la formulation
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la formulation
EXTRAIT DU GUIDE DES REVETEMENTS SUPERFICIELS LA FORMULATION Elle consiste à définir la structure de l’enduit, le choix de la catégorie du liant, ainsi que la nature et l granulométrie des matériaux, la technique d’amélioration éventuelle de l’adhésivité du liant au granulat et les dosages des constituants. Ces paramètres sont déterminés d’une façon assez approchée, en fonction de plusieurs facteurs qu’il convient d’analyser. III- 1 FACTEURS INTERVENANT DANS LE CHOIX D’UN ENDUIT : On peut citer quatre facteurs : III-1-1 Le support : Il y a lieu de distinguer deux types de supports : a) Le supports ayant reçu 1 ou plusieurs fois l’enduit: Il est relativement dur. Il arrive que l’on rencontre sur des zones de ressuage caractérisées par la remontée du liant vers la surface de la chaussée ; pour réduire ces méfaits, il conviendrait de réduire l’excès du liant soit par incorporation de granulats appropriés (par temps chaud) soit en le brûlant (technique onéreuse). Le dosage de la nouvelle couche du liant doit être inférieur au dosage théorique afin « d’absorber » l’excès qui peut subsister. Un tel support est, la plupart des cas, hétérogène. Il nécessite donc une accommodation de la formule chose qui ne peut être possible qu’avec un personnel exécutant expérimenté. b) Le support « neuf » : C’est un support devant recevoir pour la 1ère fois un enduit superficiel. Il est général poreux et peut donc « absorber » plus de liant et de granulats. III-1-2- Le trafic : Les caractéristiques du trafic sont l’intensité, la charge et la vitesse- Actuellement l’intensité des trafics que transitent nos routes varie de quelques centaines de véhicules/jour à 5000,6000 véhicules/jour avec plus ou moins un trafic poids lourds important. Cependant, les routes qui reçoivent les enduits ne dépassent pas 3000 à 4000 véhicules/jours laissant le champ aux bétons bitumineux pour le trafic supérieur. La limitation de la vitesse après enduisage n’est pas toujours respectée en rase campagne. Ainsi on sera amené à considérer des vitesses réelles élevées sauf dans le cas de routes présentant un tracé obligeant les usagers à réduire leur vitesse. III-1-3 Climat du site : Il est impératif de tenir de climat. En effet les liants sont sensibles aux conditions hygrométriques et thermiques. EXTRAIT DU GUIDE DES REVETEMENTS SUPERFICIELS III-1-4- Période d’exécution des travaux d’enduisage : Pour bien réussir le enduits, il est conseillé de travailler pendant le printemps et le début de l’été afin de profiter des températures assez élevées favorisant ainsi certains phénomènes physico-chimiques de prise. III-2- LE CHOIX DES CONSTITUANTS : III-2-1 - Les liants : Les liants fréquemment utilisés sont les cut backs et surtout le CB 400/600. Le 150/250 n’est en principe plus utilisé sauf dans des cas particuliers que l’on précisera par la suite. Les émulsions cationiques sont souvent utilisées en arrière saison. Le choix du liant est fonction de facteurs indiqués ci-dessus. Ainsi le liant doit être suffisamment visqueux pur qu’il puisse résister aux arrachements dus à l’agressivité du trafic, et suffisamment fluide pour que les granulats soient mouillés. On emploie des liants d’autant plus visqueux que le trafic est intense et lourd (mouillabilité) trop fluides sous des trafics importants ou par temps chaud et déconseille les liants trop visqueux sous les circulations faibles ou en arrière saison. Les catégories conseillées en fonction du trafic et de la saison des travaux sont données par les 2 tableaux suivants : trafic dans le 2 sens Vitesse maximale liant 180 km/h CB E 180 0 120 CB E 120 km/h CB E C.B = Cut Back E = Emulsion 50 à 750 v/j 400/600 60% 400/600 60% 750 à 2000 400/600 60% 400/600 60% 400/600 65% 2000 à 4500 800/1400 65% 800/1400 65% 800/1400 65% > 4500 800/1400 69% 800/1400 69% 800/1400 69% EXTRAIT DU GUIDE DES REVETEMENTS SUPERFICIELS Liant : Catégories en fonction de la période d’exécution Liant CB. 150/250 Période AVRIL - MAI CB. 400/600 MAI - JUIN CB. 800/1400 Emulsion Cationiques JUIN - JUILLET - AOUT MARS - SEPTEMBRE OCTOBRE observations L’évaporation doit se faire lentement et nécessite 2 à 3 mois. Evaporation et densification de 1 à 1,5 mois. Densification de 15 à 20 j _____ III-2-2- Choix des granulats : Les granulats proviennent en général des carrières de la régions. Ils doivent répondre aux spécifications ennoncées plus haut. Les granulométries utilisées sont les 10/14, 6,3/10 et 4/6,3. III - 3- Structures La structure d’un enduit peut être : • - monocouche : I couche de liant + I couche de granulat • - Bicouche : I couche de liant + I couche de granulat + I couche de liant + I couche de granulat. • - monocouche double gravillonnage : I couche de liant + 2 couches de granulats. L’enduit doit solutionner un certain nombre de problèmes. • - La sécurité : redonner à la chaussée une rugosité acceptable • - l’Etanchéité : Protection de la chaussée de l’infiltration des eaux • - Assurer la continuité de la chaussée dans le temps (entretien préventif). III-3- 1- Le monocouche : C’est la structure la plus couramment rencontrée pour les trafics inférieurs à 1500 véhicules/jour. Elle utilise des granulats 6/10 et 10/14 sur des supports durs. Les granulats 6/10 ont l’avantage de ne pas casser les pare brise et ne font pas beaucoup de bruits (confort). Sur des supports relativement « mous » il serait préférable d’utiliser la 10/14 pour ne pas avoir de problèmes d’enfoncement des granulats causant ainsi des ressuages. III-3-2 L’enduit bicouche : Théoriquement plus durable, employé sur les chaussées à trafic supérieur à 3000 véhicules/jour ou sur des supports neufs. Ils existe deux formules possibles. • - 10/14 + 6/10= formule continue • - 10/14 + 4/6= « discontinue EXTRAIT DU GUIDE DES REVETEMENTS SUPERFICIELS La deuxième à l’avantage de présenter une texture de bonne rugosité géométrique de surface et une meilleure drainabilité. III- 3-3 - L’enduit monocouche à double gravillonnage : C’est un compromis entre le monocouche et le bicouche et présente des caractéristiques au moins comparables à celle du monocouche en ce qui concerne la rugosité et une durabilité au moins équivalente à celle du bicouche. Il convient pour des trafics compris entre 1500 et 3000 véhicules/jour. Il est obtenu en répandant une seule couche du liant et 2 couches de granulats. La 1ère couche 10/14 est répandue en faible dosage et la couche 4/6 vient colmater et caler les gros éléments limitant les risques de ressuage. Donc, en résumé on peut dresser le tableau suivant : Trafic Trafic < 1500 v/j 1500 à 3000 > 3000 v/j Type d’enduit monocouche monocouche double gravillonnage Bicouche Observations Structure très intéressante à développer Il convient aussi sur les supports neufs quelque soit les trafics. III-4- DOSAGE DES CONSTITUANTS : Pour le dosage en liant (C.B) on applique la règle du 1/10° (par exemple si l’on a 12 1/m² de gravettes 10/14, le dosage de liant correspondant de 1,2 kg/m². Mais une telle formulation doit être corrigée en fonction des facteurs cités auparavant en plus des caractéristiques des granulats. Ainsi, par exemple s’il on a un support présentant les ressuages généralisés il faut sous doser de 5 à 15%. De même pour un support poreux; on surdose de 10 à 15%. Le dosage des granulats d/D dans le monocouche et le bicouche généralement adopté est d+D/2 ± 1 à 2 litres /m² (+ pour les monocouches et la deuxième couche du bicouche et - pour la 1ère couche répandue). EXTRAIT DU GUIDE DES REVETEMENTS SUPERFICIELS III-5- FORMULATION DES ENDUITS : III-5-1- Formulation moyennes : Elles correspondent à des supports à texture lisse et sans ressuage. C’est le cas fréquent des enduits superficiels usés par la circulation et les chaussées neuves ayant reçu une imprégnation. Les tableaux annexés donnent des formules moyennes pour chaque type d’enduit. III-5-2- Facteurs correctifs : L’état du support influe sur les dosages des constituants comme il a été décrit auparavant. Malheureusement, on ne peut pas avoir, dans l’état actuel une évaluation qualitative. En revanche une appréciation qualitative est possible et peut nous aider à corriger les dosages théoriques. Ci-contre un tableau donnant ces corrections en fonction de l’état du support, de l’intensité de la circulation et de caractéristiques des composants. On tient compte de tous les correctifs en faisant leur cumul. Cependant, les dosages réels ne doivent pas s’écarter des dosages théoriques de 20%. En effet, si l’écart et trop important (25%) il faudrait faire procéder au prétraitement de la chaussée. EXTRAIT DU GUIDE DES REVETEMENTS SUPERFICIELS ENDUITS MONOCOUCHES - FORMULATIONS MOYENNES Formule Monocouches 4/6 Monocouches 6/10 Monocouches 10/14 Monocouches 14/20 Dosage Granulation 6à7 9 à 10 13 à 14 16 à 17 Dosage Liants C.B E 150/250 400/600 0,85 0,9 1,2 1,1 1,1 1,15 1,5 1,4 1,45 1,1 1,85 1,7 1,8 2,1 Observation Zone Urbaines Route Rase Campagne supports assez durs Supports « mous » Routes de montagnes verglas EXTRAIT DU GUIDE DES REVETEMENTS SUPERFICIELS ENDUITS BICOUCHES - FORMULATIONS MOYENNES Couches 1ère couche 10/14 2ème couche 4/6 1ère couche 10/14 2ème couche 4/6 Dossage en Dossage en liant kg/m2 granulats C.B E ( poids total ) 1/ M2 65% 70% Formule continue 10/14 - 6/10 11 à 12 1,1 1,8 1,6 7è8 1 1,1 1 Formule discontinue 10/14 + 4/6 11 à 12 1,1 1,5 1,3 6à7 1 1,1 1 Formule silencieuse zone urbaine meilleure drainabilité et rugosité convenant à la circulation rapide EXTRAIT DU GUIDE DES REVETEMENTS SUPERFICIELS CORRECTIFS APPLICABLES AUX DOSAGES MOYENS Facteurs Support . Gras à texture lisse . maigre texture rugueuse et perméable Circulation T> 3.000 v/j Nature des granulats Correctif du dosage des liants Observations - 20% pour monocouches et 1ère couche cas des chaussées ayant reçu des Sturry de enduits bicouches (plages le couleur foncée) + 10 à 20% pour monocouche et 1ère Chaussée neuves couche du bicouche - 10% pour mémoire Voir granulats EXTRAIT DU GUIDE DES REVETEMENTS SUPERFICIELS III-6- AMELIORATION DE L’ADHESIVITE III-6-1- Couple liant-granulat Une connaissance préalable de la manière avec laquelle la liaison se fait entre le liant et les granulats est essentielle. La méconnaissance ou la négligence de cette donnée est l’origine d’un très grand nombre d’échecs. Aussi avant la mise en oeuvre, on doit connaître la qualité de liaison entre le liant qui va être utilisé et les granulats approvisionnés On doit s’assurer que même en présence d’eau les granulats sont suffisamment mouillés par le liant (adhésivité active) et que l’eau ne déplacera pas, ultérieurement, le liant de la surface de granulats (adhésivité passive). III-6-2- Appréciations et essais On doit apprécier la liaison liant-granulats à 3 niveaux : • - à sec • - granulat humide • - résistance à l’eau après réalisation de l’enduit : adhésivité mécanique : adhésivité « active » : adhésivité passive. L’appréciation de l’adhésion mécanique ou globale se fait au moyen de la plaque VIALIT. On place 100 granulats non lavés et secs sur une plaque métallique enduite de liant (qui va être utilisée sur le chantier) et on provoque leur décollement, dans des conditions déterminées par un choc normal à la surface de la plaque. La valeur de l’adhésion globale est exprimée par la différence à 100 du nombre de granulats décollés et non tachés par le liant. Elle doit être supérieure à 80. L’adhésivité active est évaluée de la même façon avec de granulats humides. Sa valeur doit être supérieure à 90. Pour l’adhésivité passive, les granulats sont enrobés dans des conditions précises et immergés dans l’eau pendant un certain temps. Le pourcentage de granulats restant recouverts de liant évalue l’adhésion passive. Elle doit être supérieure à 90 si la température de l’eau d’immersion est de 20°.c. Ces essais sont généralement effectuées par le L.P.E.E. Si les valeurs préconisées ne sont pas atteintes, il faudrait recourir à des méthodes d’amélioration d’adhésivité ou dopage. Il faut souligner l’importance de cette affinité du couple liant-granulat parce qu’elle est essentielle, pour la réussite de l’enduit. EXTRAIT DU GUIDE DES REVETEMENTS SUPERFICIELS III-6-3- Dopes d’adhésivité Les dopes sont des produits qui favorisent le mouillage des surfaces de granulats par le liant (secs ou humides) et contribuent à s’opposer à la rupture de la liaison liant-granulats par l’eau. Ils sont à base de produits chimiques fabriqués à partir d’acide gras comme les amines (d’où la meilleure mouillabilité des granulats par les émulsions). III-6-4- Dosages Si les essais confirment que le couple liant granulats ne présente pas une affinité suffisante, il faut doper afin de favoriser l’adhésivité. Plusieurs procédés sont alors possibles. a) pretraitement Il consiste en un mouillage uniforme des granulats par une solution aqueuse de dope. Il se fait en général au niveau de la carrière (stockages des granulats). b) le dopage dans la masse du liant Le dope est introduit dans le liant. Il doit résister aux températures de répandage (80 à 15°c). c) le dopage d’interface Après le répandage du liant ou pulvérise le dope (au moyen d’une rampe annexée à la répandeuse équipée d’une réserve) à un dosage moyen de 40 à 70g/m². Ce procédé étant le plus pratique et le plus souple : On peut déclencher la pulvérisation à volonté (cas d’une averse qui surprend le chantier). Il convient de dire que si les granulats ne sont pas propres Il est impératif de les dépoussiérer et de les laver