D1 – Couverture de terre

Arts de bâtir:
D1 – Couverture de terre
Pays :
Palestine
PRÉSENTATION
Emprise Géographique
Définition
Couverture de terre
- Toiture à très faible pente couverte d’une
ou plusieurs couches de terre ou de
mélange de terre, d’éléments organiques
ou de chaux.
- La toiture repose sur un plancher de bois,
ou parfois sur une ou plusieurs voûtes.
- La chape est compactée, et parfois
enduite d’un badigeon de chaux pour
améliorer son étanchéité.
- La vulnérabilité aux intempéries de la terre
nécessitant un entretien constant, cette
technique de couverture, progressivement
abandonnée, est en voie de disparition.
Milieu
Dans l’espace MEDA, les couvertures de terre sont généralement présentes en milieu rural de plaine, de façon courante sauf en Espagne.
En Palestine, ce type de couverture est couramment présent en milieu rural de plaine et de montagne.
Illustrations
Vues générales :
Vues de détail :
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres
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D1 Palestine– Couverture de terre
PRINCIPE CONSTRUCTIF
Matériaux
Illustrations
Nature et Disponibilité (sous quelle forme)
La couverture est constituée d’une chape compactée d’une ou plusieurs couches de terre
argileuse extraite à proximité, parfois mélangée à des éléments organiques (végétaux ou
animaux) ou à de la chaux.
En Palestine, l’argile est mélangée à de la paille, des racines, du gravier et de la chaux pour
améliorer la résistance de la chape.
Modules, Dimensions, Epaisseurs, Dosages
L’épaisseur totale de la chape varie de 7cm à 40cm, l’épaisseur courante se situant entre
10cm et 30cm.
En Palestine, l’épaisseur de la chape, de 10cm à 15cm au sommet, augmente depuis ce point
vers les parties inférieures du toit de forme parabolique.
Type de pose
Type de pose
La chape est réalisée en étalant la terre ou le mélange en une ou plusieurs couches sur un lit
de branches, de feuilles ou d’algues, ou bien directement sur le plancher ou la maçonnerie du
support. La terre (ou le mélange) est ensuite compactée pour assurer l’étanchéité de la
chape.
En Palestine, le mortier est appliqué en trois couches successives, sur un lit de branches et
de feuilles.
Principe constructif : coupe verticale
Ossature associée
La couverture repose généralement sur un plancher de bois, parfois sur une ou plusieurs
voûtes.
Evacuation des eaux
Pente adaptée (%)
La pente, extrêmement faible, se situe généralement entre 1% et 5%, hormis au Maroc où
celle-ci peut être plus forte.
En Palestine, la pente se situe entre 2% et 3%.
Collecte et évacuation des eaux
La pente est suffisante pour permettre l’écoulement des eaux, dont l’évacuation est assurée
par des gouttières ou des gargouilles, hormis en Egypte.
En Palestine, les eaux sont évacuées par des gargouilles métalliques de 50cm de long.
Traitement des points singuliers (rives, égouts, noue, faîtage…)
La couverture présente une surface homogène. Parfois, les bords font l’objet d’ouvrages
spécifiques (acrotères, avant-toits…).
Principe constructif :
détail de la couverture
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres
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PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)
Outils
Illustrations
Des outils spécifiques sont souvent utilisés pour le compactage de la terre.
En Palestine, un rouleau cylindrique de pierre est utilisé pour compacter la terre.
Métiers
Métier, Nombre de personnes nécessaires
Les couvertures plates de terre sont souvent mises en œuvre par le constructeur du bâtiment
(maçon), quelquefois aidé par le propriétaire ou le voisinage, quand ce n’est pas le
propriétaire lui-même qui réalise l’ouvrage. Une à six personnes au minimum sont mobilisées,
selon les cas, pour ces ouvrages.
En Palestine, la couverture est réalisée par un maçon, ou plus rarement par un charpentier
peu spécialisé, assisté de deux ou trois ouvriers.
Performances
Étanchéité, Protection aux intempéries
La résistance des couvertures plates en terre est généralement faible, face à la neige, à la
pluie et aux importantes variations hygrométriques (périodes de sècheresse) provoquant un
craquellement de l’argile.
En Palestine, la résistance de la couverture de terre aux intempéries est bonne, notamment
dans la vallée du Jourdain qui est extrêmement sèche; dans les régions de moyenne
montagne, les toits sont suffisamment entretenus, leur résistance est améliorée par
l’incorporation de chaux au mortier.
Isolation Thermique
En raison du pouvoir isolant et de la forte inertie de l’argile, les couvertures plates en terre
offrent de bonnes performances thermiques, à condition que la ventilation de la toiture soit
suffisante.
En Palestine, les performances thermiques de la couverture de terre sont bonnes, notamment
en raison du pouvoir isolant et réflechissant de la terre claire.
Pathologie de vieillissement
Liée au matériau et aux conditions climatiques :
La faible résistance mécanique de l’argile contribue à sa vulnérabilité à l’érosion pluviale; ce
matériau est en outre extrêmement sens ible aux variations hygrométriques, provoquant des
craquelures par temps sec.
En Palestine, une végétation parasite se développe sur le mortier de terre, notamment autour
des gouttières, lorsque l’écoulement des eaux est mal assuré (conduits bouchés).
Principe construc tif :
revêtement en terre des différentes formes de
couvrements – toits plats, voûtes, dômes…
Liée à la technique :
Un mauvais compactage, une épaisseur insuffisante de la couche de terre, et une pente
irrégulière n’assurant pas un bon écoulement des eaux, peuvent nuire à l’étanchéité de la
couverture.
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PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)
DESCRIPTION DE MISE EN OEUVRE
En Palestine :
Conditions de réalisation :
La réalisation des travaux doit se faire par temps sec, pour éviter les infiltrations d’eau de pluie; aucune protection particulière n’est nécessaire.
En Palestine, les saisons propices sont le printemps ou l’été.
Travaux préparatoires :
L’argile et, dans certains cas, les matériaux nécessaires à la préparation des mortiers ou des différentes couches sont approvisionnés. Parfois,
l’argile est tamisée pour la débarrasser des impuretés, avant d’être, dans certains cas, mélangée à de l’eau, à de la paille ou à des agrégats. La
charpente doit être suffisamment propre.
En Palestine, dans le cas d’une voûte ou d’une coupole, la charpente est réalisée préalablement. Dans le cas d’un plancher sur murs de terre, le
charpentier prépare des troncs bruts sectionnées à la bonne dimension, puis le maçon et son ouvrier assemblent ceux-ci les uns à côté des
autres, construisant ainsi la forme de la toiture, couverte d’un lit de branches et de feuilles. Parallèlement, les ouvriers préparent un mélange de
terre, de gravier et de paille, de racines, de chaux et de cendre.
Les détails importants :
Un bon damage ou compactage de la terre ou du mortier est indispensable à l’étanchéité.
En Palestine, la mise en œuvre de la couverture de terre est assurée par une équipe encadrée par un maçon. Une première couche épaisse d’un
mélange à base de terre est étalée pour garnir les interstices du support. Une seconde couche, formée d’un mélange de terre et de végétaux
divers, est elle-même revêtue d’une fine couche de 2cm à 3cm d’épaisseur, constituée d’un fin mélange de terre, de chaux et de paille. Cette
couche est lissée par un brossage à l’aide de feuilles mouillées. Le lissage et l’homogénéité de la chape sont obtenus par un malaxage du
mélange de terre en deux temps, ainsi que par un compactage à l’aide d’un rouleau de pierre (pierre cylindrique et manche métallique). Un jour
de séchage est nécessaire entre l’application de chaque couche. La réalisation d’une couverture de 20m2 environ nécessite trois jours de main
d’œuvre d’une équipe de cinq à six personnes. Après une semaine nécessaire au séchage complet de la chape, un badigeon de chaux est
appliqué pour assurer l’étanchéité de la toiture.
Moyens de Vérification :
On peut vérifier l’étanchéité de la couverture en arrosant cette dernière, afin de détecter d’éventuelles infiltrations d’eau.
En Palestine, les différents mélanges et leur mise en œuvre nécessitent le contrôle attentif d’un maçon expérimenté.
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D1 Palestine– Couverture de terre
USAGE, EVOLUTION ET TRANSFORMATION
Usage
Types de bâtiments
La couverture plate de terre se trouve sur tous types de bâtiments à travers l’espace MEDA.
En Palestine, la couverture de terre concerne principalement les maisons d’habitation, et les bâtiments agricoles.
Période d’apparition de la technique / Période d’emploi de la technique – Usage contemporain ou disparu
L’apparition de la couverture plate de terre est généralement très ancienne : elle remonte à l’époque Néolithique en Jordanie, au Moyen-Age en
Espagne, et plus tardivement, au XVII° siècle (période Ottomane) en Palestine.
La technique de la couverture plate en terre a pratiquement disparu, à l’exception de la Grèce où elle est en voie d’extinction, et du Maroc où
celle-ci est toujours en usage.
En Palestine, la technique de la couverture plate de terre a été utilisée jusqu’aux années 1940.
Raisons de la disparition ou de la modification de la technique
La technique de la couverture plate de terre a pratiquement disparu, en raison de la faible résistance de la terre ou du mortier de terre aux
intempéries, qui nécessite un entretien constant, voire une réfection totale périodique.
En Palestine, l’entretien de la toiture nécessite un décapage et une réfection totale de la chape chaque année ou tous les deux ans; malgré la
disparition de cette technique en construction neuve, certaines couvertures de terre sont encore entretenues, traditionnellement, en milieu rural.
Evolution / Transformation
Les matériaux
Les couvertures plates de terre sont progressivement remplacées par des dalles de béton ou d’autres couvertures étanches, et parfois par des
toitures en pente couvertes de tuiles.
En Palestine, les couvertures de terre sont remplacées par des dalles de béton.
Les aspects techniques
La pose d’un film imperméable (bitume, nylon…) entre le support et la chape, permet de corriger le défaut d’étanchéité de la couverture de terre.
Cette technique est notamment employée en Grèce et en Espagne.
Evaluation des matériaux et des techniques de remplacement
Le remplacement de la terre par du ciment ou du béton présente de nombreux inconvénients : ces matériaux sont peu compatibles avec les
planchers de bois traditionnels, leur niveau d’isolation thermique est réduit, et leur esthétique est moindre. En revanche, la pose d’un film
imperméable entre le support et la chape offre une solution satisfaisante au défaut d’étanchéité des couvertures de terre.
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