La pertinence des facteurs évolutifs pour la survie des populations
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La pertinence des facteurs évolutifs pour la survie des populations
Facteurs évolutifs et persistance des populations ! ! Génétique et biologie de la Conservation ! ! ! ! ! Facteurs évolutifs vs démographiques Variabilité génétique et persistance à une échelle de temps évolutive Taille effective de la population Dérive génique Endogamie Immigration et variabilité génétique Étude de cas: Lions du cratère de Ngorongoro, Tanzanie Marc Girondot, Université Paris Sud Persistance/extinction des populations Probabilité de survie sur des décades Probabilité de survie sur plusieurs générations ! Facteurs démographiques (r0, immigration, émigration, etc.) Durée d’une génération Lorsque l’échelle temporelle caractéristique des processus évolutifs (durée d’une génération) est du même ordre ou plus petite que l’échelle temporelle du stress. ! Facteurs évolutifs (variabilité génétique, structure des populations, sélection) Dans quelles circonstances les facteurs évolutifs peuvent-ils être importants? ! La pertinence des facteurs évolutifs pour la survie des populations Facteurs évolutifs ! ! Facteurs évolutifs peu pertinents Échelle temporelle du stress (ans) Comme la plupart des menaces se produisent à des échelles temporelles écologiques, les facteurs évolutifs (comme la perte de diversité génétique) sont relégués au second rang toutefois, les facteurs génétiques peuvent être importants si ils peuvent agir à une échelle temporelle écologique La capacité d’une population à s’adapter (i.e répondre à une pression de sélection ou résister à une extinction déterminée) dépend de la quantité de variabilité génétique donc, les facteurs qui réduisent la variabilité génétique augmentent le risque d’extinction (sur une échelle temporelle évolutive) Variabilité génétique Il y a deux types de facteurs qui déterminent la probabilité de survie d’une population: – écologiques, qui agissent sur une échelle temporelle écologique et qui impliquent principalement les caractéristiques démographiques de la population – évolutifs, qui agissent sur une période plus longue (échelle temporelle évolutive), et qui impliquent les caractéristiques génétiques de la population Adaptabilité Grande Faible Risque Adaptabilité/Risque Taille effective de la population (Ne) Variabilité génétique intraspécifique ! A une composante interpopulation (D) et une composante intrapopulation (H) Pour une espèce donnée, la variabilité génétique totale est la somme des deux composantes ! D12 H1 H2 Ne est la taille d’une population idéale qui présenterait la même baisse d’hétérozygotie au cours des générations que la population étudiée. Heterozygosité ! D23 D13 H3 HT = D + H Ne Approximation of the amount or proportion of heterozygosity remaining following the sudden reduction of a large population to a small one can be described by the following equation: # founders 1 2 6 10 20 50 100 % original percentage heterozygosity lost retained 50% 50 75 25 91.7 8.3 95 5 97.5 2.5 99.5 0.5 100 0 Original heterozygosity Hf = (1 - 1 ) Ho 2N Heterozygosity remaining # founders Changes following the foundation (or reduction in size) When numbers are low, a population is, in effect, going through a serious bottleneck every generation, and the effects are cumulative Random changes in gene frequencies that occur due to sampling error, including the loss of alleles, is called genetic drift (i.e., by chance certain alleles are not transmitted to the next generation) % Genetic Variance Remaining after t generations Pop Size (N) 2 6 10 20 50 100 The expected proportion of variation remaining after t generations can be calculated by: t Ht = (1 Heterozygosity retained after t generations 5 10 100 75 91.7 95 97.5 99 99.5 24 65 77 88 95 97.5 6 42 60 78 90 95 <<1 <<1 <1 8 36 60 Let’s consider the loss of heterozygosity when population size increases through time For example, let the original founder population be tripled each generation over a 10 year period - from 2 to 6, 18, 54, 162, 468, 1458, 4374, 13122, to 39366 1 ) Ho 2N original heterozygosity # individuals So, the following conclusions can be drawn: ! 1 # generations ! ! Small populations of constant size always lose heterozygosity through time The smaller the population is, the more rapidly heterozygosity is lost The higher the number of generations a population of small size is bred the more heterozygosity is lost To estimate the genetic variance remaining in this case, the harmonic mean of the 10 values of N is used 1 Nhm = 1/t (1/N1 + 1/N2 +...... ....+1/N10) = 13.2 You can see that the amount of genetic variation retained is 67.9%, or ten times that if the population had remained at 2. This should partially allay fears of those concerned that a single bottleneck must extract most of the genetic variation in a population The crucial issue is whether the population remains small or grows to a relatively large size ! It is perennial low numbers that erode genetic variation ! 10 Ht = ( 1 - 1 ) 100 = 67.9% 2N Effective Population Size Made the assumption that the number of males and females contributing to each subsequent generation is the same If the sex ratio is not 1:1 for each generation then the population loses genetic variability more rapidly This is because the “effective number” of individuals is smaller than the actual number of individuals in the population Effective Number can be calculated as follows: The Effective Number (Ne) is the number of individuals in an ideal population that would lose genetic variability at the same rate as a non-ideal population with N individuals Effective Number Ne = # breeding females in pop. 4Nm Nf Nm + Nf # breeding males in pop. For a sex ratio of 1 male:9 females in a population of 100 animals Ne = 4(10 X 90) 10 + 90 = 36 Influence of fluctuating population size on the effective number Which means that a population of 100 individuals, consisting of 10 breeding males and 90 breeding females would lose genetic variability as rapidly as a population consisting of only 18 males and 18 females or 36 individuals Recall : Harmonic Mean individuals in each generation e.g., if a population of 100 individuals drops to only 25 in the tenth generation the effective number during these 10 generations would be 77 1 1 ( 1/N1 + 1/N2 + = Ne t .....1/Nt) Effective Number # generations Influence of family size on the effective number From this example it’s clear that a single generation with a low population size has a large negative influence on the effective number Actual # of breeding individuals 4N - 4 Ne = V + 2 k Effective number Variance in number of Offspring 4N - 4 Ne = 2 + 2 =N-1 ~ N Ne = Ne = 4N - 4 4+2 = .67N 4N - 4 0+2 Loss of Genetic Variability Influenced by The influence of generation time on loss of genetic variability - loss doesn’t occur per year, per decade or per century but per generation! 1. Size of founder population 2. Rate of growth of population after foundation 3. Sex ratio 4. Generation length 5. Family size 6. Fluctuation of population size over generations 7. Size of the stable population (@ carrying capacity) Equalize # offspring/ breeding individual Minimize fluctuations Maximize carrying capacity Exemples = 2N -2 ~ 2N Management Measures to Reduce Loss Maximize # of founders Maximize growth rate, especially in the first generation Equalize # males females Maximize Heterozygotie et taille de la population chez un conifère de NouvelleZélande, Halocarpus bidwillii Adapté de Billington 1991 Heterozygotie et taille de la population chez un pic, Picoides borealis Adapté de Sangel et al. 1992 12 Chez cette espèce, l’hétérozygosité augmente avec la taille effective de la population 3 2 1 10 8 6 4 2 0 0 10 100 1000 10000 100000 1000000 1 Conséquences des faibles Ne I: dérive génique ! Petits échantillons tirés d’une grande population de gamètes créent des fluctuations dans les fréquences des gènes d’une génération à l’autre, menant éventuellement à la fixation d’un allèle et l’extinction de l’autre Donc, la variabilité génétique diminue graduellement g1 p2 g2 g4 p4 g3 Faible Ne ! ! Accroissement de l’homozygosité à différents niveaux d’endogamie % Homozygotes 100 Cousins doubles ! 70 Cousins 60 Cousins de 2ieme niveau 50 0 2 4 6 8 Génération 10 12 14 10000 1.0 Exogamie (F=0) Autogamie (F=1) 0.8 0.6 0.4 0.2 0.0 aa Aa Comme la consanguinité augmente l’homozygosité, certaines maladies congénitales qui ne se manifestent pas chez les hétérozygotes s’expriment Cela pourrait entraîner une réduction de la fertilité ou de la mortalité infantile (dépression consanguine) qui affecte en retour le taux de croissance de la population. AA Génotype Conséquences de faibles Ne II: dépression consanguine Frère et soeur 80 1000 Dans les petites populations les coefficients d’apparentement entre individus sont plus grands car il faut remonter moins loin dans le pédigré pour trouver des origines communes. Cela conduira à un excès d’homozygotes. Attention, cela ne change pas les fréquences géniques. ! Autofertilisation 90 p3 Grande Ne Générations 100 Conséquences des faibles Ne II: endogamie ! Fréquence ( ) ! p1 10 Taille de la population Taille de la population Fréquence du génotype ’ ! Hétérozygosité (%) L Hétérozygosité (%) 4 Effets de la consanguinité sur la mortalité juvénile de populations captives de mammifères ! Dans presque toutes les populations captives, l’endogamie fait augmenter la mortalité juvénile % mortalité juvénile exogames Adapté de Ralls et Ballou 1983 70 Ongulés Primates Petits mammifères 60 50 40 30 20 10 0 0 20 40 60 80 100 Goulots d’étranglement et effets des fondateurs N e=1 N e=2 N e=10 N e=100 ! % de la variabilité initiale 100 La perte de variabilité génétique se fait plus rapidement dans les plus petites populations La variabilité est perdue par dérive génique ! 90 80 70 ! 60 50 40 30 20 10 ! 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Générations ! Perte de variabilité génétique lors des goulots d’étranglement ! Après un étranglement, Ne est grandement réduit, et la variabilité génétique diminue à cause de la dérive génique ou l’endogamie. Le % de variabilité originale de la population qui reste après l’étranglement diminue avec la sévérité de celui-ci. % variabilité restante 100 ! 90 80 70 50 40 0 20 40 60 (Ne) 80 100 120 Temps Effet des fondateurs Effet fondateur dans une population naturelle de Poeciliopsis 0.5 monacha ! 60 Goulot d’étranglement Un goulot d’étranglement (“population bottleneck”) se produit lorsqu’une population subit une sévère réduction temporaire de sa taille effet des fondateurs se produit lorsqu’une nouvelle population est formée à partir de quelques individus. Dans les deux cas, le pool génétique est grandement réduit. Heterozygosité réduite à zéro lors de l’extinction, demeure basse après la recolonisation à cause de l’effet des fondateurs, puis augmente lorsque le pool génétique est augmenté par la translocation d’individus (immigration). Heterozygosité Perte de variabilité génétique dans les petites populations Taille de la population % mortalité juvénile - endogames Translocation de 30 individus 0.4 0.3 0.2 Tributaire 0.1 Sécheresse/ extinction Ruisseau principal Recolonisation 1975 1976 1978 1981 1983 1985 Année Le rôle de l’immigration dans le maintien de la variabilité génétique Immigration et variabilité génétique Mouvements d’individus entre les populations tend à faire décroître la variabilité inter-population (D) mais fait augmenter la variabilité intra-population (H). Grizzly D12 H1 H2 % variabilité restante ! D23 D13 ! H3 immigration de deux ours chaque 10 ans permet de réduire la perte de variabilité génétique 100 95 90 85 N=100, isolés Avec immigration 80 75 HT = D + H 0 20 40 60 80 Années Les lions du cratère de Ngorongoro Populations des lions de Ngorongoro 125 Petits (<2 Years) Juvéniles (2-3 years) Adultes Nombre de lions 100 75 Goulot d’étranglement 50 25 0 1960 ! ! ! ! Historique de la population du cratère En 1962, la population de plus de 60 adultes est décimée par une épidémie de mouches piqueuses. Une douzaine d’individus survivent 4 femelles survivantes s’accouplent avec 7 mâles immigrants. Pas d’immigration depuis le goulot d’étranglement 5 des 6 groupes de lions actuels sont des descendants directs des 11 adultes originaux, évidences très claires de consanguinité 1970 État actuel ! ! ! ! Présentement, les mâles ont une forte fréquence de spermatozoïdes non fonctionnels Au cours des 8 dernières années, cela a causé un déclin du succès de reproduction Niveaux actuels de variabilité génétique sont bas. Les lions de Ngorongoro ont une forte probabilité de disparaître. Année 1980 1990 100 120 Autre exemple… A Smygehuk… Vipera berus Madsen T., Shine R., Olsson M., Wittzell H.I. 1999. Conservation biology: Restoration of an inbred adder population. Nature 402:34-35. Suivi de la population ! Les causes… Données depuis 35 ans, population en déclin DNA was isolated from whole blood and analysed polymorphism in the MHC class I by restriction-fragment length polymorphism. La remédiation… Les résultats… La raison Critiques sur l’article ! ! Oikos 2004 Plus récemment… Climate affects embryonic development in a viviparous snake, Vipera aspis Olivier Lourdais, Richard Shine, Xavier Bonnet, Michaël Guillon and Guy Naulleau, We examined the extent to which fluctuations in natural thermal conditions during pregnancy affect reproduction in a temperate viviparous snake, the aspic viper (Vipera aspis). Data gathered from a long term field study demonstrated that ambient thermal conditions influenced (1) female body temperatures and (2) gestation length, embryo viability, and offspring phenotypes. Interestingly, thermal conditions during each of the three months of gestation affected different aspects of reproduction. Hotter weather early in gestation (June) increased ventral scale counts (=number of body segments) of neonates; hotter weather mid-gestation (July) hastened development and thus the date of parturition; and hotter weather late in gestation (August) reduced the incidence of stillborn neonates. Manque de quantification de la variabilité génétique Le résultat est-il dû à la baisse de la stochasticité démographique ou à la diversité génétique plus grande ?