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PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE EAU CHAUDE ET LOGEMENT COLLECTIF Quelles solutions d’économies aujourd’hui ? L’eau chaude sanitaire peut devenir le premier poste de consommation dans un bâtiment basse consommation. Contrairement au chauffage ou à l’éclairage, qui voient leur consommation d’énergie diminuer, l’eau chaude sanitaire (ECS) représente une part stable et prépondérante des consommations énergétiques du bâtiment, tout particulièrement dans le logement collectif. Pourtant, des solutions existent, certaines très innovantes, qui permettent d’optimiser ce poste. S elon l’Ademe, la production d’eau chaude sanitaire (ECS) dans le secteur du résidentiel collectif représente de 16 à 45 % de la consommation d'énergie totale de ce type de logement. Une consommation importante qui s’explique pour deux raisons : d’une part, l'installation collective n’incite pas aux économies, notamment lorsqu’il n’y a pas de compteur individuel, d’autre part, les pertes d'énergie sont plus importantes sur du collectif, en particulier sur des installations anciennes. Pour optimiser ce poste énergivore, les actions d’efficacité énergétique vont donc se situer à plusieurs niveaux : - La maîtrise de la consommation associée à la maîtrise de l’usage Réduire l’énergie consommée pour l’ECS, c’est d’abord réduire la consommation par un comportement « écocitoyen » associé à des techniques de réduction de consommation. Le comportement est fonda36 j3e 808 / AVRIL 2012 - www.blog3e.com mental ; l’eau chaude est encore trop souvent un bien « commun » que l’on gaspille : on note des surconsommations de 10 à 30 % de ce simple fait. Or les dispositifs de réduction de consommation existent : limiteurs et régulateurs de débit, douchettes éco... mais aussi des compteurs divisionnaires d’eau chaude et des compteurs d’énergie ECS. Ces dispositifs permettent d’optimiser le poste, sans minimiser le confort et l’usage. - La maîtrise des pertes de distribution Lors de la conception, réduire au minimum le nombre de colonnes de distribution d’ECS, avec des points de puisage au plus proche des colonnes, est un exemple concret pour limiter les pertes de distribution. En rénovation, le calorifugeage systématique renforcé est également clé dans cette recherche de rationalisation. - Le recours aux EnR C’est un passage quasi obligé pour être compatible avec un habitat type BBC dans le cadre de la RT 2012. Cinq solutions de gestion énergétique du poste ECS 1 - Le mix énergétique Il existe beaucoup de solutions mixant différentes sources d’énergie pour obtenir la production d’ECS. On parle de source principale d’énergie associée à une énergie d’appoint. Quelques exemples, parmi les « mixes » les plus répandus : - panneau solaire thermique (avec ou sans PAC), avec énergie d’appoint par le chauffage gaz ou bois ou réseau de chaleur ; - chauffe-eau thermodynamique avec énergie d’appoint électrique en secours ; - VMC thermodynamique avec énergie d’appoint électrique en secours ; - PAC eau/eau collective assurant chauffage et ECS ; - PAC aérothermique ou géothermique fonctionnant au gaz assurant chauffage et ECS ; - géothermie et PAC avec énergie d’appoint électrique en secours ; ce dispositif innovant proposé par Géosolair a été adopté pour un projet de bâtiment neuf collectif en région parisienne avec © Comap PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE 4 PAC géothermiques, 22 forages de 100 m, ECS couplée sur 3 des 4 PAC, l’ensemble étant relié à un plancher chauffant et des ventilo-convecteurs. 2 - L’alternative du chauffe-eau thermodynamique Le chauffe-eau thermodynamique peut être utilisé dans des contextes variés, y compris dans les immeubles collectifs, plutôt en solution individualisée, en rénovation comme en neuf. Son principe : le chauffe-eau thermodynamique associe une PAC qui utilise les calories contenues dans l'air (ambiant, extérieur, local technique, porche, cellier, garage…) pour chauffer l'eau du ballon. De même que pour une PAC, son efficacité énergétique se mesure par le coefficient de performance (COP), rapport entre la quantité de chaleur produite gratuitement et l’énergie électrique consommée. Plus le COP est élevé, plus le chauffe-eau thermodynamique est performant ; de 3,3 à 3,7, suivant les fabricants et les installations, il fait de cette solution l’une des plus économes pour l’atteinte de l’objectif du poste ECS. Cette solution offre un excellent retour sur investissement en remplacement d’un ballon d’eau chaude cumulus électrique classique. « En général, une à deux heures suffisent pour le démon- Réduire l’énergie consommée pour l’ECS, c’est d’abord réduire la consommation par un comportement « écocitoyen » associé à des techniques de réduction de consommation. Le comportement est fondamental ; l’eau chaude est encore trop souvent un bien « commun » que l’on gaspille : on note des surconsommations de 10 à 30 % de ce simple fait. tage de l’ancien ballon, le remontage, la programmation et les tests de mise en service, assure André Martin, de Magéothermie. On divise jusqu’à un facteur 10 la consommation annuelle d’ECS d’une famille de 4 personnes. Consommation qui passe ainsi de 400 € en moyenne à environ 50 à 70 €. L’entretien de ce type de solution est faible, poursuit-il, et les technologies disponibles sont fiables. L’amortissement est rapide et le plus souvent inférieur à 5 ans. » Il faut noter par ailleurs que, du fait de l’absence de combustion, le chauffeeau thermodynamique n’émet aucun gaz nocif. (voir encadré p. 33) … L’objectif de réduction des consommations d’énergie et le cadre réglementaire ont fixé pour le poste ECS un niveau moyen de 25 kWh/m2/an. « Avec le BBC et le renforcement de l’isolation, l’eau chaude sanitaire représente une des deux parts les plus importantes du bilan énergétique du bâtiment, aux alentours de 40 %. » 40 % Laurent Issert, Aldes j3e 808 / AVRIL 2012 - www.blog3e.com 37 PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE 3 - ECS chauffée par l’air et VMC thermodynamique Laurent Issert, Aldes, décrit deux solutions pour récupérer les calories sur l’air extrait de la ventilation, et permettant de couvrir quasiment 100 % des besoins d’ECS : « Ces deux solutions innovantes associent les performances de la VMC (simple ou double flux) avec la technologie thermodynamique, pour couvrir les besoins des bâtiments performants, neufs ou en rénovation. » - La première solution repose sur la récupération de l’air vicié issu d’une VMC simple flux Hygro. « La solution est individualisée par logement. Le système associe une PAC et un ballon thermodynamique de 200 l à une ventilation performante », précise l’expert d’Aldes. - La deuxième solution « gère jusqu'à quatre fonctions : ventilation (VMC double flux), chauffage en hiver, rafraîchissement en été et production de l’ECS ». Laurent Issert insiste sur la mise en œuvre qui doit être de qualité, notam- Les 4 principes de base de la production d’eau chaude En habitat collectif, il faut tenir compte de quatre éléments essentiels en ce qui concerne l’ECS. Bouclage 1. Le mode de production Distribution de l’eau chaude, qui peut être : - instantanée (plutôt dans le cas des grosses chaufStockage feries) ; - semi-accumulée (le préparateur instantané Usages retarde l'épuisement des ballons, et ceux-ci assurent Production la constance de la tempéArrivée eau froide rature) ; - à accumulation. Le choix se fera en fonction de critères tels que les besoins, l’encombrement, la maintenance… Mais la production d’ECS peut être un « sous-produit » de la production de chaleur pour le chauffage (chaufferie classique gaz et bois notamment). Dans ce cas, soit elle sera totalement dépendante de l’énergie de chauffage, soit elle lui sera associée en dispositif d’appoint. 2. Le ballon de stockage, s'il y a accumulation de l'ECS produite. 3. Le réseau de distribution, qui permet d'acheminer l'ECS en quantité nécessaire. 4. Les points de puisage, ou usages de l'ECS. Très souvent, un circuit de bouclage, comprenant une pompe notamment, complète l'installation afin d'avoir de l'eau chaude à 50 °C en permanence. © Ademe Système de production d’ECS collective 38 j3e 808 / AVRIL 2012 - www.blog3e.com ment au niveau de l’étanchéité, car s’il y a des fuites, le débit d’air sera trop faible et ne permettra pas d’obtenir un bon rendement. « Une première mise en œuvre pilote a été réalisée sur 3 bâtiments collectifs à Toulouse, il y a un peu plus d’un an, et pratiquement 100 % des besoins d’ECS ont été couverts sans énergie d’appoint. » 4 - Le solaire pour produire en cogénération En matière d’ECS, l’énergie solaire ne fait pas tout, notamment en hiver, loin s’en faut. Selon l’Ademe, en Île-deFrance, par exemple, il n’est possible de couvrir que 30 à 50 % des besoins en ECS pour un immeuble. Une énergie d'appoint est donc toujours nécessaire dans les climats tempérés. (voir schéma – Installation d’eau chaude solaire collective p.40) 5 - Le panneau solaire hybride « Tirer le maximum de l’énergie solaire en convertissant la lumière pour produire de l’électricité, d’une part, et en récupérant la chaleur du soleil pour fournir de l’eau chaude, d’autre part », telle a été l’idée simple et fondatrice pour mettre au point notre panneau hybride, explique Pete Pierce, de Solaire2G. Ce système de cogénération, encore peu répandu, offre quatre avantages majeurs : - une production simultanée de chaleur et d’électricité ; - un retour sur investissement divisé par 3 par rapport à une installation solaire thermique classique ; - un rendement électrique où l’objectif est un coût Wc équivalent au panneau photovoltaïque standard ; - une amélioration du rendement des cellules photovoltaïques. Jérôme Mouterde, DG de Solaire2G, détaille : « Le rendement d’une cellule