5ÈME CÉRÉMONIE - Les couronnes Instit invest

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5ÈME CÉRÉMONIE - Les couronnes Instit invest
N°8 - Décembre 2016
www.institinvest.com
L’antenne des investisseurs institutionnels
Le magazine
TOUS LES
NOMINÉS DE LA
5ÈME CÉRÉMONIE
DE REMISE DES PRIX
DES INVESTISSEURS
INSTITUTIONNELS
QUELLES SONT
LES MEILLEURES
PRATIQUES ?
PORTRAITS
UNE JOURNÉE À...
Behdad Sabet,
directeur de la
CAVEC
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La MNT compte
doubler son
exposition à
l’immobilier.
TÉMOIGNAGES
Romain Durand,
directeur des
investissements
de SHAM
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Co-investir sur les infrastructures :
Swiss Life Asset Managers lance
le fonds SLF (Lux) Global
Infrastructure Opportunities II.
ISIN : LU1489165271
Ce fonds est destiné exclusivement aux investisseurs professionnels au sens de la Directive MIF
(Directive 2004/39/CE). L’investisseur est averti que son capital n’est pas garanti et peut donc
ne pas lui être intégralement restitué. Document à caractère publicitaire, simplifié et non contractuel.
Préalablement à toute souscription l’investisseur devra prendre connaissance de l’ensemble des
risques détaillés et frais dans le DICI et le prospectus de l’OPCVM disponibles sur simple demande
au siège social de Swiss Life Asset Management (France) ou sur le site www.swisslife-am.com.
L’avenir commence ici.
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Sommaire
INSTIT INVEST MAGAZINE N°8 - Décembre 2016
Dossier Spécial
P.06
2016
Axelle
Davezac
P.07-Les Meilleures
pratiques
P.12-Le Questionnaire
P.13-Les Prix
P.14-Les partenaires
P.15-Les labellisés
P.16-Les nominés
Christophe
Cattoir
Romain
Durand
SPÉCIAL PREMIÈRE
PARTICIPATION
P.19-Interview de Axelle
Davezac, l’ancienne directrice
générale et Philippe Dutertre,
président du comité financier,
de la Fondation ARC
P.24-Interview de Christophe
Cattoir, directeur de la gestion
d’actifs chez M comme Mutuelle
P.28-Interview de Romain
Durand, directeur des
investissements de SHAM
L’antenne des investisseurs institutionnels
Le magazine
www.institinvest.com 2 bis, rue Descombes 75017 Paris - Tél. : 01 84 17 56 09 - [email protected] - Fondateur et Directeur
de la publication : Aurélien Lafaye. Abonnement et publicité : Yann Briand, Charles Herman, Carole Muir. Rédactrice en
chef : Ludivine Garnaud. Rédaction : Vincent Gersin, Audrey Mangin, Jean-Loup Thiébaut, Thibaud Vadjoux. Maquettiste :
Mélanie Carvalho. Service financier : Alexandre Michentef. Communication : Sandrine Boespflug. Imprimeur : Burlat. Images :
Fotolia. Le site http://www.institinvest.com est reconnu Service de Presse En Ligne (SPEL) par la Commission Paritaire des Publications et
Agences de Presse (CPPAP, Ministère de la Culture) sous le numéro 0513 W 91002 et ISSN (International Standard Serial Number) 22577890. Le site http://www.institinvest.com est édité par : I&D INVEST, SASU au capital de 50 000 euros dont le siège social est situé au
17 ter, rue de la Station, 92600 Asnières-sur-Seine, immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de Nanterre, sous le numéro
534 462 346. L’hébergement est assuré par : OVH, 2 rue Kellerman – BP 80157 59053 ROUBAIX. Tél. : +33 (0)8 203 203 63. Membre
du SPIIL (Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne). Le Ministère de l’Economie et des Finances a accordé le statut de « Jeune
Entreprise Innovante » à I&D INVEST à compter de l’exercice clos le 31 décembre 2012.
L’info en continu sur www.institinvest.com
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Sommaire
INSTIT INVEST MAGAZINE N°8 - Décembre 2016
Instit Inside
P.34
P.36-L’ARRIA dispose de
sa propre notation éthique
en matière d’investissement
Jean-Axel Dieudonné de
Boissieu : Capitaine de
l’ARRIA et skipper amateur
P.41-La CAVEC compte
investir 150 millions d’euros
en immobilier cette année
Behdad Sabet :
Quand souffle le vent
du changement…
Jean-Axel
Dieudonné
de Boissieu
Jérôme
Saddier
Behdad
Sabet
P.47-La MNT compte
doubler son exposition
à l’immobilier
Jérôme Saddier :
Mutualisme, syndicalisme
et Parti socialiste…
dans une mêlée
Montréal, une des destinations favorites de Behad Sabet
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Focus
expertise
L’approche Smart Beta
s’impose de plus en plus comme
stratégie cœur de portefeuille
Dans un contexte durable de taux d’intérêts très faibles,
les investisseurs institutionnels se tournent, dans leur
recherche de rendement, vers des classes d’actifs plus
dynamiques tout en souhaitant continuer à maîtriser au
mieux leur risque. Or celles-ci sont plus volatiles et plus
risquées que les obligations. Ainsi, cet environnement
constitue un contexte favorable aux solutions Smart Beta
qui peuvent apporter une réponse adéquate aux investisseurs pour faire face à ces différentes contraintes.
En effet, l’approche Smart Beta permet d’augmenter
la diversification et d’améliorer la gestion des risques,
tout en cherchant à capter de nouvelles sources de performance. Elle se décline aujourd’hui en deux grandes
familles de solutions. La première est constituée par des
approches privilégiant la construction de portefeuilles
avec des solutions fondées sur une gestion efficiente
du risque. Elle regroupe un ensemble de stratégies de
type « minimum variance », qui ont pour objectif de
construire des portefeuilles avec des niveaux de risque
et de volatilité les plus faibles possibles, et des stratégies
de diversification. Ces solutions existent depuis plus
de dix ans mais ont connu un essor important avec
l’avènement de la crise de 2008.
La deuxième famille, plus récente, est composée des
stratégies factorielles, qui consistent à structurer un
portefeuille pour tirer parti des primes de risque d’un
ou plusieurs facteurs. La recherche académique et la
validation opérationnelle en distinguent principalement
cinq : Value, Momentum, taille (Size), qualité (Quality),
et faible volatilité (Low Volatility). Chacun de ces
facteurs peut être implémenté seul ou dans le cadre
d’une stratégie multifactorielle. La combinaison des
facteurs peut être faite de manière très systématique,
passive (de manière équipondérée par exemple) ou
de manière active.
Ces approches connaissent un franc succès auprès des
investisseurs institutionnels. Initialement utilisées comme
satellites pour compléter des stratégies traditionnelles,
elles bénéficient d’une inversion de tendance depuis
quelques années. De plus en plus d’investisseurs font le
choix de les considérer comme cœur de portefeuille, en
complétant avec des stratégies satellites plus risquées
pour capter une performance potentielle à court terme.
Cela d’autant plus que le Smart Beta peut donner lieu
à la conception de solutions sur mesure qui prennent
en compte les problématiques propres à chaque
investisseur. Ce changement suppose que les gérants aient les compétences
et la taille nécessaires pour faire de la gestion de cœur de portefeuille, et donc
de traiter de gros volumes sans détériorer les caractéristiques de maîtrise du
risque ou de potentiel de performance.
3 Questions à :
Bruno Taillardat,
Responsable Smart Beta
chez Amundi
Que représente le Smart Beta
chez Amundi ?
Nous gérons plus de neuf milliards
d’euros en Smart Beta, tant sur des
solutions fondées sur une gestion efficiente du risque que sur des approches
Bruno Taillardat
factorielles. Ces solutions sont déclinées
en gestion passive (indicielles ou ETF) ou actives. Les équipes Smart
Beta s’appuient aussi sur d’autres expertises d’Amundi, comme les
équipes de recherche quantitative et d’analyse ESG. Cela nous permet
de construire des produits sur mesure pour nos clients, une des forces
d’Amundi.
Quelles approches sur mesure par exemple ?
La volonté d’Amundi est d’être un partenaire de l’investisseur. Nous
cherchons à nous positionner assez tôt dans sa prise de décision
pour lui apporter une solution la mieux adaptée. Nous procédons par
exemple à une analyse factorielle de ses portefeuilles afin d’identifier
s’il existe un biais sur un des facteurs et lui proposer éventuellement de
le diversifier. Nous travaillons aussi beaucoup sur des solutions alliant
Smart Beta et ESG ou décarbonisation.
Proposez-vous également des solutions adaptées
aux contraintes réglementaires ?
Les investisseurs institutionnels expriment un grand intérêt pour les
solutions limitant le coût en capital. Cela peut être fait grâce à des
options ou à une garantie de capital, un domaine dans lequel Amundi
a une très grande expertise. Les solutions Smart Beta s’y prêtent bien
car elles permettent, par construction, d’amortir les baisses de marché,
et donc de réduire le coût de la couverture nécessaire.
(1)
Source : Amundi AM au 30 juin 2016
Information - Le présent document est destiné exclusivement aux journalistes et professionnels de la presse et des médias. Les informations concernant les fonds Amundi
Asset Management cités sont fournies dans le seul but de permettre aux journalistes et professionnels de la presse et des médias d’avoir une vue d’ensemble de ces fonds,
et ce quel que soit l’usage qu’ils en font, qui relève exclusivement de l’indépendance éditoriale et pour lequel Amundi Asset Management décline toute responsabilité.
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DOSSIER
SPÉCIAL
En 2016, une quarantaine d’investisseurs institutionnels ont été labellisés (cf. p.15) et ont ainsi eu la
possibilité de concourir aux Prix des Couronnes Instit Invest. Pour cela, ils ont dû répondre au Questionnaire
(cf. p.12). En fonction des réponses apportées par chacun, le jury (cf. ci-dessous) a désigné les nominés et les
lauréats pour les différents prix (cf. p.16). Nous vous proposons d’ailleurs dans ce magazine de retrouver les
interviews des trois nominés au prix de la transparence en matière de communication financière – catégorie
Première participation (cf. p.18).
En plus de ces distinctions, le jury a également souhaité cette année faire part, à la communauté des
investisseurs institutionnels, des « best pratices » (initiatives exemplaires) qu’il a pu relever dans les différents
dossiers (cf. p.7).
De gauche à droite : Jean-Philippe Liard, délégué général de la Fédération CFDT de la chimie et de
l’énergie, Adina Grigoriu, fondatrice et directrice générale de AAAIC, Jean Eyraud, président de
l’Af2i et du jury des Couronnes Instit Invest, Sylvie Malécot, associé de Milenium Actuairat & Conseil,
Lionel Tourtier, délégué général de Générations ERIC et Annick de La Borderie, consultante
chez Apibema. Absent le jour de la photo : Vincent Auriac, président d’Axylia.
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QUES
Communication digitale
Fondation de France
L’information financière bénéficie d’une
déclinaison numérique avec la création
d’un contenu multimédia spécifique
qui comprend notamment une vidéo de
présentation des comptes par le trésorier
de la Fondation de France accessible en
ligne et diffusée à tous les e-donateurs de
la Fondation de France via une e-letter.
Fonds de Réserve pour
les Retraites (FRR)
Le site internet du FRR a été utilisé pour
transmettre des messages au public et à
ses collaborateurs dans le cadre du plan
SEQUANA 2016 (exercice de gestion
de crise de grande ampleur, simulant
une crue majeure en Ile-de-France). Il
s’agit d’une première pour le FRR, car
en l’espace de quelques jours, le site est
devenu un véritable outil permettant de
communiquer avec les internautes et avec
les collaborateurs du Fonds.
IRCEM
L’IRCEM mène une action pour la lutte
contre la fracture numérique destinée aux
employés de maison (population couverte
par l’institution), afin de les préparer
notamment à l’arrivée prochaine de la
dématérialisation de leurs fiches de paie.
Ainsi, « L’IRCEM BUS » sillonne la France
pour adresser des formations en ce sens.
L’IRCEM bus
Ces points régionaux ont pour objectif de
former ses adhérents à l’utilisation des
outils internet. De plus, l’IRCEM vient
de refonder son site internet en mettant
en place différents modules qui prendront
la forme de vidéos et de « webinar ».
« Nos adhérents maîtrisent parfois mal
la langue française, c’est pourquoi nous
allons d’ailleurs mettre en ligne des vidéos
multilingues », souligne l’institution.
Natixis Assurances
Natixis Assurances travaille sur une
application mobile indépendante, positionnée du côté des clients et qui permet
de répondre à la question « suis-je couvert ? ». Cette application, dénommée
BeSafe, comportera plusieurs volets :
une remontée automatique de tous les
contrats d’assurance du client quel que
soit l’assureur ; un diagnostic assurance
pouvant se faire de façon globale ou à
partir d’une situation spécifique (celuici permettant à l’utilisateur d’identifier
facilement ses manques ou ses
doublons d’assurance) ; un comparateur d’assurances indépendant
permettant de souscrire, via le
mobile ou en ligne, les garanties
identifiées comme manquantes ;
des fiches utiles, dont des numéros
de déclaration sinistre ou d’assistance,
les démarches en cas de sinistres… pour
chacun des contrats détenus par l’utilisateur. Cette application mobile se veut
simple, grâce à la remontée automatique
de tous les contrats détenus, et complète,
avec une vision à 360 degrés de toutes
ses couvertures et de tous ses besoins en
assurance.
SHAM
Sham travaille sur le développement
d’un projet d’intranet collaboratif et
social (appelé AGORA). L’ensemble des
collaborateurs disposera ainsi d’un espace
d’interaction dynamique leur permettant
de moderniser leurs façons de communiquer, d’accéder et de partager l’information, d’interagir individuellement avec
l’actualité de l’entreprise et du groupe
(cf. p.28 pour plus de détails).
L’info en continu sur www.institinvest.com
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Déontologie
Investissements et Gestion des risques
ERAFP
APICIL
La Mutuelle Générale
Une charte de déontologie des personnels de l’ERAFP a été élaborée en 2009.
Chaque collaborateur de l’établissement
atteste en avoir pris connaissance et s’y
conformer. Cette charte de déontologie
rassemble les règles de conduite individuelle ou collective garantissant, dans
le comportement quotidien des collaborateurs de l’établissement, le respect
des grands principes suivants : respect
de l’image et des biens, devoir de service
exclusif, confidentialité, prévention des
conflits d’intérêts, interdiction de l’usage
d’informations financières privilégiées
à des fins personnelles. La charte fait
partie intégrante du règlement intérieur
de l’ERAFP.
Au sein même de ses bases de données sur
les titres financiers (obligations, actions,
private equity), APICIL dispose d’un indicateur « local ou non ». Le critère fixé
est la localisation du centre de décisions.
Pour qu’il soit local, il doit être situé en
Rhône-Alpes-Auvergne.
La Mutuelle Générale a identifié neuf
risques stratégiques avec des indicateurs
qui leur sont propres. Ces derniers se
répartissent en quatre grandes catégories : les risques financiers, les risques
assurantiels, les risques opérationnels
et les risques environnementaux. Sur les
risques financiers, elle suit le niveau de
SCR de chacune des poches du portefeuille.
L’institution veille également au respect
de la grille des limites et des règles de
concentration qui lui ont été imposées.
Gouvernance
Fondation ARC
La Fondation ARC a mis en place, pour
la première fois en 2015, un exercice
d’évaluation du conseil d’administration.
Ainsi, elle a demandé à tous ses administrateurs d’évaluer le fonctionnement
du conseil et des différents comités, sur
la base d’un questionnaire qui évalue
la présence, le contenu des réunions, la
qualité des débats et des décisions.
Association France Horizon
Dans le cadre de son approche générale et
stratégique, l’Association France Horizon
détermine un indicateur de référence « qui
permet, via un suivi régulier, d’avoir une
idée assez précise du risque de dépréciation
du portefeuille à un instant donné ». En
parallèle, ces risques sont ré-appréciés
en permanence par rapport à l’environnement de marché.
Fonds de Réserve pour
les Retraites (FRR)
Chacune des émanations du conseil de
surveillance du FRR, et des membres qui
les composent, ont pour particularité de
disposer des compétences requises leur permettant d’apprécier les risques spécifiques
relevant de leur domaine d’intervention :
le comité de l’audit et des comptes ; le
comité stratégie investissement (CSI) ; le
comité de l’investissement responsable
(CIR).
La France Mutualiste
Estimant que les taux d’intérêt sont le
facteur le plus sensible pour elle dans
la gestion de son portefeuille, La France
mutualiste a élaboré un reverse stress
test afin de déterminer une zone d’alerte
quant au niveau absolu des taux d’intérêt.
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M comme Mutuelle
M coomme Mutuelle a créé un rapport
dédié au calcul des différents niveaux de
risque du portefeuille appelé « rapport
de solidité » et édité pour chaque fin
de semestre civil (cf. p.27 pour plus de
détails).
MACSF
Son changement de conservateur en
2013 en faveur de CACEIS et la mise en
place d’un OMS (Bloomberg AIM) intégré au nouveau conservateur teneur de
comptes ont permis à MACSF d’optimiser
la production des états et d’enrichir les
indicateurs de reporting à valeur ajoutée
avec StatPro, Riskmetrics et Bloomberg.
Le middle office travaille en collaboration
avec le département des risques sur la
cartographie, les politiques de gestion et
les indicateurs de risques dans le cadre
de l’ORSA. Une cellule spécifique sur
les risques a été créée au sein du middle
office. De plus, un reporting spécifique
comprenant les performances, leur attribution, la VAR et le SCR de marché brut
sont communiqués à la direction générale
et aux membres du comité d’orientation
financière de manière périodique.
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ISR et développement durable
Axa France
Axa France s’est retiré de tous les financements des entreprises minières dont
les revenus sont issus à plus de 50%
du charbon mais aussi des fournisseurs
d’énergie générant plus de 50% de leur
énergie via des centrales carbone.
Pour réduire sa propre empreinte carbone,
Axa soutient des projets de recherche sur
les risques climatiques via le Fonds Axa
pour la Recherche, l’initiative de mécénat
scientifique international du groupe.
Depuis 2007, ce sont plus de 34 millions
d’euros qui ont été engagés auprès de
168 projets de recherche fondamentale
sur les risques environnementaux. En
France, près de 6 millions d’euros ont été
alloués depuis la création du Fonds Axa
pour la Recherche à 51 projets environnementaux.
ERAFP
Fonds de Réserve pour
les Retraites (FRR)
Le FRR entreprend chaque année les
actions suivantes : mesurer l’empreinte
carbone et l’exposition de ses portefeuilles
aux réserves fossiles ; réduire l’empreinte
carbone (émissions et réserves fossiles) de
ses portefeuilles et donc le risque carbone
associé ; investir dans les énergies renouvelables et des technologies innovantes ;
dialoguer avec les investisseurs institutionnels et les émetteurs dans le cadre
d’une politique d’engagement qui repose
notamment sur des initiatives collaboratives (PRI, IIGCC, …) ; encourager les
émetteurs à adopter des comportements
vertueux en favorisant une plus grande
transparence de l’information.
ERAFP
Dans la construction de son allocation
d’actifs, l’ERAFP s’assure que le portefeuille couvre à tout moment les engagements du régime d’une part, et que
même si celui-ci était mis en extinction,
la liquidation progressive de ces actifs permettrait de payer la dernière prestation
due au dernier bénéficiaire. Par ailleurs,
la revalorisation de la valeur de service
du point est conditionnée à l’obtention
d’un niveau de réserves suffisant.
Reporting
APRIL
En matière de gestion d’actifs, très tôt,
APRIL a pris en compte en amont les
calculs de SCR, en les intégrant dans
son process de décision. Ainsi, dans ses
reportings trimestriels, sont inscrits les
SCR de tous ses actifs. « Cette démarche
est désormais intégrée comme un facteur
dans la gestion de notre niveau de risque.
Nous investissons d’ailleurs désormais
uniquement dans des fonds dont la
société de gestion est capable de calculer
le SCR ou de donner un inventaire de type
Ampère », souligne l’institution.
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L’ERAFP a intégré au sein de son dispositif ISR les critères suivants afin de
mieux évaluer le degré d’exposition des
émetteurs aux risques climatiques :
« Limitation des rejets de gaz à effet
de serre », « Prévention des impacts en
matière d’eau », « Préservation de la
biodiversité », « Maîtrise des risques
de pollution » et « Offre de produits et
services innovants ».
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Santé
APICIL
Groupe Pasteur Mutualité
En 2015, le Groupe APICIL a fêté les 10
ans de sa Fondation reconnue d’utilité
publique dont l’objet est la lutte contre la
douleur. La Fondation APICIL développe
en effet un mécénat au niveau national et
soutient des projets d’intérêt général pour
soulager la douleur des patients et de leurs
proches : 600 projets étudiés, 335 projets
financés et 5,5 millions d’euros consacrés
au soutien de projets contre la douleur.
La Fondation APICIL propose tous les
deux ans un appel à projet pointant une
thématique de la douleur. Les équipes
médicales ou les associations concourent
dans un cadre précis où les propositions
sont ensuite étudiées par un comité
scientifique.
Le Groupe Pasteur Mutualité va créer
la Villa M, un nouvel espace de 8000
mètres carrés dédié à la santé de demain,
qui placera le patient et le soignant au
centre des innovations en santé. Ce lieu
situé dans le XVème arrondissement de
Paris, comportera un hôtel, un espace
de coworking, un centre de prévention
santé, un accueil de start-ups dans le
domaine médical. Toute la communauté
des professionnels de santé pourra ainsi,
dès 2019, se rendre à la Villa M pour
s’informer, échanger, découvrir et tester
les dernières innovations et avancées en
e-santé.
Fondation ARC
La Fondation ARC a choisi, en 2015, de
s’engager fortement dans le domaine de la
recherche sur les cancers pédiatriques. Elle
a soutenu plusieurs projets innovants pour
mieux connaître ces cancers et proposer
de nouvelles solutions thérapeutiques aux
enfants et à leur famille. Chaque année,
environ 1 700 enfants de moins de 15
ans apprennent qu’ils sont atteints d’un
cancer. De grands progrès ont été obtenus
ces dernières années, permettant d’élever
le taux de survie à cinq ans au-dessus de
80 %. Pour obtenir de nouvelles avancées
décisives, le conseil d’administration de la
Fondation ARC a ainsi inscrit en 2015 la
recherche en oncopédiatrie comme l’un de
ses axes majeurs d’action (Cf. p.23 pour
plus de détails).
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Malakoff Médéric
Malakoff Médéric a une stratégie
« Entreprise Territoire de santé » qui
consiste à veiller au bien-être des salariés
dans l’entreprise. L’objectif est d’aider
le chef d’entreprise à améliorer la performance de son entreprise par la mise
en place d’une démarche de prévention
et l’analyse des facteurs d’absentéisme.
Ainsi, le groupe effectue beaucoup de
prévention et de dépistages des maladies
longues durées, mais aussi des recommandations en termes d’alimentation,
d’hygiène de vie, etc. « Nous mettons
également à disposition des services
d’aide pour le retour à l’emploi. Nous
sommes conscients qu’après plusieurs
mois d’absence, il est parfois compliqué
psychologiquement de revenir au travail.
Notre démarche est donc d’accompagner
les entreprises pour qu’elles soient plus
performantes tout en étant le mieux
possible dans leur environnement »,
précise le groupe.
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Solidarité et diversité
AG2R La Mondiale
Depuis 2012, 400 demandeurs d’emploi
affiliés à AG2R La Mondiale au titre de
la retraite complémentaire ont bénéficié
de la prise en charge de leurs frais de
formation au CNAM (Conservatoire
National des Arts et Métiers). Cette initiative a reçu en 2015 le trophée « Coup
de cœur » lors de la 5ème édition du prix
AEF Universités Entreprises. Par ailleurs
AG2R La Mondiale s’est engagé aux côtés
de l’association « Simon de Cyrène » pour
créer des « Maisons partagées ». Cette
association a vécu, le 23 octobre 2015, un
nouveau tournant dans son histoire avec la
pose de la première pierre des futurs lieux
de vie Simon de Cyrène à Saint-Apollinaire,
qui accueilleront personnes valides et handicapées. Ce projet, qui est soutenu par le
Fonds d’Innovation AG2R La Mondiale,
se veut être une réponse innovante pour
redonner du sens à la vie lorsqu’elle bascule
vers le handicap. L’achèvement des travaux
est prévu pour début 2017.
Agrica
En octobre 2015 a eu lieu la première
édition des Trophées Agrica « Gaspillage
alimentaire, le temps des solutions ». Le
jury a attribué cinq prix à des projets ou
initiatives qui ont été prioritairement
jugés sur leurs performances en termes
de lutte contre le gaspillage alimentaire
en prenant en compte l’originalité du
projet, son efficacité technique et sociale,
les publics visés, la visibilité du projet et
l’implication des parties prenantes. Une
attention toute particulière a été portée
sur le caractère reproductible et éducatif
de l’initiative ou du projet.
Les Trophées Agrica, organisés sous le
haut patronage du Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt,
ont pour objectifs de repérer partout en
France métropolitaine les initiatives de
lutte contre le gaspillage alimentaire, d’offrir aux acteurs un outil de promotion de
leurs initiatives (remise des prix, articles
sur le site internet du groupe, réalisation
de vidéos concernant les démarches des
lauréats diffusées lors de la cérémonie et
sur une plateforme dédiée…), mais aussi
de participer à la diffusion des savoirfaire et des bonnes pratiques, et enfin de
soutenir financièrement le développement
de projets innovants.
Fondation du Patrimoine
La Fondation du Patrimoine oriente ses
actions vers les jeunes, les handicapés
et les personnes éloignées de l’emploi
(RMIstes, anciens détenus). Elle soutient des chantiers de jeunes à travers
de missions locales qui participent à la
restauration du patrimoine, et qui sont
un des paliers de la transmission des
savoir-faire des métiers du patrimoine.
Humanis
Humanis a développé une unité Emploi
au sein de son action sociale qui a pour
objectif d’accompagner les demandeurs
d’emploi issus du secteur privé et cotisants
au régime Agirc-Arrco. Ce dispositif est
proposé gratuitement aux demandeurs
d’emploi de tous âges, de tous secteurs
d’activité, cadres ou non cadres. En 2015,
le groupe a développé l’ambition d’ouvrir
une nouvelle structure de réinsertion
professionnelle sur Nantes qui ouvrira ses
portes au second semestre 2016 (sachant
qu’il existe actuellement 4 structures
spécifiques à l’emploi et 26 partenariats
avec des cabinets spécialisés sur tout
le territoire). A noter qu’en moyenne,
75% des personnes ainsi accompagnées
retrouvent une solution dans les 6 mois.
Le Fonds de dotation
de l’ADIE
La quasi-totalité des dons collectés par
le Fonds ADIE est destinée au financement de l’accompagnement, c’est-à-dire
un ensemble de services de formation,
coaching et conseil. Le Fonds de dotation de l’ADIE a collecté, en 2015, 962
000 euros, dont 85% ont été reversés
à l’association pour financer l’accompagnement. Ces sommes ont contribué
au déploiement de grands programmes
d’accompagnement dont « l’entrepreneuriat au féminin » qui a ainsi soutenu 67
femmes dans la création de leur activité
à Marseille, Pointe-à-Pitre, Saint-Denis
et Poissy.
OCIRP
L’action de la fondation d’entreprise
de l’OCIRP, batipsée « Au cœur de la
famille », a pour finalité d’améliorer la
prise en charge des orphelins, d’alerter
l’éducation nationale ou les pouvoirs
publics sur les difficultés que les orphelins
peuvent rencontrer. Elle soutient 70 projets et accompagne plus de 400 enfants
et jeunes. Les projets soutenus concernent
l’enfant orphelin et sa famille, comme,
par exemple, des ateliers d’art-thérapie,
des groupes d’entraide et de parole, des
actions de soutien à la parentalité, etc.
Ils peuvent également avoir pour objectif de faciliter l’accès à la formation, à
l’emploi, aux vacances, aux loisirs, à la
culture…20 salariés de l’OCIRP se sont
proposés comme marraines et parrains
pour assurer le lien entre la fondation et
les porteurs de projets.
Par ailleurs, l’OCIRP a organisé, le 6
juin dernier au Studio 104 à la Maison
de la Radio, la 9ème édition des prix
Acteurs Économiques & Handicap. Cette
édition s’est caractérisée par une forte
participation avec la réception de 269
dossiers. L’OCIRP a décerné un trophée
à 10 initiatives réparties entre 9 thématiques et distingué un coup de cœur
du jury. L’OCIRP offre aux lauréats de
la visibilité notamment en réalisant un
reportage vidéo de 5 minutes consacré à
leurs actions.
Enfin, l’institution a mis en place une
ligne téléphonique pour aider les personnes dépendantes dans toutes les
démarches, aussi bien pour les aidants
que pour les aidés.
L’info en continu sur www.institinvest.com
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2 Lauréats pour la Transparence
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Meilleure progression
Parmi les institutions ayant répondu au
Questionnaire des Couronnes pour la
deuxième année consécutive, le Jury désigne
celle qui affiche la meilleure progression
sur un an.
Meilleure première participation
Parmi les institutions ayant répondu pour la
première fois cette année au Questionnaire
des Couronnes, le Jury désigne celle qui a su
se distinguer en matière de transparence de
la communication financière.
6 Lauréats pour les grandes thématiques
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Aviva France
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Prix de la transparence en matière de communication financière /
Meilleure progression sur un an
Les nominés sont :
Apicil, Aviva France, Fondation de France.
Prix de la transparence en matière de communication financière /
Meilleure première participation
Les nominés sont :
Fondation ARC, M comme Mutuelle, SHAM.
Meilleure pratique en matière de financement de l’économie locale
Les nominés sont :
AG2R La Mondiale, Apicil, Malakoff Médéric.
Meilleure pratique en faveur de la création d’emplois
Les nominés sont :
AG2R La Mondiale, Aviva France, Fondation Caritas.
Meilleure initiative en faveur de la gouvernance
Les nominés sont :
Fondation ARC, Fondation pour la recherche médicale,
Fonds de Réserve pour les Retraites (FRR).
Meilleure pratique en matière de gestion des risques financiers
Les nominés sont :
MACSF, Pro BTP, SHAM.
Meilleure initiative en faveur du climat
Les nominés sont :
AXA France, Ircantec, Natixis Assurances.
Meilleure initiative en faveur de l’action sociale
Les nominés sont :
Agrica, IRCEM, OCIRP.
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* Hors prix speciaux (Coup de Cœur
du jury et Abonné le plus actif)
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Focus
expertise
Stratégie « Controlled Volatility » :
maîtrisez votre risque actions
Volatilité actions : le retour !
La volatilité des marchés actions est récemment
revenue au premier plan des préoccupations
des opérateurs de marché, notamment en
raison de la crise grecque et des interrogations
sur les perspectives de croissance économique
en Chine au cours de l’été 2015. Les échéances
politiques à venir, aux Etats-Unis comme en
Europe, seront très probablement de nouvelles
sources de volatilité.
Jean-Marc Pont
Investment Specialist
chez Generali Investments
d’assurance par exemple - qui souhaitent conserver une exposition en actions,
tout en souhaitant maîtriser leur niveau de risque.
De plus, pour les investisseurs soumis à des obligations de solvabilité, un des
avantages de cette stratégie est la réduction de l’impact en termes de consommation de capital : de 39% selon le modèle standard pour des actions zone Euro
par exemple, le SCR peut être abaissé à des niveaux de 10% ou 20% (fluctuant
en fonction de l’exposition au marché actions, selon les périodes).
Résultats de la stratégie Controlled Volatility sur les actions de la zone Euro*
La volatilité est un indicateur liée à l’incertitude,
et les investisseurs réagissent de manière différente: certains vont naturellement se détourner
des actions et réduire leur exposition (et ce
malgré des pertes potentielles), d’autres vont
maintenir leurs positions en l’état, tandis que
certains auront à cœur d’accroître leur exposition, une fois des opportunités identifiées.
Il existe toutefois une solution plus pragmatique afin de bénéficier d’un parcours
moins heurté en période de turbulences des marchés boursiers : contrôler le
niveau de volatilité de votre investissement en actions.
Les avantages des solutions « Controlled Volatility »
La stratégie de gestion de Generali Investments, basée sur un contrôle de volatilité
actions, propose de nombreuses solutions pour les investisseurs institutionnels :
• Réduire la volatilité des actions - sur la base d’un objectif de volatilité pré-déterminé
• Couvrir une partie du risque action, lorsque les marchés sont orientés à la baisse,
avec une volatilité à la hausse
• Abaisser le coût en capital – « Solvency Capital Requirements » ou « SCR »
lié à Solvency II
• Limiter l’amplitude des pertes potentielles (« maximum drawdowns »)…
• …tout en préservant dans le même temps une exposition aux marchés actions.
Pour atteindre cet objectif, la stratégie s’appuie sur un processus transparent,
rigoureux et systématique - et donc reproductible - qui associe actifs risqués
(actions) et non risqués (instruments du marché monétaire).
Fonctionnement de la stratégie « Controlled Volatility »
Dans un premier temps, la volatilité ex-ante de l’indice actions (Euro Stoxx 50 ou
autre) est calculée sur 260 jours, en donnant plus de poids aux observations les
plus récentes, à travers l’utilisation de la Moyenne Mobile Exponentielle Pondérée
(« EWMA1 »).
Un niveau cible de volatilité pour cet indice actions est également préalablement
défini : supposons que ce niveau cible soit de 15 % par exemple.
• Si la volatilité « EWMA » ex-ante est inférieure à la cible prédéfinie, le modèle
va progressivement augmenter l’exposition actions jusqu’à 100 % de la valeur
du portefeuille - voire même au-delà de ce niveau si un léger effet de levier est
utilisé - au moyen d’achats de Futures sur l’indice en question.
• A l’opposé, si la volatilité « EWMA » ex-ante est supérieure à la cible prédéfinie,
le modèle va progressivement réduire l’exposition actions par des ventes de
Futures sur indice.
En terme de résultats, la stratégie a historiquement surperformé différents indices
actions lors des périodes de baisses marquées (comme en 2008) et/ou de
hausses des marchés actions associées à une faible volatilité. La stratégie sousperforme en revanche en cas de marché actions volatil et sans tendance et/ou
de marchés haussiers marqués par une forte volatilité (rebond des marchés en
2009 par exemple)2.
Cette solution d’investissement est particulièrement intéressante pour certains
investisseurs institutionnels - fonds de pension, caisses de retraite, compagnies
*Depuis son lancement (20/07/2015). Source: Bloomberg et Generali Investments Europe S.p.A. Società di
gestione del risparmio au 31 août 2016. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Cette approche pragmatique de gestion de la volatilité actions est corroborée
par la recherche. Un article récent3 confirme en effet qu’il existe des « preuves
empiriques selon lesquelles l’application aux actions d’une stratégie qui cible une
volatilité constante dans le temps ajoute de la valeur… ce qui augmente le ratio
de Sharpe et réduit l’ampleur des pertes potentielles. »
La stratégie actions « Controlled Volatility » de Generali Investments constitue
donc une solution à la fois pragmatique, systématique et efficiente permettant de
rester exposé aux différents marchés actions, de réduire la volatilité et d’améliorer
la performance ajustée du risque, à travers différents cycles de marché.
EWMA : Exponentially Weighted Moving Average
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures
« Prévoir le succès des stratégies à volatilité ciblée : application aux actions et à
d’autres classes d’actifs », R. Perchet, R. Leote de Carvalho, T. Heckel, P. Moulin,
The Journal Of Alternative Investments, hiver 2016
(1)
(2)
(3)
Generali Investments, un partenaire de premier plan pour les investisseurs
institutionnels.
Avec plus de 450 milliards d’euros d’encours sous gestion au 30 juin 2016, Generali
Investments Europe S.p.A Società di gestione del risparmio figure parmi les plus
grands acteurs de la gestion d’actifs en Europe. Forte de la solidité financière et
de l’historique du groupe Generali, l’entité bénéficie d’une approche intégrée lui
permettant de s’appuyer à la fois sur les études économiques globales élaborées
au sein de Generali Investments Europe S.p.A Società di gestione del risparmio et
également sur ses différentes expertises locales. Avec un savoir-faire reconnu sur
les actions européennes et sur l’investissement socialement responsable Generali
Investments Europe S.p.A Società di gestione del risparmio détient également
une position de premier plan au niveau européen en gestion de produits de taux.
www.generali-invest.com
Contacts :
Bruno Patain
International clients & consultants Manager
[email protected]
Aleksandra Kosmulska
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Disclaimer : Les informations contenues dans le présent documentrelatives aux produits et services fournis par Generali Investments Europe S.p.A. Società di gestione del risparmio sont publiées
à titrepurement indicatif. Par ailleurs, elles ne constituent ni en totalité, ni en partie un service de conseil en investissement, et ne constituent ni une offre, ni une recommandation personnalisée ou
une sollicitationen vue de la souscription ou du rachat de parts, actions ou autres participations dans les produits d’investissement ou services d’investissement présentés. Elles ne sont pas liées
ni destinées à constituer la conclusion fondation d’aucun contrat ou engagement. Ce document ne constitue en aucun cas la recommandation d’une stratégie, ni un conseil d’investissement. Avant
toute transaction, l’investisseur doit avoir pris connaissance des documents réglementaires en vigueur qui lui ont été communiqués. Les informations contenues dans ce document sont régulièrement
mises à jour par Generali Investments Europe S.p.A. Società di gestione del risparmio qui n’assume aucune responsabilité en cas d’erreurs ou d’omissions et de pertes ou dommages résultant
de l’utilisation de ces informations à d’autres fins que celles pour lesquelles elles sont prévues. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures, et les produits présentés
présentent un risque de perte en capital. Le client devra lire attentivement le DICI, qui doit lui être soumis avant toute souscription ainsi que le prospectus; ces documents sont disponibles sur notre
site Internet (www.generali-invest.com), et auprès des distributeurs. Generali Investments fait partie du Groupe Generali créé en 1831 à Trieste sous le nom de Assicurazioni Generali Austro-Italiche.
Generali Investments est la marque commerciale de Generali Investments Europe S.p.A. Società di gestione del risparmio.
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D
SPÉCIAL
PREMIÈRE
PARTICIPATION
Nous vous proposons de découvrir
les interviews des trois nominés pour
le prix de la transparence en communication
financière qui concouraient pour la première
fois aux Couronnes Instit Invest.
19 - Interview de Axelle Davezac, directrice
générale* et Philippe Dutertre, président du
comité financier de la Fondation ARC
24 - Interview de Christophe Cattoir,
responsable de la gestion d’actifs
de M comme Mutuelle
28 - Interview de Romain Durand, directeur
des investissements de SHAM
*Axelle Davezac a répondu au questionnaire des
Couronnes 2016 en qualité de directrice générale de
la Fondation ARC, poste qu’elle a quitté en août 2016.
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Parole d’instit’
L’interview
des Couronnes Instit Invest
« NOUS AVONS MIS EN PLACE UN EXERCICE
D’ÉVALUATION DU CONSEIL D’ADMINISTRATION »
100% dédiée à la recherche sur le cancer, la Fondation Arc prône la transparence dans
sa communication financière. En outre, elle détient une gouvernance structurée qui définit
clairement le rôle et les missions de chacun. Axelle Davezac, l’ancienne directrice générale de
la fondation, et Philippe Dutertre, président du comité financier, nous détaillent son organisation.
Questions pour concourir au Prix
de la Transparence en matière de
communication financière :
P
Présentez-vous sur votre site Internet
votre gestion financière ?
Axelle Davezac : Le site Internet de la Fondation ARC est
impliqué à plusieurs titres dans la communication financière.
Nous communiquons les informations financières dans une
rubrique dédiée. Celle-ci donne accès, en téléchargement
libre, au rapport de gestion, au rapport financier, au cahier
des financements ainsi qu’à « l’Essentiel des comptes »,
support d’information synthétique réalisé une fois par an
à destination des donateurs.
Un autre élément important est notre communication sur
l’engagement qualité de la Fondation, nous mettons à
disposition nos certifications, notamment l’agrément du
Comité de la charte du don en confiance
Enfin, nous communiquons sur les actions réalisées par la
Fondation. Nous informons le public sur l’utilisation des
dons via la publication régulière d’informations sur les
avancées de la recherche et les résultats des projets soutenus.
Envisagez-vous de renforcer votre communication
sur Internet concernant la gestion financière ?
A.D. : En 2016, la Fondation prévoit de réaliser une action
de communication dédiée à l’utilisation des dons, dès publication de son rapport annuel. Cette action devrait reposer
sur la réalisation d’une vidéo pédagogique accompagnée
d’infographies traduisant les actions sociales et financières
de la Fondation. Ces réalisations seront déployées sur les
différents supports digitaux de la Fondation (site, email,
réseaux sociaux).
Utilisez-vous les réseaux sociaux et les supports
de communication mobiles (messagerie
type SMS) pour communiquer avec vos
ayants-droit ou prestataires ? Si oui, de
quelle manière et jugez-vous cela utile ?
A.D. : La Fondation est présente depuis fin 2009 sur les
réseaux sociaux, Twitter et Facebook principalement, mais
Axelle Davezac, directeur général,
Fondation ARC
aussi les plateformes vidéo (Dailymotion, Youtube, Viméo)
et professionnelles (Viadéo et LinkedIn). Sur Facebook,
sa communauté compte plus de 140 000 personnes. A
ce jour, la Fondation utilise ce canal de communication
principalement dans l’objectif de « rendre des comptes »
sur la gestion des dons qui lui sont confiés et de présenter
ses différentes actions, dans le cadre de sa mission sociale.
Par exemple, les posts de la Fondation relatifs aux avancées
de la recherche ont engendré plus de 100 000 interactions
avec ses abonnés en 2015. Ce sont les plus vus et lus sur
ce support social.
En 2016, la Fondation prévoit une action de communication
sur ses comptes du type « à quoi sert mon don ? ». Cette
action, très visuelle, devra permettre, à nos communautés
L’info en continu sur www.institinvest.com
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Les Couronnes Instit Invest
sociales, de s’informer sur notre action au bénéfice de la
recherche mais aussi d’être sensibilisées à la rigueur de notre
gestion financière. Cette action de transparence prendra
appui sur les échanges réguliers qu’a la Fondation avec
ses abonnés, via ces réseaux, pour répondre aux questions
du public notamment lors des périodes d’appels à dons.
Questions pour concourir au
Prix de la Meilleure initiative en
faveur de la gouvernance :
Avez-vous un schéma de gouvernance ? Qui
prend les décisions en termes d’achat et de
vente concernant la gestion financière ?
A.D. : Le conseil d’administration décide statutairement
de toute la politique et des décisions concernant la gestion
financière. Il définit en début d’année la stratégie d’investissement puis délègue le choix des supports au comité
financier. Ce dernier instruit et prépare tout le travail sur
les questions d’investissement.
Philippe Dutertre : Le comité financier, qui se réunit
environ une fois par mois, est composé de 4 membres qui
se sont engagés à titre personnel : André Rouvillois, trésorier de la Fondation ARC, Philippe Desfossés, directeur
de l’Erafp, Alain Fagès, ancien directeur de crédit et des
risques au sein de BNP Paribas et moi-même, qui en assure
la présidence. Nos profils sont complémentaires, c’est ce
qui fait la richesse du comité. Nous sommes assistés dans
le suivi de la politique de placement par Cedrus Partners.
Pour augmenter de 1% votre exposition aux
actions, combien de temps faut-il compter ?
De même, combien de temps est nécessaire
pour augmenter la maturité de votre
portefeuille ou sélectionner un gérant ?
A.D. : Cela dépend du type d’investissement. Pour rappel, le
conseil d’administration valide en début d’année la structure
globale du portefeuille, ce qui induit les différents types
d’investissement possibles. Il délègue ensuite au comité
financier la mise en œuvre de cette composition et donc le
choix des placements. Le délai d’instruction est variable
en fonction du niveau d’engagement nouveau que nous
souhaitons prendre. Si nous souhaitons, comme en 2014,
ajouter 5% de supports actions en portefeuille, nous allons
lancer un appel d’offres, définir les types de support actions,
etc. Il y a donc un premier travail effectué par le comité
financier puis une validation du conseil d’administration.
L’implémentation d’une nouvelle classe d’actifs et la sélection d’un gérant prend donc nécessairement plusieurs mois.
En revanche, quand il s’agit de basculer d’un contrat de
capitalisation à un autre, le process est extrêmement rapide
car la décision est directement prise en comité financier.
Avez-vous des comités spécialisés ?
Si oui, lesquels ? Avez-vous un
comité de rémunération ?
A.D. : L’activité essentielle de la Fondation concerne ses
missions sociales. Pour cela, nous disposons d’un comité
20
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d’orientation de la recherche et d’un conseil scientifique. Il
est très important que ces deux instances soient séparées.
Le comité d’orientation de la recherche, composé à plus
de 90% de chercheurs et de médecins étrangers, permet
d’éclairer le conseil d’administration sur les grands enjeux
actuels de la lutte contre le cancer. Pour établir la stratégie de mise en œuvre des missions sociales, le conseil
d’administration s’appuie sur ce comité. La Fondation va
ainsi mettre en œuvre ses actions au regard des priorités
définies.
Le conseil scientifique, quant à lui, est chargé de tout le
travail de sélection, de construction et d’expertise des
projets. Il va donner son avis d’expert sur l’ensemble des
programmes.
Cette séparation des deux comités évite tout conflit
d’intérêt. Cela permet à la Fondation, au regard de ses
missions, d’assurer la meilleure garantie vis-à-vis de ses
donateurs sur le bien-fondé de ses actions. Les donateurs
veulent avant tout que leur argent soit bien investi. Ce
sera effectivement le cas si nous choisissons au mieux la
thématique puis les projets supportés. C’est une condition
indispensable pour obtenir des résultats.
La Fondation ARC dispose, par ailleurs, d’un comité
financier, d’un comité juridique, d’un comité d’audit et
d’un comité de développement des ressources. En 2015
nous avons mis en place un comité de gouvernance, qui
regroupe les deux anciens comités de nomination et de
rémunération. Ce nouveau comité travaille sur les questions de nomination et de fonctionnement des instances de
la Fondation ainsi que sur la question des rémunérations.
Le directeur général travaille en collaboration avec les
membres de ce comité dès lors qu’il y a des recrutements
en cours pour les membres du comité de direction de
la Fondation, des questions d’organisation, d’organigramme, des négociations salariales, des augmentations
de salaire, etc.
Quels sont les liens entre les administrateurs
et les fonctions clefs de l’institution ?
A.D. : Pour que notre structure fonctionne, il faut impérativement que les instances de gouvernance travaillent
parfaitement avec les équipes opérationnelles. Nous avons
mis en place un dispositif qui organise très bien les liens
entre la gouvernance et les équipes opérationnelles. Ces
dernières ont besoin de réactivité de la part des instances
et de décisions claires et structurées.
Notons que chaque directeur ou responsable de service est
secrétaire du comité lié à l’activité de son périmètre. Il
prépare tous les dossiers qui y sont débattus, les ordres du
jour. Il est en lien avec le président de son comité et rédige
les comptes-rendus.
Nous avons également mis en place, pour la première fois en
2015, un exercice d’évaluation du conseil d’administration.
Ainsi, nous avons demandé à tous nos administrateurs
d’évaluer le fonctionnement du conseil et des différents
comités. Le questionnaire évalue la présence, le contenu des
réunions, la qualité des débats et des décisions. Précisons
que le comité financier a obtenu d’excellentes notes dans
l’évaluation du conseil d’administration.
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Focus
expertise
Investir sur le crédit
en intégrant les critères ESG
nées fournies par des spécialistes de la recherche ESG Sustainalytics, Trucost,
Bloomberg et FactSet. Ces données sont renforcées par des informations très qualitatives d’Hermes EOS, notre équipe chargée des relations avec les entreprises et
des services d’engagement, concernant leurs engagements avec les entreprises
et leurs décisions de vote.
Hermes EOS représente 209.8 miliards d’euros d’encours supervisés et a tenu plus de
7 300 réunions d’engagement depuis 20081. L’équipe possède une vaste expérience
d’engagement auprès d’entreprises présentes sur différents secteurs, et offre la
possibilité de contribuer à l’amélioration de la performance des émetteurs de crédit.
Fraser Lundie
co-responsable du crédit et gérant
de portefeuille de crédit senior
Mitch Reznick
co-responsable du crédit et
responsable de la recherche crédit
Fraser Lundie et Mitch Reznick, co-responsables de Hermes
Credit, expliquent l’importance d’intégrer les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans le
processus d’investissement pour examiner le potentiel de
risque/rendement selon une approche holistique.
Chez Hermes, notre recherche a démontré que l’intégration des
principes ESG améliore la performance des investissements
sur l’ensemble des classes d’actifs. Toutefois, l’intégration
de ces critères a été beaucoup plus largement adoptée par
les investisseurs en actions, les investisseurs obligataires
considérant probablement leur absence de vote comme un
manque d’influence. Nous ne considérons pas l’absence
de droits de vote sur les instruments de crédit comme un
obstacle à l’intégration des critères ESG, raison pour laquelle
nous avons intégré les critères ESG dans notre processus
d’investissement depuis le lancement en 2010 de notre fonds
Global High Yield Credit qui constitue, avec les fonds Hermes
Multi Strategy Credit et Hermes Absolute Return Credit, notre
gamme de fonds de crédit. Les mauvaises pratiques ESG
affectent l’activité, la rentabilité et dégradent la valorisation
de l’entreprise - un problème qui concerne l’ensemble des
parties prenantes, y compris les créanciers.
Lorsque nous intégrons les principes ESG dans notre processus d’investissement, nous avons recours au tableau de
bord ESG centralisé d’Hermes, qui offre un large éventail de
données statistiques et de conclusions détaillant les profils
ESG des entreprises. Le tableau de bord combine des don-
Par exemple, en 2013, nous avons estimé que certaines émissions de Barclays bénéficiaient de valorisations attractives et avons initié une position modeste sur ces titres.
Nous étions toutefois préoccupés par le fait qu’à l’époque, 75 % des revenus de la
banque étaient générés par son activité de banque d’investissement qui consomme
beaucoup de capital, une dépendance qui affectait le ratio d’adéquation des fonds
propres de la banque et qui a entrainé des bénéfices plus volatiles.
Hermes EOS avait un engament de longue date avec la banque et nous lui avons
apporté notre aide dans leur activité d’engagement en vue d’améliorer la gouvernance et la bonne conduite de Barclays. Cette action a conduit Barclays à réformer
sa division banque d’investissement, à améliorer l’adéquation de ses fonds propres
et à procéder à un vaste réexamen de sa culture d’entreprise. Ces changements,
parmi d’autres améliorations en matière de gouvernance, ont fait de Barclays un
émetteur plus attractif et ont démontré notre attention constante au profil ESG des
entreprises au-delà du simple investissement.
Selon nous, une mauvaise gouvernance constitue le risque ESG le plus menaçant
puisqu’il peut rendre inefficace la stratégie d’entreprise, affecter la gestion opérationnelle et intensifier les risques environnementaux et sociaux - cela peut même
détériorer la valeur d’une entreprise, quelle que soit l’attractivité de ses actifs ou
l’importance de sa part de marché actuelle. En outre, l’impact de la mauvaise gouvernance sur les valorisations peut être sévère lorsque ces problèmes dégénèrent.
Nous avons pu observer cela lors de la faillite de Phone4U et des controverses qui
ont frappé Abengoa et Volkswagen.
Afin d’intégrer toutes les informations que nous recevons d’EOS et du tableau de
bord ESG dans notre processus d’investissement, nous attribuons un score ESG aux
émetteurs. Ce score, et l’avis de nos analystes sur les risques ESG qui pèsent sur les
entreprises, influencent nos valorisations au même titre que les risques opérationnels
et financiers. Les risques ESG peuvent avoir un impact significatif sur le résultat de
nos placements, raison pour laquelle leur analyse est un élément essentiel de notre
processus d’investissement.
(1)
Source : Hermes au 31 août 2016
Pour plus d’informations, veuillez
contacter notre représentant en France :
NEXO Capital
01 45 02 80 20
[email protected]
Ce document s’adresse exclusivement aux investisseurs professionnels. Les avis et opinions contenus dans le présent document sont ceux de l’équipe crédit d’Hermes et ne représentent pas
nécessairement les avis exprimés ou reflétés dans d’autres communications, stratégies ou produits d’Hermes. Hermes décline toute responsabilité en cas d’erreurs concernant des faits ou des opinions.
Ce document est publié à des fins d’information uniquement et ne saurait être considéré comme une sollicitation ou une offre en vue d’acheter ou de vendre des titres ou des instruments financiers
connexes. Sauf indication contraire, les données chiffrées proviennent d’Hermes. La distribution des informations contenues dans le présent document peut être soumise localement à des restrictions ;
en conséquence, il incombe aux personnes entrant en possession de ce document de s’informer de ces restrictions et de s’y conformer. Fonds OPCVM : De plus amples informations sur les produits
d’investissement et les risques afférents figurent dans le document d’information clé pour l’investisseur (« KIID »), le prospectus, les statuts et les rapports annuels et semestriels. En cas de divergence
entre la description ou les conditions de ce document et du Prospectus, c’est ce dernier qui prévaudra. Ces documents sont disponibles gratuitement auprès de Hermes Investment Funds plc, Georges
Court, 54-62 Townsend Street, Dublin 2, Irlande, www.hermes-investment.com. HIML est le gérant et promoteur de Hermes Investment Funds plc (« HIF ») - une société d’investissement à capital
variable et à responsabilité séparée entre ses compartiments, immatriculée en Irlande. Elle a reçu l’autorisation de la Banque centrale d’Irlande et est reconnue par la Financial Conduct Authority. Publié
et approuvé par Hermes Investment Management Limited (« HIML »), autorisée et réglementée par la Financial Conduct Authority. Adresse du siège : Lloyds Chambers, 1 Portsoken Street, Londres E1
8HZ. HIML est un conseiller en placement inscrit auprès de la Securities and Exchange Commission des Etats-Unis (« SEC »). CM155503 10/16
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Les Couronnes Instit Invest
Ph.D. : Une fois par an est organisé un séminaire du conseil
d’administration où tous les comités sont invités. C’est
extrêmement intéressant en termes de percolation. C’est
un moment d’échanges qui favorise la compréhension de
l’ensemble des instances de la Fondation et permet aux
membres du comité financier de mieux appréhender les
attentes du conseil.
Quel est le pourcentage de personnes formées
spécifiquement en matière d’appréciation des
risques au sein des organes de gouvernance ?
A.D. : Nous disposons d’un comité d’audit statutaire, ce qui
est encore assez rare dans une fondation. Sa mission porte
sur l’évaluation des risques financiers et non financiers de
la Fondation. De manière classique, notre comité d’audit
travaille avec le commissaire aux comptes plusieurs fois
par an. De plus, un salarié, chargé de l’audit interne à la
Fondation, est référent du comité de la charte. Il établit
la cartographie des risques de la Fondation. Pour acquérir
une vision globale, cette synthèse est basée sur une interview de 33 personnes, à la fois membres des instances de
gouvernance et du personnel salarié.
Nous avons établi une liste d’une dizaine de risques jugés
prioritaires, qui font l’objet d’un reporting spécifique au
conseil d’administration avec le plan d’actions associé.
Au demeurant, il y a beaucoup plus de risques non financiers
que financiers dans cette cartographie.
Ph.D. : Le risque d’image est très important. Nous vivons
de la générosité du public, qui veut être sûr que son argent
va financer la recherche. Il nous faut en matière d’investissement toujours « raison garder » ; ce qui nous a conduit
à écarter un certain nombre de pistes.
Quelle est votre politique de prévention
des conflits d’intérêts au sein de
la direction financière ?
Ph.D. : Toute réunion du comité financier commence par
une déclaration, de chacun des membres, sur les conflits
d’intérêts qui peuvent être rencontrés en fonction des différents points de l’ordre du jour.
A.D. : Nous avons instauré cette politique de prévention
des conflits d’intérêts en 2015. Auparavant, nous avions
mis en place une déclaration annuelle sur les possibles
liens d’intérêts. Quand nous avons effectué l’évaluation
de cette procédure, nous nous sommes aperçus qu’il était
probablement plus efficace de relever les conflits d’intérêt
éventuels au début de chaque réunion au regard de sujets
spécifiques. Cette nouvelle procédure s’applique à l’ensemble
des instances de la Fondation, chacun des comités (audit,
juridique, scientifique, etc.), mais aussi chaque réunion du
Bureau et du conseil d’administration. Cela a deux vertus :
nous avons pu simplifier le formulaire à remplir en début
d’année, et avons ainsi un système plus efficace.
En lisant l’ordre du jour de tel ou tel comité, nous observons
tout de suite si un lien existe avec telle société ou tel sujet.
Par exemple, si un tel cas se produit avec un chercheur
membre du conseil scientifique, il sortira de la salle de
22
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Philippe Dutertre, président du comité
financier, Fondation ARC
réunion au moment de l’expertise du projet. Il est essentiel
de nous assurer que les décisions prises sont bien liées à nos
critères et exigences en termes d’orientation scientifique et
de qualité du porteur de projet. Nous voulons nous assurer
que les décisions sont prises dans l’intérêt de la Fondation.
Questions pour concourir au Prix de
la Meilleure pratique en matière de
gestion des risques financiers :
A.D. : De manière synthétique, la Fondation ARC détient
100 millions d’euros d’encours. Le portefeuille est constitué
à 60% de contrats de capitalisation, 20% de comptes sur
livret, 5% d’actions, 5% d’immobilier, 5% de CAT et le
reste en dépôt bancaire.
Le pilotage par le risque est-il un instrument
de gestion de votre portefeuille ?
A.D. : Le risque est un critère et un questionnement
très important dans nos prises de décision. Toutefois,
nous ne pilotons pas notre portefeuille par le risque.
Intrinsèquement, accepter un peu de volatilité est possible
dès lors que nous nous plaçons dans un horizon de placement long terme. En revanche, le comité financier alerte le
conseil d’administration sur le risque d’image. Aujourd’hui,
avoir un peu de volatilité sur une poche d’actions pourrait
nous conduire à inscrire des provisions pour risque en fin
d’année dans les comptes, ce qui n’est pas une difficulté
en soi, mais représente potentiellement un risque d’image
à gérer. La vraie question que le comité financier pose au
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conseil d’administration est : « quel est le risque d’image
que vous êtes prêts à assumer dans les comptes annuels ? »
L’arbitrage de nos placements s’effectue par ce biais.
Ph.D. : La finance est au service de l’objet social de la
Fondation. Chaque investissement, chaque produit doit
être compris par l’ensemble des collaborateurs concernés et
pouvoir faire l’objet d’une restitution compréhensible par
l’ensemble des parties prenantes. Chaque recommandation
doit faire l’objet d’une revue permettant d’en appréhender
l’apport absolu et relatif sous l’angle financier ainsi que les
risques et opportunités associés ; une dimension analysée
sous un angle non-exclusivement financier.
Comment la baisse des taux a-t-elle
impacté votre gestion financière ?
Ph.D. : L’immobilier est une piste. Nous avons sélectionné
2 SCPI, fin 2015, pour un montant de 5 millions d’euros,
soit 5% du portefeuille. Ces investissements répondent à
la recherche d’un rendement additionnel. En 2014, nous
avons investi pour la première fois dans les actions.
A.D. : Lors de nos sélections, nous disposons d’une grille de
notation des offres relativement structurée. Nous évaluons
d’abord la solidité de l’établissement en tant que tel. La
qualité de l’équipe qui gère le produit est primordiale. Des
entretiens individuels sont effectués : c’est en décortiquant
tous ces éléments que le comité financier peut prendre ses
décisions.
Un dossier préparatoire intégrant une analyse
de risque de la gestion financière et des
portefeuilles est-il envoyé aux administrateurs
en amont du conseil d’administration ?
Combien de temps avant le Conseil ?
A.D. : Nous envoyons les dossiers au conseil d’administration en moyenne 10 jours avant sa tenue. Le comité
financier présente une fois par an le bilan de son travail
réalisé dans l’année. A cette occasion, une évaluation est
faite sur le respect de la politique de placement et des
contraintes définies.
Questions pour concourir au
Prix de la Meilleure initiative en
faveur de l’action sociale :
Pouvez-vous décrire une action sociale
concrète menée en 2015 ou en 2016 ?
A.D. : La Fondation ARC, reconnue d’utilité publique, est
la première fondation française 100 % dédiée à la recherche
sur le cancer. Forte d’un savoir-faire reconnu pour sélectionner les projets de recherche les plus prometteurs, partie
prenante du pilotage des principales initiatives nationales
en cancérologie, en lien avec la recherche internationale,
«
Le portefeuille est constitué à
60% de contrats de capitalisation,
20% de comptes sur livret, 5%
d’actions, 5% d’immobilier,
5% de CAT et le reste en
dépôt bancaire.. »
la Fondation conduit une action déterminée contre la
maladie. Guidée par l’intérêt général, la Fondation ARC
est un catalyseur pour fédérer les acteurs et aiguiller la
recherche jusqu’au développement d’applications efficaces
au bénéfice des patients.
La lutte contre le cancer passe également par une information de qualité. La Fondation ARC apporte au public et
aux professionnels les moyens de mieux prévenir, de mieux
prendre en charge et de mieux comprendre la maladie.
Voici un des deux exemples concrets d’actions menées en
2015 par la Fondation dans le cadre de sa mission sociale
et détaillé ici en réponse au Questionnaire des Couronnes.
La Fondation ARC a choisi, en 2015, de s’engager fortement
dans le domaine de la recherche sur les cancers pédiatriques.
Elle a soutenu plusieurs projets innovants pour mieux
connaître ces cancers et proposer de nouvelles solutions
thérapeutiques aux enfants et à leur famille.
Chaque année, environ 1 700 enfants de moins de 15 ans
apprennent qu’ils sont atteints d’un cancer. La moitié de
ces enfants a moins de 5 ans au moment du diagnostic.
Les cancers restent à ce jour la deuxième cause de mortalité
chez les enfants de plus d’un an, avec entre 300 et 350
décès chaque année en France. De grands progrès ont été
obtenus ces dernières années, permettant d’élever le taux
de survie à cinq ans au-dessus de 80 %. Mais ces résultats
restent toutefois très hétérogènes selon les types de cancers.
De nouveaux efforts sont donc indispensables pour améliorer
la prise en charge de certains cancers qui restent de plus
sombre pronostic (comme les tumeurs cérébrales de haut
grade) et pour limiter les séquelles qui peuvent perdurer
à l’âge adulte.
Pour obtenir de nouvelles avancées décisives, le conseil
d’administration de la Fondation ARC a ainsi inscrit en
2015 la recherche en oncopédiatrie comme l’un de ses
axes majeurs d’action. Ainsi, pour accompagner le développement de cette stratégie, la Fondation ARC s’est dotée
d’un groupe d’experts spécifiques qui, en lien étroit avec le
conseil scientifique, a permis d’orienter et de sélectionner
au mieux les actions et les projets de recherche dans lesquels
la Fondation ARC s’impliquera. n
Propos recueillis par
Vincent Gersin
Retrouvez l’intégralité des réponses apportées par la Fondation ARC
au questionnaire des Couronnes Instit Invest sur www.institinvest.com
L’info en continu sur www.institinvest.com
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Parole d’instit’
L’interview
des Couronnes Instit Invest
« LA GOUVERNANCE CONSTITUE LA PIERRE
ANGULAIRE DE NOTRE POLITIQUE FINANCIÈRE »
Dans une logique d’investisseur responsable, M Comme Mutuelle consacre 5% de son
allocation à financer la création et le développement des ETI. De plus, la mutuelle compte
participer l’an prochain à un fonds d’investissement régional spécialisé dans le secteur de
la santé. En réponse au questionnaire des Couronnes Instit Invest 2016, Christophe Cattoir,
responsable de la gestion d’actifs, précise les détails de l’organisation de la mutuelle.
Questions pour concourir au Prix
de la Transparence en matière de
communication financière :
P
Présentez-vous sur votre site internet votre
gestion financière ? Jusqu’à quel niveau de
détail ? Mentionnez-vous votre politique
d’investissement, détaillez-vous votre allocation,
la part de la gestion déléguée, etc. ?
«
Christophe Cattoir : A ce jour, nous ne communiquons
pas via notre site Internet sur notre gestion financière ni sur
nos éléments de solvabilité. En revanche, nous profitons de
notre site web pour communiquer sur l’évolution des marchés financiers et celle de notre portefeuille de placements
tout en distillant de la pédagogie en termes de finances à
l’ensemble de nos collaborateurs.
Nous avons comme objectif pour
l’an prochain d’éditer un rapport
d’investissement qui sera disponible
en versions papier et électronique. »
Pour nos administrateurs, garants de l’intérêt de nos adhérents, nous établissons un rapport de gestion mensuel et
nous organisons une commission des finances qui se réunit
chaque trimestre et dont l’objectif principal est de faire
un rapport le plus précis possible du portefeuille de placements financiers de la mutuelle et de son pilotage. Nous
complétons ces réunions trimestrielles par deux journées
de formation par an afin de partager avec nos décideurs de
nouveaux thèmes d’investissement et faire un point d’étape
sur l’évolution de notre politique financière.
Envisagez-vous de renforcer votre
communication sur Internet concernant
la gestion financière ? En communiquant
24
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par exemple sur les changements
éventuels au niveau de votre politique
d’investissement réalisée et/ou à venir ?
Nous avons comme objectif pour l’an prochain d’éditer un
rapport d’investissement qui sera disponible en versions
papier et électronique. Celui-ci aura vocation à être diffusé
à l’ensemble de nos parties prenantes : administrateurs,
collaborateurs, adhérents, fournisseurs et à tous ceux qui
en feront la demande via notre site extranet. Ce rapport
aura pour but de présenter notre politique financière et
notre démarche d’investisseur responsable de long terme.
Ce projet nous permettra de mettre en valeur le caractère
innovant de notre politique financière notamment en matière
de gestion des risques et aussi notre volonté d’associer la
performance financière aux impacts sociétaux et environnementaux qui en découlent.
Questions pour concourir au Prix de
la Meilleure pratique en matière de
financement de l’économie locale :
De quelles façons, contribuez-vous concrètement
au développement de services sociaux,
industries, commerces, ruralité, etc. ? Dans
quels types d’actifs avez-vous investi ? Pouvezvous préciser les montants investis et l’évolution
des encours ? Sous quelles formes : prêts
aux PME, prêts aux collectivités locales ?
Le financement de l’économie réelle constitue l’un des axes
de notre politique d’investisseur responsable. Confrontées à
une moindre générosité voire à la frilosité des banques qui
sont soumises à des enjeux de rentabilité, de gestion des
risques et de pressions réglementaires, les entreprises et les
collectivités régionales vivent ou craignent une raréfaction
de leurs sources de financement. Si certaines d’entre elles
ont l’opportunité de se tourner vers les marchés financiers
traditionnels, beaucoup d’entre elles n’y ont pas accès
principalement du fait de leur taille.
magazine n°8 Décembre 2016
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Focus
expertise
Les fonds Long Short actions :
un choix crédible dans les contrats
d’assurance vie
Les rendements des fonds en euros des compagnies d’assurance vie s’inscrivant inéluctablement dans une logique de rémunération proche de zéro, la recherche de rentabilité dans les
contrats d’assurance vie se fait donc de plus en plus pressante et complexe. Les alternatives
traditionnelles ne s’imposent plus de manière évidente : le marché obligataire devient risqué en
cas de remontée des taux d’intérêt et le marché action connait des pics de volatilité inédits. Les
investisseurs souhaitant gérer activement leur risque ne peuvent plus considérer ces unités de
compte comme les seules possibilités.
Les offres alternatives à ces classes d’actifs traditionnelles se sont donc développées, mais il
convient de faire un grand tri : certains fonds se sont nourris de la baisse des taux (fonds flexibles),
d’autres développent des stratégies peu lisibles ou sont investis sur des sous-jacents peu liquides
et donc sensibles à tout choc de marché.
La seule catégorie de fonds qui permet de répondre à ces exigences de rendement sur la durée,
de liquidité instantanée et de volatilité atténuée est celle des fonds actions long short directionnels.
Encore peu utilisés dans les allocations, les fonds Long Shorts actions « à la française » (i.e.
avec peu de levier, une exposition nette résiduelle modérée et une bonne liquidité des fonds et
de leurs sous-jacents) se révèlent être de précieux supports d’investissement. Intégrés aux unités
de compte traditionnelles d’un contrat d’assurance vie, ils permettent d’atténuer sensiblement
les turbulences du marché en exploitant les exagérations que l’on peut trouver dans le marché,
notamment dues aux politiques des banques centrales.
A titre d’exemple, sur le dernier cycle boursier (Dec 2006/Sep 2016), on observe que la volatilité
moyenne des fonds « Long Shorts » Ucits est près de 3 fois inférieure à celle de l’indice Stoxx 600
(Etude Amplegest réalisée sur la période 2006 –Septembre 2016). Cette moindre sensibilité aux
fluctuations du marché des actions ne se fait pas au détriment de la performance, loin de là. Sur
la période analysée, la performance annualisée du Stoxx 600 dividendes réinvestis s’est élevée à
2.3% tandis que sur la même période, la performance moyenne annualisée des principaux fonds
Long Short avec une exposition nette comprise entre 10 et 40% a dépassé 4%.
Outre l’écrasement de la volatilité qu’elle génère, cette stratégie peut offrir un avantage significatif
pour les investisseurs soumis aux obligations de solvabilité. Elle est en effet peu consommatrice
en capital par rapport aux modèles standards pour les actions zone euro et peut conduire à une
réduction substantielle du SCR.
Amplegest Long Short : une exposition nette cible de 30%
Dans le cas du fonds Amplegest Long Short, deux moteurs de performance sont bien identifiables :
• Le premier moteur est constitué par une exposition nette moyenne aux marchés actions de
l’ordre de 30% qui permet de capter 30% de la hausse (rappelons que sur longue période, le
marché Action progresse de 6% par an).
• Le second moteur repose sur la génération d’alpha (ou de surperformance par rapport au marché
action) grâce à la sélection de valeurs.
• Trois poches différentes permettent de générer de l’alpha dans le portefeuille : la poche longue
(qui est l’équivalent d’un portefeuille long only), la poche vendeuse qui contient des valeurs qui
nous paraissent surévaluées et la poche pair trade qui permet de capter des écarts de performance entre deux sociétés d’un même secteur sur la durée sans prendre de risque sectoriel.
• Grâce à cette construction, il devient possible de générer de la performance dans des environnements très différents en profitant des périodes de hausse comme des périodes de baisse.
• A titre d’illustration, depuis sa création (28/11/2014), le fonds Amplegest Long short affiche une
performance de 3.8% vs 6% pour le Stoxx 600 (soit 63% de la hausse) et ce, avec une exposition nette moyenne de 30% et une volatilité d’environ un tiers de celle des marché actions (soit
environ 6.3% vs 19.7% pour le Stoxx 600).
Au 30/10/2016
Stéphane Cuau
Boris Lacordaire
L’équipe de gestion du fonds Amplegest Long
Short se compose de Stéphane Cuau (gérant
principal), Boris Lacordaire (co-gérant) ainsi
que d’Abdoullah Sardi (analyste).
Amplegest Long Short
Code ISIN (Part P) FR0012243780
Forme juridiqueFCP coordonné
de droit français
30% Stoxx
Indicateur de référence600 dividendes
réinvestis +70%
Eonia capitalisé
Date de lancement 28/11/2014
Encours
85 millions d’€
au 30/09/2016
Risque sur une
échelle de 1 à 5
4
Amplegest Long Short
Stoxx 600
Benchmark* Surperformance
Performance depuis création (28/11/2014)
3,8 %
6,0 %
1,6 %
2,2 %
Volatilité moyenne 30 jours depuis création
6,3 %
19,7 %
30% Stoxx 600 div. reinvestis +70% Eonia capitalisé
Contact :
Stéphane Cuau
Gérant Actions
[email protected]
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Les Couronnes Instit Invest
voirs et des tâches ; la maîtrise des
risques financiers, le contrôle interne
et externe, et l’efficacité.
La politique financière de M comme
Mutuelle permet à ses gérants d’actifs
d’opérer dans un cadre de gestion
défini de telle manière à pouvoir être
opportuniste tout en étant encadrés
par des limites précises notamment
en termes d’allocation d’actifs ou de
risque de contrepartie pour les titres
gérés en direct.
S’agissant des sociétés de gestion
externes des fonds sur lesquels M
comme Mutuelle est investie, celles-ci
font systématiquement l’objet d’un
Christophe Cattoir,
audit (due diligence) permettant de
Qu’attendez-vous de ces
responsable de la gestion
s’assurer de la robustesse de leurs proinvestissements ? répondentd’actifs, M comme Mutuelle
ils à un engagement
cessus de gestion et de leur contrôle des
particulier de l’institution
risques. Au sein du conseil d’adminis(dimension sociale) ? Quel rôle leur
tration, sont nommés douze administrateurs qui forment la
faites-vous jouer en portefeuille ?
commission des finances. Celle-ci a pour rôle de superviser
la conduite de la politique financière développée par la
Les supports investis ont été sélectionnés par rapport aux
direction financière sous l’égide de la direction générale qui
objectifs de performance et de diversification du risque de
constitue le lien essentiel entre les administrateurs et les
M comme Mutuelle, mais aussi pour valoriser sa volonté de
directions opérationnelles. Le contrôle interne est directeparticiper au financement de l’économie réelle et au soutien
de l’emploi de nos régions dans une logique d’investisseur
ment rattaché à la direction générale et est indépendant des
responsable.
autres directions opérationnelles de manière à éviter tout
conflit d’intérêt dans la gestion financière. En parallèle, a
été constitué un comité d’audit et risques qui est composé
Pouvez-vous décrire une action concrète menée
d’administrateurs dédiés au contrôle et qui reporte direcdans ce domaine en 2015 ou en 2016 ?
tement au conseil d’administration.
Pour cette année 2016, M comme Mutuelle s’est engagée
Enfin, notre gouvernance en matière de finances a fait
à investir 200 000 euros dans une société spécialisée dans
l’objet d’un audit externe en mars 2016 dont les conclula recherche moléculaire à des fins médicales. Cet investissesions ont été très positives et ont permis d’identifier de
ment va nous permettre à la fois d’apporter à cette société
nouvelles pistes de manière à rendre encore plus efficaces
le financement de ses projets de recherches et de créer de
nos processus internes.
nouveaux emplois locaux mais aussi de potentiellement
contribuer à résoudre des maladies infantiles ou orphelines.
Pour l’an prochain, nous avons comme ambition de
Avez-vous un comité de rémunération ?
participer à un fonds d’investissement régional qui sera
Il n’existe pas, au sein de M comme Mutuelle, de comité
spécialisé dans le secteur de la santé étant convaincu que
de rémunération au sens strict du terme. En revanche, une
cela nous permettra de participer au bien-être de chacun
des règles sur le sujet consiste dans le fait que les primes
tout en bénéficiant d’un rendement financier intéressant
versées aux employés sont basés sur des critères objectifs et
pour notre mutuelle et donc nos adhérents.
partagés. S’agissant de la gestion financière, la performance
des placements n’est que pondérée pour un tiers dans le
Questions pour concourir au
total des primes versées et récompense davantage la qualité
Prix de la Meilleure initiative en
du management humain et la conduite de projets.
En tant qu’investisseur institutionnel de
long terme, M comme Mutuelle a, d’une
part, investi sur deux fonds destinés à
financer la création et le développement des ETI des régions Normandie et
Hauts-de-France. Ces investissements
ont, d’autre part, été complétés par
l’investissement sur trois fonds de dettes
ou prêts privés destinés à financer
des ETI françaises et européennes. Au
total, ce type d’investissement représente aujourd’hui 4,5 millions d’euros
d’engagements, soit environ 5 % du
total des placements financiers de M
comme Mutuelle.
faveur de la gouvernance :
Avez-vous un schéma de gouvernance ? Qui
prend les décisions en termes d’achat et de
vente concernant la gestion financière ?
Avez-vous des comités spécialisés ?
La gouvernance constitue la pierre angulaire de notre
politique financière et elle s’appuie sur six grands principes : la souveraineté du conseil d’administration en tant
que garant des intérêts de l’ensemble des adhérents de la
mutuelle ; le strict respect des contraintes réglementaires
et des règles définies en interne ; la séparation des pou-
26
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Quel est le pourcentage de participation
des administrateurs au conseil ?
Notre conseil d’administration se réunit a minima une fois
par trimestre et le taux de participation de ses membres a
été de 76 % en 2015.
Avez-vous fait évoluer votre gouvernance
sur l’année écoulée pour vous conformer
à l’évolution de la réglementation ?
Notre politique financière et sa gouvernance n’ont pas eu
à être modifiées depuis deux ans, mais elles font, malgré
magazine n°8 Décembre 2016
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tout, l’objet d’une revue a minima annuelle. Elles intègrent
toutes les contraintes réglementaires actuelles y compris
celles liées à la réforme Solvabilité II.
Quel est le pourcentage de personnes formées
spécifiquement en matière d’appréciation des
risques au sein des organes de gouvernance ?
Afin d’accompagner au mieux nos décideurs, nous avons créé
une cellule dédiée à leur formation. Cette cellule a organisé
9 journées de formation portant sur 6 thèmes différents au
cours l’année 2015. A noter que ces formations font l’objet
d’un questionnaire de satisfaction de manière à vérifier
leur intérêt et aussi connaître les souhaits concernant les
thèmes à aborder dans l’avenir.
Questions pour concourir au Prix de
la Meilleure pratique en matière de
gestion des risques financiers :
Le pilotage par le risque est-il un
instrument de gestion de votre portefeuille ?
Quels indicateurs de risque suivezvous particulièrement et pourquoi ?
La gestion des risques est au cœur de la politique financière
développée par M comme Mutuelle. De plus, Solvabilité II
requiert qu’un assureur ait une politique de gestion des
risques qui décrit la manière dont il gère chaque catégorie
de risques de manière appropriée tant au niveau stratégique
qu’opérationnel. Les politiques écrites de gestion des risques
répondent aux objectifs suivants :
- Etablir et renforcer une approche de gestion des risques
uniforme dans l’ensemble des opérations ;
- Prévenir et gérer les risques importants courus par tous
les métiers ;
- Refléter et mettre en application les valeurs et la culture
de gouvernance des risques en matière de prudence et de
transparence.
Les politiques écrites concernant la gestion des risques,
visées par l’article 44.2, concernent, entre autres, les
investissements, la gestion actif/passif, la gestion du risque
de liquidité et de concentration.
En parallèle à la mise en œuvre de ces politiques, nous avons
créé un rapport dédié au calcul des différents niveaux de
risque du portefeuille que nous avons appelé « rapport de
solidité » et que nous éditons pour chaque fin de semestre
civil.
Ce rapport de solidité a pour but de mesurer le taux de
liquidité du portefeuille qui correspond au pourcentage du
portefeuille de placements pouvant être cédé en trois jours
ouvrés et en plus-values ; de mesurer également le taux de
concentration qui est fonction du nombre de contreparties ou
de gérants externes dont le poids dépasse les 5 % ; de mesurer
le risque de contrepartie qui concerne les titres investis en
direct ou en mandat et qui s’appuie sur les notations des
grandes agences telles S&P, Moody’s ou FITH IBCA ; de
mesurer le risque de gestionnaires qui concerne les fonds
ouverts sur lesquels nous sommes investis et qui dépend
de la classification AMF des fonds ; et enfin, de mesurer
les risques extra-financiers dits ESG et qui s’appuient sur
les analyses produites par les gérants externes ou bureaux
d’analyse de salles de marchés ou brokers.
Tous ces risques sont notés sur une échelle allant de 1 (pour
le moins risqué) à 6 (pour le plus risqué) de manière à
pouvoir calculer un niveau de risque global dont le niveau
maximum a été fixé par le conseil d’administration à 3,6
soit un niveau équivalent à une notation ‘A-‘.
A noter que les différents niveaux de risque sont aussi intégrés de manière synthétique dans les rapports de gestion qui
sont publiés chaque mois et diffusés à la direction générale
et aux administrateurs de la commission des finances.
De plus, nous avons comme projet d’ici à la fin de l’année,
de mettre en œuvre une norme de qualité interne permettant de mesurer la qualité et l’efficacité de nos processus
de gestion de manière à les inscrire dans une logique de
progrès continu.
Cette norme consistera à noter de manière objective la
manière de gérer les placements financiers de M comme
Mutuelle à partir d’une trentaine de critères regroupés sous
cinq familles : Politique et Stratégies, Gestion des risques,
Gestion des partenaires, Gestion des collaborateurs, et enfin
Qualité et Innovation des processus.
A la notation de ces critères opérationnels, sera associée
une notation concernant le niveau des résultats obtenus
en termes financiers et sociétaux.
Au final, la mise en œuvre de la norme interne aura ainsi
pour objectifs de contribuer à augmenter la qualité de la
gestion des placements afin de pérenniser les équilibres
financiers de la mutuelle et d’optimiser l’impact sociétal
de ses investissements dans une démarche responsable.
Avez-vous élaboré un scénario macroéconomique
de déflation durable, de déflation et/ou de
reprise de l’inflation ? De prévention de
l’impact des taux bas et négatifs à 5-10 ans ?
Dans le cadre de Solvabilité II, nous effectuons différents
types de stress-tests sur notre portefeuille de placements.
Ces stress-tests consistent à simuler l’impact d’une baisse
des marchés obligataires, actions et immobiliers et viennent
nourrir nos études ORSA que nous réalisons a minima une
fois par an ou avant chaque prise de décisions stratégiques
pour la mutuelle.
Ces stress-tests nous permettent de vérifier que la résistance
de notre marge de solvabilité dans des conditions extrêmes de
marchés financiers (ex : -40 % sur les marchés boursiers et/
ou sur l’immobilier, +400 pb ou -200 pb sur les taux…). n
Propos recueillis par
Audrey Mangin
Retrouvez l’intégralité des réponses apportées par M comme Mutuelle
au questionnaire des Couronnes Instit Invest sur www.institinvest.com
L’info en continu sur www.institinvest.com
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27
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Parole d’instit’
L’interview
des Couronnes Instit Invest
«SHAM SOUHAITE DÉDIER 5% DE SON ALLOCATION
À DES PRÊTS AUX ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ »
En réponse au Questionnaire des Couronnes Instit Invest 2016, Romain Durand, directeur des
investissements de SHAM, nous explique comment son institution accompagne les acteurs de
la santé, du social et du médico-social. Elle compte d’ailleurs consacrer environ 5% de son
allocation, sur les deux prochaines années, à des prêts aux établissements publics de santé.
Concernant la communication financière :
P
Présentez-vous sur votre site Internet
votre gestion financière ?
«
Romain Durand : Notre politique des investissements
est décrite de trois façons sur notre site Internet Sham.fr.
Celle-ci est présentée dans une rubrique consacrée à nos
engagements, au même titre que nos valeurs mutualistes
et notre politique de prévention des risques.
Notre politique d’investissement est évoquée dans notre
espace presse avec la mise à disposition de notre dossier
de presse décrivant en partie notre gestion financière ;
notre rapport d’activité mentionnant les chiffres clés et
la répartition de nos actifs financiers ; nos communiqués
de presse sur les activités marquantes de notre gestion
financière.
Nous souhaitons aller plus loin et
rendre plus visible notre activité
d’investisseur dans les années à venir. »
Conformément à la parution du décret sur la transition
énergétique, Sham est en cours de rédaction d’une charte
d’investissement responsable (avec l’accompagnement du
cabinet Ethifinance) qui sera publié sur notre site Internet
et dans notre rapport annuel. Nous souhaitons aller plus
loin et rendre plus visible notre activité d’investisseur
dans les années à venir, deuxième métier de la société
Sham avec la création sur notre site d’une partie dédiée
à notre métier tourné vers l’investissement.
La création d’un nouveau site se déroulera en deux
étapes : premièrement, Sham devrait créer un nouveau
site « Groupe Sham » incluant ainsi toutes ses filiales et
métiers (international, métier d’assureur, de courtier et
prestataires de services…) prévu pour la deuxième moitié
de cette année. Viendra ensuite un site « Sham » qui
28
06-Couronnes.indd 28
détaillera comme actuellement notre activité d’assureur
et d’investisseur (début 2017).
Jusqu’à quel niveau de détail ? Mentionnezvous votre politique d’investissement,
détaillez-vous votre allocation, la part
de la gestion déléguée, etc. ?
Nous détaillons notre allocation d’actifs par grande
catégorie d’actifs (taux et monétaire, actions et assimilés,
immobilier). La gestion de Sham est essentiellement la
détention d’actifs en direct (>90%). Seule la partie relative à nos investissements au sein de sociétés innovantes
est dédiée à la société de gestion Turenne Capital sous la
marque Sham Innovation Santé.
Par ailleurs, notre politique d’investissement est parfois
décrite par l’intermédiaire de différents médias spécialisés
(santé, monde hospitalier, gestion institutionnelle, immobilier…). Nous accordons régulièrement des interviews
sur nos récentes actualités.
Affichez-vous les éléments de solvabilité ?
Sham est résolument engagé à parfaire sa pérennité
par le renforcement continuel de sa solvabilité sous
Solvabilité I et II.
Par ailleurs, dans le cadre de la directive Solvabilité II
entrée en vigueur au 1er janvier 2016, l’ACPR, l’organe
de supervision français de la banque et de l’assurance, a
validé le Modèle Interne Partiel de Sham dans le courant
du mois de janvier 2016.
Ce modèle porte sur les activités d’assurance Responsabilité
Civile en France du groupe pour calculer le capital de
solvabilité requis. Le ratio de solvabilité de Sham seul
s’élève à 253% au 31/12/2014, celui du Groupe prudentiel Sham à 255%, confirmant la solidité du groupe
sur le long terme.
Sham est ainsi un des plus petits assureurs à disposer
d’un modèle interne partiel validé par l’ACPR en compagnie de quatre autres compagnies d’assurance françaises.
Les éléments de solvabilité sont inclus dans ce rapport
d’activité et publiés également à travers un communiqué
magazine n°8 Décembre 2016
02/11/2016 16:39
Focus
expertise
Au cœur de la croissance
émergente
Les marchés émergents et Carmignac, une
thématique qui remonte à 1989
Fin mars 1989, plus de la moitié des actifs de
notre Fonds actions internationales Carmignac
Investissement étaient investis dans les pays
émergents ; et ce n’était pas un hasard. Nous
sommes ainsi passés de l’équivalent de 9
millions d’euros d’actifs sous gestion investis
sur les marchés émergents à plus de 7,5
milliards d’euros aujourd’hui. Depuis 27 ans,
nos investissements sur ce thème sont le
reflet fidèle d’une gestion de conviction et
d’un regard différent que nous portons sur les
marchés. Cette légitimité nous a ainsi permis
de faire partie des deux premières sociétés
de gestion françaises à obtenir fin 2014 la
licence RQFII nécessaire pour investir sur les
marchés locaux chinois.
Mais que sont réellement les marchés
émergents ?
Même si l’expression est connue de tous, il
n’existe pas de définition officielle. Les pays
émergents, tels que nous les percevons, sont
des pays en phase de profond développement
économique, ayant donc un fort potentiel de
croissance, mais éventuellement soumis à
des soubresauts économiques, politiques
ou sociaux.
Aujourd’hui, pour des investisseurs, ils sont
impossibles à ignorer : les pays émergents
accueillent 80% de la population de notre
planète et représentent 60% du PIB mondial*.
Terrains de croissance, ils offrent, à condition
d’être sélectif, de nombreuses opportunités
d’investissement, que ce soit sur les marchés
actions ou de taux.
Pour notre Fonds diversifié Carmignac Portfolio Emerging Patrimoine, sur la partie taux, nous mettons
en œuvre des stratégies actives et opportunistes sur les emprunts d’Etat et les obligations d’entreprises libellées en devises locales et fortes. Côté devises, nous tentons d’exploiter les fluctuations
des devises émergentes en gérant activement notre exposition.
Selon nous, la performance passe aussi par une gestion des risques rigoureuse. De ce fait, nous
essayons, à travers des analyses approfondies, une gestion active de nos portefeuilles, et l’utilisation de
stratégies dérivées, de limiter la volatilité de nos Fonds et l’impact des phases de baisse de marchés.
Est-ce le bon moment d’investir dans les marchés émergents ?
Ces dernières années, les pays émergents ont traversé des moments difficiles, comme nous avons
pu le voir en 2013 ou en 2015. Cependant, l’année 2016 a vu un rebond prononcé des marchés
émergents à la faveur d’un environnement économique et financier plus favorable : la Fed est restée
accommodante, tandis que le dollar renversait sa tendance haussière, la Chine reprenait le contrôle
de sa balance des paiements, et la crise politique brésilienne se résolvait. Tous ces éléments
conjugués se sont traduits par une revalorisation des actifs risqués, favorable à la classe d’actifs
émergente dans son intégralité. Par ailleurs, le couple rendement/risque émergent s’est amélioré :
nous sommes aujourd’hui mieux rémunérés pour un risque moindre.
Ainsi, dans un univers émergent qui montre de nettes améliorations mais qui reste néanmoins caractérisé par sa volatilité, nous pensons que c’est le bon moment d’y investir, à condition de le faire de
la bonne manière ! Pour bénéficier de la croissance qu’offrent les marchés émergents, Carmignac
propose trois Fonds dédiés :
• Carmignac Emergents cherche à tirer parti des opportunités à travers les actions de grandes et
moyennes capitalisations des marchés émergents. Echelle de risque** : 6
• Carmignac Portfolio Emerging Discovery vise à saisir les pépites au sein des actions de petites
et moyennes capitalisations émergentes et frontières, moins couvertes par les analystes et riches
en opportunités. Echelle de risque** : 5
• Carmignac Portfolio Emerging Patrimoine suit une approche flexible et diversifiée en combinant
trois moteurs de performance : les actions (exposition de 0% à 50%), les obligations (minimum
50%) et les devises émergentes. Echelle de risque** : 5
Performances et volatilités de nos Fonds émergents (données au 31/10/2016)
Comment y investir ?
Nos gérants et analystes dédiés aux marchés
émergents bénéficient de fortes synergies
avec le reste de l’équipe de gestion de
Carmignac, aussi bien avec les analystes
sectoriels que les gérants spécialisés. En
complément de leurs analyses conjointes,
nos spécialistes usent de leurs liens tissés
avec les acteurs locaux de la vie économique,
sociale ou politique et vont régulièrement sur
le terrain à la rencontre des entreprises dans
lesquelles ils souhaitent investir.
Côté actions, nous cherchons à sélectionner
les pays aux fondamentaux macro-économiques solides – offrant une forte croissance
domestique et des balances courantes
excédentaires, les secteurs sous-pénétrés –
bénéficiant des thématiques de croissance
structurelles à long terme, et les sociétés
offrant une génération de flux de trésorerie
attractive et durable – capables d’autofinancer
leur croissance et ayant une faible intensité
capitalistique.
*Forbes et Economy Watch, données 2015
**Echelle allant de 1 (risque le plus faible) à 7 (risque le plus élevé) ; le risque 1 ne signifie pas un investissement
sans risque. Cet indicateur pourra évoluer dans le temps.
(1) MSCI EM (EUR) dividendes nets réinvestis (2) 50% MSCI EM SmallCap (EUR) + 50% MSCI EM MidCap (EUR),
dividendes nets réinvestis, rebalancé trimestriellement (3) 50% MSCI EM (EUR) dividendes nets réinvestis + 50%
JP Morgan GBI-EM (EUR). Rebalancé trimestriellement.
Performance des parts A EUR acc. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Elles
sont nettes de frais (hors éventuels frais d’entrée appliqués par le distributeur). Source : Carmignac, 31/10/2016.
Contact :
Jacques GERBI
Directeur Commercial
Développement Institutionnel
Tél. : 01 42 86 31 16
[email protected]
Ce document est destiné à des clients professionnels. Ce document ne peut être reproduit en tout ou partie, sans autorisation préalable de la société de gestion. Il ne constitue ni une offre de
souscription, ni un conseil en investissement. Les informations contenues dans ce document peuvent être partielles et sont susceptibles d’être modifiées sans préavis. L’accès aux Fonds peut faire
l’objet de restriction à l’égard de certaines personnes ou de certains pays. Ils ne peuvent notamment être offerts ou vendus, directement ou indirectement, au bénéfice ou pour le compte d’une
« U.S. person » selon la définition de la règlementation américaine « Regulation S » et/ou FATCA. Les Fonds présentent un risque de perte en capital. Les risques, les frais courants et les autres
frais sont décrits dans les DICI (Document d’Information Clé pour l’Investisseur). Les prospectus, DICI, et rapports annuels des Fonds sont disponibles sur le site www.carmignac.fr et sur simple
demande auprès de la Société de Gestion. Les DICI doivent être remis au souscripteur préalablement à la souscription.
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02/11/2016 18:52
Les Couronnes Instit Invest
de presse dès début janvier de cette année. D’autre part,
Sham a souhaité s’engager dans un processus de notation
à travers l’agence de notation AM BEST à fin 2015 :
‘A-’ (Excellent) perspective stable.
Y-a-t-il un projet « innovant » à destination
de vos ayants-droit ou de vos collaborateurs,
que vous avez mené en 2015 ou que vous
êtes en train de mener, sur lequel vous allez
particulièrement axer votre communication ?
Sham a conclu un partenariat innovant et inédit avec
Arkéa Banque dans le domaine du financement auprès
des établissements publics de santé afin de leur présenter
une alternative dans leur solution de financement tout en
accompagnement le phénomène de la désintermédiation
bancaire.
Deuxièmement, Sham est devenu actionnaire de la
société alsacienne Alyatec, société privé et 1ère chambre
d’exposition aux allergènes en France située au sein des
hôpitaux universitaires de Strasbourg.
Pour rappel, depuis 2006, environ 50 millions d’euros
ont ainsi été investis dans 20 sociétés innovantes du
secteur de la santé (capital amorçage et innovation, soit
sur des secteurs fortement innovants pour des prises
de risque plus prononcées – contrairement à la plupart
des institutionnels qui répartissent leurs allocations en
majorité sur du capital développement/transmission).
Enfin, Sham travaille sur le développement d’un projet
d’un intranet collaboratif et social (appelé AGORA).
L’ensemble des collaborateurs disposera ainsi d’un espace
d’interaction dynamique leur permettant de moderniser
leurs façons de communiquer, d’accéder et de partager
l’information, d’interagir individuellement avec l’actualité
de l’entreprise et du groupe. Ainsi, au second semestre
2016, les collaborateurs du groupe Sham découvriront
de l’information sur le groupe, une documentation structurée, un moteur de recherche, un annuaire enrichi, des
espaces collaboratifs…
Concernant le financement
de l’économie locale :
De quelles façons, contribuez-vous concrètement
au développement de services sociaux,
industries, commerces, ruralité, etc. ?
Au niveau local, Sham est en lien avec les principaux
acteurs de l’agglomération lyonnaise, le siège social de
Sham étant basé à Lyon. Nous finançons à travers nos
actifs obligataires les grandes collectivités de notre territoire (Ville de Lyon, région Auvergne-Rhône-Alpes…)
et nous participons à différents appels d’offres auprès
d’acteurs de proximité (réseaux de transport, bailleurs
sociaux, hôpitaux…).
A travers son activité immobilière, Sham est connue
et reconnue comme investisseur institutionnel et pro-
30
06-Couronnes.indd 30
Romain Durand, directeur des investissements,
SHAM
moteur immobilier. Notre politique d’investissement
dans le domaine de l’immobilier est de détenir, dans la
durée, des immeubles de grande qualité facilitant ainsi
le confort et le bien-être des usagers tout en maintenant
des tarifs locatifs intéressants considérés comme « bas
de fourchette » sur leur marché.
Actuellement, Sham engage une série de réhabilitation
de trois de ses bâtiments situés sur Lyon et Villeurbanne
valorisant ainsi la qualité et la richesse du patrimoine
de notre agglomération.
Dans quels types d’actifs avez-vous investi ?
Pouvez-vous préciser les montants investis et
l’évolution des encours ? Sous quelles formes :
prêts aux PME, prêts aux collectivités locales ?
Sham est investi à hauteur de 0,5% au sein d’un fonds
de prêt à l’économie (gestionnaire : AXA IM, Union
européenne), 5,1% au sein d’émetteurs de type collectivités locales (Lyon, région Rhône-Alpes, Agence France
Locale…), 3,2% au sein du groupement des CHU, Centres
Hospitaliers Universitaires en France. Sham souhaite
également dédiée 5% de son allocation d’actifs à des
prêts auprès des établissements de santé.
Les investissements couvrent surtout la France, principalement sur les activités « innovation santé », immobilières
et prêts aux établissements de santé. De par son développement récent à l’international (Italie, Espagne…), Sham
amorcera une réflexion sur son activité investissements
dans ses territoires d’implantation.
magazine n°8 Décembre 2016
02/11/2016 12:11
«
Avez-vous constitué une équipe ad hoc ?
Du fait de sa gestion « directe » (près de 90% des actifs
financiers), l’équipe des investissements de Sham est
constituée d’un directeur des investissements, d’un gérant
de portefeuille, d’un assistant gérant, de deux analystes
risque de marché, reporting et Solvabilité II. La direction
financière et comptabilité est chargée de la comptabilité
titre et le middle/back office. Des comités spécialisés sont
créés sur les activités « innovation santé » et « prêts aux
hôpitaux » avec des membres qualifiés.
Qu’attendez-vous de ces investissements?
«
Nos investissements agissent comme un des leviers
principaux pour promouvoir nos valeurs mutualistes et
la prévention des risques au sein du monde hospitalier :
immobilier, investissement sur l’innovation santé, FPE,
prêts auprès d’acteurs locaux et hôpitaux… Ces placements participent à la création d’emplois, à des projets
d’intérêt public et à une réduction du risque de prise en
charge des patients au sein des hôpitaux.
Le département des investissements
rencontre près de 300/400 sociétés
de gestion et experts par an. »
Pouvez-vous décrire une action concrète menée
dans ce domaine en 2015 ou en 2016 ?
Sham a été un des principaux sponsors du pôle de
compétitivité Lyonbiopôle, dans le cadre du programme
Innovation Clinique (mars 2016) axée sur la rencontre
avec des cliniciens et sur l’information réglementaire
organisée à Lyon (pistes de collaborations potentielles et le
volet réglementaire, actualités en matière de transparence
des essais cliniques, évaluations cliniques notamment les
points à anticiper et le remboursement).
Concernant votre mode de gouvernance :
Avez-vous un schéma de gouvernance ? Qui
prend les décisions en termes d’achat et de
vente concernant la gestion financière ?
La gestion financière s’inscrit dans le cadre de la gouvernance de Sham. La gouvernance non exécutive est
composée du comité financier et du conseil d’administration. La gouvernance exécutive est constituée du Comité
de la Gestion Financière (CDGF), du directeur général, du
directeur financier et du département investissements.
Le conseil d’administration et son comité financier sont
en charge d’approuver l’allocation stratégique d’actifs,
de contrôler sa correcte mise en œuvre et d’assurer le
contrôle de la gestion financière déployée par le management de Sham.
Le CDGF, organe opérationnel de la politique de gestion
financière de Sham est constitué du directeur général, du
directeur financier, du directeur, du responsable du département investissements, du responsable du département
finance et gestion et du responsable du risk management.
Son rôle est d’assurer la mise en œuvre de l’allocation
stratégique d’actifs, d’initier des réflexions et études
d’investissement, de contrôler la gestion opérationnelle
des placements menée par le département Investissements,
de prendre les décisions dont il a la responsabilité dans le
cadre de l’organisation des délégations au sein de Sham,
et enfin, de reporter au comité financier du conseil
d’administration.
Le CDGF est l’organe qui oriente la stratégie des investissements mensuellement. Toutefois, Sham a travaillé
sur sa flexibilité en matière de prise de décision afin de
s’adapter à un environnement volatile et doté de taux
bas. Ainsi, le département des investissements a la possibilité d’augmenter/réduire son exposition sur des actifs
actions ou obligataires avec la plus grande réactivité
dans le respect de certains critères de risques décrits
dans notre charte de gestion financière et une note de
service mentionnant les délégations sur les opérations
de marché. Dans la pratique, l’augmentation de la part
des actifs risqués peut avoir lieu sur une seule journée si
le département des investissements considère le market
timing comme opportun.
Sham est également ouvert et désireux de connaître les
meilleurs gérants de la place financière (parisienne notamment). Le département des investissements rencontre ainsi
près de 300/400 sociétés de gestion et experts par an.
En fonction de certains critères quantitatifs et qualitatifs
(ancienneté, ratio d’emprise, track record, volatilité et
max drawdown…), Sham peut prendre plusieurs positions
sur des OPCVM ouverts axés sur des stratégies spécifiques
et décorrelantes des actifs détenus en direct par Sham.
Quels sont les liens entre les administrateurs
et les fonctions clefs de l’institution ?
Nos administrateurs sont composés de membres nommés
par l’Assemblée Générale et agissent au sein des fonctions
clefs de la compagnie à travers quatre comités spécialisés : le comité stratégique et de rémunération ; le comité
technique ; le comité financier ; le comité d’audit. (…)
La fourchette de participation des administrateurs à nos
assemblées générales se situe entre 80 et 100%.
Avez-vous fait évoluer votre gouvernance
sur l’année écoulée pour vous conformer
à l’évolution de la réglementation ?
La gouvernance exécutive de Sham a évolué pour répondre
aux requis de la directive européenne Solvabilité II.
D’abord, avec le principe des « 4 yeux » qui est désormais
une réalité. Cela signifie que deux dirigeants effectifs sont
systématiquement impliqués dans les prises de décision
les plus importantes. Ensuite, ces deux dirigeants effectifs
doivent et peuvent s’appuyer sur des fonctions particulières au sein de l’organisation (dites « fonctions clés »)
dont le fonctionnement (rôles et responsabilités) est décrit
précisément au travers de politiques écrites validées par le
comité d’audit de Sham. Ces quatre fonctions clés (gestion
L’info en continu sur www.institinvest.com
06-Couronnes.indd 31
31
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Les Couronnes Instit Invest
«
Sham a mis en place un programme
de formation à destination
de ses administrateurs sur
des thèmes capitaux. »
des risques, conformité, audit interne, actuarielle) sont
des interlocuteurs privilégiés pour les dirigeants effectifs
et pour les administrateurs de Sham.
Enfin, une évaluation interne des risques et de la solvabilité conçue par et pour Sham permet également un
suivi permanent de notre profil de risque, cette évaluation
étant un élément important dans la prise de décisions
stratégiques.
Quel est le pourcentage de personnes formées
spécifiquement en matière d’appréciation des
risques au sein des organes de gouvernance ?
Afin de répondre à Solvabilité 2, et plus spécifiquement
au pilier 2 introduisant la notion de « Compétence et
d’Honorabilité » auprès des organes de gouvernance,
Sham a mis en place un programme de formation à
destination de ses administrateurs sur des thèmes capitaux : analyse financière et comptabilité d’une compagnie
d’assurance, panorama de l’assurance, organisation et
administration d’une compagnie d’assurances dont,
notamment, une partie spécifique sur la gestion des
risques et sa cartographie.
Quelle est votre politique de prévention
des conflits d’intérêts au sein de
la direction financière ?
Nos mandats dédiés envers nos prestataires de service
et de gestion reprennent systématiquement une clause
spécifique relative aux conflits d’intérêts. Par ailleurs,
les personnes décisionnaires et les gérants de portefeuille
en interne sont sensibilisés chaque année sur la notion
de conflits d’intérêt et des grands principes relatifs au
règlement général de l’AMF. La sensibilisation s’effectue
à travers leur contrat de travail sur la notion de conflit
d’intérêt et de confidentialité. Ensuite, par la création d’un
code de déontologie rappelant les principes d’informations privilégiées et délit d’initié et d’une liste de société
interdite à l’achat pour compte propre.
Concernant la gestion des risques financiers :
Le pilotage par le risque est-il un instrument
de gestion de votre portefeuille ?
avec le niveau du risque de marché sous Solvabilité II,
deuxièmement, la composition du portefeuille d’actifs
financiers sous contrainte d’un outil de gestion de risque
interne : le budget risque (résultat financier stressé en
fonction de chocs de marché déterminés).
Ces deux indicateurs de risques sont calculés et monitorés
quotidiennement par la gestion des risques de Sham. De
plus, des études prospectives menées collégialement par
la direction des investissements et la direction des risques
permettent de tester la sensibilité de ces deux indicateurs
à des stress tests financiers
Quels indicateurs de risque suivezvous particulièrement et pourquoi ?
Nous suivons notre budget risque. Il s’agit d’un outil de
gestion interne. La proposition d’allocation stratégique
d’actifs est notamment déterminée à partir du niveau
de risque que Sham accepte de porter dans le cadre de
son activité de gestion financière.
En 2016, compte tenu de la conjoncture actuelle, la
tolérance au risque financier est la suivante : un résultat
financier comptable positif, en cas de l’avènement du
scenario de stress test.
Le stress test simule l’impact d’un ensemble de chocs
sur chaque classe d’actifs qui contribue au résultat
financier de Sham. Pour la poche taux, nous effectuons
une simulation d’un défaut sur les actifs détenus, en
fonction des taux de défaut constatés ces 30 dernières
années ; ces données sont issues d’analyses S&P. Un taux
de recouvrement de 30% est appliqué en ligne avec les
analyses marché.
Concernant la poche diversification, les chocs sont
déterminés par nature d’actifs afin de tenir compte de la
gestion et du niveau de risque. Sur les actifs non cotés,
un choc de 25 % est appliqué, équivalent à une perte de
l’ensemble du portefeuille non coté sur une période de 4
ans (=durée du cycle de vie des sociétés en portefeuille).
Pour les actifs « satellites », un choc de 10% est appliqué (conformément au choix de gestion en stop loss sur
cette poche).
Pour les autres actifs diversifiés (actions listées et fonds) :
application d’un choc correspondant à la simulation d’un
niveau de CAC égal au plus bas niveau atteint dans la
décennie 2000, soit 2500 points. Ce choc est plafonné
à 49%.
L’allocation cible est déterminée à partir de l’optimisation des revenus et les plus-values du portefeuille ainsi
que du respect de la tolérance au risque de Sham (tel
que défini dans le rapport ORSA 2015 et en particulier
du respect du budget de risque obtenu par le stress test
défini à partir des hypothèses ci-dessus). n
L’allocation stratégique d’actifs de Sham est déterminée et revue annuellement sous deux angles risques.
Premièrement, l’adéquation de la politique de placement
Propos recueillis par
Vincent Gersin
Retrouvez l’intégralité des réponses apportées par SHAM
au questionnaire des Couronnes Instit Invest sur www.institinvest.com
32
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magazine n°8 Décembre 2016
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magazine n°8 Décembre 2016
02/11/2016 12:12
Instit’
INSIDE
Une journée chez…
36
L’ARRIA dispose de sa propre notation éthique
41
La CAVEC compte investir 150 millions d’euros en immobilier
47
La MNT compte doubler son exposition à l’immobilier
Portraits
38
Jean-Axel Dieudonné de Boissieu, Capitaine de l’ARRIA
et skipper amateur
45
Behdad Sabet, Quand souffle le vent du changement…
49
Jérôme Saddier, Mutualisme, syndicalisme et Parti socialiste…
dans une mêlée
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34-50-Instit-inside.indd 35
35
02/11/2016 12:12
Une journée chez ...
L’ARRIA dispose
de sa propre
notation éthique
L’ARRIA, ASSOCIATION D’ENTRAIDE
À DESTINATION DES RELIGIEUX ET
RELIGIEUSES INVALIDES ET ÂGÉS,
DISPOSE D’UN PORTEFEUILLE DE 300
MILLIONS D’EUROS. LA STRUCTURE A
SOUHAITÉ LANCER SON OBSERVATOIRE
DES PLACEMENTS ÉTHIQUES, AVEC
L’AIDE D’ETHIFINANCE ET D’INSTIT7.
L’ARRIA A MIS EN PLACE UNE
APPROCHE ORIGINALE DE NOTATION
ÉTHIQUE DES INVESTISSEMENTS.
L
L’ARRIA (acronyme d’Aide aux Religieux et Religieuses
Invalides ou Agés) a été créée en 1971. Son conseil d’administration est épaulé par un comité des investissements qui
se réunit mensuellement. L’ARRIA dispose des ressources
et des compétences de l’Union Saint-Martin en matière de
comptabilité, de communication, de services informatiques
et de direction opérationnelle.
La doctrine sociale de l’Eglise
comme ADN des placements
Les administrateurs de l’ARRIA ont souhaité, dès sa création, que les placements financiers soient réalisés dans le
respect des valeurs prônées par l’association. « Nos critères
d’investissements font explicitement référence aux quatre piliers
de la doctrine sociale de l’Eglise : le respect de la dignité de la
personne humaine, le bien commun, la subsidiarité et la solidarité », détaille le directeur général. L’ARRIA a, dans un
premier temps, privilégié l’exclusion sectorielle pour mettre en
adéquation ses investissements avec ses principes en matière
d’éthique. Puis, l’association a entamé, ces dernières années,
des démarches pour aller plus loin. En 2014, les administrateurs ont mené une réflexion, conjointement avec la direction
opérationnelle, concernant certains types d’investissements
pouvant poser problème. « Le conseil d’administration s’est
interrogé notamment sur l’industrie pharmaceutique, indique
Jean-Axel Dieudonné de Boissieu. Les recherches effectuées sur
les souches embryonnaires ne sont, en effet, pas compatibles
avec la doctrine sociale de l’Eglise. Mais, dans le même temps,
les administrateurs ont constaté que le travail de recherche
36
34-50-Instit-inside.indd 36
réalisé pour élaborer de nouveaux médicaments ne représentait pas
une pratique pouvant être considérée comme mauvaise. » Face à ces
questionnements, l’ARRIA constate que l’approche par exclusion
sectorielle ne s’avère plus aussi pertinente et conforme à ses attentes
que par le passé. « D’autant plus que, si nous excluons un certain
nombre de secteurs de notre portefeuille, nous ne disposons plus de
moyens d’interpeller les conseils d’administration des entreprises
pour leur demander de nous expliquer leurs pratiques. Nous avons
d’ailleurs mis en place un protocole pour interroger les entreprises qui
posent questions au regard de notre processus d’investissements »,
complète-t-il.
L’ARRIA - accompagnée dans ses travaux par EthiFinance et Insti7 a donc décidé d’élaborer des listes d’entreprises dont les pratiques
correspondent aux critères sociaux de l’Eglise. « Nous avons défini
quatre catégories, détaille Jean-Axel Dieudonné de Boissieu. Dans
notre liste verte, les entreprises répertoriées répondent aux quatre
piliers (dignité de la personne humaine, bien commun, subsidiarité et
principe de solidarité) de la doctrine sociale de l’Eglise. Dans la liste
orange, les entreprises remplissent trois critères et dans la liste rouge,
moins de trois. La dernière liste, la blanche, correspond à des entreprises
n’ayant pas fait l’objet d’une analyse tel est le cas notamment des
emprunts d’Etat. Comment définir le comportement éthique d’un Etat ?
se demande le directeur général. L’investissement dans les emprunts
souverains pose, de plus, un problème de rentabilité dans le contexte
actuel des taux d’intérêts et des politiques de banques centrales. »
La part belle aux produits de taux
Cette démarche a été bien accueillie par nos partenaires de gestion.
Elle permet en outre de lever une objection sur la performance
relative des placements. « En effet, certains gérants nous ont indiqué
que la performance du benchmark ne pouvait pas être réalisée car nos
filtres éthiques conduisaient à exclure un certain nombre d’entreprises,
ce qui ne reflète pas in fine l’indice du marché, développe Jean-Axel
Dieudonné de Boissieu. Pour ces raisons, nous n’avons communiqué
qu’une liste indicative aux gérants. Néanmoins, la société de gestion
peut décider d’investir dans l’une des autres listes orange, rouge ou
blanche. En ce cas, elle doit démontrer à la commission mensuelle que
ce choix est conforme aux règles éthiques de l’ARRIA. » L’association
a créé des fonds communs de placement dont la gestion est confiée
à cinq sociétés de gestion partenaires. L’allocation globale des
placements en valeurs mobilières est composée à 80% de produits
de taux et 20% d’actions.
Pourquoi ne pas avoir privilégié un filtre ISR ? « C’est un débat qui
anime nos réunions financières, reconnaît le directeur de l’ARRIA.
L’ISR s’appuie beaucoup sur les critères ESG. Ceux-ci ne présentent
pas une concordance totale avec la doctrine sociale de l’Eglise. Cette
dernière est plus exigeante, même s’il peut y avoir des points communs,
comme, par exemple, l’écologie. » Le travail en cours va aboutir à
la création d’un observatoire des placements éthiques d’ici à la fin
d’année. L’ARRIA pourra ainsi partager, avec ses adhérents, le fruit
de ses réflexions en matière de placement. n
Vincent Gersin
magazine n°8 Décembre 2016
02/11/2016 12:12
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Portrait
Une journée chez ...
ARRIA
Capitaine de l’ARRIA
et SKIPPER amateur
Jean-Axel Dieudonné de Boissieu
J
ean-Axel Dieudonné de Boissieu, aujourd’hui directeur général
de l’ARRIA et de l’Union Saint-Martin, a effectué la majeure
partie de sa carrière dans des structures de protection sociale et
l’univers mutualiste. « L’originalité de mon parcours est que, si
j’avais suivi mon cursus académique, j’aurais logiquement dû évoluer
dans une société de gestion de portefeuille », explique-t-il. JeanAxel a, en réalité, privilégié son goût prononcé pour l’échange.
Il entame son parcours universitaire par un DEUG de mathématiques appliquées, avant de rejoindre Paris Dauphine, où il
est diplômé d’une maîtrise de Finance en 1992. Il complète sa
formation par un troisième cycle Droit & Finance à l’Université
Paris V René Descartes. « Durant mes études, je prenais plaisir à
construire les portefeuilles financiers, se souvient Jean-Axel. Mais
il n’y a pas suffisamment de relations humaines dans cette activité.
J’apprécie aller au contact des gens, qu’il y ait un enrichissement
réciproque. » Il débute sa carrière par un bref passage au sein
de l’UAP Gestion Financière, juste avant le rachat de la structure par Axa. Il est recruté pour relancer les activités d’épargne
salariale et d’épargne retraite. Deux domaines dans lesquels il
va se spécialiser.
Spécialiste de l’épargne collective
Jean-Axel Dieudonné de Boissieu, directeur de l’ARRIA,
directeur général de l’Union Saint-Martin et de la Mutuelle
Saint-Martin.
38
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Jean-Axel rejoint dans la foulée InterEpargne, entité des Banques
Populaires, où il ne reste qu’un an. « Chassé » par le groupe
Malakoff, il est nommé responsable du département Epargne
Collective en 1998. Cinq ans plus tard, il prend la direction de
l’entité Fédéris Epargne Salariale, qui détient alors 900 millions
d’euros d’encours sous gestion. « Sur la partie épargne collective, il
y a une dimension développement, mais également une importante
partie explicative auprès des salariés, et des syndicats des entreprises
clientes, indique Jean-Axel. Le travail de pédagogie au sujet de la
composition de l’allocation d’actifs et des anticipations de marché
demeure particulièrement important. Je me suis toujours attelé à
cette tâche avec plaisir. »
Des échanges permanents qui, selon lui, n’auraient pas été si
importants dans un poste purement financier. « C’est avec ce type
d’échanges que vous savez si vous faites bien votre métier », souligne
Jean-Axel. En 2010, il rejoint l’UNPMF (devenue Mutex) au sein
du département dédié aux accords de branches de la Mutualité
Française. Il est ainsi nommé directeur des conventions collectives.
Un monde mutualiste qui lui correspond bien. « J’ai toujours
été intéressé par l’humain, par le fait d’aider, de comprendre, de
magazine n°8 Décembre 2016
02/11/2016 12:12
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02/11/2016 17:12
Portrait
«
J’ai toujours été intéressé
par le fait d’aider. »
s
Port Santa-Lucia
de Saint-Raphael.
Jean-Axel prenait
plaisir à naviguer
le long de la Côte
d’Azur.
faciliter les relations entre les gens, confie
Jean-Axel. Je me vois comme une sorte de
mécanicien : j’aime rassembler différentes
parties prenantes pour qu’elles dialoguent
entre elles. »
A l’Union Saint-Martin,
un partage de valeurs
En 2012, il poursuit dans cette voie
mutualiste en rejoignant l’Union SaintMartin. « Cette institution représente
une évolution naturelle par rapport à mes
valeurs et mon parcours professionnel,
affirme Jean-Axel. Mes fonctions s’avèrent
très larges : elles regroupent la protection
sociale, l’entraide, ainsi que la gestion d’établissements sanitaires et médico-sociaux,
ce qui est nouveau pour moi ». Il explique
avoir placé la notion de bien commun au
centre de son parcours professionnel. Un
mariage de raison, donc, avec l’Union
Saint-Martin. En vertu de la morale chrétienne qu’elle prône, la mutuelle défend en
effet le « sens du partage, la mutualisation
pour le bien commun et la protection des
plus faibles ». Jean-Axel compte renforcer
ces engagements avec, notamment, la mise
en place d’un observatoire éthique des
placements d’ici à la fin de l’année. « Je
n’aime pas regarder en arrière, je ne suis
pas un nostalgique, prévient Jean-Axel. Je
suis content de ce que je fais quand je me
projette vers l’avant. J’ai toujours un tas
de projets en tête, ce qui n’est pas toujours
évident pour mon entourage ! » Dans le
large panel d’interventions de l’Union
Saint-Martin, il s’efforce de mutualiser
40
34-50-Instit-inside.indd 40
les travaux pour augmenter l’efficacité des
prestations proposées aux ayants-droit.
A l’étroit sur un plan d’eau
Il dicte sa vie privée également en fonction
des valeurs qu’il défend dans sa carrière.
« Il n’y a pas de dichotomie entre mes vies
personnelle et professionnelle, affirme JeanAxel. Le fait de prendre soin des autres est
primordial pour moi. Les notions de compréhension et d’aide sont mes moteurs. »
Il n’imagine d’ailleurs pas comment le
contraire peut être possible. « La sincérité
me tient à cœur, souligne-t-il. J’ai horreur
de l’hypocrisie, c’est quelque chose que je
n’arrive pas à comprendre. » Fidèle à ses
principes, il aime partager des moments
avec ses amis ou sa famille à l’occasion
de dîners « où chacun peut donner son
point de vue ».
Passionné d’actualités politiques et financières, il consacre du temps à « dévorer
la presse, particulièrement l’actualité économique ». Longtemps, des montagnes
de magazines et journaux ont décoré
son salon. « Heureusement, j’ai résolu
le problème du stockage en passant aux
versions numériques », déclare-t-il avec
amusement.
Pendant une quinzaine d’années, il a pratiqué la voile dans la baie de Saint-Raphaël.
« Ne me dites pas que nous ne savons pas
naviguer en Méditerranée ! s’exclame
Jean-Axel. Les vagues sont moins grosses
qu’en Bretagne, certes, mais elles sont
plus pernicieuses, avec des vents comme le
Mistral ou le Ponant. » Il ne se rend plus si
souvent sur la Côte d’Azur, mais continue
à ‘skipper’ sur un plan d’eau situé près de
chez lui, en région parisienne. « J’y vais
avec mes enfants, indique-t-il. Cela donne
un peu l’impression d’être dans une mare
aux canards... J’ai néanmoins acquis la
technique pour appréhender les vents tournants. » Jean-Axel regrette que l’horizon
ne soit pas aussi dégagé que lors de ses
sorties en pleine mer. « Cela me manque »,
confirme-t-il. Dans sa vie professionnelle
comme sur un bateau, il ne goûte que très
peu le fait de naviguer à vue. n
Vincent Gersin
magazine n°8 Décembre 2016
02/11/2016 12:12
Une journée chez ...
La CAVEC compte investir
150 millions d’euros en immobilier
APRÈS AVOIR ENTAMÉ UN PREMIER
PROCESSUS DE RETRAIT EN 2009
– REFUSÉ PAR SON MINISTÈRE
DE TUTELLE -, PUIS UN SECOND
EN MARS 2015, LA CAISSE
D’ASSURANCE VIEILLESSE DES EXPERTSCOMPTABLES (CAVEC) EST SORTIE
OFFICIELLEMENT DE L’ASSOCIATION
« GROUPE BERRI » EN JUIN 2015.
DÉSORMAIS INDÉPENDANTE, LA
CAVEC RÉORGANISE AUJOURD’HUI
LA GESTION DE SES RÉSERVES QUI
S’ÉLÈVENT À 1,5 MILLIARD D’EUROS
POUR 19 500 COTISANTS.
A
Au 31 décembre 2015, l’allocation d’actifs du portefeuille de la
CAVEC est composée à 45% d’actions, à 45% d’obligations et à hauteur de 10% d’immobilier. Plus en détails, ce portefeuille comprend
5 fonds diversifiés, 5 fonds d’actions purs, 3 fonds d’obligations
convertibles, 2 fonds d’obligations purs, 0,7% d’immobilier papier
via des SCPI et 6 immeubles parisiens. Lorsque la CAVEC était
membre du Groupe Berri, la gestion de ses réserves était assurée
par la direction financière du groupe sous la supervision de la commission des placements de la caisse. Chaque année, cette dernière
définissait une politique financière qui était validée et votée par la
suite par le conseil d’administration de l’institution. Depuis la sortie
effective de la CAVEC le 30 juin 2015, la direction financière du
Groupe Berri continue de suivre la gestion financière de la caisse.
« Pour assurer l’activité, nous avons signé une convention de service
avec l’association Groupe Berri pour que l’ancienne direction financière devienne notre expert technique et nous accompagne en tant que
consultant dans le suivi de la gestion et de la performance », explique
Behdad Sabet, directeur de la CAVEC.
Une gestion 100% déléguée
Le portefeuille de la CAVEC
Actions
Obligations
Immobilier
10%
45%
45%
En termes de gestion d’actifs, la CAVEC a toujours délégué l’intégralité de ses encours de gestion à un ou plusieurs gestionnaires
d’actifs. Jusqu’à 2008, seul Oddo Meriten AM gérait la quasi-totalité du portefeuille de la caisse. De 2008 à 2013, la commission
des placements a néanmoins fait le choix de structurer davantage
cette activité. Le nombre de gestionnaires est ainsi passé de 1 à
12 en améliorant nettement la gestion. « En moyenne, nous avons
un taux de rendement supérieur à 5%, souligne le directeur de la
CAVEC. Au 31 décembre 2015, nous avons réalisé près de 7,45% de
performance. » Il la doit notamment à ses partenaires de gestion
comme Oddo Meriten AM, La Française AM, DNCA Investments,
Neuflize, BNP Paribas IP, Rothschild & Cie, Groupama AM et
Mandarine Gestion entre autres.
Les règles d’allocation d’actifs de la caisse sont, quant à elles,
fixées par le décret de 2002 intégré au Code de Sécurité Sociale.
Les opérations de gestion financière sont ainsi encadrées par le
règlement financier prévu par l’article R623-10-4 du Code de la
Sécurité Sociale. La CAVEC attend la sortie du nouveau décret, en
avril prochain, pour mettre à jour son règlement financier. Mais
pendant ce temps, la direction prépare les démarches pour lancer
des appels d’offres en vue de sélectionner de nouveaux gestionnaires
d’actifs pour l’ensemble des classes d’actifs. « C’est une démarche
assez lourde à mettre en place, indique Behdad Sabet. En amont,
nous allons sans doute lancer un appel d’offres pour sélectionner un
conseil consultant pour mener à bien la rédaction des appels d’offres. »
L’info en continu sur www.institinvest.com
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02/11/2016 12:12
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QI pour quotient institutionnel... et zinzins ? Clin d’œil au
nom utilisé dans le passé pour désigner les investisseurs institutionnels,
c’est-à-dire les acteurs du monde de la retraite-prévoyance, de
l’assurance mais aussi les mutuelles et les fondations. Comme son nom
l’indique ce jeu est donc ambitieux puisqu’il vise à mettre en scène
tout l’écosystème de la gestion institutionnelle, tout en restant bien sûr
ludique. L’idée étant d’apprendre, de comprendre et de se perfectionner
en jouant.
BUT DU JEU ?
Se mettre dans la peau d’un investisseur institutionnel qui doit réaliser une allocation d’actifs
cible, autrement dit un portefeuille composé d’actions, d’obligations et d’actifs de diversification
(immobilier, gestion alternative ou tout autre actif hors actions et obligations).
Le gagnant sera celui qui aura réussi à compléter le premier son allocation d’actifs cible.
Pour cela, il pourra compter sur ses
connaissances du monde institutionnel.
Chaque bonne réponse apportée à une question
posée lui permettra en effet d’acquérir une part
de cette allocation et de constituer ainsi son
portefeuille.
Quel
investisseur
êtes-vous
?
Le QI des zinzins
Le QI des zinzins
Le QI des zinzins
Le QI
des zinzins
Mais, dans le même temps, le joueur devra faire
face à toutes les difficultés que rencontre un
investisseur : l’évolution fluctuante des marchés
financiers, la nécessaire prise en compte de
son passif (versements à ses ayants-droit), des
éventuels changements de gérants auxquels il
a pu confier la gestion de tout ou partie de son
portefeuille, ou pire encore, devoir s’adapter
aux changements de réglementation...
© 2016, I&D Invest. Tous droits réservés.
Reproduction interdite. Fabriqué en UE.
Contenu : 1 plateau de jeu, 110 cartes,
4 pions, 180 jetons, 1dé et 1 règle du jeu.
Création du jeu : I&D Invest. Graphisme/illustrations : PYL et Nodana.
Fabrication gérée par : Abeilles - Games on Demand
Les triades Bât. B, 130 rue Galilée, 31670 LABÈGE
www.gamesondemand.eu
ATTENTION
Ne convient pas aux enfants de moins de 3 ans. Présence de
petits éléments pouvant être inhalés ou avalés.
Images non contractuelles. Les couleurs et les formes peuvent
différer de celles montrées sur l’emballage. Informations à
conserver pour référence ultérieure.
En pa r t e na riat avec :
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Une journée chez ...
«
Nous allons concentrer nos
efforts en vue d’investir dans
les immeubles de bureaux ».
300 millions d’euros d’investissement. » Si la caisse est déjà sur
quelques opérations, elle est en revanche limitée par le montant
de ses acquisitions. « Nous ne pouvons pas aller au-delà de 5%
du montant global des réserves, détaille le directeur de la CAVEC.
Nous regardons donc les opportunités entre 15, 20 et 30 millions
d’euros. » Dans ses recherches, l’institution compte beaucoup
sur la discrétion des partenaires et sur la possibilité d’accéder
aux offres « off ».
Améliorer davantage la gestion des risques
Behdad Sabet, directeur de la CAVEC
L’allocation d’actifs de la CAVEC suit
ainsi aujourd’hui le décret de 2002. En ce
qui concerne la poche actions, la CAVEC
investit principalement dans les actions de
l’OCDE. De son côté, l’immobilier est une
classe d’actifs que la CAVEC compte bien
privilégier cette année. Déjà détentrice de
6 immeubles de bureaux QCA situés dans
le triangle d’or de Paris, la caisse se donne
l’objectif de faire quelques acquisitions
cette année. « Le décret de 2002 nous
permet d’investir 20% de nos encours en
immobilier, rappelle Behdad Sabet. Nous
allons donc concentrer nos efforts à investir
dans les immeubles de bureaux cette année.
Nous comptons aller jusqu’à 250 voire
44
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Outre la restructuration du portefeuille financier Behdad Sabet a
également l’objectif d’acquérir une meilleure gestion des risques.
« En m’inspirant des mesures qui sont en train d’être mises en place
dans le secteur de l’assurance, j’essaie de mettre en place au sein
de la caisse une approche « Solvabilité II » adaptée à notre modèle
économique, développe-t-il. Etant un régime par répartition, nous
n’avons pas les mêmes contraintes que les assureurs, mais il y a
des approches que nous pouvons très bien adapter et améliorer
dans la gestion des risques de nos actifs. » Pour la première fois
cette année, le directeur de la CAVEC a ainsi présenté en avril
dernier un rapport « ORSA » détaillant notamment l’évolution
interne des risques, le ratio de solvabilité et les indicateurs de
pilotage. « Même si notre ministère de tutelle nous demande déjà
de lui fournir des indicateurs sur une période donnée, notre objectif
est d’aller au-delà et de définir notre stratégie et nos projections »,
ajoute le directeur de la caisse.
Au quotidien, Behdad Sabet est épaulé par l’ancienne direction
financière du Groupe Berri qui intervient surtout en tant que
conseil lors de la commission financière qui se réunit 11 fois
par an. « Nous avons mis fin à tous les services avec l’association
Groupe Berri au 31 décembre 2015 excepté pour le conseil en
gestion des placements mobiliers », précise-t-il. La gestion des
placements immobiliers a, quant à elle, été internalisée au sein
de la CAVEC, tout comme les services juridiques et comptables.
Afin d’assurer la gestion financière de la totalité des actifs de la
caisse en parfaite autonomie, Behdad Sabet recherche actuellement un responsable financier qui aurait la charge de suivre la
gestion des placements immobiliers et mobiliers. n
Audrey Mangin
magazine n°8 Décembre 2016
02/11/2016 12:12
Portrait
Une journée chez ...
CAVEC
Quand souffle le
VENT du changement
Behdad Sabet
« J’ai un parcours atypique », déclare d’emblée Behdad Sabet, directeur
de la CAVEC. Loin des bureaux parisiens de la caisse situés près des
Invalides, il a vécu à Téhéran jusqu’à l’obtention de son Bac. C’est après
la révolution islamique qu’il quitte définitivement la Perse en 1983,
laissant derrière lui une partie de sa famille. Parcours d’un franco-iranien
« qui doit beaucoup » à son pays d’adoption.
s
« Médecin et chef des hôpitaux de l’armée, mon père a fait ses études supérieures en France, raconte Behdad. Il a toujours voulu que ses quatre fils
apprennent le français à l’école. » Behdad effectue ainsi naturellement toute
sa scolarité dans un établissement franco-iranien à Téhéran. Après avoir
obtenu son Bac C en 1982, il s’envole pour Paris pour suivre des études
de médecine comme son père et son grand-père l’avaient fait avant lui.
Mais au bout de 6 mois, le jeune homme doit se rendre à l’évidence. Il
n’est pas prêt à perpétuer la tradition familiale. « Finalement, j’ai réalisé
que ce n’était pas mon truc, s’exclame-t-il. Cela ne me correspondait pas
du tout. » Et la révolution islamique provoque une autre rupture : il
quitte définitivement l’Iran pour la France avec une partie de sa famille.
Il ne remettra les pieds en Perse que trente ans plus tard…
En 1984, Behdad démarre une nouvelle vie et bifurque vers des études
d’ingénieur au CNAM à Paris. Une fois son diplôme d’ingénieur en
génie logiciel et en automatisme industriel en poche, Behdad débute
rapidement sa carrière en 1989 chez Dinova Systèmes, une société
d’ingénierie en informatique et en conseil. « A la suite de mon stage de
fin d’études, ils m’ont embauché en tant qu’ingénieur au bureau d’étude,
indique-t-il. Très vite, j’ai été attiré par le conseil ». Un intérêt qu’il ne
cessera de porter à la discipline.
Un an plus tard, Behdad intègre SIMOG, une société éditrice de logiciels
et de conseil au poste de directeur technique et services. « Durant 7 ans,
j’ai bien évolué au sein de cette entreprise pour devenir directeur associé
et directeur de stratégie, développe-t-il. Nous avons fait de nombreuses
opérations intéressantes de déploiement de systèmes d’information. » Il
découvre ainsi l’univers des institutionnels comme les associations et
les mutuelles qui constituent la majorité des clients de la société. Il
retrouvera l’univers mutualiste quelques années plus tard.
Behad Sabet dans son bureau, près des Invalides, à Paris
L’entrepreneur aux commandes
Après sept ans de bons et loyaux services, Behdad quitte SIMOG. Il a
envie de voir autre chose, ou plutôt d’approfondir ses connaissances dans
le conseil, un monde qui l’attire depuis de nombreuses années. « Pendant
L’info en continu sur www.institinvest.com
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45
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Portrait
«
Je n’ai pas eu peur de me lancer.
Quand il faut y aller, il faut y aller ! »
s La Dordogne, pour sa gastronomie
La restructuration
comme motivation
« Mes anciens contacts m’ont demandé de venir
restructurer l’organisation d’une mutuelle,
46
34-50-Instit-inside.indd 46
s
plus d’un an, j’ai travaillé en tant que directeur
de projet dans une très grande structure, SEMA
Groupe, précise-t-il. Mais très rapidement, je me
suis aperçu que cela ne me correspondait pas de
travailler au sein d’une entreprise de plus de
4000 salariés. » Il décide alors de se lancer
dans l’aventure entrepreneuriale et crée, avec
des associés, son propre cabinet de conseil. « Je
n’ai pas eu peur de me lancer. Quand il faut y
aller, il faut y aller ! », souligne Behdad plein
d’enthousiasme.
Il nomme son cabinet de conseil Couguar
Groupe…et apparemment c’est une longue
histoire. Tout ce que l’on saura, c’est que l’idée
de départ était de pouvoir se rapprocher d’un
cabinet de conseil canadien, Couguar Canada.
Malheureusement, cela ne se fera pas malgré
les nombreux contacts de Behdad à Montréal.
La société connaît une belle croissance dès ses
débuts en 1999 et abrite pas moins de 150
salariés consultants et ingénieurs en 2003.
Mais deux ans plus tard, Behdad et ses associés décident de céder l’entreprise. « Après les
attentats du 11 septembre 2001 et l’explosion
de la bulle Internet, l’ingénierie informatique
ne fonctionnait plus aussi bien, constate-t-il. Je
souhaitais me diriger davantage vers la stratégie
et le conseil à très forte valeur ajoutée. » Attiré
par les opérations de fusion-acquisitions et
les nouvelles technologies de l’époque, les
réseaux wi-fi, l’entrepreneur crée une autre
société de conseil : Pinacles. Il laissera pourtant
son cabinet de conseil en sommeil quelques
mois plus tard, lorsqu’une autre opportunité
s’offrira à lui…
Montréal, une de ces destinations favorites
explique-t-il. J’ai donc changé de camp ! »
Behdad rejoint ainsi la Mutuelle Familiale au
poste de directeur des opérations en 2005. Deux
ans plus tard, la Mutuelle Générale de l’Equipement du Territoire (MGET) le sollicite pour
remplacer le directeur général qui s’apprête à
prendre sa retraite. « Il y avait une très grande
structuration à faire, indique-t-il. Etant directeur
général adjoint de la MGET, j’étais également
directeur général de la Mutuelle Nature et Forêts
(MNF) qui était en train d’être absorbée par
la MGET. J’étais ainsi en charge de superviser
cette fusion. » Appréciant particulièrement
les restructurations, Behdad ne s’ennuie pas
au sein de cette institution. Le vent tournera
pourtant en même temps que la stratégie en
2011. « La MGET devait devenir une grande
mutuelle en absorbant un certain nombre de
mutuelles, décrit Behdad. A trois mois de son
départ à la retraite, le directeur général, que je
devais remplacer, se fait licencier par le président.
Ce dernier avait décidé de changer de stratégie et
avait créé les conditions pour que la MGET soit
absorbée par la MGEN. » Ne partageant pas
du tout cette vision, Behdad préfère quitter
l’institution.
Il reprend alors ses activités de conseil via
son cabinet Pinacles en 2012. Il effectue des
missions en France auprès de la FNMF, de la
Mutuelle Santé et de la FMF entre autres,
mais aussi à Montréal. Ayant de la famille
au Canada, dont son épouse est originaire,
Behdad apprécie particulièrement la région du
Québec. « Si un jour, je dois quitter la France,
ce sera pour Montréal » admet-t-il. Outre ses
missions, il est également amené à diriger la
mission d’étude et d’analyse sur l’organisation
de la CAVEC en 2014. Un an plus tard, le
président et les deux vice-présidents lui proposent le poste de directeur de la CAVEC qui
entre dans un processus de retrait du Groupe
Berri. Adepte des challenges, Behdad accepte.
« C’est une bonne démarche, explique cet homme
de 52 ans. Nous avons des visions totalement
convergentes avec la gouvernance. »
Ses activités de consulting lui ont donné
l’occasion de découvrir avec plaisir quasiment
toutes les grandes villes de France. En dehors
de Paris, sa ville de cœur, Behdad apprécie
particulièrement la Dordogne. « Cette région
a mon affection, car, entre autres, on y mange
bien. Je suis un « bon vivant » », reconnaît-il
volontiers. Même s’il se rend très souvent à
Montréal et aux Etats-Unis où il a de la famille,
ce père de deux enfants préfère la France,
car il lui doit tout. « La France m’a offert de
nombreuses possibilités, raconte-t-il. A travers
mes responsabilités, j’essaie de rendre à la société
française ce qu’elle m’a beaucoup donné. »
« Quand souffle le vent du changement, certains
construisent des murs, d’autres des moulins », un
proverbe chinois qu’il a à cœur. On comprend
désormais pourquoi. n
Audrey Mangin
magazine n°8 Décembre 2016
02/11/2016 12:12
Une journée chez ...
La MNT compte doubler son
exposition à l’immobilier
LA FIN DU PARTENARIAT AVEC CNP ASSURANCES, LE RAPPROCHEMENT AVEC
SMACL ET L’ADHÉSION À L’UNION MUTUALISTE DE GROUPE (UMG) MGEN-YSTIAHARMONIE : L’ANNÉE 2016 DE LA MUTUELLE NATIONALE TERRITORIALE (MNT) S’AVÈRE
PARTICULIÈREMENT CHARGÉE. « LA MNT EST ACTUELLEMENT DANS UNE PHASE DE
MODERNISATION TANT DU POINT DE VUE ORGANISATIONNEL QU’EN MATIÈRE DE
GESTION FINANCIÈRE », AFFIRME JÉRÔME SADDIER, LE DIRECTEUR GÉNÉRAL.
L
s Le siège de la MNT, rue Bergère à Paris
La MNT, née en 1954, compte aujourd’hui 800 000 adhérents.
Sa gouvernance est composée d’une assemblée générale de 302
membres, chargée d’élire un conseil d’administration constitué de
42 administrateurs. Face au nouveau défi rencontré notamment
dans le cadre de Solvabilité II, la MNT organise des sessions de
formations à destination de ces derniers. Elles sont dispensées par
des équipes internes, des prestataires externes ou par la Mutualité
Française, et sont axées sur les sujets liés à la gestion des risques.
« Les administrateurs doivent faire face à de nouvelles problématiques,
confirme Jérôme Saddier. Les discussions ont beaucoup évolué en
conseil. Dorénavant, elles portent avant tout sur des problématiques
de rations de solvabilité, de budgets de risque, etc. » Dans son
fonctionnement, le conseil d’administration est épaulé par neuf
comités ad hoc. « Nous avons souhaité que les comités aient une
autonomie par rapport aux six dirigeants exécutifs de la mutuelle en
charge des différents départements, explique Jérôme Saddier. Ceuxci ne président donc pas les comités, bien qu’ils y participent. » Le
comité des placements est chargé de définir le cadre général de la
politique de gestion d’actifs de la MNT. Il élabore au préalable un
document écrit, présenté au conseil d’administration, qui encadre
la gestion des risques.
Plusieurs partenaires de gestion
pour répartir le risque
La MNT s’est montrée active dans le mouvement actuel de rapprochements et de fusions entre les différentes grandes entités
mutualistes. En 2015, la mutuelle a noué un partenariat privilégié avec SMACL Assurances, dans le cadre d’une union appelée
« Territoire d’avenir ». « Devant nos complémentarités évidentes,
nous avons décidé de mettre en place une distribution croisée de
produits, développe Jérôme Saddier. Notre lien pourrait encore se
renforcer dans les années à venir ». Autre évolution, la MNT a
choisi cette année de rejoindre l’UMG MGEN-Ystia-Harmonie.
« Ce qui nous a valu de longs débats en interne, nous confie-t-il.
Nous sommes notamment sortis des alliances traditionnelles entre
L’info en continu sur www.institinvest.com
34-50-Instit-inside.indd 47
47
02/11/2016 12:12
La MNT
«
Le comité des placements a prévu une
allocation maximale de 11% pour le obligations
convertibles, qui constituent une vraie
source de diversification pour nous ».
Le portefeuille de la MNT
Obligations
Loans
Actions
Infrastructures
Obligations
convertibles
Monétaire
Immobilier
mutuelles de fonctionnaires pour intégrer
ce nouveau groupe. » La MNT a décidé
officiellement d’adhérer à cette nouvelle
entité en juin, par vote en assemblée
générale. « Ce groupe va nous apporter
une solidité financière forte et des projets
communs stratégiques pour l’évolution
de nos activités d’assurance, énumère le
directeur général. Enfin, considérant notre
situation particulière en termes d’objet
social, nous avons obtenu que la MNT
soit la mutuelle de référence, de l’ensemble
du nouveau groupe constitué, dédiées aux
collectivités locales. »
Début 2016, la relation de réassurance, débutée il y a 12 ans, entre CNP
Assurances et la MNT a pris fin, ce qui
a eu pour conséquence de bouleverser la
gestion financière de la mutuelle. « 624
La MNT en chiffres
• 99,6 millions d’euros d’encours
• 800
000 adhérents
• 42 administrateurs
• 62 ans d’existence
millions d’euros de provisions ont ainsi
été transférées de la CNP Assurances aux
caisses de la mutuelle, précise Jérôme
Saddier. Notre partenariat avec CNP
Assurances, réassureur via une quotepart à hauteur de 95%, puis 90%, a bien
fonctionné jusqu’à ce que nous constations
une dégradation continue du risque depuis
5 à 10 ans, liées à l’augmentation du
nombre, de la fréquence et de la durée des
arrêts des agents territoriaux impliquant
des indemnisations plus longues et plus
importantes ». Dans ce cadre, en mai
dernier, la MNT attribué 3 mandats de
gestion pour gérer la manne provenant
de l’ancien réassureur. A cette fin, ont été
sélectionnés Ecofi Investissements et CPR
48
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AM, à qui la mutuelle a confié 199 millions d’euros chacun, ainsi que OFI AM,
pour un montant s’élevant à 226 millions
d’euros. Le comité des placements a reçu
« en urgence » les sociétés de gestion pour
fixer le cadre des mandats. « Nous avons
opté pour différents partenaires de gestion
afin de répartir le risque », ajoute Jérôme
Saddier. La MNT avait historiquement
confié 3 mandats de gestion à Allianz
GI (67 millions d’euros), Candriam (74
millions) et Egamo (27 millions). Soit
un total de 6 mandats de gestion. « Un
nombre qui peut paraître excessif », regrette le directeur général de la mutuelle.
En outre, 104 millions d’euros sont gérés
en direct, « essentiellement » pour des
problématiques de trésorerie courante ».
Enfin, l’immobilier d’exploitation représente 100 millions d’euros. La MNT va
d’ailleurs déménager son siège social pour
l’installer en novembre rue d’Athènes,
près de la gare Saint-Lazare. « Une
manière de montrer à nos collaborateurs
que nous nous modernisons », complète
Jérôme Saddier.
Une poche de diversification
pouvant aller jusqu’à 20%
Le portefeuille de la MNT, dont l’encours
sous gestion s’élève à 996 millions
d’euros, est constitué de 86% d’obligations, (dont 1,6% hors zone euro), 4,5%
d’actions, 4% d’obligations convertibles,
2,8% d’immobilier, 1,3% de loans, 0,7%
d’infrastructures et 0,7% de monétaire.
« Notons que le comité des placements a
prévu une allocation maximale de 11% pour
le obligations convertibles, qui constituent
une vraie source de diversification pour
nous, souligne Jérôme Saddier. Nous
avons également prévu de doubler notre
exposition à l’immobilier. » La MNT s’est
fixée une limite maximale de 20% de
l’allocation globale dédiée à la poche de
diversification, qui englobe tous les actifs
2,8
4,5%
%
4%
1,3%
0,7% %
0,7
86%
exceptés les produits de taux. « Au sein de
cette poche, nous avons exclu les produits
structurés, poursuit Jérôme Saddier. Nous
cherchons également à investir dans des
fonds en accord avec notre nature mutualiste, proche de l’ESS. » Ainsi, la MNT a
investi 5 millions d’euros dans le FCPI
Impact Coopératif, qui a pour objectif de
permettre le développement des acteurs
de l’ESS (principalement les coopératives)
ou la transmission d’entreprises in bonis
à leurs salariés. En juin, la mutuelle a
également investi 5 millions d’euros dans
le fonds NovESS (en collaboration avec
le Crédit Coopératif), qui a l’ambition
de participer au développement des
entreprises dans le secteur de l’ESS en
France. « Cependant, nous n’avons pas
encore formalisé notre politique en matière
d’ISR, nuance le directeur général. Nous
souhaitons que la MNT soit plus consciente
du rôle qu’elle doit jouer dans l’économie
sociale ». Si Jérôme Saddier considère que
la MNT est marquée par une culture militante sociale forte, il estime toutefois que
l’institution n’est pas encore imprégnée
d’une « culture ESS ». n
Vincent Gersin
magazine n°8 Décembre 2016
02/11/2016 12:12
Portrait
Une journée chez...
MNT
Mutualisme, syndicalisme
et Parti socialiste…
dans une MÊLÉE
Jérôme Saddier
L
es études de Jérôme Saddier ne le prédisposaient en rien à
ses fonctions actuelles de directeur général de la Mutuelle
Nationale Territoriale (MNT). Diplômé de l’Institut d’Etudes
Politiques (IEP) de Lyon, il est également titulaire d’un DEA
de Relations Internationales et d’une Licence d’Histoire. On
ne peut véritablement comprendre le parcours de Jérôme qu’en
s’attardant, en premier lieu, sur ses années de militantisme
politique et syndical, qui ont démarré lorsqu’il était étudiant.
« J’étais membre des Jeunes socialistes et syndiqué à l’UNEF »,
raconte Jérôme.
Il décide même de déménager à Paris pour assumer des responsabilités au sein du bureau national de l’UNEF. Il plonge alors la tête
la première dans le monde politique. « En parallèle, afin de m’assurer des revenus, je suis devenu, en 1992, assistant parlementaire
d’Alain Richard, alors député du Val-d’Oise et rapporteur du budget,
rocardien historique », explique Jérôme. L’année d’après, alors
qu’Alain Richard n’est pas réélu, Jérôme va accomplir son Service
national. A son retour, il est recruté, au sein de l’agglomération
de Cergy-Pontoise, par le président de la collectivité. Un certain…
Alain Richard. Jérôme va contribuer au développement de cette
ville nouvelle jusqu’à la fin de l’année 1999. « Une aventure
passionnante », ajoute-t-il. Il évolue, dans un premier temps, à
divers postes au sein du cabinet du président, puis, « afin d’être
plus en phase avec la vie de la collectivité », il postule au poste de
directeur de l’éducation. « Ma candidature a été retenue, indique
Jérôme. J’étais également chargé de la construction de l’Université de
Cergy-Pontoise. C’est une époque riche de ma vie, c’était palpitant. »
En 1997, Alain Richard est nommé ministre de la Défense sous
le gouvernement dirigé par Lionel Jospin. Il abandonne la présidence de l’agglomération. Dans le même temps, Jérôme devient
directeur de cabinet de son successeur. « Une manière d’assurer
le lien entre les deux mandats », complète-t-il. D’automne1997
à fin 1999, il élargit son champ de compétences, en prenant la
responsabilité de la communication, la sécurité, mais également
de la télévision locale. En janvier 2000, changement d’horizon.
Il rejoint Alain Richard au ministère de la Défense, où il est
nommé chargé de missions. Mais, dès l’été, il saisit l’opportunité
de devenir conseiller parlementaire d’Elisabeth Guigou, alors
garde des sceaux. « Je préparais en amont les textes de loi avec les
parlementaires et gérais la discussion avec les différents groupes à
l’Assemblée », détaille Jérôme. Il voit également, avec ce nouveau
poste, un moyen de « s’émanciper professionnellement » d’Alain
Richard, qu’il suivait depuis des années.
Jérôme Saddier, directeur général de la Mutuelle
Nationale Territoriale
« L’indélicatesse de Martine Aubry »
Mais l’aventure au ministère de la Justice tourne court. « En
octobre, Elisabeth Guigou est appelé à remplacer Martine Aubry
au ministère de l’Emploi et de la Solidarité, se rappelle Jérôme. Ce
‘méga’ ministère, voulu par cette dernière, comprenait le travail, les
affaires sociales, la ville, la jeunesse, etc. D’ailleurs, Martine Aubry
est partie quelques jours seulement avant la présentation du texte
sur le financement de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale.
C’était le branle-bas de combat ». Il suit donc Elisabeth Guigou
dans ce nouveau challenge, d’octobre 2000 à mai 2002, d’une
période soumise aux aléas d’une fin de législature. « En plus, le
taux de chômage remontait, rappelle Jérôme. Néanmoins, j’ai le
sentiment que nous avons réalisé un très bon travail collectif. Malgré
la défaite à la Présidentielle de 2002, j’estime que nous n’avons pas
démérité. » Seulement, éreinté par le rythme infernal de la vie en
ministère, Jérôme se pose la question de son avenir en politique.
« Elisabeth Guigou a sondé l’ensemble de ses collaborateurs pour
connaître leurs envies professionnelles, se souvient Jérôme. J’ai eu
envie de tourner la page. J’étais fatigué et je n’avais pas eu beaucoup
l’occasion de profiter de mon petit garçon, né en octobre 2001… »
Il profite de la création d’un poste à Genève de conseiller des affaires
sociales auprès de la mission de la France aux Nations Unies pour
changer d’environnement.
L’info en continu sur www.institinvest.com
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02/11/2016 12:12
Portrait
«
J’ai toujours voulu être autonome
économiquement et ne pas dépendre
de la politique pour vivre. Je pensais
donc fortement à revenir dans l’univers
mutualiste, qui m’était familier. »
Un passage à Genève
avant la découverte de
l’univers mutualiste
« Cependant, j’ai très vite eu le sentiment
de m’enterrer là-bas, nous confie-t-il. Le
quotidien n’était pas palpitant. Par exemple,
je n’avais pas le droit d’envoyer de mail, seulement des télégrammes diplomatiques… ».
En revanche, il a adoré travaillé avec le
Bureau International du Travail (BIT),
notamment lorsque Philippe Seguin a été
nommé représentant de la France auprès
de cette instance. Il revient à Paris pour
faire ses grands débuts au sein du monde
mutualiste en septembre 2003. « La
Mutualité Fonction Publique (MFP) cherchait
un collaborateur avec un profil politique,
habitué des questions européennes et internationales, pour des missions en lien avec le
BIT », détaille Jérôme. Bingo ! Ses nouvelles
fonctions lui permettent d’approfondir son
expertise dans le monde mutualiste, lui qui
assurait déjà des fonctions d’élu au conseil
de section départementale de la Mutuelle
Nationale Territoriale lorsqu’il travaillait à
l’agglomération de Cergy-Pontoise.
En avril 2005, il devient directeur général de la LMDE, après une intermittence
assurée par l’IGAS, suite au scandale de
la MNEF. « Lorsque la situation financière
a été assainie, les élus étudiants souhaitent
reprendre la main, développe Jérôme. Ils ont
donc cherché un directeur général compatible
avec leur volonté et se sont ainsi tournés vers
moi. » Une proposition finalement pas si
simple à accepter, car la gestion d’entreprise
était un élément tout nouveau pour lui.
Il y reste finalement 4 ans. Après avoir
consolidé la bonne santé de la mutuelle étudiante en renforçant les partenariats avec
la MGEN et le CNAM notamment, il décide
néanmoins de partir suite à un désaccord
stratégique avec les élus étudiants. « Ils ne
comprenaient pas toujours la distinction entre
le rôle des élus et celui de l’opérationnel »,
regrette Jérôme.
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Créer le cabinet du
ministère de l’Economie
Sociale et Solidaire
avec Benoît Hamon
Il rebondit à la MNT, où il est nommé
directeur général délégué en février 2010.
Jérôme est essentiellement chargé de sujets
transversaux, de la communication et des
relations institutionnelles. Durant ces
années hors de l’Assemblé nationale et des
ministères, la politique ne le quitte jamais.
Il assure des missions d’élu municipal dans
la commune de Villefranche-sur-Saône, d’où
il est originaire. Et puis mai 2012 arrive,
avec la victoire de François Hollande. Son
ami de jeunesse, Benoît Hamon, est nommé
ministre délégué à l’Economie Sociale et
Solidaire (ESS), à Bercy. « Il m’appelle pour
qu’on se retrouve et que l’on constitue le cabinet ministériel, raconte Jérôme. C’était l’une
des plus belles journées de ma vie. Il fallait
tout imaginer d’un ministère qui n’existait
pas. Nous avons tout de suite commencé à
élaborer la feuille de route de l’économie
sociale, à penser aux collaborateurs avec qui
nous allions travailler. En quelques jours,
nous avons constitué une PME. » Il annonce
son départ à la MNT pour devenir à plein
temps chef de cabinet et conseiller spécial
au sein du ministère. Aujourd’hui, Jérôme
est fier d’avoir contribué à la loi sur l’ESS,
« qui fera date ». Au bout d’une année, il
se pose néanmoins des questions au sujet
de son avenir professionnel. « Je pouvais
accompagner Benoît Hamon dans sa carrière
politique, mais c’était tout de même contraire
à mes choix antérieurs, souligne Jérôme. J’ai
toujours voulu être autonome économiquement et ne pas dépendre de la politique pour
vivre. Je pensais donc fortement à revenir dans
l’univers mutualiste, qui m’était familier ».
Amateur de Pablo Neruda
Il retourne à la MNT pour y devenir
directeur général en janvier 2014. En
parallèle, Benoît Hamon devient ministre
s Pablo Neruda, poète et homme politique
chilien
de l’Education nationale, mais pour une
durée très courte. Au sein de la mutuelle,
Jérôme fait évoluer l’organigramme et les
axes stratégiques majeurs. Par ailleurs,
depuis quelques mois, il a décidé, en accord
avec le président de la MNT, de développer
ses activités parallèles. « Je suis administrateur du Crédit Coopératif, structure au sein
de laquelle j’ai été élu vice-président en mai
dernier, explique Jérôme. C’est passionnant.
En outre, j’ai été élu président de l’Avise,
l’Agence de valorisation des initiatives sociales
et économiques, créée par la Caisse des Dépôts.
» En revanche, il n’a plus aucune responsabilité politique au sein de l’appareil du
Parti socialiste.
Jérôme a d’ailleurs pu conjuguer politique et rugby. Il joue 2ème ou 3ème ligne,
« cela dépend des jours », au sein du XV
Parlementaire, où il évolue toujours. « Je
n’étais pas rugbyman pendant ma jeunesse.
J’ai commencé avec mon fils il y a une
demi-douzaine d’années, explique Jérôme.
J’ai même été éducateur en école. Ce qui
me plairait, un jour, c’est d’être dirigeant
d’un club de rugby ». En attendant que ce
rêve se réalise, il consacre du temps à une
autre passion, la littérature. Il profite de
la poésie imagée de Pablo Neruda, le poète
chilien, pour s’évader en Amérique latine
et s’imprégner du socialisme des années
Allende. « Certainement mon auteur préféré », confirme Jérôme.
Pablo Neruda écrivait :
« Il meurt lentement
Celui qui ne change pas de cap
Lorsqu’il est malheureux
Au travail ou en amour,
Celui qui ne prend pas de risques
Pour réaliser ses rêves
Celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
N’a fui les conseils sensés »
Au regard de son parcours, ces quelques vers
doivent résonner dans l’esprit de Jérôme. n
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