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Bulletin de l’association des pilotes de PULMA Ÿ n° 34 Ÿ 15 février 2004 Ÿ 3,20 € FACILE F aciles à plier, faciles à transporter, faciles à mettre en œuvre, faciles à entretenir, faciles à piloter et d’un coût d’utilisation très raisonnable: telles sont les caractéristiques essentielles des PULMA et des ULM légers des classes pendulaire et paramoteur. C’est pourquoi leurs usagers volent beaucoup ! Ce ne sont pas des appareils pour frimeurs. Il en existent pour ceux-là, très beaux, très coûteux à l’achat et à l’usage, très rapides, difficile à piloter et «invachables» de surcroît. On les voit dans les hangars (ils en sont pleins), souvent devant, rarement en vol ! Pourtant, il paraît qu’on peut même voyager avec… Les PULMA et les ULM légers sont aussi faciles et économiques à construire en amateur, à condition de respecter les données simples qui fondent leur légèreté et leur solidité. Le paramoteur EJL des Lainé et le chariot PULMA 2000 en sont des exemples très concrets. Leur succès en témoigne. Ces facilités sont visibles et vécues dans les rassemblements PULMA qui, de plus en plus, sont l’expression de l’extraordinaire diversité des appareils et de leurs pilotes, un creuset d’échanges riches et denses dans la plus saine des convivialités. Bons vols prudents et à bientôt ! Régis Cottet D’ICI ET D’AILLEURS ULM Technologie distribue le chariot PULMA Microbel La structure est en alliage d’aluminium 2017T3 et 6061T6 anodisé; son assemblage est de type meccano, ce qui est particulièrement intéressant en cas de réparation. Le chariot est livré en kit prémonté complet sans moteur ni instrument comprenant : les commandes de gaz au pied et manuelles avec dédoubleur des câbles, suspension sur le train principal, siège avec arceau, harnais de sécurité 2 points, attache supérieur et étrier pour l’aile, barre avant profilée, 2 centrages possibles pour moteur léger (Solo 210, Zenoah…) et moteur plus lourd (Rotax 377, Rotax 447 au maximum), roues de 400/4’’ plastiques sur roulement à bille, ralentisseur sur la roue avant. Son poids sans moteur est de 20 kg. Les ailes Fuji 165 et Zenith 15 de chez Ellipse sont préconisées. Avec la Fuji 165 et une motorisation Zenoha, l’ensemble doit présenter des caractéristiques particulièrement intéressantes que nous vous livrerons après essais. Prix du kit : 2 395 €. ULM Technologie sarl Aérodrome de Valenciennes F-59121 Prouvy—Tél. 03 27 33 20 20 [email protected] Silent Glider M Banjo HM : motoplaneur ULM bois et plastique elmut Grossklaus, boss de Silent Family (Allemagne) construit des pendulaires mono et biplaces carénés à train arrière rentrant particulièrement silencieux. Son Silent Glider M avec pare-brise est destiné aux ailes rigides, dont le pilotage est alors assuré par… un manche ! Superbes PULMA pas à la portée de toutes les bourses ! Le constructeur Tchèque PRO-FE produit cet appareil dont le fuselage est en plastique et l’aile en bois. La motorisation est assurée par un Hirth F33 AS développant 28 cv et monté à la base du mât portant l’hélice. La sortie du mât et sa réintégration dans le fuselage sont assurés par un vérin électrique. Par contre, l’ouverture des trappes est manuelle. Un bel oiseau ! H [email protected] — Tél/Fax : +420 441 472353 Helmut Grossklaus, Klingenbrooker Weg 6c, D-23815 Westerrade, Germany, Tel: +49 4553 373 Fax: +49 4553 373, Mobil: +49 175 52 81 741 [email protected] Mosquito NRG ULteam, nouveau diffuseur en France A insi que nous l’avions laissé entendre à l’occasion de note dernière assemblée générale, Swedish Aerosport a décidé de faire diffuser en France le Mosquito NRG par un professionnel. Désormais, toute commande de cet appareil, de ces accessoires et des pièces détachées passe par la société ULteam, dont le boss est notre ami Xavier Vergès. L’APPULMA a permis la diffusion de près de 40 appareils, bonne base à partir de laquelle Xavier assure la suite. Bonne chance ! Pensez au renouvellement de votre adhésion pour 2004 Adhérez et faites adhérer à l’APPULMA ULteam, 111, rue des Ebavous, 38660 LA TERRASSE, [email protected] T 33 (0)4 76 08 20 77, M 33 (0)6 87 27 76 31 INFORM’AILES n° 34 Ÿ 15 février 2004 Ÿ page 2 SÉCURITÉ problèmes. Je crois qu’on peut dire aujourd’hui qu’il n’y a plus de mauvaises huiles. Par contre, le pire des mélanges est le mélange … sans huile… Je n’utilise que de l’huile de couleur, peu importe si le MOSQUITO est vraiment une fabuleuse machine de plai- mélange est rouge ou bleu mais au moins, on sait qu’il y a de l’huile… sir mais il semble bien que certains ont raté la marche et, Il est aussi déconseillé de garder le mélange, disons plus de 2 ou 3 avant qu’une fausse réputation puisse s’installer, il est probablement semaines. Le Coté pourcentages, qualités, synthèse, pas synthèse : 12 interlocuteurs, 13 avis… et peut-être 14 avec le vôtre ! Coté maintenance régulière : • • • • bon de revenir sur quelques conseils pour éviter de se pourrir la vie et d’en rester sur des aigreurs. Je crois que la première erreur, souvent répétée, fût de rester isolé. Je regrette d’ailleurs que les commandes groupées n’aient pas pu d’avantage souder la communauté. Je n’ai jamais réussi à réunir les nouveaux venus lors d’une livraison au moins pour un petit briefing, et ce n’est pas faute d’avoir essayé, n’est-ce pas Régis ! les membranes du carburateur : environ tous les 50 heures. Si vous avez peur de le faire vous même, démontez le carbu et allez chez le concessionnaire HUSQUVARNA local, le carbu est celui de la plus grosse de la gamme. la courroie ne s’use pas si elle n’est pas trop tendue, les roulements de l’arbre d’hélice doivent tenir 200 h sans trop de problèmes; néanmoins, je vous conseille de vérifier en fin de saison si un jeu radial est décelable. le problème le plus récurrent est la prise de jeu de la goupille de fixation du moyeu sur l’arbre. Ne laissez pas le jeu prendre trop d’importance, sinon vous risquez un cisaillement de la goupille… Vous pouvez donc faire procéder à un revêtement genre chromage, nickelage pour rattraper quelques centièmes, pour les dixièmes, il faudra faire une autre goupille, il existe aussi du 6.35, cote américaine. Au delà, il faudra envisager un autre arbre, ou … concevoir une autre système de fixation… A mon avis, c’est la seule très mauvaise idée du MOSQUITO mais il fallait faire léger, vite monté et pas trop cher... Sans me faire beaucoup d’illusion, j’essaie ici de lister pas mal de Donc pas grand chose, par contre des petits détails sont souvent à conneries, toutes faites à un moment ou à un autre par un de nous régler, vous apprendrez vite. Ça n’est pas un AIRBUS A320 … (j’en ai largement fait ma part…). Cette liste n’est pas exhaustive, Le quotidien : la prévol n’hésitez pas à la compléter. Pour tout essai au sol : Vérifiez : Avant de démarrer : • • • • • faites fonctionner les 2 accélérateurs pour contrôler la totalité de leur course. contrôlez visuellement la position de la biellette sur le carburateur (elle doit être en butée au ralenti). Bien sûr, attention aux personnes à proximité… pensez qu’une hélice aspire tout ce qui est devant (et aussi dessous) : tee-shirt, gants, housse et aussi la belle moquette que vous avez glissé sous le MOSQUITO pour ne pas le salir…Garçon !!! Une hélice, une… Le démarrage : • • • connecter le tuyau et pomper avec la poire (pour l’ancien modèle, le nouveau n’en a plus) mais pas trop pour ne pas noyer le moteur (la poire se durcit quand la conduite est pleine) mettre le starter et donner un coup de lanceur (ou de démarreur) si l’action est “ nerveuse ” surtout sur la fin de la course, le moteur émet un hoquet, et si c’est le cas : • enlever le starter, accélérez légèrement et redonner une traction vigoureuse (pour que l’allumage fonctionne, le moteur doit tourner au moins à 800 t/mn, c’est pourquoi une traction molle ne suffit pas à démarrer. En vol je démarre à 2 mains), • laissez tourner puis accélérez lentement. • • • • • • Le décollage : Il n’est évidemment pas possible de choisir ses conditions d’atterrissage, mais, par contre, il est toujours temps de dire : “les conditions ne m’inspirent pas, je ne décolle pas”. Ici, le doute n’est pas permis : ou “on le sent, ou on ne le sent pas et on s’abstient”. Si le vent de face est stable et de l’ordre de 15 km/h, c’est de la rigolade !!! Par contre, si les thermiques qui passent vous gratifient de bonne bouffées arrières …gaffe !!! Donc : • Quand le moteur tourne : • • accélérez doucement pour ne pas faire “claquer” l’hélice repliable à l’ouverture (elle peut casser), • ne laissez pas tourner trop longtemps au sol, le moteur est mal refroidi, (pas plus d’une minute). • L’essence et l’huile : Invariablement, la question sur l’essence et sur l’huile vient : tout le monde ou presque tourne à l’essence sans plomb et malgré la conception assez ancienne du moteur ça semble ne pas poser trop de la fixation du carbu et de la boite à air, la fixation du pot et du silencieux additionnel si vous avez eu la bonne idée d’en monter un …, la fixation du moteur, la fixation de la poulie sur l’arbre, le frein d’hélice, les jambes de train, les commandes en contrôlant non seulement l’action sur la totalité de la course mais aussi son effet (par exemple les biellettes du carburateur). très important : vérifiez les aiguilles du parachute, une ouverture intempestive devant une hélice qui tourne peut être fort fâcheuse. toujours conseillé, quasiment jamais fait : placez un fanion de rubalise à 25 m devant vous (enfin un peu sur le coté quand même…). Si, après les 3 premiers pas, le vent passe cul, arrêtez … et attendez un meilleur créneau… ne JAMAIS pousser pour arracher le décollage : c’est la boite assurée ! Evidemment, inutile de se jeter dans le trapèze : ne pas confondre avec le tremplin de ST HILAIRE, le sol n’est qu’à 30 cm sous la barre, ça fait un peu juste pour rattraper un décrochage… ne pas décoller vent de travers, tournez vous face au vent et même s’il faut porter, ça prend au pire 15 mn alors qu’il faut au moins 6 mois pour refaire un genou… et encore si vous avez de la chance… (je sais de quoi je parle…). suite page 4 INFORM’AILES n° 34 Ÿ 15 février 2004 Ÿ page 3 SÉCURITÉ • • • • • • • • • • • équilibrez l’aile dans les 3 premiers pas et faites voler l’aile comme à l’initiation en école, sans vous soucier du MOSQUITO. Gardez bien le cap (c’est facile, les pattes du train vous y aident) et l’assiette neutre, quand l’aile aura généré suffisamment de portance, elle vous soulèvera, rien de sorcier. ne jamais décoller face à un obstacle, ni même sur le coté d’un obstacle. Rappelons ce qui peut être raisonnablement considéré comme un obstacle : • l’aile d’un copain située 25 m devant et à 10 m sur le coté de la trajectoire…, • la voiture d’un observateur (environ au même emplacement… mais de l’autre coté…), • un fil de clôture barbelé ou pas, 50m devant, • un champ de maïs à 20 ou 30 m sur le coté et “au vent”, • le hangar du terrain quand il est “au vent”, • l’un des buts d’un terrain de foot !!! (ne riez pas, j’ai vu un moniteur paramoteur faire décoller ses élèves sur un terrain de foot situé en pleine zone pavillonnaire, puis décoller lui même vent de cul pour les rejoindre et voler à 100m sol au dessus du village…). • ne jamais décoller sur un terrain en pente si le champ suivant n’est pas vraiment posable ! Par contre, vous pouvez décoller pour partir en soaring puis démarrer le moteur une fois en vol calme, pour un premier vol, si vous craignez le décollage, c’est une bonne solution. quand le moteur tourne, attention à ne pas reculer, les pattes du train risquent de se replier et … une hélice !, avant de décoller, il est bon de faire un essai plein gaz pour vérifier que le moteur prend bien ses tours (bonne idée de monter un compte-tour TINYTECH) mais, pour le début de course, il est préférable d’accélérer progressivement pendant les trois premiers pas, comme en libre pour un déco en pente douce, accélération progressive et foulée … aérienne (évidemment…), si vous n’avez pas décollé au droit du fanion (qui a dit : “ quel fanion ?”), inutile d’insister, arrêtez la course sagement et attendez un meilleur créneau, quand vous quittez le sol, faites un palier à 2 m/sol pendant la prise de vitesse, quand ça commence à monter malgré la barre tirée, laissez monter. Mais “laissez” seulement et ne poussez pas : c’est non seulement inutile mais surtout dangereux, quand le sol s’est suffisamment éloigné, vous ne manquez pas de rencontrer quelques petites pompes, n’oubliez pas qu’un petit 1 m/s vous double votre taux de montée… Bonne occasion pour réduire : moins de conso, moins de bruit, plus de plaisir…, en vol, quand vous arrêtez le moteur, préparez le prochain redémarrage, starter, accélérateur légèrement ouvert, avant de redémarrer, pensez au frein d’hélice (avec l’hélice repliable, il est inutile de laisser le frein bloqué, c’est un risque de connerie de moins…), n’ accélérez pas trop brutalement pour ne pas faire claquer l’hélice repliable, n’attendez pas le dernier moment pour redémarrer, il est plus rentable de faire 5 mn de moteur entre 500 et 700 m qu’ entre 100 et 300. De toute manière, chez nous, au dessus du bocage normand, les points bas sont rigoureusement déconseillés… et vous n’aurez pas bien envie d’en faire… Pour préparer l’ atterrissage : • • • • • ouvrez le harnais assez tôt, vous pourrez le faire tranquillement quitte à le refermer si vous repartez pour un tour de yoyo. (Il peut arriver qu’une drisse ait fait des nœuds dans le vent, il vaut mieux un peu de temps au calme pour défaire un nœud qu’on ne voit pas quand il faut continuer à piloter et à regarder le circuit des autres en approche…), freinez l’hélice et placez-la en position horizontale si elle n’est pas repliable, cela permet de la sauver si le harnais culbute à l’attéro, vérifiez visuellement que les 2 pattes du train sont bien dépliées et en bonne position, ne faites pas de PTS, encore moins serrées, le MOSQUITO, avec la masse du moteur au niveau des pieds n’est pas l’outil idéal pour ce genre de plaisanterie…, ne vous relevez pas trop tôt, en particulier si l’hélice tourne (frein défectueux), cela induit un mouvement de lacet du harnais si l’on prend de la vitesse (qui n’intervient pas si l’on laisse les jambes dans le harnais). Désolé pour cette liste fastidieuse, mais il vaut mieux nommer les choses, le but n’est pas de vous écœurer avant de commencer mais d’éviter de gaspiller du moral et des sous par des bêtises stupides. Joël Letouzey Attention aux atterrissages durs ! Voilà ce que peut donner un atterrissage un peu dur en delta sur la vis de fixation du haut trapèze. En conclusion, il est indispensable de vérifier l’état des vis stratégiques (vis de trapèze- vis de transversale- vis de liaison bord d’attaque/transversale) même après un choc apparemment anodin ! Message à faire passer à tous les pulmistes delta !! Benoît Buys 30 avril - 2 mai 2004 1er Rassemblement PULMA 2004 Fred, Marc et l’équipe de l’Ecole de Pilotage «Espace Aérien» de Pierre-Emmanuel Leclère nous préparent une animation alliant le sérieux (cours de radio et de nav, petit concours de PA...) à la découverte (jeu de piste en vol dans la campagne de Montélimar...) et à l’extra bonne humeur, avec barbecue, si caractéristique de ce lieu particulièrement accueillant ! TOUS les PULMA sont attendus : paramoteurs et harnais motorisés en tout genre, micro chariots (Alizé, Klipo, PULMA 2000 et autres constructions amateurs), motoplaneurs ULM (excellente occasion pour un rassemblement de Swift motorisés) et aérostats ULM. C’est aussi l’occasion d’échanges fructueux sur l’actualité du mouvement et son développement, sur des projets alliant le concept PULMA et la haute technologie, l’état d’esprit PULMA et l’accessibilité au vol du plus grand nombre, etc. Attention ! Il s’agit d’un RASSEMBLEMENT PRIVÉ. Pour y participer avec son appareil, en vol ou au sol, IL FAUT Y ÊTRE INVITÉ. Le formulaire d’invitation/inscription est à demander à l’APPULMA. La date limite d’inscription est fixée au 26 avril 2004. INFORM’AILES n° 34 Ÿ 15 février 2004 Ÿ page 4 CONSTRUCTION AMATEUR Construisez votre paramoteur sur roues : les plans sont gratuits ! Les PULMA 2000 de Georges Corbel L ’E.J.L. est une nouvelle et belle création de notre ami Jean-Louis Lainé (voir Inform’Ailes n° 28) et de son fils Ettore. Plus encore, il la met à la portée de tous : les croquis de cet appareil sont gratuits ! La procédure est la suivante : vous écrivez à Jean Louis Lainé pour demander le formulaire qui vous permettra d’obtenir les croquis et vous suivez les instructions contenues dans ce formulaire. Ce formulaire est aussi téléchargeable sur le site Internet de Jean-Louis : www.chez.com/startair/EJL%20CONTRAT.htm. STARTAIR/Jean-Louis Lainé 56, route de la Troche, 78490 GROSROUVRE La version 2003 N otre ami Georges Corbel, Sarthois retraité, a construit la structure de deux PULMA 2000, l’une avec l’armature du siège telle que préconisée dans le plan initial pour recevoir une assise toilée, l’autre avec un siège composite rouge du plus bel effet. Les roues de 260 sont à roulement à billes, la direction aussi. Il s’agit de constructions sérieuses en alu et inox. Georges cherche à échanger le chariot à siège rouge contre une aile d’occasion complète (de type Atlas 16…) et un moteur d’occasion complet (Solo 210 ou autre) pour construire un autre PULMA 2000 destiné à un pilote de… 100 kg. Il attend vos propositions au 02 43 71 06 94 (aux heures des repas ou après 19 h 00). La version 2004 Fiche technique de l’EJL Configuration : monoplace Poids : 55 kg Moteur : ZENOAH 250 G25B1—electric Hélice : ULX bois de 130 avec blindage alu Châssis : acier 102, assemblage par soudure autogène Suspension : zicral par jonc de 25 sur roues AR Roues AR : plastique de 260 sur roulements annulaires Roue AV : pulma 320 Réservoir : plastique, 20 L Accessoires : harnais quatre points. INFORM’AILES n° 34 Ÿ 15 février 2004 Ÿ page 5 RÉCIT DE VOL Souvenir du front Le 30 novembre 2003 à 08H50 / Base ULM d'Eyguières (13). L'ITV Polaris V2 est étalée sur l'herbe encore humide. Le moteur Solo ronronne dans mon dos de ses 1800 tours/minute. Le vent au sol de 15 km/h en Sud-Est a répondu présent mais les cirrus par l'ouest m'annonce l'arrivée du front. Le premier décollage dos à la voile est le bon et la prise d'altitude au dessus des hangars me laisse juste le temps d'apercevoir Jo Parrot, l'instructeur qui deux ans plus tôt m'a donné le virus du paramoteur et de ses incroyables possibilités après dix ans de vol libre. Juste un regard sur la biroute et je m'installe confortablement dans le lit du vent à 300 mètres/sol. La traversée des Alpilles entre Aureilles et Eygalières, sans problème, me donne espoir pour ce parcours préparé sur le tard. Trois jours plus tôt, les bulletins météos m'avaient fait douter et le système dépressionnaire basé sur l'Espagne m'interdisait de réaliser mon projet mis sur plan depuis 6 mois : celui de rallier La Provence à L'Aveyron par le sud des Cévennes. Le seul créneau qui m'était alors offert par "dame nature" se cantonnait à un seul jour volable pour la semaine. Les vents de sud sont annoncés à 60 km/h dès le début de l'après-midi et les prévisionnistes ne se tromperont pas. Je me donne quatre heures pour rejoindre l'Ardèche avant l'arrivée de la pluie prévue sur les Cévennes. Il est 9H40 et j'ai passé sans encombre St Rémy de Provence, Tarascon et Remoulins à 50 km/h/sol. Le GPS qui m'accompagne pour la première fois fera de ce vol une succession de chiffres que je n'ai pas l'habitude d'analyser mais qui vous permettront de juger les conditions. En survolant le Pont du Gard, je ne peux m'empêcher de m'attarder pour admirer le bel ouvrage et faire la relation avec nous pilotes, que se soit de vol libre ou de vol moteur qui devons inscrire notre passion dans du long terme pour en récolter l'usufruit. A Uzès, de nouveaux paysages s'ouvrent alors à moi et ma mobylette du ciel semble franchir des frontières naturelles que seule la peur de l'inconnu dressent souvent devant nous. Ma vitesse sol à près de 55 Km/h bouleverse mes prévisions et je fais l'impasse sur la base ULM de Remoulins pour faire le plein. Les cinq litres d'essence restant me rassurent et je choisis de poser entre Alès et le nord du Gard pour gagner du temps. A St Ambroix, je repère un Intermarché et des pompes en plein village mais la configuration du relief me laisse penser que le posé se fera sous le vent. J'opte alors pour un atterro dans un champs boueux de maïs coupé à deux kilomètres. Après avoir coupé les gaz à 50 mètres/sol, le moteur me gratifie d'une dératée qui me rendra service par la suite. Un couple de retraité me croyant alors tombé en panne accours à moi et me demande si tout va bien. Après les avoir rassuré, il me propose très gentiment d'aller me chercher de l'essence en ville et de me la ramener au plus vite. J'en profite pour changer de champs tout aussi boueux mais sans ces satanées tiges de maïs coupées qui s'accrochent en permanence à mes suspentes. Deux haies et un fossé plus loin, je prépare mon mélange avec mes berlingots d'huile de semisynthèse dans mon jerrican pliable. J'en profite pour remercier chaleureusement mes nouveaux amis et j'en oublie même de prendre leurs noms pour ma feuille de route. Plus tard je tenterais en vain de les retrouver sur l'annuaire avec les deux seuls indices que j'avais glané : Ils roulaient en Renault Kangoo jaune et habitaient à coté d'un gîte pour touristes. A 12H00, plein feu sur le nord et Aubenas (07) a près de 70 km/h. Le vent de sud a forci et, si on décompte, je vole avec les trims relâchés à près de 45 km/h dans un vent donc de 25 km/h à 400 m/QNH. Les coordonnées GPS rentrées dans l'appareil sont erronées et le cap de la préfecture ardéchoise m'est donné plein sud. Heureusement, une route de campagne me servira de main courante jusqu'à Rioms, que je laisse avant de découvrir une partie des gorges de l'Ardèche. Au cours des passages délicats comme les forêts ou les montagnes, je prévoyais toujours un cône de sécurité suffisant pour voler en toute sérénité même dans les endroits les plus sauvages. Le régime en pallier de mon moteur se situant à 4700 tours/minute, celui-ci se voit augmenté à 5300 tours afficheurs relâchés. Arrivé au dessus de l'aérodrome d'Aubenas connu pour l'implantation de l'entreprise Air Création, je me pose avec un vent nul à coté du parc de loisirs consacré à l'aviation. Là il est 12H45 et tout le monde ou presque ne déroge pas à l'appel du ventre. Je rencontre un ulmiste de nationalité allemande qui me fait comprendre qu'il n'y a que de l'essence pour avion et qu'il me faudra marcher deux kilomètres jusqu'à la prochaine station. Qu'à cela ne tienne, les 150 km réalisés me réjouissent déjà et mes parcours de 110 km en triangle autour des Alpilles ne sont plus que souvenirs. Mon bonheur viendra de trois jeunes étudiants, à la sortie de l'aérodrome, qui me proposent d'aller chercher cette fameuse essence avec leur Peugeot 205. Il est 12H57 et leur cours commencent à 13H00. Ils ne me croient pas quand je leurs dis que j'arrive de Salon de Provence mais l'hurluberlu que je suis doit leur plaire et ils démarrent sur "les chapeaux de roues". Dix minutes plus tard, ils sont de retour avec 10 litres de super au lieu des cinq demandés mais leur gentillesse et leur envie de participer à mon périple leur plait et c'est les yeux plein d'envie qu'ils me laissent repartir avant de reprendre leurs cours. Je leur donne 10 euros pour qu'ils boivent un coup à ma santé et je n'oublie pas de prendre le nom du chauffeur et son adresse. Le vent est toujours nul au sol mais la configuration du plateau fait qu'il ne faut pas se fier aux apparences. A 13H45 et deux décollages plus tard afficheurs relâchés pour m'aider à prendre la vitesse néces- saire, je décolle et remet immédiatement les afficheurs au neutre pour gagner en taux de chute. Je garderai les cinq litres restants dans mon jerrican de réserve accroché à la cage du paramoteur, au cas où... Le front orageux me rattrape ou c'est moi qui m'en rapproche; toujours est-il que les montagnes de l'Ardèche sont noires de pluies et que je devance le rouleau compresseur que d'une trentaine de kilomètres. Je laisse Aubenas sur la gauche et attaque le col de l'Escrinet à 682 mètres, entouré de crêtes à près de 1100 mètres. Mon nouveau but est l'aérodrome de St Rambert d'Albon (26) dans la vallée du Rhône à 80 km. L'itinéraire m'est tout désigné et je me fixe le "V" du col comme un passage obligé. Ma vitesse sol est alors de 85 km/h. Jusque là, je n'ai subi aucune fermeture ou amorce et mon trajet n'a été qu'une croisière pour troisième âge. Mon choix de vol se restreint et je me retrouve bloqué entre le plafond à 1600 mètres de strato-cumulus générateurs de pluie à leurs approches et les basses couches hachées par le vent de sud et les cisaillements du relief. L'instabilité nouvelle qui m'attend me fera passer une mauvaise demi-heure au dessus des crêtes où je cumule "dégueulantes" à moins trois et dynamiques à plus deux mètres seconde. Je compterai trois ou quatre asymétriques que la voile encaissera sans broncher. Ce passage n'aurait pas pu passer avec une aile plus perfo et le choix d'une aile standard m'a alors été favorable. Ma vitesse de croisière entre Aubenas et St Rambert sera de 90/95 km/h. J'effectuerais une pointe à 101 km/h au passage du col dans son venturi que le GPS enregistrera. Des cumulus humilis de beau temps sur le plateau d'Annonay me réconforteront dans mon idée que le plus dur est derrière moi. La vue du Vercors et de Valence au loin me permettent de récompenser mes efforts sur la fin du parcours. Les thermiques me feront économiser de l'essence, même si ceux-ci, couchés par le vent de sud, m'interdiront tout 360. La biroute de l'aérodrome de St Rambert d'Albon s'affole et le sud reste raffaleux. J'effectue alors un 180 face au vent et décide de me laisser glisser jusqu'à la piste en herbe. Voyant l'opération vouée à un échec, je décide de me poser à deux cent mètres dans un champ, au plus loin d'une haie de peupliers que je sens dangereuse. Je n'avance plus je recule et l'accélérateur enfoncé ne m'apportera rien. Les afficheurs sont au neutres car je ne les utilise jamais près du sol au risque d'une frontale. Je décide alors de réduire ma surface alaire en effectuant les petites oreilles qui me permettront de me poser à 15H04 sans problème après 234 km à près de 62.5 km/h de moyenne. J'aurais passé 3H44 en vol pur et le total des gains d'altitude aura été de 3857 mètres cumulés pour 3852 mètres en descente. L'altitude maxi aura été de 1420 mètres QNH au dessus du col de l'Escrinet. Ma consommation totale aura été de 12,5 litres d'essence, soit 3,33 l/heure, soit 13,12 euros. Je rencontrerai dans un bois trois employés municipaux de la mairie d'Andancette qui me chargeront le matériel sur leur camionnette pour me déposer comme un roi sur la place du village. Mon super beau-frère Gilles me récupérera quelques heures plus tard après que j'eus à répondre à des questions de plusieurs enfants à la sortie de l'école. Un foie gras du Gers viendra remercier par la poste les employés de la mairie pour leurs gentillesses et leurs coopérations. Si je n'avais pas pu trouver le sommeil juste avant ce jour mémorable pour moi, je vous rassure, je n'ai rien dormi le soir même, trop content. Ah oui, j'oubliais…je n'ai même pas mangé à midi… l'adrénaline a fait le reste !!! Jean Luc TERRAL Responsable de la publication : Régis Cottet. Association pour la Promotion des Planeurs Ultra-Légers à Motorisation Auxiliaire (APPULMA) : Association Loi 1901 n° 0863009371. Siège social : 11, rue Henri Dunant 86000 POITIERS - France. Tél. +33 (0)5 49 45 68 76. [email protected].— www.appulma.asso.fr. L’APPULMA est affiliée à la Fédération Européenne des Loisirs Aériens INFORM’AILES n° 34 Ÿ 15 février 2004 Ÿ page 6