SFI- Infos - Muséum national d`Histoire naturelle
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Bulletin de Liaison de la Société Française d’Ichtyologie SFI- Infos mars 2016 no 77 Sommaire Le mot du Président . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Portrait de paléoichtyologues : Lorenzo Sorbini (1939-1997) . . . . . . . . . . 3 Journées de la SFI, Marseille, 2016 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 L'ichtyologue du trimestre: Henry Weed Fowler (1878-1965) . . . . . . . . . . 6 Musée de la Porte Dorée Art Mode Design, esthétique du monde aquatique . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Le poisson du trimestre: Histrio histrio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Cybium 2016, 40(1) Proceedings RIF 2015 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Nouvelles ichtyologiques À propos des nuisances sonores . . . . . . . . . . 11 Le bruit humain bouleverse toute la chaîne de vie océanique . . . . . . 11 Pollution sonore marine : les preuves s'accumulent . . . . . . . . . . . . . 12 Le bruit des bateaux double la mortalité des poissons par prédation 13 Anthropogenic noise compromises anti-predator behaviour in European eels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 "Le 21e siècle sera bleu" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Nouvelle ichtyologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Analyse d'ouvrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Événements ichtyologiques et/ou aquatiques futurs . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Annuaire SFI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Contact SFI et tarifs 2016 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 2 Le mot du président Chers Collègues, La SFI s’est engagée récemment au côté du CRIOBE et de l’USR 3278 (CNRS, EPHE, UPVD) pour participer à l’organisation du 2 au 6 octobre 2017 de la 10ème ‘Indo-Pacific Fish Conference (IPFC)’ à Tahiti (Chairman de la conférence, D. Lecchini). R. Galzin, membre de notre CA, assurera la liaison entre nous. Nous essayerons notamment d’obtenir quelques bourses pour permettre à nos jeunes chercheurs de se rendre sur place pour présenter leurs travaux. Cette 10ème IPFC sera une formidable opportunité de renforcer la lisibilité de l’ichtyologie française et de notre société. Plus de 500 scientifiques internationaux viendront présenter leurs recherches en ichtyologie sur des domaines aussi variés que la taxonomie, la phylogénie, l’écologie, l’éthologie, mais aussi sur la gestion et la pêche. Nous vous en reparlerons. En novembre 1997, notre association avait participé, en collaboration avec l’IRD, à l’organisation de la 5ème conférence (IPFC 5) qui s’était tenue à Nouméa en Nouvelle Calédonie. Ce fut un franc succès avec ensuite la publication en 1999 d’un gros volume d’actes (de 866 pages) par la SFI (en collaboration avec l’IRD). De plus à l’occasion de cette 5ème Conférence Indo-Pacifique, la SFI avait édité un vélin original dédié au coelacanthe, Latimeria chalumnae, aujourd’hui conservé dans la collection nationale du Muséum National d’Histoire Naturelle. La réflexion sur la refonte de notre site web est bien avancée. Nous en sommes au deuxième cahier des charges élaboré et sa construction devrait démarrer en ce début d’année. Si tout va bien, ce nouveau site web devrait être opérationnel comme prévu au début de l’été 2016. Un soin particulier a été notamment apporté à la possibilité de soumettre les articles à Cybium en ligne ; une évolution nécessaire pour notre revue. Je vous rappelle que 2016 sera l’année des 40 ans de la SFI et que notre assemblée générale se déroulera à cette occasion à Marseille les jeudi 26 et vendredi 27 mai au Mediterranean Institute of Oceanography (MIO) sur le campus de Luminy. Nous espérons que vous y serez nombreux. Nos collègues marseillais nous ont préparé un alléchant programme scientifique. Notre secrétaire vous informera, en cette fin de premier trimestre, de l’appel à candidatures nécessaire pour le renouvellement du tiers sortant des membres du CA. Bien cordialement, Philippe Keith Mireille Gayet présente toutes ses excuses aux lecteurs pour avoir mis un éditorial erroné dans la dernière lettre. ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> Appel à candidature Lors de l’assemblée générale de la SFI, qui se tiendra le 26 mai 2016 à Marseille, il sera procédé au renouvellement de 4 membres sortants du Conseil d’administration, élus lors de l’assemblée générale de 2010 (F.J. Meunier, J.Y. Sire, O. Otero, H. Tabouret). Tout membre de la SFI est éligible et, dans le souci de renouveler le bureau, nous vous invitons à présenter votre candidature. Afin de pouvoir mettre en place les modalités des élections, nous vous prions de manifester votre intention, si tel est le cas, avant le 25 avril 2016, date limite de dépôt des candidatures. Le secrétaire diffusera ensuite à tous les membres la liste des candidats, les formulaires de vote et l’ordre du jour de l’assemblée générale. Le secrétaire de la SFI R. Causse N'oubliez pas de payer votre cotisation 2016 voire, pour certains, celle de 2015, voire même celle de 2014 ! Merci 3 Portrait de paléoichtyologues S comme... SORBINI Lorenzo 1939-1997 Natif de Pesaro, sur la côte adriatique, Lorenzo Sorbini effectue ses études élémentaires et secondaires à Vérone. En 1958, il s'inscrit aux cours de géologie à l'Université de Padoue et obtient sa thèse en 1963. Passionné de paléontologie, il fréquente le Museo Civico di Storia Naturale de Vérone dont il devient, en 1969, conservateur de la section géologique et paléontologique. C'est de l'Université Pierre et Marie Curie (Paris 6) qu'il obtient son titre de docteur ès sciences, en 1977, pour une étude de poissons du Monte Bolca dirigée par Jacques Blot du Muséum national d'histoire naturelle à Paris, spécialiste de poissons de ce gisement italien sur lequel il a publié plusieurs monographies. Nommé sous-directeur du Museo Civico di Storia Naturale dès 1976, Sorbini en devient directeur en 1983. Géologue, il participe à la réalisation de cartes géologiques de son pays et, muséologue, il s'investit dans les collections du musée et les rénove. Il est cependant impossible de dissocier son nom de celui de a paléoichtyologie fossile italienne à commencer par celle de ce si célèbre gisement éocène du Monte Bolca où se sont distingués des naturalistes comme Giovanni Serafino Volta (1764-1842) avec son Ittyolitologia Veronese parue de 1796 à 1809, des paléontologues comme Louis Agassiz (1807-1873) en 1833, Francesco Bassani (1853-1916) en 1876, Otto Jaekel (1863-1929) en 1894, Charles Rochester Eastman (1868-1918), à partir de 1905, et Jacques Blot (1933-1988) à partir de 1969, qui se préoccupèrent des poissons, ou Abramo Bartolommeo Massalongo (1824-1860) en 1859 qui s'intéressa également aux plantes. Les poissons d'autres localités italiennes, allant du Crétacé au Pliocène sont aussi étudiés par Sorbini qui s'interroge sur leur approche systématique, phylogénétique (il est adepte du cladisme bien qu'il n'ait pas publié un seul cladogramme dans ses nombreux articles), paléoécologique et paléobiogéographique. Un catalogue des fossiles du musée est publié l'année de sa mort. Reconstruction of the holotype of Protozebrasoma bloti from Piescara, Monte Bolca, Italy (Middle Eocene) 4 Bienvenue aux Journées de Marseille de la Société Française d’Ichtyologie ! Voici 25 ans que Marseille n’avait pas accueilli la SFI … Il était vraiment temps de présenter les recherches actuelles et les avancées de l’ichtyologie marine et dulçaquicole des laboratoires de la région marseillaise. Les chercheurs de l’Institut Méditerranéen d’Océanologie (MIO), de l’Institut Méditerranéen de Biologie et d’Ecologie (IMBE) et de l’Institut national de Recherche en Sciences et Technologies pour l’Environnement et l’Agriculture (IRSTEA) mènent des recherches fondamentales allant de la compréhension de l’évolution de la diversité et des traits d’histoire de vie des poissons, jusqu’à la modélisation de leurs rôles dans le fonctionnement des écosystèmes et les impacts du changement global sur les peuplements et leur exploitation. Ils sont également fortement impliqués dans l’application de leurs travaux à la gestion des milieux et la conservation des espèces. Sur ces thèmes, nous partirons de la Méditerranée et des mers lointaines et remonterons le Rhône et la Durance. Le visage de Marseille a également bien changé et nous serons heureux de vous le faire un peu découvrir. Enfin, NON ! Ce n’est pas une sardine qui a bouché le Vieux Port, mais « La Sartine », un navire marchand au 18ème siècle :! Et voilà comment naissent les mauvaises réputations … Comité scientifique Rémi Chappaz (IMBE-AMU) Georges Carrel (IRSTEA) Frédéric Ménard (MIO-IRD) Thomas Changeux (IRD) Jean-Yves Sire (Rédacteur en-chef Cybium, CNRS-Univ Paris) Comité d'organisation Mireille Harmelin-Vivien (MIO-CNRS) Mélanie Ourgaud (MIO) Daniela Banaru (MIO-AMU) Sandrine Ruitton (MIO-AMU) Jean Blanchot (MIO-IRD) Philippe Keith (Président SFI, MNHN-Univ Paris) 5 Programme Jeudi 26 mai Exposés scientifiques et Assemblée générale de la SFI 09:30 à 10:00 | Accueil des participants - Café de bienvenue 10:00 à 10:15 | Introduction par le Président de la SFI (Philippe Keith) La Méditerranée et les mers lointaines : L'ichtyologie marine à Marseille 10:15 à 12:00 modérateur : Mireille Harmelin-Vivien (CNRS MIO) Daniela Banaru (MIO) - Réseaux trophiques des principales espèces exploitées dans le Golfe du Lion. Mélanie Ourgaud (MIO) - Influence des apports anthropiques sur les flux de carbone et de contaminants dans les réseaux trophiques de poissons de l’écosystème Posidonia oceanica. Sébastian Biton (MIO) - Stratégies alimentaires du requin peau bleue (Prionace glauca) et du requin mako (Isurus oxyrinchus) en Atlantique Nord-Est. Frédéric Menard (IRD MIO) - Ecologie trophique et pêcheries des grands prédateurs pélagiques dans l’Océan Indien. Déjeuner (Restaurant du CROUS de Luminy) 12:00 à 13:30 En remontant le Rhône et la Durance : L'ichtyologie continentale à Marseille 13:45 à 15:45 modérateurs : Rémi Chappaz (IMBE) et Georges Carrel (IRSTEA) André Gilles (IMBE) - Décrypter l’architecture génomique de la spéciation chez les Cyprinidae au moyen de la régulation transcriptomique. Ivan Paz (IMBE) - Processus évolutifs et structuration génétique des populations de poissons dans les écosystèmes de rivières. Vincent DUBUT (IMBE) - Le barcoding alimentaire—outil de gestion et de conservation pour une espèce menacée d’extinction, l’apron du Rhône. Georges Carrel (IRSTEA) - Anthropisation et évolution des peuplements piscicoles du fleuve Rhône. Fabien Morat (CNRS) - Influence des ouvrages hydrauliques sur la croissance des cyprinidés juvéniles Pause café 15:45 à 16:15 Les Aires Marines Protégées et Récifs artificiels en région marseillaise 16:15 à 17:45 modérateur : Sandrine Ruitton (MIO) Sandrine Ruitton (MIO) - Les récifs artificiels comme outils de gestion : l’exemple de la baie du Prado. Laurence LeDireach (GIS Posidonie) - État initial du Parc National des Calanques : un fort potentiel halieutique. Eric Charbonnel (PMCB) - Importance du Parc Marin de la Côte Bleue pour la protection des peuplements de poissons et la gestion des pêcheries locales. Assemblée générale SFI (Amphi OCEANOMED) Banquet 18:00 20:30 Vendredi 27 mai Visite ichtyologique à Marseille : un exemple de gestion intégrée du milieu marin Visite des étals des pêcheurs sur le Vieux Port 09:30 Présentation des principales espèces pêchées À pied jusqu’au Fort St Jean et parcours jusqu’au MUCEM et à la Villa Méditerranée. Daniel Faget (TELEMME) - Mutations des techniques halieutiques dans le golfe de Marseille (XVe-XXe siècle). Déjeuner (Restaurant du MUCEM) 12:00 Traversée en bateau du Vieux-Port aux îles du Frioul 15:00 Au Frioul : Benjamin Durand, Directeur adjoint du Parc National des Calanques : Présentation et objectifs du Parc National des Calanques. Intervenant, Ville de Marseille : Présentation et objectifs du programme Récifs Prado. Retour au Vieux-Port par la navette 18:00 6 L'ichtyologue du trimestre Henry Weed FOWLER (1878-1965) Tout ichtyologue s’intéressant à la biodiversité des poissons, à leur biogéographie ou à leur systématique a été en contact avec divers écrits de Fowler. Henry W. Fowler est un de ces spécialistes de l’ichtyologie qui aura laissé une trace indélébile dans l’histoire de notre discipline. D’abord ornithologue amateur de qualité dans sa jeunesse, il se tourne très vite vers l’ichtyologie à laquelle il contribuera de façon importante sans toutefois totalement abandonner d’autres pans de la zoologie. Outre les nombreuses publications dévolues à l’étude des poissons (666 publications, soit plus de 19.000 pages de textes), il a amassé une riche collection de poissons provenant de très nombreuses régions du monde. De plus, véritable artiste naturaliste, il a produit un très grand nombre de dessins pour illustrer ses publications et divers ouvrages de synthèse. Il fut un des piliers de l’Académie des Sciences Naturelles de Philadelphie (ANSP). Mais regardons d’un peu plus près le détail des points forts de son parcours professionnel. Henry W. Fowler naît en 1878 en Pennsylvanie. Très jeune, il s’intéresse à la nature, tout particulièrement aux oiseaux. Boursier (Jessup Fund) en 1894, il s’inscrit à l’Académie des Sciences Naturelles de Philadelphie. Il a déjà un très solide bagage naturaliste et montre de sérieux dons artistiques dans le domaine du dessin. En 1899, il publie une première note ichtyologique : « A list of fishes collected at Port Antonio, Jamaïca ; Proc. Nat. Sci. Philad., 50 : 118-119 ». Ensuite, cette même année et dans la même revue, il publie une note sur une « petite collection de poissons de Chine. En 1902, il est nommé Conservateur adjoint de la section des « Vertébrés à sang froid » de l’ANSP. En 1901-1902, il est étudiant à l’Université de Standford sous la direction de David Starr Jordan (1851-1931) (voir SFI-Info N° 72, décembre 2014) et il est assistant de 1903 à 1922 à l’ANSP. En 1904 il participe à sa première expédition qui se tient en Floride, expédition dirigée par Clarence B. Moore (1852-1936), le célèbre archéologue. De 1922 à 1934, il est Conservateur adjoint de la section « Poissons-Reptiles » de l’ANSP puis Conservateur jusqu’en 1940, date à laquelle il n’aura plus à sa charge, jusqu’à sa mort, que les seuls poissons. En 1929, ses voyages le conduisent à Hawaii, au Japon, en Chine, à Java et en Australie. En 1934, invité par Ernest Hemingway (1899-1961) à bord du « Pilar », pour étudier les « :amefish » au large de Cuba, il rapporte quelques spécimens pour la collection de l’ANSP : marlins, voiliers, requins, dauphins. En 1949, il mène une mission le long des côtes caraïbes de Colombie. Il a travaillé avec passion jusqu’à la fin de ses jours ; il meurt en 1965 à Newtown, en Pennsylvanie. H.W. Fowler s’est intéressé à diverses branches de l’ichtyologie. En dehors de l’analyse de leur diversité, on retiendra toutefois parmi ses autres champs d’activité, son vif intérêt pour les habitats des poissons, leur comportement reproducteur. Ce fut un grand taxonomiste avec de nombreuses descriptions d’espèces nouvelles du monde entier (plus de 1400, dont un millier de types répertoriés à l’ANSP). Il a dédié un Scorpénidé à son ami Hemingway : Neomerinthe hemingwayi, 1935. Il a terminé sa carrière avec le début d’un ouvrage important son « Catalog of World Fishes » (1964). Fowler ne semble pas avoir particulièrement aimé les tâches administratives dont il se tenait éloigné autant que possible pour consacrer son temps à ses chers poissons, d’où sans aucun doute la richesse de son activité de publication. Toutefois, en 1925, il devient consultant de la Smithsonian Institution. Membre fondateur en 1927 de l’American Society of Ichthyologists and Herpetologists, il en assure H.W. Fowler en 1930 ; H.W. Fowler à sa table de travail (vers 1858) ; il a 80 ans. 7 la présidence les deux premières années d’existence. Par ailleurs, il entretenait de bonnes relations avec d’autres institutions semblables à l’ANSP ce qui lui a permis, grâce à des échanges, d’enrichir les collections de l’Académie. Par son œuvre immense, Henry W. Fowler restera un des grands noms de l’ichtyologie mondiale. François J. Meunier Smith-Vaniz W.F. & McCraken-Peck R., 1991. Contributions of Henry Weed Fowler (1878-1965), with a Brief Early History of Ichthyology at the Academy of Natural Sciences of Philadelphia. Proc. Acad. Nat. Sci., Philadelphy, 143 : 173-191. Dessin d’un lectotype (ANSP 8024) de Myletes lippincottianus, Cope (Serrasalmidae, Characiformes) publié par Fowler en 1907 (Pris dans SmithVaniz and McCraken-Peck, 1991). ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ART MODE DESIGN, ESTHÉTIQUE DU MONDE AQUATIQUE Exposition du 1er mars au 12 juin 2016. L’Aquarium tropical de la Porte Dorée ouvre ses portes à une exposition hors du commun, qui réunit des designers, des créateurs de mode, des sculpteurs et des peintres inspirés par la beauté des mondes aquatiques. De tous temps, l’esthétique de la faune et de la flore de nos rivières et de nos océans séduit les artistes par la richesse des formes et des couleurs. Cette exposition convie les imaginaires occidentaux et amazoniens, dans le but commun de préserver les espaces et les espèces aquatiques. Le IED, Istituto Europeo di Design, présentera le projet « Mirror ». Le sculpteur Andrea Forges Davanzati, avec Acquacciaio, y propose des créations vertigineuses directement inspirées des espèces planctoniques. Alla Polozenko e Guido Rizzone, avec leur projet Breath, ont donné forme et son au polymorphisme de l’eau. Les peintres Dominique Lestel et Agnès Bouche Barbare déclinent des créatures aquatiques imaginaires à travers des peintures, des installations, des aquarelles et des encres. Zena Holloway nous entraîne sous l’eau avec ses photographies oniriques de personnages immergés. Roxy Russel, designer à l’inspiration marine, expose ses luminaires-méduse. Les artistes de Guyane présenteront leurs objets traditionnels, sculptures et parures. Ces créations, à la fois cérémonielles et quotidiennes, sont inspirées par les mondes aquatiques et leurs habitants, animaux ou esprits. La compagnie Maztek, avec sa performance Aquazonia et ses contes amazoniens nous amènera au coeur de la nature tropicale. 8 Le poisson du trimestre Histrio histrio (Linné, 1758) Yolande Bouchon-Navaro & et Claude Bouchon UMR BOREA-DYNECAR, CNRS7208 – MNHN – UPMC – UCBN – IRD207, Laboratoire d’Excellence « CORAIL », Université des Antilles et de la Guyane, BP 592, 97159, Pointe-à-Pitre, Guadeloupe Un drôle d’animal s’agite et semble même marcher parmi les algues échouées sur la plage de Viard à Petit Bourg en Guadeloupe. Ramené au laboratoire, cet animal s’avère être un poisson, Histrio histrio (Linné, 1758), aussi connu sous le nom de « poisson des sargasses ». Histrio histrio appartient à l’ordre des Lophiiformes et à la famille des Antennariidae qui comprend une quarantaine d’espèces dans le monde appartenant à 12 genres (Pietsch et Grobecker, 1987). Les noms vernaculaires pour cette famille sont : poissons-grenouilles, antennaires, crapauds de mer ou poissons-pêcheurs. Dans la Caraïbe, on ne dénombre que sept espèces appartenant à deux genres : Antennarius et Histrio. Ces deux genres se distinguent facilement par la forme de leurs pectorales. Celles de l’Histrio se détachent nettement du corps et ressemblent à des pattes. Celles-ci lui permettent de s’accrocher tête vers le bas sous les radeaux de sargasses flottantes. Ce poisson est caractérisé par un corps court, globuleux et légèrement compressé latéralement. De couleur marron-clair à brun-rouge, son corps possède de petites taches ainsi que des lignes blanches irrégulières qui lui permettent de se confondre parfaitement avec son environnement. Il est capable de changer rapidement de livrée et de passer d’une couleur sombre à claire. À ce phénomène d’homochromie, s’ajoute un mimétisme dû à des expansions tégumentaires qui le camouflent au milieu des frondes de sargasses. Il possède une grande bouche oblique et de petites dents villiformes. Ses yeux sont petits et latéraux. L’ouverture branchiale est constituée d’un pore localisé sous la base de la pectorale. Il possède trois épines dorsales et la première se termine par un appendice cutané. Sa taille ne dépasse pas 20 cm (LT). Histrio histrio est un carnivore vorace, qui chasse à l’affût des crustacés et des poissons. Comme pour les autres antennaires, son appendice cutané au-dessus de la tête lui sert de leurre afin d’attirer les proies, d’où l’un de ses noms vernaculaires de poisson-pêcheur. Sa large bouche protractile lui permet d’engloutir des proies, aussi grandes que lui, en les aspirant. Ce poisson représente un exemple parfait de « mimétisme agressif ». Chez Histrio histrio les sexes sont séparés et la reproduction est ovipare. Les ovules sont pondus par la femelle et vont former une masse gélatineuse flottante que le mâle va ensuite fertiliser. Les œufs restent pris dans la masse gélatineuse jusqu’à leur éclosion. Dans l’Atlantique tropical, la reproduction se fait environ tous les quinze jours toute l’année, avec une interruption pendant la saison fraîche, entre janvier et mars. La larve est pélagique et termine son développement larvaire vers 10 mm, après quoi elle se transforme progressivement en juvénile de 20 mm (Mosher, 1954 ; Adams 1960). Malgré leur aspect curieux, les Histrio ne sont pas très prisés par les aquariophiles, car ils n’acceptent que des proies vivantes. De plus, leur gloutonnerie provoque des hécatombes dans les aquariums, même parmi leurs congénères. 9 Cette espèce, circumtropicale, comme les espèces de sargasses qui les abritent, a été signalée dans les trois océans : l’océan Pacifique, l’océan Indien et l’océan Atlantique. Dans ce dernier, on le signale dans les eaux de l’Afrique de l’Ouest au large du Sénégal et de la Caraïbe, le golfe du Mexique et la mer des Sargasses. La principale population de l’Atlantique se situe dans la mer des Sargasses, à l’est des Grandes Antilles et des Bermudes. Comment ce poisson de la mer des Sargasses arrive-t-il dans les Antilles ? Echouage de sargasses Histrio histrio est la seule espèce, parmi les antennaires, considérée comme pélagique et associée aux sargasses flottantes. C’est une des espèces dominantes des communautés de poissons récoltés dans les sargasses flottantes à l’est (Bortone et al., 1977) et au nord-ouest du golfe du Mexique (Wells et Rooker, 2004). Deux espèces pélagiques d’algues brunes (Sargassum natans and Sargassum fluitans) constituent la majorité des macro-algues flottantes de la zone circumtropicale (in Wells et Rooker, 2004). Dans l’Atlantique, ces deux espèces proviennent de la mer des Sargasses qui est située dans la gyre créée par le courant du Gulf Stream sous l’influence de la force de Coriolis, au centre de l’Atlantique nord. D’après Marmorino et al. (2011), cette gyre s’est ouverte vers le sud en 2011, sous l’action des courants et des vents, à cause probablement du changement climatique, et des radeaux de sargasses de grande taille se sont échappés et ont gagné les côtes des Guyanes (avril 2011), puis les Antilles (juillet et août 2011) en empruntant le courant des Guyanes. Une théorie plus récente suggère que ces bancs de sargasses se forment dans la zone équatoriale atlantique, sous l’influence des nutriments apportés par les fleuves Congo et Amazone (Jonhson et al., 2013). Quelle qu’en soit l’origine exacte, ces sargasses se sont échouées sur les côtes des Antilles, apportant avec elles leur faune associée et en particulier les Histrio. Pietsch W., Grobecker D.B. 1980. Parental care as an alternative reproductive mode in an Antennariid Anglerfish. Copeia, 1980 (3) : 551-553. Adams JA (1960) A contribution to the biology and postlarval development of the Sargassum fish, Histrio histrio (Linnaeus), with a discussion of the Sargassum complex. Bull Mar Sci Gulf Caribb 10 : 55–82 Dooley JK (1972) Fishes associated with the pelagic Sargassum complex, with a discussion of the Sargassum community. Contributions in Marine Science 16 : 1–32 Johnson D.R., Ko D.S., Franks J.S., Moreno P., Sanchez-Rubio G. 2013. The Sargassum invasion of the Eastern Caribbean and dynamics of the Equatorial North Atlantic. Proceedings of the 65th Gulf and Caribbean Fisheries Institute, 5-9 november, Santa Marta, Colombie. Mosher C. 1954. Observations on the Spawning Behavior and the Early Larval Development of the Sargassum Fish, Histrio histrio (Linnaeus). Zoologica, 39 (4) : 141-152. Pietsch TW, Grobecker DB (1987) Frogfishes of the world. ; systematics, zoogeography and behavioral ecology. Stanford University Press, Stanford, California, 420 pp. Wells R.J.D., Rooker J.R. 2004. Spatial and temporal patterns of habitat use by fishes associated with Sargassum mats in the Northwestern Gulf of Mexico. Bull. Mar. Sci. 74(1) : 81-99. Bortone S.A., Hastings P.A., Collard S.B. 1977. The pelagic-Sargassum ichtyofauna of the eastern gulf of Mexico. Northeast Gulf Science, 1 (2) : 60-67. Marmorino G.O., Miller W.D., Smith G.B., Bowles J.H. Airborne imagery of a disintegrating Sargassum drift line. DeepSea Research I, 58 (2011) : 316-321. 10 Cybium, 2016, 40 (1) Proceedings Sixièmes Rencontres de l’Ichtyologie en France - RIF 2015 Paris, 24-27 March 2015 Olga Otero, Elise Dufour, Karine Rousseau, Philippe Béarez (eds) Otero O., Dufour E., Rousseau K., Béarez P. - Foreword. [Avant-Propos] Persat H., Mattersdorfer K., Charlat S., Schenekar T., Weiss S. - Genetic integrity of the European grayling (Thymallus thymallus) populations within the Vienne River drainage basin after five decades of stockings. [Intégrité génétique des populations d’ombre commun (Thymallus thymallus) du bassin de la Vienne après cinq décennies d’alevinages.] Teletchea F - Domestication level of the most popular aquarium fish species: is the aquarium trade dependent on wild populations ? [Niveaux de domestication des espèces de poissons d’aquarium les plus populaires : le marché aquariophile est-il dépendant des populations sauvages ?] Galzin R., Lecchini D., Lison de Loma T., Moritz C., Parravicini V., Siu G. - Long term monitoring of coral and fish assemblages (1983-2014) in Tiahura reefs, Moorea, French Polynesia. [Suivi à long terme des assemblages de coraux et de poissons (1983-2014) sur le récif de Tiahura, Moorea, Polynésie française.] Ovidio M., Hanzen C., Gennotte V., Michaux J., Benitez J.P., Dierckx A. - Is adult translocation a credible way to accelerate the recolonization process of Chondrostoma nasus in a rehabilitated river? [La translocation d’individus adultes est-elle une piste crédible pour accélérer le processus de recolonisation de Chondrostoma nasus dans une rivière réhabilitée ?] Clua E., Vignaud T. - Possible collapse of reef shark populations in remote coral reef ecosystems in the Coral Sea (Western Pacific). [Effondrement potentiel des populations de requins de récif au sein d’écosystèmes récifo-coralliens isolés de la mer de Corail (Pacifique Ouest).] Mahé K., Rabhi K., Bellamy E., Elleboode R., Aumond Y., Huet J., Cresson P., Roos D. - Growth of the oblique-banded grouper (Epinephelus radiatus) on the coasts of Reunion Island (SW Indian Ocean). [Croissance du mérou zébré (Epinephelus radiatus) sur les côtes de l’île de La Réunion, sud-ouest de l’océan Indien.] Duque Vélez L.M., Béarez P., Cornette R. - Otolith shape differences between Micropogonias manni and M. altipinnis (Sciaenidae). [Différences de forme entre les otolithes de Micropogonias manni et M. altipinnis (Sciaenidae).] Germain D., Mondéjar-Fernández J., Meunier F.J. - The detection of weakly developed plicidentine in teleost teeth using 3D tomography. [Détection de la plicidentine des dents de téléostéens grâce à la tomographie-3D.] Brulé T., Caballero-Arango D., Renán X., Colás-Marrufo T. - Confirmation of functional hermaphroditism in six grouper species (Epinephelidae: Epinephelinae) from the Gulf of Mexico. [Confirmation de l'hermaphrodisme fonctionnel chez six espèces de mérou (Epinephelidae: Epinephelinae) du golfe du Mexique.] Vorenger J. - Fishing at Qal’at al-Bahrain, archipelago of Bahrain, from the Early Dilmun (2200 BC) to the Middle Islamic period (13-16th centuries AD). [La pêche à Qal’at al-Bahreïn, archipel de Bahreïn, du début du Dilmun (2200 avant JC) à la période islamique moyenne (13e-16e siècles de notre ère).] Faites vivre SFI-infos Tous les lecteurs de SFI infos aimeraient être au fait des grandes missions réalisées par certains d’entre vous, au fait des résultats de vos recherches, découvrir des points d’histoire en ichtyologie, ou lire toute autre information dans ce domaine... Merci 11 Nouvelles ichtyologiques À propos des nuisances sonores Le bruit humain bouleverse toute la chaîne de vie océanique Des grands mammifères marins au zooplancton, toute la vie océanique est aujourd'hui affectée par la pollution sonore liée aux activités humaines. Cacophonie. Le "Monde du silence" est de plus en plus cacophonique. Jusque dans le lieu océanique le plus profond du monde, le "Challenger Deep" à 10.900 mètres sous la surface de l'océan Pacifique dans la fosse des Mariannes, les capteurs enregistrent le vrombissement de bateaux croisant à plus de 10 km de là ! C’est l’expérience qu’a mené l’océanographe américain Robert Dziak, de la NOAA (US National Oceanic and Atmospheric Administration), en descendant un hydrophone de céramique inséré dans une coque de titane jusqu’au fin fond de la fosse la plus profonde du monde où s’exerce une pression de près de 1.114 fois la pression atmosphérique. Là, 23 jours durant, en juillet 2015, il a enregistré les sons qui résonnent jusque dans les endroits les plus reculés du globe. Échouage massif de calmars géants De fait, à mesure que les océans s’acidifient, le son se propage plus vite, plus loin. Et cette nouvelle pollution affecte directement la vie sous-marine. Le 10 mars 2016 étaient réunis à Paris divers acteurs du monde maritime pour débattre de ce phénomène récemment découvert. C’est en 2001 en effet que, à la suite d’une étude géophysique réalisée au large des Asturies, en Espagne, s’est produit un échouage massif de calmars géants. L’étude du troupeau d'animaux morts a permis de découvrir une lésion de leur organe sensoriel, découverte qui a conforté l’hypothèse de cause à effet, entre l’utilisation des canons à air des géophysiciens et la désorientation des animaux. "En 2008, nous avons recréé cette même situation en laboratoire, explique Michel André, directeur du Laboratoire d'Applications Bioacoustiques (LAB), en Catalogne. En utilisant des ondes acoustiques entre 50 et 400 hertz, nous avons mis en évidence que le bruit traumatise les organes d’équilibre des poissons. Mais il est difficile encore de déterminer les seuils de souffrance des espèces. La découverte des impacts de la pollution sonore sur les espèces est très récente." D’ores et déjà, les expériences ont montré qu’une baleine peut souffrir jusqu’à 2.000 mètres de la source d’émission ! Le problème du seuil acceptable des bruits en milieu marin est d’une incroyable complexité. Sur Terre, c’est simple : les sonomètres sont calibrés pour l’oreille humaine, notre espèce étant prise comme unique référence. Mais nos organes auditifs ne sont pas adaptés au monde sous-marin : ce que nous qualifions de "Monde du silence" est en réalité un brouhaha sonore permanent pour les cétacés et bien d’autres espèces. Quelles sont les espèces indicatives des niveaux de bruit acceptables ? Les baleines et dauphins – mammifères marins – se sont montrés depuis longtemps sensibles aux perturbations sonores qui entraînent des échouages d’individus isolés ou de troupeaux entiers. "Le problème, note Michel André, c’est que le groupe des cétacés compte 80 espèces, qui communiquent avec des répertoires sonores variés et des comportements propres. De plus, au sein d’une même espèce ce répertoire est modulé en fonction de l’activité de l’animal – repos, chasse, reproduction… Il est difficile alors de comprendre leurs limites de sensibilité." Même les poissons dépourvus d’organe auditif souffrent Parmi les poissons, certains communiquent également avec les sons, alors que d’autres n’en ont pas la possibilité, n’étant pas dotés d’organe auditif. Depuis 2011, le LAB suit ces espèces sourdes mais dotées d’organes sensoriels nécessaires à leur équilibre et leurs déplacements. Organes qui ont précisément des structures similaires aux organes auditifs. Le résultat des études montre qu’un traumatisme sonore affecte également ces organes. Dès lors, les animaux ne peuvent plus nager, se reproduire, etc. Ils deviennent des proies faciles et meurent en quelques jours. Au final, toute la chaîne alimentaire marine est en réalité touchée par la pollution sonore, des grands prédateurs au plancton : "Notre travail sur les larves du zooplancton a montré des traumatismes similaires, alerte Michel André. Affectées par des niveaux sonores trop élevés, les larves ne grandissent plus..." Au final, la pollution sonore affecte tout autant mammifères et poissons qu’invertébrés sourds, grands prédateurs comme minuscule plancton. La chaîne entière de la vie océanique souffre du tintamarre humain, qui empêche communications et sensations vitales. Sylvie Rouat Sciences et Avenir20 mars 2016 Pour chaque espèce, il s’agit maintenant de comprendre quel est le niveau le plus dangereux à court et long terme" Un véritable défi pour les biologistes marins. Car là encore, la diversité des organismes complique le travail : les coquillages, fixes, les seiches et les poulpes, lents, sont exposés plus longtemps au bruit – et souffrent donc plus 12 fortement – que les crustacés véloces qui s’éloignent rapidement de la source de nuisance… Et puis il y a ceux qui s’adaptent. Les cachalots, par exemple, qui accompagnent de près les études géophysiques, au grand étonnement des prospecteurs. Ces expéditions utilisent des canons à air qui produisent un cône de bruit à l’intérieur duquel tout animal est condamné à mort. Toutefois, hors du faisceau le traumatisme n’est pas forcément mortel. Des prospecteurs s’étonnaient de voir de nombreux cachalots tourner autour de leur navire. En fait, ceux-ci guettent leurs proies naturelles, les calmars géants, affaiblis au sein du cône et devenus proies aisées. Cet exemple montre que l’activité humaine à déjà modifié certains comportements animaux. Le bon équilibre écologique des mers est ainsi étroitement lié à une bonne gestion du bruit humain, tandis que se déploient de par le monde de grands champs d’éoliennes et que s’intensifie le trafic maritime même dans l'océan arctique. Dans cette perspective, le LAB installe dans tous les océans des stations acoustiques. Une centaine de ces capteurs a déjà été positionnée, "mais c’est très insuffisant, note Michel André. Car le son est une donnée variable, se modulant différemment en fonction des conditions de température, salinité, pression, composition du milieu". Une source de bruit en Antarctique n’a de fait pas le même impact sur les espèces que dans les mers tropicales. La découverte de cette pollution sonore jusqu’à peu inconnue entraîne la création d’un nouveau domaine scientifique où tout reste à faire. Sciences et Avenir : Michel André, directeur du Laboratoire d'Applications Bioacoustiques. Pollution sonore marine : les preuves s'accumulent Une nouvelle étude démontre l'impact négatif de la pollution sonore sur la survie des anguilles. Ces dernières semaines plusieurs publications ont rapporté des effets, jusqu'ici insoupçonnés, du bruit des navires sur les créatures marines. Bruit. Longtemps ignoré des scientifiques, l'impact de la pollution sonore marine commence à être étudié avec intérêt. Et ses conséquences, parfois surprenantes, font l'objet de plusieurs articles dans des revues de référence. Il y a quelques semaines, nous évoquions déjà le bénéfice qu'en tiraient certaines espèces invasives et les effets délétères du bruit des moteurs de bateaux sur le lièvre de mer. Cette fois, c'est de l'anguille européenne (Anguilla anguilla) qu'il s'agit. Moins de réponses face aux prédateurs L'étude est publiée dans la revue Global Change Biology par des chercheurs des universités d'Exeter et de Bristol, au Royaume-Uni. Elle démontre que les anguilles exposées au bruit que font les navires ont des difficultés à réagir face à une attaque de prédateur. Ainsi, 50% des spécimens étudiés ne régissent pas ou peu lors d'une attaque et parmi celles qui le font, 25% ont un temps de réaction plus long. "Nos résultats démontrent que les événements acoustiques aigus, comme le bruit d'un bateau de passage, peuvent avoir de graves répercussions sur les animaux" insiste Steve Simpson, biologiste marin et auteur principal de l'étude. Stress. Pour comprendre ce qui peut causer cette perte de comportement cruciale dans la défense contre les prédateurs, les chercheurs ont observé divers paramètres physiologiques. Ils ont ainsi trouvé que les anguilles exposées au bruit des moteurs avaient des niveaux de stress accrus se manifestant par une augmentation de la fréquence ventilatoire et un métabolisme accéléré. En danger critique d'extinction De plus, des perturbations du comportement latéral (préférence droite-gauche) sont aussi apparues. "Dans cette étude nous nous sommes concentrés sur la réaction des anguilles face aux prédateurs. Mais le fait qu'elles soient physiologiquement affectées par le bruit suggère que d'autres fonctions comme l'alimentation et les déplacements sont aussi perturbées" ajoutent les scientifiques. Effondrement. L'anguille d'Europe a vu ses effectifs diminuer de près de 90% durant les vingt dernières années. L'espèce est classée en danger critique d'extinction par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Cela est dû, principalement, à la dégradation de son habitat (elle vit en mer et en rivière) mais la pollution sonore est désormais à prendre en compte pour les mesures de sauvegarde. Joël Ignasse Sciences et Avenir : 08-08-2014 13 Le bruit des bateaux double la mortalité des poissons par prédation Le bruit des moteurs de bateaux stresse les animaux marins. Au point que certains poissons sont moins réactifs et plus lents en cas d'attaque de leur prédateur. Une menace pour la biodiversité. Stress. Le bruit des bateaux à moteur stresse tellement certains poissons qu'ils réagissent moins souvent et moins rapidement aux attaques de leur prédateur, ce qui double leur taux de mortalité par prédation, indique une étude publiée vendredi 5 février 2016. Une équipe de chercheurs du Royaume-Uni, du Canada et d'Australie a étudié en laboratoire et en mer l'impact du bruit sur le comportement de poissons demoiselles face aux attaques d'un autre poisson vivant dans les récifs coralliens, le Pseudochromis fuscus, dont ils sont une des proies préférées. Les poissons demoiselles "étaient plus facilement capturés par leur prédateur naturel quand ils étaient exposés au bruit d'un bateau à moteur" que quand ils se trouvaient dans leur environnement sonore habituel, relèvent les scientifiques dans la revue Nature communications. Le simple bruit d'un bateau à moteur tout comme le fait d'être dérangés par des bateaux "augmentent leur stress et réduisent leurs réactions face aux prédateurs": ils sont alors "plus de deux fois plus nombreux" à en être victimes. Des poissons moins réactifs et plus lents En laboratoire, les poissons demoiselles jaunes (Pomacentrus amboinensis) ont utilisé "20 % d'oxygène de plus en 30 minutes" quand ils ont été exposés à une bande son comprenant le bruit d'un bateau à moteur. Un stress similaire a été observé lorsque l'expérience a été menée en mer, avec des bateaux à moteur passant à proximité : ils ont eu besoin de 33 % d'oxygène supplémentaire. "Il est possible que le stress provoqué par le bruit réduise la probabilité que la proie détecte l'arrivée de prédateurs", notent les chercheurs. Elle risque alors de ne pas réagir correctement. Quand des bateaux à moteurs passent à proximité, les poissons demoiselles ont six fois moins de chances de réagir à une attaque de leur prédateur. Et parmi ceux qui réagissent, le délai de réaction est augmenté de 22 %. De son côté, Pseudochromis fuscus est plus efficace lorsque la bande son comprend le bruit d'un bateau : il a besoin de 74 % d'attaques en moins pour capturer sa première proie. Résultat : en laboratoire, avec une bande-son diffusant le bruit d'un bateau à moteur, le nombre de poissons demoiselles capturé par ce prédateur est multiplié par 2,9. En mer, lors du passage d'un bateau, il est multiplié par 2,4. L'étude "démontre l'existence d'un impact direct" du bruit fait par l'homme sur les relations entre une proie et son prédateur, et "quantifie pour la première fois ses conséquences négatives pour la survie de la proie", soulignent les chercheurs. Dans les zones de récifs coralliens où le bruit d'un bateau à moteur est fréquent, comme par exemple la Grande Barrière de corail, il "pourrait affecter la démographie des populations impactées", ajoutent-ils. Reste à déterminer si, exposés de manière répétée au bruit d'un bateau, les poissons demoiselles le supporteraient davantage avec le temps. Sciences et Avenir :9 février 2016 Anthropogenic noise compromises anti-predator behaviour in European eels Stephen D. Simpson1, Julia Purser2 & Andrew N. Radford2 1Biosciences, University of Exeter, Exeter, United Kingdom. 2University of Bristol, Woodland Road, Bristol, United Kingdom *[email protected] Increases in noise-generating human activities since the Industrial Revolution have changed the acoustic landscape of many terrestrial and aquatic ecosystems. Anthropogenic noise is now recognised as a major pollutant of international concern, and recent studies have demonstrated impacts on, for instance, hearing thresholds, communication, movement and foraging in a range of species. However, consequences for survival and reproductive success are difficult to ascertain. Using a series of laboratory-based experiments and an open-water test with the same methodology, we show that acoustic disturbance can compromise anti-predator behaviour – which directly affects survival likelihood – and explore potential underlying mechanisms. Juvenile European eels (Anguilla anguilla) exposed to additional noise (playback of recordings of ships passing through harbours), rather than control conditions (playback of recordings from the same harbours without ships), performed less well in two simulated predation paradigms. Eels were 50% less likely and 25% slower to startle to an “ambush predator” and were caught more than twice as quickly by a “pursuit predator”. Furthermore, eels experiencing additional noise had diminished spatial performance and elevated ventilation and metabolic rates (indicators of stress) compared with control individuals. Our results suggest that acoustic disturbance could have important physiological and behavioural impacts on animals, compromising life-or-death responses. 14 "Le 21e siècle sera bleu" Karmenu Vella à Brest le 29 octobre 2015 Le Commissaire européen à l’environnement et à la pêche a clairement exprimé sa vision des océans pour le 21ème siècle devant une délégation d’ONG à laquelle participait le Collectif Pêche & Développement. Pour Karmenu Vella, l’océan est porteur des solutions aux problèmes continentaux, qu’il s’agisse de la nourriture, des énergies renouvelables ou de la biodiversité puisque les océans regroupent 90% de cette biodiversité. On peut pourtant s’inquiéter à divers titres de ces perspectives de croissance bleue : ne va-t-on pas plutôt transférer sur les océans les problèmes continentaux qui ont déjà un fort impact sur les océans (pollution) ? Le Commissaire considère que jusqu’ici, les océans ont été oubliés, sans doute par les terriens, mais n’est-ce pas une idée fausse si on considère que les océans sont Karmenu Vella à Brest le 29 octobre 2015 depuis longtemps occupés par des hommes comme les navigateurs et les pêcheurs ? Ceux qui risquent d’être oubliés à l’avenir, ce sont les pêcheurs, sacrifiés au développement des champs éoliens, des élevages piscicoles intensifs, des Le Commissaire européen à l’environnement et à la pêche a clairement exprimé sa vision des extractions de sables et de minerais, des réserves marines. Les pêcheurs, comme cueilleurs, fournissent des aliments océans pour le 21ème siècle devant une délégation d’ONG à laquelle participait le Collectif et des protéines de & qualité pour un coût environnemental faible, bien inférieur à celui de l’élevage. Pourtant, ce sont eux Pêche Développement. qui risquent de payer le prix fort pour la nécessaire transition énergétique. Leurs espaces d’activité réduits par le Pour Karmenu Vella, l’océan est porteur des solutions aux problèmes continentaux, qu’ilsont s’agisse développement des champs éoliens, l’extension des réserves marines intégrales, les zones d’extraction. de la nourriture, des énergies renouvelables ou de la biodiversité puisque les océans regroupent Certains, comme Lamy, au nom de la Global Ocean Commission, PEW, la fin de 90% Pascal de cette biodiversité. On peut pourtant s’inquiéter à créée diverspar titres de demandent ces perspectives dela détaxe carburant pour la pêche.bleue Imaginons une telle appliquée à l’agriculture et la réaction des paysans croissance : ne va-t-on pasproposition plutôt transférer sur les océans les problèmes continentaux quisi on leur imposait celaont sans Lessur pêcheurs sont(pollution) si peu nombreux qu’on peutconsidère essayer de leur imposer. Pludéjàconcertation. un fort impact les océans ? Le Commissaire quetout jusqu’ici, les sieurs ONGEocéans et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) considèrent que les réserves marines ont été oubliés, sans doute par les terriens, mais n’est-ce pas une idée fausse si on sont d’excellentes zones pour le carbone, comme lesoccupés forêts àpar terre. WWF propose les AMP par considère que les stocker océans sont depuis longtemps desLehommes comme de lesfinancer navigateurs la vente de crédits carbone que génèrent ces AMP. On pourrait demander ces crédits et les pêcheurs ? Ceux qui risquent d’être oubliés àmême l’avenir, ce sontaux les pêcheurs pêcheurs,d’acheter sacrifiés au pour avoir accès à la pêche sur marges des réserves alimentées en poissons zones interdites la pêche. développement des les champs éoliens, des élevages piscicoles intensifs,par desces extractions de sablesà et minerais, des des océans, réservesles marines. Les déjà pêcheurs, comme cueilleurs, fournissent des aliments et Au nom de ladeprotection pêcheurs, accusés de détruire les stocks, les fonds, les écosystèmes, des protéines de premiers qualité pour un coût environnemental bien inférieur celui de considération l’élevage. devraient maintenant être les à payer le prix de la transitionfaible, énergétique au prix àfort, sans pour Pourtant, ce sontlaeux qui risquent de payer le prix fort la nécessaire transition énergétique. leur rôle fondamental dans fourniture d’aliments essentiels. Lespour pêcheurs ont montré, en Bretagne en particulier, « Le 21ème siècle sera bleu » Comparaison de l'impact environnemental de la pêche et de l'élevage. Bulletin Pêche et Développement n° 123, novembre 20 15 Pourtant, ce sont eux qui risquent de payer le prix fort pour la nécessaire transition énergétique. Leurs espaces d’activité sont réduits par le développement des champs éoliens, l’extension des réserves marines intégrales, les zones d’extraction. 15 qu’ils sont capables de mettre en œuvre et de soutenir des politiques de protection des écosystèmes, de la biodiversité. Ils savent qu’ils seront, comme tout le monde, confrontés à la nécessité de la décarbonisation de l’énergie, mais ils veulent rester des acteurs respectés de ces politiques. Alain Le Sann Carte de l’Atlas Permanent de la mer et du littoral : les risques littoraux et maritimes. LETG- Nantes Géolittomer, UMR 6554 CNRS, 92 p, juin 2015 Certains, comme Pascal Lamy, au nom de la Global Ocean Commission, créée par PEW, demandent la><)))> fin de la détaxe carburant pour la pêche. Imaginons une telle proposition appliquée ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> à l’agriculture et la réaction des paysans si on leur imposait cela sans concertation. Les pêcheurs sont si peu nombreux qu’on peut essayer de tout leur imposer. Plusieurs ONGE et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) considèrent que les réserves marines sont d’excellentes zones pour stocker le carbone, comme les forêts à terre. Le WWF propose de financer les AMP par la vente de crédits carbone que génèrent ces AMP. On pourrait même Ils pêchent une créature étonnante de l'Écosse demander aux pêcheurs d’acheter ces crédits pour avoir accès à laau pêchelarge sur les marges des réserves alimentées en poissons ces un zones interditestemps, à la pêche. Voici une créature qui a, par dans premier soulevé l'inquiétude des riverains et réveillé l'imagination des plus Au nom de la protection des océans, les pêcheurs, déjà accusés de détruire les stocks, les fonds, Nouvelle ichtyologique fantaisistes. Bulletin Pêche et Développement n° 123, novembre 20 15 écossaises, Pour la toute première fois dans les eaux ce faux requin-chat vient d'être pêché. Ce requin étonnant mesure dans les 3 mètres de long pour plus de 60 kilos. Il est assez surprenant de le découvrir dans les eaux écossaises alors qu'il n'y avait jamais été repéré auparavant. L'animal, qui nous semble tout droit sorti d'un film fantastique, ne serait pas un prédateur dangereux pour l'Homme. 16 Analyse d’ouvrage Conectando Peixes, Rios e Pessoas: como o homem se relaciona com os rios e com a mi-gração dos peixes - Connecting Fish, Rivers and People: how man relates to the rivers and the fish migration, by Welber Senteio Smith. 2014, 104 p. Santa Edwiges Ed., Sorocaba, SP, Brasil. The “World Day of Fish Migration” is celebrated on the 24th of May. It is a global initiative, with local events organized all over the world to raise awareness about the importance of migratory fish and the keeping of the rivers free of dams. In Sorocaba, the Ministry of the Environment and the University of Sorocaba (UNISO), through its MSc Program in Technological and Environmental Processes, organized a seminar attended by important brazilian researchers from different institutions. In addition, an intense activity of environmental education was conducted along the Sorocaba River to raise awareness of the issue. Migratory fish are considered important sources of food as many people depend on them for survival. Moreover, they are highly prized species for sport fishing. Fish migration is a crucial process for the maintenance of their populations, as most migratory species travel hundreds of kilometers to complete their life cycle, in search of food (trophic migration) and to reproduce (reproductive migration or piracema). If these migrations are disrupted, the population will certainly decline and even become locally extinct. This has happened to many species in different places around the world. In many rivers, such as the Paraná, Tietê and even the Sorocaba River, there are numerous dams that affect fish migration because they are insur-mountable physical barriers. Given the local importance of the subject, which has become even more evident in recent years due to the recovery of the Sorocaba River and the occurrence of migratory species such as the curimbatá and tabarana, the World Day of Fish Migration should be a constant topic of discussion and environmental education. One should develop the relationship of the population with the river and its biodiversity by strengthening the involvement of universities and public agencies in the dissemination of information generated by research. A book is an efficient meand of reaching this goal. The book is the result of regional and national studies by leading researchers, and is a representative sample of existing knowledge about fish migration, conservation strategies, the relationship between man, the rivers and fish, as well as their legal aspects. Organized in eight chapters, this book begins with a brief introduction on the Sorocaba River, its environments and reservoirs, leading on to Chapters 2 and 3 that address migratory species in the Amazon and the Sorocaba River. This is an efficient way to organize the data, allowing the reader to easily locate the relevant information. Chapter 4 presents the methodology adopted in Brazil, called 'Action plans as a strategy for the conservation of endangered species', using the example of the Paraíba do Sul River. Chapter 5 includes three stories (case studies) involving migratory fish, fishermen's knowledge and dams already built and planned in Brazilian rivers: the Piracicaba River, the Tocantins River and the Tapajós River. Chapter 6 depicts a possibility of educational activities, aiming toward the perception of environmental restoration and bringing people to the river. Chapters 7 and 8 respectively address fishing in the Sorocaba River and the legal protection of rivers, fish and their migration. This book is a comprehensive study of how such initiatives are welcome, for they provide important information that would otherwise be inaccessible to the specialist. It is hoped that this book will contribute to the dissemination of scientific knowledge generated by studies carried out in the Sorocaba River, about the dynamics of migratory fish, etnoicthyology, environmental education and legislation. The book can be downloaded via the link http:// meioambientesorocaba.com.br/sema/UserFiles/ file/EA%202014/Livros%20dos%20Peixes_ vers%C3%A3o%20on%20line_12-05-2015_.pdf. Welber Senteio Smith University of Sorocaba, MSc Program in Technological and Environmental Processes Sorocaba, SP, Brazil. email: [email protected] 17 Événements ichtyologiques et/ou aquatiques futurs Asian-Pacific Aquaculture 2016 Surabaya, Indonesia April 26 - 29, 2016 Indonesia as well as Southeast Asia. Contact [email protected]. https://www.was.org/meetings/ default.aspx?code=APA2016 ><> ><> ><> ><> ><> ><> ><> ><> 2016 Annual meeting of the Asian Society of Ichthyologists (ASI) Taipei, Taiwan The second major international aquaculture conference in Indonesia. After the first successful meeting in 2005 in Bali, Asia Pacific Aquaculture 2016 will be the next chance for the international aquaculture community to visit Indonesia and see the rapidly expanding aquaculture industry in Indonesia – nearly 20% increase in the last 5 years in hectares in aquaculture production and over 50% per year increase in tons produced every year for the last 10 years! Attendees will be able to see what is happening in Indonesian aquaculture to create this growth as well as aquaculture developments in the rest of Southeast Asia. Asia Pacific Aquaculture 2016 is the place to learn about the latest in aquaculture, see the newest technology in the trade show with exhibits from around the world and enjoy the many tourist sights in Indonesia. The International Symposium on Tilapia in Aquaculture (ISTA) will be part of the program. Secial producer program Asia Pacific Aquaculture 2016 will have several special Industry sessions with the latest in practical knowledge for the Indonesian aquaculture producers. IndoAqua, Fita and 12th All Indonesian Young Koi Show are included in this event. Technical program covers the latest research Sessions and workshops at Asia Pacific Aquaculture 2016 will cover all aspects of aquaculture in 18-21 May 2016 A joint annual meeting of the Asian Society of Ichthyologists (ASI) and the Ichthyological society of Taiwan will be held in Taipei on 18-21 May 2016 at Taipei Nangung Exhibition Centre. The ASI was established in 2014 in Penang, Malaysia. The objectives of our Society are promoting the development and advancement of ichthyological research for Asian ichthyologists and others from around the World. The conference forthcoming will be the third annual meeting of the ASI since the society was established. The two previous ones and its joint conference (Asian Fish Biodiversity Conference) have been held in Guilin, China and Penang, Malaysia, respectively with great success. In the coming conference in Taiwan, we will continue to provide a platform for the participants to present their latest findings, and exchange their scientific experiences with other researchers from different countries in the field of ichthyology of the region including taxonomy, phylogenetics, evolution, ecology, behavior, physiology, conservation, fisheries management, and others. We are planning to have 6 parallel sections, and organize one special symposium, entitled “Fish Diversity of the Mekong River System” during the 2 days meeting (May 19-20), and a pre-conference workshop (half day, on May 18) about phylogenetic and NGS data analyses for the meeting (See Agenda (Preliminary)). During the same period of our meeting, a Taiwan Geosciences Assembly (TGA) Conference will also be held at the same meeting venue. All our participants are welcome (and free) to attend the events of the TGA conference. Contact 2016 ASI Annual Meeting [email protected] http://chenxs1.oc.ntu.edu.tw/ asi2016taipei/ ><> ><> ><> ><> ><> ><> ><> ><> Future Fish Eurasia Izmir, Turkey 2-4 June 2016 Future Fish Eurasia, the 8th International Fair for Fish Imports/ Exports, Processing, Aquaculture and Fisheries will be organised by Eurasia Trade Fairs at the Izmir International Fair Centre between 02 - 04 June 2016. Future Fish Eurasia 2016 will be organised in a hall of 10.000m², where over 300 local & international companies will display their products and services. As Turkey’s only fair for fish processing, aquaculture & fisheries, Future Fish Eurasia has proven its international success and is marked in the agendas of local and international trade professionals as the most effective fair in the region. It is an opportunity to introduce your aquaculture and/ or processing technology to Turkey and its neighbouring countries, buy quality farmed products, or sell alternatif seafood. Thousands of fish traders, farmers & processors will be visiting the show. Future Fish Eurasia is organised with the full support of the Ministry 18 Of Food, Agriculture & Livestock, Aegean Exporters Association, Turkish Seafood Promotion Committee, the leading companies of the industry and the universities. Middle East Aquaculture Forum 2016 The 2016 edition of the Middle East Aquaculture Forum (MEAF-16) – “Towards sustainable aquaculture” - will be held in conjunction with the Future Fish Eurasia 2016. Once again, MEAF-16 will bring together aquaculture industry experts and academics from around the world and offer a state-of-the-art platform to interact, debate and exchange views on recent results, projects and research. Contact Avrasya Fuarcılık Ltd. Şti. Ali Sami Yen Sk. Aktar Ap. No:9 D.4 Gayrettepe 34349 - İstanbul Tel: +90 212 347 10 54 Tel: +90 212 347 10 55 Fax: +90 212 347 10 53 [email protected] http://www.future-fish.com/ ><> ><> ><> ><> ><> ><> ><> ><> AQUACULTURE EUROPE 2016 Edinburgh, Scotland September 20-23 Finally, Aquaculture Europe in Scotland organised by the European Aquaculture Society. Aquaculture Europe 2016 will take place at the Edinburgh International Conference Centre (EICC) from September 20-23. AE2016 is organised by the European Aquaculture Society with the cooperation and support of Marine Scotland, part of the Scottish Government, and The Marine Alliance for Science and Technology for Scotland. The event is Gold Sponsored by Biomar. The event theme “FOOD FOR THOUGHT” means something to think about, something to be seriously considered and something that provides mental stimulation and nourishment. Aquaculture in Europe has plateaued resulting in overall output remaining more or less constant in volume since 2000. AE2016 will present the latest science to support further development, and industry panels will discuss key opportunities. It will also identify areas to encourage further sustainable growth in aquaculture. The morning plenary sessions will address different aspects of the event theme in a novel way. Time to submit your abstract or book your booth. Contact: www.easonline.org. ><> ><> ><> ><> ><> ><> ><> ><> LATIN AMERICAN & CARIBBEAN AQUACULTURE 2016 Lima, Peru, November 28 – December 1 Innovative Aquaculture under environmental Challenges is the theme for this event. LACQUA16 will be the 2016 annual meeting of the Latin American & Caribbean Chapter of the WAS. LACQUA16 will be held in the Sheraton Convention Center in Lima, Peru. We now accept the abstracts in English. Presentations can be in English and in Spanish. Submit your abstract now. Contact [email protected]. ><> ><> ><> ><> ><> ><> ><> ><> 10th Indo-Pacific Fish Conference Tahiti, Criobe 20-24 février 2017 Le CRIOBE (USR 3278 CNRSEPHE-UPVD) est une station de terrain ouverte à tous les chercheurs français et étrangers. Situé en Polynésie française à Moorea, le centre de recherche est rattaché à l’École Pratique des Hautes Études et fait partie du Réseau National des Stations Marines françaises du CNRS et du réseau Observatoire de l’Environnement INSU. Les activités scientifiques du CRIOBE concernent la Recherche fondamentale et la Recherche appliquée (les thèmes abordés vont du gène à l’Homme), l’Enseignement et la Formation (post-doctorat, thèses et stages de Master) et l’Information (articles de presse, vulgarisation scientifique, Fête de la Science). Le Criobe est aussi le leader d’un laboratoire d’excellence LabEx « CORAIL » (Coral Reefs Facing Global Change) regroupant 90% des chercheurs français travaillant sur les récifs coralliens de l’outre-mer français. Cette 10ème IPFC permettra de renforcer la collaboration entre : *les ichtyologistes de France métropolitaine et de l’Outre-mer, travaillant dans les différents organismes de recherche (IRD, IFREMER, CNRS,…) *les 3 universités de l’outre-mer français dans l’Indo-Pacifique (Univ. de la Réunion, de la NouvelleCalédonie et de Polynésie française) *le monde de la recherche et les différents services environnementaux de Polynésie française. Depuis 33 ans, ces conférences sont la preuve d’une cohésion internationale au sein de la recherche scientifique en ichtyologie. L’IPFC 2017 sera un excellent moyen de renforcer la visibilité de l’expertise française sur la gestion et la conservation des récifs coralliens dans l’Indo-Pacifique. Contact CRIOBE BP1013 Papetoai Polynésie française Tel : (00689 40 56 13 45) 98729 Moorea Fax : (00689 40 56 28 15) [email protected] [email protected] ><> ><> ><> ><> ><> ><> ><> ><> 19 Annuaire SFI Nous sommes en train de développer un nouveau site internet pour la SFI, qui devrait être opérationnel en septembre 2016. Nous souhaiterions ajouter un annuaire des membres. Je vous remercie de bien vouloir me fournir une photo (taille minimum 300 x 300 pixels, format jpg, jpeg ou png), ainsi que vos thématiques de recherche et mots clés que vous souhaiteriez y voir figurer. We are developing a new web site for the SFI, which should be operational in September 2016. We would like to add a directory of the members. Thank you to be willing to supply a photo (size minimum 300 x 300 pixels, format jpg, jpeg or png), as well as your themes of research and keywords, which you would like to see included there. Valérie GAUDANT Secrétaire d'édition de Cybium ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))><)))> ><)))> ><)))> ><)))> <)))> ><)))> )))> ><)))> <)))> ><)))> )))> ><)))> <)))> ><)))> )))> A common parasite for the angel shark in the Canary Islands Scientists from ElasmoCan identified a common parasite for the angel shark (Squatina squatina) in the Canary Islands. During dives in the islands, between 2006 and 2015, the marine leech Stibarobdella macrothela was regularly observed feeding from the shark's blood. It is the first time that a parasite is registered for the angel shark in the Canarian Archipelago, and the first host record for the marine leech since its first report in 2006. This report is even more valuable since it involves observations from both species in their natural habitat during more than 9 years. The complete report, which was made possible thanks to the support of the Shark Foundation, is available in Springer via DOI 10.1007/s12526-016-0444-y "The marine leech Stibarobdella macrothela parasitic on the angel shark Squatina squatina". ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))> ><)))><)))> ><)))> ><)))> ><)))> <)))> Société française d’Ichtyologie CP 026 Muséum national d’Histoire naturelle 43, rue Cuvier, F-75231 Paris cedex 05, France Tarifs 2016 Cotisation annuelle Cotisation étudiants Abonnement à Cybium membres non-membres Europe, Maghreb hors Europe membres bienfaiteurs Règlement • Carte Bleue Visa • Chèque à l’ordre de la SFI (plus 5% pour les chèques étrangers) • Virement bancaire (BNP, Paris-Jussieu, Compte 042-8010-19) • Virement postal (CCP 7050-20G, Paris) résident P Secrétaire Trésorier Rédacteur Cybium Secrétariat Cybium SFI infos Philippe Keith Romain Causse Philippe Bearez Clara Lord François J. Meunier Jean-Yves Sire Valérie Gaudant Mireille Gayet [email protected] [email protected] [email protected] claralord@gmail. com [email protected] [email protected]> [email protected] [email protected] 35 euros 15 euros 75 euros 200 euros 240 euros libre