SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE, HISTORIQUE, LITTÉRAIRE ET

SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE,
HISTORIQUE,
LITTÉRAIRE ET
SCIENTIFIQUE DU GERS
13 place Salluste du Bar tas
AUCH
Tél. : 05 62 05 39 51
societe-ar cheologique -duger [email protected]
SÉANCE DU MERCREDI 2 AVRIL 2008
La Société Archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers a tenu sa séance
mensuelle le mercredi 2 avril 2008 à 14 h 30 à son siège, 13 place Saluste du Bartas à Auch sous
la présidence de M.Georges Courtès
Ordre du jour:
informations diverses – quatre demandes d'admission de nouveaux membres
Prochaine journée promenade banquet le dimanche 4 mai à Saramon: rendez vous à 10h 15
devant la mairie
prochaine séance le samedi 7 mai: Conférence du colonel Saint-Martin, docteur en
Histoire, auteur de plusieurs livres, sur l'Histoire de Québec à l'occasion du 400° anniversaire de
sa fondation.
Deux communications:
Sophie FRADIER, L'entrée monumentale de la cathédrale Sainte-Marie d'Auch:
architecture et décor sculpté des 16° et 17° siècles.
L'auteur a évoqué les différents historiens qui se sont intéressés au sujet, Daignan du
Sendat et dom Brugèles au 18° siècle puis Branet et l'abbé Canéto enfin Françoise Bagnéris avec
sa belle thèse récente sur la cathédrale d'Auch.
Si on pensait jusqu'à présent que le rez-de-chaussée du portail avait été élevé en 1560-1562, il
semble aujourd'hui que le délai ait été plus long: la date de 1586 paraît plus logique et un
document de 1609 montre qu'à cette date seul le premier niveau était achevé. Un grand porche en
forme d'arc de triomphe constitue la partie basse du clocher. L'architecte a parfaitement bien rendu
les ordres d'architecture créant un équilibre élégant entre les petites colonnes et les pilastres
colossaux. Le décor sculpté de rinceaux est de grande qualité soulignant l'architecture sans la
noyer. Les textes mentionnent Jean de Beaujeu architecte cultivé et talentueux qui s'inspire de
gravures et d'édifices existants comme l'hôtel de Bernuy à Toulouse ou la façade plus simple et
légèrement antérieur de la cathédrale de Dijon. L'analyse des détails de la sculpture amène à faire
des rapprochements très étroits avec l'hôtel de Clary dit « hôtel de Pierre » à Toulouse ou avec le
retable du grand choeur de la cathédrale d'Auch. L'intervention du grand architecte Pierre Souffron
semble évidente.
L'auteur présentera ultérieurement ses recherches et son analyse des étages de la façade de la
cathédrale Sainte Marie. Le public a vivement applaudi la qualité de l'intervention et la pertinence
de cette étude très documentée.
Hubert DELPONT, Les trois itinéraires gascons de Louis XIV et de Mazarin en 1659 et 1660.
Durant l'été 1659, alors que les négociations menées par Mazarin et son homologue Luis
de Haro traînent en longueur, la cour de Louis XIV voyage pour passer le temps. Devant les
retards et pour ne pas prolonger le séjour bordelais, la Cour se dirige vers Nérac puis arrive à
Lectoure le 11 octobre 1659. Reçu par le duc de Roquelaure, Louis XIV assiste à la messe à la
cathédrale tandis que sa mère Anne d'Autriche prie chez les Carmélites. Avec en moyenne 32 km
par jour grâce aux nouveaux carrosses, la Cour se dirige vers Toulouse puis la Provence pour
passer au chaud la mauvaise saison. Hélas, l'hiver fut rude et la caravane franchit le Rhône sur la
glace. Au retour début avril, elle traverse à nouveau le Languedoc et Toulouse et arrive à l'Isle
Jourdain. Hélas, aucune chronique racontant le séjour à Auch le 25 avril 1660 n'a pu être retrouvée
. Le passage à Vic-Fezensac est bien connu. Le roi arrive et subit trois harangues des autorités
civiles, judiciaires puis religieuses.. Pour se délasser, il va chasser: ... S.M tua quatre cailles dans
les bleds qui estoient en herbe de cinq coup qu'elle tira..1. Le lendemain il se dirige vers Nogaro
où l'averse trempa la coiffure royale et ses plumes violettes. La chasse fut mauvaise. Mazarin
séjourne à Manciet. La pluie persiste. Les ruisseaux débordent. Les routes, des chemins ruraux
vaguement dégagés les jours précédents, deviennent impraticables. Les malles sont trempées, les
hébergements très médiocres. Plus loin, l'Izaute étant en crue, la carrosse royal s'embourbe et les
1 Z-Baqué, Vic-Fezensac au siècle de Louis XIV, Bull.Soc.Arch.et Historique du Gers, 1936, p. 15-20
boeufs sont nécessaires. Le 27 avril 1660, la cour se dirige vers Saint-Jean-de Luz où aura lieu le
grand mariage de Louis XIV avec l'infante d'Espagne. Ce long voyage inconfortable, froid,
humide, périlleux, dura plus de quinze mois. Ce fut le premier, et le dernier, que le roi Soleil
effectua dura son très long règne à travers le royaume.
Jacques Lapart, secrétaire de la Société Arch. et Historique du Gers