terrain vague - l`atelier du midi

Transcription

terrain vague - l`atelier du midi
Terrain Vague
Lionel Pralus
2009
L’odeur d’un sac plastique qu’on brûle, des herbes qu’on repousse et des ronces
qui s’accrochent à l’anorak, une revue porno trouvée sous des herbes et cachée
dans la cabane, les mains rouges à force d’arracher des mûres avec J. ; tous ces
souvenirs plus ou moins flous, plus ou moins vrais, prennent place dans ce
décor de terrain vague. Un milieu pauvre et transformé, où la nature, travestie
par l’homme, n’a plus qu’une identité tronquée.
M’attachant à l’idée de terrain vague, ces paysages deviennent le reflet de ma
propre déambulation dans mes souvenirs d’enfance, récits de jeux,
d’explorations et de découvertes dans des espaces indistincts, à la limite de la
ville.
Ce sont des lieux marqués par l’anarchie et la destruction, laissés à l’abandon
dans l’attente d’un futur incertain, ou tout simplement oubliés.
Comme des accrocs dans ces espaces que l’on veut toujours plus propres, plus
parfaits, ils sont l’image même de ce que peut-être la mémoire, un lieu
impossible à fixer, entre passé et futur, un bourbier sans repères ni limites où se
perdre.