RÔLE PHYSIOPATHOLOGIQUE DE LA CUBILINE ET DE LA
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rôle physiopathologique de la cubiline et de la mégaline RÔLE PHYSIOPATHOLOGIQUE DE LA CUBILINE ET DE LA MÉGALINE par P.J. VERROUST*, R. KOZYRAKI*/***, T.G. HAMMOND**, S.K. MOESTRUP*** et E.I. CHRISTENSEN**** Bien que l’endocytose soit un processus universel, dans certains épithéliums polarisés, l’internalisation puis la dégradation de protéines présentes au pôle apical peuvent être considérées comme une spécificité fonctionnelle. Par ce mécanisme [1], les cellules épithéliales du tube contourné proximal (TCP) réabsorbent les protéines qui ont échappé à l’ultrafiltration glomérulaire et contribuent, comme nous le verrons, à l’épargne de composés vitaux tels que les vitamines. Nous nous sommes intéressés au cours des dernières années à l’identification de deux récepteurs multiligands qui permettent cette activité, la mégaline (gp330) et la cubiline (gp280). Ces protéines ne sont exprimées que dans un nombre restreint d’épithéliums dont le TCP et le feuillet viscéral du sac vitellin où elles sont concentrées dans les puits à clathrine situés dans les espaces intermicrovillaires (EIMV). La mégaline a été identifiée à l’origine comme cible antigénique de la glomérulonéphrite de Heymann [2, 3]. Son expression glomérulaire est propre au rat et les mécanismes impliqués dans la pathogénie de cette maladie ont fait l’objet d’une revue récente [4]. La cubiline a été initialement décrite dans notre laboratoire comme la cible d’anticorps tératogènes [5]. Nous avons ultérieurement montré qu’elle était identique au récepteur intestinal du complexe facteur intrinsèque (FI)/vitamine B12 [6] dont l’expression par le tubule proximal et le sac vitellin était connue [7]. Cette revue présente brièvement la structure et la fonction de ces deux protéines, et se focalise sur leur rôle dans le tubule proximal. * Inserm U538, CHU Saint-Antoine, 27 rue de Chaligny, 75012 Paris. ** Department of Medicine, Tulane University, Medical School and VA Medical Center, New Orleans, États-Unis. *** Department of Medical Biochemistry, University of Aarhus, Danemark. **** Department of Anatomy, Cell Biology, University of Aarhus, Danemark. FLAMMARION MÉDECINE-SCIENCES (www.medecine-flammarion.com) — ACTUALITÉS NÉPHROLOGIQUES 2000 272 P.J. VERROUST ET COLL. STRUCTURE DE LA MÉGALINE ET DE LA CUBILINE Structure primaire de la mégaline La mégaline (fig. 1) appartient à la famille du récepteur des lipoprotéines de faible densité (LDLR). Celle-ci comporte chez l’homme deux autres récepteurs dits de petite taille (~120 kDa) le récepteur des lipoprotéines de très faible densité VLDLR, le récepteur de l’apoE (apoER2), et un récepteur de ~515 kDa, la LDLR Related Protein (LRP), dont la mégaline est structurellement très proche [8, 9]. Sa séquence, déterminée chez le rat [8] et chez l’homme [10], comporte une chaîne polypeptidique de ~516 kDa, correspondant à une masse de ~600 kDa pour la protéine native glycosylée. L’homologie entre les deux espèces est de 77 p. 100. Le domaine extracellulaire de la mégaline est composé de deux types de motifs riches en cystéine d’environ 40 résidus chacun séparés par des séquences contenant le tétrapeptide YWTD. Trente six motifs riches en résidus acides, dits de classe A, répartis en quatre blocs, assurent probablement la liaison des ligands d’où leur nom de ligand binding repeats. Ces blocs sont flanqués de 17 motifs de type B (type EGF ou précurseur d’EGF), contenant 6 cystéines dans des positions conservées. Le domaine transmembranaire unique est suivi du domaine cytoplasmique qui comporte trois signaux d’internalisation par les puits à clathrine du type NPXY ainsi que des motifs pouvant être impliqués dans la transduction du signal [11]. Structure primaire de la cubiline La cubiline, est une protéine de 460 kDa, contenant 13 à 14 p. 100 de carbohydrates. Sa séquence primaire, déterminée chez le rat [12] et chez l’homme [13], est conservée avec une homologie de 70 p. 100 entre les deux espèces. Elle n’est comparable avec aucune protéine connue. Sa structure (voir fig. 1) montre un assemblage unique de 35 modules extracellulaires comportant 8 domaines EGF de type B suivis de 27 domaines CUB (Complément C1r/C1s, Uegf, et bone morphogenic protein-1) [14] ayant entre eux une homologie globale de 40 p.100. La structure tridimensionnelle d’un domaine CUB, déterminée sur les spermadhésines [15] (une famille de protéines du liquide spermatique dont la structure se résume à un domaine CUB), consiste en 2 couches de 5 feuillets β antiparallèles reliés par des coudes β. Les domaines CUB des spermadhésines peuvent former des dimères par empilement selon un arrangement permettant l’exposition des coudes β. S’il en est de même pour les domaines CUB de la cubiline [16], les régions les moins conservées correspondant aux coudes β seront préférentiellement exposées et disponibles pour interagir avec des ligands. Cette accumulation de domaines CUB, jamais décrite auparavant, suggère que la cubiline a la possibilité de lier une grande variété de ligands. La cubiline ne contient pas de domaine transmembranaire. Les 100 résidus amino-terminaux (le seul segment de la cubiline qui ne soit pas compris dans les domaines EGF et CUB) comportent une cystéine libre et une région susceptible de former une hélice amphipathique du même type que celles qui lient les lipides dans les apolipoprotéines. L’expression de fragments N-terminaux de la cubiline [17], comportant ou non la séquence codant pour l’hélice amphipathique, suggère que cette région pourrait être impliquée dans l’association de la cubiline avec la membrane plasmique. FIG. 1. — Représentation schématique de la structure de la mégaline et de la cubiline. Le modèle tridimensionnel du domaine CUB 8 de la cubiline a été déterminé en prenant comme matrice la structure des spermadhésines. RÔLE PHYSIOPATHOLOGIQUE DE LA CUBILINE ET DE LA MÉGALINE 273 274 P.J. VERROUST ET COLL. EXPRESSION DE LA MÉGALINE ET DE LA CUBILINE Les quantités les plus importantes de mégaline et de cubiline sont retrouvées dans le TCP, l’épithélium viscéral du sac vitellin et à un moindre degré dans l’iléon et la muqueuse utérine [18-21]. La mégaline a aussi été mise en évidence dans les pneumocytes de type II, l’épididyme, les cellules labyrinthiques de l’oreille interne, la thyroïde, les parathyroïdes, les plexus choroïdes et les cellules épendymaires [22]. Elle est exprimée par les cellules neuroépithéliales au cours du développement embryonnaire [23] et sa présence a été rapportée dans les neurones [24]. L’expression de la cubiline en dehors des épithéliums mentionnés ci-dessus est possible mais ne peut être considérée comme établie. À l’échelon subcellulaire, la cubiline et la mégaline sont principalement (mais pas exclusivement) décelées dans les zones membranaires ayant un revêtement de clathrine sur leur versant cytoplasmique comme l’indiquent les études réalisées sur le sac vitellin [25-27], le rein [20, 28] et l’iléon [29, 30] Biosynthèse Le processus de biosynthèse de la mégaline [25, 31-33] comporte l’association précoce (30 min) dans le réticulum endoplasmique à une protéine d’escorte, la Receptor Associated Protein (RAP), la formation d’hétéro-oligomères puis de polymères. La maturation dans l’appareil de Golgi selon la voie classique est lente, le t1/2 étant de 90 min. La biosynthèse de la cubiline [25, 32] est complexe et inhabituelle : la protéine est adressée à la membrane plasmique sous forme immature (c’est-à-dire sensible à l’endoglycosidase H), recyclée vers le Golgi pour maturation et réadressée à la membrane sous forme mature (c’est-à-dire résistante à l’endoglycosidase H). L’ensemble du processus requiert plusieurs heures. L’association avec la RAP ne peut être mise en évidence, probablement en raison de la faible affinité de la liaison RAP-cubiline. Les deux protéines peuvent être décelées dans le surnageant de cellules d’origine vitelline [25, 31] ou rénale [34, 35] qui les expriment sur leur membrane. La RAP est indispensable pour l’expression de la mégaline et probablement de la cubiline. Alors que les reins des souris RAP −/– (36) sont morphologiquement normaux, l’expression de la mégaline est diminuée d’environ 77 p. 100. Le marquage des microvillosités est diminué, tandis que les EIMV, les vésicules d’endocytose et les tubules apicaux denses sont normalement marqués. La quantité de mégaline est augmentée dans le réticulum endoplasmique rugueux et le paramembranous endoplasmic reticulum, au pôle basal. Le profil des protéines urinaires décelées chez les souris RAP −/− suggère que ces modifications peuvent avoir des conséquences fonctionnelles. Coexpression cellulaire de la mégaline et de la cubiline dans le tubule contourné proximal La mégaline a été initialement décrite [2] exclusivement sur le versant luminal des EIMV à la différence d’enzymes telles que la maltase [37] qui sont concentrés sur les microvillosités et exclus des EIMV. L’expression membranaire de la mégaline varie en fait selon les segments du TCP où elle est essentiellement colocalisée avec la cubiline (voir Planche couleurs Fig. IV) [28, 38]. Les deux protéines ne sont pas décelables sur les microvillosités de la partie initiale du segment 1 mais le deviennent dans sa partie terminale et le segment 2. Dans le segment 3, l’expression RÔLE PHYSIOPATHOLOGIQUE DE LA CUBILINE ET DE LA MÉGALINE 275 peut n’être que focale, certaines microvillosités étant marquées sur toute leur hauteur tandis que les régions voisines ne présentent aucun marquage. La mégaline et la cubiline sont décelables sur l’ensemble de l’appareil endocytique : puits à clathrine, endosomes, tubules apicaux denses et à un moindre degré dans les lysosomes. Dans ces structures, le marquage de la matrice lysosomale par les anticorps antimégaline traduit probablement la présence de produits de dégradation. La cubiline n’est retrouvée que dans quelques lysosomes denses du segment 2. Expression embryonnaire de la mégaline et de la cubiline Seule la mégaline est exprimée dans le mesonephros, la vésicule néphronique et le bourgeon urétéral. Les deux protéines sont co-exprimées dans les structures métanéphriques. Dans le corps en S, leur distribution membranaire diffuse est associée aux régions qui vont former le glomérule et les tubules proximal et distal. Au cours du développement chez le rat, leur expression se restreint au glomérule et au tubule proximal pour la mégaline, et au seul tubule proximal pour la cubiline [39]. La concentration dans les espaces intermicrovillaires est contemporaine de la mise en place de la filtration glomérulaire [40]. LIGANDS ET FONCTIONS DE LA MÉGALINE L’homologie structurale de la mégaline et de la LRP, a conforté les observations biochimiques montrant que les ligands des deux récepteurs étaient pour la plupart communs [41] (tableau I). Le calcium est indispensable à la liaison de tous les ligands. La RAP, dont nous avons vu le rôle intracellulaire de protéine d’escorte, se comporte comme un ligand classique lorsqu’elle est ajoutée expérimentalement au milieu extracellulaire et inhibe la liaison de tous les ligands connus. Le profil d’inhibition entre les autres ligands est complexe. Il existe des exemples d’inhibition compétitive complète ou partielle et la mégaline peut lier plusieurs ligands simultanément. La liste des ligands identifiés suggère qu’elle est susceptible d’influencer des fonctions biologiques très diverses mais son rôle physiologique chez l’adulte est encore méconnu. La production de souris déficientes en mégaline [23] a apporté des éléments importants concernant son rôle dans le TCP et au cours du développement embryonnaire. Fonctions de la mégaline dans le TCP La localisation sub-cellulaire de la mégaline dans le tubule proximal a suggéré dès les études initiales [2] qu’il s’agissait d’un récepteur endocytique. Christensen et al. [42] en ont apporté la première démonstration en montrant qu’elle permettait l’internalisation, puis l’accumulation dans les lysosomes, de la [125I] RAP microperfusée dans le TCP. Plusieurs études fonctionnelles montrent que les ligands internalisés suivent la voie endocytique classique décrite par Brown et Golstein [43] (fig. 2). Les complexes ligand-récepteur sont internalisés dans les puits à clathrine, transférés dans les endosomes où s’effectue la ségrégation entre le récepteur qui est recyclé et le ligand qui est transféré dans les lysosomes. 276 TABLEAU I. — PRINCIPAUX P.J. VERROUST ET COLL. LIGANDS DE LA MÉGALINE ENZYMES ET INHIBITEURS ENZYMATIQUES PAI-1, et les complexes formés avec l’urokinase, le tPA, la thrombine α1-anti-Chymotrypsine/cathepsine G Pro-urokinase Lipoprotéine lipase APOLIPOPROTÉINES Apolipoprotéines B*, E, J* (clustérine), H* (β2-glycoprotéine-I) PROTÉINES LIANT DES VITAMINES Transcobalamine-vitamine B12 * Protéine de liaison de la vitamine D (DBP)* Protéine de liaison de la vitamine A (RBP)* COMPOSÉS POLYBASIQUES Aprotinine, aminoglycosides, polymyxine B PROTÉINES DE FAIBLE MASSE ET HORMONES Hormone parathyroïdienne, insuline, prolactine* EGF, lysozyme, cytochrome C, β2-microglobuline AUTRES Albumine * Lactoferrine Thyroglobuline * Plasminogène* Receptor Associated Protein Calcium Composants matrice extracellulaire : thrombospondine Cubiline* PAI : Plasminogene Activator Inhibitor ; tPA : activateur tissulaire du plasminogène ; *: ligands non reconnus par la LRP. Certains des ligands physiologiques de la mégaline tels que complexes uPA/ PAI-1 [44] sont synthétisés par les épithéliums tubulaire et glomérulaire notamment dans des conditions inflammatoires. Cette fonction pourrait favoriser le maintien de l’activité fibrinolytique luminale prévenant l’obstruction tubulaire. Les ligands étudiés actuellement sont des protéines ou des agents pharmacologiques de faible masse qui sont filtrés au moins partiellement. La mégaline intervient dans l’élimination rénale de substances basiques. Elle permet notamment l’internalisation et l’accumulation lysosomale des aminoglycosides [45]. Elle intervient dans la réabsorption de protéines cationiques normalement présentes dans le fluide proximal (lysozyme, cytochrome C) [46] mais aussi de molécules anioniques dont l’albumine [47]. L’apolipoprotéine H ou β2-glycoprotéine-I ainsi que les complexes qu’elle forme avec les phospholipides acides constituent des ligands particulièrement intéressants [48] car plusieurs anomalies fonctionnelles du TCP, dont le syndrome de Fanconi de l’adulte, le syndrome de Loewe ou la maladie de Dent, sont caractérisées par une excrètion anormalement élevée de β2-glycoprotéine-I. RÔLE PHYSIOPATHOLOGIQUE DE LA CUBILINE ET DE LA MÉGALINE 277 FIG. 2. — Schéma illustrant la fonction de la mégaline dans l’endocytose par les cellules tubulaires proximales. Les ligands fixés sur la mégaline sont internalisés au niveau des puits à clathrine (PC) qui se séparent de la membrane pour former des vésicules recouvertes de clathrine (VC). Celles-ci se transforment en petits endosomes (PE) où commence sous l’effet du pH acide la dissociation ligand/récepteur qui se poursuit dans les grands endosomes (GE). Les tubules apicaux denses (TAD) assurent le recyclage de la mégaline à partir des deux types d’endosomes. Les ligands sont transférés vers les prélysosomes (PL) puis les lysosomes (LYS). Il est possible que toute la mégaline ne soit pas recyclée dans la mesure où elle peut être décelée dans la matrice lysosomale. Le mécanisme d’internalisation lorsque le ligand de la mégaline est lui-même un complexe entre une protéine de liaison et un ligand (ex : DBP et vitamine D) est illustré sur la partie droite de la figure (encadré 2). L’ensemble du complexe est internalisé et acheminé vers les lysosomes qui dégradent la protéine porteuse et libèrent le ligand. Les mécanismes qui permettent la sortie des ligands des lysosomes sont très mal connus et probablement variables en fonction du ligand. L’hypothèse actuellement retenue pour expliquer l’internalisation de la cubiline, illustrée sur la partie gauche de la figure (encadré 1), implique son association à la mégaline. Le ligand peut être associé à une protéine porteuse. Après formation des VC, la cubiline est massivement recyclée, tandis que les ligands sont acheminés vers les lysosomes. 278 P.J. VERROUST ET COLL. Les travaux récents suggèrent que la mégaline joue un rôle crucial dans l’épargne de composants essentiels tels que les vitamines A [49], B12 [50] et D [51] qui est aujourd’hui l’exemple le mieux étudié (voir fig. 2). Les complexes formés par la vitamine D et une protéine de liaison de 58 kDa (DBP) présents dans la lumière du TCP sont internalisés et adressés dans les lysosomes qui dégradent la DBP tandis que la vitamine D est transférée dans le cytosol puis hydroxylée dans les mitochondries. L’importance physiologique de cette voie d’internalisation est démontrée par les anomalies majeures du système osseux observées chez les souris mégaline –/– [51]. La mégaline intervient peut-être de manière plus complexe dans l’homéostasie du calcium. Elle constitue un antagoniste potentiel du récepteur classique de la PTH [52] et, principale protéine du rein liant le Ca2+, elle pourrait être impliquée dans la réabsorption non régulée du Ca2+ [42]. Fonctions extrarénales L’importance des fonctions extrarénales de la mégaline reste à préciser. Elle pourrait permettre l’internalisation par les pneumocytes de type II des complexes uPA : PAI-1 [53], intervenir dans les échanges au niveau de la barrière hématoméningée, notamment par ses propriétés de liaison de l’apo J et de l’apo B et contribuer au contrôle de la libération de l’hormone parathyroïdienne par sa sensibilité aux fluctuations du calcium environnant [18, 54] La mégaline a un rôle crucial au cours du développement embryonnaire. Les souris déficientes en mégaline, caractérisées par un syndrome holoprosencéphalique et des malformations pulmonaires, meurent pour la plupart dans les heures qui suivent leur naissance [23]. Les troubles du développement sont similaires à ceux observés lors de l’administration d’agents hypocholestérolémiants ou chez les souris dont le gène Sonic Hedge Hog (shh) a été invalidé. La déficience en mégaline pourrait intervenir au niveau du sac vitellin en perturbant le transfert du cholestérol, soit plus probablement au niveau du neuroectoderme en empêchant l’utilisation efficace des lipides et le fonctionnement du sytème contrôlé par la protéine SHH. LIGANDS ET FONCTIONS DE LA CUBILINE Les ligands de la cubiline actuellement identifiés sont présentés dans le tableau II. Sa structure laisse prévoir un grand nombre de sites de liaison et la TABLEAU II. — LIGANDS ACTUELLEMENT IDENTIFIÉS DE LA CUBILINE Complexes facteur intrinsèque/vitamine B12 [6] Chaînes légères des Ig [66] Apolipoprotéine AI et HDL [61] Receptor associated protein [29] Mégaline [12] Albumine [63, 65] RÔLE PHYSIOPATHOLOGIQUE DE LA CUBILINE ET DE LA MÉGALINE 279 plupart des ligands ne sont probablement pas encore identifiés. Comme dans le cas de la mégaline, les interactions entre les différents ligands varient d’un système à l’autre mais la RAP ne constitue pas un inhibiteur universel. Analysé par des techniques morphologiques [26, 27], le trafic de la cubiline est pratiquement superposable à celui de la mégaline mais les mécanismes impliqués dans son internalisation restent incertains puisqu’elle ne comporte pas de domaine cytoplasmique. Sa co-localisation étroite avec la mégaline et la capacité de la mégaline à lier le complexe cubiline/FI/B12 nous ont amenés à proposer que son trafic (voir fig. 2) était assuré par la mégaline [12]. Trois aspects nous paraissent particulièrement importants : la cubiline est le récepteur des complexes FI/B12 indispensable à l’absorption physiologique de la vitamine dans l’iléon ; elle est le seul récepteur identifié permettant l’internalisation des particules de lipoprotéines de haute densité (HDL) ; elle intervient dans la réabsorption des protéines par le TCP. La cubiline récepteur physiologique du complexe facteur intrinsèque/B12 L’identification de la cubiline et de ses ligands doit beaucoup aux travaux réalisés sur l’absorption intestinale de la vitamine B12. Ce processus implique la formation d’un complexe entre la vitamine B12 alimentaire et une protéine sécrétée par la muqueuse gastrique, le facteur intrinsèque. Ce complexe est lui-même internalisé par un récepteur de haute affinité exprimé au pôle apical des entérocytes de l’iléon terminal [30]. La mise en évidence de ce récepteur dans les cellules épithéliales du TCP [7, 55] et le sac vitellin [56] pendant la période où les anticorps tératogènes sont actifs nous a amenés à montrer qu’il était identique [6] à une protéine que nous avions identifiée sous le nom de gp280 et caractérisée comme cible d’anticorps tératogènes [5]. L’étude de patients ayant un déficit héréditaire de l’absorption de la vitamine B12, connu sous le nom d’anémie mégaloblastique, autosomale récessive ou syndrome d’Imerslund-Gräsbeck (SIG) [57], a permis d’acquérir la certitude que la cubiline était le récepteur physiologique de ce complexe. En effet, le gène de la cubiline est situé sur le bras court du chromosome 10 dans la région de 6 cM contenant MGA1, le gène putatif du SIG [58]. La structure de la cubiline chez ces patients est anormale [59]. 16/17 des patients étudiés ont une mutation ponctuelle qui substitue une leucine à une proline (FM1) dans le domaine CUB 8 qui porte le site de liaison du complexe FI/B12. Le dernier patient a des anomalies plus complexes (FM2) qui concernent l’un des introns du domaine CUB6 et conduisent à la synthèse d’une protéine tronquée. Autres fonctions de la cubiline Trois types d’arguments recueillis au cours de 20 dernières années suggèrent que le complexe FI/B12 ne constitue pas le seul ligand de la cubiline. En premier lieu, bien que la cubiline exprimée par le TCP et l’épithélium vitellin soit capable expérimentalement de lier et d’internaliser le complexe FI/B12, il est probable que cette propriété n’est pas physiologiquement importante car le FI n’est présent dans la circulation qu’en quantité très faible. En second lieu, la plupart des patients ayant un SIG ont aussi une protéinurie qui persiste après correction des anomalies hématologiques et neurologiques par administration parentérale de vitamine B12. Les observations similaires faites chez les chiens ayant un déficit d’expression membranaire du récepteur suggérent que 280 P.J. VERROUST ET COLL. la cubiline intervient probablement dans la réabsorption des protéines filtrées. Enfin, nous avons montré que les anticorps anti-cubiline induisent des malformations fœtales [5], associées à des anomalies massives de l’appareil endocytique précoce [60]. CUBILINE RÉCEPTEUR DES HDL La capacité de la cubiline de lier l’apolipoprotéine A-I (apoA-I) [61] a été mise en évidence par chromatographie d’affinité du sérum sur une colonne de cubiline et analysée directement par résonance plasmonique de surface. Il s’agit d’une liaison de haute affinité qui implique l’apoA-I libre ou faisant partie intégrante d’une particule de HDL. Elle requiert la présence de calcium et implique sur la cubiline un site de liaison distinct de celui du complexe FI/B12. La cubiline peut non seulement lier les HDL mais permet d’internaliser l’ensemble de la particule, comme cela est observé dans des cellules de sac vitellin exprimant la mégaline et la cubiline. Au cours de ce processus, qui est inhibé par les anticorps anticubiline, l’apoA-I est dégradée. Le mécanisme d’endocytose des lipides par la cubiline, clairement distinct de l’internalisation sélective du cholestérol par le Scavenger Receptor B I [62], se rapproche donc du mécanisme décrit par Brown et Goldstein pour les LDL [43]. L’importance physiologique de cette propriété n’est pas entièrement élucidée. La cubiline intervient dans la réabsorption de l’apoA-I par le TCP. À l’état normal, l’apoA-I est filtrée, réabsorbée puis dégradée dans les cellules du TCP et n’est pas décelable dans l’urine. Elle n’y est pas non plus détectée chez les patients ayant une mutation ponctuelle du domaine CUB 8 (FM1). Chez le patient qui porte la mutation FM2, l’apoA-I est retrouvée dans les urines. De même, elle est présente dans les urines de chiens ayant un équivalent du SIG secondaire à une anomalie de ciblage de la cubiline [56]. Il est possible que la cubiline intervienne de manière plus générale dans le métabolisme des HDL car le patient FM2 a des taux de cholestérol HDL et LDL anormalement élevés. Cette observation est difficilement explicable par les anomalies d’excrétion observées car chez les sujets normaux l’apoA-I filtrée n’est pas réabsorbée sous forme fonctionnelle mais dégradée. Elle peut suggérer une expression de la cubiline dans des sites, autres que les épithéliums mentionnés, qui restent à identifier avec précision. Compte tenu de l’importance du cholestérol dans le développement embryonnaire, cette propriété pourrait rendre compte des anomalies du développement induites par les anticorps anticubiline. CUBILINE ET RÉABSORPTION DES PROTÉINES DANS LE TCP L’analyse de la protéinurie chez les patients ayant un SIG (fig. 3) montre un profil qui n’est pas limité à quelques espèces moléculaires (telles que l’apoA-I) mais au contraire non spécifique, comportant notamment des quantités importantes d’albumine. L’interaction de la cubiline avec l’albumine est maintenant documentée [63]. La liaison est de faible affinité, en accord avec la caractérisation des sites de liaison de l’albumine précédemment rapportés dans le TCP et ces « récepteurs » de faible poids moléculaire [64] pourraient être des produits de dégradation de la cubiline. Le rôle de la cubiline dans la réabsorption des protéines par le tube proximal est fortement suggéré par l’absence de vacuoles de réabsorption de l’albumine dans le TCP des chiens ayant un déficit d’adressage membranaire de la cubiline alors que ces vacuoles sont facilement décelables chez les chiens témoins. Le processus de réabsorption de l’albumine fait vraisemblablement RÔLE PHYSIOPATHOLOGIQUE DE LA CUBILINE ET DE LA MÉGALINE 281 FIG. 3. — Profil protéinurique de 2 patients ayant un syndrome d’Imerslund Gräsbeck. Electrophorèse en gel de polycacrylamide (5-15 p. 100) en présence de SDS. Noter en 1 et 2 la présence d’une bande intense comigrant avec l’albumine purifiée [3] au sein d’un profil complexe. intervenir la mégaline. Les expériences in vitro sur les cellules OK (65) montrent une association étroite de la mégaline et de la cubiline avec l’albumine liée à la membrane plasmique. Les souris mégaline –/– ont une excrétion accrue d’albumine et n’ont pas de vacuoles d’endocytose contenant de l’albumine dans le TCP. La mégaline pourrait jouer un rôle direct par sa capacité d’interaction avec l’albumine [47] et/ou indirect en intervenant dans le trafic intracellulaire de la cubiline [12]. Il semble probable que la cubiline intervient dans la réabsorption d’autres molécules filtrées par le glomérule. Elle lie avec une faible affinité les chaînes légères des Ig [66] et nous étudions actuellement ses capacités de liaison avec les protéines mises en évidence dans les urines de patients SIG. CUBILINE ET INTERFACE MATERNO-FŒTALE Le pouvoir tératogène des anticorps antirein décrit il y a plus de 30 ans a été rapporté à leur fixation sur le sac vitellin et à une inhibition des mécanismes d’endocytose qui assurent les transferts de la mère vers le fœtus. L’hypothèse pathogénique la plus souvent retenue dans la littérature implique une diminution de l’internalisation et de la dégradation des protéines maternelles conduisant à un apport en acides aminés insuffisant pour assurer le développement embryonnaire (revue in [67]). Une telle hypothèse est compatible avec la capacité de la protéine cible (c’est-à-dire la cubiline) [5], de lier une grande variété de protéines dont l’albumine. Ses capacités de liaison des HDL et la similitude des malformations induites par les anticorps anticubiline et les inhibiteurs de synthèse du cholestérol suggèrent qu’elle pourrait aussi intervenir dans le transport materno-fœtal du cho- 282 P.J. VERROUST ET COLL. lestérol. Ce processus [68] implique en effet une internalisation de la particule de HDL, la dégradation de l’apoA-I et la formation de LDL transférées vers le fœtus par l’apoB synthétisée par les cellules vitellines. En conclusion, les données brièvement présentées dans cette revue montrent que, la mégaline et la cubiline, jouent un rôle important dans l’étape initiale du processus d’endocytose qui permet la réabsorption des protéines par les cellules épithéliales du TCP. Il est probable qu’il existe des relations fonctionnelles étroites entre ces deux récepteurs multiligands dont nous ne connaissons que les premiers éléments. Les observations concernant les ligands de ces récepteurs et notamment de la mégaline suggèrent d’autre part que l’épargne d’éléments vitaux tels que certaines vitamines constitue l’une des fonctions essentielles du TCP. Il est enfin intéressant de noter que, pour importantes que soient leurs fonctions dans le TCP, ces deux molécules ont aussi des propriétés vitales dans d’autres domaines d’expression tels que le développement embryonnaire. BIBLIOGRAPHIE 1. CHRISTENSEN EI, BIRN H, VERROUST P et al. Membrane receptors for endocytosis in renal proximal tubule. 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