Athermys, premier réseau national de bureaux d`études

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Athermys, premier réseau national de bureaux d`études
Filières
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Athermys,
premier réseau national
de bureaux d’études
Face au durcissement
des exigences thermiques
réglementaires et
à la volonté de privilégier
le travail en équipe
avec la maîtrise d’œuvre,
un groupe de bureaux
d’études thermiques
indépendants a jugé
opportun de former
un GIE afin de capitaliser
les savoirs, de s’appuyer
sur une veille technique
plus réactive et de proposer
des choix techniques
encore plus pertinents.
CO2 est allé à la rencontre
de son président.
Ange Garcia,
président du GIE
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l’ensemble du territoire national,
un ensemble de services harmonisés, jouant sur la synergie des
compétences de chacun au service de bâtiments performants
à faibles consommations d’énergie. Une idée qui n’a fait que
prendre de l’ampleur depuis,
notamment avec les objectifs
du Grenelle de l’environnement.
1 Maquette de la future plaquette
du GIE Athermys
CO2 : Quand et comment
est né Athermys ?
Ange Garcia : Athermys a été
créé en 2001 à l’initiative d’un
groupe de personnes, toutes
dirigeantes de bureaux d’études
spécialisés dans la thermique
des bâtiments. Nous avions
l’occasion de nous croiser dans
les différentes instances ou
associations dont nous faisions
partie, mais nos rapports n’allaient guère plus loin. Aussi,
au fur et à mesure que les affinités entre personnes se sont
développées, certains d’entre
nous ont éprouvé le besoin de
travailler davantage ensemble
pour améliorer notre image et
mieux structurer notre profession, tout en préservant l’indépendance de chacun. Nous avions
deux objectifs qui nous tenaient
particulièrement à cœur. Premier objectif : structurer notre
activité d’ingénieur conseil afin
de proposer à nos clients, sur
Deuxième objectif : parler d’une
même voix avec les pouvoirs
publics et les organisations en
charge d’élaborer les futures
réglementations et autres textes
normatifs qui engagent toute
la filière de l’acte de bâtir. Le
meilleur moyen d’être partie
prenante le plus en amont possible, et ainsi mieux appréhender concrètement sur le terrain
notre rôle et nos missions, et de
s’assurer d’une veille technologique et réglementaire devenue
primordiale dans un contexte
en perpétuelle évolution et dont
le rythme ne va qu’en s’accélérant.
Ainsi, au fil du temps, la thermique n’est plus que la colonne
vertébrale de notre GIE. Grâce
à la mutualisation des compétences de chacun, nous sommes
désormais en mesure de faire
partager à l’ensemble de nos
clients les spécificités développées par certains de nos
membres qui, pour des raisons
historiques qui tiennent le plus
souvent aux hommes et à leur
propre parcours, sont devenus
des spécialistes du HQE®, de
l’acoustique, des outils infor-
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matiques, des EnR, du tertiaire,
de la sécurité incendie, mais
également de la formation de
la filière.
CO2 : Pouvons-nous parler
d’éthique ?
A. G. : Athermys est un Groupement d’Intérêt Economique,
une forme juridique assez
rigoureuse dans la définition
de son objet social et l’établissement de son règlement
intérieur.
Nous avons été amenés très
rapidement à rédiger une charte déontologique en vue d’une
harmonisation de nos services
et de nos pratiques commerciales. C’est une des raisons
pour lesquelles nous avons
été parmi les premiers à militer
pour la création de la norme NF
“Études Thermiques” qui n’existait pas à l’époque et qui a vu
le jour en 2007. À l’heure où
la performance énergétique des
bâtiments est au cœur des grands
enjeux environnementaux et où
la Réglementation Thermique
ne cesse de se durcir, la certification NF Études Thermiques
s’affirme comme une reconnaissance objective de la qualité
des prestations délivrées, tant
en ce qui concerne la forme
(qualité des documents remis
aux clients) que le fond (qualité
des calculs et respects des
règles qui la définissent) et nous
encourageons bien évidemment
tous nos membres à l’acquérir.
C’est une véritable valeur ajoutée pour nos entreprises et
un élément de différenciation
fort qui ne peut que sécuriser
nos clients qui sont globalement en manque de repères.
CO2 : Où en est selon vous
la relation architecte/bureau
d’études alors que les projets
se complexifient dans le neuf,
mais également dans
la rénovation ?
A. G. : En France, on a trop
souvent voulu opposer les uns
aux autres, et souvent de façon
un peu trop caricaturale avec
d’un côté l’architecte, un homme uniquement préoccupé par
le beau et le fonctionnel et
de l’autre, le bureau d’études,
un ingénieur enfermé dans la
technique. Il faut dépasser cette
vision qui malheureusement,
il faut le reconnaître, existe
toujours. La situation est très
contrastée d’un secteur à l’autre.
Sur le marché de la maison individuelle, architectes et bureaux
d’études ont, notamment avec
les constructeurs de maisons
individuelles, appris à travailler
ensemble au départ des projets,
alors que cela est plus difficile
dans le tertiaire et le collectif où
nous intervenons bien souvent
une fois que les choix initiaux,
aujourd’hui fondamentaux (choix
de l’énergie, conception bioclimatique, isolation thermique,
acoustique, matériaux) ont déjà
été arrêtés. L’architecte doit
travailler avec l’ingénieur dès
la phase de conception et ce
dernier doit prendre conscience
de sa responsabilité dans la
définition des espaces et des
volumes. La réponse ne peut
pas être que technique, celle-ci
n’étant en fait qu’un outil d’expression d’un besoin, d’une
fonctionnalité, d’une attente.
L’architecte et l’ingénieur sont
pour moi complémentaires. Si
l’on se réfère à la sensibilité
chinoise, ils sont le yin et le
yang de la construction durable.
L’un a besoin de l’autre et réciproquement. Mais le réglementaire
devrait, à mon sens, accélérer
Extrait de la norme NF “Études Thermiques”
L’application de la Réglementation Thermique en vigueur et de ses évolutions renforce le recours
aux études thermiques des bâtiments, et notamment, des logements collectifs et des maisons
individuelles, conférant un rôle déterminant aux bureaux d’études thermiques les réalisant.
Optimiser les performances thermiques des bâtiments, prendre en compte les contraintes
environnementales des projets, sans se départir d’un objectif de coûts maîtrisés, ce sont
les attentes nourries de leur intervention.
Pourtant, l’hétérogénéité des intervenants proposant des études thermiques, les dysfonctionnements
observés et enfin, la disparité constatée dans les résultats obtenus, peuvent se traduire
par une perte de confiance dans la profession, altérer l’intérêt suscité par les études thermiques et,
par-là, compromettre le respect de la réglementation thermique et la réalisation des objectifs
qu’elle vise.
Il apparaît donc un besoin identifié de garantir, à brefs délais, aux maîtres d’ouvrage,
aux constructeurs et à tous les acteurs professionnels de la filière, qualité et homogénéité
des études et des services qui y sont associés.
Dans ce contexte, les membres du GIE Athermy’s, constitué de 25 bureaux d’études thermiques
intervenants sur l’ensemble du territoire et réalisant plus de 40 000 études par an, se sont
tournés vers AFNOR afin d’initier une démarche de normalisation visant le contenu et la qualité
de la prestation fournie, ainsi que la qualité formelle des études thermiques portant sur
les logements collectifs et individuels.
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ce rapprochement et impliquer
plus étroitement le bureau
d’études lors de la phase conception. L’étude de faisabilité
des solutions d’approvisionnement en énergie est un bon
exemple. En effet, il s’agit là
typiquement d’une mission qu’il
convient de mener avant la
demande de permis de construire ; et les maîtres d’ouvrage
vont à mon sens très vite comprendre l’intérêt qu’ils ont à
rapprocher au plus tôt maîtrise
d’œuvre et bureau d’études
pour disposer d’informations
techniques et économiques permettant de choisir la source
d’énergie la mieux appropriée,
réduire les émissions de gaz
à effet de serre dans un cadre
financier maîtrisé et suivre une
politique d’économie d’énergie
tout au long de la conception,
de la construction et de l’exploitation de leur bâtiment.
CO2 : Au-delà de la relation
architecte/bureau d’études,
beaucoup s’accordent à dire
que le maillon faible
pour atteindre le “facteur 4”
est celui des entreprises
et des artisans qui connaissent
mal la thermique. Qu’en est-il
exactement et comment
entendez-vous jouer un rôle
dans ce domaine ?
A. G. : Pour répondre à votre
question, n’oublions jamais que
dans le marché du diffus il y a
malheureusement, dans la plupart des cas, ni architecte ni
bureau d’études, ce qui nous
amène assez naturellement aux
entreprises et aux artisans qui
ont, dans ce cas, un réel pouvoir
de prescription. Alors sont-ils
prêts ? Objectivement je ne le
crois pas et je crains même
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que l’échelle de temps entre
la feuille de route que nous
impose le Grenelle et la réalité
du terrain ne soit pas la même.
Il y a encore beaucoup à faire,
notamment dans le domaine
réglementaire.
Par contre, j’observe de leur
part un intérêt grandissant pour
les questions qui touchent à la
performance énergétique des
bâtiments et aux notions d’approche et d’offre globale. Le
dispositif de formation FEEBat
est de ce point de vue quelque
chose d’intéressant car il permet,
aux détours de la sensibilisation
sur les enjeux environnementaux et de la nécessité d’aborder
la rénovation avec une vision
globale du sujet, une remise à
niveau indispensable de l’aspect
réglementaire qui touche maintenant les travaux de rénovation.
Notre GIE est du reste très
impliqué dans ce mouvement
indispensable d’acquisition de
compétences des metteurs en
œuvre. Je suis moi-même responsable pédagogique du contenu des formations (FEEBat
et autres) dispensées par le
département de formation de
Promodul et je recrute également à plus de 60 % parmi
nos membres les professionnels capables de transmettre
leur savoir pour animer ces
formations. C’est pour moi quelque chose de très important et
qui donne du sens à Athermys.
CO2 : Comment un particulier
peut-il s’y retrouver et à qui
faire confiance pour conduire
à bien un projet de rénovation
énergétique ?
A. G. : Je peux très bien comprendre que la chose n’est
pas aujourd’hui des plus aisée
dans la mesure où cela est relativement nouveau et que chacun
y va de ses propres messages,
depuis l’industriel jusqu’aux
installateurs, en passant par
les pouvoirs publics et autres
institutionnels. Conclusion de
tout : “trop d’infos tuent l’info”,
et je ne suis pas certain que
le message principal soit véritablement audible, et je le
déplore.
Mais pour répondre plus directement à votre question, je com-
Le GIE Athermys en chiffres
• 25 Bureaux d’Études répartis sur l’ensemble du territoire
• Athermys traite annuellement en neuf :
- plus de 42 000 maisons individuelles dont 70 % obtiennent un label
de performance énergétique HPE ou THPE,
- plus de 32 000 immeubles collectifs dont 60 % obtiennent un label
de performance énergétique HPE ou THPE,
- plus de 400 bâtiments tertiaires essentiellement dans les secteurs
des bureaux de l’enseignement et de la santé.
• Sur le marché de l’existant :
- 1 500 maisons,
- 3 000 logements,
- 200 bâtiments tertiaires.
Pour en savoir plus : www.athermys.fr
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mencerais par balayer devant
notre porte. Au sein de notre
GIE, la quasi-totalité de nos
membres travaillent pour les
Et j’en arrive à la deuxième
partie de votre question. Le bon
professionnel, de quelque origine qu’il soit, est avant tout
L’approche globale, c’est cela le message
principal que doit retenir le particulier.
professionnels du bâtiment et
pour les particuliers, dès lors
qu’il s’agit de projets d’une
certaine envergure et le plus
souvent dans le neuf. Cette
clientèle est encore marginale
et le secteur de la rénovation ne
fait que s’ouvrir à nous. Nous
avons un véritable savoir-faire,
à nous désormais de le faire
savoir. C’est ce que nous allons
faire dans les prochains mois,
de manière collective (nous
sommes en train de finaliser
une plaquette de présentation
de notre GIE), mais aussi individuelle dans la mesure où la
proximité est un élément indispensable. L’Éco-Prêt à taux zéro
va du reste considérablement
nous aider dans cette quête
de nouveaux clients. En effet,
dans sa version “travaux d’amélioration de la performance énergétique globale”, les travaux
doivent s’inscrire dans le cadre
d’une étude thermique avec une
obligation de résultats. Nous
avons donc un rôle évident
à jouer, mais l’Éco-Prêt à taux
zéro peut également s’obtenir
sans étude thermique, à partir
de bouquets de travaux. Et c’est
plutôt une bonne chose tant
le marché est important. Dans
ce cadre, je suis persuadé
qu’il y a de la place pour tout
le monde, sous réserve que
ce “tout le monde” soit un bon
professionnel.
gie par un système beaucoup
plus performant, mais qui ne
s’intéresse pas à vos radiateurs
ou à la qualité de l’enveloppe
de votre maison ne fait pas bien
son métier. L’approche globale,
c’est cela le message principal
que doit retenir le particulier.
une personne qui ne vient pas
pour vous vendre une solution,
mais pour améliorer votre confort avec une vision globale
et qui consacrera du temps
pour rechercher les meilleures
solutions en fonction de vos
priorités et de vos moyens. Pour
illustrer mon propos, je dirais
Enfin je suis persuadé que
des passerelles vont s’instaurer
entre les bureaux d’études et
les professionnels de terrain
parce que les acteurs, particuliers, banquiers, assureurs
vont de plus en plus vouloir des
garanties de résultats. C’est
inévitable et ce sera une très
bonne chose, car chacun sera
que quelqu’un qui vient uniquement vous installer des fenêtres
plus performantes en termes
d’isolation sans vous parler de
ventilation n’est pas un bon
professionnel. De même, celui
qui vient remplacer votre vieille
chaudière gourmande en éner-
dans son cœur de métier
et apportera sa contribution
pour optimiser les solutions qui
iront réellement dans le sens
du confort et de la réduction des
consommations énergétiques
et des rejets de gaz à effet
de serre.
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