Athermys, premier réseau national de bureaux d`études
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Athermys, premier réseau national de bureaux d`études
Filières CO2 N°8_INTER 6/11/09 17:33 Page 22 Athermys, premier réseau national de bureaux d’études Face au durcissement des exigences thermiques réglementaires et à la volonté de privilégier le travail en équipe avec la maîtrise d’œuvre, un groupe de bureaux d’études thermiques indépendants a jugé opportun de former un GIE afin de capitaliser les savoirs, de s’appuyer sur une veille technique plus réactive et de proposer des choix techniques encore plus pertinents. CO2 est allé à la rencontre de son président. Ange Garcia, président du GIE 5Athermys 22 CO 2 / N° 8 \ Novembre 2009 l’ensemble du territoire national, un ensemble de services harmonisés, jouant sur la synergie des compétences de chacun au service de bâtiments performants à faibles consommations d’énergie. Une idée qui n’a fait que prendre de l’ampleur depuis, notamment avec les objectifs du Grenelle de l’environnement. 1 Maquette de la future plaquette du GIE Athermys CO2 : Quand et comment est né Athermys ? Ange Garcia : Athermys a été créé en 2001 à l’initiative d’un groupe de personnes, toutes dirigeantes de bureaux d’études spécialisés dans la thermique des bâtiments. Nous avions l’occasion de nous croiser dans les différentes instances ou associations dont nous faisions partie, mais nos rapports n’allaient guère plus loin. Aussi, au fur et à mesure que les affinités entre personnes se sont développées, certains d’entre nous ont éprouvé le besoin de travailler davantage ensemble pour améliorer notre image et mieux structurer notre profession, tout en préservant l’indépendance de chacun. Nous avions deux objectifs qui nous tenaient particulièrement à cœur. Premier objectif : structurer notre activité d’ingénieur conseil afin de proposer à nos clients, sur Deuxième objectif : parler d’une même voix avec les pouvoirs publics et les organisations en charge d’élaborer les futures réglementations et autres textes normatifs qui engagent toute la filière de l’acte de bâtir. Le meilleur moyen d’être partie prenante le plus en amont possible, et ainsi mieux appréhender concrètement sur le terrain notre rôle et nos missions, et de s’assurer d’une veille technologique et réglementaire devenue primordiale dans un contexte en perpétuelle évolution et dont le rythme ne va qu’en s’accélérant. Ainsi, au fil du temps, la thermique n’est plus que la colonne vertébrale de notre GIE. Grâce à la mutualisation des compétences de chacun, nous sommes désormais en mesure de faire partager à l’ensemble de nos clients les spécificités développées par certains de nos membres qui, pour des raisons historiques qui tiennent le plus souvent aux hommes et à leur propre parcours, sont devenus des spécialistes du HQE®, de l’acoustique, des outils infor- CO2 N°8_INTER 6/11/09 17:33 Page 23 matiques, des EnR, du tertiaire, de la sécurité incendie, mais également de la formation de la filière. CO2 : Pouvons-nous parler d’éthique ? A. G. : Athermys est un Groupement d’Intérêt Economique, une forme juridique assez rigoureuse dans la définition de son objet social et l’établissement de son règlement intérieur. Nous avons été amenés très rapidement à rédiger une charte déontologique en vue d’une harmonisation de nos services et de nos pratiques commerciales. C’est une des raisons pour lesquelles nous avons été parmi les premiers à militer pour la création de la norme NF “Études Thermiques” qui n’existait pas à l’époque et qui a vu le jour en 2007. À l’heure où la performance énergétique des bâtiments est au cœur des grands enjeux environnementaux et où la Réglementation Thermique ne cesse de se durcir, la certification NF Études Thermiques s’affirme comme une reconnaissance objective de la qualité des prestations délivrées, tant en ce qui concerne la forme (qualité des documents remis aux clients) que le fond (qualité des calculs et respects des règles qui la définissent) et nous encourageons bien évidemment tous nos membres à l’acquérir. C’est une véritable valeur ajoutée pour nos entreprises et un élément de différenciation fort qui ne peut que sécuriser nos clients qui sont globalement en manque de repères. CO2 : Où en est selon vous la relation architecte/bureau d’études alors que les projets se complexifient dans le neuf, mais également dans la rénovation ? A. G. : En France, on a trop souvent voulu opposer les uns aux autres, et souvent de façon un peu trop caricaturale avec d’un côté l’architecte, un homme uniquement préoccupé par le beau et le fonctionnel et de l’autre, le bureau d’études, un ingénieur enfermé dans la technique. Il faut dépasser cette vision qui malheureusement, il faut le reconnaître, existe toujours. La situation est très contrastée d’un secteur à l’autre. Sur le marché de la maison individuelle, architectes et bureaux d’études ont, notamment avec les constructeurs de maisons individuelles, appris à travailler ensemble au départ des projets, alors que cela est plus difficile dans le tertiaire et le collectif où nous intervenons bien souvent une fois que les choix initiaux, aujourd’hui fondamentaux (choix de l’énergie, conception bioclimatique, isolation thermique, acoustique, matériaux) ont déjà été arrêtés. L’architecte doit travailler avec l’ingénieur dès la phase de conception et ce dernier doit prendre conscience de sa responsabilité dans la définition des espaces et des volumes. La réponse ne peut pas être que technique, celle-ci n’étant en fait qu’un outil d’expression d’un besoin, d’une fonctionnalité, d’une attente. L’architecte et l’ingénieur sont pour moi complémentaires. Si l’on se réfère à la sensibilité chinoise, ils sont le yin et le yang de la construction durable. L’un a besoin de l’autre et réciproquement. Mais le réglementaire devrait, à mon sens, accélérer Extrait de la norme NF “Études Thermiques” L’application de la Réglementation Thermique en vigueur et de ses évolutions renforce le recours aux études thermiques des bâtiments, et notamment, des logements collectifs et des maisons individuelles, conférant un rôle déterminant aux bureaux d’études thermiques les réalisant. Optimiser les performances thermiques des bâtiments, prendre en compte les contraintes environnementales des projets, sans se départir d’un objectif de coûts maîtrisés, ce sont les attentes nourries de leur intervention. Pourtant, l’hétérogénéité des intervenants proposant des études thermiques, les dysfonctionnements observés et enfin, la disparité constatée dans les résultats obtenus, peuvent se traduire par une perte de confiance dans la profession, altérer l’intérêt suscité par les études thermiques et, par-là, compromettre le respect de la réglementation thermique et la réalisation des objectifs qu’elle vise. Il apparaît donc un besoin identifié de garantir, à brefs délais, aux maîtres d’ouvrage, aux constructeurs et à tous les acteurs professionnels de la filière, qualité et homogénéité des études et des services qui y sont associés. Dans ce contexte, les membres du GIE Athermy’s, constitué de 25 bureaux d’études thermiques intervenants sur l’ensemble du territoire et réalisant plus de 40 000 études par an, se sont tournés vers AFNOR afin d’initier une démarche de normalisation visant le contenu et la qualité de la prestation fournie, ainsi que la qualité formelle des études thermiques portant sur les logements collectifs et individuels. N° 8 / Novembre 2009 \ CO 2 23 Filières CO2 N°8_INTER 6/11/09 17:33 Page 24 ce rapprochement et impliquer plus étroitement le bureau d’études lors de la phase conception. L’étude de faisabilité des solutions d’approvisionnement en énergie est un bon exemple. En effet, il s’agit là typiquement d’une mission qu’il convient de mener avant la demande de permis de construire ; et les maîtres d’ouvrage vont à mon sens très vite comprendre l’intérêt qu’ils ont à rapprocher au plus tôt maîtrise d’œuvre et bureau d’études pour disposer d’informations techniques et économiques permettant de choisir la source d’énergie la mieux appropriée, réduire les émissions de gaz à effet de serre dans un cadre financier maîtrisé et suivre une politique d’économie d’énergie tout au long de la conception, de la construction et de l’exploitation de leur bâtiment. CO2 : Au-delà de la relation architecte/bureau d’études, beaucoup s’accordent à dire que le maillon faible pour atteindre le “facteur 4” est celui des entreprises et des artisans qui connaissent mal la thermique. Qu’en est-il exactement et comment entendez-vous jouer un rôle dans ce domaine ? A. G. : Pour répondre à votre question, n’oublions jamais que dans le marché du diffus il y a malheureusement, dans la plupart des cas, ni architecte ni bureau d’études, ce qui nous amène assez naturellement aux entreprises et aux artisans qui ont, dans ce cas, un réel pouvoir de prescription. Alors sont-ils prêts ? Objectivement je ne le crois pas et je crains même 24 CO 2 / N° 8 \ Novembre 2009 que l’échelle de temps entre la feuille de route que nous impose le Grenelle et la réalité du terrain ne soit pas la même. Il y a encore beaucoup à faire, notamment dans le domaine réglementaire. Par contre, j’observe de leur part un intérêt grandissant pour les questions qui touchent à la performance énergétique des bâtiments et aux notions d’approche et d’offre globale. Le dispositif de formation FEEBat est de ce point de vue quelque chose d’intéressant car il permet, aux détours de la sensibilisation sur les enjeux environnementaux et de la nécessité d’aborder la rénovation avec une vision globale du sujet, une remise à niveau indispensable de l’aspect réglementaire qui touche maintenant les travaux de rénovation. Notre GIE est du reste très impliqué dans ce mouvement indispensable d’acquisition de compétences des metteurs en œuvre. Je suis moi-même responsable pédagogique du contenu des formations (FEEBat et autres) dispensées par le département de formation de Promodul et je recrute également à plus de 60 % parmi nos membres les professionnels capables de transmettre leur savoir pour animer ces formations. C’est pour moi quelque chose de très important et qui donne du sens à Athermys. CO2 : Comment un particulier peut-il s’y retrouver et à qui faire confiance pour conduire à bien un projet de rénovation énergétique ? A. G. : Je peux très bien comprendre que la chose n’est pas aujourd’hui des plus aisée dans la mesure où cela est relativement nouveau et que chacun y va de ses propres messages, depuis l’industriel jusqu’aux installateurs, en passant par les pouvoirs publics et autres institutionnels. Conclusion de tout : “trop d’infos tuent l’info”, et je ne suis pas certain que le message principal soit véritablement audible, et je le déplore. Mais pour répondre plus directement à votre question, je com- Le GIE Athermys en chiffres • 25 Bureaux d’Études répartis sur l’ensemble du territoire • Athermys traite annuellement en neuf : - plus de 42 000 maisons individuelles dont 70 % obtiennent un label de performance énergétique HPE ou THPE, - plus de 32 000 immeubles collectifs dont 60 % obtiennent un label de performance énergétique HPE ou THPE, - plus de 400 bâtiments tertiaires essentiellement dans les secteurs des bureaux de l’enseignement et de la santé. • Sur le marché de l’existant : - 1 500 maisons, - 3 000 logements, - 200 bâtiments tertiaires. Pour en savoir plus : www.athermys.fr CO2 N°8_INTER 6/11/09 17:33 Page 25 mencerais par balayer devant notre porte. Au sein de notre GIE, la quasi-totalité de nos membres travaillent pour les Et j’en arrive à la deuxième partie de votre question. Le bon professionnel, de quelque origine qu’il soit, est avant tout L’approche globale, c’est cela le message principal que doit retenir le particulier. professionnels du bâtiment et pour les particuliers, dès lors qu’il s’agit de projets d’une certaine envergure et le plus souvent dans le neuf. Cette clientèle est encore marginale et le secteur de la rénovation ne fait que s’ouvrir à nous. Nous avons un véritable savoir-faire, à nous désormais de le faire savoir. C’est ce que nous allons faire dans les prochains mois, de manière collective (nous sommes en train de finaliser une plaquette de présentation de notre GIE), mais aussi individuelle dans la mesure où la proximité est un élément indispensable. L’Éco-Prêt à taux zéro va du reste considérablement nous aider dans cette quête de nouveaux clients. En effet, dans sa version “travaux d’amélioration de la performance énergétique globale”, les travaux doivent s’inscrire dans le cadre d’une étude thermique avec une obligation de résultats. Nous avons donc un rôle évident à jouer, mais l’Éco-Prêt à taux zéro peut également s’obtenir sans étude thermique, à partir de bouquets de travaux. Et c’est plutôt une bonne chose tant le marché est important. Dans ce cadre, je suis persuadé qu’il y a de la place pour tout le monde, sous réserve que ce “tout le monde” soit un bon professionnel. gie par un système beaucoup plus performant, mais qui ne s’intéresse pas à vos radiateurs ou à la qualité de l’enveloppe de votre maison ne fait pas bien son métier. L’approche globale, c’est cela le message principal que doit retenir le particulier. une personne qui ne vient pas pour vous vendre une solution, mais pour améliorer votre confort avec une vision globale et qui consacrera du temps pour rechercher les meilleures solutions en fonction de vos priorités et de vos moyens. Pour illustrer mon propos, je dirais Enfin je suis persuadé que des passerelles vont s’instaurer entre les bureaux d’études et les professionnels de terrain parce que les acteurs, particuliers, banquiers, assureurs vont de plus en plus vouloir des garanties de résultats. C’est inévitable et ce sera une très bonne chose, car chacun sera que quelqu’un qui vient uniquement vous installer des fenêtres plus performantes en termes d’isolation sans vous parler de ventilation n’est pas un bon professionnel. De même, celui qui vient remplacer votre vieille chaudière gourmande en éner- dans son cœur de métier et apportera sa contribution pour optimiser les solutions qui iront réellement dans le sens du confort et de la réduction des consommations énergétiques et des rejets de gaz à effet de serre. N° 8 / Novembre 2009 \ CO 2 25