Le chagrin de mon personna me rendait malade
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Le chagrin de mon personna me rendait malade
10 MOVIES Mercredi 7 décembre 2016 metro AMY ADAMS EN ORBITE POUR LES OSCARS DANS LE MYSTÉRIEUX FILM DE SF ‘ARRIVAL’ (‘PREMIER CONTAC Le chagrin de mon personna me rendait malade VENISE La course aux Oscars est ouverte. Avec son rôle dans ‘Arrival’ (‘Premier Contact’), Amy Adams pourrait décrocher sa sixième nomination en onze ans. La concurrence s’annonce très rude – on peut encore s’attendre à beaucoup de belles choses dans les mois à venir – mais cette interprétation impressionnante d’Adams d’une linguiste endeuillée qui doit apprendre à communiquer avec des aliens peut difficilement être ignorée. Metro a rencontré l’actrice de 42 ans au Festival de Venise, où ce film de SF mystérieux était en compétition. ‘Arrival’ est un film unique et complexe. Quelle était votre première impression en lisant le scénario ? Avezvous tout de suite compris de quoi il s’agissait vraiment ? Amy Adams : « Plus ou moins. (rires) Mais je l’ai tout de suite relu une seconde fois. À la fin, il se passe en effet quelque chose qui place toute l’histoire sous un tout autre jour. Je voulais donc revivre toute l’histoire avec cette connaissancelà. Pour mieux comprendre surtout le parcours émotionnel de mon personnage Louise. L’aspect scientifique du film, c’est moins mon truc : on y joue avec le concept ‘temps’, mais si je réf léchis trop à ça, je commence à avoir mal à la tête. Ce qui explique pourquoi je suis actrice et non pas physicienne théoricienne.(rires) » Le film fait des bonds entre le présent, le passé et l’avenir. Était-ce difficile pour vous, en tant qu’actrice, de vous y retrouver sur le plateau ? « Heureusement, Denis (Villeneuve, le réalisateur, NDLR) m’a beaucoup aidé en la matière. Nous savions toujours exactement d’où nous venions «Je n’avais encore jamais travaillé si longtemps sur un rôle» et vers quoi nous allions. Mais à cause de ce jeu avec le temps, il était quand même particulièrement difficile de donner corps à mon personnage. Je n’avais encore jamais travaillé aussi longtemps sur un rôle. Ce que le public sait à propos communiquer avec des aliens qui rendent visite à notre Terre. Ils parlent le « Heptapod A » et écrivent en « Heptapod B ». Ces langues étaient-elles élaborées jusque dans les moindres déDans le film, vous apprenez à tails, comme le klingon dans de Louise, est en effet totalement différent de ce qu’elle vit, elle. Je devais donc imaginer un tout autre monde pour elle, dont le spectateur n’a pas conscience. » REVIEWS PATERSON ‘Star Trek’ et l’elvish dans ‘Le Seigneur des Anneaux’, par exemple ? « Oui ! Une équipe d’informaticiens programmeurs, de mathématiciens et d’artistes y a travaillé très dur pendant des mois. Le « Heptapod B » est THREE GENERATIONS A 63 ans, le dandy Jim Jarmusch n’a rien perdu de son f legme. Après ‘Broken Flowers’ ou ‘Only Lovers Left Alive’ le réalisateur signe un nouvel opus où il est question de binômes et de poésie : ‘Paterson’. C’est aussi le nom du personnage principal (joué par Adam Driver), et de la ville où il vit. Coïncidence ? Certainement pas. Paterson est une ville de poètes, et si Paterson passe ses journées à y conduire un bus, il cultive lui aussi son jardin secret poétique. Du lundi au dimanche, du café matinal à la Ph. Mary Cybulski promenade du soir, la caméra de Jarmusch suit les errances nonchalantes de son héros peu loquace, qui vit avec sa copine (Golshifteh Faharani) et leur chien. Il ramasse çà et là des petits détails faussement banals. Une discussion, un regard, un rêve fait la veille, une panne de moteur… L’histoire prend parfois des tournures déconcertantes (on ne comprend pas toujours le pourquoi de certaines scènes). Mais après tout, quoi de plus normal pour un cinéaste qui, toute sa vie, a filmé le marginal et le décalé avec une infinie tendresse ? Un doux conte urbain, sans prétention et plein de douceur. Bonus : pour les mordus de Jarmusch, une rétrospective lui est dédiée actuellement au cinéma Galeries à Bruxelles. (em) ■■■■■ Susan Sarandon, Naomi Watts, Elle Fanning : trois générations d’actrices douées pour un film singulier. A New York, Dolly (Sarandon), ex-hétéro qui s’est découverte lesbienne sur le tard, vit avec son amoureuse. Dans l’appartement vit aussi sa fille Maggie (Watts), une célibataire endurcie qui élève seule Ray (Fanning), sa fille. Enfin, son fils : depuis toujours, Ray sait qu’il est un garçon piégé dans un corps qui n’est pas le sien. Une réalité que Maggie et Dolly tentent d’accepter, mais malgré leur ouverture d’esprit, les tensions circulent. Car pour les mineurs comme Ray la procédure Ascot Elite de changement de sexe requiert l’accord des deux parents. Maggie, réticente, part donc à la recherche du père de son fils… La transsexualité, finement abordée (« ce n’est pas une maladie »), sert finalement de prétexte à ce film subtil pour aborder des sujets plus larges, comme l’identité et les rapports familiaux. Mais ne vous attendez pas à un drame plombant : au contraire, ‘Three Generations’ aborde les conf lits générationnels avec autant de complexité que de légèreté, et le rire n’est jamais loin des larmes. (em) ■■■■■