Mise en page 1

Transcription

Mise en page 1
Projet1
19/05/08
17:59
Page 4
L’AUTEUR :
Jean-Pierre Juguet est né le 3 juillet 1966 à
Ploërmel (Morbihan).
Fils, petit-fils et arrière-petit-fils de pharmacien,
il travaille lui-même dans l’industrie pharmaceutique comme directeur du marketing d’un laboratoire après avoir occupé les mêmes fonctions dans
plusieurs entreprises leaders du secteur des compléments alimentaires.
Cartésien, rigoureux, réputé pour son pouvoir d’analyse, cet
homme de 42 ans a toujours œuvré dans l’ombre des dirigeants
des différentes sociétés qu’il intégra, mais contribué activement à
leur développement dans le respect d’une éthique déontologique
sans faille.
Spécialiste unanimement reconnu dans le monde de la nutrithérapie, de la phytothérapie et de l’aromathérapie, il a aujourd’hui
décidé de faire profiter le grand public de ses connaissances en écrivant ce livre sur un sujet sensible qui lui tient à cœur. Il est en effet
convaincu, lui qui déteste par-dessus tout l’assistanat, que chacun
peut et doit se prendre en charge individuellement alors qu’une
pandémie nous menace si le virus H5N1 de la grippe aviaire, après
une mutation prochaine, contamine l’espèce humaine.
Malheureusement l’opacité et la désinformation règnent en
France, au plus haut niveau de notre État centralisé, et Jean-Pierre
Juguet, avec lucidité, pose la question de savoir pourquoi nous
cache-t-on la vérité, apportant de pertinentes réponses et donnant
de précieux conseils prophylactiques car la seule démarche possible,
face à une pandémie, est d’ordre préventive.
Projet1
19/05/08
17:59
Page 5
Jean-Pierre Juguet
Grippe aviaire
La meilleure stratégie naturelle
pour se protéger du H5N1
Diffusées et distribuées par DG DIFFUSION
Z.I. de Bogues
31750 Escalquens
Projet1
19/05/08
17:59
Page 7
Introduction : pourquoi ce livre ?
Une pandémie nous menace si le virus H5N1 de la grippe aviaire,
après une mutation hautement probable, contamine l’espèce
humaine. Notre organisme étant incapable de l’identifier, ce virus
« émergent » décimera la population de notre planète. Les épidémiologistes prévoient des centaines de millions de morts. Certains
milieux scientifiques évoquent un taux de mortalité de 60 % parmi
les personnes qui seront contaminées. Stupéfiant !
À titre indicatif, la pandémie de « grippe espagnole » a fait 40 millions de morts, en quelques mois, en 1918, alors que la population
mondiale était de 1,9 milliard d’habitants et qu’il fallait plusieurs
semaines pour aller d’un continent à l’autre par bateau. Or, il y a
aujourd’hui 6,6 milliards d’habitants et il faut quelques heures
seulement pour aller d’un bout à l’autre de la terre, ce qui induira
une contamination foudroyante, explosive, une vague pandémique
recouvrant nos pays tel un tsunami que rien ne pourra arrêter.
Les « simples » citoyens que nous sommes mériteraient d’être
informés de l’arrivée inéluctable et prochaine de cette meurtrière
pandémie, mais l’opacité règne actuellement en France, désinformation oblige, soi-disant pour raison d’État, afin de ne pas affoler
la population. Il s’agit bien d’un mensonge d’État.
Nos hommes politiques, il est vrai, sont des multirécidivistes en ce
domaine. Rappelez-vous le nuage radioactif de Tchernobyl s’étant
Projet1
19/05/08
8
17:59
Page 8
Grippe aviaire
miraculeusement arrêté aux frontières de la France en mai 1986,
ou encore le scandale du sang contaminé. Eh bien cela recommence. Au lieu d’informer la nation afin qu’elle se prépare à
affronter le virus grippal mutant, seuls des « initiés » sont dans la
confidence au niveau de l’État, des régions, des départements
et des communes de notre pays, ainsi qu’à celui des hôpitaux,
médecins, pharmaciens, militaires, gendarmes, policiers, pompiers… sans oublier les entrepreneurs de pompes funèbres.
À ce sujet, cet exemple est édifiant, le décret ministériel n° 20051057 du 30 août 2005 destiné à « la lutte contre la grippe aviaire »,
complété par les recommandations du ministère de la Santé sur
« l’organisation des soins en situation de pandémie » en date du 18
janvier 2006, prévoit pages 45, 46 et 47 « la gestion des personnes
décédées ». On s’organise donc, dans le cadre jacobin de l’administration française. Mais… chut !
Exerçant leur pouvoir de police municipale, les maires doivent
« prévoir des sites de stockage de cercueils et des sites potentiels qui
pourraient recevoir les corps sans mise en bière préalable ». Il leur
est demandé de prévoir l’achat de masques dont l’investissement,
pour le budget de leur commune, est dix fois, vingt fois, voire trente
fois supérieur à celui de la rénovation du chauffage des écoles de
leur commune, par exemple.
Les maires sont aussi chargés de prévoir des sites de « fosses communes » où on sera obligé, tellement il y en aura au plus fort de
l’ouragan sanitaire, d’entasser les cadavres pêle-mêle faute de
temps pour les mettre en bière. Seront d’ailleurs interdites la toilette mortuaire et la veille des corps par la famille, tout cela ayant
été prévu par décret !
Une question se pose : pourquoi a-t-on tellement peur ? Pour le
moment, ce sont les oiseaux qui ont la grippe (poulets, canards, oies,
dindes, cygnes…), pas les hommes. Depuis l’apparition du virus
Projet1
19/05/08
17:59
Grippe aviaire
Page 9
9
H5N1 en 2003, il y a eu, au total, dans le monde, 206 morts à ce
jour, généralement des paysans élevant des poulets ou des canards
et vivant en contact étroit avec eux.
Ainsi, par exemple, les morts qu’il y a eu en Turquie l’hiver dernier
le furent au sein d’une famille contaminée par l’intimité de celle-ci
avec sa basse-cour : culturellement, dans les hauts plateaux de ce
pays, à l’entrée de l’hiver, on fait rentrer la volaille dans sa maison
pour être bien au chaud. C’est la fiente de poulets malades qui a
contaminé les personnes les plus fragiles de cette famille, les
enfants, qui en sont morts.
C’est la nature du virus aviaire H5N1 qui inquiète. Nous avons eu la
preuve, chez nous en France, en 2006, de son extrême virulence.
On a d’abord retrouvé un canard sauvage infecté, sur la commune
de Joyeux, au bord d’un étang des Dombes, au sud de Bourg-enBresse. Une semaine plus tard, ce sont 400 dindes que l’on retrouva
mortes, le 23 février, dans un élevage avicole de la commune de
Versailleux limitrophe de Joyeux. Et le lendemain, 24 février, quand
les équarrisseurs spécialisés appelés en urgence entrèrent dans le
bâtiment agricole (une batterie) pour se charger de l’élimination des
dindes… il n’en restait plus qu’un millier environ de vivantes sur un
total de 11 900 dindes. En 24 heures, 11 000 dindes étaient mortes !
Ces chiffres se passent de commentaires quant à l’agressivité du
H5N1 pour les oiseaux.
Si cela n’était pas inquiétant, pourquoi crée-t-on à chaque fois
qu’un tel événement survient dans le monde un périmètre de
sécurité ? Pourquoi interdit-on également en de telles situations
les regroupements d’animaux vivants : foires, marchés, compétitions…
Faut-il pour autant avoir peur, nous, dans nos villes, loin de ce
milieu contaminant ? Oui, nous devons avoir peur car le virus
de la grippe aviaire va muter dans un avenir proche, se recom-
Projet1
19/05/08
10
17:59
Page 10
Grippe aviaire
binant avec un virus grippal humain pour donner un NOUVEAU virus qui sera très dangereux : mortel.
On pense que c’est un autre animal d’élevage qui sera l’interface
entre le virus aviaire et l’hôte humain, et on évoque le porc pour
deux raisons : en Asie, les paysans élèvent les porcs au milieu de
leurs canards et le génome du porc (mammifère comme nous)
est très proche du génome humain. La co-infection du porc par le
virus aviaire et par un virus grippal « ordinaire » infectant habituellement l’homme va produire, au sein d’une nouvelle cellule,
l’assemblage d’un virus dit en « mosaïque » incorporant des segments de génomes des deux virus initiaux. On appelle cela une
recombinaison. Et ce virus recombiné échappera totalement à la
mémoire physiologique humaine qui s’est construite année après
année à partir de simples épidémies de virus grippaux humains.
Et une fois qu’un homme, un seul, sera infecté par ce virus recombiné sur notre planète, l’épidémie, de proche en proche, gagnera
toute l’espèce humaine, sur tous les continents, d’où le nom de
« pandémie » qui signifie « épidémie planétaire ». Cette grippe
mutante se propagera comme une traînée de poudre dans la
population avec une extrême agressivité pour les muqueuses respiratoires, la mort survenant en moins de trois jours.
La seule façon, vraiment la seule, de circonscrire la pandémie sera
d’isoler géographiquement les premières populations qui seront
touchées. Mais c’est impossible dans la réalité. Des projections au
sujet de la propagation de cette pandémie existent. Dès l’apparition
des premiers cas, il sera interdit de se déplacer en avion, en train,
en bateau et en voiture.
Pourtant, on le prévoit déjà. Ce sera le confinement des personnes chez
elles. La vie économique s’arrêtera alors, les gens ne pouvant plus aller
travailler. Les entreprises seront obligées de fermer, ainsi que les écoles
et tous les lieux où se rassemble le public : cinémas, théâtres, salles de
concert, stades, centres commerciaux… et même les églises !
Projet1
19/05/08
17:59
Grippe aviaire
Page 11
11
Ce sera la faillite de tous les modèles établis, la perte de repères, la
désorientation sociale, la vraisemblable émergence d’une violente
délinquance, comme cela se passe malheureusement lors de chaque
catastrophe.
L’objectif de cet ouvrage est d’informer le grand public afin de provoquer un sursaut citoyen fondé sur notre capacité à nous prendre
en main plutôt que de nous faire assister.
Il serait préférable de nous RESPONSABILISER plutôt que de
tout prévoir à notre place.
Nous pourrions, en effet, limiter l’impact de la pandémie grippale
qui s’annonce si on nous disait la vérité au lieu de nous masquer
l’imminence et la gravité du danger.
Cela fait plus de deux ans, au quotidien, que je collecte et décrypte
la moindre information véhiculée par les alertes et les dépêches des
moteurs de recherche sur Internet, les rapports officiels provenant
de l’État, les notes confidentielles, l’actualité… veille de tous les
instants qui m’a permis d’écrire ce livre.
Et je m’intéresse aussi aux différents épisodes analogues qui nous
font mieux comprendre comment et pourquoi un tel scénario pourrait se répéter. Comme vous le verrez, plusieurs similitudes sont
troublantes.
Mes convictions ont été peu à peu consolidées en parlant avec les
hommes et les femmes que je côtoie dans mon milieu professionnel
et mes relations personnelles.
Au début, quand je parlais du sujet de mon livre en cours de maturation, mon entourage était sceptique. Aujourd’hui, c’est l’inverse,
mes interlocuteurs qui étaient incrédules reviennent vers moi et
deviennent des informateurs : un ami médecin me dit avoir reçu des
instructions du ministère de la Santé. Un ami pharmacien me dit
avoir reçu un colis avec des masques. Une amie élève infirmière me
Projet1
19/05/08
12
17:59
Page 12
Grippe aviaire
dit avoir été informée de sa réquisition en cas de pandémie, sans
pouvoir rentrer chez elle. Un autre ami infirmier a suivi une formation, CD-ROM à l’appui. Un ami pompier me dit quelles seront les
mesures de confinement. Un ami chef d’entreprise me dit avoir
reçu un plan de continuité d’activité en cas d’absentéisme du
personnel…
Tout se recoupe. Tout se met visiblement en place. Mais le cloisonnement est de règle. Les professionnels de santé, qui seront en première ligne, se gardent bien d’évoquer en public les consignes qu’ils
gardent secrètes. Ils ont l’ordre de ne rien dire !
Or, étant en contact avec eux, bien des informations précieuses ont
filtré, qui m’ont décidé à ne pas rester inactif. Mon passage à l’acte
fut l’écriture de ce livre. Et ma démarche n’est pas de vous affoler,
mais de vous informer et de responsabiliser chacun d’entre nous.
Nous ne devons pas tout attendre des autres et nous plaindre du
manque de moyens (qui seront importants, compte tenu de l’ampleur du problème).
Depuis la nuit des temps, les hommes ont combattu sans cesse de
cruels adversaires voulant leur perte, guerres meurtrières, forces de
la nature déchaînées, épidémies épouvantables… mais les hommes
ont toujours fait face et ont vaincu. C’est le souhait que je formule
à propos de la pandémie à venir. Pour cela il faut se protéger et protéger sa famille. Il ne s’agit pas d’acheter un groupe électrogène, de
transformer votre maison en bunker et d’acheter des armes…
La seconde partie du livre est heureusement consacrée aux solutions d’origine naturelle, fruit de quinze ans de recherches.
Attention, en aucun cas, ces solutions seront capables de guérir la
grippe issue d’une mutation du virus H5N1. En revanche, en cas
de pandémie, la meilleure stratégie sera d’échapper à la contamination infectieuse. La seule démarche possible est prophylactique,
préventive, car il n’y a aucun médicament efficace pour s’opposer
Projet1
19/05/08
17:59
Page 13
Grippe aviaire
13
à la virulence extrême d’un virus « émergent ». Il faut donc par
tous les moyens possibles éviter d’être malade.
Pendant la pandémie de peste noire qui ravagea l’Europe entre
1347 et 1350, tuant une personne sur quatre en France, nombre de
communautés humaines se sont réfugiées sur des promontoires et
ont élevé des fortifications pour se défendre contre cet « ennemi ».
Toutes proportions gardées, stimuler nos défenses naturelles est une
façon de construire un REMPART contre l’invasion de l’organisme par des ennemis, microbes ou virus. Les compléments alimentaires (c’est le terme légal qui qualifie les solutions d’origine
naturelle) agiront tel un BOUCLIER pour votre organisme et celui
des personnes que vous aimez.
Pourquoi nous cache-t-on la vérité ?
Avant d’entamer la première partie avec un peu d’histoire, je voudrais poser quelques questions qui vont vous interpeller.
L’audition du ministre de la Santé du gouvernement Chirac 2,
M. Xavier Bertrand, le 30 janvier 2007 devant la commission parlementaire de lutte contre la grippe aviaire (reprise en intégralité
dans ce livre) m’appelle en effet à poser un certain nombre de
questions.
La précision des propos qui se sont tenus lors de cette audition ne
peut être que prophylactique (préventive). On craint le pire et on
s’y prépare. Pour que vous puissiez vous faire une idée personnelle
sur la gravité de la situation, voici un aperçu d’une dizaine de questions, toutes posées sur la base de cette audition :
Pourquoi M. Didier Houssin, délégué interministériel à la lutte
contre la grippe aviaire, reconnaît-il que la situation épidémiologique
n’est guère brillante ?
Projet1
19/05/08
14
17:59
Page 14
Grippe aviaire
Pourquoi M. Xavier Bertrand indique-t-il qu’au 30 janvier 2007
l’État a constitué un stock de 280 millions de masques FFP2 et 935
millions de masques chirurgicaux ?
Pourquoi le ministre de la Santé ajoute-t-il avoir fait stocker 25,4
millions de traitements antiviraux et fixer l’objectif à 33 millions
d’unité en octobre 2007 (il ne sera plus ministre de la Santé à cette
date) ?
Pourquoi l’État a-t-il acheté 2,6 millions de vaccins prépandémiques
et réservé 40 millions de doses supplémentaires aux laboratoires
Sanofi et Chiron (groupe Novartis), dont une commande ferme de
23 millions de doses ?
Pourquoi admet-on en haut lieu que si, comme certains pays,
nous ne disposions que de 3 millions de traitements antiviraux,
nous serions davantage aux abois ?
Pourquoi avoir formé 21 600 professionnels de la santé aux risques
de pandémie (6 700 médecins, 4 700 pharmaciens, 4 000 dentistes,
4 500 infirmiers, 1 700 kinés) et reconnaître que c’est insuffisant ?
ET pourquoi se fixe-t-on pour objectif d’informer 900 000 agents
hospitaliers supplémentaires ?
Pourquoi tester, grandeur nature, le dispositif « grippe aviaire »
dans les hôpitaux, les aéroports, les grandes métropoles, en mobilisant la réserve sanitaire, les médecins libéraux, les services communaux, le « 15 », les pharmaciens et prévoir un exercice national ?
Pourquoi avoir adressé à tous les établissements de santé, publics
et privés, un kit d’information avec un CD-ROM y décrivant
tous les scénarios possibles et demandant d’organiser un exercice
« plan blanc », centré sur le thème de la grippe aviaire, dans
chaque hôpital ?
Pourquoi la DILGA a-t-elle proposé en juin dernier de porter le
stock de masques FFP2 à 487 millions d’unités (estimation affinée
par l’IGAS à 451 millions de masques en 2008) afin de garantir un
masque par visite aux personnels soignants au contact des malades
à leur domicile ?
Projet1
19/05/08
17:59
Grippe aviaire
Page 15
15
Pourquoi un document Internet, appelé « Mon quotidien en pandémie », est-il en cours d’élaboration afin de répondre aux questions
pratiques que chacun pourrait se poser dans tous les domaines –
travail, santé, loisirs, information, transport, proches – en situation
de pandémie ?
Pourquoi, si rien ne laisse penser à un risque majeur de pandémie,
l’État consacrerait autant de temps et d’argent à son plan « grippe
aviaire », se préoccuperait de poursuivre son action après les élections présidentielles, organiserait ces exercices grandeur nature
dans le plus grand secret et en se félicitant que la presse ne s’empare pas du sujet au risque d’affoler les populations...
Pourquoi, enfin, à l’heure où se termine ce livre, parle-t-on dans les
milieux autorisés d’un possible remaniement ministériel en préférant M. Xavier Bertrand (le même) à M. Fillon ?
Je compatis au tracas du ministre de la Santé de l’époque et à notre
possible nouveau Premier ministre en 2009 lorsqu’il déclare
s’inquiéter que les professionnels de la santé n’y croient pas et que
ce n’est pas d’actualité. Il aura alors beaucoup à faire si Nicolas
Sarkozy devait lui donner la préférence aux affaires de l’État
pour convaincre ceux-là mêmes qui seront au centre du
dispositif « Grippe aviaire ». Je compatis, mais comme lui je
m’inquiète !
Projet1
19/05/08
17:59
Page 17
Première partie
Secrets et mensonges
Projet1
19/05/08
17:59
Page 19
Nous avons la mémoire courte…
La pandémie de grippe dite « espagnole » qui frappa brutalement
notre planète pendant l’hiver 1918-1919 aurait fait 40 millions de
morts en seulement quelques mois en Europe, Asie, Amérique,
Afrique, Océanie…
Utilisons le conditionnel car il n’y eut pas de statistique précise
concernant le nombre exact de personnes décédées pendant cette
pandémie. Des évaluations récentes évoquent un nombre de morts
beaucoup plus élevé, jusqu’à 100 millions !
Ce fut la pandémie la plus grave de l’histoire de l’humanité, devant
même la peste noire qui fit vraisemblablement 30 millions de
morts.
Aucun pays, aucune région n’y échappa. Ainsi en Alaska qui
semble isolé, au bout du monde, à l’extrémité du continent nordaméricain, les populations de bûcherons et de mineurs furent
véritablement décimées, preuve s’il en est de la dangerosité de cette
pandémie grippale et de son mode de contamination et de dissémination tentaculaires.
Ceci à une époque où l’on se déplaçait lentement, en bateau, pour
aller d’un continent à l’autre. Or la grippe espagnole a pourtant
franchi les océans, tous les océans, Atlantique, Pacifique… raison
pour laquelle nous avons de bonnes raisons de craindre le caractère
foudroyant de la prochaine pandémie grippale, aujourd’hui où il
Projet1
19/05/08
20
17:59
Page 20
Grippe aviaire
suffit de quelques heures pour se transporter d’un continent à un
autre en avion.
Sur un site Internet américain qui fait frémir, une simulation
évoque l’origine de la pandémie grippale à laquelle il semble que
nous n’allons pas pouvoir échapper. C’est un homme venu d’Asie
contaminé sans le savoir par le virus grippal recombiné qui
arrivera dans un aéroport américain. Après avoir contaminé les
passagers et les membres d’équipage de son avion, il contaminera
toutes les personnes qu’il croisera dans l’aéroport et qui respireront
un air pollué par le virus devenu mortel excrété par sa simple
respiration ou pire encore, par sa toux et ses éternuements. Les
personnes qu’il croisera et qu’il contaminera dans cet aéroport sont
classées en trois catégories dans cette simulation.
Il y a ceux qui s’apprêtaient à prendre un avion pour une destination lointaine, sur un autre continent, et qui seront eux-mêmes des
vecteurs de contamination de la pandémie sur toute la planète.
Il y a ceux qui étaient dans le même avion que lui et qui vont
prendre un autre avion sur une ligne intérieure, initiant la contamination dans les autres villes américaines où ils vont aller.
Et il y a ceux qui vont rentrer chez eux en métro, en train, en taxi…
et qui propageront sans le savoir le virus mortel dans leur ville.
Bref, si la propagation du virus de la grippe espagnole a été rapide
en 1918, quelques semaines, cette fois ce sera une « explosion » en
quelques heures seulement. Tous aux abris !
Mais pourquoi l’appela-t-on « grippe espagnole » ? Parce que
l’Espagne était un pays neutre pendant la Première Guerre mondiale. Pour cette raison, elle fut le premier pays à admettre publiquement l’existence d’une épidémie qui toucha son propre roi,
Alphonse XIII, pendant que ses voisins en guerre, dont la France
et l’Allemagne, préféraient garder la chose secrète. Déjà ce goût du

Documents pareils