19/05/10 Progrès Mercredi : 39A : 7 : DEP 1
Transcription
19/05/10 Progrès Mercredi : 39A : 7 : DEP 1
LE JURA ET SA RÉGION L’IMAGE Des champs bleus pour un avenir plus rose Depuis début mai, des champs bleus fleurissent dans les plaines du Doubs, du Jura et de Haute-Saône. Il s’agit de cultures de lin aux vertus très intéressantes pour la santé sur lesquelles vingt agriculteurs ont décidé de miser / Photo Vanessa Gaillard Rassemblement départemental de soutien au peuple grec, hier soir Ils étaient une vingtaine à avoir fait le déplacement. À l’appel du Parti communiste français (PCF), des militants jurassiens se sont rassemblés, hier soir, devant la préfecture du Jura, à Lons, pour manifester leur soutien au peuple grec. « On ne peut pas être indifférents à ce qui se passe en Grèce. Ce n’est pas au peuple de payer la note de la crise des banques, a scandé Nelly Faton, secrétaire du PCF-fédération jurassienne. On sait très bien que ce plan d’austérité est un signal à venir pour l’ensemble des peuples européens.À quand le tour de la France?» La prochaine bataille du PCF sera celle des retraites. Le 9 juin une table ronde sur le sujet est prévue au centre social de Lons. ZOOM M.-C. Dalloz réélue à la présidence de la Maison de l’emploi du haut Jura Le conseil d’administration de la maison de l’emploi du haut Jura s’est réuni lundi en souspréfecture de Saint-Claude, pour procéder au renouvellement de son bureau. Le président Jean Raquin a présenté au nom du conseil général la candidature de Marie-Christine Dalloz, présidente sortante. Esio Perati, conseiller général du canton du Grandvaux a également fait acte de candidature. Sur seize des dix-huit administrateurs votant, la présidente sortante a obtenu treize suffrages, contre un à son adversaire, et deux abstentions. / Archives Julien Vandelle Marie-Christine Dalloz occupera ces fonctions « jusqu’au regroupement avec le comité de bassin d’emploi du haut Jura », prévu à la fin de l’année. « À ce moment-là, il faudra un autre regard » indique-t-elle. lus besoin de présenter les P oméga 3: acides gras hautement insaturés, ils ont des effets favorables la régulation de la tension artérielle, l’élasticité des vaisseaux, les réactions immunitaires et anti-inflammatoires, et l’agrégation des plaquettes sanguines. 200 hectares de lin cultivés cette année dans le Jura Bref, de nombreuses études l’attestent: les oméga 3 se révèlent précieux pour notre santé. Et leur simple mention sur un emballage s’avère fortement incitative dans les actes d’achat des consommateurs. Les omégas3, on les trouve dans certains poissons gras. Mais aussi dans certaines céréales à l’instar de la graine de lin. Composante traditionnelle de l’alimentation des animaux, celle-ci était cultivée dans toutes les fermes par le passé. Elle avait quasiment disparu jusqu’à ce que l’association Bleu-blanc-Coeur fasse du retour des graines de lin cuites en alimentation animale son projet fondateur. C’était il y a dix ans. Dans les années suivantes, une expérimentation avait été menée en Franche-Comté.Elle avait avorté faute de crédits. L’année dernière, Philippe Chays, patron d’une entreprise spécialisée dans l’alimentation du bétail décide de relancer le projet. Ses arguments font mouche auprès d’une vingtaine d’agriculteurs comtois. Parmi lesquels Cyrille Maignan, exploitant à Lavangeot près de Dole. Le 10 septembre, ce dernier a semé du lin sur une parcelle de 5 hectares. Actuellement, ses cultures sont en fleurs et il récoltera fin juillet. «Le semi a lieu 10 à 15 jours après le colza et la récolte après celle des blés» observe Cyrille. «Cela permet d’étaler le travail: c’est intéressant». Et puis, «c’est une culture de plus dans mes rotations». Elle me permet de remplacer un peu de colza qui est une plante délicate et sensible à la grêle». Sans compter les effets bénéfiques de la plante sur les sols qu’elle aère. A la clé, un gain non négligeable sur les rendements futurs de blé. Sur ses 160 hectares de terres, le jeune céréalier produit blé, orge, colza et maîs. L’idée de participer à une nouvelle expérience s’est révélée d’autant plus séduisante pour lui qu’il y voit à long terme une opportunité de «se passer des tourteaux de sojas importés d’Amérique du Sud» pour nourrir ses bêtes. Au-delà de la pertinence des circuits courts et de la volarisation des productions locales, il est con- Cyrille Maignan, exploitant agricole à Lavangeot, fait partie des vingt exploitants francs-comtois qui se sont lancés cet automne dans la culture du lin / Photo Karine Jourdant vaincu de l’intérêt du lin pour la santé des vaches qu’ il élève pour leur lait. Pour l’heure, Cyrille contribue modestement à l’expé- rience . Au total cette année, ce sont 200 hectares de lin qui sont cultivés. Si leurs attentes s’avèrent comblées, l’idée pourrait faire des émules. «Cela ne nous sortira pas de la crise» estime Cyrille. Pour autant, c’est une piste qu’il juge intéressante tant au plan économique qu’écologique. Et puis, le projet va dans le sens de l’histoire: celui d’une agriculture durable. Karine Jourdant [email protected] Philippe Chays : « D’indéniables intérêts pour la filière comtoise » TELEX Les internautes ont pu dialoguer en direct avec le président Raquin l'origine du projet, PhiÀ lippe Chays, patron d’une entreprise qui commercialise / Photo Jean-Paul Barthelet Le président du conseil général avait invité les Jurassiens à participer au premier « chat » en se connectant sur le portail www.cg39.fr A 19 heures précises, le président Raquin lançait un mot de bienvenue en invitant les internautes à lui poser des questions sur les projets du conseil général. Aussitôt les premiers messages commençaient à arriver et étaient projetés dans son bureau. Jean Raquin pouvait alors dicter les réponses à Laurent Bourguignat, son directeur de cabinet, plus à l’aise au clavier de l’ordinateur. Les premières questions concernaient la fibre optique et les projets d’aménagement du territoire. Le président a du raccourcir ses réponses tant les questions étaient nombreuses et les thèmes variés. L’exercice fut éprouvant mais le dialogue « en direct » convivial. À 20 heures, Jean Raquin remerciait ceux qui lui avaient fait part de leurs préoccupations pendant cette expérience qu’il pourra renouveler. de l’alimentation pour bétail. « La graine de lin a des vertus très intéressantes sur la santé des animaux et permet de produire de la viande et du lait riche en omega 3. Lesquels ont un effet bénéfique sur la santé humaine », explique-til. Relayant localement l’action de l’association bleu-blanccoeur qui s’emploie à communiquer sur tous les intérêts de la filière lin, il développe la théorie selon laquelle « quand les animaux sont bien nourris, l’homme se porte mieux. L’herbe grasse consommée l’été par le bétail dans les pâturages recèle 6 % de matière grasse. La graine de lin 40 %. Dans les deux cas, il s’agit essentiellement d’omega 3. Dans le foin en revanche, plus de matières grasses qui ont disparu par l’effet d’oxydation du soleil. Un phénomène que l’extrudation de la graine de lin n’engendre pas. Ce qui explique le formidable bénéfice de compléments alimentaires à base de lin pour les vaches, les porcs ou les poules. Encouragée par l’État au travers son programme national nutrition santé, la filière bleublanc-coeur s’est organisée et a élaboré son label. Lequel estampille aujourd’hui des produits élaborés selon un mode de production dûment contrôlé. Qui intègre évidemment le lin dans la chaine ali- mentaire. C’est ainsi par exemple que Jean Perrin à Cléron produit des spécialités fromagères typiques, fabriquées dans le massif du Jura « et dont les caractéristiques nutritionnelles sont agréées par l’Association BleuBlanc-Coeur ». Pour l’heure, la filière comté ne s’est pas engagée sur cette voie. « Je pense que ce pourrait être intéressant pour elle » estime Philippe Chays. D’autant que le comté bénéficie déjà « d’une super image ». Laquelle pourrait briller plus encore si le soja disparaissait de l’alimentation des vaches laitières, cédant la place à du lin. « Ce serait dommage de ne pas donner un coup de pouce », estime Philippe Chays. Le chef d’entreprise est un formidable ambassadeur de la filière bleu-blanc-coeur. Il multiplie les initiatives et les contacts. C’est ainsi qu’il réfléchit actuellement à un projet partenarial qui permettrait d’estampiller aussi de la viande riche en oméga 3 naturels. En attendant, les conclusions des 20 cultivateurs précurseurs en la matière dans le Jura seront probablement déterminantes pour l’avenir. Elèments de réponse fin juillet, au moment de la récolte. K.J. > INFORMATIONS http://www.bleu-blanccoeur.com/ Philippe Chays est à l’origine du projet de réintroduction de la culture du lin en Franche-Comté / Photo Karine Jourdant INSOLITE Lyon : naissance de courlis cendrés entre les deux pistes de Saint-Exupéry Plusieurs courlis cendrés sont nés le 10 mai sur les terrains de Saint-Exupéry, entre les deux pistes de l’aéroport précisément. L’équipe du péril animalier d’Aéroports de Lyon qui a constaté ces naissances, a déplacé la petite famille vers un lieu moins exposé afin de ne pas attirer d’autres rapaces et éviter des collisions aviaires. L’aéroport précise que ce déplacement a été fait « avec toutes les précautions nécessaires ». Il ajoute aussi que la connaissance précise des espèces fréquentant l’aéroport permet de limiter les risques d’accident que certains oiseaux peuvent provoquer. Sur les 2 000 hectares de Saint-Exupéry, dont 900 de Mercredi 19 mai 2010 / Photo DR réserves, cinquante-trois espèces d’oiseaux ont été identifiées. Trente-trois espèces sont protégées. Leur présence sur ce site les met à l’abri de nombreux prédateurs. 39 7 www.leprogres.fr