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Pitikwahanapiwiyin (c 1842-1886): Biographie
Pitikwahanapiwiyin ou Poundmaker, comme Mistahimaskwa (Big Bear),
a été accusé de trahison et de félonie pour son rôle lors de la Résistance de
1885.
Une
fois
que
sa
bande
s’impliqua
dans
la
Résistance,
Pitikwahanapiwiyin, étant un chef de paix, fit tout son possible pour
empêcher la violence et le carnage mais, tout comme Mistahimaskwa, il fut
rejeté par ses guerriers.
Tout comme Mistahimaskwa, Pitikwahanapiwiyin
mourut le coeur brisé après une brève période d’emprisonnement après la
Résistance de 1885.
La réputation de Pitikwahanapiwiyin a été rétablie en
grande partie grâce à la tradition orale et à un réexamen de son rôle dans
l’histoire. Plutôt que d’être considéré comme un rebelle, Pitikwahanapiwiyin
est désormais considéré comme un grand orateur et un chef habile qui a
guidé son peuple durant la transition qui a suivi la conclusion des chasses
aux bisons, le processus des traités et la Résistance de 1885.
Pitikwahanapiwiyin est né vers 1842 dans ce qui est aujourd’hui la
région centrale de North Battleford en Saskatchewan.
C’était le fils de
Sikakwayan (Skunk Skin), un chaman nakota et une mère canadienne
française crie, la soeur du chef cri Mistawasis (Big Child). Au niveau culturel
il était cri en dépit de ses ancêtres nakotas et canadiens français.
Pitikwahanapiwiyin et ses frères et sœurs se retrouvèrent orphelins en bas
âge et ils furent élevés dans la bande de Pihew-kamihkosit (Red Pheasant),
près de North Battleford de nos jours. Ayant perdu leurs parents quand ils
étaient petits, les enfants furent obligés de devenir indépendants. La
tradition orale maintient que Pitikwahanapiwiyin et son grand frère Yellow
Mud Blanket étaient bons chasseurs.
En fait, Pitikwahanapiwiyin reçut son
nom de «Poundmaker» (celui qui fait des enclos pour bisons) parce qu’il était
doué pour la chasse aux bisons.
Il était particulièrement habile dans la
fabrication d’enclos à bisons, qui étaient utilisés pour piéger les troupeaux de
bisons.
Pitikwahanapiwiyin se fit remarquer pour la première fois comme chef
potentiel au début des années 1870.
In 1873, il a été adopté par Isapo-
Muxika (Crowfoot), le grand chef de l’ennemi traditionnel des Cris, les PiedsNoirs.
Son nom pied-noir était Makoyi-koh-kin (Wolf Thin Legs). Après son
retour de chez les Pieds-Noirs comme fils adoptif d’Isapo-Muxika, comme il
avait plusieurs chevaux, l’envergure de Pitikwahanapiwiyin parmi les Cris
s’accrut considérablement.
En 1876, quand le processus des traités (le
Traité 6) est arrivé dans les Premières nations, dans ce qui est maintenant le
centre de la Saskatchewan, Pitikwahanapiwiyin était considéré comme un
petit chef ou un conseiller de la bande de Pihew-kamihkosit. Cependant, il se
fit remarquer et se fit des partisans parce qu’il disait qu’avant que les
Premières nations signent le traité, le gouvernement devait être prêt à leur
apprendre comment travailler la terre et aussi aux générations futures et
comment subvenir à leurs besoins durant les années maigres en échange de
l’abandon de leurs terres.
Il pensait que le traité, tel qu’il était alors
présenté, ne lui permettrait pas:…«de
vêtir mes enfants et de les nourrir
tant que le soleil brille et que l’eau coule».
Pitikwahanapiwiyin
pensait
aussi
que
la
terre
appartenait
aux
Premières nations. Il n’aimait pas l’idée d’avoir des étrangers qui arrivent et
qui divisent les terres que le Créateur avait données aux Premières nations :
«C’est notre terre, ce n’est pas un morceau de pemmican que l’on découpe et
qu’on nous redonne en petits morceaux. Elle est à nous et nous prendrons
ce que nous voulons».
De 1876 à 1879, Pitikwahanapiwiyin a refusé de signer le Traité 6. Au
lieu de ça, sa bande a continué à chasser les quelques bisons qui restaient.
En 1879, il a accepté le traité et établi une réserve au confluent de la rivière
Battle et du ruisseau Cut Knife, à 64 kilomètres en dehors de Battleford.
Se
rendant compte que l’immigration euro canadienne et européenne allait
continuer et que l’agriculture allait devenir la norme de l’économie de la
région, il dit à son peuple en 1881 que les Premières nations devaient vivre
en paix avec les nouveaux arrivants:
…Les blancs vont remplir le pays…et ils vont nous dire quoi faire
comme bon leur semblera. C’est inutile de rêver que nous leur
ferons peur: Cette époque est révolue. Notre seule ressource
est notre travail, notre industrie, nos fermes.
Entre 1876 et la signature du Traité 6 et le début de la Résistance de
1885, les Premières nations des Prairies ont beaucoup souffert. Les maladies
et la famine étaient courantes et le gouvernement fédéral ne fournissait pas
assez
de
nourriture
pour
nourrir
les
Premières
nations.
Cela
mit
particulièrement en colère les guerriers de Pitikwahanapiwiyin. Au cours de
l’été 1884, la réserve de Pitikwahanapiwiyin accueillit mille Cris pour une
danse sacrée de la soif.
Les chefs cris étaient là aussi pour discuter du
gouvernement qui n’honorait pas l’esprit et l’intention des traités. L’historien
spécialiste de Premières nations, Blair Stonechild, soutient que les chefs des
Premières nations cherchaient à développer un mouvement politique qui
exercerait des pressions plus efficaces pour que le gouvernement honore
mieux le traité plutôt que de songer à une solution militaire.
Pendant la danse, la police à cheval du Nord-Ouest essaya d’arrêter un
guerrier des Premières nations qui avait attaqué plus tôt un moniteur
agricole non autochtone. Pitikwahanapiwiyin proposa d’être arrêté à la place
de l’accusé, mais il se laissa fléchir et laissa l’homme être arrêté. Il indiqua
toutefois sa colère en agitant son bâton de guerre à la police qui avait violé
cette cérémonie sacrée.
Le mécontentement continua à se tramer dans la réserve de
Pitikwahanapiwiyin pendant 1884 et l’hiver 1885.
De jeunes Cris, Nakotas
et même Métis en colère rejoignirent son camp.
La «Rattler Society» des
guerriers avait pris le contrôle de la bande de Pitikwahanapiwiyin.
La
tradition orale des Premières nations soutient que les Nakotas, en particulier,
voulaient faire la guerre aux non autochtones et qu’ils ont été harcelés à la
faire par les Métis du camp qui voulaient que les Premières nations prennent
les armes et se joignent à la cause des Métis.
Le 26 mars 1885, le camp de Pitikwahanapiwiyin apprit la nouvelle de
la victoire des Métis à Duck Lake sur la police à cheval du Nord-Ouest et les
bénévoles de Prince Albert.
La «Rattler Society» pensait que c’était le
moment opportun d’attaquer. Pitikwahanapiwiyin pensait le contraire.
Il
proposa une marche de soixante hommes, femmes et enfants sur Fort
Battleford
pour
plaider
afin
d’obtenir
des
rations
alimentaires.
Pitikwahanapiwiyin envoya une note à l’agent des sauvages de Battleford
disant que son peuple n’avait aucun envie de se battre, mais qu’il voulait les
rations auxquelles ils avaient droit. Le 30 mars, sa délégation augmenta et
les colons non autochtones chargés de Battleford allèrent dans le fort pour se
protéger. Mécontents de ne pas pouvoir obtenir de rations et que l’agent des
sauvages ne voulait pas leur parler, les guerriers des Premières nations
pillèrent la ville.
Les évènements de Battleford furent considérés comme un siège et la
bande de Pitikwahanapiwiyin a été décrite comme une bande de «rebelles
sauvages».
Le 24 avril, le lieutenant colonel William Dillon Otter a levé ce
siège de Battleford et s’est dirigé vers la réserve de Pitikwahanapiwiyin. Ce
qui en a résulté fut la bataille de Cut Knife Hill le 2 mai 1885 au cours de
laquelle cinq cents Cris et quelques Nakotas menés par le chef de guerre
Kah-Me-Yo-Ki-Sick-Way (Fine Day) ont vaincu les forces d’Otter après sept
heures de lutte.
Pitikwahanapiwiyin évita le carnage des soldats qui
battaient en retraite en suppliant les guerriers de ne pas les poursuivre.
Après
la
bataille,
plusieurs
Métis
ont
essayé
de
persuader
Pitikwahanapiwiyin de se joindre à Louis Riel. Du 3 au 26 mai, le jour où il
se rendit, Pitikwahanapiwiyin essaya d’aller à Devil’s Lake. Plutôt que de se
battre, il protégea aussi les captifs euro canadiens des guerriers et, le 12
mai, il envoya le père Louis Cochin en mission pacifiste auprès du général
Middleton.
Pitikwahanapiwiyin était prêt à conclure la paix.
Middleton
voulait que Pitikwahanapiwiyin se rende de façon inconditionnelle le 26 mai
1885.
Le procès de Pitikwahanapiwiyin pour trahison et félonie eut lieu à
Regina, en juillet 1885. Pitikwahanapiwiyin dit aux jurés qu’il avait oeuvré
pour la paix et qu’il avait essayé d’éviter le carnage.
Il indiqua aussi qu’il
n’avait pas été capturé, mais qu’il s’était rendu pacifiquement. Néanmoins, il
fut condamné à trois ans de prison. La seule concession accordée, pour ne
pas fâcher le père adoptif de Pitikwahanapiwiyin, Isapo-Muxika, fut que sa
chevelure ne soit pas rasée comme l’avait été celle de Mistahimaskwa.
Pitikwahanapiwiyin quitta le pénitencier de Stony Mountain au Manitoba
après un an seulement une fois sa santé et son moral brisés.
En 1886, à
l’âge de quarante-quatre ans, il mourut d’une hémorragie cérébrale dans la
réserve d’Isapo-Muxika.
Références:
Demsey, Hugh, «Pitikwahanapiwiyin».
canadiennes en ligne
Dictionnaire
de
biographies
Robertson, Heather, «A Fine Day for a Fight», The Beaver, (avril-mai 2005),
pp. 20-25.
Stonechild, Blair et Waiser, Bill. Loyal Till Death: Indians and the North-West
Resistance. Calgary: Fifth House, 1997.
Tobias, John L., «Canada’s Subjugation of the Plains Cree, 1879-1885», The
Canadian Historical Review, Vol. 64, No. 3 (1983), pp.519-48.
Yanko, Dave, «Cree Chief Poundmaker». Virtual Saskatchewan.
http://www.virtualsk.com/current_issue/poundmaker.html