Un espace liturgique au service de la prière

Transcription

Un espace liturgique au service de la prière
Un espace liturgique au service de la célébration.
Dans le chœur d’une église, il y a normalement trois lieux distincts, d’égale dignité. Ils sont
placés tous les trois à la même hauteur (estrades identiques).
L’espace est autre chose qu’un endroit, c’est un lieu qui permet de remplir une fonction.
Ce qui est vu de l’aménagement spatial du lieu révèle l’invisible action du Seigneur qui a
convoqué l’assemblée.
1) Le lieu de la Présidence
Ce lieu est visualisé par le siège du président de la célébration. Ce n’est pas seulement le lieu où
s’assoit le prêtre. « Le siège du prêtre célébrant doit exprimer la fonction de celui qui
préside l’assemblée et dirige sa prière. Par conséquent, il sera bien placé s’il est tourné
vers le peuple […] » (PGMR N° 310).
Quelle est cette fonction ? Il s’agit de présider l’assemblée chrétienne réunie en Eglise pour
célébrer le Christ ressuscité. De ce fait, le président occupera la première place, mais en sachant
que c’est la place du Maître qui lave les pieds de ses disciples (Jn 13, 1-17).
Car c’est bien « le Christ, tête du corps qui est l’Eglise » (Col 1,18) qui préside.
C’est de ce lieu que le prêtre ouvre et conclut la célébration, écoute les lectures, participe à la
confession de foi, s’unit à la prière des fidèles, la prière universelle etc…
2) Le lieu de la Parole
Du grec anabaïnein « monter ». L’ambon est l’emplacement surélevé où montent ceux qui, dans
la liturgie, spécialement au cours de la messe, ont à faire une lecture ; c’est là aussi que se place
celui qui fait l’homélie ou qui doit adresser la parole à l’assemblée.
Ce lieu est exclusivement réservé à la proclamation de la Parole de Dieu. « C’est uniquement de
l’ambon que sont proclamées les lecture, le psaume responsorial et l’annonce de la Pâque. On peut
aussi y prononcer l’homélie et les intentions de la Prière universelle. La dignité de l’ambon exige
que seul le ministre de la Parole y monte. » (PGMR N°309)
Ceci signifie que l’on n’y fait pas l’animation des chants, ni les annonces, encore moins les
discours lors des mariages, funérailles ou autres occasions.
Pour cet usage, on utilise un pupitre de l’animateur qui, par sa taille modeste, son emplacement
discret, ne peut être confondu avec l’ambon. En effet, l’animateur est au service de l’assemblée,
il n’en est pas le centre !...
3) Le lieu de l’Eucharistie
L’autel, où se renouvelle l’unique sacrifice de la nouvelle Alliance, est le centre de convergence
de toute église. L’autel est également table de la communion chrétienne.
« L’autel, où le sacrifice de la Croix est rendu présent sous les signes sacramentels, est aussi la
table du seigneur à laquelle, dans la messe, le peuple de Dieu est appelé à participer ; il est aussi
le centre de l’action de grâce qui s’accomplit pleinement par l’Eucharistie. » PGMR N° 296
L’autel doit être vénéré puisqu’il représente le Christ. Le baiser de l’autel par le prêtre, au
cours de la messe, est une marque de vénération et de communion.
Le prêtre se tient à l’autel de la présentation des dons à la distribution de la communion.
L’autel est parfois utilisé comme une table sur laquelle on dépose n’importe quoi, ou comme
support à des dessins d’enfants ou encore de « tribune » pour le prêtre : tout cela nuit à sa
fonction sacrée.
L’autel doit rester vide jusqu’au moment où l’on y dépose ce qui servira à l’Eucharistie et
seulement à partir de l’apport par les fidèles du pain et du vin.
« Il convient que dans toutes les églises il y ait un autel fixe, qui signifie, de manière claire
permanente le Christ Jésus, Pierre vivante » (1P 2, 4 ; Ep 2, 20) PGMR N° 298
4) Pas de célébration sans fidèles
Les sièges de l’assemblée disent que les chrétiens ici réunis forment un groupe de
« frères » (Ac 1,15) qui reçoit une Parole et y répond avant de partager un repas mystique.
La Révélation divine « Dei verbum »
La constitution comporte un préambule et six chapitres.
Dans le court préambule, le Concile dit se soumettre aux paroles de St Jean : “ Nous vous
annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui nous est apparue : ce que nous avons vu
et entendu, nous vous l’annonçons, afin que vous aussi soyez en communion avec nous ; quant à
notre communion elle est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ ” (1 Jn 1, 2-3).
Les éléments constitutifs de la Révélation se trouvent concentrés dans ce préambule :
• L’objet ultime de la Révélation, c’est la Vie éternelle, véritable connaissance de Dieu dans
l’amour.
• Son mode de communication, c’est l’auto-manifestation de Jésus-Christ.
• Son moyen de transmission, c’est le témoignage des apôtres, que les croyants sont invités
à recevoir, pour entrer, par-là, en communion avec eux et, de là, dans la communion avec
Dieu le Père et Jésus-Christ son Fils.
Dieu se révèle à l’homme pour le faire entrer dans la plénitude de sa vie. (DV1)
Chapitre 1 : La Révélation elle-même
Par pur amour pour l’Humanité, Dieu a voulu dévoiler son dessein de faire participer les
hommes à sa propre Vie.
Une longue histoire, que nous appelons « histoire du salut », a préparé la venue de Jésus Christ,
Verbe fait chair. Il est à la fois le médiateur de cette Révélation et sa « plénitude ». (DV2 à DV6)
Toute l’Ecriture est à recevoir comme Parole de Dieu : […] le secours intérieur du Saint-Esprit
touche le cœur et le tourne vers Dieu, ouvre les yeux de l’esprit et donne « à tous la douceur de
consentir et de croire en la vérité ».
Chapitre 2 : La transmission de la Révélation divine
Ce chapitre a été difficile à élaborer car l’enjeu œcuménique était important.
La Révélation a-t-elle deux sources : la Bible et la Tradition de l’Église ?
Depuis la Réforme, les protestants tenaient au caractère unique de la Bible « l’Ecriture seule » et
les catholiques défendaient le rôle de la Tradition.
Le Concile de Trente (1546-1563) s’opposera à cette thèse et affirmera que le sens des Écritures
ne peut être compris et exposé de façon certaine et complète que par la Tradition apostolique.
Le Concile Vatican II va vaincre cette opposition en montrant la complémentarité entre
Écriture et Tradition.
« La Sainte Ecriture est la Parole de Dieu en tant que, sous l’inspiration de l’Esprit divin, elle
est consignée par écrit ; quant à la sainte Tradition, elle porte la Parole de Dieu, confiée par
le Christ Seigneur et par l’Esprit Saint aux apôtres et la transmet intégralement à leurs
successeurs, pour que, illuminés par l’Esprit de vérité, en la prêchant, ils la gardent,
l’exposent et la répandent avec fidélité […]
C’est pourquoi l’une et l’autre doivent être reçues et vénérées avec un égal sentiment d’amour et de
respect. » (DV9)
« La charge d’interpréter de façon authentique la Parole de Dieu, écrite ou transmise, a été confiée
au seul Magistère vivant de l’Eglise dont l’autorité s’exerce au nom de Jésus Christ. Pourtant, ce
Magistère n’est pas au-dessus de la Parole de Dieu, mais il la sert » […] (DV10)
Chapitre 3 : L’inspiration de la Sainte Ecriture et son interprétation
Il pose des points de repères :
- sur le problème de la “ véracité ” de l’Écriture
- donne des règles d’interprétation, distinguant celles qui sont d’ordre scientifique
« les genres littéraires », les conditions historiques et culturelles et celles qui sont reçues
de la foi.
Dieu a inspiré l’Ecriture, c’est-à-dire qu’il peut en être regardé comme l’auteur principal.
« En vue de composer ces livres sacrés, Dieu a choisi des hommes auxquels il a eu recours, pour
que, Lui-même agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était
conforme à son désir et cela seulement. » (DV11)
Chapitre 4 : L’Ancien Testament
Il est consacré aux liens entre l’Ancien Testament et le Nouveau.
« L'économie de l'Ancien Testament avait pour raison d’être majeure de préparer
l’avènement du Christ Sauveur du monde, et de son royaume messianique, d’annoncer
prophétiquement cet évènement et de le signifier par diverses figures. » (DV15)
Les livres de l'Ancien Testament, bien qu’ils contiennent de l’imparfait et du caduc, sont
pourtant les témoins d’une véritable pédagogie divine. C’est pourquoi les chrétiens doivent les
accepter avec vénération… »
Chapitre 5 : Le Nouveau Testament
Il reprend les caractéristiques essentielles du Nouveau Testament, en particulier en ce qui
concerne l’historicité des évangiles.
« Il n’échappe à personne qu’entre toutes les Ecritures, même celles du Nouveau Testament, les
Evangiles possèdent une supériorité méritée, en tant qu’ils constituent le témoignage par
excellence sur la vie et sur l’enseignement du verbe incarné, notre Sauveur. » (DV 18)
Chapitre 6 : La Sainte Ecriture dans la vie de l’Eglise
Ce dernier chapitre donne l’orientation décisive à la Constitution.
Dans la vie de l’Église – liturgique, théologique, spirituelle, pastorale, tous les chrétiens, tous,
pas seulement les clercs, sont invités à mieux écouter la Parole de Dieu, à mieux la méditer pour
mieux la proclamer et en vivre.
Les chrétiens sont invités à mettre la Parole de Dieu au centre de leur vie. « Car, dans les
Livres saints, le Père qui est aux cieux s’avance de façon très aimante à la rencontre de ses fils,
engage conversation avec eux ; une si grande force, une si grande puissance se trouve dans la
Parole de Dieu qu’elle se présente comme le soutien et la vigueur de l’Église, et, pour les fils de
l’Église, comme la solidité de la foi, la nourriture de l’âme, la source pure et intarissable de la vie
spirituelle. » (DV21)
« Le saint Concile« exhorte avec force et de façon spéciale tous les chrétiens, [...], à
acquérir, par la lecture fréquente des divines Écritures, une science éminente de JésusChrist » (Phil 3, 8), car « ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ » (St.Jérôme). (DV25)