Marrakech – je t`aime

Transcription

Marrakech – je t`aime
PROGRAMNR 100064/tv2
Marrakech – je t’aime !
Sänds den 24/10 2006
Programlängd: 14.00
Producent : Gabriella Thinsz
Discussion entre Ilyass et Myriam dans la rue en arabe et en français.
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Ilyass :
On lui a demandé qu’il nous arrange tout avant 3 heures parce qu'on a cours à 3
heures. D'ailleurs, il faut que je révise mon contrôle d'histoire-géographie.
On a maximum 8 heures de cours et minimum on peut avoir une heure de cours
dans la journée.
Là maintenant là tout de suite, j'ai contrôle de géographie deux heures de 3 heures à
5 heures et je jette un coup d'oeil un peu sur la leçon.
Sur, sur quoi ?
Sur le nombre d'habitants sur la planète, comment on fait pour rendre, mettre en
valeur la planète et la mondialisation.
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ici, c'est la place Jamaa El Fnaa et là, elle est un peu vide parce que c'est le
vendredi et les gens vont faire la prière. On va à droite, Myriam.
Ah ouais. T'es pas perdu, là ?
Mais oui, c'est par là-bas. C'est là-bas qu'il y a la petite mosquée, tu sais, c'est à
droite de la petite mosquée.
Moi avant, on vivait en France. Je sais que enfin c'est pas une vie pour moi, moi, je
suis bien ici, je suis bien ici. Je connais les gens, les gens nous connaissent. Là, on
est bien là, on est bien.
Et même quand on connaît pas les gens, on les connaît juste en leur parlant tout de
suite, ils vous invitent, c'est ça qui est bien.
C'est très aimable, très aimable, surtout aujourd'hui, le vendredi, les gens invitent
beaucoup les autres gens à venir manger. Le couscous c'est pour tout le monde,
c'est... Même quand on se connaît pas.
C'est, c'est comme ça, le gars, on lui demande quelque chose, il dit “Je l'ai”, il nous
la donne, c'est sans problème.
C'est ce qui fait, c'est ce qui fait la richesse du pays.
C'est ce qui fait la différence un petit peu.
Entre les pays nord-africains et l'Europe.
Ilyass :
C'est bon, il va faire très vite et ça, c'est pour nous amuser, il a dit en gros.
Myriam :
Regardez là, là, c'est les serpents, là, c'est les serpents. Non merci, vraiment.
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Discussion entre les montreurs de serpents et Ilyass et Myriam.
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Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Je crois que le bonheur, c'est...
Mais c'est ça, on est dans le bonheur.
C'est de vivre comme Dieu me le permet et me contenter enfin, me contenter de ce
que Dieu nous donne en fait.
Voilà, dire merci.
Voilà, merci à Dieu, j'ai mes deux pieds, mes deux mains, j'ai de quoi, voilà.
Voilà, j'ai mon père, j'ai ma mère, y'a du soleil...
Y'a du soleil, des palmiers, de quoi manger...
Y'a des petits oiseaux qui viennent.
Y'a Ilyass qui m'embête, je suis bien.
Une autre ville où on vend les chaussures, une autre où on vend les habits...
Une où y vendent l'électronique, une où y vendent le fer, bon y'a tout.
Où y vendent l'argent, enfin les bracelets, les colliers, mais là, nous on va aller voir
où y vendent les habits, voilà ça s'appelle en arabe “????” “le trou”. Là, c'est les
dents.
C'est... arrête, c'est ce qu'ils appellent un dentiste.
Un dentiste public en fait.
Arracheur de dents. Quand on a mal à une dent, il l'arrache.
Il l'arrache comme ça, avec ce qu'il a dans la main, vous voyez ? Pour les gens qui
ont pas d'argent.
Il vous a dit de venir. Il vous a invité à venir si vous voulez.
Faut dire que la différence c'est que chez nous, on voit les gens pauvres. Ici, y'a des
gens qui viennent chercher de l'argent, qu'ont pas de quoi manger. On les voit donc
on sait un petit peu la chance qu'on a.
Y'a beaucoup de pauvres chez nous. Y'a combien de la population qui est pauvre au
Maroc ?
A peu près 50 %.
Non, 40, 40.
Y'a 50 % de la population qui sait pas écrire son nom.
Voilà. Donc, on remercie Dieu en fait.
Voilà, on dit “???”.
Je vais réussir ma vie, j'ai beaucoup de chance et voilà. J'ai un avenir avec beaucoup
de chance.
Marrakech est contente de l'avoir.
Marrakech m'aime beaucoup et j'irai pas dans une autre ville pour l'instant. Jamais
malade. J'ai été opérée quatre fois mais c'est pas grave.
Jamais malade.
Très bon français, je travaille bien. Confiance. Toujours l'amour. OK.
T'as de la chance.
Je vais avoir deux magasins et une maison grâce à mes ... enfin grâce à Dieu et à
mes parents.
Dans la rue, si on nous voit tous les deux, généralement on pourrait croire
indirectement. Parce qu'on ne voit pas souvent une fille et un garçon, c'est des filles
et des garçons, c'est des groupes de personnes, on sort pas une fille et un garçon
dans la rue comme ça parce que les gens s'imaginent des trucs.
On s'est connus, son frère était dans le ventre de sa mère donc en gros ça fait 14
ans.
Quelque chose comme ça.
12 ans, 12 ans qu'on est...
Quelque chose comme ça.
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Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
C'est à dire quand c'est une relation amoureuse chez les gens c'est pas bien, c'est
pas bien, c'est comme ça.
Mais même je veux dire à notre âge, c'est mal vu, une relation amoureuse.
Ouais, c'est mal vu, c'est pas bien.
Je veux dire, moi, mes parents, je veux dire, par exemple, ma mère, si, si jamais un
jour je lui dis “Maman, j'ai un petit copain” et que une femme vient lui dire “J'ai vu ta
fille avec un garçon”, elle me tue. Parce que, avant, la décision, on peut pas dire,
revenait au père, mais...
L'autorité, c'était comme ça l'autorité.
Voilà, l'autorité. Maintenant, c'est la mère.
Si je veux aller chez un copain, je demande à ma mère. Si je veux aller, je sais pas,
sortir, je demande à ma mère.
Au cyber, c'est à la mère.
Myriam :
Voyez, on appelle ça le trou parce que c'est des petites allées un peu dans une
petite rue. Là, c'est juste des habits pour garçons. Là, à côté, là, c'est un autre
magasin, ça vend que pour les filles.
Ilyass :
Ilyass :
Myriam :
Moi, je viens à Marrakech tous les jours dans les avenues, je vois les gens, je leur dis
bonjour. Par exemple, le serveur qui est venu nous servir que je puisse rigoler avec
lui, lui demander d'où il vienne et qu'il fasse assez vite parce que j'ai cours à 3
heures et qu'en plus s’il peut nous donner quelque chose de bon parce que j'ai
contrôle.
En gros, c'est pas une relation serveur-client, c'est une relation marocain-marocain,
ça n'a rien à voir.
C'est à dire, on se marre tout le temps, on rigole 24 heures sur 24.
Voilà exactement.
Pour moi, c'est complètement normal. Aller à la Médina et tout c'est complètement
normal mais c'est vrai qu'une fois que je suis allé en France, j'ai vu la différence.
Pourquoi les gens ils sont étonnés parce que les pauvres...
Ils voient pas le soleil tout le temps.
Ils voient pas le soleil. Pas vraiment, moi, je sais pas comment je peux faire pour pas
voir le soleil pendant un mois. Ils se parlent pas. Dans le métro, ils se touchent les
épaules, ils se parlent pas. Les maisons, c'est toutes les mêmes. Elles sont peintes
en blanc, y'a des pièces, elles font à peu près la même taille à chaque fois. Ils
rigolent pas, ils vont à l'éco..., au travail, ils stressent et tout.
Voilà, nous, y'a pas le stress de la ville en fait. Je veux dire, c'est pas “Je prends ma
voiture, je vais au travail, je reviens”, non, c'est “Je prends ma voiture, je m'arrête, je
descends, après je vais au travail”. C'est vraiment...
C'est cool, nous, on rigole.
Voilà, c'est cool, voilà c'est cool, c'est doucement, c'est...
Myriam :
Donc là, on va rentrer voir un magasin pour les filles.
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Discussion en arabe et achat d'un pull.
Myriam :
Ilyass :
Myriam :
Ilyass :
Marrakech, je trouve ça très, très lumineux. J'aime bien, j'aime beaucoup, beaucoup,
sortir le soir surtout. Le soir parce que y'a énormément de lumière, énormément de
gens quoi et on vit avec ça tous les jours.
Y'aura peut-être pas le temps de manger, là.
On aurait peut-être juste dû prendre des salades.
Maintenant, normalement, je suis censé stresser parce que il est moins 10, j'ai pas
encore appris ma leçon, j'ai contrôle de deux heures et j'ai pas encore mangé. En
temps normal je dois stresser. Or le monsieur, il a pensé, il nous a dit en attendant si
jamais ça tarde, il nous a donné ça donc je sais que je peux manger, j'en ai pour
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Myriam :
deux minutes pour lire ma leçon et l'école, elle est à cinq minutes à pied donc au
pire des cas, si y'a une crevaison de plus, je peux y arriver. Non, je sais pas mais ça
va, c'est...
Ouais, c'est cool.
Ilyass :
Merci, au revoir.
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