LeTemps.ch (Suisse) RDC: Deux chefs de guerre congolais jugés

Transcription

LeTemps.ch (Suisse) RDC: Deux chefs de guerre congolais jugés
RDC: Deux chefs de guerre congolais jugés
LeTemps.ch (Suisse)
La Haye (Pays Bas), 2009-11-25 (LeTemps.ch (Suisse)) - Untitled 4
RDC: Deux chefs de guerre congolais jugés
Source: Le Temps.ch (Suisse)
24/11/2009
Les procès s’ouvre mardi à La Haye. Pas moins de 345 victimes sont
représentées par deux conseils légaux et pourront demander réparation.
La Cour pénale internationale (CPI) ouvre, ce mardi, son second
procès. Les accusés, Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui,
chefs miliciens congolais, doivent répondre d’une longue liste de
crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis dans le cadre
de l’attaque du village de Bogoro, dans le district de l’Ituri, dans l’est
de la République démocratique du Congo (RDC). Pas moins de
345?personnes se sont vu attribuer le statut de victimes dans cette
affaire, contre 93 dans le premier procès. Elles seront représentées aux
débats par deux conseils et pourront demander réparation.
Germain Katanga, 31 ans, commandant de la Force de résistance
patriotique en Ituri, et Mathieu Ngudjolo Chui, 39 ans, ancien
dirigeant du Front des nationalistes et intégrationnistes, sont poursuivis
pour meurtre, esclavage sexuel, viol, enrôlement d’enfants soldats,
attaques contre des civils, homicide intentionnel, destruction de biens
et pillage.
Par l’abondance de ses charges, ce procès se distingue encore de celui
intenté contre Thomas Lubanga Dyilo – autre chef milicien congolais
– qui a démarré le 26?janvier 2009 et qui est toujours en cours. Dans
ce tout premier dossier, le procureur Luis Moreno Ocampo s’était
limité à viser l’accusation, certes nouvelle dans le contexte de la
justice internationale, d’enlèvement d’enfants pour les forcer à
participer aux hostilités.
Pour cette nouvelle affaire, le Bureau du procureur fera comparaître 26
témoins, dont un expert. Une majorité de ces dépositions se fera sous
couvert d’anonymat – mesures de protection obligent. Des
enregistrements vidéo ainsi que de nombreux documents seront
présentés à la Cour qui siège à La Haye. La participation des victimes,
prévue par le Statut de Rome, suscite toujours autant d’attentes. La
Coalition pour la CPI, qui réunit des ONG, s’est déjà félicitée de la
présence massive des victimes dans ce procès tout en espérant que leur
regroupement – il n’y aura que deux représentants pour faire entendre
leur voix – n’affectera pas les garanties d’une véritable prise en
compte de leurs opinions.