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Enquête
“Bretagne 2015”
Votre avis
nous intéresse,
merci de votre
réponse !
Gros Plan :
Françoise Le Bail,
une européenne au service des PME
P. 32
Enquête :
La pratique de l’anglais
dans les entreprises
P. 38
Région :
N° 178 • AVRIL 2007 • 4,20 €
• Les pôles Automobile
Haut de gamme et Valorial
• Le transfert des ports de commerce
de Brest, Lorient et Saint-Malo
P. 34
BIOTECHNOLOGIES,
la Bretagne doit transformer
l’essai
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édito
sommaire
ACTUALITÉS
A L’AFFICHE
FOCUS : L’immobilier d’entreprise
BRETAGNE EN RÉSEAU :
Plato,des échanges d’expérience au service des PME
AILLEURS :
Le pôle images Cap Digital en Ile-de-France
...................................................................................
5
12
..................
14
........................................................
19
“Bretagne 2015”,
Chefs d’Entreprise
exprimez-vous !
...................................................................................................................................................................................
ENTREPRISES
Cantin SAS (22), fabricant de vêtements professionnels
La Vache qui rit à Carhaix (29)
Digital Media (35),spécialiste du SMS
Jean-Baptiste Chapuis (56),restaurateur de meubles d’art
......
...........................................................................................................
..................................................................................
...
20
21
22
23
DOSSIER
Biotechnologies, un secteur d’avenir pour la Bretagne ? 24
Entretien :Gilbert Blanchard,
30
directeur du Centre des biotechnologies en Bretagne
.
....................
GROS PLAN
Françoise Le Bail, directeur général adjoint à la DG
“entreprises et industries”à la Commission européenne 32
V
ous avez été plus de 250 chefs d’entreprise
à participer aux rencontres “Bretagne 2015”
organisées par vos Chambres de Commerce
et d’Industrie au cours des six derniers mois.
Lors de ces réunions, vous avez identifié les défis que
devront relever les entreprises et l’économie
bretonne dans les dix prochaines années. Vous
avez défini les valeurs et les ambitions que vous
portez pour notre région. Vous avez indiqué les
voies de progrès que les entreprises bretonnes
doivent emprunter pour s’adapter aux mutations
économiques et sociales. Vous avez fait part de vos
préoccupations et de vos attentes pour exercer
votre métier de chef d’entreprise à l’horizon 2015.
Vous avez également interpellé les institutions
publiques sur leur rôle pour faciliter le développement
de l’entreprise en Bretagne.
Une synthèse de ces réflexions et propositions d’actions est consultable sur le site internet de la CRCI.
RÉGION
La vie des pôles de compétitivité
Les transferts des ports de Brest, Lorient et Saint-Malo
Interview de Youenn Le Boulc’h
..........................................................................................
34
.................................................................................................
36
PRATIQUES
ENQUÊTE : La pratique de l’anglais dans les entreprises
38
bretonnes : un enjeu pour l’international
40
JURIDIQUE : La valorisation des actifs immatériels
41
FORMATION : L’hôtellerie-restauration
.................................................................
Pour conforter et enrichir ces travaux, nous
organisons une large consultation qui démarre avec
le questionnaire encarté dans ce numéro de Bretagne
Economique adressé aux 18 000 entreprises
destinatrices de la revue (ce questionnaire étant
également accessible en ligne sur les sites internet
de la CRCI et des huit CCI de Bretagne).
.................
.................................................................
Ce numéro comporte un encart Bretagne 2015
EDITION « BRETAGNE ECONOMIQUE »
CRCI :1,RUE DU GÉNÉRAL GUILLAUDOT
CS 14422 • 35044 RENNES CEDEX
Rédaction :
Tél.02 99 25 41 37 - Fax 02 99 63 35 28
e-mail :[email protected]
Directeur de la publication :
JEAN-FRANÇOIS LE TALLEC
Directeur délégué :
RÉMI BILGER
Comité de rédaction :
JACQUES FEUNTEUNA - YOUENN LE BOULC’H
FRANÇOIS CLÉMENT - VINCENT LE HIR
VANESSA ERMEL
Responsable Publication :
VÉRONIQUE MAIGNANT 02 99 25 41 39
Assistante rédaction et développement :
ANNIE RENAULT
Ont collaboré à ce numéro :
C.CHERON - A.L.GROSMOLARD
V. MAIGNANT - S. MARSHALL
Y.POUCHARD - V.ROLLAND - C.VIART
Publicité : 02 99 25 41 36
Couverture : Laboratoires Goëmar
(Saint-Malo)
Merci de consacrer quelques minutes pour nous
communiquer votre opinion sur les thèmes essentiels
à l’avenir de notre région. Qu’il s’agisse de management des ressources humaines, d’innovation, de
logistique, d’énergie, d’environnement, de nouveaux
marchés ou bien encore d’accessibilité, d’image et
d’attractivité des territoires, votre avis est important
pour nourrir les propositions que nous formulerons
au nom des chefs d’entreprise bretons.
Ces propositions “Bretagne 2015” portées par les
chefs d’entreprise de vos CCI seront rendues publiques en septembre prochain.
Parce que l’avenir se construit ensemble aujourd’hui
et que les choix restent ouverts, faites nous
connaître votre vision, nous comptons sur vous.
Création, maquette & photogravure : ODÉBI
Impression : CLOÎTRE IMPRIMEURS
Jean-François LE TALLEC
Président de la CRCI de Bretagne
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Commandez le fichier
des 600 premières entreprises bretonnes
Les classements, par chiffre d’affaires
et par secteur d’activités
✓ Les coordonnées des entreprises
(noms des dirigeants, adresses, téléphones, fax…)
✓
Sur CD-rom PC
Tél. 02.99.25.41.37
ABONNEZ-VOUS
À BRETAGNE ÉCONOMIQUE
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1, rue du Général-Guillaudot - CS 14422 - 35044 RENNES Cedex - Tél. 02 99 25 41 37
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numéros
Je joins mon règlement à l’ordre de Bretagne Économique - *TVA 5,5 % incluse
Offre valable jusqu’au 31 décembre 2007
Société ........................................................................................................................
Destinataire ...................................................................................................................
Adresse ........................................................................................................................
Ville .............................................................................................................................
Code postal ..............................
Tél. ..........................................
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Code APE .................................
Signature
Date : .......... / .......... / ..........
ou cachet
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Le réseau des CCI
ILLE-ET-VILAINE
COMMUNICATION
Après l’année des réseaux, voici celle du goût d’entreprendre. Sur les thèmes de la création, croissance et reprise Guy Canu, président de la CCI de Rennes, aux côtés du skipper Roland Jourdain
d’entreprise, plusieurs actions vont être menées. Rapprocher
les jeunes de l’entreprise est l’un des axes forts de cette action. Du 4 au 8 juin, une semaine sera consacrée à l’intervention de
chefs d’entreprise dans les écoles, à l’accueil d’enseignants dans des réseaux d’entreprises. Sur le thème de la croissance,
l’accent sera mis sur l’intelligence économique comme
facteur d’innovation. Enfin, concernant la reprise, des
soirées sont proposées dès ce mois-ci.
MORBIHAN
Les Journées régionales de la création et reprise d’enème
treprise, qui fêteront en octobre leur 10 anniversaire,
FORMATION
constitueront le point d’orgue de cette année.
CONTACT : CCI de Rennes - Cyril Barbé : 02 99 33 66 45
ACTUALITÉS
La CCI de Rennes
donne à l’année 2007
le goût d’entreprendre
Cs2i : découvrez la
performance de nos étudiants
CÔTE D’ARMOR
RÉSEAUX D’ENTREPRISES
Quai des réseaux :
partager pour progresser
Le 31 mai prochain, la Chambre de commerce
et d’industrie des Côtes d’Armor organise une opération de découverte des réseaux économiques présents
sur le département, le “Quai des Réseaux”. Le but :
prouver aux entreprises et à leurs dirigeants qu’il y a forcément un réseau qui leur ressemble. Partant du principe que la mutualisation et les échanges sont
bénéfiques à titre personnel mais également pour l’ensemble du tissu économique, la Chambre de commerce et d’industrie espère toucher un maximum de
monde. Le Quai des Réseaux se tiendra au Carré
Rosengart, sur le port de Saint-Brieuc – Le Légué.
CONTACT : Gwénolée Poilvet et Corinne Garnier
02 96 78 62 00
Le centre de formation de la CCI du Morbihan a fait le
pari, il y a deux ans, d’intégrer le réseau cs2i. Le cs2i Lorient est
une école supérieure d'informatique, pilotée par 3IL, école d'ingénieurs en informatique de Limoges. Il forme des concepteurs
de systèmes d'information immédiatement opérationnels, capables de s'adapter, de maîtriser les évolutions constantes du
monde informatique et d'en gérer la complexité. Le programme
porte sur les métiers de l'informatique et sur des modules de
spécialités. Les étudiants, intégrés après un BAC+2, optent pour
un cursus en 2 (Bac+4) ou en 3 ans (Bac+5 “European Master
of Science” double diplôme). En 3e année, l’accent est porté sur
l’international avec la possibilité de partir au
Québec pour obtenir un
DESS en informatique. Le
recrutement est actuellement en cours pour la
troisième promotion tandis que les première et
deuxième années s’apprêtent à partir en stage.
CONTACT : CCI Formation
02 97 64 34 54
FINISTÈRE
PLAISANCE
Un nouveau port à l’Aber Wrac’h
Troisième port d’escale en Bretagne, l’Aberwrac’h, géré par la CCI de Brest, s’adapte à l’évolution de la plaisance. En
juillet, les plaisanciers auront à leur disposition 334 places toute l’année contre 58 actuellement en saison. Les 6 000 bateaux
en transit l’été vont désormais connaître des conditions d’accueil attrayantes dans le cadre exceptionnel de cet estuaire. Les
plaisanciers sédentaires pourront bénéficier de 222 places aux pontons, 42 sur haltères et 70 au mouillage bouées. Le port sera
protégé par un môle et par des pontons brise-clapots en béton qui
assureront une sécurité quelle que soit la direction des vents. L’objectif
de ce nouvel équipement est d’atteindre les 8 000 nuitées par an. Les
Britanniques, qui représentent déjà 35 à 40 % des visiteurs, constituent un marché potentiel important.
CONTACT : CCI de Brest (Port) : 02 98 46 87 35
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ACTUALITÉS
DEVELOPPEMENT
■ “Acier, aluminium, PVC, verre… Sous l’impulsion des
architectes, les matériaux contemporains rendent le paysage
industriel beaucoup plus agréables.” A la tête du groupe
brestois Raub (300 salariés et 270 millions d'euros de CA),
Jean-Jacques Raub ne craint pas que les structures métalliques et verrières lui “tombent sur la tête”. Au contraire. “Les
vitrages se sont agrandis et les produits verriers ne cessent
d’innover : isolation, produits réfléchissants, auto-nettoyants…” A l’image de cette tendance où, “avec l’agrandissement des surfaces éclairées, on s’appuie au maximum sur
des ossatures ou des produits en acier laqué, activité dans
laquelle nous nous lançons tout juste.” En attendant de la voir
monter en puissance, Raub a reçu livraison de son site de production de Lannion (22) où travaillent 48 personnes en peinture et 35 en miroiterie : “nous avons tout rénové avec un nouvel outil de 3 700 m2”. Un avant-goût de ce qui se profile à
Quimper où Raub lance un redéploiement de son outil de production (miroiterie) pour atteindre 4 500 m2 avec 50 salariés.
Contact : 02 98 07 53 70
■ Pour attirer de nouvelles entreprises, l’Ille-etVilaine mobilise ses “veilleurs”. Lancée en mars dernier
et menée par Idéa 35, l’agence de développement économique, l’opération “Les veilleurs” a réuni au Stade rennais quelques 300 personnes. “Le département est un espace de
proximité. Pour continuer à se développer, il a besoin de sang
neuf. Nous avons choisi de nous appuyer sur les entreprises
JTB RENNES
Rapprochement & Cession d’Entreprise
Tél. 02 23 400 400
EXPANSION 5 - EXPANSION 5 PARIS
Ces sociétés sont spécialisées dans la gestion de forces de vente en Image, Son,
Electroménager et Micro-informatique auprès de la grande distribution à vocation
alimentaire.
Elles réalisent un chiffre d’affaires cumulé d’environ 8 M€, disposent d’une
équipe permanente de 9 personnes et de 200 vendeurs environ.
Les dirigeants, M. JOURAND, M. HERVE et Mme LUCO ont fait appel à JTB RENNES
pour les accompagner dans la cession de leurs entreprises.
La recherche a été orientée vers des repreneurs individuels. Le rachat a eu lieu en
février 2007 par M. SCAVARDO accompagné par deux autres associés.
Les conseils Acquéreurs :
• Financier : BPO (ST Brieuc) - M. BONGARD,
Cabinet Paris-Denis-Balanant (Plérin) - M. BALANANT
Les Conseils V
Vendeurs
endeurs :
• Cabinet JTB RENNES (F. JOLIVET et D. ROBERT)
• Juridique : Les Juristes associés (Plérin) - M. KEREZEON
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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007
déjà installées pour nous aider à en attirer d’autres. Qui
mieux qu’un chef d’entreprise est à même de vendre le territoire sur lequel il crée de la richesse ? détaille Jean Hamon
son président. A chaque veilleur, donc, d'activer ses contacts
et les inciter à alerter Idea 35 dès qu'il entend parler d'un projet.” “Dans la venue d’une entreprise, il existe toujours une
part d’irrationnel” souligne Jean Claude Le Pierres, président
de la CCI du Pays de Fougères et partenaire de l’opération
aux cotés des CCI de Rennes et du Pays de Saint-Malo.
“Quand on a un contact, on prend en main l’entreprise dans
son ensemble, de son implantation à la recherche d’un logement, de l’école ou de l’emploi pour les membres de la
famille.Toutes les prestations sont gratuites”, détaille Andréa
Ravarino, directeur d’Idéa 35.
Contact : 02 99 53 65 65
■ Ampia (Edern-29) peut compter sur de bons
commerciaux : ses clients. “2007 verra le redéploiement
de notre stratégie. Je pense passer par une organisation
matricielle à savoir le management de projet par équipe.
Avant, on définissait quel atelier allait s’atteler à tel projet et
c’était linéaire. Maintenant, nous allons procéder par une
organisation de compétences, à
croiser entre les uns et les
autres, et non plus de production.” Experte dans le “prototypage rapide” (fabrication
d’avant-projets pour la plasturgie/automobile, cosmétique,
téléphonie) avec mise au point
et industrialisation, la PME de 40
salariés peut compter sur un
marché où elle est quasiment la
seule à s’illustrer. “Grands groupes nationaux (Valeo…) ou internationaux nous font confiance
car nous sommes les seuls certifiés. En termes de réactivité,
de sérieux et de services, la
Chine ne nous fait pas d’ombre”
souligne Arnaud Bozec. Fort
d’un CA de 3,5 millions d'euros, Ampia poursuit ses investissements. “Toujours en fonds propres! la R&D c’est 3 % de
notre CA et 8 personnes. Ne me parlez plus des créditsimpôts Recherche. Au bout de deux ans, on se prend un
contrôle fiscal et un redressement !”
Contact : 02 98 57 72 00
■ Changement de décor pour Agence Réseaux à
Lorient. Spécialisée dans la communication interne et le
développement commercial, l’agence de 7 salariés a pour
clients des PME et groupes (Stef-TFE, Tanguy…) et des collectivités. Son dirigeant, Christian Courtès, a investi avec
d’autres opérateurs au sein d'une SCI pour un déménagement dans ce qui s’annonce comme un nouveau “centre
d’affaires dans le quartier revitalisé – commerces, restauration, entreprises…– près du port de pêche de Lorient.”
Plateau cloisonné de 160 m2 “pour plus de confort” mais
aussi salle de réunion et archives au sous-sol mutualisés…
de quoi accompagner la société dans son développement
avec 460 000 euros de CA attendus en 2007.
Contact : 02 97 37 77 77
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▲
■ Recentrage sur le Finistère Nord pour
la SA Marin (Guipavas-29). Spécialisée
dans le gros œuvre (logements collectifs,
bureaux, aéroport de Brest dont l’inauguration
est annoncée cet été), l’entreprise, reprise en
2000 par Thierry Liziard, s’appuie sur un CA de
10 millions d'euros (pour 75 salariés). “Le
chantier de l’aéroport, 3,3 millions d'euros, est
l’exemple même que nous avons tout intérêt,
d’ici 2008, à lever des dossiers sur notre territoire plutôt que d’aller à plus de 100 km, confie le dirigeant
qui a placé 25 hommes pendant 8 mois sur le chantier brestois et qui est encore occupé par deux chantiers sur les
Côtes d’Armor. On a ainsi démarré avec l’organisme des
HLM de Brest la construction de 40 logements et un foyer
pour le Logis breton, à destination des personnes âgées.”
Soit 1 million d'euros chaque affaire. Parmi les autres objectifs de SA Marin : la main d’œuvre. “Notre gros challenge. On
est aujourd’hui 75 contre 63 salariés quand j’ai repris l’affaire.
J’aimerais qu’on reste à ce niveau même avec les départs en
retraite. Je suis en recherche de trentenaires qualifiés pour
remonter la moyenne d’âge. Mais je ne vois arriver que des
jeunes sans expérience.” Solution pour le dirigeant : “le tutorat interne pour les former. J’en ai parlé à mes chefs de chantier. Ça se mettra en place lentement mais c’est nécessaire.”
Contact : 02 98 28 17 02
Le chantier de l’aéroport de Brest
■ De Rennes, Néosoft poursuit son développement et
ouvre une entité à Toulouse. Créée il y a 18 mois, la SSII est
présente sur deux activités : la R&D externalisée et les systèmes d’information et réseaux. A fin février 2007, Néosoft
comptait 140 personnes réparties de la manière suivante : 97
à Rennes, 32 à Nantes, 11 à Toulouse. Créée en octobre
2006, l’entité toulousaine compte déjà 11 personnes. Sur
Rennes et Nantes, le PDG, Laurent Florentin, envisage de
recruter plus d'une centaine de personnes. Au global,
Néosoft Group a réalisé pour sa première année, 2006, un CA
de 4,9 millions d'euros et prévoit pour 2007 un CA de 11,5
millions. Pour ce faire, elle envisage l’embauche de 55 nouveaux collaborateurs sur son site de Rennes et 25 sur celui de
Nantes. Des projets sont en cours, comme la nouvelle
implantation sur Paris et la certification Iso 9001.
Contact : 02 99 83 98 02
ACTUALITÉS
DEVELOPPEMENT
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ACTUALITÉS
DEVELOPPEMENT
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■ Morel travaille très
bien en cuisine. Fougères,
Rennes, Avranches, Laval…
avec 5 magasins, Morel
(production et vente de cuisines) revoit tout son merchandising, dévoile Jérôme
Morel, en charge des nouveaux produits pour cette
PME de 150 personnes qui
réalise 14 millions de CA
depuis Fleurigné (35).
“Perception et valorisation
dans le choix d’exposition,
on s’est rendu compte qu’on devait se repositionner vers le haut. On n’était pas perçu
à notre vraie valeur.” Une valeur ajoutée qui passe notamment par la recherche. “On
vient de trouver un nouveau produit, une “gomme” pour les façades. On est les premiers à l’utiliser en cuisine… après les coques de téléphone !” Faire travailler en interne
et développer les sensibilités de tous ses salariés, Morel reconnaît s’appuyer sur ses
“vendeurs, commerciaux et même le bureau de saisie des commandes pour anticiper
les attentes du marché. On a été les premiers à Rennes à “oser” la cuisine en laque
rouge !” Tout cela au départ d’une nouvelle usine de 6 500 m2 “à 15 km de notre siège
actuel pour un déménagement prévu cet été, en bordure de l’A84.” Et via le développement de contrats de partenariats avec des enseignes spécialisées.
Contact : 02 99 95 24 74
■ + 6 % pour Cloître (Brest).
Avec un CA en nette progression
(11 millions d'euros), l’imprimerie
“a réussi à bénéficier d’un
retournement de conjoncture en
sa faveur, souligne Alain Cloître,
dirigeant de cette PME de 105
personnes. On a connu une
période difficile, la concurrence
est toujours là mais des acteurs
ont quitté le marché.” Soit un
nouvel appel d’air pour l’entreprise qui s’est réorganisée avec
“agrandissement du bâtiment
passé de 3 800 à 5 500 m2, pour
des flux de production revus et
informatisation des plannings.
On est la première imprimerie de
France à s’y essayer ! Avec le
planning mural, on avait des
décalages de dossiers. Ici, plaques faites, tirages… tout vient
alimenter le planning en temps
réel. D’où une plus grande réactivité !” Un choix d’investissements stratégiques de 2,5 millions d'euros “avec le matériel et les automatisations en
façonnage”. Dans le même temps, l’imprimerie Cloître a
développé son marché parisien où elle dispose d’un bureau
commercial (30 % de son activité proviennent de l’édition et
outils de communication). En attendant de s’étendre sur la
Bretagne au départ de Rennes où elle a racheté une structure
de photogravure.
Contact : 02 98 40 18 40
■ 5 chantiers en 8 mois pour Bati 2000. “Depuis 6 ans,
on connaît dans le bâtiment une période faste mais on le sait,
c’est cyclique. Tous les 7-8 ans, on assiste à un retournement
Votre Agence Locale
partenaire de vos recrutements
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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007
de situation. Comment pérenniser mon entreprise, c’est tout
l’enjeu. Mon objectif est de trouver des niches à valeur ajoutée et de réaliser des bâtiments plus importants et plus techniques. J’ai donc investi dans du matériel (10 à 12 % chaque
année du CA). Et j’ai aussi monté un groupement d’entreprises. Avec différents corps de métier, je suis à même de
répondre aux appels d’offres de nouveaux donneurs d’ordre.” Avec 1,2 million d'euros de CA en 2006 contre 960 000
en 2005, Jean-Marc Destrez ne manque pas de pertinence. A
la tête de cette entreprise de bâtiment (14 salariés) qu’il a
créée il y a 6 ans à Pordic (22), il entend bien faire la différence
entre la petite équipe d’artisans et les “gros” du terrain.
“Prenez ce chantier de 53 logements à Paimpol que j’ai remporté devant Bouygues pour le compte d’un promoteur
privé : un chantier de près d’un an et demi avec des T4, des
T5 et du petit collectif. Une entreprise moyenne reste moins
chère qu’un gros groupe qui ne maille pas forcément tout le
territoire. Et je ne vais pas où ils sont déjà implantés.” CQFD.
Contact : 02 96 79 17 90
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■ Désir de style, agence de relooking, vient d’ouvrir ses portes à
Rennes. Formée à l'école de la chambre
syndicale de haute couture à Paris,
Catherine Glustin Debruyne a respiré
toute sa vie l'odeur des tissus. “Mes
parents avaient une affaire dans le Sentier
et très vite ma vocation est née”.
Pourtant ce n'est qu'en octobre dernier
qu'elle concrétise son rêve en ouvrant
dans le quartier Sévigné à Rennes son
cabinet de conseil en image et création
d'allure, “Désir de Style” ! Pour des prestations au service des femmes mais
aussi des hommes ! “Je ne suis pas une
magicienne mais à chaque étape de la vie
intervient une apparence différente.
J'aide donc mes clients à transmettre
une image qui correspond le mieux à leur état d'esprit et à
leur caractère du moment. L'image, c'est avant tout ce que
l'on dégage !” Un vrai travail de psychologue ! Sa méthode :
“je travaille sur les couleurs. Il est indispensable de connaître
celles qui correspondent à votre typologie (peau claire ou
mate, couleur des cheveux, des yeux). Je délivre toutes les
astuces en matière de coiffure et de maquillage et travaille
aussi avec deux professionnelles qui viennent au cabinet
ACTUALITÉS
COUP DE POUCE
pour des séances en groupe ou en solo. L'étude de la morphologie du visage est également essentielle.” Catherine
Glustin Debruyne propose aussi des séances de shopping
sachant que la cliente est libre, “je ne suis en
cheville avec aucune boutique ou marque ! Tous ces précieux
conseils sont à la carte selon le budget de chacun.”
www.desirdestyle.com
Contact : 02 99 36 71 04
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ACTUALITÉS
INTERNATIONAL
■ En 2006, CCI International Bretagne a
accompagné 1 200 entreprises qui ont,
selon leurs besoins, participé à des actions
collectives tournées vers l'export : un chiffre
en hausse de 47 % par rapport à 2005. Missions de
prospection à l'étranger, participation à des salons,
journées avec des experts, les entreprises bretonnes ont largement répondu aux dispositifs proposés
par les 23 conseillers du commerce international
répartis au sein des CCI et de la CRCI. A ce chiffre,
s'ajoute celui des accompagnements individuels
auxquels 1 500 entreprises ont également participé
Visite d’une unité de production du groupe
(+17 %). Pour tout le réseau consulaire, l’enjeu est
Best Cheer Stone Work à Xiamen en Chine
de taille. Aujourd'hui, nombre de PME tablent sur
cet accompagnement à l'international pour trouver
de nouveaux débouchés. Une trentaine d'actions collectives 19 avril prochain ainsi que le Seafood en Belgique du 24 au 25
sont d’ores et déjà prévues en 2007. Parmi elles, les participa- avril 2007.
tions au salon agro Djazagro en Algérie qui se tiendra du 16 au Contact : 02 99 25 41 31
■ Clés en main, Lezan ouvre le marché international.
Exemple de la PME qui ne connaît pas la crise, la serrurerie
Lezan (Rennes-35) a ouvert un bureau commercial à Beverly
Hills (USA) et s’apprête à en ouvrir un second en Russie en fin
d’année. Spécialisée dans la quincaillerie, cette maison peut
compter de fait sur les archives de Bronze de France et le
savoir-faire de Dubois (quincaillerie décorative), deux
maisons réputées et toutes réunies au sein d’une holding
menée par Yves Gesteau depuis 1990. “Nous perpétuons une
activité mais il faut se battre. Il s’agit de proposer tout ce que
l’on ne trouve pas ailleurs, le hors standard, des produits faits
comme autrefois.” Une démarche qui s’appuie sur beaucoup
de courage en ces temps “où une pomme de pain en fer forgé
pour une poignée de porte nous revient 5 fois le prix de ce
qu’elle coûte en Inde, illustre Yves Gesteau. C’est vrai, nous
nous situons sur une toute petite niche à forte valeur ajoutée.
Des boutiques spécialisées comme la nôtre, il n’en existe plus
qu’une quinzaine en France.” Un positionnement “très haut
de gamme” qui ouvre et orne les portes d’adresses aussi
prestigieuses que le siège de LVMH, le Ritz à Paris, le Sofitel
de Washington et de nombreux hôtels particuliers…
Signe que la French Touch fait encore la différence, du
Moyen-Orient où Lezan habille des palais princiers à Londres,
où résident de grosses fortunes… russes.
Contact : 02 99 38 72 24
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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007
FINANCES
De G à D : Jean-Luc Pavy (Team-Cast), Georges Planes (Oséo),
Jean-Pierre Denis (Oséo) et Jean-Guy Le Floch (Armor Lux)
■ Oséo table sur 1 800 PCE (prêt à la création d'entreprise) en Bretagne pour 2007. Avec une hausse de
14 % de son activité en Bretagne (volume et montant) pour
l'année 2006, Oséo affiche un objectif tout aussi ambitieux en
2007, notamment en matière de création d'entreprise. Avec le
soutien des réseaux bancaire et consulaire, Georges Planes,
directeur d'Oséo Bretagne, a ainsi annoncé : “Notre objectif
en matière de PCE est de doubler leur nombre en 2007 et de
passer de 900 à 1 800 prêts. Tous les projets sont éligibles, y
compris la reprise de fonds de commerce pour 1ère installation. Avec un prêt de 2 000 à 7 000 euros sur 5 ans dont 6
mois de franchise sans garantie, le risque est très minime
pour les banques, car nous garantissons jusqu'à 70 % le
concours bancaire qui l'accompagne.” Le but de ce prêt est
d'aider le créateur à se constituer un fonds de roulement
nécessaire au démarrage de l'entreprise. Le Finistère représente à lui seul près de la moitié des PCE bretons car de
nombreux concours “intensive” ont été organisés au sein des
principales banques et le seront encore cette année. Selon
Jean Guy Le Floc'h, PDG d'Armor Lux à Quimper, la CCI de
Quimper Cornouaille suit également le mouvement
“puisqu’elle ambitionne de placer 100 à 150 PCE en 2007”.
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CESSION
Monsieur et Madame Scarvado
■ Ancien cadre, William Scarvado vient de reprendre
avec deux associés le groupe Expansion 5 à Plérin.
Seul sur son marché, Expansion 5 dispose de 3 antennes
dont une à Paris et réalise un CA cumulé de 8 millions d'euros. Elle met à la disposition des grandes surfaces alimentaires des forces de vente spécialisées dans le brun (TV, Son
image), le blanc (électro-ménager) et le gris (informatique)
qu’elle gère depuis de A à Z. Si, aujourd'hui, 95 % de ses
clients sont des centres Leclerc répartis sur tout le territoire,
sa stratégie future est bien sûr de conquérir les autres enseignes. Il vient de rentrer chez Hyper U et Intermarché. Ses 300
vendeurs, très qualifiés, connaissent parfaitement leurs produits et reçoivent dans ce but une formation importante.
“C'est là toute la différence. La grande surface généraliste
maîtrise le rayon alimentaire mais pas le reste. Elle préfère
externaliser pour optimiser des rayons à forte marge où le
conseil est primordial.” La formule marche si bien que William
Scarvado compte la développer à l'échelle européenne.
Contact : 02 96 74 75 72
ACTUALITÉS
■ Pourquoi Info DB a fait le choix de Chèque Déjeuner.
Editeur de progiciel dans le domaine des collectivités (progiciels pour le traitement des dossiers Usagers de l’action
sociale), Info DB (Pordic-22) connaît une progression régulière
avec un CA de 3,8 millions d'euros en 2006, contre 3,2 en
2005 et 2,4 en 2004… Créée il y a 10 ans par Jean-Yves
Harscouët, l’entreprise compte 66 salariés et 100 clients réguliers auprès desquels elle assure son leadership grâce à des
choix technologiques pointus. Elle s'est fait depuis peu racheter par le groupe Chèque Déjeuner. “Nous avons connu une
décennie de croissance soutenue, sans avoir suffisamment
défini clairement notre stratégie, ni posé les indicateurs de
pilotage de l’entreprise, rappelle le dirigeant. Il y a deux
manières d’aborder une cession : parce que c’est le bon
moment (on a un acheteur, on quitte l’affaire)… ou parce que
l’on a besoin de se renforcer pour soutenir sa croissance.
Avoir un partenaire à hauteur de 34 %, minorité de blocage,
ne m’intéressait pas. J’ai cédé mes parts (90 % du capital) au
groupe Chèque Déjeuner, une coopérative où un homme
égale une voix, car ça correspondait bien à un axe de développement choisi. Entre eux et nous, il y a un vrai projet
industriel : ils ont les produits, nous avons les tuyaux ! D’où
cette absorption autour de valeurs communes avec un système, le leur, coopératif et collaboratif.”
Contact : 02 96 79 12 79
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FOCUS
ACTUALITÉS
IMMOBILIER D’ENTREPRISE : PETIT TOUR DE BRETAGNE DES TENDANCES DU MARCHÉ
(Ça pousse de Brest à Rennes !
Quand le bâtiment va, tout va… De fait : quand “ça pousse”, c’est que l’activité est au rendez-vous.
Un constat que font les acteurs bretons de l’immobilier d’entreprise. De Brest à Rennes, en passant par Plérin,
Vannes ou encore Guipavas, villes moyennes : partout les mètres carrés sortent de terre.
Au profit de programmes variables et adaptés aux marchés visés.
L’Hôtel de la Technopole à Saint-Malo
L’immobilier d’entreprise, c’est quoi ?
Il est admis que l’appellation désigne l’ensemble, bâtiment et
espace, construit et aménagé pour accueillir un établissement. Mais aussi des entreprises secondaires ou tertiaires, pour
l’exercice d’une ou plusieurs fonctions (production de biens et
de services). Notons une évolution “de marché” : au bâti,
conçu et approprié par l’entreprise utilisatrice, s’est ajouté
ces dernières années l’ensemble des aménagements fonciers et immobiliers dont les
entreprises sont de plus en
plus friandes et qu’elles utilisent
en les louant dans le cadre d’un
contrat simple ou d’accession
différée. Là est la nouveauté :
l’immobilier d’entreprise est moins le fait des entreprises utilisatrices que celui d’un ensemble d’acteurs, firmes spécialisées ou polyvalentes, organisé en une filière particulière : la
filière de production d’immobilier d’entreprise, qui le promeut
comme un produit autonome sur un marché spécifique. Il est
souvent réalisé sans être affecté à un destinataire précis, “en
blanc” c’est-à-dire offert à des clients potentiels qu’il importe
de séduire.
Demande d’entrepôts à Saint-Malo
“Bureaux et entrepôts, on a un marché et des volumes différents de Rennes. Les deux agglomérations ne sont en rien comparables avec, à Saint-Malo, peu de constructions. Un seul
immeuble de bureaux est annoncé près de la ZAC de la gare,
contre cinq pour l’habitation, dans une ville où le prix de revient
au m2 en plateau livré brut s’établit entre 1 000 et 1 500 euros.”
Ce qui n’empêche pas William
Pillon, directeur d’agence dans
la cité corsaire, de souligner
que sur le locatif “ça tourne
bien. L’offre et la demande sont
en conséquence dans le tertiaire.” En revanche, les spécificités économiques de la ville
portuaire et maritime – chantiers navals, entretien réparation,
concessions, industries et grossistes avec fortes présences de
la Timac, Beaumanoir… et de leurs sous-traitants – “s’accompagnent de la nécessité de trouver des zones de stockage
autour de Saint-Malo. Prenez le Parc d’activités de la Madeleine,
derrière la clinique, il est articulé autour de l’enseigne Carrefour
avec des métiers propres associés à la GMS. Mais la zone de
La Grassinais est plus cotée avec son accès facile près de la
“Beaucoup d’investisseurs
s’intéressent à notre région, c’est un fait.
Ils jugent qu’il y a du potentiel…”
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ACTUALITÉS
La zone du Chêne Vert à Saint-Brieuc
voie express et il y a de la place pour des entreprises placées
sur les métiers de l’ameublement, des matériaux, de la construction…” Résultat : “2006 a vu beaucoup de constructions et 2007
se profile sur la même tendance.”
Tendance au neuf pour occupant unique à Rennes
“A Rennes, on ne parle qu’en termes de chantier terminé avec
éventuellement parking enterré et il faut différencier centre et
périphérie” positionne Rodolphe Milon, en charge du marché
des entreprises au sein du Groupe Giboire (Rennes). “2006 a
été une bonne année, notamment sur le 1er semestre. Le marché se tient bien dans le tertiaire et 2007 voit des milliers de
m2 arriver sur le marché.” Un marché où la mode donne aussi
le la. “Des PME arrivent dans le neuf car elles veulent la climatisation et sont attentives à l’environnement professionnel. Les
bureaux en ZI ont moins la cote. Les entreprises du tertiaire par
exemple préfèrent se réunir dans une zone dédiée.” Les prix
de vente ? “Entre 1 600 et 1 900 euros HT au m2 pour une livraison en périphérie et de l’ordre de 2 000 à 2 400 euros HT en
centre. La location s’établit à 130-155 euros le m2 en périphérie, pour 160 à 180 euros dans le centre où…il n’y en a quasiment pas.” La rareté fait la cherté. Les entrepôts poussent
évidemment en périphérie : Les Champs Blancs/Saint-Sulpice,
Atalante Champeaux… Conformes aux nouvelles normes
réglementaires, à l’image du nouveau programme Giboire
annoncé au Rond-point de Saint-Jacques-de-la-Lande qui
fera 3 500 m2. “Un lieu très stratégique, près de la rocade, donc
avec un accès facile. On a aussi commercialisé 2 300 m2 à SaintSulpice.” Au profit d’un seul occupant. “La demande va dans
ce sens. Et c’est plus simple pour notre métier.” En espérant
que les 4 500 m2 laissés vacants par Alcatel trouveront un
“gros” preneur ou une myriade de sociétés ?
La ville moyenne : le marché de demain
“La commune péri-urbaine, avec des programmes de deux-trois
niveaux et des tranches de bureaux de 800 m2, tel est le pari
engagé par Céléos, groupe qui, jusqu’à présent, s’illustrait à
80 % dans le logement, le reste se distribuant à 20 % entre le
lotissement et, très modestement, “le tertiaire”, comme rappelle
François Tohër, en charge du marché de l’entreprise.” Un marché qui s’appuie sur 4 segments : partenariat public-privé
(réalisation de Maisons de l’emploi, gendarmeries…) ; grande
distribution, “du supermarché à la jardinerie avec une solution
globale, des négociations avec la CDEC jusqu’à la livraison de
zones logistiques en passant par la réalisation du bâti” ; parcs
d’activités et bureaux. Et comment pose-t-on sa première
pierre ? “En ne se focalisant pas sur les gros bassins urbains,
là où tous les autres se ruent. Notre idée est de nous
concentrer sur la ville moyenne à l’image de Plérin-22 (siège
historique de Céléos. NDLR), de Guipavas-29 ou de Montfortsur-Meu-35. Sociétés de service, notaires, professions libérales, avocats, mais aussi artisans… Nous misons sur ces
professions qui souvent exercent de chez elles et qui seront intéressées par des zones tertiaires adaptées.” Un marché périurbain voire rural (parcs d’activités de 5 à 10 hectares) auquel
Céléos croit dur comme bois. En plein déploiement régional,
de la Basse-Normandie à la Loire-Atlantique, Céléos précommercialise à hauteur de 50 % “pour sécuriser le programme” et mise sur un outil prospectif “géo-marketing d’aide
à la décision dans l’immobilier” qui croisera des indicateurs
(évolution des flux, de la consommation, implantations de
PME, nouveaux équipements à venir…) afin de jauger les
offres en cours et à venir.
Le bâti plus de mise ?
Avec 40 personnes dédiées au seul marché de l’immobilier
d’entreprise dans tout le Grand-Ouest, Blot Immobilier (320
salariés) relève que “depuis deux à trois ans le marché des
entrepôts et bureaux se caractérise par la montée en puissance
des investisseurs locaux et départementaux sur les villes
moyennes, nationaux, voire internationaux sur Rennes et
Nantes. Fonds de pensions, foncières anglo-saxones misent
sur ce marché, constate Louis Mariault. Beaucoup d’investisseurs s’intéressent à notre région, c’est un fait. Ils jugent qu’il
y a du potentiel mais cette tendance est aussi due à l’externalisation d’actifs, il faut le signaler. De grandes sociétés vendent
leurs bâtiments pour en devenir seulement locataires. Il s’agit
de dégager du cash pour l’investir en recherche, en production… Et rester mobiles et compétitifs.” Autre point : si, dans
les grosses villes, Blot s’appuie sur des spécialistes “Bureaux”
ou “Entrepôts”, à Lorient par exemple, le distinguo n’est pas
pertinent. “Faute de marché suffisamment conséquent”.
■ Serge Marshall
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BRETAGNE EN RÉSEAU
AGENDA
ACTUALITÉS
■ Semaine du développement
durable du 1er au 7 avril
■ 20ème salon du livre
de Bécherel (35)
du 7 au 9 avril
Contact : 02 99 66 83 73
■ Le 16 avril, soirée thématique
à la CCI de Rennes
“Je cède mon entreprise,
quels seront mes revenus ?”
Contact : 02 99 33 66 62
■ Les Entretiens de
la logistique et les assises
de la traçabilité auront lieu
le 19 avril à l’Esli de Redon.
www.entretiens-logistique.com
■ 22 et 23 avril :
salon des professionnels
de la boulangerie
au parc des expositions Chorus
à Vannes
Contact : 02 97 47 05 50
■ Festival livre et mer,
salon du livre maritime
Centre des arts de Concarneau
du 26 au 29 avril
Contact : 02 98 97 52 72
■ Explor’emploi 2007,
salon du recrutement du bassin
d’emploi de Rennes et
Ille-et-Vilaine du 29 au 31 mai
à la Halle Martenot
Contact : 02 99 05 45 95
■ Etonnants voyageurs,
festival international du livre et
du film – Palais du Grand Large
à Saint-Malo du 26 au 28 mai
Contact : 02 99 20 60 20
■ Créatronic,
le salon des concepteurs
de produits et matériels intégrant
de l’électronique.
Du 12 au 14 juin 2007
Parc des expositions d’Angers
Contact : 02 41 20 54 40
www.saloncreatronic.com
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DES ÉCHANGES D’EXPÉRIENCES QUI SERVENT AUX PME
(Des PME serviessur un PLATO
Depuis 1998, 7 000 PME-PMI
et 600 grandes sociétés françaises
ont rejoint PLATO, programme
de soutien aux PME fondé
sur les échanges d’expériences et
le parrainage des grands groupes.
“Depuis une douzaine d’années,
j’assume des responsabilités dans une
entreprise familiale peu structurée. Je
m’étais promis que, si je repartais sur
une nouvelle affaire, je garderai une ouverture sur l’extérieur et je m’intéresserai à
différentes formes de management, explique Patrick Brigant, le dirigeant des
Cuisines Caradec (treize salariés sur
Guingamp et Callac). J’ai rejoint PLATO
après la reprise de l’entreprise. Les
échanges au sein du groupe m’ont
convaincu de mettre en place des
tableaux de bord. Cette décision s’est
avérée utile pour garder les pieds sur
terre, alors que j’avais doublé les effectifs en six mois. Nos réunions mensuelles sont pour moi l’occasion de poser
mon sac, en toute confiance. La complémentarité fait la richesse des points de
vue”.
Les Cuisines Caradec font partie des
240 entreprises bretonnes engagées
dans PLATO. Né en Belgique en 1998, ce
programme de soutien aux PME-PMI
s’appuie sur le parrainage de grandes
entreprises. Sept pays d'Europe expérimentent ce dispositif ; en France, une
douzaine de territoires l'ont mis en place,
à l’initiative de Gaz de France et de relais
locaux (CCI ou associations…).
Concrètement, des groupes de travail
animés par des cadres volontaires, issus
de grandes entreprises, réunissent une
fois par mois une quinzaine d’entreprises
pour des échanges d’expériences. Les
participants emploient de cinq à 50
salariés, ont déjà quelques année d’existence et appartiennent à tous les secteurs
de l’économie. Les thèmes de travail
sont définis avec un plan d'actions sur
deux ans. Rédigés par les membres du
groupe, ils abordent tous les aspects de
la vie de l’entreprise. A condition qu’ils
soient très pratiques, “du concret pur et
dur”, comme le souligne Sébastien
Subery, responsable d’un négoce de
fruits et légumes de 26 personnes à
Les Transports Rault (Pontivy) sont engagés dans Plato
Rennes. “Arrivé par hasard dans un
groupe PLATO, j’ai vite été convaincu : les
échanges d’idées m’ont aidé à structurer l’entreprise familiale qui a grossi très
rapidement.” Par exemple, la mise en
place des entretiens annuels d’évaluation
a amené Subery à se doter d’un règlement intérieur, d’un organigramme puis
de fiches de poste.
Depuis 18 mois, Claude Rault, dirigeant
des transports Rault, 46 personnes à
Pontivy, participe à PLATO : “Autodidacte,
j’ai beaucoup à apprendre des cadres de
grandes entreprises et des experts qui
animent les réunions. Les relations sont
très conviviales. C’est important de savoir
qu’on peut compter sur les ressources des
entreprises voisines.”
Un des aspects les plus remarquables du
programme est de créer un réseau d'entreprises locales. Les deux ans écoulés,
le groupe décide de son avenir : prolonger le cycle d’un an et se centrer sur des
questions de stratégie, ou rejoindre
d’autres réseaux.
■ Clotilde Chéron
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DÉVELOPPEMENT
■ Elle l’approvisionnait en riz sec, elle en détient
aujourd’hui les murs. Après avoir repris le site laissé vacant
par Agis, VSR France est aujourd’hui la 3ème unité européenne
sur Lamballe (22) du pôle agroalimentaire Siacom (100 millions
d'euros de CA, Holding Maubour, 135 millions d'euros 470
salariés). 4ème acteur européen, Siacom a pour clients la grande
distribution et l’industrie qu’il alimente en riz sec via une activité d’usinage. Après ses usines aux Pays-Bas et en Pologne,
Siacom dispose aujourd’hui d’un site français “dont sortiront
cette année entre 500 et 750 tonnes de produits pour une activité différente, expose Guillaume Mounier, directeur de VSR
France après avoir été celui d’Agis/Lamballe. Notre métier est
la mise au point et la commercialisation de produits élaborés à
base de riz, avec notre propre laboratoire de R&D. Nous ne faisons pas d’usinage, nous élaborons des produits, pré-cuits,
assaisonnés et prêts à consommer, de la barquette au conditionnement en 2 kg. Pour une durée de vie de 12 mois.”
Présenté au rayon sec, le produit élaboré, à réchauffer au
micro-ondes, est en pleine progression : “+35 % en France et
+25 % en Grande-Bretagne”. De belles marges de progression pour VSR France qui, après avoir mis sur la table 2 millions d'euros pour la reprise du site de Lamballe avec salariés
et redéploiement de l’activité, table sur 5 000 tonnes sous cinq
ans. Pour anticiper cette montée en puissance, la PME de 15
salariés (40 à terme) prévoit dès l’an prochain d’investir 4 millions d'euros en nouveaux équipements et amélioration de
l’outil de production.
Contact : 02 96 50 90 90
d'euros seront ainsi versés aux entreprises, sous forme
d'avances remboursables ou de subventions. Des critères
sociaux complètent ce dispositif avec une majoration de
l'aide pour les publics en difficulté : +15 000 euros pour
l'emploi d'un Rmiste, +10 000 euros pour l'emploi
d'un jeune de -25 ans et personne de +55 ans. Le plafond
des subventions sera de 350 000 euros par projet et
les aides continueront d'être conditionnées aux secteurs
géographiques d'implantation.
■ L’an passé, ce sont près de 233 000 PME qui se
sont créées en France (+7 % en décembre, pour une progression de 3,7 % par rapport à 2005 et de 30 % ramenée à
2002 !). Si l’on tient compte des réactivations et des reprises
d’entreprise (en baisse respectivement de 1,4 % et 5 %), le
chiffre se stabilise à 322 270. Au profit du secteur des services aux entreprises (+5,2 %), de l’immobilier (+3,6 %) mais
aussi de la construction (+4,6 %) et du champ éducationsanté-action sociale (+2,7 %). On notera les baisses dans
l’IAA (-2,7 %) ou hors agroalimentaire (-2,4 %), les hôtelscafés-restaurants (-3,3 %), le commerce (-1 %) et les transports (-0,2 %). Même si Renaud Dutreil, très positif, note que
“ces PME sont celles qui créent l’emploi et la croissance
dans notre pays”, en 2006, ces créations n’ont généré de fait
qu’un seul emploi (l’entrepreneur). L’Insee note cependant
que, quelques mois après leur création, celles qui poursuivent
leur activité emploient 1,9 personne et 2,5 salariés au bout de
3 ans pour 87 % d’entre elles.
ACTUALITÉS
BAT BE 178 - Partie 1
LE CHIFFRE
■ 2 millions d'euros accordés aux 4 pôles de compétitivité et remise à plat du système d'aides aux entreprises pour le Conseil général d'Ille-et-Vilaine. Depuis
le 1er janvier 2007, les aides basées sur la création d'emploi
disparaissent, à l'exception de celles attribuées aux entreprises venues de l'extérieur pour s'implanter dans ce département. Le CG 35 a en effet décidé d'accompagner financièrement les entreprises répondant à l'un des quatre nouveaux
critères d'admissibilité : l'innovation et la recherche, le
développement industriel, l'exportation et le développement
durable. En 2007, dans le cadre de ce plan, 3,3 millions
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ACTUALITÉS
LE CHIFFRE
■ 35 971 nouveaux retraités bretons en 2006 soit une
hausse de 28 % par rapport à 2005. Communiqué par la
Cram de Bretagne, ce chiffre correspond aux nouvelles pensions de retraite versées depuis le 1er janvier 2006 aux salariés relevant du régime général. Parmi ces nouveaux retraités,
15 % sont partis au titre des retraites anticipées pour carrière
longue (départ avant 60 ans). En 2007, ce sont désormais
471 865 retraités bretons qui touchent cette pension dont
60% de femmes. Sur les cinq dernières années, le nombre de
retraités de la Cram de Bretagne a progressé de plus de
17 %. Ce phénomène n’ira qu’en s’accentuant dans les
années à venir. Pour y faire face, 15 agences retraite sont
aujourd'hui réparties sur toute la Bretagne.
Contact : 0821 10 35 35
DÉVELOPPEMENT
Salle de restauration du gîte d’étape
des Ateliers du Moulin Vert
encore déficitaire. Nous intervenons sur des événements,
Semaine du Golfe, salons nautiques… avec deux encadrants
et six ouvriers.” Une activité “«artisanale” en pleine rationalisation de production “en vue d’améliorer l’offre et la gestion
du stock”.
Contact : 02 97 53 70 05
■ Entreprise adaptée (Tri sélectif des emballages ménagers et démantèlement des déchets électriques et électroniques. Paysage : entretien, création et maçonnerie. Hygiène :
blanchisserie et repassage), Les Ateliers Fouesnantais
(29) 220 salariés, 7 millions de CA (6,5 millions d'euros en
2005) se différencient d’un CAT “en ce sens qu’ils génèrent
95,5 % de leurs revenus par leur activité économique (contre
80 % en moyenne), là où un CAT ne dépasse pas 20 % avec
80 % d’aides”, expose Philippe Fillette. Dans ce contexte,
Les Ateliers Fouesnantais ouvrent un nouveau site à SaintEvarzec, après des unités à Fouesnant, Lorient ou
Pouldreuzic… “Nous avons été précurseurs dans certains
domaines : la 1ère collecte de bouteilles plastiques, c’est ici.
Le 1er centre prototype, c’est nous. Sur Saint-Evarzec, on va
être les seconds en Europe à traiter les tubes cathodiques
avec tout un process de démantèlement. On s’est d’ailleurs
rendus en Autriche où on a vu tourner une unité semblable.
Par ailleurs, avec nos clients, qui sont des particuliers, des
collectivités, des entreprises, nous avons noué des partenariats et mis au point des outils et des process qui sont ensuite
développés ailleurs en Europe.”
Contact : 02 98 51 12 12
■ Aprobois (29) prend du volume. Depuis son investissement opéré il y a 4 ans, l’entreprise de Carhaix a multiplié par
3 sa capacité de production en scierie. Objectif 2007 avec de
nouveaux investissements d'un montant d’un million d'euros
notamment en matériels plus performants : “faire grimper de
25% notre capacité de production, expose Désiré Mahé,
responsable. Et développer notre plate-forme bois-énergie
zone de stockage de nos produits connexes, soit 50 % de ce
qui sort et qu’on broie et valorise.” Avec un marché régional
(clients et approvisionnement), Aprobois (70 salariés, 4,5
millions d'euros de CA, 4 millions en 2005) tire profit de sa
position géographique : “comme quoi travailler en Centre
Bretagne peut être un atout. On est au cœur de notre
marché, le 29, le 22 et le 56, et de notre matière première.”
Contact : 02 98 93 74 04
■ Ça tourne pour Les Ateliers du Moulin Vert (Arzon56). Avec une capacité d’accueil de 54 personnes, le CAT
spécialisé dans le handicap psychique tourne comme une
PME avec un CA de 500 000 euros en 2006. “Notre activité la
plus rentable reste l’entretien d’espaces verts pour les particuliers et les collectivités (Commune d’Arzon mais aussi UBS
de Vannes…), expose Jean-Yves Hindré, directeur. Nous
nous illustrons aussi en hôtellerie-restauration et gîtes d’étapes via le service. Une activité trop saisonnière que nous
allons développer en proposant des activités de loisirs à des
groupes avec encadrement.” Avec un camping social en
presqu’île de Rhuys qui dépanne notamment les saisonniers
des établissements côtiers (hôtels et restaurants), le CAT
mise sur “le lien social et la communication, car trop d’interlocuteurs pensent que nos services sont gratuits alors qu’ils
ont un coût légitime. Prenez notre activité Bassins du vent
(bassins démontables avec reproduction de bateaux), elle est
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DÉVELOPPEMENT
■ Passer de 15 000 à 25 000
tonnes de déchets triés, tel est
l’objectif des Recycleurs bretons (Plouigneau-29). Spécialisée
dans la collecte et la gestion de
déchets, la PME (6 salariés)
annonce un CA d’1,5 million d'euros “On a une valeur forte au
niveau commercial avec un très
bon suivi de nos clients, que je vois
en moyenne deux fois par an, souligne Anthony Jézéquel. On
en perd très peu en maintenant notre politique de prix : nous
ne bradons pas notre savoir-faire. Il y a en interne un gros
suivi statistique. Apport de déchets client par client, chiffre
d’affaires rapporté à chacun : on a des logiciels qui évaluent
tout ça. Et on établit un palmarès des meilleurs… afin de ne
pas les perdre. On a des concurrents. A nous de développer
le service : réactivité-enlèvement des bennes, matériel
propre et adapté à chaque client…”
Contact : 02 98 79 82 00
■ Appels entrants pour Azimut Communication
(Larmor-Plage-56). Spécialisée dans l’architecture et
l’ingénierie de l’information (sites Internet, logiciels en ligne,
bornes interactives), cette société de 10 personnes se fait
remarquer sur un marché national
“voire international” expose JeanMarie Corteville, son dirigeant, qui
annonce un CA de près d’un million
d'euros. Administrations publiques,
collectivités locales, groupements
et réseaux comptent parmi ses
clients, notamment séduits par
ses
kiosques
informatiques
(Préfectures) ou ses bornes interactives qui partent à l’étranger
(Luxembourg, Estonie, Allemagne,
Dom-Tom) “Jusqu’à présent, nous
n’avons pas à prospecter. On a beaucoup d’appels
“entrants” venus d’Angleterre par exemple, se réjouit le
dirigeant. Son idée : “se recentrer sur le territoire, nous
appuyer davantage sur nos partenaires (Valoria…) qui n’ont
pas les mêmes contraintes de temps que nous et travailler
au développement des terminaux interactifs car le boucheà-oreille nous est profitable. Prenez Vinci ou Safran, ils
exportent et nous les suivons.” Pour la fin d’année,
Azimut annonce une nouvelle déclinaison de son kiosque
universel “synthèse de tous nos métiers avec diffusion
de l’information comme sur un écran plasma, un player
qui envoie des médias, et possibilité de faire des choix
thématiques (loisirs..) et de payer en ligne”.
Contact : 02 97 88 26 26
ACTUALITÉS
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ACTUALITÉS
DÉVELOPPEMENT
■ Les viviers de la Méloine modernisent leur site de
Plougasnou (29). Filiale d’Intermarché depuis 1997, Les
viviers de la Méloine emploient, sur le site de Plougasnou,
48 personnes. Dirigés par Erik Vallée, Les viviers de la
Méloine produisent et négocient plus de 11 000 tonnes de
crustacés vivants et cuits, chaque année, dont 3 000 passent par les bassins de Plougasnou. L’activité est soumise à
une forte saisonnalité. En effet, 45 % des produits sont distribués sur les 15 derniers jours de l’année. Un programme
de modernisation du site est en cours et s’achèvera fin mars
2007 avec pour nouveauté une unité de conditionnement de
coquillages vivants en barquettes sous atmosphère modifiée, un frigo de stockage et un labo de service qualité. Des
travaux d’amélioration liés à la manutention, la sécurité et la
qualité vont démarrer en mars, pour prendre fin vers le 15
septembre prochain. Un quai d’expédition réfrigéré va
notamment être construit.
Contact : 02 98 67 81 22
Navire le Pont-Aven
■ Dans un marché morose, Brittany Ferries affiche un
CA 2006 de 379,4 millions en hausse de 4 %.
Désormais présidée par Jean-Marc Roué, la compagnie maritime qui emploie 2 512 personnes dont 1 700 marins (tous
français) a dégagé un résultat net consolidé de 17,4 millions
d'euros. En 2006, 2 774 153 passagers ont voyagé à bord
des navires de la Brittany Ferries ce qui représente une
hausse de 0,3 % par rapport à l'exercice précédent. Malgré
un transport passager transmanche en perte de vitesse, -6 %
en deux ans, la compagnie a réussi à maintenir le cap par des
mesures d'optimisation de la flotte, la réduction de la
consommation de carburant des navires et le dynamisme de
l'activité fret. Cette dernière a connu une augmentation de
14 % en 2 ans. La mise en service prévue à l'automne 2007
du Cotentin, navire fret nouvelle génération, devrait permettre
de répondre encore mieux à la demande des transporteurs
européens. Les retombées de l'activité de la Brittany Ferries
pour l'Ouest sont loin d'être négligeables. En 2006, sur les
500 millions d'euros dépensés en France par les passagers
britanniques, près de 65 % l'ont été dans les régions
Bretagne, Basse-Normandie et Pays de la Loire.
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■ NKE, basée à Hennebont, reprise par Jean-Claude
Le Bleis. A 56 ans, ce finistérien, ancien directeur de Thales
Microélectronics, reprend la société NKE ayant réalisé un CA
de 6 millions d'euros en 2006 avec un effectif de 75 salariés.
Bretagne Participations et Ouest Croissance, 2 sociétés d'investissement rentrent chacune dans le capital à hauteur de
16 %. L'ancien propriétaire, Jean-Pierre Maquaire, a lui aussi
réinvesti 10 % dans le capital. Il devient directeur des développements à temps partiel. NKE intervient sur trois marchés
de niche : la régulation de chauffage domestique, marché
essentiellement national ; l'électronique de navigation et pilotage automatique avec une part à l'export de 25 % sur USA,
Europe et Australie ; enfin le 3ème marché, celui de l'instrumentation en océanographie, avec la vente de produits, systèmes
et études. La stratégie de NKE pour les mois à venir s'inscrit
dans un marché en forte croissance. Développer l'export et
maintenir l'effort de R&D au niveau actuel sont les principaux
objectifs de la nouvelle direction.
Contact : 02 97 36 10 12
■ Après Orléans, Le Roy Logistique (35) se développe
en Rhônes Alpes. Composé de 3 entités distinctes, SAS
Le Roy Management, SAS Groupe Le Roy et SAS Le Roy
Logistique, le groupe dont le siège social est basé à Vernsur-Seiche complète son maillage hexagonal avec l’ouverture d’un 3ème site en Rhône-Alpes. Disposant déjà de 13
agences, Le Roy Logistique investit dans ce nouvel entrepôt
de 5 400 m2 à Chassieu et étend dans le même temps son
site de Vaulx-en-Velin qui gagne 2 500 m2, portant ainsi sa
capacité de stockage dans la région à près de 20 000 m2.
Avec un effectif de 450 salariés, le groupe a atteint en 2006
un CA de 60,3 millions d'euros en hausse de 8 % et table
pour 2007 sur un CA de 70 millions d'euros. Le groupe,
aujourd'hui présidé par Jacques Le Roy, le fils du fondateur,
figure parmi les 30 premiers acteurs nationaux de la chaîne
transport et logistique.
Contact : 02 99 00 41 41
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AILLEURS
Réalisation d’images numériques
du film Azur et Asmar
(Mac Guff Ligne et Studio O)
( Cap Digital courtise les PME,
pépites du pôle
Cap Digital (Ile-de-France) est un pôle à vocation mondiale
qui a pour mission de développer des projets portant
notamment sur la création de contenu multimédia,
le stockage et la recherche de données et
les usages en situation. Cap Digital mise sur les partenariats
entre PME et dénie toute compétition avec Images et Réseaux,
au nom de territoires et métiers différents.
Passons rapidement sur les éternels grands donneurs
d’ordre – répondent ici à l’appel France Télécom, Lagardère,
Thalès, Odile Jacob Multimédia, TF1, Motorola… – associés
à de nombreux partenaires académiques (Paris 8, Paris 6,
l'ENST, la Femis, l'Institut Lumière…) et autres institutionnels
(BNF, INA, Paris Développement). Ce qui importe, c’est bien
l’implication des PME aux côtés, ou non, de tous ces ténors
aux ambitions reconnues, insiste Patrick Cocquet, délégué
général du Pôle : “Le projet HD3D, par exemple, s’appuie sur
une plate-forme développée pour 8 PME et aucun grand
groupe ne les phagocyte !” Ce qui n’empêche pas France
Télécom de s’impliquer de son côté.
10 millions d'euros pour développer un logiciel de jeu
Parmi les projets engagés : Play All (14 millions d’euros de budget). Objectif ? Construire la “machine-outil” qui va permettre
de concevoir le “cœur” d’un jeu vidéo, permettant ainsi de positionner Paris comme une des plates-formes de création de jeu
au niveau international. Une superbe opportunité pour Frédéric
Weil, dynamique directeur de Capital Games, association
directement concernée par le développement du projet : “nous
sommes nous-mêmes un cluster, soit 45 PME et TPE, 1er groupement en France avec près de 1 500 emplois qui regroupe tous
les studios de développement qui inventent et fabriquent des
jeux vidéo. Ils se doivent d’être compétitifs face à l’Asie, tout
en sauvant leur démarche. Nous avons commencé par mutualiser notre R&D. Imaginez que développer un logiciel prend deux
ACTUALITÉS
EN ILE-DE-FRANCE, UN PÔLE IMAGES AU COEUR DE LA VIE NUMÉRIQUE TOURNÉ VERS L'INTERNATIONAL
ans et demi et qu’un jeu occupe 80 personnes ! Cela dit,
amorçage, développement, marchés : c’est très lourd pour
une PME. Rencontrer ces donneurs d’ordre c’est bien pour
nous. Qui a les moyens de mettre sur la table 10 millions d’euros pour développer un jeu ?”
L’enjeu est international
Pas peur d’être exploités ? “Quand bien même des TPE penseraient se revendre ensuite à un grand groupe ou céder une
partie de leur technologie ! En fait, l’idée d’un projet émane bien
souvent de l’une de nos entreprises. Nous proposons ensuite
à France Télécom ou Thales de s’y associer via un consortium
que nous montons ensemble.” A l’image du projet Play All qui
va occuper 3 ans durant 12 PME. “Les entreprises restent bien
les têtes chercheuses. Les gros donneurs d'ordre ont, eux, les
reins solides pour porter les projets.” Une position qui intéresse
déjà le pôle similaire de Lyon où Frédéric Weil tisse des liens
avec des PME locales. Et qui pense aussi collaborer avec
celles de Bretagne.
Les PME, nouvelles pépites que les Pôles seront prêts à s’arracher ? Patrick Cocquet dément pareille tentation. “Vous me
citez les propos de Christiane Schwartz et Dominique Guillois,
présidente et directeur technique du pôle Images et Réseaux
(cf BE/février 2007). Ça tombe
très bien : j’étais ce matin en Patrick Cocquet,
visioconférence avec l’équipe du délégué général du pôle
Pôle breton. Notre volonté affichée est de travailler sur des projets communs. Chacun a son
territoire, avec, c’est vrai, un point
commun : les usages. Nous envisageons déjà des ateliers communs pour le second semestre.
Laissez-nous juste le temps de
construire chacun notre maison.”
En espérant que des fissures
n’apparaissent pas.
■ Serge Marshall
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CRÉATION ET FABRICATION DE VÊTEMENTS PROFESSIONNELS
ENTREPRISES
Cantin mise sur le label français
Derrière la façade jaune et bleue
de l’entreprise Cantin SAS,
90 000 pièces de vêtements professionnels
sortent chaque année de l’atelier
de confection. Une réussite surprenante,
sur un marché du textile ou l’heure
est à la délocalisation. Or, pour conserver
son label “fabrication française”, la société doit faire preuve d’imagination, et envisager des concessions…
Société familiale lancée il y a 35 ans à Lamballe, Cantin
SAS a été reprise en 2003 par la sœur et le frère : Chantal
Cherdo et Olivier Cantin. Leur objectif : conserver la tradition
de fabrication française initiée par leurs parents, sous la marque Rozen. Une gageure qui ne les effraie pas, malgré le
contexte de délocalisation qui touche tout leur secteur d’activité. “Il est vrai qu’avec un effectif de 46 personnes, nous sommes les derniers en France à réaliser une gamme aussi large
de vêtements fabriqués sur place, indique Olivier Cantin. Toute
la concurrence a délocalisé sa production ou vend uniquement
au niveau régional”. Ici, le réseau de distribution s’établit à deux
niveaux : un réseau de revendeurs spécialisés répartis dans tout
l’Hexagone ; 4 boutiques Rozen Distribution en Bretagne et
Vendée. “L’avantage est que nous faisons le même métier
que nos distributeurs, poursuit Olivier Cantin. La clientèle est
essentiellement constituée de petites collectivités : maisons de
retraite, cliniques, mairies, écoles… “Les grosses structures
comme les hôpitaux utilisent des produits délocalisés. Il y a des
spécialistes en France pour cela ; ils se battent à coup de
centimes d’euros pour faire de la marge sur du volume. Cela
ne nous intéresse pas, nous préférons proposer des produits
avec plus de valeur ajoutée”. Une valeur ajoutée misant sur la
qualité, des services associés et la recherche de niches spécifiques sont les 3 moteurs de la stratégie de développement
de l’entreprise qui a réalisé en 2006 un chiffre d’affaires de 2,3
millions d’euros.
A l’épreuve du marché national
Une des particularités de Cantin SAS tient également au lancement de 2 collections par an. C’est l’œuvre de Chantal
Cherdo, la styliste de la maison. “Cela nous permet d’apporter régulièrement de la nouveauté, explique Olivier Cantin. Si
cela concerne principalement la vente au détail (à peine 10 %
de la production), nous pouvons ainsi tester de nouveaux
modèles que nous intégrons ensuite au catalogue, en limitant
les erreurs de référencement.” Mais le nerf de la guerre tient
à la réalisation de vêtements spécifiques, en fonction des
besoins du client. Dans l’atelier, accrochés aux convoyeurs
aériens, les vêtements passent d’un poste à l’autre, pour la réalisation de 60 pièces en moyenne par modèle. “Modifier un
modèle en changeant les couleurs, en ajoutant des manches
ou des broderies au nom du client… Cela n’est possible qu’en
fabricant sur place et c’est pour nous une façon de garder notre
clientèle”. Reste à trouver sans cesse de nouveaux créneaux
où s’imposer : “Nous nous attaquons à des niches bien spécifiques, essentiellement dans le médical et les collectivités :
hôtesses de caisse en grande surface, fanfares… Cette année,
nous abordons les écoles d’esthétique”. Un point à surveiller
cependant : le risque, à plus ou moins long terme, de manque
de main d’œuvre, effet attendu des délocalisations. “Nous
devons œuvrer auprès des écoles, embaucher des stagiaires
afin d’anticiper les recrutements”. Pour autant, Olivier Cantin
l’admet, “pour pouvoir garder une fabrication française, nous
n’aurons pas le choix, il faudra disposer d’une gamme de produits délocalisés. Depuis quelques mois, nous étudions une
autre ligne de vêtements qui sera fabriquée à l’étranger et
vendue sous une autre marque. Il s’agira d’une gamme limitée
qui nous permettra de conserver notre propre fabrication. Car
le cœur de métier de notre entreprise demeure la création et
la fabrication.”
■ Véronique Rolland
Le convoyeur servant à la distribution du travail
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DESIGN : LA VACHE QUI RIT RIT À CARHAIX
Dorénavant, l’image de La Vache qui rit
se pense et se développe à Carhaix.
Parmi les succès planétaires en termes
d’identification par le consommateur,
le célèbre fromage fondu en portions
va se montrer encore davantage depuis
le pays des Vieilles Charrues.
ENTREPRISES
Parce qu’elle le “veau" bien
Jean-Louis Mobuchon et Kito de Pavant,
skipper du groupe Bel
“La Vache qui rit, née dans le Jura il y a 86 ans, se
déguste par 10 millions de portions chaque jour dans le monde,
soit bout à bout 500 Tours Eiffel empilées. Partout sur la planète, les consommateurs se sont appropriés son image et
nous, nous la “modernisons” depuis… Carhaix !” Jean-Louis
Mobuchon, 54 ans, affiche le même visage rayonnant que
l’animal emblématique du fromage fondu : quand la holding
Unibel lui a proposé de gérer la déclinaison de l’image de la
Vache qui rit, c’est tout naturellement que lui, natif de Pabu près
de Guingamp, a souhaité le faire depuis la terre bretonne.
Filiale de la holding, la SARL de 150 000 euros de capital
“LVQR design” (les initiales de La Vache qui rit) a donc vu le
jour en juillet 2005 à Carhaix sur une plate-forme logistique de
1 000 m2. Pas d’enseigne, ni de publicité locale : ici, on conçoit
et travaille pour le globe. “Nous sommes toujours en phase de
développement de nouveaux supports et produits mais la
réponse des consommateurs est déjà plus que satisfaisante :
la fréquentation du site internet des fromageries Bel progresse
de 30 % par mois avec plus de 30 000 visiteurs regardant en
moyenne 30 pages, dont les nôtres, pour passer commande.”
Et c’est de Carhaix que partent vers toutes les directions
T-shirts, casquettes, cartes postales, boîtes à meuh…
“L’autre pendant de notre métier est d’assurer la diffusion. Il y a bien sûr internet
mais aussi des licences à passer avec de
grandes enseignes comme les Galeries Lafayette
ou la Redoute pour laquelle nous venons de concevoir une
parure de lit.” Pour l’avenir, les pistes de développement ne
manquent pas. “A court terme, nous réfléchissons sur un
concept de cabas de caisse La Vache qui rit qui répondrait à
la fin des sacs jetables et préparons l'accompagnement du programme voile Bel avec le bateau 60 pieds qui sera baptisé en
août et qui sillonnera les océans dès novembre 2008 et pendant 4 années, sur des courses mythiques telles que la Jacques
Vabre, the Transat, Québec-Saint-Malo, Vendée Globe, Route
du Rhum. D’ici 2 à 3 ans, pourrait venir l’ouverture de boutiques déco siglées.” Même œuvrant pour la planète, JeanLouis Mobuchon n’oublie pas sa fibre bretonne : “à chaque fois
que c’est possible, nous confions de préférence la réalisation
de nos produits à des entreprises de la région.” Qui peut dire
meuh ?
■ Yves Pouchard
Objectifs : passer de 200 à 1 000 références
Dans leurs vastes locaux carhaisiens, les trois permanents de
LVQR design sont aujourd’hui au four et au moulin. “Nous nous
chargeons de la réflexion et de la recherche
autour de l’image. Nos idées sont ensuite soumises à la holding pour validation, puis vient la
concrétisation. L’objectif est de passer au plus
vite de 200 références actuellement à 500 ou
1 000.” A côté de l’image traditionnelle et
incontournable des boîtes de fromages, La
Vache se décline maintenant de façon plus
“tendance” sur des T-shirts, polaires, tabliers,
tasses, magnets, pendules, linge de maison…
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AVEC LE SMS, LE MARKETING DEVIENT SIMPLE COMME UN COUP DE FIL
ENTREPRISES
Saisir: “Votre voiture est prête”
“Votre canapé est arrivé”.
“Nous tenons prête votre carte grise”.
“Prochaine réunion de secteur le 17”.
De la réception de matériel de bricolage au rappel
d’un contrôle technique, Digital Media (Bruz-35)
séduit concessions automobiles, grandes surfaces
mais aussi les partis politiques et clubs de sport.
Avec un outil qui permet en 2 clics d’envoyer des SMS
aux clients et adhérents. Enfin tenus informés !
ASP : une technologie qui explique beaucoup du succès de Digital Média. Trois lettres qui, en français, signifient :
“Solution hébergée sur serveur, explique Jocelyn Denis, jeune
dirigeant de 32 ans. Tout ce dont a besoin l’entreprise, c’est d’une
connexion Internet depuis un PC. De là, elle a accès à notre serveur. Une vraie révolution dans le monde du logiciel. Tout est
hébergé chez nous. Elle dispose d’un accès sécurisé dédié par
poste de travail : service après-vente, service commercial…
pour des informations-types qu’il suffit alors d’activer.”
Le marketing simple comme un coup de fil. Heu ! Pardon !
Comme un SMS. Tout a commencé il y a 3 ans quand Jocelyn
se rend compte que les SMS que son opérateur lui envoie ne
sont pas très pertinents. “Produit, commande, offre : je me suis
dit que bien utilisé, un SMS pouvait signifier la fin des déplacements et des coups de fil qui engorgent les standards. Je me
souviens de ce jour où j’ai reçu un courrier d’une surface de
bricolage pour m’aviser que ce que j’avais commandé m’attendait. J’étais à 500 m de chez eux ! Avec un SMS, j’y serais
allé dans la journée.”
“J’ai commencé par proposer mon idée à quelques concessionnaires automobiles locaux en leur démontrant que c’était
autre chose que d’envoyer un mailing. Les envois sont instantanés et répondent à des enjeux : informer, fidéliser – il faut
savoir que les concessionnaires se font rappeler à l’ordre par
le client quand il n’a pas été prévenu qu’il devait se présenter
au contrôle technique ! Ici il est relancé selon un calendrier –
mais aussi communiquer sur une soirée de lancement d’un nouveau véhicule par exemple. Avec, comme pour le publipostage,
le nom du client pour personnaliser le SMS.” Une vraie “frappe
chirurgicale” ? Jocelyn sourit : “C’est vrai qu’on peut même
choisir la date et l’horaire auxquels je veux faire partir le SMS.
Pour plus d’impact.”
des SMS sponsorisés par des entreprises partenaires”, les applications sont variées et encore peu répandues sur le marché.
Et ça marche. “Avec 1 million d’euros attendu cette année, on
sera rentable. On est en cours de tests avec l’Education nationale pour un gros dossier, on va démarcher le Stade rennais,
le REC, la SNCF… Indépendamment, nos prévisions sont
bonnes car les clients nous paient une licence, ensuite il y a facturation mensuelle des SMS… qui leur coûtent moins cher
qu’un appel.”
Portée par ce succès, la société vient d’investir dans de nouveaux locaux à Ker-Lann où elle entend vite passer à 13 salariés contre 7 aujourd’hui. Quant à sa force commerciale
“sédentaire”, elle va être relayée par un réseau de distributeurs.
“TC Rennes et CTCom, distributeur SFR, qui a 60 commerciaux
en France vont nous vendre.” 2008 ? “On a déjà des demandes de Suisse et d’Allemagne.
On fera tout d’ici, avec
des conseillers autochtones.” L’avis est
lancé. Par SMS ?
■ Serge Marshall
Loin du gadget
De Fly ou Roche & Bobois à la FDSEA pour informer les agriculteurs des prochaines réunions de secteur, voire mobilisations, en passant par les milieux sportifs pour tenir
informés les adhérents des résultats hors domicile “avec
Jocelyn Denis, dirigeant de Digital Media
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INSTALLÉ À MUZILLAC (56), JEAN-BAPTISTE CHAPUIS RESTAURE DES MEUBLES D’ART
ENTREPRISES
Artiste et entrepreneur à la fois
2 182 heures de travail
pour cette table italienne marquetée
Restaurateur de meubles d’art des XVII et XVIIIèmes siècles,
chef d’entreprise dès 1981 à 28 ans, Jean-Baptiste Chapuis
possède un savoir-faire pointu, pratiqué en France
par sept autres restaurateurs au plus.
Grâce au bouche-à-oreille et au site internet, il se fait
désormais connaître au-delà des frontières hexagonales.
Martine, son épouse, nous reçoit dans les ateliers.
Diplômée de Polytechnique, en charge de la communication,
des relations avec la clientèle et de l’archivage des dossiersclients. “Nous travaillons avec un fournisseur spécialisé qui
voyage beaucoup”, confie-t-elle en montrant la réserve de
bois précieux. Balsamo, preciosa, santal, acajou de Cuba… Les
étiquettes en disent long sur les matériaux de rêve utilisés.
Arrêt devant un immense cube en bois, “la boîte à déplaquer”.
“Cette étuve sert à séparer la marqueterie du bâti des meubles,
décrit-elle. Les électrodes attirent le film de colle et non le
bois”. Direction l’atelier de restauration et de dorure sur bois où
l’on découvre, entre deux couches de vernis posées au tampon, un cabinet du XVIIème siècle.
160 000 € pour une table italienne marquetée
Rarement inférieure à 10 000 euros, une restauration de meuble peut atteindre 80 000 euros. La plus belle pièce de JeanBaptiste Chapuis ? Une table italienne marquetée, restaurée en
1989 : budget de 160 000 euros pour 2 182 heures de travail,
dont 600 de travail préparatoire… “Chaque objet nécessite de
la recherche. À Paris, je fréquente souvent la bibliothèque
nationale. Et puis le bureau d’études de mes ateliers réalise sur
ordinateur des plans de travail”, confie Jean-Baptiste Chapuis,
qui nous a rejoints. Grâce au boom du marché de l’art à la fin
des années 1970, et à ses articles publiés dans “L’Estampille”
ou “L’Objet d’art” en tant qu’ébéniste averti, il s’est assez rapidement fait un nom. Le reportage de deux pages paru sur sa
jeune entreprise en 1984, dans “Le Figaro Magazine”, lui a
aussi servi de rampe de lancement. “Après cet article, j’ai été
invité dans des émissions de télé et de radio”, se souvient-t-il.
2007 : gros chantier en Alsace
À 56 ans, Jean-Baptiste Chapuis songe à la transmission de
son entreprise (500 000 euros de CA). Il aimerait d’abord enrichir son staff (7 personnes) d’un menuisier ou ébéniste spécialisé. Mais les personnes expérimentées dans la restauration
de meubles d’art sont rares. Son cheval de bataille dans les
années à venir : le marché étranger. Il s’y attaque depuis 2004,
entre autres grâce au site internet français-anglais. Après
l’Espagne et la rénovation d’un palais napolitain, une commande chez un client californien se profilait début janvier.
Mais qui dit client lointain, ne dit pas forcément travail sur place.
“Si, en 2004, nous avons passé la moitié de l’année à rénover
l’hôtel de Lauzin de la mairie de Paris, c’est parce que nous ne
pouvions pas démonter. Notre plus gros chantier de 2007 se
trouve en Alsace, et nous allons effectuer l’essentiel du travail
à Muzillac, en ramenant toutes les pièces.”
■ Charlotte Viart
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DOSSIER
BIOTECHNOLOGIES
La Bretagne doit
transformer
l’essai
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La Bretagne, pôle d’excellence
des biotechnologies ? La question peut prêter
à sourire tant on a l’habitude de parler
du tissu économique local en termes
d’agriculture et de pêche, d’agroalimentaire,
de technologies de l’information et
de la communication ou autres secteurs
plus traditionnels. Pourtant, à en croire
les spécialistes, la Bretagne a une véritable
carte à jouer dans le secteur des
biotechnologies, qu’elle a su d’ailleurs
exploiter ces vingt dernières années comme
toute autre région française, à l’exception
sans doute des poids lourds Ile-de-France
et Rhône-Alpes. Elle peut d’ailleurs compter
sur ses domaines plus coutumiers pour
faire émerger ces nouvelles compétences.
t
r
éfinies par l’OCDE comme “l’application de la science
et de la technologie à des organismes vivants, de
même qu’à ses composantes, produits et modélisations, pour modifier des matériaux vivants ou nonvivants aux fins de la production de connaissances,
de biens et de services”, les biotechnologies constituent ainsi, selon Jocelyne Le Seyec, conseiller technologique au Critt santé Bretagne, “un ensemble de
méthodes et techniques utilisant comme outils des cellules d’organismes vivants ou certains de leurs constituants (gènes, enzymes…),
et ce, pour fabriquer ou modifier un produit, améliorer des plantes ou
animaux, ou créer des micro-organismes à des fins spécifiques”.
Partant de là, les biotechnologies peuvent s’inscrire dans de multiples secteurs que sont la santé humaine, la cosmétique, l’environnement, l’alimentation humaine ou animale, etc. Voire même
l’informatique puisque, selon France Biotech, association française
des entreprises de biotechnologies et de leurs partenaires, 3 % de
ces entreprises se développent dans ce secteur. Telle Korilog, nouvelle venue à Muzillac. Créée mi-février, cette société édite des logiciels de bioinformatique qui, à partir de la base de données Blast,
D
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DOSSIER
permettent
notamment aux
chercheurs, aux techniciens des sciences de la vie
et aux industriels “d’analyser la fonction des séquences de
protéines découvertes, d’interpréter leurs fonctions grâce à un
interface graphique”, indique Patrick Durand, son gérant
fondateur. En d’autres mots, KoriBlast facilite l’utilisation de
Blast et assure un gain de temps précieux à ses usagers.
“Les universités et centres de formation pourraient aussi
l’intégrer dans leur cursus”, argue le jeune bio-informaticien,
dans la profession depuis 14 ans. Qui a par ailleurs fait le choix
de viser un marché de masse, principalement européen et nordaméricain, en pratiquant des “tarifs raisonnables”.
Laboratoires Goëmar
En Bretagne, la santé n’est
pas la première cible
des entreprises de
biotechnologies
Selon une étude
de France Biotech
menée en 2005,
“66 % des entreprises de biotechnologies ont
au moins une
activité orientée
vers
l’homme
(santé humaine, alimentation humaine)
contre 59 % en 2004
et 65 % sont actives
dans le domaine de la
santé, humaine et animale”.
Là se trouve la première des particularités bretonnes. La santé
humaine, si elle progresse dans les
mêmes proportions que sur le reste de
la France, n’est pas la première cible
des entreprises de biotechnologies du
territoire. “Ici, nous sommes depuis toujours
plus tournés vers l’agriculture, l’agroalimentaire,
la chimie, y compris la cosmétique et le vétérinaire”, complète
Gilbert Blanchard, directeur du Centre de biotechnologies en
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Environ 250 entreprises de biotechnologies
déjà implantées en Bretagne
Selon CBB développement, ces sociétés bretonnes seraient
autour de 250. “Notre rôle n’est pas tant de soutenir la création
d’entreprises que d’aider les entreprises existantes à,
par exemple, utiliser des biotechnologies pour
renforcer leur valeur ajoutée et être plus compétitives”, insiste Jean-Michel Le Goux, directeur du Zoopole de Ploufragan. Une position
qu’approuve Bretagne biotechnologie végétale. “Nos clients sont essentiellement des
semenciers, agrochimistes, coopératives
et des entreprises agroalimentaires d’un
certain poids, indique Serge Mabeau,
son dirigeant. Aujourd’hui, nous avons
une cinquantaine de projets en cours,
dont certains, récurrents, reviennent tous
les 3-4 ans. Quand nous travaillons, par
exemple, sur l’amélioration des résistances
du chou-fleur et que de nouvelles maladies
apparaissent de manière cyclique…”.
Pouponnière chez BBV
Petit poucet des biotechnologies bretonnes,
la santé humaine progresse malgré tout et a,
semble-t-il, son épingle à tirer du jeu. Et l’enjeu est de
taille quand on sait qu’aujourd’hui plus de 50 % des nouveaux
médicaments en sont désormais issus. Autrement dit, quelque
250 millions de patients dans le monde bénéficient des
avancées apportées par les biotechnologies. “Certes, nous
n’avons pas de big pharma, développe Anne-Claude Lefebvre,
Photos : BBV-GPO
Créée par Patrick Durand,
Korilog édite des logiciels
de bioinformatique
Bretagne (voir interview). De là à connaître le poids économique du secteur dans notre région ? “C’est utopique, s’insurge
Gilbert Blanchard, tout simplement impossible. Entre les entreprises de biotechnologies pures, celles pour qui elles ne représentent qu’une partie des activités et celles qui en utilisent de
façon plus ou moins régulière, sans compter les dizaines
de laboratoires qui travaillent dans le domaine des sciences de
la vie, comment peut-on calculer ce que cela représente
économiquement parlant ?” Sans oublier les membres des
différents centres de transfert ou conseillers technologiques qui
travaillent en lien avec ces sociétés et chercheurs comme
le Critt santé, CBB développement, le Zoopole, la station
biologique de Roscoff, le Ceva, l’incubateur Emergys ou
encore Bretagne biotechnologie végétale.
Si seule une trentaine d’entreprises, souvent de petite taille, de
la région est totalement dédiée aux biotechnologies comme
C-ris Pharma, Zeta Biotech, Hemarina (voir encadrés),
Genesystems à Bruz, Innova Proteomics ou Biopredic
international à Rennes, Adiagène à Saint-Brieuc, ou encore
Capsugel à Ploermel, le poids du secteur en Bretagne se mesure
surtout par le nombre croissant d’entreprises dont une des
activités est consacrée aux biotechnologies ou qui en intègrent
de façon régulière ou occasionnelle. C'est le cas de la société
Goëmar. Souvent assimilée à une entreprise de biotechnologies,
Lionel Labourdette estime finalement que ces technologies
représentent environ “40 % de nos activités. Pour le sérum
marin que nous développons, on ne peut pas parler en soi de
biotechnologies. Il s’agit en fait d’un procédé de séparation
ionique de l’eau de mer. En revanche, nos activités tournées vers
la santé des plantes relèvent de ce secteur.”
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DEPUIS ROSCOFF, HÉMARINA DÉVELOPPE UN PRODUIT RÉVOLUTIONNAIRE DEMAIN
Un tout petit ver marin sur un marché collosal
Créée officiellement le 9 mars par 7
cofondateurs, Hémarina fait parler d’elle
depuis quelques mois maintenant. A
écouter les spécialistes en sciences de
la vie, il semblerait que la toute jeune
pousse pourrait révolutionner le monde
de la santé. Mais à quelle échéance ?
“Probablement une dizaine d’années”,
Photos : BBV-GPO
BBV
avoue Franck Zal, son PDG. Car
Hémarina pourrait avoir trouvé un “substitut sanguin grâce à l’arénicole, petit
ver marin, ou plutôt à son hémoglobine
extracellulaire”. Société de recherche
et développement, Hémarina développera les applications cliniques jusqu’en
phase II. “Le marché du substitut san-
guin est notre grand marché et notre
principal objectif, ajoute Franck Zal,
mais au vu de la durée que nous mettrons pour y arriver, nous développons
des applications de niche sur le court
terme.” Comme la transplantation d’organes par exemple. En utilisant la molécule de l’arénicole comme transporteur
d’oxygène à visée thérapeutique,
Hémarina espère apporter une solution aux problèmes de défaut d’oxygénation des organes et tissus humains
qui provoque moult problèmes majeurs
de santé, qu’il s’agisse de “la préservation des organes en attente de transplantation, du syndrome du pied
diabétique, des anémies, des accidents
vasculaires cérébraux, …” Destiné
essentiellement aux centres hospitaliers
agréés, ce premier produit d’Hémarina
pourrait être commercialisé d’ici 2009.
A-L.G.
directrice du Critt santé. Mais, malgré cela, nous avons su
développer de réelles compétences en Bretagne. Notamment
avec la valorisation des ressources agricoles et marines. De ce
côté, il y un fort potentiel de développement. La matière
première nous entoure, les compétences sont là, les outils
aussi.” Un potentiel qui n’a pas échappé à Rennes Atalante qui
a créé, il y a peu, un pôle biotechnologies marines à
Saint-Malo. “Nous ne pouvons ignorer le potentiel
de cette ressource, affirme Raphaëlle Lebreton,
de la technopole. Il reste tant de molécules qui
demeurent inexploitées !”
Et Seadev ne s’y est pas trompée. Née en
2004 “grâce à la confiance de l’Ifremer et
de [ses] investisseurs”, souligne son
président, cette société brestoise exploite
des “micro-organismes qui évoluent dans
des milieux extrêmes pour produire des
molécules intéressantes, susceptibles de
remplacer notamment certaines
matières plastiques. Par ailleurs, ces
micro-organismes évoluent en
utilisant leur voie propre et
permettent ainsi de développer une chimie dite blanche
ou verte”. Un projet de taille,
notamment en termes
environnementaux puisque
les plastiques ainsi produits
sont naturellement “biodégradables”. Seadev vise donc une
clientèle internationale composée
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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007
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DOSSIER
de gros groupes de chimie, de pétrochimie et même d’agroalimentaire. La jeune pousse devrait passer de 7 à 10 salariés d’ici
à la fin de l’année et mise sur un chiffre d’affaires de 6 millions
d’euros en 2010. Actuellement, elle réalise une seconde levée de
fonds nécessaire à sa croissance.
Un gros besoin de capitaux
Car les biotechnologies sont gourmandes en capitaux. Certes, les
Bretons reconnaissent que les pouvoirs publics locaux jouent le
jeu “même si l’on doit poursuivre les efforts en ce sens et donner
à la recherche les moyens de se renforcer”, plaide Jean-Michel
Le Goux. Mais il faut aussi que les sociétés de biotechnologies
puissent capter l’argent privé. La Bretagne l’a compris en
mettant son Agence économique à travailler étroitement dans ce
sens avec les Business Angels. Mais une fois les fonds
d’amorçage acquis, que faut-il faire ? Pour Eric Cozanet,
président d’Ouest Ventures, partenaire de Seadev et Agrauxine,
à Quimper, “les sociétés de biotechnologies qui ont besoin de
capitaux importants, notamment quand elles sont dans la santé
humaine, doivent se tourner vers des fonds internationaux qui en
ont les moyens. Les aides publiques sur ces marchés, notamment
pharmaceutiques, sont également cruciales”.
Avoir une visibilité internationale passe, pour certains, par la
mise en place d’un pôle d’excellence, sorte de biopôle. Le
problème serait alors de déterminer sa situation géographique.
Déjà, les pôles de compétitivité Mer et Valorial participent à
cette perception hors des frontières. “Il faut que les entreprises
participent à plus de projets européens, qu’elles créent des
partenariats également”, argue Christine Bodeau, responsable de
la commission biotechnologies au pôle Mer. Selon certains
spécialistes, comme Gilbert Blanchard, Eric Cozanet ou encore
C-RIS PHARMA À SAINT-MALO
La santé comme domaine de prédilection
Avant de créer son entreprise fin 2003,
Pierrick Auvray a mûrement réfléchi son
projet. “L’idée trottait dans ma tête
depuis quelques années mais beaucoup
de choses n’étaient pas encore
matures”, se souvient le jeune PDG de
37 ans. Aussi, il décide de s’installer
dans sa région d’origine même si, à
Saint-Malo, ce choix est à l’époque
complexe. “Il n’existait aucune réelle
structure comme Rennes Atalante,
présente désormais, ni de labos pour
nous accueillir. Il fallait donc tout créer,
ce qui augmentait un peu le budget”,
argumente Pierrick Auvray qui affirme
toutefois aujourd’hui que “créer
une société de biotechnologies n’est
pas plus compliqué que toute autre
création d’entreprise, quel que soit son
secteur d’activités”.
L’idée originelle de créer une plate-forme
28
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007
accueillant plusieurs laboratoires a
depuis fait son chemin. C-Ris Pharma a
monté trois labos assurant tant son
activité de prestataire de service à destination des groupes pharmaceutiques
que sa propre recherche. Les domaines
d’intervention de la PME malouine sont
divers, “même si la santé reste notre
domaine de prédilection” puisque ses
activités intéressent aussi bien la
cosmétique que l’agroalimentaire. En
effet, la société de biotechnologie est
experte dans l’évaluation pré-clinique et
la caractérisation de molécules actives
– en particulier dans le traitement du
cancer, les maladies métaboliques et
génétiques –, de la toxicité de nouvelles molécules ou le développement de
tests de détection d’agents pathogènes.
Ses programmes de recherche lui
permettent à la fois de développer de
“nouveaux modèles”, assurant une rentabilité à court terme, et de rechercher
de nouvelles cibles en cancérologie.
Depuis 2006, elle est par ailleurs
porteur d’un projet labellisé du pôle Mer,
Sealacian. Aux côtés d’une autre société
rennaise de biotechnologies, Innova
proteomics, de l’Ecole nationale
supérieure de chimie de Rennes et du
laboratoire PE2M à Caen, elle étudie
les sélaciens afin d’identifier “de
nouveaux peptides bio-actifs” et de
développer ensuite “des molécules
anti-cancéreuses et anti-infectieuses”.
Aujourd’hui, l’équipe de C-Ris Pharma
est composée de huit personnes.
Pierrick Auvray prévoit de l’étoffer de
3 à 4 salariés cette année pour atteindre
une vingtaine d’employés en 2010.
A-L.G.
Pierrick Auvray,
pdg de C-Ris Pharma
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ZETA BIOTECH À LANNION
“Aujourd’hui, nous passons à la phase industrielle”
Créée en octobre 2005, Zeta Biotech “le transport et la conservation de ces
s’apprête à commercialiser ses premiers produits qui nécessitent aujourd'hui
produits fin mars. “Jusqu’ici, nous d'être constamment réfrigérés. Notre gel
nous sommes uniquement consacrés affranchit ses utilisateurs de nombreuses
à la recherche et développement, contraintes”. Pour le développer, Antony
admet Antony Guyader, PDG. Guyader n’a pas ménagé ses efforts.
Aujourd’hui, nous passons à la
phase industrielle.” Jeune entreprise de biotechnologies, Zeta
Biotech développe et fabrique
des produits innovants pour
l’électrophorèse, technique de
séparation des biomolécules
utilisée chaque jour dans les
laboratoires de recherche pharmaceutique et par les techniciens des sciences de la vie
comme le CNRS, l’Inserm ou
encore l’Inra. Grâce à l’électrophorèse, les chercheurs peuDe G à D : Anthony Guyader
vent connaître, par exemple, la
et Bruno Viola
composition des protéines et
séquencer l’ADN. Les gels proposés par Zeta Biotech ont le mérite de De longues années de travail au sein de
“ne pas se dégrader et de se conserver l’université Rennes 1, en biochimie, puis
à température ambiante”. Outre une de l’université catholique de l’Ouest ont
“meilleure performance du produit”, été nécessaires. Pour y parvenir, le jeune
Antony Guyader souligne l'intérêt de ce PDG, âgé aujourd’hui de trente ans, “a
nouveau gel pour tout ce qui entoure dû bosser à côté”. Lorsqu’il rencontre
Lionel Labourdette, il faut aussi que les chercheurs qui veulent
passer de la recherche fondamentale à la recherche appliquée,
grâce à la valorisation, s’appuient beaucoup plus sur un
partenaire industriel. “Dès qu’un projet est identifié dans le cadre
d’une valorisation, avec création d’entreprise derrière, il faudrait
que le chercheur se rapproche de quelqu’un expérimenté en
Bruno Viola, qui connaît le monde industriel, il ose se lancer dans la création
d’entreprise. Si près d’un an et demi de
recherche a été nécessaire pour aboutir à la commercialisation de ses produits, Zeta Biotech a devant elle un
marché important estimé à
une centaine de millions
d’euros et qui croît chaque année “de 10 % à
15 %”. Pour réussir à capter un maximum de parts
de marché, Zeta Biotech
cherche actuellement un
Business Angel capable
de l’aider en cette phase
de démarrage à hauteur
de 300 000 euros. Début
2008, elle se tournera vers
des “fonds d’investissements, des capital-risqueurs” qui pourront lui
apporter le million et demi
d’euros nécessaires à sa croissance. De
4, l’équipe de la jeune pousse pourrait
ainsi atteindre les 15-20 salariés d’ici
2010-2011 et réaliser alors les 20 millions
de chiffre d’affaires escomptés.
A-L.G.
matière industrielle, une personne qui connaisse les contraintes
de l’entreprise et qu’ils constituent tous deux un véritable binôme”,
insiste Eric Cozanet. Et pourquoi pas, comme le suggère Lionel
Labourdette, “créer de véritables passerelles entre recherche et
entreprises ? Et ce dès la formation ?”
■ Anne-Laure Grosmolard
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DOSSIER
ENTRETIEN AVEC GILBERT BLANCHARD,
DIRECTEUR DU CENTRE DES BIOTECHNOLOGIES EN BRETAGNE (CBB DÉVELOPPEMENT)
“Les biotechnologies ont un intérêt
pour de multiples secteurs”
Depuis quand et comment ont évolué
les biotechnologies en Bretagne ?
Tout a vraiment démarré aux alentours de l’année 1985.
Avant cela, les biotechnologies étaient un secteur totalement
inconnu dont personne ne s’occupait. Puis tout le monde a commencé à s’y sensibiliser. La Région a alors créé des outils
comme le Critt santé et le CBB développement à Rennes, le
zoopôle de Saint-Brieuc et Bretagne Biotechnologie Végétale
(BBV) à Saint-Pol-de-Léon. Les biotechnologies ont pu
émerger dès lors qu’elles ont démontré qu’elles étaient utiles
et nécessaires au développement économique des activités
traditionnelles de Bretagne mais aussi qu’elles étaient
indispensables en tant que telles, et que la région ne pouvait
donc se permettre de rater ce virage.
Et la Bretagne n’a pas manqué ce virage ?
Bien sûr que non. D’ailleurs, elle s’est très rapidement
engagée dans le programme Britta. En quatre ans, plus de
100 projets ont été lancés pour un montant de 60 millions de
francs, sachant que chaque franc d’investissement public a
généré un peu plus de 3 francs d’investissement privé.
Dommage que ce programme de recherche, véritable
dispositif régional de transfert de technologie, n’ait pas été
reconduit. Un des inconvénients bretons est la mauvaise
lecture du prisme des biotechnologies en Bretagne. Tout
simplement parce que lorsque les gens parlent de biotechnologies, ils pensent santé humaine alors qu’ici nous sommes
plutôt sur des secteurs comme l’agriculture, l’agroalimentaire,
la chimie, la cosmétique ou le vétérinaire.
Il y a aussi les biotechnologies marines ?
Bien sûr mais ces biotechnologies, prometteuses dans
notre région, peuvent avoir un intérêt pour de multiples secteurs.
Ce sont d’ailleurs les seules qui sont définies par la ressource
qu’elles utilisent et non par leur domaine d’intervention. Elles
peuvent donc avoir un impact dans chacun des domaines de
prédilection bretons.
Malgré tout ce potentiel, pourquoi cette impression
que la Bretagne est l’une des régions françaises
les moins bien loties ?
Peut-être, tout d’abord, pour les raisons évoquées plus
haut. Il est plus porteur, en termes d’image, de sensibiliser l’opinion quand on fait des recherches sur le cancer que sur un vaccin destiné à tuer un germe de pommes de terre. Et aussi parce
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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007
que, contrairement à d’autres endroits, comme les Pays de la Loire
par exemple où toutes les entreprises de biotechnologie sont regroupées à Nantes, elles sont disséminées ici
sur le territoire. Il ne faut toutefois pas oublier que notre
génopole a été le huitième créé en France, et que des
centaines d’entreprises intègrent aujourd’hui les biotechnologies
dans leur process quand elles étaient encore très rares
il y a dix ans de cela.
Les biotechnologies ont donc un avenir
dans notre région ?
Bien sûr, notamment dans les domaines de la santé,
l’agroalimentaire, la chimie fine et l’environnement. Nous avons
la chance d’avoir des ressources, de la matière première
importante et de posséder un savoir-faire évident. Mais nous
avons toutefois un défaut majeur : le tissu industriel breton. S’il
est très développé en matière d’agrofourniture ou en transformation agroalimentaire, il reste limité pour ce qui concerne la
chimie et la santé. La solution serait donc entre autres de se
développer sur un créneau essentiel que sont les productions
de molécules actives en amont des produits finis et de développer par ailleurs la protéomique.
■ Propos recueillis par Anne-Laure Grosmolard
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FRANÇOISE LE BAIL, DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT À LA DG1
ENTREPRISES ET INDUSTRIES À LA COMMISSION EUROPÉENNE
GROS PLAN
Penser aux PME d’abord !
Dans le cadre du programme “Expérience en entreprise” lancé par la Commission
européenne, Françoise Le Bail a choisi une PME bretonne pour découvrir le
quotidien de l'entreprise. Au cours de cette semaine, organisée par la CRCI de
Bretagne avec le concours de son Euro info centre, elle a également présenté,
auprès des principaux acteurs économiques, le programme Innovation et
compétitivité (PIC ) mis en place par Bruxelles en faveur des PME .
“Les PME sont la colonne vertébrale de l’économie européenne. Elles
sont 23 millions et 90 % d’entre elles
ont moins de 10 salariés. Elles représentent la plus importante source potentielle d’emplois et de croissance et
restent fortement attachées à leur région,
contrairement aux grands groupes. Or,
cinq ans après le lancement de la stratégie de Lisbonne, nous constatons que
les résultats escomptés ne sont pas au
rendez-vous. Les PME ne bénéficient
pas de moyens financiers suffisants pour
faire face à la concurrence des pays
comme la Chine, l’Inde ou les EtatsUnis. Trop de réglementations et de charges administratives sont supportées par
les chefs d’entreprise en Europe. Nous
allons d’ici 2010 simplifier leur vie !”
explique Françoise Le Bail. La commission a ainsi commencé à procéder à
l’examen de toutes les nouvelles législations européennes pour vérifier qu’elles sont favorables aux plus petites
entreprises : 1 400 textes existants
devraient être simplifiés de manière à
réduire les formalités, notamment douanières. D’ici 2010, l'UE s’est engagée, en
accord avec les gouvernements nationaux, à créer un statut de “compagnie
européenne” permettant la création
d’une entreprise partout en Europe, en
une semaine et par l’intermédiaire d’un
seul point de contact. Et la représenFrançoise Le Bail,
reçue par Jean-François Le Tallec,
président de la CRCI Bretagne
32
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007
tante de Bruxelles de poursuivre : “nous
allons également faire en sorte de réduire
d’un quart les charges administratives
des PME car elles sont plus fortement
pénalisées que les grands groupes.”
3,5 milliards d’euros
pour soutenir l’innovation
L’autre aspect évoqué par Françoise Le
Bail est le cadre de financement des
PME. Il devra leur être plus accessible.
“Notre souhait est bien sûr d’accentuer
la proximité. Mais le niveau européen ne
peut pas tout régler. L’Europe c’est aussi
chez vous. 85 % de la législation dépendent des gouvernements de chaque état.
A eux de saisir les opportunités que nous
leur offrons et de simplifier, à leur niveau,
l’accès des PME aux financements européens”. Depuis 2001, l’Union européenne a octroyé plus d’un demi-milliard
d’euros aux PME par le biais de garanties qu’elles négocient ensuite avec leurs
banques. Pour la période 2007-2013,
c’est plus d’un milliard d’euros qui sera
débloqué dans le cadre du programme
Innovation et compétitivité (PIC). Ce dernier, doté, d’un budget total de 3,5 milliards pour les 6 ans à venir, vise à
soutenir les investissements dans les
activités d’innovation et de R&D, particulièrement en faveur des PME.
Directement visés par ce PIC, les pôles
de compétitivité vont devoir à leur tour
gagner en efficacité pour pouvoir capter
une partie de ces fonds. C’est dans ce
sens que la DG Entreprises et Industries
s’est engagée à fournir d’ici la fin de
l’année une cartographie européenne
des pôles pour permettre des rapprochements et synergies entre les entreprises. “Dès mon retour à Bruxelles, je vais
essayer de réduire ce délai ou, du moins,
fournir dès juillet une première ébauche
de cette cartographie. Désormais, nous
allons construire moins de piscines et
investir plus dans les pôles” a-t-elle
répondu aux responsables des pôles
bretons qui souhaitent avancer plus vite.
Avant de poursuivre : “je vais également
faire en sorte que les politiques d’innovation soient plus lisibles, notamment
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INTERVIEWÉE LE 8 MARS DERNIER, JOURNÉE INTERNATIONALE DES FEMMES, FRANÇOISE LE BAIL
S'EST EXPRIMÉE SUR LA DIFFICULTÉ DE CONCILIER VIE FAMILIALE ET VIE PROFESSIONNELLE.
Née en 1949 à Combourg dans une
famille de quatre enfants, Françoise Le
Bail découvre précocement “l'air du
large” : Inde, Israël, Egypte, Yougoslavie.
“J'ai eu très jeune l'occasion d'aller voir
comment les choses se passaient ailleurs.” De là est née sa vocation européenne “même si j'ai un temps hésité
entre les Nations Unies et la
Communauté européenne.” En 1977,
doctorat de droit et diplôme d'études
politiques en poche, elle passe le
concours de la Commission européenne à Bruxelles et débute comme
stagiaire à la DG1 des Relations extérieures. “Les études ne vous apportent
pas tant sur les connaissances techniques, mais elles structurent la pensée et
éveillent la curiosité intellectuelle.” Deux
notions essentielles pour mener de front
vie professionnelle et vie privée. Comme
beaucoup de femmes, elle juge insuffisants les efforts réalisés en matière
d'égalité de chances même si, en 30
ans, depuis son arrivée à la Commission
européenne, la part des femmes “A”
est passée de 3 % à 30 %. Celle des
femmes parmi les directeurs généraux
n'a pas évolué. Leur nombre est resté
à 2. “Ça reste très difficile. Le phénomène de plafond de verre est très présent. Les hommes se cooptent entre
eux et laissent aux femmes les RH ou la
communication. Il faut aux femmes une
énorme énergie. J'ai cette chance d'être
née avec !” Et elle s’en est servie pour
élever ses deux enfants et faire face à ses
nombreuses obligations. “J’ai été en
recherche perpétuelle de cet équilibre
entre vie familiale et vie professionnelle.
A plusieurs reprises j'ai refusé des postes très intéressants. En les acceptant
j’aurais fait sauter le système !”
300 personnes placées
sous sa responsabilité
Après avoir occupé, de 1977 à 2005, différents postes dont plusieurs à la DG1 des
relations extérieures, elle est depuis 2006,
vis-à-vis des pôles. Je repars avec des
idées car je suis consciente que nous
n’avons pas fait suffisamment pour rap-
GROS PLAN
Il faut aux femmes une énorme énergie !
directeur général adjoint à la DG1
Entreprises et industries, une des 26 DG1
que compte la Commission européenne.
“Mes journées s’étalent de 8 h à 19 h 45
car j’ai gardé l’excellent principe, mis en
place lorsque mes enfants étaient plus
jeunes, de rentrer à 20 heures pour un
dîner en famille.” Avec 300 personnes
sous sa responsabilité, elle partage son
emploi du temps entre des réunions internes, des sessions à Strasbourg avec les
parlementaires en charge des PME, de
multiples rencontres avec des représentants régionaux ou des chefs d’entreprise. En tant “qu'envoyée spéciale” pour
les PME pour toute la Commission européenne, elle visite régulièrement les Etats
procher l’Europe des citoyens. Mes
clients finaux sont les PME.”
membres et organise dès qu'elle le peut
des conférences avec les membres des
EIC2 présents dans chaque pays.
“Cependant, je dois garder du temps
pour la réflexion et le développement
d’idées.” Et du temps, elle en consacre
aussi à ses loisirs, même s’il lui en reste
peu. “J’ai avant tout la passion de la marche à pied. J’apprécie aussi énormément l’art, sous toutes ses formes, du
musée des Arts Premiers à Paris aux
galeries de Pont-Aven en passant par la
faïencerie de Quimper.” Des activités
indispensables pour se ressourcer et garder la tête froide au sein d’une Europe qui,
en grandissant, requiert encore plus de
concertation et de négociation.
■ Véronique Maignant
1
Direction Générale
2
Euro Info Centre
33
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007
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La vie des pôles de compétitivité
PÔLE AUTOMOBILE HAUT DE GAMME : ÉLEVER LE NIVEAU DE COMPÉTENCE ET DE COMPÉTITIVITÉ DES PME
RÉGION
Être en “avance de phase”
Bernadette Rovire (au centre)
entourée de son équipe
Couvrant trois régions, Bretagne, Pays de la Loire et Poitou-Charentes,
le pôle Automobile haut de gamme vient d'investir de nouveaux locaux à Rennes.
Après un an de fonctionnement, Bernadette Rovire, sa directrice, nous dévoile
les priorités pour 2007 et la coopération initiée avec les autres pôles nationaux
également axés sur l'innovation dans l'automobile.
Entourée d'une équipe de 5 personnes, Bernadette Rovire affirme sans
détour sa stratégie : “La valeur ajoutée du
pôle est de faire remonter les projets mais
surtout de décharger les PME de toute la
partie ingénierie financière, propriété industrielle et recherche de fonds. Car, pour des
projets qui mettront entre 6 et 9 mois à
voir le jour, une PME n'a pas les moyens de
s'y investir. Il nous faut alimenter les PME
et les aider à accroître leur compétitivité
dans un secteur où le client recherche la
différenciation, la sécurité, la fiabilité et le
plaisir. Beaucoup d'acteurs engagés sur le
haut de gamme travaillent sur des petites
séries. Ils cherchent les meilleures
innovations aux meilleures marges.” Le
projet Emoa1 d'une valeur de 8,5 millions
d'euros, développé plus loin, illustre parfaitement ces propos.
En Bretagne, la filière automobile représente 273 entreprises et emploie 32 142
personnes et 927 chercheurs. En 2006,
4 projets labellisés par le pôle ont été
financés à hauteur de 10 millions d'euros
et 3 restent en attente de financement.
“Un projet comme Autosar, dont la première phase est en voie d'aboutir, a permis au porteur du projet, TNI Software à
Brest, de passer de 48 salariés à 80, en
seulement quelques mois. Kereval, autre
PME partenaire du projet, recrute 4 ingénieurs. Il faut dire que la mise en place et
la maîtrise de normes et de standards
(objectif du projet) génère très vite du
business. C'est cette idée que nous allons
développer auprès de toutes les PME de
la filière. Nous allons les aider à être en
“avance de phase” pour les nouveaux
standards de l'électronique automobile !”
Une première en France, le pôle breton,
présidé par J-C. Germain, vient de signer
avec 3 autres pôles de compétitivité
automobile, une charte de coopération.
Elle doit favoriser leur visibilité sur la
scène internationale mais aussi les inciter à proposer davantage de projets au
financement, soit à travers Eureka soit
dans le 7ème PCRDT2.
■ Véronique Maignant
1
Mobilité et transports avancés
(Poitou-Charentes), Move'o (Ile-de-France,
Haute et Basse-Normandie, et Véhicule
du futur (Alsace, Franche-Comté)
2
7ème programme cadre de recherche et
développement technologique européen
TÉMOIGNAGE D'OLIVIER LECLERC, PDG DE LECLERC-FOURNEL, ENGAGÉ DANS LE PROJET EMOA1
“Un travail en réseau efficace mais j'attends encore du concret”
Olivier Leclerc dirige l’entreprise LeclercFournel installée à Fougères depuis 1906.
Il emploie 150 salariés et a réalisé l'an
passé 12 millions d'euros de chiffre d'affaires : “Fabricant d'outils il y a encore 25
ans, nous avons muté pour proposer
aujourd'hui des solutions globales en
matière d'usinage de métaux (frettage,
équilibrage, préréglage). Nous sommes
équipés d'une plate-forme à grande
vitesse (80 000 tours) et notre portefeuille
clients se répartit de la façon suivante :
aéronautique, mécanique de précision,
34
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007
sous-traitants automobiles et moulistes”
explique -t-il. C’est l’Ecole nationale supérieure de Cachan, installée à Bruz (35), qui
est venue les chercher pour rentrer dans
le projet EMOA du pôle Automobile haut
de gamme. Labellisé le 15 décembre dernier, ce projet, porté par PSA Citroën et
doté d’un budget de 8,5 millions d'euros
et mobilisant une trentaine de personnes, est en passe d'être financé à hauteur
de 4,3 millions, même si aujourd'hui “nous
attendons les financements pour démarrer”. Gruau, Ouest Emboutissage, Arcelor,
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l'Irisa et CRT comptent parmi la liste des
acteurs du projet. “Avec PSA, nous avons
décliné les travaux sur lesquels nous
devions travailler pour optimiser le parcours outils. Puis avec l'ENS Cachan,
nous les avons mis en application et avons
développé la R&D pour laquelle nous manquions cruellement de ressources. Du
pôle, j'attends de progresser technique-
ment mais plus encore de nouveaux marchés. Aujourd'hui, la stratégie des
constructeurs passe par des opérateurs
étrangers. Ici nous avons les compétences
et l'envie de nous investir. Pourquoi ne
pas travailler ensemble et en direct ?”
1
Emoa vise à maîtriser la qualité,
réduire les coûts et les délais de service
des ouvrants automobiles avec 2 objectifs
majeurs : mise en forme parfaite des tôles
minces ; conception innovante et
à moindre coût de l'outillage répondant
à un enjeu économique majeur :
V.M.
amortissement de moyens sur
des quantités à produire plus faibles.
RÉGION
BAT BE 178 - Partie 2
LE PÔLE VALORIAL SOUTIENT LA FILIÈRE LAIT DANS L'OUEST
En 2007, la Région, les 4 conseils
généraux et les 10 grandes métropoles bretonnes1 apporteront 24 millions d’euros dans l’escarcelle des
pôles de compétitivité. Pour faciliter
la vie des PME, ces fonds seront
gérés et attribués via un guichet
unique rattaché à la Région.
Pour les 180 adhérents de
Valorial, dont 2/3 de PME, c’est une
bonne nouvelle car beaucoup de projets
labellisés en 2006 étaient éligibles au
seul échelon régional. Sur 7,5 millions
d’euros de financement perçus l'année
dernière, seuls 30 % émanaient du national. Le reste leur a été attribué par les collectivités territoriales et Oséo Anvar sous
forme d'avances remboursables ou de
subventions. “En dessous d’un million
d’euros, un projet, même labellisé, a très
peu de chance d’être financé par l’ANR2
et encore moins par le FCE3” explique
Michel Pinel, directeur de Valorial. La
donne ne devrait pas trop changer en
2007 même si, comme il l’affirme, “2 projets sont aujourd’hui présélectionnés dans
le cadre du FCE. L’appel d’offre national
sera clôturé à la fin de ce mois. Avec un
projet à hauteur d’1,8 million d’euros, on
va enfin rentrer dans la cour des grands
et montrer qu’en Bretagne les IAA savent
aussi faire de la R&D.” L’enjeu est essentiel pour la Bretagne et pour l’Ouest d’une
manière générale. Ces projets concernent
une filière lait en pleine mutation. L’un
d’eux consiste à valoriser l'image nutritionnelle de la matière grasse laitière, à
étudier les capacités nutritionnelles du
beurre et lui trouver de nouveaux débouchés. S’agissant de produits nutrition
santé, ce projet va jusqu’à l’étude préclinique. Il est porté par tous les principaux acteurs de la filière laitière dans
l'Ouest qui produit à elle seule 30 % du
lait français : Even, Coopagri, Lactalis,
Danone, Entremont… en partenariat avec
des instituts comme l’Inserm ou BBA.
Ces derniers mobilisent une dizaine de
personnes sur ce projet d’envergure
espérant créer 32 emplois en R&D. A
plus long terme, il s’agit bien sûr de
préserver le plus grand nombre
d’emplois dans la filière lait.
Les ambitions de Valorial dans les mois à
venir ne s’arrêtent pas là. “Nous souhaitons devenir une plate-forme nationale
et internationale. Pour ce faire, nous développons des coopérations avec les autres
pôles bretons, comme celle sur la mise en
place d’une filière algues (de la ressource
jusqu’à la production de molécules actives) avec le pôle Mer. Nous collaborons
également avec les autres pôles agro-ali-
Photo : Entremont
Coopérations en vue avec les autres pôles
mentaires nationaux comme Inno-Viandes
à Clermont-Ferrand avec qui nous
travaillons sur la valorisation des co-produits d’animaux (débouchés envisagés :
produits fonctionnels, méthanisation,
bio énergie…)” conclut Michel Pinel.
En affichant ce programme, Valorial
espère attirer en 2007 une centaine de
nouveaux adhérents et présenter 15 millions d’euros de projets.
■ V. M.
1
Vannes, Rennes, Quimper, Morlaix,
Saint-Malo, Pontivy, Lannion, Lorient, Brest,
Saint Brieuc,
2
3
Agence nationale de la recherche
Fonds de compétitivité des entreprises
35
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007
BAT BE 178 - Partie 2
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TRANSFERT DES PORTS DE BREST, LORIENT ET SAINT-MALO À LA RÉGION
ENTRETIEN AVEC YOUENN LE BOULC’H, PRÉSIDENT DE LA CCI DU PAYS DE SAINT-MALO
Une cohérence régionale est indispe
RÉGION
En tant que concessionnaire, notre mission consiste à gérer
l'ensemble des infrastructures et super structures se trouvant
sur les quais, entrepôts, bâtiments, grues, appareils de levage…
bref tous les équipements nécessaires à l'activité du fret
marchandises mais aussi passagers2. Mais elle consiste
plus encore à être capable d'arrêter aujourd'hui des choix
stratégiques, en lien avec tous les acteurs locaux et régionaux,
pour assurer demain le rayonnement économique de toute
une région.
19 ports de commerce employant 216 équivalents
temps plein sont aujourd’hui gérés et exploités
par les CCI bretonnes dans le cadre d'une concession.
Depuis le 1er janvier 2007, les trois ports d'intérêt national,
Brest, Lorient et Saint-Malo, sont devenus propriété
de la Région. Ils représentent 82 %1 du fret maritime
de la région. Voyons avec l’un de ses représentants
comment les CCI envisagent l’avenir.
D’abord, pouvez-vous me définir ce qu’est une
concession et quelles obligations en découlent ?
Il faut savoir que les ports de commerce exercent un rôle
fondamental dans l'approvisionnement des entreprises bretonnes, notamment des filières agro-alimentaire et énergétique.
36
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007
Pouvez-vous nous citer quelques exemples
de missions au quotidien ?
A Saint-Malo, l’effectif rattaché à l'activité portuaire s'élève à
55 personnes soit 1/3 de l’ensemble du personnel de la CCI.
Il a pour mission la manutention, l'entretien et la maintenance
de tous les équipements afin de permettre aux entreprises
présentes sur le port d'exercer dans de bonnes conditions leurs
activités. Pour répondre à leurs besoins et optimiser les
infrastructures, nous avons planifié pour les prochains mois des
travaux d'envergure : quai Charcot, plate-forme logistique sur
l'avant-port, création d'un pôle plaisance, etc.
Depuis le 1er janvier, tous les bâtiments installés sur les quais
sont propriété de la Région, à charge pour nous de passer
un contrat annuel de location précaire et révocable avec les
entreprises qui souhaitent s'y installer. En tant que concessionnaire, nous n'avons aucun droit d'intervention sur l'entrée et la
sortie des bateaux. La police du port relève de la DDE. Si un
bateau est gênant, seul le commandant du port peut décider
de son départ. Le personnel qui gère les phares et balises
relève également de la DDE. Et je ne vous parlerai pas des
dockers qui ont, eux aussi, un statut différent. Or le transfert du
patrimoine et des compétences aux régions n'a pas entrainé
automatiquement celui des personnels. Un certain nombre de
questions reste en suspend. Heureusement que depuis de
nombreuses années nous avons appris à travailler ensemble !
Comment vivez-vous au sein du réseau consulaire
le renouvellement des concessions portuaires dont
l’échéance pour Brest et Lorient est cette année ?
Le réseau consulaire est totalement solidaire même si,
pour Saint-Malo, l'échéance est 2017. Nos trois ports sont
complémentaires. Brest, grand spécialiste de la réparation
navale, reste le 1er port français d'intérêt national pour les
conteneurs. Lorient, 1er port breton pour le vrac agroalimentaire, va créer un pôle de valeur ajoutée transportlogistique pour accroître son trafic. Enfin, à Saint Malo, les
engrais, les bois et le granit sont les trafics prépondérants
du port, tout comme le trafic passagers à destination de la
Grande-Bretagne ou des îles anglo-normandes. Cette solidarité, indispensable dans le cadre d'une politique portuaire
ambitieuse et cohérente à l'échelon régional, est un atout
essentiel face à des acteurs privés.
BAT BE 178 - Partie 2
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Les 19 ports de commerce gérés par les CCI en Bretagne
Justement, en tant que CCI
exerçant une délégation de
service public, quels sont vos
atouts face
à des opérateurs privés ?
La Région a procédé à l’audit de chaque port. La conclusion
de Gérard Lahellec, vice-président chargé des infrastructures
et des transports à la Région, a fait état d'une gestion saine, tant
sur le plan financier que social, avec une progression régulière
des trafics marchand et passagers. Preuve que nous avons
acquis au cours des décennies un savoir-faire qui porte ses fruits.
Légitimement, un opérateur privé cherchera la rentabilité
immédiate, aura une gestion à court terme et rétribuera ses
actionnaires en cas de bénéfices. Avec un statut public, nos
établissements n'ont pas les mêmes impératifs. Je suis confiant
sur les atouts des CCI pour continuer à assurer cette mission.
RÉGION
pensable !
1
En 2005, le trafic marchandise des ports de commerce bretons
a représenté 8 501 685 tonnes. Brest assure 30 % de ce trafic,
Lorient 30 % et Saint-Malo 22 %
2
En 2005, le nombre de passagers des ports de commerce bretons
est de 2 065 082. Saint-Malo assure 52 % de ce trafic,
■ Propos recueillis par Véronique Maignant
Roscoff-Bloscon 30 % et Bréhat Port Clos 18 %.
■ Un normand prend la direction de la Fédération
bretonne du Crédit Agricole.
A 43 ans, Jean-Marie Malherbe est un homme de marketing
et de communication. Entré en 1986 au Crédit Agricole de
l'Orne, il a successivement occupé des postes de direction
au sein des caisses régionales de Normandie. Depuis 2005,
il était directeur du réseau commercial dans le cadre de la
fusion des 3 caisses, Manche, Orne et Calvados. Arrivé en
février dernier au siège de la Fédération à Rennes, il a pour
mission aux cotés de Jean-Pierre Morvan, président, et
Jacques Boin, secrétaire général, “d'aider les 4 caisses
régionales bretonnes à renforcer leurs liens pour être encore
plus efficaces sur un marché en pleine mutation. La
Fédération bretonne a ceci de particulier qu'elle est la seule,
sur le plan national, à fonctionner depuis 25 ans. La raison ?
Ses quatre caisses ont toujours eu la volonté de concilier un
ancrage de proximité et une expression unique régionale visà-vis de l'extérieur”, conclut le nouveau directeur
Contact : 02 99 30 47 48
Brèves
■ En 2006, les effectifs et chiffres d’affaires dans l’in-
dustrie ont continué de baisser pendant que ceux des
services et du bâtiment ont poursuivi leur envolée.
Tiré de l'enquête annuelle de la Banque de France réalisée
auprès de 1 150 chefs d'entreprises de + de 10 salariés, le
bilan 2006 est morose pour l'industrie. Dans ce secteur, tous
les indicateurs sont à la baisse : -2,7 % pour le CA, -0,6 %
pour les effectifs et -3,7 % pour les investissements.
La filière avicole a particulièrement souffert avec une baisse
de 15 à 16 % du CA à l'export et de 7 % sur le CA total.
A contrario, les secteurs du bâtiment et des services
marchands affichent une remarquable progression avec
+9,7 % de CA pour le premier secteur et +6 % pour le
second. Selon les responsables de la Banque de France,
l'autre enseignement à tirer de ce bilan est l'envolée des
matières premières qui, en 2006, va directement impacter
le résultat net d'exploitation des entreprises bretonnes. Avec
une augmentation moyenne de 30 % (hors énergie), une
seule entreprise sur 4 aura un résultat net en hausse par
rapport à 2005 car la plupart a fait le choix de ne pas
répercuter la totalité de cette hausse sur les prix de vente.
Malgré tout, les industriels prévoient une amélioration en
2007, particulièrement en termes d'investissements.
37
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007
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Enquête
LA PRATIQUE DE L’ANGLAIS DANS LES ENTREPRISES BRETONNES :
UN ENJEU SUR LES MARCHÉS INTERNATIONAUX
PRATIQUES
Could really do much better !
Mauvaises en anglais,
les entreprises bretonnes ?
Le constat est encore trop fréquent,
malgré les mesures prises par
les plus dynamiques pour s’imposer
sur les marchés mondiaux.
“La France perd régulièrement des points
Valorex met l’accent sur le facteur
sur les marchés internationaux. On ne peut pas
développement personnel
s’en étonner quand on constate, dès l’accueil
téléphonique, l’incapacité de trop nombreuses
entreprises ou institutions bretonnes à répondre dans une teur des hautes technologies, par la nature même de leur
autre langue que le français. L’anglais est pourtant la langue pra- marché, ont les capacités requises. Mais la majorité des entretiquée sur tout le globe, dans le monde des affaires comme de prises se contentent de connaissances approximatives tant
la recherche. A l’heure de l’économie de la connaissance et de qu’elles interviennent essentiellement sur un marché local.
l’internationalisation, cette situation est même carrément inad- Prendre conscience de la nécessité de posséder une pratique
missible”, s’exclame Jacques de Certaines, président de fluide d’une langue étrangère est souvent la conséquence
Rennes Atalante.
d’expériences fâcheuses, comme l’impossibilité de commuCertes, on peut considérer que les groupes structurés ont niquer efficacement sur un salon, ou de présenter une plaquette
des équipes internationales, ou que les petites entités du sec- d’entreprise dans la langue d’un prospect non francophone,
DIANA NATURALS
Diffuser l’usage de l’anglais dans toute l’entreprise
Située à Antrain, Diana Naturals
produit des additifs destinés à l’alimentation humaine. Elle exerce son
activité à plus de 80 % à l’export, en
Europe et jusqu’en Chine. Si elle
emploie des salariés bilingues notamment dans ses services commerciaux,
“nous nous sommes aperçus que l’utilisation de l’anglais comme langue de
travail concernait une très grande partie de nos 400 salariés, commerciaux
mais aussi au laboratoire de R&D, aux
achats, à la production (qualité) et qu’il fallait améliorer la communication dans
cette langue”, explique Antoine Coutant,
le dirigeant. Diana Naturals a fait appel au
groupement d’employeurs Atout Pays de
38
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007
diens de participants. L’objectif est de
leur assurer une autonomie dans la
langue, mais aussi d’être capables de
s’entretenir de sujets plus larges avec
les clients, fournisseurs ou agents par
exemple lors d’un déjeuner d’affaires”
précise Penny Harrison, la professeur
qui assure les cours depuis septembre.
La pratique quotidienne de l’anglais
Penelope Harrison (à gauche)
permet aux salariés d’exercer leurs
dispense les cours d’anglais
nouveaux acquis mais l’enseignante
s’efforce aussi de “donner envie d’alRance pour organiser des cours d’anglais ler plus loin, en lisant la presse, en visionà l’intérieur de l’entreprise. “Nous tra- nant des films”. Avec une satisfaction
vaillons sur des documents d’entreprise manifeste : les stagiaires sont assidus et
(fiches produits, audit, préparation de réu- rendent tous leurs devoirs.
C.C.
nions…) en lien avec les besoins quoti-
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ou encore d’avoir essuyé un refus de paiement pour n’avoir pas
compris les spécifications d’une commande. Si les relais qui
accompagnent les premiers pas des entreprises à l’international font d’abord écran, un jour ou l’autre l’entreprise se retrouve
seule face à la barrière linguistique.
Ce qui impose d’abord de définir une stratégie à l’international et de prendre les moyens de la mettre en œuvre. “Quand
l’entreprise constate un besoin vraiment immédiat, c’est trop
tard, il lui aurait fallu mettre en place une stratégie langues et
anticiper. Admettre aussi que l’apprentissage d’une langue
demande un investissement à long terme”, insiste Patricia
Lynch, du CIEL à Brest qui reçoit environ 15 000 stagiaires chaque année. En dépit d’une demande croissante “d’entreprises
de toutes tailles et de tous secteurs, celles-ci intègrent encore
difficilement la formation en langues dans leurs priorités d’investissement, poursuit la CCI de Morlaix. Elles ont tendance
à croire qu’elles se débrouilleront toujours, sans compétence
linguistique”.
Formation et ouverture culturelle
Face à ce constat, les moyens déployés par les entreprises ne
semblent pas toujours en phase avec les enjeux. Groupe international, la Timac assure une formation systématique à tous les
membres du personnel. A raison d’une heure par semaine, les
deux professeurs d’anglais accueillent une soixantaine de salariés désireux de se former “soit par goût soit pour préparer une
évolution de carrière”, explique la responsable formation.
PME spécialisée dans l’extrusion de graines de lin pour l’alimentation à Combourtillé (35), Valorex met l’accent sur le facteur développement personnel. Depuis trois mois, des cours
sont proposés dans le cadre du Dif (droit individuel à la formation) “à tous les postes et tous les niveaux. Nous sommes en
lien régulier avec la Grande-Bretagne pour nos achats de
matière première et nous exportons partout dans le monde. La
diffusion de l’anglais n’a pas qu’un aspect utilitaire, c’est aussi
une ouverture culturelle”, estime Stéphane Deleau, le dirigeant, justifiant le co-investissement demandé aux salariés. Et
si l’anglais est la première étape d’une démarche à l’interna-
tional, “ensuite il faut considérer la connaissance de la culture
et de la langue du pays interlocuteur comme des facteurs clé
de réussite”. La connaissance de la langue ne doit donc pas
être l’obstacle à la découverte d’un marché qui pourrait s’avérer porteur. Dès lors qu’une relation s’installe, l’entreprise
devrait y trouver la motivation nécessaire pour acquérir de véritables compétences linguistiques.
■ Clotilde Chéron
SIEPEL IMPLANTÉE À LA TRINITÉ-SUR-MER (56)
Être crédible
sur les marchés mondiaux
PRATIQUES
BAT BE 178 - Partie 2
“Maintenant, la plupart de nos collaborateurs maîtrisent parfaitement l’anglais”, déclare Christophe Cordès, le
dirigeant de Siepel, fabricant d’équipements de tests des
produits de l’électronique. L’entreprise emploie 50 personnes
pour un chiffre d’affaires de plus de 5 millions d'euros. Depuis
1992, elle s’intéresse aux marchés mondiaux et exporte désormais la moitié de sa production. “Depuis 2003, tous nos
documents internes sont en anglais. Nous
savions que le niveau d’anglais, la langue de Christophe Cordes
travail, était insuffisant et nous avons décidé
d’être ambitieux. Une quinzaine de personnes se sont engagées dans un programme
de formation pour atteindre un niveau qui
leur permet d’être crédible face à leurs
interlocuteurs”. Soit un score de 900 points
TOEIC1 pour les commerciaux et de 800
pour les techniciens. Les salariés suivent les
cours sur leur temps personnel : “ce n’est
ni un jeu ni un sport, mais une démarche
personnelle que nous encourageons en proposant des dispositifs adaptés”.
1
Test d'anglais pour une communication internationale
VIA LE DIF, AUTOCRUISE FORME SES SALARIÉS
À L'ANGLAIS
Parler anglais avec le patron
Filiale d’un groupe américain, l’équipementier
automobile Autocruise emploie 36 salariés à Plouzané (29).
Il exporte la totalité de sa production de radars de régulation
de vitesse en Grande-Bretagne et en Allemagne, “ce qui
implique de se sentir à l’aise notamment dans les relations
quotidiennes avec notre patron anglais, souligne Stéphane
Madec, responsable RH. Nous avons saisi en 2005 l’opportunité offerte par le Dif (droit individuel à la formation) pour
proposer des cours à l’ensemble du personnel”. Si les cours
sont financés par l’entreprise, les vingt salariés concernés
les suivent sur leur temps personnel et sont rémunérés à
hauteur de 50 %. Cette logique de co-investissement va
maintenant s’étendre à l’allemand pour quelques volontaires.
39
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007
BAT BE 178 - Partie 2
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Page 40
Juridique
LA VALORISATION DES ACTIFS IMMATÉRIELS
PRATIQUES
Une occasion de revalorisation de l'entreprise
La valeur des entreprises est souvent fondée seulement
sur les actifs corporels (machines, immobilier, etc.).
Or, 75 à 90 % de la valeur des entreprises cotées
sont constitués par des actifs incorporels
(marques, brevets, logiciels, …).
La majorité des PME n’a pas détecté ces valeurs (parfois
de véritables pépites cachées) permettant de mieux vendre
l’entreprise ou encore d'obtenir plus aisément des prêts…
On peut prendre comme exemple le logiciel. On procède
d’abord à un audit, pour ensuite procéder à la valorisation.
L’audit préalable vérifie si l'entreprise est bien propriétaire de
ces actifs. Il implique parfois de vaincre des idées toutes faites. Beaucoup pensent par exemple qu’aucune difficulté
n’existe à propos du logiciel : l’entreprise en est propriétaire,
puisque le code de la propriété intellectuelle (article L 113-9)
pose que le logiciel développé par le salarié appartient à l’entreprise. Pourtant, il existe de nombreuses situations où ce texte
ne peut s’appliquer (logiciel développé par un stagiaire ou
par un développeur indépendant, ou par un gérant de SARL).
Même si le logiciel appartient à l’entreprise, il faut vérifier qu’il
ne constitue pas une contrefaçon. Enfin, un logiciel doit être
original pour être protégé juridiquement. La pratique montre
que de nombreuses entreprises estiment être propriétaires
de leur logiciel (ou de leur base de données, ou de leurs marques…), mais ces actifs ne leur appartiennent qu’en apparence.
Après la vérification de la propriété des droits, peut commencer le travail d’analyse de valeur.
La valorisation se décompose en deux parties : une première
d’estimation et une seconde d’ordre juridique et comptable permettant de faire apparaître cette valeur au bilan de l’entreprise.
Dans l’étape d’estimation, il n’existe pas une méthode unique
pour évaluer l’actif incorporel. Trois grandes approches sont
combinées en fonction de la situation : l’approche par les
coûts, par les revenus et enfin par le marché. Globalement, pour
un actif immatériel en début d’exploitation, l’expert utilisera plutôt une méthode par les coûts qui donne souvent une valeur
“plancher”. Lorsque la phase d’exploitation commence, les
approches par les revenus seront plus adaptées. Enfin, l’approche par le marché est utilisée quand il existe un historique,
des comparaisons et/ou un business plan réaliste. Pour chaque approche, de nombreuses méthodes existent ; il faut retenir les plus pertinentes en fonction du cas concerné et en
utilisant surtout les variantes les plus adaptées. A ce stade, c’est
l’expérience qui permet de choisir les bons agrégats.
L’estimation finale est réalisée à partir de la moyenne des 2 ou
3 méthodes qui dégagent un résultat (dans une fourchette cohérente) qui conduit le plus souvent à une valorisation significative de l’actif incorporel. Il convient ensuite de valider si les
capitaux propres de l’entreprise peuvent être majorés de la plusvalue calculée sur l’actif incorporel. Depuis l’application en 2005
d’un nouveau règlement comptable, certaines opérations de
restructuration peuvent encore s’effectuer à la valeur réelle et
ainsi permettre la revalorisation au bilan. Quelques opérations
d’apports bien précises le permettent mais donnent lieu à
une imposition coûteuse, sauf à bénéficier de déficits fiscaux.
Quelques niches permettent cependant la revalorisation sans
fiscalité (fusion de sociétés indépendantes détenues en direct
par le même associé, ou fusion de sociétés du même groupe
lorsque l’actif net comptable est insuffisant pour permettre la
libération du capital).
Plus simplement, il est aussi possible de faire mention dans l’annexe au bilan de la plus-value potentielle, cette information étant
certifiée par le Commissaire aux Comptes.
En conclusion, il faut vérifier la propriété du droit, et faire valider
les chiffres par des spécialistes. La méthode permet de se garantir contre toutes difficultés notamment fiscales ou pénales, tout
en augmentant parfois fortement la valeur de l'entreprise.
Bernard LAMON,
avocat spécialiste en droit de l’informatique
et des télécommunications
Jean-Luc HEBERT,
expert-comptable et commissaire aux comptes.
40
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007
Ben
d’H
dire
BAT BE 178 - Partie 2
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12:58
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Formation - emploi
UNE FORMATION HYGIÈNE POUR LES PROFESSIONNELS DE L’HÔTELLERIE RESTAURATION
L’Union Européenne ne badine
pas avec la sécurité alimentaire des
consommateurs. Repris dans la Food
Law, le “paquet hygiène”, dans sa nouvelle version, est entré en application en
janvier 2006. Pour aider les professionnels à répondre à cette nouvelle “obligation de résultat”, la CCI des Côtes
d’Armor propose aux hôteliers restaurateurs une formation de deux jours portant à la fois sur l’hygiène et la sécurité
(guide des bonnes pratiques) et les points
clés à respecter : personnel, nettoyage et
désinfection, maîtrise de la chaîne du
froid, rangement rationnel des denrées,
gestion des déchets, organisation du travail (démarche HACCP), avec notamment
les règles concernant la cuisson et le
refroidissement, la congélation décongélation, le conditionnement sous vide.
Benoît Cabanis, président
d’Hélys et Caroline Thieffry,
directrice
Cette formation est assurée par Jérôme
Garry, de l’Ecole supérieure de microbiologie et de sécurité alimentaire à Brest.
Chaque année, deux sessions sont organisées et accueillent environ vingt participants. Les frais de formation sont pris
en charge par le fonds d’assurance
formation de la profession, le FAFIH. “Les
professionnels
sont
surpris
d’entrer en conflit avec l’administration
lors des contrôles, alors qu’ils croient
respecter en tous points leurs obligations. En ce sens, la proposition
de la CCI est une occasion complémentaire de relancer l’intérêt de tous nos
confrères pour la démarche HACCP”,
confirme Serge Lucas, vice-président du
syndicat hôtelier.
PRATIQUES
On ne badine avec la sécurité alimentaire
Clotilde Chéron
■ Opérationnel depuis plus favorable qu'au niveau national et 2006 s'est révélée
janvier 2007, le groupe- supérieure aux prévisions. Les cadres exerçant une fonction
ment d’employeurs Helys commerciale sont les plus recherchés sur le marché breton
s’adresse à toute entreprise,
quels que soient sa taille
et son secteur d’activités
(excepté l’agriculture et le
secteur de l’hôtellerie-restauration), située dans le bassin
d’emplois de Rennes. Dirigé
par Caroline Thieffry, Helys
entend répondre aux besoins
variés des entreprises en termes de compétences mais
surtout de durée de temps de
travail. Qu'il s'agisse d'une
ou de deux journées par
semaine ou de besoin récurrents de main d'œuvre, Helys offre
au chef d'entreprise la possibilité de recruter un salarié à temps
partagé. Depuis sa création, le groupement d'employeurs a
ainsi recruté une comptable mise à disposition dans 4 entreprises, 1 assistante accueil, 1 secrétaire, 1 gestionnaire paye, et
recrute actuellement 1 assistante RH pour 3 entreprises, 1
technicien informatique et 1 responsable marketing. Il œuvre
aussi afin de trouver des temps pleins pour des postes de
manutentionnaires, de chauffeurs livreurs…
Contact : 02 99 33 63 33
■ En Bretagne, 2007 s’annonce un cru exceptionnel en
matière de recrutement des cadres. En effet, selon l'Apec,
6 150 cadres seraient embauchés en région cette année soit
une hausse de 18 % par rapport à 2006. Cette perspective est
devant les informaticiens et la production industrielle-chantier : la part des embauches dans le volume total des recrutements serait respectivement de 25 %, 18 % et 17 %. Les
cadres confirmés semblent toujours les mieux placés pour
décrocher un emploi (44 % des recrutements), loin devant
les cadres débutants qui représentent 26 % du total des
recrutements. Depuis les années 2000, le volume de créations d'emplois cadres ne cesse de croître du fait de l'augmentation des départs en retraite. Entre les entrées et les
sorties, le solde net de création d'emploi s'est établi à 1 540
en 2006. En 2007, 19 % des sorties seront dus à des départs
en retraite soit 4 points de plus qu'en 2006.
Solutions du numéro 177
3
8
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2
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1
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PRATIQUES
La croissance est là
avec mes nouveaux locaux
35
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NANTES
02 40 35 05 48
• AMPERE - ZAC MOULIN NEUF
Porte d’Armor, proche périphérique
immeuble R + 2 : 1 350 m2
divisibles à partir de 337 m2,
locaux livrés aménagés, climatisés
Parkings couverts et extérieurs
Dispo. juin 2007. A LOUER
RENNES
02 99 79 33 34
YESSS !
56
LORIENT
02 97 37 35 35
• RENNES SUD
Locaux d’activités : 1 200 m2
Entrepôt isolé et chauffé, bardage
double peau – 2 quais. Bureaux,
terrain 11 000 m2. A LOUER
• LORIENT
Centre d’Affaires Monistrol
bureaux de 310 m2 divisibles,
belles prestations – grand parking.
A VENDRE / A LOUER
• RENNES SUD EST
Locaux d’activités : 2 160 m2
Belle surface d’entrepôt – accès
gros porteurs, Bureaux/show room
A LOUER
• PROCHE LORIENT – ZI :
plateau de 230 m2 - nombreux
bureaux – Parking. A LOUER
• PARC DU VIEUX MOULIN
Proche rocade nord “Porte de
Gesvre” - 2 immeubles indépendants 785 et 1 015 m2 divisibles
à partir de 200 m2 - livrés
aménagés, climatisés – Parkings
Dispo. mai 2007. A LOUER
• ORVAULT
600 m2 local d’activités, dont
150 m2 en show room – Idéal
clientèle professionnelle. A LOUER
CHOLET
02 40 35 05 48
14
CAEN
02 31 43 01 01
• ST JAMES (50) - AXE A 84
RENNES/CAEN
Immeuble récent - prestations
haut de gamme - Site clos sécurisé
bureaux 2 400 m2 - A VENDRE
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°178 • AVRIL 2007
• QUIMPER – AXE ROCADE
Bureaux d’exception 1 350 m2
divisibles, parking important
A LOUER
• QUIMPER
Emplacement n°1 - Local commercial 560 m2. A LOUER
53
LAVAL
02 99 79 72 15
• LAVAL, Z.I.
Bât. industriel 1 420 m2 sur beau
terrain entièrement bitumé.
Station de lavage et fosse
d’entretien. 2 portes sectionnelles
Terrain clos : 11 500 m2. A LOUER
ST BRIEUC
02 97 37 35 35
• SAINT BRIEUC
proche Centre Ville – immeuble
neuf de bureaux 3 000 m2
divisibles –
grand parking.
A VENDRE / A LOUER
• PORTES D'AVRANCHES (50)
Accès direct Axe A84 Rennes/Caen
Local
d'activités
8 640 m2
terrain clos 26 000 m2
Accès gros porteurs. A VENDRE
• PLERIN – ZONE DES LONGS
RÉAGES
Proche voie express, locaux d’activités neufs de 430 et 450 m2 avec
vitrine, prestations de qualité.
A VENDRE / A LOUER
• CHOLET
dans ZI - bât. chauffé et isolé
230 m2 sur terrain 2 300 m2
A VENDRE
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• MORLAIX - ST MARTIN DES
CHAMPS
Entrepôt 2 300 m2 environ,
4 quais niveleurs, terrain 11 000 m2
A VENDRE
22
• CHOLET
dans ZI, bât. chauffé et isolé
1 000 m2 dont 160 m2 de bureaux
sur terrain 3500 m2. A VENDRE
Blot immobilier d’Entreprise
est présent
sur tout le Grand Ouest :
• BREST – ROUTE DE CONQUET
Très beaux bureaux 200 m2 environ, rez de chaussée, beau parking
privatif. A LOUER
• PROCHE VANNES :
entrepôt isolé neuf de 760 m2 terrain de 2 000 m2. A LOUER
• NANTES EST
Prox. périphérique. Local d’activité
isolé et chauffé 600 m2 dont
150 m2 bureaux – Dispo. A LOUER
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BREST
02 98 33 70 77
• VANNES – PARC LANN :
local d’activités de 2 870 m2 divisible à partir de 260 m2 - grand
parking. A LOUER
• RENNES ZI OUEST
Prox. immédiate Axe Rennes/
Lorient. Locaux d’activités “Bruts
de Béton” 670 m2 - aménagements selon vos besoins. Parkings,
dispo. A LOUER
• ST HERBLAIN
1 000 m2 stockage – Hauteur 8 m
Accès à quai – Dispo. A LOUER
29
Rennes : 02 99 79 33 34 Brest : 02 98 33 70 77
Nantes : 02 40 35 05 48 Caen : 02 31 43 01 01
Lorient : 02 97 37 35 35
w w w. b l o t c o l l i e r s . c o m
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IMMEUBLES BUREAUX
AUTONOMES
• 205 - 237 m2
Rdc Immeuble neuf avec
15 parkings - RENNES OUEST
BUREAUX A LOUER
• 40 à 75 m2 - RENNES CENTRE
et périphérie, Libre rapidement
• 80 et 84 m2 - RENNES CENTRE
et périphérie pour prof. libérales
• 105 m2 - RENNES CENTRE
avec parkings - Libre de suite
• 162 m2 - remis à neuf
RENNES CENTRE
• 200 m2 - Rez de chaussée
NOYAL, face 4 voies
• 583 m2 sur 1 niveau, près
métro, Libre (2 lots possibles)
RENNES SUD
• 746 m2 - PACÉ
Immeuble autonome neuf.
Divisible - disponible
LOCAUX ACTIVITES
A LOUER
• 250 m2 - Bureau et atelier
dépôt isolé - chauffé
Libre - RENNES EST
• 1 650 m2 - dont 300 m2 de bureaux
Libre - RENNES OUEST
• 2 360 m2 - dont 400 m2
de bureaux face rocade
RENNES SUD EST
• 3 500 m2 - dont 680 m2
de bureaux
près centres commerciaux
RENNES NORD
Autres sites, nous consulter
1, Place Général Giraud (35000) RENNES
Tél. 02 23 42 42 42 - Fax 02 99 30 21 28
E. Mail : [email protected] - [email protected]
Constructeur de maisons
individuelles
Affaires à céder
Clientèle :
Particuliers
1. Entreprise générale
de bâtiment intervenant
dans les secteurs
de la maçonnerie (60 %),
la charpente (25 %),
la plomberie et le chauffage (15 %).
C.A. : 2 M€
Implantation :
Ouest - Zone résidentielle
Chiffres clés :
C.A. 2005 > 2.700 K€
Résultat Net 2005 > 140 K€
Effectif moyen : 12 personnes
Constructeur intégrant. Gros œuvre,
Menuiserie et Charpente.
Positionné haut de gamme dans
un secteur géographique
à forte augmentation d’habitat
et de construction de
résidences secondaires.
Motif de la cession :
Départ en retraite
Objet de la cession :
100 % des titres
(Grand Ouest)
Entreprise située dans les Pays de Loire
2. Cabinet d’architecture
et bureau d’études techniques
(Etudes et réalisations
du bâtiment)
C.A. : 2,5 M€ et RN > 10 %
PRATIQUES
S E L E C T I O N S
LOCAUX REZ DE CHAUSSÉE
RENNES ET PÉRIPHÉRIE
• Local commercial et bureaux
230 m2 - Vitrine
Libre rapidement
3. Transformation et charcuterie
de produits de la mer
(surgelés)
C.A. : 1,5 M€
Pour toute demande de renseignement, achat, cession
JTB ENTREPRISES :
RENNES
Félix JOLIVET
Le Quirinal • 16, mail Anne-Catherine
35000 Rennes
Tél 02 23 400 400 - Fax 02 23 400 403
E-mail : [email protected]
NANTES
Jacques THIÉBAUT
16, rue Marie-Anne du Boccage
44 000 Nantes
Tél 02 40 69 29 90 ou 06 11 88 75 24
E-mail : [email protected]
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