Discours d`investiture de Jean-Pierre Roche à la présidence de la

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Discours d`investiture de Jean-Pierre Roche à la présidence de la
Discours d'investiture de Jean-Pierre Roche
à la présidence de la Communauté de communes
Salle des Fêtes, Montrevel en Bresse le 8 avril 2014
Chères collègues, Chers collègues, Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi tout d’abord de remercier notre nouveau doyen d’âge, encore si jeune JeanPierre Fromont, pour son éphémère mais efficace présidence de séance.
Comprenez ensuite que je veuille tout d’abord vous remercier, pour m’avoir renouvelé votre
confiance en me portant à la présidence.
Comprenez qu’à l’instant mes pensées aillent également à mes aînés et amis, Louis Jannel
dont je salue la mémoire et Bernard Fonteneau, et à tant d’autres encore sans qui, nous ne
serions certainement pas là et moi-même encore moins.
Je salue ceux qui ont quitté notre assemblée. Permettez-moi de leur rendre hommage au
premier rang desquels, les maires Evelyne Dubois, Noël Benonnier, Daniel Béreiziat, Gérard
Chossat, Martial Goyard, Dominique Liébaud, Jean-Louis Peltier, et tout particulièrement
Claude Marandet dont nous allons regretter l’agilité d’esprit et de mouvement. Ensemble, ils
ont su donner de nouvelles forces et de la bienveillance à notre Communauté de communes.
C’est sur ce solide étage que nos prédécesseurs ont construit les conditions de ce que nous
ferons ensemble pour l’avenir.
Ce sont ces souvenirs, qui me donnent à la fois de l’émotion et un sentiment d’honneur
d’exercer la fonction qui vient par vous de m’être confiée à nouveau.
Je mesure la valeur de cette confiance. J’y puiserai l’énergie nécessaire pour porter la
mission qu’il me revient désormais de continuer.
Je voudrais maintenant en revenir à celles et ceux qui vont devoir maintenant faire vivre
notre assemblée au quotidien.
J’adresse mes félicitations à ceux dont la confiance a été renouvelée, ainsi qu’à ceux qui
nous rejoignent pour la première fois.
Avant d’évoquer plus en détail quelques grandes orientations et les priorités qui seront au
cœur de notre action pour les 6 ans à venir, je voudrais adresser 2 messages.
Le premier à l’attention des élus, le temps des élections, le temps du débat, celui des
affrontements qui un peu partout ont mis à mal nos idéaux républicains sont aujourd’hui
achevés. Faire de la politique moderne ne consistera jamais à faire rentrer dans nos
assemblées telle ou telle vision partisane, telle ou telle idéologie, le temps des dogmes et
des prophètes est révolu. A l’issue de ce scrutin, s’ouvre désormais le temps de l’action, le
temps du travail au service de tous nos concitoyens. J’invite chacun d’entre nous à agir pour
l’intérêt général, à faire preuve d’un esprit constructif et ouvert. Nous sommes ici les élus de
la diversité d’un territoire de quelque 17 000 habitants qui ne peut plus être la simple
juxtaposition de 14 périmètres territoriaux. Notre Etablissement doit continuer à avoir son
projet et donc choisir librement ce qui fait sens à son échelle. Prendre en compte à son
niveau le projet de chaque commune serait-il à la hauteur de l’enjeu communautaire ? A
l’évidence non. Servir sa commune, c’est bien. Servir, s’investir dans l’intérêt
Seul le prononcé fait foi
communautaire, devient une responsabilité de plein exercice que l’électeur nous a confié et
dont nous aurons à lui rendre compte dans 6 ans.
J’entends y veiller, comme je veillerai à ce que chacun des 28 conseillers communautaires
trouve une juste place dans notre entreprise collective. Chacun d’entre nous ici, sait, qu’il
nous reviendra, tous ensemble, de prendre les bonnes décisions pour assurer l’avenir du
territoire et de ses habitants. Nous avons déjà appris à compter sur nous-mêmes, nos forces,
notre imagination collective, notre audace, et surtout et avant tout sur notre unité. Il nous
faut continuer dans cet état d’esprit.
Le second message est à l’attention des personnels de notre Etablissement. Je veux leur
redire ici une nouvelle fois notre confiance en eux. Ils portent le service public. Ils sont le
service public. Ce soir je veux leur dire que nous avons besoin d’eux, de leur conscience, de
leur professionnalisme pour innover, pour répondre aux grands enjeux qui se présentent
devant nous. Tout en maîtrisant scrupuleusement l’évolution de nos effectifs salariés, je dis
à nos quelque 230 agents que j’aurai à cœur de répondre à leurs besoins de
professionnalisation, d’amélioration de leurs conditions de travail et de reconnaissance
statutaire. Permettez-moi d’ajouter que rien de grand ne se fera sans eux ou contre eux.
Ces propos me conduisent à évoquer d’un mot la fiscalité. A l’heure où les prélèvements
sociaux et fiscaux sur nos concitoyens n’ont jamais été aussi élevés, notre devoir est
certainement de ne pas en rajouter. Les finances publiques, constituent un bien précieux et
rare, qui ne nous appartient pas. Elles proviennent de l’argent de nos concitoyens qui ont
peiné pour le donner aux caisses publiques. L’argent public est en quelque sorte un bien
commun, une propriété collective dont l’usage peut et doit être débattu avec précaution.
Je voudrais à présent évoquer le contexte dans lequel s’inscrira notre mandat 2014 2020. La
Communauté de communes s’est doté d’un projet de territoire 2030 succédant à un Agenda
21 que nos prédécesseurs avaient eu l’intelligence d’initier bien avant le Grenelle de
l’environnement. Loin de se limiter à un système de management environnemental, il est
devenu le logiciel de notre collectivité. Il nous engage à se projeter dans l’avenir, à identifier
les défis et à définir les grandes orientations de progrès. Il fait référence aux principes de
responsabilité et de précaution. La responsabilité se mesure à la capacité de prévenir les
dommages à l’environnement ou à la santé et à ne pas construire d’obstacles au
développement. Le principe de précaution implique de la collectivité une conception des
modes de production et de consommation qui ne soient destructeurs ni de la vie ni de la
terre. Cette démarche a commencé à influencer l’ensemble de nos actions à la fois pour
nous changer nous-mêmes en interne dans nos services, par une série d’autodisciplines et
pour un changement concret de comportement de nos concitoyens.
Cette démarche sera poursuivie. Toutes nos actions publiques doivent s’inscrire dans cette
cohérence et y répondre sur quatre critères majeurs, 1-créer de la richesse et de l’emploi, 2au profit du plus grand nombre, 3- sans épuiser la ressource et la biodiversité, 4- en
recherchant la participation la plus large possible des citoyens. Le développement durable
repose sur un partage des savoirs, des pouvoirs et des responsabilités. Il introduit un
changement de posture des élus vis-à-vis des habitants. Les élus que nous sommes doivent
permettre aux citoyens d’exercer pleinement leurs droits et leurs responsabilités, face au
marché, face au progrès scientifique, face aux arbitrages quotidiens et de long terme,
collectifs et individuels.
Seul le prononcé fait foi
En effet chacun mesure que ces chantiers, que la préparation de l’avenir nous ordonne
d’ouvrir, ne pourront être, ni menés, ni aboutir sans que nos concitoyens n’y soient associés,
impliqués et concernés. La démocratie participative n’est pas à mes yeux un slogan creux.
C’est un formidable moyen de réussir des changements. Chacune de nos actions ainsi
ouvertes doivent faire l’objet de consultations, et de contre-propositions des citoyens. Des
citoyens critiques nous aident, nous leurs élus, à ne pas trop nous tromper.
Ainsi j’appelle de mes voeux une Communauté de communes moderne. C’est une
Communauté de communes en capacité de créer les conditions d’une économie toujours
plus prospère. Cet objectif doit continuer à être au rang de priorité pour les 6 ans à venir, car
de sa réussite, dépendra notre capacité à faire plus au plan de la solidarité pour les
habitants.
Notre positionnement géographique, le savoir-faire de ceux qui entreprennent et la diversité
de notre économie sont des atouts qu’il nous appartient de valoriser.
Nous devons renforcer le dialogue avec ceux qui créent les richesses et les emplois
nécessaires à nos ambitions ; faciliter leur implantation en proposant espaces et
équipements d’accueil ; venir en appui de l’artisanat, du commerce et de nos services
publics ; donner de nouvelles perspectives à la Base de Loisirs pour l’essor du tourisme ;
promouvoir une agriculture diversifiée, prioriser les circuits courts de distribution et
développer les filières AOC de volaille, crème et beurre de Bresse ; faire de la ferme du
Sougey un outil de promotion du territoire, de ses savoir-faire et de ses produits.
Nous aurons pour cela, avec d’innombrables atouts, à nous adapter aux mutations qui
s’annoncent, à faire mieux avec moins de ressources disponibles au regard des difficultés et
des contraintes qui pèsent sur nous.
Nous aurons pour cela à agir à la bonne échelle, à renforcer nos échanges, nos coopérations,
à fédérer les divisions administratives qui constituent notre bassin de vie, à mieux articuler
notre action avec les autres politiques publiques, à rationnaliser le fonctionnement de nos
compétences, à supprimer les doublons dans notre bloc communal, à mutualiser nos
services comme nous avons su le faire avec le succès que l’on sait dans le domaine de la
gestion du personnel.
Nous aurons également à débattre avec la société civile des orientations à donner à notre
action. Le concert démocratique a besoin de sa participation. Je veillerai à ce qu’elle soit
entendue, écoutée et respectée au sein d’un conseil de développement local.
Nous assumerons le pilotage de cette politique avec quatre vice-présidents délégués le
premier à la démocratie participative et à l’aménagement du territoire le deuxième à la vie
des entreprises, le troisième à l’agriculture durable, le quatrième au tourisme.
Ainsi j’appelle de mes vœux une Communauté de communes solidaire. La solidarité entre
les habitants eux-mêmes, doit être au cœur de notre action. C’est elle qui donne du sens à
l’action publique dont nous avons été investis. Pas un habitant ne doit se sentir isolé devant
les étapes de la vie. Il nous faut continuer à imaginer les actions à mettre en œuvre en
direction de l'enfance, de la jeunesse, du vieillissement, des personnes handicapées ; à
imaginer des réponses qui, au-delà des moyens, passent aussi par de la sensibilisation et de
la capacité à créer du lien social. La solidarité ne saurait toutefois se limiter à ces ambitions.
Elle passe également par une vie sportive, culturelle et associative forte. Parce qu’il y va de
l’ouverture de l’esprit, qui rapproche et rend les gens meilleurs, je souhaite que nous
Seul le prononcé fait foi
puissions la faire progresser au plan des services et des équipements. Enfin, parce qu’il n’y a
pas d’avenir sans un service public d’éducation fort, il faudra sans doute s’y investir plus.
L’ensemble de ces mesures ne pourra concourir à l’élévation de notre niveau de vie que si
nous parvenons à inscrire nos politiques dans la préservation de notre qualité de vie. Parmi
les priorités : toujours mieux maîtriser la consommation d’énergies, nos rejets et déchets,
aider les communes à préserver l’espace de l’étalement urbain, aider à la mise en place de
nouvelles mobilités, défendre notre patrimoine agricole et paysager en incitant aux bonnes
pratiques, favoriser un habitat économe en énergies et accessible à tous les budgets. Nous
assumerons le pilotage de cette politique avec trois vice-présidents délégués, l’un aux
solidarités, à la jeunesse, l’éducation, la vie sportive et culturelle, le deuxième à
l’environnement, le troisième aux routes et réseaux.
Vous le voyez, mes chers collègues, l’ampleur de la tâche appelle chacun d’entre vous à un
engagement fort. Je crois en la force de l’action publique dès lors qu’elle est portée par des
hommes et des femmes sincères, déterminés, généreux et humanistes. Je vous invite à
partager cet état d’esprit dans le respect de nos différences. J’ai confiance en vous. C’est en
mobilisant ces qualités que nous parviendrons à améliorer le quotidien et à préparer l’avenir
comme l’exigent ceux qui nous ont mandatés. Et c’est seulement ainsi que nous pourrons
être dignes de la confiance que les habitants viennent de nous accorder. Nous le devons à
l’ensemble de nos concitoyens, à nos prédécesseurs, à nos enfants, et aux générations
futures. Mes chers collègues élus de la République, pour rester ce que nous sommes, je vous
propose qu’ensemble nous écrivions une nouvelle page de la belle histoire de la
Communauté de communes de Montrevel en Bresse. C’est-à-dire de continuer à anticiper le
monde et garder ce temps d’avance qui fait notre force. Merci de votre attention à toutes et
à tous.
Seul le prononcé fait foi