École doctorale n°525 Lettres, pensée, arts et histoire

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École doctorale n°525 Lettres, pensée, arts et histoire
École doctorale n°525
Lettres, pensée, arts et histoire : civilisation et littérature de l’Antiquité à nos
jours
Equipe B3
Laboratoire : FORELL
Axe d’étude : « Littérature et arts de l’image (Cinéma/Bande Dessinée), nouveaux
rapports : translation, projection, remédiation »
Directions possibles :
Denis Mellier (Directeur, PR, Littérature Générale et Comparée/10e section)
et Véronique Campan (Co-directrice, MCF, Arts du spectacle/18e section)
ou Lambert Barthélémy (Co-directeur, MCF, /10e section)
ou Francisco Ferreira (Co-directeur, MCF, Arts du spectacle/18e section)
ou Marie Martin (Co-directrice, MCF, Arts du spectacle/18e section)
Axe FoReLL :
B3 « Esthétiques comparées »
Argumentaire
Pour renouveler l’approche des relations entre le cinéma et la littérature, il s’agit
de les penser non plus comme une relation transitive à sens unique, du texte écrit
vers le texte filmique, mais comme un système d’influences réciproques que les
concepts techniques des arts audiovisuels permettent d’aborder à neuf. Mais c’est
à partir de cet axe historiquement premier au sein de B3, que cette relation de la
littérature et du cinéma, s’est ouvert aux problématiques incluant d’autres formes
médiatiques (bande dessinée, roman graphique, création internet et nouvelles
textualités, arts numériques).
L’axe proposé entend donc rendre possible à travers ces trois termes les travaux
qui mettent en jeu des articulations problématisées à travers des champs
médiatiques multiples, ceux du texte et des arts de l’image.
Trois angles :
- Translation. Sous ce terme peuvent s’envisager les pensées renouvelées de
l’adaptation et du remake : comment la question de la fidélité et de la
proximité, désormais notoirement caduque dans les caractérisations
théoriques et critiques, ont laissé place à une situation où le déplacement,
la tension, le conflit, la réécriture et la reprise, la réflexivité et
l’hétérogénéité des médias et des formes font envisager les rapports entre
des médias distincts ou s’hybridant. Notamment le jeu de cette
conflictualité peut devenir l’argument même des fictions. C’est également
sur le plan des caractérisations critiques de la littérature, par exemple,
qu’une série d’ouvrages récents entendent penser sa place et ses usages
dans le champ d’une culture où la translation s’est opéré au profit d’une
généralisation de la culture de l’image (Kaufmann, 2011 ; Mainguenau,
2006 ; Schaeffer 2011 ; Macé 2011).
1
-
Projection. Dans quelle mesure l’ombre portée de la littérature sur le
cinéma, ou inversement, peut-elle être qualifiée de projection, c’est-à-dire
de transport et d’amplification d’images ? Qu’on pense à l’étrange lumière
qu’un épisode des Vases communicants de Breton (1932), sans en être une
reprise ou une description, verse sur les images du Ménilmontant de
Kirsanoff (1926) ou, à l’autre extrémité du XX e siècle, à la manière dont le
prologue et l’épilogue de Point Oméga de Don De Lillo originent
mystérieusement le récit dans la projection de Psychose étirée sur 24 heures
par Douglas Gordon. Ces deux exemples différents, dans leur époque, leur
esthétique et leur usage de la projection (spectatorielle ou poétique),
dessinent toute l’extension de cet angle d’approche encore inédit. De telles
questions se déplacent aujourd’hui sur les domaines de la bande dessinée
ou des arts numériques où de tels effets d’ombre portée ou de spectralité,
selon des jeux de métaphores critiques qui dessinent les contours de ces
nouvelles intermédialités.
-
Remédiation. Sous ce terme s’envisagent d’ordinaire les passages d’un
média à un autre (Bolter, 2000). Mais ce terme doit être resitué dans un
réseau de pratiques plus larges dans lequel les supports s’interpénètrent et
où les œuvres se font l’écho d’une transmédialité effective. Celle-ci peut
également se voir thématisée par un support dominant : le cas des univers
audio-visuels dans le cinéma ou de la littérature et de ses modalités de
lecture dans le champ du roman graphique dans les œuvres de Peteers &
Schuitens ou de M.A Mathieu, par exemple). Comment le champ de
l’extrême contemporain — et notamment sous l’impulsion d’une réflexion et
d’une pratique radicalement reformulée ou créé par les contextes
technologiques et les usages des cultures numériques (Archibald, 2009) —
redéfinit-il les relation entre les supports originaux (littérature et cinéma
notamment) et ce qui apparaît comme une sorte de devenir numérique (et
aussi, vidéoludique) désormais prédominant ?
Doctorats directement concernés par ces problématiques développées dans
l’axe.
- Elsa Caboche (AMN, ENS de Lyon), Les univers inventés de Borges, Michaux,
Calvino, Marc-Antoine Mathieu, François Schuiten et Benoît Peeters. (AMN en
littérature général et comparée à l’UFR Lettres en langues de l’UP. ENS de Lyon)
- Jessy Neau, La question de l’adapation littéraire dans le cinéma de Wojceck Hass
(The Confession of a Justified Sinner, James Hogg ; Le manuscrit trouvé à
Saragosse, Potocki ; Les Boutiques de Cannelle, Bruno Schutz) (inscription en
septembre 2012). Co-tutelle en cours avec l’Université West Columbia (Canada)
- Alexandra Toporek, Les dispositifs de surveillance dans le cinéma contemporain
(thèse inscrite en 2011)
- Victoria Lagrange, La représentation de l’Inde au cinéma dans les œuvres de
James Ivory, Louis Malle et de Pier Paolo Pasolini (thèse inscrite en 2011)
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- Marion Lejeune, Peintures et dessins en littérature et bande dessinée
contemporaines, (inscription en septembre 2013) (candidature en cours pour un
support d’AMN. ENS de Lyon)
Orientations bibliographiques :
Samuel ARCHIBALD, Le texte et la technique, la lecture à l’heure des médias
numériques, Le Quartanier, 2009.
Jan BAETENS, La Novellisation, du film au roman, Les Impressions nouvelles, 2009.
Jay David BOLTER & Richard GRUISIN, Remediation, Understanding New Media, MIT,
2000.
Elie DURING, Faux raccords, la coexistence des images, Actes Sud/Villa Arson, 2010.
Kamilla ELLIOTT, Rethinking the
Cambridge University Press, 2003.
Novel/Film
Debate,
Berkeley,
Cambridge,
Vincent KAUFMANN, La faute à Mallarmé, L’Aventure de la théorie littéraire, « La
Couleur des Idées », Seuil, 2011.
Jean-Jacques LAUNIER & Jean-Samuel KRIEGK, L’Art Ludique, Sonatine, 2011.
Jean-Louis LEUTRAT, Cinéma & littérature : Le grand jeu, tome 1 et 2, (dir.), Paris,
De l'inci dence éditeur, 2010 et 2011.
Marielle MACÉ, Façons de lire, manières d’être, « Les Essais », Gallimard, 2011.
Patrice MANIGLIER, La Perspective de Diable, Figurations de l’espace et philosophie,
de la Renaissance à Rosemary’s Baby, Actes Sud/Villa Arson, 2010.
Dominique MAINGUENEAU, Contre Saint Proust ou la fin de la littérature, Belin, 2006.
Marie-Laure RYAN, Narrative across Medias, the Langage of Storytelling, University
of Nebraska Press, 2004.
Marie-Laure RYAN, Narrative As Virtual Reality: Immersion and Interactivity in
Literature and Electronic Media, John Hopkins University Press, 2000
Mathieu TRICLOT, Philosophie des jeux vidéos, « Zones », La Découverte, 2011.
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