérations de lutte contre le terrorisme, de sécurisation du pays et de formation des
forces de sécurité afghanes. Son intervention est fondée à la fois sur les résolutions du Conseil de sécurité14 et le traité de l’Atlantique Nord, couvrant la légitime
défense individuelle et collective, et la coopération en matière de lutte contre le
terrorisme international. Ainsi, le gouvernement de l’époque annonce alors que la
France se doit d’intervenir en Afghanistan au nom de la lutte contre le terrorisme,
par solidarité transatlantique, au nom des droits de l’homme et parce que les valeurs
de la France sont universelles, qu’elle promeut la liberté, l’égalité et la démocratie.
Actuellement plus de 3 700 militaires français sont engagés dans ces opérations et
dans le cadre de l’ISAF, sous le commandement de l’OTAN depuis 2004.
Dans le cadre de l’OEF (Operation Endouring Freedom), la France a envoyé au
début des forces spéciales sous commandement américain pour des missions spécifiques, Arès et Héraclès, de lutte antiterroriste dans la région. Même si la France a
aujourd’hui retiré ses forces spéciales, elle reste pleinement engagée dans cette lutte,
avec des moyens aériens et maritimes importants. Les moyens aériens sont mis en
12. Dans le cadre notamment d’une coopération franco-allemande, avec la participation de
Max Planck, Institut de Heidelberg, et de l’Institut international de défense de Paris.
13. Il est à noter que, depuis 2002, un grand nombre d’ouvrages sont publiés sur l’Afghanistan,
dont celui du musée Guimet sur les trésors retrouvés. Pour plus de précisions, on peut consulter
utilement le bulletin mensuel du CEREDAF, ou encore la revue trimestrielle Les Nouvelles
d’Afghanistan.
14. En particulier les résolutions 1368 et 1373.
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œuvre dans le domaine de l’appui des troupes au sol, du renseignement, du transport et du ravitaillement. Le soutien aérien s’exerce de manière permanente depuis
Kandahar, Bagram et Douchanbé15.
La composante marine de l’opération Liberté immuable (Task Force 150 et 57) a
pour mission de contrôler l’espace aéro-maritime du Nord de l’océan Indien (mer
Rouge, mer d’Oman, mer d’Arabie), d’empêcher le mouvement de terroristes de la
zone d’Afghanistan vers la péninsule Arabique ou la Corne de l’Afrique, de lutter
contre les trafics illicites (armes, drogue), contre la piraterie et le brigandage, et de
protéger les installations pétrolières en mer. Depuis sa création, au lendemain des
attentats du 11 septembre 2001, la France a pris cinq fois le commandement des
opérations.
Les zones de commandement et d’opérations de l’ISAF et de l’OTAN sont au
nombre de quatre : le Sud, l’Est, le Nord et l’Ouest. Les forces françaises sont essentiellement basées dans le Nord-Est de Kaboul, à Kapissa, et peuvent utiliser les
bases aériennes de Bagram et Kandahar. La France a perdu depuis 2001 plus d’une
trentaine de ses soldats sur le terrain, mais la plus grande perte subie est celle qui
a eu lieu dans la région de Saroubi en août 2008 (plus d’une dizaine d’hommes).
Comparativement, les pertes françaises sont moins importantes que celles d’autres
pays, comme celles des Américains, des Anglais, des Canadiens et des Allemands.
Bien entendu, la France participe dans le cadre de la coalition internationale à la
lutte contre le terrorisme dans le Sud et l’Est du pays, et sa coopération couvre également des secteurs civils en dehors des PRT (équipes provinciales de reconstruction), qui sont aujourd’hui au nombre de vingt-sept et qui englobent des opérations
militaro-civiles.
En matière de formation, la France participe, depuis 2002, dans le cadre des
Operational Mentoring and Liaison Teams (OMLT), à la reconstitution de l’armée
et de la police nationales afghanes. Les militaires français mènent des missions de
formation et de conseil militaires, et conduisent des opérations sur le terrain avec les
forces afghanes. Ainsi, l’opération Epidote a permis depuis février 2003 la formation
15. À quatre occasions, il a été renforcé par le groupe aérien mis en œuvre depuis le porte-avions
Charles-de-Gaulle naviguant dans le Nord de l’océan Indien. Il se compose du détachement
de combat aérien de Kandahar (six avions de combat au profit de l’armée afghane et des forces
de la coalition), d’un détachement de drones SIDM à Bagram (missions de surveillance et de
reconnaissance au profit des troupes au sol) et d’un détachement aérien de transport situé à
Douchanbé.
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initiale des officiers afghans (chefs de section et commandants d’unité) et celle des
officiers d’état-major, ainsi que la formation spécialisée en matière de renseignements militaires. De la même façon, le programme Commando School permet à la
France depuis mai 2008 de former, avec des instructeurs américains et afghans, six
bataillons de forces spéciales afghanes sur une courte période (trois mois).
III. La dimension politique et économique des relations
La dimension politique de la coopération française en Afghanistan est présente
dès l’origine. Il est essentiel pour la France d’avoir une influence culturelle et politique dans une région stratégique, entre des puissances mondiales et régionales. Le
premier apport politique et juridique français est en matière constitutionnelle, avec
l’envoi d’un conseiller d’État, en la personne de Louis Fougère, pour la préparation
de la Constitution royale de 1964. De même, la modernisation du droit civil et du
droit pénal en Afghanistan est d’inspiration française, avec notamment les codes
civil et pénal. Enfin, le nombre de professeurs français dépêchés à la faculté de droit
de Kaboul et celui d’étudiants afghans dans les facultés de droit en France augmentent nettement à partir du milieu des années 1960.
En janvier 2002, le président Karzaï demande, en notre présence, à New York,
à Hubert Védrine, ministre des Affaires étrangères d’alors, de désigner un expert
français en vue de la préparation de la nouvelle Constitution afghane. C’est notre
collègue Guy Carcassonne qui est alors choisi. Malheureusement, ses conseils très
utiles à notre sens ne sont pas suivis d’effet, puisque la Constitution de janvier 2004
reste un texte mal adapté au contexte politique et culturel afghan, ce qui fait que
certaines difficultés, voire des conflits dans les rapports entre les pouvoirs législatif
et exécutif trouvent leur origine dans la Constitution, laquelle, au lieu de mettre
en place une collaboration des pouvoirs, les dresse l’un contre l’autre. La France
participe aussi, dans une moindre mesure par rapport à l’Italie et l’Allemagne, à
la formation de fonctionnaires juristes afghans (professeurs, juges et procureurs),
de même qu’elle prend activement part aux stages de formation, en Afghanistan
et en France, d’administrateurs et de membres du Parlement afghan, en particulier
en 2004 et 200616. Enfin, à travers les programmes de la Banque mondiale et des
Nations unies, la France a sa part, avec d’autres pays donateurs et participants, dans
les réformes de l’administration et de la justice aux plans central et local.
16. En septembre 2004, la France est désignée comme nation-cadre pour la réalisation du projet
de coopération parlementaire SEAL (Support to the Establishment of the Afghan Legislature).
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Depuis 2002, l’intense coopération politique entre les deux pays est également
illustrée par des visites officielles des dirigeants des deux pays. Ainsi, le président
Karzaï est venu officiellement à Paris à l’invitation du président Chirac, et les rencontres entre lui et le président Nicolas Sarkozy se multiplient entre 2007 et 2010.
Il y a aussi régulièrement des visites ministérielles dans les deux sens entre Paris et
Kaboul.
Depuis 2002 et après la conférence de Bonn, la France prend part à toutes
les conférences internationales consacrées à la reconstruction et à l’aide financière
en l’Afghanistan : conférences de Tokyo (janvier 2002), de Berlin (avril 2003), de
Londres (janvier 2006 et janvier 2010), et de Paris (juin 2008). L’ensemble de ces
réunions permettent à la communauté internationale de débloquer pour la période
2002-2015 plus de 50 milliards de dollars pour la reconstruction et le développement de l’Afghanistan. La France a sa part dans cet effort financier, mais celle-ci
reste très limitée par rapport aux contributions financières d’autres partenaires, tels
les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Japon, le Canada, etc.
La décision prise en 2004 par le gouvernement français d’inclure l’Afghanistan dans la zone de solidarité prioritaire (ZSP) permet à celui-ci de bénéficier du
concours de l’Agence française de développement (AFD) et d’avoir accès au fonds
de solidarité prioritaire (FSP).
Les secteurs touchés par la coopération française sont la culture, l’éducation, la
santé, l’agriculture, la construction et le développement d’infrastructures. Il s’agit
d’une coopération intergouvernementale, mais qui se manifeste également par le
biais de quelques entreprises et ONG françaises présentes dans le pays. La lutte
contre la drogue fait partie aussi de la coopération française, depuis la conférence
de Paris en 2003, consacrée au chemin de la drogue17.
Les relations entre la France et l’Afghanistan ne pourraient que s’intensifier et
se renforcer dans les années à venir, en tenant compte des intérêts primordiaux des
deux pays, quelles que soient les difficultés du moment ou les aléas de la coopération internationale.
17. Ainsi, la France participe à la réalisation d’un programme de formation des douaniers et
gardes-frontières (programme TARCET), consacré à toute la région, au-delà de l’Afghanistan.
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