Myriam Mechita au FR..

LE FRAC BASSE-NORMANDIE PRÉSENTE
MYRIAM MECHITA
Entrer dans la nuit de la nuit (i’m an animal)
Myriam Mechita est née en 1974 à Strasbourg. Elle vit et travaille à Paris.
Comme des segments d’une pensée en cours, les œuvres de Myriam Mechita initient un parcours dans un paysage mental. Les matériaux et techniques utilisés - dessins, perles, recouvrement de formes - requièrent temps et
méticulosité cependant qu’ils emportent leurs sujets - animaux, paysages, objets - vers des univers autrement
inquiétants, traversés par des forces contradictoires - désir, mort, sensualité, énergie, douceur, frustration... Au
Frac Basse-Normandie, Myriam Mechita projette une nouvelle fiction, à la fois une pensée et une déambulation,
qui s’appuie sur l’architecture du lieu. Une envie d’espace dans l’espace.
Le titre Entrer dans la nuit de la nuit (i’m an animal) inscrit au fer rouge sur le mur, empreinte violente et indélébile, accompagné de la musique douce et répétitive composée spécialement par Thierry Lhiver et qui évoque
une fiction cinématographique, donnent le tempo de l’exposition. Nuit sans sommeil qui procure une sorte de
vertige lent où les émotions et la pensée sont à la fois exacerbées, étirées et fulgurantes, Entrer dans la nuit de
la nuit serait comme pénétrer dans cette zone aux projections illimitées où tout peut exister.
Une envolée de paillettes collées au mur plante le décor. Le mur devient peau et les dessins en creux de tatouages surdimensionnés ne s’ouvrent sur aucun espace réel. Deux formes de cerfs couchées sur le flanc et recouvertes d’aluminium flirtent également avec cette frontière. Une traîne de perles prolonge leur « armure » et les
engloutit. Dans un va-et-vient entre les formes et les reflets, le regard tisse un entrelacs de fils virtuels inextricable.
Au contraire, le film en boucle Manifesto, réalisé en collaboration avec Chloé Mons dans Monument Valley, territoire familier et cependant étrange, ouvre l’espace. Seule la mélodie écrite et fredonnée par Chloé Mons dans
ce désert rouge, trouble le silence d’un paysage excessif et inhospitalier. Le vent emporte ses paroles qui affirment face à la montagne immuable et aux éléments sa liberté et sa force.
Dans la même salle, une mobylette accidentée traîne derrière elle des flots de perles qui la figent dans une attente
sublimée. Un amoncellement de cartes à jouer percées d’épingles rend le jeu impossible et dangereux. Des lustres clignotent comme autant de signaux déréglés. Une cité fantôme plastifiée scintille dans un chaos inquiétant.
Le dessin d’un serpent clôt et referme la salle sur une nouvelle interrogation sensuelle.
exposition du 31 mai au 21 septembre 2008
tous les jours de 14h à 18h sauf les 14 juillet et 15 août
FRAC-BN 9 RUE VAUBENARD 14000 CAEN 02 31 93 09 00 www.frac-bn.org