8 Les batailles de la Marne et de l`Ourcq
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8 Les batailles de la Marne et de l`Ourcq
8 Les batailles de la Marne et de l’Ourcq Début septembre 1914, le commandement suprême allemand abandonne le plan Schlieffen qui prévoyait l’enveloppement de Paris par l’ouest et ordonne à la Ière Armée de von Kluck d’exécuter un mouvement de conversion sur l’est de la capitale. Elle passe la Marne le 3 septembre, le Petit-Morin le 4 et le Grand-Morin le 5. Informé de cette manœuvre, le général Joffre ordonne, le même jour, une attaque de la VIe armée Maunoury sur le flanc droit allemand découvert. La volte-face de la Ière Armée allemande impose au généralissime français de lancer l’offensive générale le 6 septembre sur le Marne et l’Ourcq. Ordre du général Joffre du 6 septembre 1914 « Au moment où s’engage une bataille dont dépend le salut du Pays, il importe de rappeler à tous que le moment n’est plus de regarder en arrière. Tous les efforts doivent être employés à attaquer et repousser l’ennemi (…) » L’extrême sud-est du département de l’Oise se situe au cœur des combats lorsque les troupes du général Gallieni, transportées par les taxis parisiens réquisitionnés en urgence, arrivent en renfort à Nanteuil-le-Haudouin. De violents combats se déroulent ainsi dans le secteur de Chèvreville, Villers-Saint-Genest, Bouillancy, Réez-Fosse-Martin et Brégy. La ruée allemande est arrêtée. ▲Carte postale française témoignant de la violence des combats dans le secteur de la ferme de Nogeon, à Réez-Fosse-Martin (coll. JYB). Plaque commémorative de l’épopée des « Taxis de la Marne », le 7 septembre 1914, inaugurée à Nanteuil-le-Haudouin (coll. JYB). ► ▲Combats dans le Valois lors de la Bataille de l’Ourcq, les 8 (en vert), 9 (en rouge) et 10 septembre (en marron). En jaune, lieu d’arrivée des taxis de la Marne. « Mardi 8 septembre Réveil aux bruits des canons, il est 9 heures 40, tout le monde est prêt, il y a une batterie de 75 qui tire à 20 mètres de nous. Arrive un ordre : « Attaquer la ferme de Nogeon et la distillerie qui se trouve à côté ». Nous ne sommes que deux régiments, nous et le 216e d’infanterie (…) Là commence à tomber mes camarades, malgré tout il nous faut avancer, nous arrivons à la ferme mais pas possible d’y pénétrer les obus allemands tombent et les balles nous sifflent aux oreilles. Derrière la ferme les obus tombent à 25 ou 30 mètres de nous. Commence alors un spectacle horrible les uns sont touchés légèrement les autres ont le crâne défoncé, la cervelle qui sort, les bras ou les jambes coupés. Nous entendons des cris : « maman, à boire, j’ai soif, sauve moi… » Nous sommes là sans pouvoir rien faire. » Extrait du carnet de guerre de Thomas Gaston, sergent au 352e Régiment d’Infanterie, 18e compagnie