Les pères fondateurs du logement social

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Les pères fondateurs du logement social
Les pères fondateurs du logement social
Jules Siegfried (1837-1922) :
un philanthrope passionné
par le logement social
Alexandre Ribot (1842-1923) :
édile et praticien à la fois
NÉ À MULHOUSE LE 12 FÉVRIER 1837, il s'établit au
Havre comme négociant en coton en 1862.
Élu conseiller municipal en 1870, ce protestant
fonde dans sa ville du Havre le premier bureau
d'hygiène de France après avoir créé une société
construisant des pavillons en accession
à la propriété. Député républicain à partir de 1885,
son militantisme le porte au poste de ministre
du Commerce et de l’Industrie de 1892 à 1893.
pilier du Parti Républicain conservateur est ministre
des Finances en août 1914 et président du Conseil
en 1917. C'est aussi un écrivain consacré, puisqu’il
est reçu à l'Académie française en 1906. Partisan
de l'accession à la propriété pour tous les salariés,
il obtient la création des Caisses de crédit immobilier pour favoriser l'accession à “la petite
propriété” ; cette loi de 1908 est un complément
à la loi Siegfried de 1894.
ON LUI DOIT LA LOI DE 1894 qui porte son nom
FAVORABLE À LA DÉCENTRALISATION ADMINISTRATIVE,
AVOCAT, MAGISTRAT, PUIS DÉPUTÉ à partir de 1878, ce
et qu'il a préparée avec le magistrat Georges
Picot, ainsi que la loi de 1919 sur les plans
d'aménagement et d'extension des villes.
La loi de 1894 prévoit la possibilité de prêter des
fonds aux Habitations à bon marché (HBM).
SOUTENU PAR SON ÉPOUSE qui lutte, elle, pour le
vote des femmes, Jules Siegfried incarne le type
républicain du militant social au début du XXe siècle.
Il est le père du sociologue André Siegfried.
cet esprit moderne préside en 1899 la seule commission
parlementaire de réforme de l'enseignement secondaire
jamais réunie en France.
CET HOMME AUX MULTIPLES FACETTES se fait un
honneur de mettre en pratique sa propre loi.
Il est l’un des trois fondateurs de la première Société
de crédit immobilier, constituée le 24 octobre 1908
à Arras. Elle a pour objet de consentir des prêts
hypothécaires aux emprunteurs remplissant les conditions prévues par la loi du 10 avril 1908. L’action de
cette société va se limiter au Pas-de-Calais.
Un mois plus tard, Jules Siegfried crée la Société
havraise de crédit immobilier.
Laurent-Marie Bonnevay (1870-1957) :
avocat, promoteur de la loi de 1912.
Paul Strauss (1852-1943) :
un militant laïc préoccupé
par l’hygiénisme
Laurent-Marie Bonnevay (1870-1957) :
un promoteur de l’initiative publique
dans le domaine social
NÉ LÉ 23 SEPTEMBRE 1852 À RONCHAMP en Haute-Saône,
AVOCAT AU BARREAU DE LYON EN 1891, il publie en
ce journaliste est conseiller municipal de Paris de
1883 à 1897, puis sénateur radical socialiste
de la Seine et ministre de l'Hygiène, de l’Assistance
et de la Prévoyance sociales du 15 janvier 1922 au
28 mars 1924. Il incarne le militantisme laïc dans tous
les domaines de la protection de la mère et de l'enfant.
1896 un ouvrage dénonçant la situation des
ouvrières à domicile. Élu au conseil municipal de
Lyon en 1900, il est élu député du Rhône en 1902
et le restera jusqu'au terme du mandat de l'assemblée
élue en 1936. Ce philanthrope, fondateur de sociétés
de secours mutuels, figure parmi les radicaux qui
voient d’un bon œil l'intervention de l'État dans
certains secteurs.
EN 1902, IL FONDE LA "LIGUE CONTRE LA MORTALITÉ
INFANTILE" et il est à l'origine de nombreuses lois
sociales : 1905, assistance aux vieillards infirmes ;
1906, complément à la loi Siegfried qui permet aux
communes d'intervenir dans le logement social —
les comités de patronage des HBM deviennent
obligatoires dans chaque département ; 1913,
repos des femmes en couches. Créateur en 1924 du
premier Centre français d'études et de recherches sur
le cancer, ses préoccupations de "défense sanitaire"
annoncent celles d’Henri Sellier.
Promoteur de la loi de 1912 sur les offices publics
d’HBM en tant que rapporteur de la Commission
d’assurance et de prévoyance sociale de la Chambre
des Députés – loi qui autorise la création par les
collectivités locales d’offices publics communaux
et départementaux d’Habitations à Bon Marché
(HBM) –, il est un de ces républicains radicaux qui
ont pris conscience de l'insuffisance de l'initiative
privée dans la politique sociale.
Henri Sellier (1883-1943) :
le père des cités-jardins
FILS D'UN CONTREMAÎTRE DE L'ARSENAL DE BOURGES,
il entre à l'École des Hautes Études commerciales (HEC).
Militant socialiste dès son plus jeune âge,
il est élu conseiller général du canton de Puteaux en
1910. Figure marquante de l'urbanisme français,
il fonde en 1919, avec Marcel Poëte, l'École des
Hautes Études Urbaines (EHEU) qui devient l'Institut
d'Urbanisme de l'Université de Paris en 1924. Toute
sa vie, le problème du logement populaire et des
populations défavorisées va être sa préoccupation
principale. Il tentera de le résoudre d’abord à
Suresnes, dont il est élu maire en 1919.
EN 1921, IL PUBLIE SON LIVRE RÉFÉRENCE : “la crise
du logement et l'intervention publique en matière
d'habitat populaire”. Administrateur en 1916, puis
président de l’Office départemental des Habitations
à bon marché de la Seine, son œuvre va rester dans
l'histoire avec la création des cités-jardins, pôles
d'attraction résidentiels implantés en fonction du
marché du travail. Dans l'entre-deux-guerres, il est
l’initiateur autour de Paris de onze cités-jardins.
CE CONCEPT DE LOGEMENT SOCIAL est tout nouveau
en France. Sénateur de la Seine de 1936 à 1940, il est
Ministre de la Santé Publique sous le gouvernement
du Front Populaire. L’œuvre de cet homme annonce
la révolution de l'habitat et de l'urbanisme qui ne
débutera en France qu'après 1945.
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Alexandre Ribot (1842-1923) : praticien aux multiples facettes.
Promoteur de la loi de 1908.
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Jules Siegfried (1837-1922) :
on lui doit la loi importante de 1894 qui porte son nom.
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Henri Sellier (1883-1943) : initiateur des cités-jardins
et ministre de la Santé publique du Front Populaire.