Les compétences interculturelles en éducation
Transcription
Les compétences interculturelles en éducation
Les compétences interculturelles en éducation Quelles compétences pour les futures enseignantes et les futurs enseignants? Rapport de recherche par Pierre Toussaint Ph.D. et Gabriel Fortier Ph.D. Avril 2002 Université du Québec à Montréal LES COMPÉTENCES INTERCULTURELLES EN ÉDUCATION Quelles compétences pour les futures enseignantes et futurs enseignants ? RAPPORT DE RECHERCHE par Pierre TOUSSAINT, Ph.D. Professeur Département des sciences de l’éducation Université du Québec à Montréal, Membre de l'Institut de recherche et de formation interculturelles de Québec (IRFIQ) et Gabriel FORTIER, Ph.D. Professeur Département des sciences de l’éducation et de psychologie Université du Québec à Chicoutimi Avec la collaboration de Lise LACHANCE, Ph.D. Professeure Département des sciences de l’éducation et de psychologie Université du Québec à Chicoutimi « GROUPE DE RECHERCHE SUR LA FORMATION INITIALE ET CONTINUE DU PERSONNEL ENSEIGNANT » (GREFICOPE) UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL Montréal, avril 2002 Les auteurs et le Groupe de recherche sur la formation initiale et continue du personnel enseignant (GREFICOPE) autorisent la reproduction non commerciale de cet ouvrage. Tous les autres droits, incluant ceux de traduction et d'adaptation, sont réservés. Copyright 2002 © Dépôt légal -2e trimestre 2002 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISBN 2-89276-297-9 UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL Département des sciences de l’éducation Les compétences interculturelles en éducation Quelles compétences pour les futures enseignantes et les futurs enseignants ? Rapport d’une enquête auprès d’étudiantes et d’étudiants en formation en enseignement par Pierre Toussaint, Ph. D. et Gabriel Fortier, Ph. D. Montréal, avril 2002 Ce rapport est disponible sur ce site Internet : http://www.unites.UQAM.ca/deduc/informations/GREFICOPE.htm iii TABLE DES MATIÈRES Remerciements ................................................................................................................. vi Avant-propos ................................................................................................................... vii Citation.............................................................................................................................. ix Introduction........................................................................................................................1 1- Contexte et problématique ........................................................................................1 1.1 Quelques positions au sujet de la réforme du curriculum .................................2 2- Question de recherche................................................................................................4 3- Contexte théorique .....................................................................................................4 3.1 Quelques définitions ..............................................................................................4 4- 3.1.1 Interculturel................................................................................................5 3.1.2 Compétence ................................................................................................6 3.1.3 Compétence interculturelle .......................................................................7 Méthode utilisée........................................................................................................10 4.1 Traitement et analyse des données .....................................................................12 5- Quelques résultats ....................................................................................................12 6- Conclusion et limites de la recherche......................................................................28 7- Recommandations ....................................................................................................29 Références .........................................................................................................................30 Annexe I : Tableau du regroupement des compétences selon le sexe et le programme Annexe II : Questionnaire sur les compétences professionnelles des enseignantes et enseignants iv LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES Figure 1 ...............................................................................................................................9 Figure 2 .............................................................................................................................13 Figure 3 .............................................................................................................................16 Tableau 1 ..........................................................................................................................14 Tableau 2 ..........................................................................................................................15 Tableau 3 ..........................................................................................................................17 Tableau 4 ..........................................................................................................................18 Tableau 5 ..........................................................................................................................19 Tableau 6 ..........................................................................................................................20 Tableau 7 ..........................................................................................................................21 Tableau 8 ..........................................................................................................................25 Tableau 9 ..........................................................................................................................26 v Remerciements Nous voulons remercier très chaleureusement toutes les personnes qui ont collaboré de près ou de loin à cette recherche et à la publication de ce rapport. D'abord, nous voulons remercier de façon toute particulière le vice-rectorat à la recherche, aux finances et à la planification de l'Université du Québec à Montréal (UQÀM) pour sa contribution financière dans la réalisation de nos travaux de recherche. Ces remerciements vont aussi au Département des sciences de l'éducation (DSÉ) de l'UQÀM, pour son support financier et logistique, et en particulier à Mesdames Suzanne Paré-Gladu et Julie Laporte, secrétaires au DSÉ, pour leur contribution professionnelle à la mise en page du texte. Nous voulons témoigner toute notre reconnaissance à l'endroit des étudiantes et des étudiants qui ont bien voulu remplir le questionnaire d'enquête. Sans leur participation, ce rapport n'aurait pas été possible. Nous profitons de l'occasion pour remercier Normand Baillargeon, professeur au Département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Montréal, et Mesdames Colette Poirier et Lise Bessette, qui ont bien voulu mettre à notre disposition leurs groupes d'étudiantes et d’étudiants à la session d'hiver 2001 pour répondre au questionnaire. Un remerciement tout spécial va à Madame Danielle Malette, bibliothécaire à la Bibliothèque des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Montréal, qui, tout au cours de la recherche et de la rédaction du rapport, a apporté sa contribution professionnelle très appréciée, tout en offrant son savoir-faire critique à la relecture du texte. Jean-Luc Ratel, étudiant en sociologie à l'Université du Québec à Montréal, a agi à titre d'auxiliaire dans le cadre de cette recherche. Nous le remercions de sa participation exemplaire. Nous voulons remercier très sincèrement un collaborateur et ami, Michel-Salmador Louis, directeur de l'Institut de recherche et de formation interculturelles de Québec (IRFIQ) de nous avoir encouragé à mener à bien cette recherche et de nous avoir permis de présenter les premiers résultats dans le cadre du colloque organisé par l'Institut, lors du 69e Congrès de l'Acfas à Sherbrooke. Nos remerciements vont également à notre collègue Serge P. Séguin, spécialiste en mesure et évaluation, professeur au Département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Montréal, qui a accepté de lire le rapport et de nous faire ses recommandations judicieuses. Enfin, l’auteur principal veut dire un gros merci à tous les membres de sa famille, d'abord à Laurence, son épouse, enseignante de profession, pour son encouragement à mener à bien cette recherche, et aussi à ses filles, Andrée-Anne et Emmanuelle, pour leur support constant dans son travail et leur grand esprit d'ouverture à l'altérité. vi Avant-propos Ne tombez pas dans les pièges, vous, gens de l'éducation ! Nous avons bien voulu commencer cet avant-propos par cette phrase un peu laconique qui rappelle la publication savoureusement critique de Riccardo Petrella à propos des cinq pièges qui guettent l'éducation. Dans son ouvrage, publié aux Éditions Fides, L'éducation, victime de cinq pièges, Petrella (2000) écrivait ceci : « LA POLITIQUE de l'éducation, centrée sur la sauvegarde et le partage des biens communs que sont les connaissances et les savoirs, peut et doit contribuer en faveur d'un développement mondial, solidaire sur le plan économique, efficace sur le plan social, et démocratique sur le plan politique. Loin d'être une arme au service de la conquête des marchés et de l'élimination des concurrents, l'éducation doit être un moyen de promouvoir la création d'une richesse commune mondiale. » Mais alors, quels sont ces pièges en question qu'il faut éviter ? Selon Petrella, l'évolution de l'éducation est marquée, depuis les années 1990, par la diffusion d'une thèse qui affirme la naissance d'une nouvelle société, la société de la connaissance. Parmi tous les effets majeurs de ces changements, l'on peut observer cinq pièges auxquels sont confrontés non seulement ceux qui oeuvrent dans le domaine de l'éducation mais aussi l'ensemble des dirigeants de nos sociétés. Ce sont donc, selon l'auteur : l'éducation pour la ressource humaine…; l'éducation non marchande devenue éducation marchande…; l'éducation comme instrument de survie à l'ère de la compétitivité mondiale…; l'éducation au service de la « techno-logie » …; l'éducation pour l'égalité cédant le pas à l'éducation pour l'équité. Pour sa part, Edgar Morin (2000), à l'instar de Petrella, dans son ouvrage intitulé À propos des sept savoirs, parle de sept trous noirs dans tous les systèmes d'éducation connus. Ces sept problèmes, qui n'ont pas de place ni dans les programmes ni dans l'enseignement, lui semblent absolument nécessaires. De façon nominative, voici les problèmes énoncés par Morin : la connaissance; la connaissance pertinente; la condition humaine; la compréhension humaine; l'incertitude; l'ère planétaire et l'anthropo-éthique. Dans le cadre de cette recherche, nous ne voulons pas insister davantage sur les sept problèmes énoncés par Morin. Nous invitons le lecteur intéressé à parcourir son ouvrage À propos des sept savoirs. Toutefois, nous sommes tentés d'établir un rapprochement entre les problèmes identifiés par Morin dans les systèmes d'éducation et les compétences professionnelles préconisées par le ministère de l'Éducation dans son document intitulé La formation à l'enseignement. Les orientations. Les compétences professionnelles. (2001). Les deux documents visaient le même objectif, c'est-à-dire présenter un cadre dans lequel l'activité éducative et les interventions pédagogiques seraient balisées. Il y a quand même une différence entre les deux documents. Celui de Morin est une trilogie pédagogique à propos de la réforme en France, document que nous qualifions de traité analytique sur les connaissances, alors que le document du MEQ semble plutôt être vii une liste de compétences professionnelles à maîtriser par les enseignantes et enseignants au terme de leur formation universitaire sur lesquelles certains intervenants du système semblent faire consensus. Il faudrait toutefois éviter une querelle sémantique portant sur l'utilisation des termes utilisés par le MEQ dans son document d'orientation. Quand il parle de maîtrise de compétence professionnelle, veut-il signifier que les universités doivent s'assurer que les futures enseignantes et futurs enseignants, spécialistes et généralistes, possèdent les capacités nécessaires à bien intervenir auprès des groupes d'élèves au primaire ou au secondaire selon le niveau et la discipline enseignés ? Nous croyons que le concept de compétence doit être bien balisé afin que tous comprennent la même chose. Cette richesse commune mondiale, évoquée antérieurement par Petrella, les sept savoirs mentionnés par Morin et les compétences professionnelles souhaitées par le MEQ dans la formation des enseignantes et enseignants, quoique incomplètes à notre avis, sont autant d'ingrédients qui peuvent contribuer à une solide formation de base, universelle dans sa nature et fondamentale dans ses attributs pour les enseignantes et les enseignants de tous les niveaux du système éducatif québécois. viii Citation « L'école primaire et l'école secondaire devraient privilégier six grands domaines d'apprentissage pour assurer chez les enfants et les adolescents le développement des capacités nécessaires à la vie dans le monde du XXIe siècle: 1) les compétences méthodologiques; 2) la langue; 3) les mathématiques; 4) l'univers social. L'être humain vit en société, habite un espace, s'inscrit dans une continuité historique et assume des droits et responsabilités de citoyen. L'école doit préparer à la vie en société en procurant aux jeunes les repères permettant de comprendre la réalité sociale et son fonctionnement, permettant aussi d'en partager les valeurs. Cela est essentiel dans un monde complexe et diversifié. Cette initiation à la vie en société peut-être acquise dans des cours qui lui sont particulièrement dédiés: histoire, géographie, économie, éducation civique. Mais toutes les disciplines doivent s'en préoccuper. En particulier, le développement des attitudes requises par la vie en société dépend des valeurs privilégiées dans la classe même et à l'école. Ainsi, les valeurs de la société démocratique - libertés, égalité, justice, droits et équité - sont des valeurs qui, avant d'être enseignées doivent d'abord s'expérimenter à l'école même, à travers les relations vécues par les membres de cette petite communauté. 5) sciences et technologie; 6) l'éducation physique et le domaine artistique ». (Extrait du rapport Corbo, Groupe de travail sur les profils de formation au primaire et au secondaire, 1994. Préparer les jeunes au 21e siècle, p. 22-24.) ix Introduction Cette recherche a pour but de permettre à des étudiantes et des étudiants en formation des maîtres de faire connaître leur point de vue sur « les orientations, les compétences professionnelles des enseignantes et des enseignants… » présentées par le ministère de l'Éducation à l'automne 2000, pour consultation dans certains milieux. Pour répondre à la question « Quelles compétences professionnelles sont nécessaires au terme de la formation des futures enseignantes et des futurs enseignants ? », il faut d’abord effectuer une réflexion sur l’éducation d’aujourd’hui et ensuite procéder à une analyse critique de l’état de la situation au Québec, en demandant à ceux qui exerceront bientôt cette profession ce qu'ils en pensent. Au cours des dernières années, nous avons assisté à des mutations dans les systèmes éducatifs un peu partout dans le monde. Cette réalité est internationale, mondialisation des marchés oblige. Nombre de penseurs, philosophes ou sociologues se sont penchés sur la question ou, à tout le moins, ont explicité le phénomène. Dans le rapport de l'Unesco de la Commission internationale sur l'éducation pour le vingt et unième siècle, présidée par Jacques Delors, intitulé L'éducation, un trésor est caché dedans (1996, p. 14), il est mentionné que : « Un sentiment de vertige saisit nos contemporains, écartelés qu'ils sont entre cette mondialisation dont ils voient et parfois supportent les manifestations et leur quête de racines, de références, d'appartenance. L'éducation doit affronter ce problème, car elle se situe, plus que jamais, dans la perspective de l'accouchement douloureux d'une société mondiale, au cœur du développement de la personne comme des communautés. Elle a donc pour mission de permettre à tous, sans exception, de faire fructifier tous les talents et toutes leurs potentialités de création, ce qui implique pour chacun la capacité de se prendre en charge et de réaliser son projet personnel ». Le Québec ne fait donc pas exception et doit emboîter le pas et prendre place dans le train des réformes amorcées un peu partout, principalement aux États-Unis, dans le reste du Canada et en Europe. La réforme de l’éducation devient donc la pierre d’assise des changements sociaux, culturels et économiques souhaités par la société tout entière. Toutefois, ces changements sociaux, culturels et économiques ne peuvent pas se réaliser sans un consensus fort de la population. Ces changements doivent bénéficier de l’éclairage de penseurs, d’acteurs éducatifs, sociaux, culturels et politiques. Nous croyons vrai aussi que les futures enseignantes et futurs enseignants doivent être consultés de la façon la plus large possible quand vient le temps d’effectuer des changements significatifs dans les programmes de formation à l’enseignement au Québec. 1- Contexte et problématique L’éducation d’aujourd’hui fait appel à des connaissances, à des expériences diversifiées et aussi, il faut le dire, à des compétences de toutes sortes. Lesquelles doit-on retenir au terme de la formation des enseignantes et enseignants ? C’est selon nous une question 1 très importante à laquelle il faut répondre collectivement et qu'il faut en particulier poser à de futurs (es) enseignantes et enseignants. Au cours des dernières années, sociologues, psychologues, pédagogues et tous les autres « logues » de la profession se sont donné le mot pour examiner l’univers des « compétences » en éducation. Au Québec comme ailleurs, on a assisté, au cours de ces années, à des réformes importantes en éducation. Les États généraux sur l’éducation, tenus en 1996-1997 au Québec, ont permis de dégager un très large consensus auprès des divers intervenants du monde de l’éducation et dans la population en général. Tous s’entendent pour dire que la réforme de l’éducation était nécessaire. Cependant, certains malaises subsistent. On s’entendait sur le quoi, le pourquoi, mais pas sur le comment ! Le ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) a voulu donner un grand coup de barre, mais le milieu semble vouloir résister sur le comment. Alors, était-il nécessaire que l'État, en plus des grandes orientations, trace aussi les contours de la réforme et aille jusqu'à indiquer les façons de faire en proposant les diverses approches ? C'est à notre avis aux milieux d'éducation, au sens large, de dessiner ces contours. Le MEQ doit se limiter à définir les grandes orientations, à favoriser la mise en réseau des divers acteurs responsables de l'éducation, à garantir la qualité de l'éducation et à assurer par ses politiques l'atteinte des visées de l'éducation, c'est-à-dire la réussite du plus grand nombre en octroyant aux commissions scolaires les ressources nécessaires. Le moment est venu de travailler en partenariat et l'occasion est belle pour instituer et surtout réaliser cette grande mission qui vise à instruire, à socialiser et à qualifier les jeunes du Québec. Nous présenterons dans les lignes qui suivent divers points de vue exprimés par des personnes et des groupes dans le cadre de la réforme du curriculum au Québec. 1.1 Quelques positions au sujet de la réforme du curriculum La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et plusieurs intervenants issus du monde universitaire ont pris leur plume pour dénoncer certains fondements mêmes de la réforme, entre autres l’approche par compétences. Le comment cause des maux de tête aux dirigeants de l’éducation, principalement au ministre de l’Éducation. Celui que l’on surnomme le père de la réforme, M. Paul Inchauspé, déclarait au quotidien Le Devoir (24-25 février 2001) que « “l’illisibilité” du programme de formation conçu par le ministère de l’Éducation commande sa réécriture » (p. 1). De plus, plusieurs personnalités interrogées issues du monde de l’éducation sont très critiques à l’égard de la réforme de l’éducation, dont M. Pierre Lucier, ancien sousministre de l’éducation, ancien président du Conseil supérieur de l’éducation et actuel président de l’Université du Québec, qui s’exprime ainsi : « À lire le Virage du succès et l’École tout un programme, j’avais compris qu’on voulait se centrer sur les objectifs et les compétences à atteindre par nos enfants sur le niveau culturel des programmes, mais qu’on ne voulait pas trop se mêler des méthodes d’enseignement ? Or, ce dont on nous parle beaucoup depuis un mois, c’est de la pédagogie par projet, voire du format du 2 bulletin.1 » En résumé, on peut dire que plusieurs considèrent que l’accent est mis davantage sur le contenant que sur le contenu. Les domaines de connaissance sont occultés au profit des aspects plus techniques. Ce sont là quelques critiques adressées à la réforme Prendre le virage du succès. Pour notre part, nous invitons les critiques à la prudence dans le cadre de cette réforme, car il faudra éviter de jeter le bébé avec l’eau du bain. Il faut, à notre avis, prendre le temps de regarder attentivement les tenants et les aboutissants avant de crier au loup. Oui, nous croyons qu'il faut exercer notre fonction critique comme acteur, actrice de l’éducation, mais il faut le faire tout en reconnaissant la nécessité pour l’école québécoise de se donner de nouvelles missions et de nouveaux buts. Faut-il rappeler que cette réforme donne plus d’initiative à l’école, par le truchement du conseil d’établissement, et aux enseignantes et enseignants, qui, pendant trop longtemps, étaient considérés comme des exécutants ? L’autre dimension qu’il faut aussi souligner, dans le cadre de cette réforme, c’est la place qui est faite aux élèves. Comme le stipule la Loi sur l’instruction publique, « l’élève est le premier artisan de son propre apprentissage. Personne ne peut apprendre à sa place »! En un mot, cette réforme vise d’abord à responsabiliser les divers acteurs et actrices concernés, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’école. Dans un esprit de cohérence et pour donner suite à la réforme dans les écoles primaires et secondaires, le ministère de l’Éducation a présenté de nouvelles orientations quant à la formation des enseignantes et des enseignants dans les universités, conformément aux objectifs poursuivis par la réforme Prendre le virage du succès. Dans son document d’Orientations sur la réforme de la formation des enseignantes et des enseignants2, le MEQ précisait les compétences professionnelles attendues des futures enseignantes et futurs enseignants. Ainsi, la formation initiale doit permettre aux futures enseignantes et futurs enseignants d’acquérir un certain nombre de compétences professionnelles qui leur permettront d’exercer leur profession de façon adéquate. Ces compétences forment un ensemble complexe et il importe de tenir compte de leurs relations. Le MEQ a entrepris en septembre 2000 une consultation sur « la formation à l’enseignement, les orientations et les compétences professionnelles ». Le document d’orientation met l’accent sur le contexte social et scolaire, les orientations générales, les compétences professionnelles, les profils de sortie et les conséquences au regard de l’élaboration des programmes. Certains groupes ont réagi aux intentions du MEQ. Le Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignantes (CRIFPE), dans son Bulletin (vol. 6, n° 3, juin 2000), publiait un texte très critique à propos des orientations et compétences attendues en formation à l’enseignement. On pouvait lire ceci : 1 2 Entrevue de Pierre Lucier, « Bâtir l’Université du Québec de demain tous les jours ». Dans Réseau, Automne 2000, p. 9. La formation à l’éducation préscolaire et à l’enseignement primaire. Orientations et compétences attendues. MEQ, Québec : Les Publications du Québec (1994). 3 « On ne sait pas toujours pourquoi ni comment certaines idées s’imposent dans une société et obtiennent la faveur publique. Goût du jour, nécessité de changement, circonstance politique, montage médiatique; peu importe la raison et la manière, les idées atterrissent dans nos officines et bon gré mal gré, nous sommes bien obligés de composer avec elles. Ainsi en est-il de l’approche compétences. Elle a émergé chez nous au début des années 1980, et tel un virus, s’est propagé rapidement dans les cégeps, puis avec la réforme, dans les programmes des écoles primaires et secondaires dans tout le Québec; enfin, elle nous touchera de manière officielle à l’université dans les programmes de formation des maîtres qui seront révisés ». C’est pourquoi, dans le cadre de la présente recherche et compte tenu des appréhensions nourries à l’égard des orientations de la formation des enseignantes et des enseignants, nous avons voulu connaître les perceptions des futures enseignantes et futurs enseignants à l’égard des compétences professionnelles proposées par le MEQ. Étant donné que les futures enseignantes et les futurs enseignants seront concernés très prochainement par cette réalité, nous avons voulu prendre le pouls d’un échantillon de ces personnes qui sont en formation à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Nous avons donc soumis cette question à l’attention d’un certain nombre d’étudiantes et d’étudiants en formation à l’enseignement de cette université. Le choix de l’UQÀM s'explique par le fait que le chercheur principal est professeur dans cette université. À partir de cette liste d’éléments plus ou moins exhaustive de compétences dressées par le MEQ, nous avons voulu connaître les perceptions qu’avaient quelques groupes (5) d’étudiantes et d’étudiants inscrits à l’UQÀM en formation à l'enseignement relativement aux onze compétences proposées par le ministère dans la formation des futures enseignantes et futurs enseignants. À cette liste, nous avons cru bon d’ajouter une compétence supplémentaire, soit la compétence interculturelle, étant donné l'importance que doit revêtir la dimension interculturelle dans la formation des enseignantes et enseignants. 2- Question de recherche L’éducation en contexte interculturel : Quelles compétences pour les futures enseignantes et futurs enseignants ? 3- Contexte théorique 3.1 Quelques définitions Deux concepts sont de plus en plus utilisés en éducation au Québec, sans pour autant être définis et situés dans leur contexte. Il s'agit de l'interculturel, d'une part, et de la compétence, d'autre part. La combinaison de ces deux concepts constitue notre intérêt de recherche. 4 3.1.1 Interculturel Il est bon de rappeler que le concept même d’interculturel remonte aux années 1970, dans les écrits américains où on parlait d’éducation multiculturelle, et quelques années plus tard au Canada et ailleurs. Au Québec, le concept le plus souvent utilisé est l’éducation interculturelle. Très rapidement (moins de vingt-cinq ans), le concept naissant est devenu un véritable champ d’études et de recherches dans les milieux universitaire, collégial, scolaire, socio-communautaire, etc., sans oublier la création des chaires d’études ethniques, d’instituts de recherche et de formation interculturelles, etc. L’importance d’étudier la problématique de l’éducation multiculturelle ou interculturelle s’est imposée en raison d’une forte présence de l’immigration dans les pays dits développés et à cause des conflits qui ont propulsé sous d’autres cieux bon nombre de réfugiés politiques et économiques, principalement au cours des années 1970 et 1980. Il y a donc un certain consensus chez les chercheurs sur la nécessité de connaître les nouveaux arrivants afin de mieux les accueillir. La mise sur pied de programmes multiculturels et interculturels est due notamment à des problématiques sociales spécifiques à certaines populations. L’interculturalité s’inscrit en fait dans une dynamique complexe et profondément interactive. Elle est, comme le dit Clanet (1990), « l’ensemble des processus psychiques, relationnels, groupaux et institutionnels – générés par les interactions de cultures dans un rapport d’échanges réciproques et dans une perspective de sauvegarde d’une relative identité culturelle des partenaires en relation. » (p. 21). L’interculturel est donc un mode particulier de relation, un échange réciproque. Il ne s’agit pas ici d’annuler les différences culturelles mais de voir comment, dans un échange réciproque, elles agissent, se créent, se transforment et transforment la dynamique interactionnelle ellemême. « L’interculturel n’est pas seulement la mise en relation de deux objets, de deux ensembles indépendants et relativement fixes. C’est un phénomène d’interaction où ces objets se constituent tout autant qu’ils communiquent » (Lipiansky, 1995, 192). L’interculturalité est un fait relationnel qui se produit dans la mise en contact de personnes de cultures différentes. Elle résulte de l’interaction entre des esprits et des psychismes différents (Casse, 1984). « Méthodologiquement, l’accent doit être mis davantage sur les rapports que le “ je” (individuel et collectif) entretient avec autrui que sur autrui proprement dit », comme le suggère Abdallah-Pretceille (1996a, 140). C’est d’abord la dynamique communicationnelle qu’il s’agit d’étudier. » (p.323) La compétence à la communication interculturelle n’est pas la capacité de décrire la culture de l’autre comme objet d’étude. Elle est cette capacité de s’ajuster en modifiant justement ses propres critères et ses repères. C’est sans doute la connaissance approfondie de sa propre culture qui permet d’effectuer cette transformation et d’accroître ainsi sa capacité d’analyse de la communication. « L’efficacité de la compétence interculturelle n’est pas assurée par la familiarité avec l’autre culture, affirme 5 Abdallah-Pretceille (1996b), mais par une investigation permanente qui engage à “une veille culturelle” constante. En somme, la création d’un projet commun doit se faire par l’action conjointe des interlocuteurs. » (p.325) Les auteurs établissent des typologies quand ils parlent de l’éducation interculturelle. Ainsi, selon Abdallah-Pretceille (1985), l’interculturel implique trois perspectives nouvelles par rapport au terme « culture ». La première perspective est subjectiviste, car elle pose une relation entre deux individus porteurs de culture, chacun se l’étant appropriée dans sa subjectivité de façon unique, en fonction de son âge, de son sexe, de ses appartenances sociales et de sa trajectoire personnelle. Les psychologues parlent d’une « culture subjective » ou « culture intériorisée », pas toujours consciente, qui est confrontée à une autre culture subjective, intériorisée et non consciente également. La deuxième perspective est interactionniste. L’interculturel implique que l’on reconnaisse qu’il y a deux acteurs en présence. L’accent est mis beaucoup plus sur le rapport que le « je » entretient avec autrui que sur autrui proprement dit. La troisième perspective est situationnelle. L’interculturel n’implique pas seulement des différences de normes et de valeurs dans l’interaction entre des personnes d’enracinement culturel différent. Il suppose aussi des différences de statuts, car les cultures s’inscrivent toujours dans l’histoire, dans l’économie et dans la politique, ce qui complexifie beaucoup l’interaction. En résumé, Cohen-Emerique3 définit l’interculturel de la façon suivante : « C’est l’interaction de deux entités qui se donnent mutuellement un sens dans un contexte à définir à chaque fois. C’est un processus ontologique d’attribution de sens et un processus dynamique de confrontation identitaire qui peut malheureusement évoluer vers un affrontement identitaire, une dynamite identitaire ». 3.1.2 Compétence Avant d’aborder la notion de compétence interculturelle, il nous apparaît approprié de définir la notion de compétence. Qu’est-ce qu’une compétence ? « Une compétence est un savoir-agir réfléchi, c’est-à-dire une façon d’agir efficacement dans une situation donnée qui démontre que la personne maîtrise un certain nombre d’habiletés et de connaissances ». (La réforme de l’éducation, numéro spécial de Savoir, volume 5, n° 3, printemps 2000, p. 8). 3 Cohen-Emerique, Margalit (2000). L’approche interculturelle auprès de migrants. Dans L’intervention interculturelle. Sous la direction de Gisèle Legault. Boucherville, Qc. Éditions Gaëtan Morin., p. 172. 6 De plus, dans un article intitulé Le concept de compétence dans la formation à l’enseignement primaire au Québec : un cadre d’analyse, Lenoir et al. (1999) présentent quatre modèles de compétence tels que définis par les auteurs dans les écrits. Ces quatre modèles sont : 1) les compétences comportementales; 2) les compétences de fonction; 3) les compétences escientes; 4) la compétence-statut. Le premier modèle : les compétences comportementales, ou modèle béhavioriste de compétence, associe le concept de compétence au comportement attendu en fonction de certaines conditions introduites ou existantes (Rey, 1996 et Burchell, 1995). Le deuxième modèle : compétence de fonction, proche du premier, met l’accent sur la finalité poursuivie en approchant le concept du point de vue à réaliser, d’une action finalisée : « Le comportement n’est plus un ensemble de mouvements objectivement observables; il est une action sur le monde et, comme tel, défini par son utilité technique et sociale ». Le troisième modèle, qualifié par Rey (1996) de compétences escientes, mais aussi de compétences génératives, et par Burchell (1995) de modèle interactif, implique une conception des compétences en opposition radicale avec l’idée de performance (une autre conception de l’évaluation). Le quatrième modèle : compétence-statut de Louis, Jutras et Hensler (1996), où il est question de la notion de compétence, est utilisé autant comme référence à un construit théorique que pour exprimer un jugement. En effet, ce modèle renvoie à une fonction (celle d’enseignant), au développement des capacités générales qui caractérisent une expertise. Dans ce cas, la compétence désigne une qualité que détient un être humain pour exercer une activité, un rôle ou une fonction. Il s’agit ici d’un exercice de synthèse de quelques approches liées au concept de compétence. 3.1.3 Compétence interculturelle Qu’il s’agisse du domaine de l’éducation à proprement parler (Bennett, 1999) ou d’autres sphères d’activités comme la coopération internationale (Cossette et Verhas, 1999), ou encore le domaine des affaires et du commerce international (Geoffroy, 1998), les auteurs consultés s’entendent sur l’importance de la compétence interculturelle et sur la nécessité d’une formation à la compétence interculturelle. Mais, à la lecture, on s’aperçoit que cette notion de « compétence interculturelle » revêt divers vocables. Par exemple, chez certains, on parle de « développer la compétence à la communication interculturelle » (Cossette et Verhas, 1999, p.319), alors que chez d’autres, il est plutôt question de la nécessité de « recruter des personnes qui ont la « compétence d’intercompréhension » (Geoffroy, 1998, p.48), ou encore de former des « médiateurs interculturels » (Geoffroy, 1998). En outre, plusieurs auteurs, sinon tous, s’accordent pour affirmer que la connaissance d’une langue étrangère, de même que la connaissance des traits culturels propres à une autre culture que la sienne sont importants, mais ils ne suffisent pas et n’assurent pas pour autant la compétence interculturelle et l’efficacité de celle-ci (Bennett, 1999; Cossette et Verhas, 1999; Geoffroy, 1998; Mattison et Tievant, 1991). Pour plusieurs auteurs, la compétence interculturelle est du ressort de la « communication », et de la compétence à la communication. (Cossette et Verhas, 1999; 7 Bennett, 1999). C’est en décortiquant, en analysant le processus même de communication, couplé au contexte particulier d’une situation d’échange entre tenants de cultures différentes que l’on peut saisir les éléments en présence et leur importance : spécificité des sujets en présence, importance – pour ne pas dire prépondérance – de « l’autre », provenance culturelle distincte de chacun, nécessité d’une distanciation par rapport à soi, à ses références habituelles et à ses valeurs et, par conséquent, nécessité d’un ajustement constant. De son côté, Geoffroy (1998) considère les outils qui lui permettent de définir les talents de médiateur culturel et propose une approche basée sur l’appropriation de la compétence à la médiation en 3 phases : soit la première phase : curiosité et étonnement; la deuxième phase : reconnaissance et appréciation des différences et la troisième phase : l’accès à la médiation. Pour sa part, Bennett (1999) propose une définition de la compétence interculturelle et un modèle conceptuel du curriculum multiculturel global reposant sur quatre (4) valeurs fondamentales et composé de six (6) buts, et dans lequel la compétence interculturelle trouve bel et bien sa place. Pour Bennett (1999), « La compétence interculturelle est la capacité d’interpréter les actes de communication intentionnels (paroles, signes, gestes) et inconscients (langage du corps) et les coutumes d’une personne issue d’une culture différente de la nôtre. L’accent est mis sur l’empathie et la communication. Le but est de prendre conscience que, à partir de leur propre culture, les gens font des suppositions à propos des comportements et des croyances des gens d’autres cultures» (Voir figure 1). 8 But 2 Augmenter la conscience culturelle But 3 Augmenter la compétence interculturelle Valeurs fondamentales But 1 Développer plusieurs perspectives historiques Responsabilité envers la communauté mondiale Respect de la planète But 6 Acquérir des compétences en action sociale Acceptation et appréciation de la diversité culturelle Respect de la dignité humaine et des droits humains universels But 4 Combattre le racisme, le sexisme et toute autre forme de préjugé et de discrimination But 5 Accroître la sensibilisation à l’état de la planète et à une dynamique globale Figure 1. Modèle conceptuel du curriculum multiculturel Global de Bennett, Christine I. (1999) Ce modèle de conception humaniste met l’accent sur des valeurs et des buts à atteindre dans le contexte de l’éducation interculturelle et dans la maîtrise de la compétence interculturelle dans le cadre du curriculum scolaire. Dans le rapport à l'Unesco de la Commission internationale sur l'éducation, présidée par Jacques Delors, intitulé : L'Éducation, un trésor est caché dedans (1996), l'auteur traite de quatre piliers de l'éducation, soit : Apprendre à connaître; Apprendre à faire; Apprendre à vivre ensemble, apprendre à vivre avec les autres; Apprendre à être. On peut bien sûr s'arrêter sur chacun de ces piliers, car ils illustrent bien les valeurs et les connaissances permettant à chacun de mieux saisir le sens et la portée de l'humain et de tout acte éducatif qui favorise sa pleine croissance. Nous avons privilégié un de ces quatre piliers dans le développement de ce cadre théorique, le troisième, qui incarne à notre avis le sens profond des valeurs qui sous-tendent l'action éducative et l'éducation à 9 la citoyenneté. Cet apprentissage, selon Delors, « représente un des enjeux majeurs de l'éducation aujourd'hui. Le monde actuel est trop souvent un monde de violence qui contredit l'espoir que certains avaient pu mettre dans le progrès de l'humanité ». L'idée d'enseigner la non-violence à l'école est louable, même si elle ne constitue qu'un instrument parmi d'autres pour lutter contre les préjugés qui mènent aux conflits. Ce troisième pilier Apprendre à vivre ensemble et avec les autres constitue le cœur même des compétences à acquérir par toute future enseignante et tout futur enseignant qui s'engagent aujourd'hui dans une démarche de réflexion et d'analyse de ses connaissances et de ses capacités d'enseignement. Enfin, et plus près de nous, le Gouvernement du Québec a déposé, en novembre 1998, un document intitulé : « Une école d'avenir, politique d'intégration scolaire et d'éducation interculturelle dans le contexte de la réforme Prendre le virage du succès ». Dans son introduction, la politique reconnaît le phénomène de la diversité ethnoculturelle, linguistique et religieuse qui caractérise aujourd'hui les systèmes d'éducation de la grande majorité des sociétés nord-occidentales. Au Québec, comme ailleurs au Canada et dans le monde, les établissements d'enseignement font face à la nécessité de prendre en considération cette diversité dans leurs visées et leurs pratiques éducatives (p. 1). Au chapitre 4 des Orientations, la politique énonce deux grands principes : a) l'intégration scolaire et b) l'éducation interculturelle. Dans la section sur l'intégration scolaire des élèves, il est affirmé clairement que la responsabilité de cette intégration scolaire des élèves nouvellement arrivés au Québec incombe à l'ensemble du personnel de chaque établissement (p. 21). De plus, la réussite des élèves nouvellement arrivés et en difficulté d'intégration scolaire exige une intervention immédiate et appropriée; et l'établissement d'enseignement, la famille et la communauté seront des associés dans la tâche d'intégration. Dans l'autre section sur l'éducation interculturelle, le mandat est on ne peut plus clair. On retrouve des dispositions touchant l'apprentissage continu du français; le français comme langue commune de la vie publique et véhicule de la culture; le patrimoine et les valeurs communes du Québec notamment l'ouverture à la diversité ethnoculturelle, linguistique et religieuse doivent se traduire dans l'ensemble du curriculum et de la vie scolaire, (cours et programmes d'études; vie scolaire). « Le personnel scolaire doit être formé pour relever les défis éducatifs liés à la diversité ethnoculturelle, linguistique et religieuse de la société.. » (p.35). Voilà en quelques mots les principales caractéristiques de la Politique québécoise en matière d'intégration scolaire et d'éducation interculturelle. 4- Méthode utilisée Cette recherche de type exploratoire utilise une méthodologie à la fois qualitative et quantitative. Nous avons voulu, dans le cadre de l’enquête effectuée, vérifier deux choses : 10 a) b) d’abord connaître la perception d’étudiantes et d’étudiants universitaires en formation à l’enseignement à l’égard des orientations du ministère de l'Éducation du Québec (MEQ) quant aux (11) compétences professionnelles définies par le ministère; puis connaître leur conception de la notion de compétence et valider leur adhésion ou non à l'introduction de la compétence interculturelle parmi les compétences proposées par le MEQ dans la formation des enseignantes et des enseignants lors de la consultation menée dans les universités à l'automne 2000. Pour recueillir les données, un questionnaire a été élaboré et pré-testé auprès de quelques étudiantes et d’étudiants (6) pour vérifier leur compréhension des différentes questions et, ensuite, administré à 287 étudiantes et étudiants de premier cycle en éducation dans divers programmes de formation à l’enseignement préscolaire-primaire et secondaire de l’Université du Québec à Montréal en mars 2001. Sur les cinq (5) groupes d’étudiantes et d’étudiants, quatre (4) sont du baccalauréat en enseignement au secondaire (BES) de diverses concentrations et l’autre groupe est du préscolaire-primaire. Les groupes ont été choisis au hasard en se référant à des collègues professeurs et chargés de cours qui ont bien voulu nous accorder trente (30) minutes à l’intérieur de leur période d’enseignement pour administrer le questionnaire. Les étudiantes et étudiants étaient libres de participer ou non à l’enquête. Dans les cinq (5) groupes, 300 questionnaires ont été distribués et 287 ont été ramassés. Le questionnaire, à la section 1, comportait des questions sur le profil du répondant, à savoir : le sexe, l’âge, le programme fréquenté et l’année dans le programme. À la section 2, une liste de huit énoncés sur la notion de compétence a été soumise; les répondants devaient choisir l’énoncé qui correspondait le mieux à leur conception de la notion de compétence. Cette question a déjà été posée dans une recherche antérieure effectuée par Lenoir et al. (1999) auprès d’enseignantes et d’enseignants du primaire. Dans le cadre de notre étude, nous avons ajouté une question ouverte au cas où aucun des huit énoncés ne correspondrait à leur conception de la notion de compétence. La section 3 regroupait les onze (11) compétences élaborées par les autorités du ministère dans le document de consultation. Nous avons ajouté une quatrième section intitulée autre compétence, dans laquelle nous proposions une nouvelle compétence : la compétence interculturelle. Pour chacune des onze compétences, en plus du choix à faire, le répondant pouvait ajouter au besoin ses commentaires et pour la compétence 12, le répondant devait fournir des éléments de composante et des éléments de maîtrise. Ainsi, il participait à la définition et à l'émergence d'une nouvelle compétence professionnelle. Le questionnaire peut être consulté à l’annexe II. Au terme de la saisie de données, nous avons retenu 250 sujets, c'est-à-dire toutes les personnes qui ont répondu à toutes les questions du questionnaire. Notons que depuis notre enquête, qui s’est déroulée à l’hiver 2001, le ministère de l’Éducation a publié son document intitulé : La formation à l’enseignement. Les orientations. Les compétences professionnelles (2001). Dans ce document, il a introduit une nouvelle compétence, suite à sa consultation : la compétence éthique. Cette compétence ne faisait pas partie de notre enquête. 11 4.1 Traitement et analyse des données Dans un premier temps, la saisie et le traitement des données ont été effectués avec le logiciel de traitement des données statistiques SPSS. Le seuil de signification a été établi à .05 pour toute analyse d’association ou de différences. Dans un deuxième temps, nous avons recouru à l’analyse qualitative des données pour les questions ouvertes. La procédure s'est effectuée en quatre étapes. Lors de la première étape, nous avons consigné tous les commentaires dans un fichier Excel. Puis, dans la deuxième étape, une synthèse a été faite afin d'éliminer les redondances et les commentaires incompréhensibles. Une troisième étape permettait de constituer des catégories de référence des divers commentaires faits par les répondants pour chacune des compétences. Enfin, la quatrième étape consistait à faire une synthèse, qui a été soumise par la suite à deux lecteurs, en plus du chercheur principal, afin de porter un jugement sur la compréhension, la clarté, la pertinence et la cohérence eu égard à la compétence en cause. Le même exercice a été effectué pour les onze compétences proposées par le MEQ. Pour la compétence 12, intitulée compétence interculturelle, les répondants étaient invités à proposer des éléments de composante et de maîtrise de cette compétence. Ils devaient indiquer aussi dans quelle mesure ils jugeaient la « compétence interculturelle » importante ou non dans la formation professionnelle des enseignantes et enseignants. 5- Quelques résultats Voici, en résumé, les résultats significatifs obtenus à la suite de l'analyse effectuée. La figure 2 présente la distribution des répondants selon le sexe. Ainsi, sur les 250 répondants, 72 % étaient de sexe féminin et 28 % de sexe masculin, ce qui correspond à la réalité lorsque le primaire et le secondaire sont regroupés. Les données de la figure 1 sont très représentatives de ce qu'on observe actuellement dans le milieu scolaire au préscolaire-primaire, à savoir que neuf enseignants sur dix sont des enseignantes. 12 300 250 250 200 180 N 150 100 100 72 70 50 28 0 N % Figure 2 Nombre et pourcentage des participants de l'étude selon le sexe Sexe Féminin Masculin Total Nous avons par la suite regroupé dans un tableau synthèse la répartition des répondants, selon le sexe, l'âge et le programme fréquenté. Le tableau 1 présente les données sociodémographiques des répondants. 13 Tableau 1 Répartition des participants selon le sexe, la catégorie d'âge, le programme fréquenté et l’année d’inscription au programme Variables Féminin N % Masculin N % TOTAL N % χ² Catégorie d'âge 18 à 20 ans 21 à 24 ans 25 ans et plus Programme fréquenté Préscolaire-primaire Langues Sciences humaines Sciences Année au programme Première année Autres 61 90 29 33.9 50.0 16.1 20 28.6 31 44.3 19 27.1 81 121 48 32.4 48.4 19.2 3.97 32 76 39 33 17.8 42.2 21.7 18.3 --14 20.0 34 48.6 22 31.4 32 90 73 55 12.8 36.0 29.2 22.0 35.78* 128 52 71.1 28.9 58 82.9 12 17.1 186 64 74.4 25.6 3.65 Niveau de signification : * p<.001 Le caractère très féminin des répondants (180 des 250 répondants, soit 72 %) est attribuable d’une part au fait qu'au préscolaire-primaire, les répondantes sont exclusivement de sexe féminin, alors qu’elles représentent 84,4 % des répondants inscrits en formation à l’enseignement des langues. La moitié des répondants se situe dans la tranche de 21 à 24 ans et 75 % sont en première année de formation. Concernant les domaines de formation, plus de 85 % visent l’enseignement secondaire (BES). Le tableau 2 résume les définitions de compétence telles que rapportées par les répondants de l’étude. 14 Tableau 2 Définitions de compétence selon le sexe des répondants Variables Féminin N % Masculin N % TOTAL N % 5 2.8 17 9.4 74 41.1 24 13.3 7 3.9 32 17.8 17 9.4 4 2.2 4 9 25 13 5 6 7 1 9 26 99 37 12 38 24 5 χ² Définitions de compétence 1-Capacité d'accomplir 2-Capacité de choisir 3-Maîtrise des savoirs 4-Capacité de mobiliser 5-Maîtrise d’une capacité 6-Qualité globale 7-Application d’un savoir 8-Reconnaissance de qualité 5.7 12.9 35.7 18.6 7.1 8.6 10.0 1.4 3.6 10.4 39.6 14.8 4.8 15.2 9.6 2.0 7.17 Lorsqu’on considère les définitions proposées sur lesquelles chacun des répondants a eu à se prononcer en fonction de sa conception de la définition même du mot compétence, on peut observer, et à la lumière de l’étude conduite par Lenoir et al. (1999), que les définitions 1 et 7, c’est-à-dire: capacité d’accomplir..., application d’un savoir..., renvoient à la conception des compétences comportementales; les définitions 2 et 4, c’est-à-dire: capacité de choisir..., capacité de mobiliser.., aux compétences escientes; les définitions 3 et 5, c’est-à-dire: maîtrise d’un ensemble de savoirs.., maîtrise d’une capacité..., aux compétences de fonction et les définitions 6 et 8 à la compétence statut, c’est-à-dire: état ou qualité globale..., reconnaissance de la qualité. Les résultats à partir des réponses obtenues permettent d’observer que les répondants privilégient, par ordre d’importance, la définition 3 à 39,6 % et elle vise : « la maîtrise d’un ensemble de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être qui permettent d’exercer convenablement un rôle, une fonction ou une activité». Elle est suivie par la définition 6, c'est-à-dire « état ou la qualité globale de la personne qui résulte de l’intégration appropriée des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être pertinents à un domaine professionnel », choisie dans une proportion de 15,2 %. Vient ensuite la définition 4, avec 14, 8 %, soit : « la capacité de mobiliser des ressources cognitives face à des situations de problèmes complexes ; capacité d’intégrer de multiples ressources cognitives dans le traitement de situations complexes» et enfin, la définition 2, soit « la capacité de choisir, de combiner et de modifier des savoirs ou des savoir-faire pour répondre à une situation qui peut être relativement ou totalement inédite », avec 10,4 %. À titre d’illustration, nous avons présenté les définitions ayant été choisies par 10 % et plus des répondants. 15 À la lecture des quatre résultats mentionnés ci-dessus, on peut observer que : 1) les répondants favorisent l’énoncé 3 de la définition de compétence de fonction avec 39,6 %; 2) l’énoncé 6 de la définition de compétence statut avec 15,2 %; 3) les énoncés 4 et 2 de la définition de la compétence esciente avec respectivement 14,8 % et 10,4 %. Dans l’étude de Lenoir et al. (1999), les énoncés 1 et 7 renvoient à la conception des compétences comportementales. Dans notre étude, on observe que les définitions 1 et 7 recueillent respectivement 3,6 % et 9,6 % de l’adhésion des répondants. Toujours dans Lenoir et al. (1999), les énoncés 2 et 4 renvoient à la conception des compétences escientes. Dans notre étude, ces énoncés recueillent respectivement 14,8 % et 10,4 %. Dans Lenoir et al. (1999), alors que les énoncés 3 et 5 correspondent à la conception des compétences de fonction, dans notre étude, ces énoncés recueillent respectivement l’adhésion des répondants dans une proportion de 39,6 % et 4,8 %. Enfin, toujours dans Lenoir et al. (1999), les énoncés 6 et 8 renvoient à la conception de la compétence statut, alors que, dans notre étude, ces deux énoncés recueillent respectivement 15,2 % et 2,0 %. La figure 3 illustre l’ordre d’importance des compétences accordée par les répondants (moyennes allant de 2,78 à 2,14 sur 3). Quant au tableau 3, il présente la distribution des réponses exprimant l’importance des compétences sur les scores 0, 1, 2 et 3, correspondant respectivement à aucunement, un peu, moyennement et beaucoup. 3,00 2,78 2,75 2,68 2,60 2,60 2,57 2,50 2,48 2,50 2,41 2,40 2,33 2,14 Moyenne 2,00 1,50 1,00 0,50 0,00 c11 c6 c2 c5 c1 c3 c12 Compétences c8 c9 c10 c4 c7 Figure 3 Répartition des 12 compétences (c) selon leur importance 16 Tableau 3 L’importance accordée aux 12 compétences Catégorisation Compétences C1 Conception C2 Pilotage C3 Évaluation C4 Adaptation C5 Planification C6 Communication C7 Intégration des NTIC C8 Coopération C9 Concertation C10 Engagement C11 Responsabilisation C12 Interculturelle Aucunement 0 % Un peu 1 % Moyennement 2 % 0.8 0.8 0.8 3.3 0.4 0.8 2.9 2.0 1.7 1.6 ---0.9 4.5 2.8 5.3 12.9 3.7 3.3 18.9 7.8 7.9 8.6 2.9 8.5 28.8 24.0 30.2 31.3 31.7 16.3 39.8 30.3 38.1 38.1 16.5 30.3 Beaucoup 3 % 65.8 72.4 63.7 52.5 64.2 79.7 37.6 59.8 52.3 51.6 80.6 60.3 Quand on regarde attentivement les résultats obtenus en additionnant moyennement et beaucoup, la responsabilisation apparaît comme étant la compétence que les répondants favorisent en premier lieu, soit 97,1 %. Viennent ensuite dans l'ordre, le « pilotage » ou la gestion d'un groupe classe, avec 96,4 %; puis la communication, avec 96,0 %; ensuite, la planification, avec 95,9 %; la conception, avec 94,6 %; l'évaluation, avec 93,9 %; la compétence interculturelle, avec 90,6 %; la concertation, avec 90,4 %; la coopération, avec 90,1; l'engagement, avec 89,7 %; l'adaptation, avec 83,8 % et enfin, l'intégration des TIC, avec 77,4 %. On observe surtout que sauf pour la compétence liée à l’intégration des TIC, 90 % ou plus des étudiantes et étudiants en formation à l’enseignement jugent comme moyennement ou très importante (beaucoup) chacune des compétences, incluant la compétence interculturelle. Depuis qu’il a entrepris sa consultation sur les compétences professionnelles, le MEQ a déposé à l’automne 2001 son document d’orientation qui comprend maintenant « la compétence éthique ». De notre côté, nous avons introduit « la compétence interculturelle » à notre étude. Nous avons inséré cette compétence à la suite de l'analyse de la Politique ministérielle en matière d'intégration et d’éducation à la citoyenneté adoptée par le gouvernement du Québec (MEQ, 1998) intitulée Une école d’avenir. Politique d’intégration scolaire et d’éducation interculturelle. 17 À la lumière des réponses fournies par les répondants, on observe que la compétence interculturelle se situe au 7e rang de cette liste de douze (12) compétences, soit après la compétence 3, c’est-à-dire la compétence liée à l’évaluation, avec un score de 90,6 %. Cela démontre son importance dans le contexte de la formation des enseignantes et des enseignants. Dans les tableaux 4 à 7, nous présentons les résultats obtenus à propos des douze (12) compétences selon les variables suivantes : le sexe, l’année d’inscription au programme, l’âge et le programme fréquenté. Le lecteur peut consulter le tableau général du regroupement des compétences selon le sexe et le programme à l’annexe I. Tableau 4 La moyenne des catégorisations pour les 12 compétences selon le sexe des participants Compétences Féminin Moyenne N Sexe Masculin Moyenne N TOTAL Moyenne N Mann-Whitney C1 Conception C2 Pilotage C3 Évaluation C4 Adaptation C5 Planification C6 Communication C7 Intégration des TIC C8 Coopération C9 Concertation C10 Engagement C11 Responsabilisation C12 Interculturelle 2.61 2.68 2.58 2.35 2.60 2.78 2.11 2.55 2.45 2.43 2.81 2.61 2.56 2.68 2.54 2.28 2.60 2.67 2.20 2.30 2.31 2.40 2.69 2.21 2.60 2.68 2.57 2.33 2.60 2.75 2.14 2.48 2.41 2.40 2.78 2.50 175 177 177 172 175 177 175 175 172 175 174 168 68 69 68 68 68 69 69 69 67 69 68 66 243 246 245 240 243 246 244 244 239 244 242 234 5620 6045 5837 5660 5720 5494 5755 5131* 5293 5713 5235* 4138** Niveau de signification : * p< .05 ** p< .001 Selon le sexe : 1- Les filles présentent une moyenne significativement supérieure aux garçons pour la compétence 8, c'est-à-dire coopérer avec l’équipe-école, les parents, les différents partenaires sociaux et les élèves à la réalisation des objectifs éducatifs de l'école (p<.05), puis la compétence 11, c'est-à-dire se comporter en tant que professionnelle responsable dans l'exercice de ses fonctions (p<.05), et enfin, la compétence 12, ou le fait de considérer comme importante et nécessaire d'introduire dans les 18 compétences professionnelles à maîtriser la compétence interculturelle (p<.001). Toutefois, les filles et les garçons semblent avoir le même point de vue pour les autres compétences. Ainsi, on constate que les filles qui ont participé à l'étude ont une plus grande ouverture que les garçons à « coopérer avec l'équipe-école, les parents et les différents partenaires sociaux. » et aussi « à se comporter mieux en tant que professionnelle responsable dans l'exercice de ses fonctions » puis, enfin, à adhérer plus facilement que les garçons à « l'introduction d'une nouvelle compétence à maîtriser par les enseignantes et enseignants, soit la compétence interculturelle ». Tableau 5 La moyenne des catégorisations pour les 12 compétences selon l’année d’inscription au programme des participants Compétences Année d’inscription Première Autres Moyenne N Moyenne N TOTAL Moyenne N χ² C1 Conception C2 Pilotage C3 Évaluation C4 Adaptation C5 Planification C6 Communication C7 Intégration des TIC C8 Coopération C9 Concertation C10 Engagement C11 Responsabilisation C12 Interculturelle 2.56 2.68 2.56 2.40 2.54 2.70 2.11 2.44 2.41 2.39 2.76 2.53 2.60 2.68 2.57 2.33 2.60 2.75 2.14 2.48 2.41 2.40 2.78 2.50 4.83* 0.08 0.03 4.93 6.02* 7.88** 1.11 1.68 0.03 0.04 0.33 2.13 180 182 181 176 179 182 180 180 175 180 178 175 2.71 2.69 2.59 2.14 2.75 2.89 2.23 2.58 2.42 2.42 2.81 2.41 63 64 64 64 64 64 64 64 64 64 64 59 243 246 245 240 243 246 244 244 239 244 242 234 Niveau de signification : * p< .05 ** p< .01 Selon l’année d’inscription à un programme : 2- Les étudiantes et étudiants de première année sont significativement plus favorables que ceux des autres années aux deux compétences suivantes : la compétence 1, soit concevoir des situations d’enseignement – apprentissage pour les contenus enseignés et ce, en fonction de la clientèle concernée et en vue du développement des compétences visées par les programmes de formation (p< .05); puis la compétence 5, soit planifier, organiser et superviser le mode de fonctionnement du groupe-classe en vue de favoriser l’apprentissage et la socialisation des élèves (p< .05); alors que 19 ces étudiantes et étudiants sont encore plus favorables à la compétence 6, soit communiquer clairement et correctement dans la langue d’enseignement, à l’oral et à l’écrit, dans les divers contextes reliés à la profession enseignante (p <. 01). Tableau 6 La moyenne des catégorisations pour les 12 compétences selon l’âge des participants Compétences 18 à 20 ans Moy. N Âge 21 à 24 ans 25 ans et + Moy. N Moy. N TOTAL Moy. N C1 Conception C2 Pilotage C3 Évaluation C4 Adaptation C5 Planification C6 Communication C7 Intégration des NTIC C8 Coopération C9 Concertation C10 Engagement C11 Responsabilisation C12 Interculturelle 2.54 2.64 2.54 2.31 2.47 2.60 1.95 2.39 2.34 2.36 2.73 2.38 2.58 2.69 2.56 2.39 2.60 2.75 2.28 2.49 2.45 2.43 2.78 2.59 2.60 2.68 2.57 2.33 2.60 2.75 2.14 2.48 2.41 2.40 2.78 2.50 81 81 81 77 78 81 81 80 79 81 79 76 116 118 117 116 118 118 116 116 114 116 116 47 2.74 2.70 2.64 2.21 2.79 2.98 2.13 2.60 2.43 2.55 2.85 2.47 46 47 47 47 47 47 47 48 46 47 47 45 χ² 243 3.97 246 0.16 245 0.57 240 1.30 243 8.28* 246 15.12** 244 8.02* 244 2.11 239 0.75 244 5.45 242 1.33 234 2.99 Niveau de signification : * p< .01 ** p< .001 Selon l’âge et les compétences : 3- Statistiquement, nous avons observé que les étudiantes et étudiants de la catégorie d'âge (25 ans et plus) sont davantage favorables que ceux des deux autres catégories d’âge (18-20 ans, 21-24 ans) pour la compétence 5, c'est-à-dire planifier, organiser et superviser le mode de fonctionnement du groupe-classe en vue de favoriser l'apprentissage et la socialisation des élèves (p < .01). 4- On observe également que les étudiantes et étudiants de la catégorie d’âge (25 ans et plus) sont significativement plus favorables que ceux des catégories d’âge (18-20 ans) et (21-24 ans) pour la compétence 6, c'est-à-dire communiquer clairement et correctement dans la langue d'enseignement, à l'oral et à l'écrit, dans les divers contextes reliés à la profession enseignante (p <.001). 20 5- Les étudiantes et étudiants de la catégorie 21-24 ans sont significativement plus favorables que ceux de la catégorie 18-20 ans à la compétence 7, c'est-à-dire, d'intégrer les technologies de l'information et des communications à des fins de préparation et de « pilotage » d'activités d'enseignement-apprentissage, de gestion de l'enseignement et de développement professionnel (p < .01). Tableau 7 La moyenne des catégorisations pour les 12 compétences selon le programme fréquenté des participants Compétences Pré-pri Moy. N C1 Conception 2.77 C2 Pilotage 2.78 C3 Évaluation 2.56 C4 Adaptation 2.38 C5 Planification 2.75 C6 Communication 2.91 C7 Intégration des TIC 2.31 C8 Coopération 2.69 C9 Concertation 2.41 C10 Engagement 2.50 C11 Responsabilisation 2.91 C12 Interculturelle 2.52 31 32 32 32 32 32 32 32 32 32 32 27 Langues Moy. N 2.52 2.56 2.51 2.29 2.59 2.77 2.05 2.44 2.36 2.47 2.72 2.65 85 86 85 83 83 86 85 85 81 85 82 86 Programme Sc. Hum. Moy. N 2.65 2.77 2.70 2.48 2.62 2.77 2.19 2.44 2.51 2.45 2.82 2.54 72 73 73 71 73 73 73 73 72 73 73 70 Sciences TOTAL Moy. N Moy. N χ² 2.55 2.69 2.49 2.17 2.49 2.60 2.11 2.48 2.35 2.15 2.73 2.18 7.30 6.65 5.00 3.66 5.41 5.69 2.31 2.81 1.87 5.72 4.90 17.28* 55 55 55 54 55 55 54 54 54 54 55 51 2.60 2.68 2.57 2.33 2.60 2.75 2.14 2.48 2.41 2.40 2.78 2.50 243 246 245 240 243 246 244 244 239 244 242 234 Niveau de signification : * p< .001 Selon le programme fréquenté : 6- On observe, statistiquement, que les étudiantes et étudiants inscrits dans la concentration science (BES), sont moins favorables que ceux inscrits dans les autres programmes à la compétence interculturelle (p<.001). Peut-on penser que les étudiantes et étudiants en sciences soient moins ouverts que ceux des autres programmes d'enseignement à la dimension interculturelle dans leur formation ? Si tel était le cas, il faudrait avoir des activités mieux ciblées reliées à l'éducation et à la communication interculturelles destinées à ces étudiantes et étudiants dans le cadre de leur formation. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles il faut rendre opératoire cette compétence que nous qualifierons de compétence transversale dans la formation des enseignantes et des enseignants. 21 Comme nous l’avons mentionné à la section 4 de ce rapport traitant de la méthode utilisée, les étudiantes et étudiants pouvaient formuler des commentaires sur l’une ou l’autre des compétences (1 à 11) de la section 3 du questionnaire. Voici un résumé de ces commentaires. COMPÉTENCE 1 : CONCEPTION - Commentaires 1. Favoriser la créativité de chaque enseignant et l’ouverture d’esprit des élèves. 2. Apprendre à connaître tous les élèves. 3. Accentuer davantage l’apprentissage des programmes plutôt que la façon de les enseigner. 4. Cette compétence ne peut être enseignée, elle s’acquiert par la pratique en classe. COMPÉTENCE 2 : PILOTAGE - Commentaires 1. Favoriser la créativité chez les enseignantes et enseignants. 2. Considérer le rôle des élèves dans leur apprentissage, en développant l’ouverture pour ne pas les cloisonner dans les domaines qu’ils connaissent. 3. Les élèves du premier cycle du secondaire ne pourront pas effectuer seuls les tâches d’apprentissage. Il faut donc les encadrer. 4. Le travail d’équipe n’est pas toujours souhaitable chez les élèves du primaire et du secondaire. La coopération doit revêtir une importance moindre. COMPÉTENCE 3 : ÉVALUATION - Commentaires 1. L’évaluation est essentielle pour améliorer l’enseignement. 2. Manque de formation et de ressources à l’université pour atteindre le niveau de maîtrise. 3. Réduire le ratio enseignant / élèves afin de consacrer plus de temps à l’élève. 4. Il faut un bulletin chiffré facile à lire. 5. En sciences humaines, la manière est plus vue que la matière. Il faut avoir une bonne connaissance de la matière. 6. Utilisation appropriée des évaluations sommatives et formatives. COMPÉTENCE 4 : ADAPTATION - Commentaires 1. Difficulté d’impliquer les parents : possibilité d’impliquer un comité ad hoc de parents. 2. Tenir compte des élèves en difficulté sans niveler vers le bas. 3. Manque de ressources (humaines et matérielles) pour préparer adéquatement un plan d’intervention. 4. Nécessité de définir les rôles (enseignant, intervenant spécialisé, directeur). Impliquer d’autres intervenants que l’enseignant dans le plan d’intervention. 22 5. Consulter l’élève pour le plan d’intervention. 6. Il est important d’intégrer les élèves en difficulté pour ne pas les isoler, mais en tenant compte de leurs difficultés. COMPÉTENCE 5 : PLANIFICATION - Commentaires 1. 2. 3. 4. 5. La discipline doit être considérée comme un moyen et non une fin. Exige beaucoup de temps pour être réalisé. Trop d’élèves par classe. L’école doit favoriser la socialisation. Participation des élèves à l’élaboration des règles de classe. Favoriser et assurer le respect par le biais d’engagements verbaux des élèves. COMPÉTENCE 6 : COMMUNICATION - Commentaires 1. La qualité de la langue est importante, mais on ne doit pas négliger les autres aspects de l’enseignement. 2. Évaluation plus serrée de la langue dans tous les programmes de formation. 3. Introduction d’un système de pénalisation du français au secondaire et au collégial (pourcentage des points alloué à la langue). 4. L’enseignant est un modèle d’influence : les élèves pourront ainsi apprendre la langue dans d’autres matières que le français et mieux apprendre les autres matières. 5. Ne reprendre que les fautes de compétence pour l’enseignement des langues secondes. COMPÉTENCE 7 : INTÉGRATION DES TIC - Commentaires 1. Compétence incontournable liée à la place grandissante occupée par les TIC dans la société. 2. Insister sur la compréhension et la critique des TIC : ne pas surévaluer la valeur didactique des TIC. 3. Manque de ressources dans les écoles pour appliquer cette compétence. 4. L’utilisation des TIC et la formation des enseignantes et enseignants sur ces TIC devraient être laissées au choix des enseignantes et enseignants. 5. Il faut un apprentissage plus concret et pratique des TIC dans le programme de formation actuel. 6. Avec une bonne introduction et un bon suivi faits par l’enseignant, les TIC favorisent l’apprentissage. 7. Doute de la réalisation du troisième élément de maîtrise. 8. Manque de compétence des professeurs universitaires face aux TIC. COMPÉTENCE 8 : COOPÉRATION - Commentaires 1. Distinguer les rôles des différents intervenants. 23 2. L’implication des parents n’est pas réalisable : les parents sont souvent mal informés et peu enclins aux changements. 3. Insister sur le rôle des parents sans qu’ils n’empiètent sur le travail de l’enseignant. 4. Insister sur le rôle des comités dans l’école. COMPÉTENCE 9 : CONCERTATION - Commentaires 1. Cette compétence nécessite un soutien de la direction et une coopération entre enseignantes et enseignants. Important pour une bonne atmosphère de travail. 2. Accentuer l’interdisciplinarité des projets. 3. Le travail d’équipe doit amener l’enseignant à mieux agir individuellement. 4. Responsabiliser les élèves. COMPÉTENCE 10 : ENGAGEMENT - Commentaires 1. Favoriser l’émancipation personnelle et intellectuelle de l’étudiant avant le cheminement professionnel. 2. Manque de temps chez l’enseignant pour réaliser cette compétence. 3. Insister sur la formation critique. 4. Développer le travail d’équipe entre enseignantes et enseignants nécessite une ouverture d’esprit de la part des enseignantes et enseignants, notamment pour pouvoir discuter des choix pédagogiques et didactiques. 5. La formation continue nécessite trop de temps et force les enseignantes et enseignants à payer toute leur vie pour avoir une formation qui leur permette de travailler. 6. Il est nécessaire de se maintenir à jour, à cause des changements qui surviennent dans l’éducation. 7. Consulter les élèves pour qu’ils puissent évaluer les enseignantes et enseignants. COMPÉTENCE 11 : RESPONSABILISATION - Commentaires 1. 2. 3. 4. 7- Ne pas laisser les élèves décider de tout avec un fonctionnement démocratique. Insister sur le professionnalisme. Compétence parmi les plus importantes. Veiller à la qualité de la langue chez l’enseignant. Faire comprendre le rôle de l’enseignant à l’élève et au parent. Rappel de la démarche utilisée dans l’analyse qualitative de la compétence interculturelle (compétence 12) Une fois l’étape du résumé préliminaire terminée, nous avons fait des regroupements de catégories de composantes et de niveaux de maîtrise. Nous avons, dans un premier temps, retenu une liste de 17 composantes et 18 niveaux de maîtrise. Cette liste a été soumise à deux lecteurs, en plus du chercheur principal, afin d’éliminer les répétitions et d’établir la congruence entre les composantes et les niveaux de maîtrise, toujours à la recherche de 24 sens. À la suite de cette étape et en tenant compte des commentaires des lecteurs, nous avons établi une nouvelle liste et cela donne 5 composantes et 7 niveaux de maîtrise pour la compétence interculturelle. La dernière étape consistait à établir la fréquence pour les 5 composantes et les 7 niveaux de maîtrise. Dans un esprit de cohérence, nous avons opté pour le terme niveau de maîtrise tel qu’employé dans le document de consultation du ministère de l’Éducation. Toutefois, nous croyons que l’expression niveau de maîtrise devrait plutôt correspondre à des indicateurs ou critères de qualité. Les résultats de cette hiérarchisation des composantes et des niveaux de maîtrise (indicateurs ou critères) de la compétence 12 sont présentés aux tableaux 8 et 9. Tableau 8 Tableau synthèse des composantes de la compétence interculturelle (n° 12) (250 RÉPONDANTS) Composante Fréquence 1. Avoir une bonne connaissance et une bonne compréhension N % 96 38,4% 57 22,8% 33 13,2% 10 4% des différentes cultures des principaux groupes issus de l’immigration au Québec (entre autres par des notions anthropologiques). 2. Tenir compte des particularités interculturelles dans la planification et l’organisation de l’enseignement. 3. Favoriser le développement de la culture générale des étudiantes et étudiants par l’étude de situations concrètes touchant sur les plans géographique et historique les principaux groupes issus de l’immigration au Québec (par exemple Latino-Américains, Africains du Nord, Antillais, Asiatiques, Européens, etc.) dans le but de favoriser des échanges interculturels. 4. Connaître l’histoire des grandes religions, ainsi que les croyances et pratiques qui leur sont sous-jacentes. 5. Communiquer et promouvoir la culture commune 7 2,8% (québécoise) par différents moyens. 25 Analyse du tableau (8) synthèse des composantes de la compétence interculturelle (n° 12) Ce tableau (8) comporte cinq composantes qui constituent les visées d'une majorité de répondants à l'endroit de la compétence interculturelle. La première composante vise à favoriser une meilleure connaissance et une meilleure compréhension des enseignantes et enseignants à l'endroit des différentes cultures des principaux groupes d'élèves issus de l'immigration. Le nombre de répondants, n = 96 soit 38,4 % favorisent cette composante. Suit dans l'ordre, le fait pour les enseignantes et enseignants de tenir compte des particularités interculturelles dans la planification de l'enseignement, 22,8 %; favoriser le développement de la culture générale des étudiantes et étudiants par l'étude de situations (études de cas) concrètes dans le but de favoriser des échanges interculturels, 13,2 %; connaissance de l'histoire des grandes religions ainsi que les croyances et les pratiques sous-jacentes, 4 % et enfin, de communiquer et de promouvoir la culture publique commune par différents moyens, 2,8%. Le tableau suivant présente les divers niveaux de maîtrise de la compétence interculturelle tels que proposés par une majorité de répondants à l'étude. Tableau 9 Tableau synthèse des niveaux de maîtrise de la compétence interculturelle (n° 12) (250 RÉPONDANTS) Niveau de maîtrise Fréquence INDICATEURS OU CRITÈRES N % 1. Bonne connaissance des communautés culturelles (au Québec). 73 29,2% 2. Capacité de bien gérer une classe pluriethnique. 64 25,6% 33 13,2% 12 4,8% 10 4,0% 3. Intégration dans son enseignement des dimensions interculturelles liées à la présence des immigrants au Québec. 4. Connaissance des grandes religions (traditions, pratiques, valeurs). 5. Connaissance approfondie de sa propre culture et d’une bonne culture générale. 6. Connaissance de quelques mots clef de langues autres que le 8 3,2% 3 1,2% français (créole, espagnol, grec, italien, vietnamien, etc.). 7. Définition des notions anthropologiques touchant aux différentes cultures : préjugés, race, ethnie, culture, assimilation, intégration, etc. 26 Analyse du tableau (9) synthèse des niveaux de maîtrise (indicateurs ou critères) de la compétence interculturelle (n° 12) Comme pour le tableau 8, le tableau 9 présente la synthèse des sept niveaux de maîtrise tels que proposés par les répondants. On peut observer que, parmi les répondants, n=73, soit 29,2 %, croient qu'au terme de leur formation, les enseignantes et enseignants devraient avoir une bonne connaissance des communautés culturelles établies au Québec. De plus, un nombre assez important, n=64, soit 25,6 %, considère qu'au terme de leur formation, les enseignantes et enseignants devraient avoir la capacité de bien gérer une classe pluriethnique; enfin, n = 33, soit 13,2 %, considère qu’il faut être en mesure d’intégrer dans son enseignement les dimensions interculturelles liées à la présence des immigrants au Québec. Quand on regarde attentivement les visées (critères) proposées par les répondants et en les mettant en correspondance avec les niveaux de maîtrise qu'ils proposent également, on constate une grande préoccupation liée à la connaissance de l'autre, à une connaissance de sa propre culture et le vouloir vivre ensemble. Tous ces éléments convergent vers l'appropriation d'une démarche conduisant à mieux connaître l'autre pour mieux communiquer interculturellement. Ces connaissances font appel à des compétences particulières. Comme le mentionne Abdallah-Pretceille (1996b), « l’efficacité de la compétence interculturelle n’est pas assurée par la familiarité avec l’autre culture, mais par une investigation permanente qui engage à “une veille culturelle” constante. En somme, la création d’un projet commun doit se faire par l’action conjointe des interlocuteurs » (p. 325). Pour sa part, le MEQ (1998), dans sa Politique d'intégration scolaire et d'éducation interculturelle déclare que : « Les enseignants et les enseignantes de même que les autres membres des établissements d'enseignement jouent un rôle capital dans l'implantation et la réussite de tout projet du milieu scolaire. Ces personnes constituent le moteur d'un processus de scolarisation et de formation réussi, et leur collaboration est essentielle à la mise en œuvre de la présente politique » (p. 35). De plus, « il est essentiel que le personnel des établissements d'enseignement soit formé pour relever les défis éducatifs liés, d'une part, à la diversité ethnoculturelle, linguistique et religieuse des effectifs et, d'autre part, à la nécessaire socialisation commune de l'ensemble des élèves » (p. 35). Il ajoute, « par ailleurs, étant donné que l'intégration dans la classe ordinaire des élèves nouvellement arrivés requiert que toutes les enseignantes et tous les enseignants, ainsi que les autres membres du personnel, deviennent responsables de l'intégration de ces élèves, il est important que toutes et tous soient formés à cette fin » (p. 35). Pour cela, « il faut donc développer chez tout le personnel des attitudes d'ouverture à la diversité; des habiletés pédagogiques pour travailler en milieu pluriethnique; des compétences pour résoudre efficacement les conflits de normes et de pratiques; des connaissances dans l'enseignement d'une langue seconde et d'une langue d'enseignement, pour adapter cet enseignement au cheminement de l'élève; des habiletés à transmettre des valeurs et des connaissances relatives au patrimoine québécois et à communiquer, quand le cas se présente, avec des parents allophones qui n'ont pas les mêmes valeurs 27 éducatives, les mêmes coutumes; des compétences pour inclure le pluralisme dans le projet éducatif, etc. » (MEQ, 1998 : p. 35). Ces prises de position assez fortes en faveur de la formation des enseignantes et des enseignants à la diversité ethnoculturelle dans la Politique ministérielle à l'égard de l'intégration scolaire et à l'éducation interculturelle nous apparaissent importantes tout comme les diverses enquêtes et recherches effectuées dans le domaine de l'interculturel dans la formation des enseignantes et enseignants. On peut citer, par exemple, le modèle conceptuel du curriculum multiculturel global de Bennett, Christine I. (1999). Ce modèle de conception humaniste met l’accent sur des valeurs et des buts à atteindre dans le contexte de l’éducation interculturelle et dans la maîtrise de la compétence interculturelle dans le cadre du curriculum scolaire. Dans le rapport à l'Unesco de la Commission internationale sur l'éducation, présidée par Jacques Delors, intitulé : L'Éducation, un trésor est caché dedans (1996), l'auteur traite de quatre piliers de l'éducation, soit : Apprendre à connaître; Apprendre à faire; Apprendre à vivre ensemble, apprendre à vivre avec les autres; Apprendre à être. Le troisième pilier, Apprendre à vivre ensemble et avec les autres, constitue le cœur même des compétences à acquérir par toute future enseignante et futur enseignant qui s'engagent aujourd'hui dans une démarche de réflexion et d'analyse de leurs connaissances et de leurs capacités d'enseignement. De plus, les résultats fort intéressants obtenus auprès des répondants à notre enquête nous amènent à proposer au ministère de l'Éducation d'introduire le concept de « compétence interculturelle » dans « Les orientations – Les compétences professionnelles – Pour la formation à l'enseignement ». Nous en faisons une recommandation formelle au MEQ et au Comité d’orientation pour la formation du personnel enseignant (COFPE). 6- Conclusion et limites de la recherche D'abord, disons que l'étude a été menée auprès d'un nombre restreint d'étudiantes et d’étudiants inscrits en formation à l'enseignement, soit 250 personnes, dans la région de Montréal. À cause de cet échantillon restreint et de la situation géographique, nous ne pouvons généraliser les résultats à l'ensemble du Québec. Toutefois, nous croyons que ces données peuvent servir de guide au ministère dans ses choix définitifs d'orientation, car, à notre connaissance, cette enquête constitue la seule démarche systématique de consultation auprès de groupes d’étudiantes et d’étudiants universitaires, soit les premiers concernés. Cette enquête a permis de mettre en lumière leur adhésion aux orientations et aux compétences professionnelles pour la formation à l'enseignement, soit les 11 compétences proposées par le MEQ lors de la consultation tenue à l'automne 2000. Elle a aussi permis l'émergence d'une nouvelle compétence et à son adhésion comme une compétence à développer par les enseignantes et enseignants au terme de leur formation. Elle est classée au 7e rang sur une liste de douze (12) compétences, avec un score de 2,50 sur 3 à l'échelle (voir figure 3). Depuis notre enquête, le MEQ a publié à l'automne 2001 son nouveau document d’orientation sur les compétences professionnelles pour la formation à l’enseignement et une nouvelle compétence s’est ajoutée. Il s’agit de la compétence éthique qui invite à « Agir de façon éthique et responsable dans l’exercice de ses fonctions ». Compte tenu du 28 rang occupé par la compétence interculturelle dans la liste des compétences retenues, nous croyons que le ministère de l’Éducation devrait en tenir compte et nous proposons que la compétence interculturelle fasse partie des compétences à maîtriser par les enseignantes et les enseignants au terme de leur formation. Nous en faisons une recommandation explicite. De plus, et dans le contexte de cette réforme, nous croyons que le ministère doit clarifier les concepts que l'on retrouve dans son document d'orientation sur les compétences professionnelles. Plusieurs concepts utilisés sont importés d'ailleurs. Par exemple, le terme « pilotage », qui est proposé dans le document d'orientation, doit référer à celui de « gestion dans le contexte scolaire ». On pilote un avion, un bateau, mais on gère une classe, une école. Nous pensons que la contribution du ministère à cet exercice de clarification pourrait aider les enseignantes et les enseignants, ainsi que les autres intervenants du milieu scolaire, à mieux traduire les visées de la réforme. Les mots ont un sens et c'est le sens véritable des mots qui doit nous aider à mieux nous imprégner de cette réforme si importante. 7- Recommandations 1. Que le ministère de l’Éducation intègre dans son document d’orientation sur les compétences professionnelles à la formation à l’enseignement, la compétence interculturelle avec ses cinq composantes et ses sept niveaux de maîtrise que l'on retrouve aux tableaux 8 et 9 du présent rapport (p. 32 et 33). 2. Que le ministère de l'éducation, par le biais du Comité d'orientation de la formation du personnel enseignant (COFPE), recommande fortement aux universités de faire une place importante à la dimension interculturelle dans la formation des enseignantes et des enseignants dans les programmes universitaires destinés à l'enseignement. 3. De mandater le Comité d'agrément des programmes de formation à l'enseignement (CAPFE), afin de vérifier comment chaque université s'acquitte de cette obligation avant l'agrément desdits programmes. 4. Que le ministère de l’Éducation, dans le cadre de ses orientations futures pour la formation du personnel enseignant, procède à une consultation élargie auprès des étudiantes et étudiants se destinant à cette profession. 5. Que le ministère de l’Éducation clarifie et précise les concepts utilisés dans son document d’orientation afin de favoriser une meilleure compréhension de ses orientations auprès de tous et d’éviter des emprunts inappropriés, tels que « pilotage », « niveau de maîtrise », etc. 29 Références Abdallah-Pretceille, Martine. (1999). L’éducation interculturelle. Paris : Presses universitaires de France, 126 p. (Que sais-je, n° 3487). Abdallah-Pretceille, Martine. (1996). Vers une pédagogie interculturelle. Paris : Anthropos, 222 p. Abdallah-Pretceille, Martine et Louis Porcher. (1996). Éducation et communication interculturelle. Paris : Presses universitaires de France, 192 p. Banks, James A. (2001). Cultural Diversity and Education. Foundations, Curriculum and Teaching. (4th Ed.). Boston: Allyn and Bacon, 360 p. Banks, James A. et Cherry A. McGee Banks (Eds.). (1995). Handbook of Research on Multicultural Education. New York : Macmillan, 882 p. « Bâtir l’Université du Québec de demain tous les jours. Entrevue avec M. Pierre Lucier, président de l’Université du Québec ». Réseau, Automne 2000, p.9. Bennett, Christine I. (1999). Comprehensive Multicultural Education. Theory and Practice. Boston : Allyn and Bacon, 436 p. Bosman, Christiane, François-Marie Gérard et Xavier Roegiers. (2000). Quel avenir pour les compétences? Bruxelles : De Boeck –Westmael, 202 p. Byram, Michael. (1997). Teaching And Assessing Intercultural Communicative Competence. Clevedon : Multilingual Matters, 124 p. Byram, Michael, Geneviève Zarate et Gerhard Neuner. (1997) La compétence socioculturelle dans l’apprentissage des langues vivantes. Strasbourg : Conseil de l’Europe, 124 p. Byram, Michael et Karen Risager. (1999). Language Teachers, Politics And Cultures. Clevedon : Multilingual Matters, 206 p. Cohen-Emerique, Margalit (2000). L’approche interculturelle auprès de migrants. Dans L’intervention interculturelle. Sous la direction de Gisèle Legault. Montréal, G. Morin., p. 172. Corbo, Claude et Gouvernement du Québec. Groupe de travail sur les profils de formation au primaire et au secondaire. (1994). Préparer les jeunes au 21e siècle : rapport du Groupe de travail sur les profils de formation au primaire et au secondaire. Québec : Ministère de l’Éducation, 45 p. 30 Cossette, Marie-Nicole et Michel Verhas. (1999) « Formation à l’interculturalité en contexte de coopération internationale : une perspective communicationnelle ». Revue des sciences de l’éducation, XXV, n° 2, p. 319 à 338. Coste, Daniel, Danièle Moore et Geneviève Zarate. (1997). Compétence plurilingue et pluriculturelle : vers un cadre européen commun de référence pour l’enseignement et l’apprentissage des langues vivantes : études préparatoires. Strasbourg : Conseil de l’Europe, 70 p. Dasen, Pierre R. et Christiane Perregaux. (éds.). (2000). Pourquoi des approches interculturelles en sciences de l’éducation? Bruxelles : Éditions De Boeck Université, 298 p. (Raisons éducatives n° 3, 2000 / 1-2). Delors, Jacques (1996) L'éducation, un trésor est caché dedans. Rapport à l'UNESCO de la Commission internationale de l'éducation pour le vingt et unième siècle. Paris : Éditions Odile Jacob, 312 p. Demorgon, Jacques, Edmond Marc Lipiansky, Marie Nelly Carpentier et Martine Abdallah-Pretceille. (1999). Guide de l’interculturel en formation. Paris : Retz, 349 p. Dolz, Joaquim et Edmée Ollagnier. (Éds.). (2000). L’énigme de la compétence en éducation. Bruxelles : De Boeck Université, 226 p. (Raisons éducatives; n° 2, 1999/1-2). Fédération des commissions scolaires du Québec. (2000). La réforme de l’éducation. Numéro spécial, Savoir, volume 5, n° 3, printemps 2000, 23 p. (http://www.fcsq.qc.ca/publications/savoir/ref2000.html) Geoffroy, Christine. (1998). « De la compétence interculturelle en milieu de travail. Un rôle à jouer pour l’enseignant des langues ». Les langues modernes, n° 4, 1998, p. 47-58. Kastersztein, Joseph. (1999). « La formation aux relations interculturelles : une double médiation ». Cahiers de sociologie économique et culturelle, n° 32, p. 59-77 (Numéro spécial : La médiation interculturelle). Landis, Dan et Rabi S. Bhagat. (1996). Handbook Of Intercultural Training (2e éd.). Thousand Oaks: Sage Publications, 460 p. Lasnier, François. (2000). Réussir la formation par compétences. Montréal : Guérin, 485 p. Legault, Gisèle (Éd.). (2000). L’intervention interculturelle. Montréal : G. Morin, 364 p. 31 Lenoir, Yves, François Larose, Diane Biron, Gérard-Raymond Roy et Carlo Spallanzani (1999). « Le concept de compétence dans la formation à l’enseignement primaire au Québec. Un cadre d’analyse ». Recherche et formation, n° 30, p. 143-163. Mattison, Barbara et Sophie Tievant.(1991). » Formation à l’interculturel:de quoi parle-ton? » Education permanente, n° 107, juin 1991, p. 75-79. McAllister, Gretchen et Jacqueline Jordan Irvine. (2000). « Cross Cultural Competency and Multicultural Teacher Education ». Review Of Educational Research, v. 70, n° 1, spring, p. 3-24. Morin, Edgar (2000) À Propos des sept savoirs. Nantes (France) : Éditions Pleins Feux, 53 p. Petrella, Ricardo (2000) L'éducation, victime de cinq pièges. À propos de la société de la connaissance. Montréal : Éditions FIDES, 55 p. Québec (Province). Direction de la formation du personnel scolaire. (1994). La Formation à l'éducation préscolaire et à l'enseignement primaire : orientations et compétences attendues. Québec : Ministère de l'Éducation, 34 p. Québec (Province). Ministère de l’Éducation. (2001). La formation à l’enseignement. Les orientations. Les compétences professionnelles. Québec : Ministère de l’Éducation, 253 p. Québec (Province). Ministère de l'Éducation. (1998). Une école d'avenir : politique d’intégration scolaire et d’éducation interculturelle. Québec : Ministère de l'Éducation , 48 p. St-Hilaire, Loucie. (1997). L’éducation à la communication interculturelle et le projet éducatif d’écoles secondaires francophones montréalaises/ mémoire présenté comme exigence partielle de la maîtrise en éducation. Montréal : Université du Québec à Montréal, 150 p. 32 ANNEXE I Tableau du regroupement des compétences selon le sexe et le programme ANNEXE l Tableau général du regroupement des compétences selon le sexe et le programme Correlations Spearman's rho Compétence 1 Compétence 2 Compétence 3 Compétence 4 Compétence 5 Compétence 6 Compétence 7 Compétence 8 Compétence 9 Compétence 10 Compétence 11 Compétence 12 Correlation Coefficient Sig. (2-tailed) N Correlation Coefficient Sig. (2-tailed) N Correlation Coefficient Sig. (2-tailed) N Correlation Coefficient Sig. (2-tailed) N Correlation Coefficient Sig. (2-tailed) N Correlation Coefficient Sig. (2-tailed) N Correlation Coefficient Sig. (2-tailed) N Correlation Coefficient Sig. (2-tailed) N Correlation Coefficient Sig. (2-tailed) N Correlation Coefficient Sig. (2-tailed) N Correlation Coefficient Sig. (2-tailed) N Correlation Coefficient Sig. (2-tailed) N **. Correlation is significant at the .01 level (2-tailed). *. Correlation is significant at the .05 level (2-tailed). Compéte Compéte Compéte Compéte Compéte Compéte Compéte Compéte Compéte Compéte Compéte Compéte nce 1 nce 2 nce 3 nce 4 nce 5 nce 6 nce 7 nce 8 nce 9 nce 10 nce 11 nce 12 1,000 ,362** ,253** ,158* ,323** ,197** ,183** ,194** ,160* ,331** ,213** ,084 , ,000 ,000 ,015 ,000 ,002 ,004 ,003 ,014 ,000 ,001 ,206 243 242 241 236 238 241 240 239 235 240 238 228 ,362** 1,000 ,259** ,245** ,292** ,043 ,189** ,206** ,244** ,276** ,119 -,007 ,000 , ,000 ,000 ,000 ,503 ,003 ,001 ,000 ,000 ,066 ,916 242 246 245 239 242 245 243 242 238 243 241 231 ,253** ,259** 1,000 ,188** ,238** ,152* ,166** ,223** ,269** ,170** ,192** ,016 ,000 ,000 , ,003 ,000 ,017 ,010 ,000 ,000 ,008 ,003 ,813 241 245 245 239 242 245 243 242 238 243 241 230 ,158* ,245** ,188** 1,000 ,183** ,046 ,141* ,158* ,147* ,190** ,095 ,040 ,015 ,000 ,003 , ,005 ,475 ,030 ,015 ,024 ,003 ,142 ,551 236 239 239 240 238 240 239 238 235 239 238 225 ,323** ,292** ,238** ,183** 1,000 ,146* ,152* ,231** ,163* ,186** ,255** -,017 ,000 ,000 ,000 ,005 , ,022 ,018 ,000 ,012 ,004 ,000 ,794 238 242 242 238 243 243 241 240 237 241 241 228 ,197** ,043 ,152* ,046 ,146* 1,000 ,057 ,151* ,170** ,224** ,100 ,143* ,002 ,503 ,017 ,475 ,022 , ,379 ,019 ,008 ,000 ,119 ,030 241 245 245 240 243 246 244 243 239 244 242 231 ,183** ,189** ,166** ,141* ,152* ,057 1,000 ,122 ,158* ,135* ,151* ,095 ,004 ,003 ,010 ,030 ,018 ,379 , ,058 ,015 ,035 ,019 ,152 240 243 243 239 241 244 244 242 238 243 241 230 ,194** ,206** ,223** ,158* ,231** ,151* ,122 1,000 ,310** ,186** ,169** ,104 ,003 ,001 ,000 ,015 ,000 ,019 ,058 , ,000 ,004 ,009 ,116 239 242 242 238 240 243 242 244 238 243 240 228 ,160* ,244** ,269** ,147* ,163* ,170** ,158* ,310** 1,000 ,260** ,118 ,032 ,014 ,000 ,000 ,024 ,012 ,008 ,015 ,000 , ,000 ,069 ,637 235 238 238 235 237 239 238 238 239 239 237 225 ,331** ,276** ,170** ,190** ,186** ,224** ,135* ,186** ,260** 1,000 ,149* ,198** ,000 ,000 ,008 ,003 ,004 ,000 ,035 ,004 ,000 , ,021 ,003 240 243 243 239 241 244 243 243 239 244 241 229 ,213** ,119 ,192** ,095 ,255** ,100 ,151* ,169** ,118 ,149* 1,000 ,084 ,001 ,066 ,003 ,142 ,000 ,119 ,019 ,009 ,069 ,021 , ,207 238 241 241 238 241 242 241 240 237 241 242 227 ,084 -,007 ,016 ,040 -,017 ,143* ,095 ,104 ,032 ,198** ,084 1,000 ,206 ,916 ,813 ,551 ,794 ,030 ,152 ,116 ,637 ,003 ,207 , 228 231 230 225 228 231 230 228 225 229 227 234 ANNEXE II Questionnaire sur les compétences professionnelles des enseignantes et enseignants « LES COMPÉTENCES PROFESSIONNELLES » pour la formation à l’enseignement QUESTIONNAIRE À l’intention des étudiantes et étudiants en formation à l’enseignement Ce questionnaire porte sur les compétences professionnelles des enseignantes et des enseignants telles que définies dans le document d’orientations du MEQ de la réforme de l’éducation (septembre 2000). Université du Québec à Montréal Département des sciences de l’éducation Mars 2001 2 PRÉSENTATION DU QUESTIONNAIRE Ce questionnaire contient quatre sections. Section 1 : Profil de la répondante et du répondant. Section 2 : Définition de la notion de compétence. Section 3 : Les onze (11) compétences proposées par le ministère de l’éducation du Québec (MEQ) Section 4 : Autre compétence... N.B. Veuillez répondre à toutes les questions. Merci de collaborer à cette recherche. UQAM/DSÉ – Questionnaire à l’intention des étudiantes et étudiants en formation à l’enseignement – 2001 3 SECTION 1 PROFIL DE LA RÉPONDANTE OU DU RÉPONDANT 1. Sexe : M 2. Groupe d’âge : !F ! A : 18 ans à 20 ans B : 21 à 24 ans C : 25 ans et plus ! ! ! Cochez le programme dans lequel vous êtes inscrite,inscrit : ! ! ! ! ! ! Baccalauréat en Éducation préscolaire et enseignement primaire (7993) Baccalauréat en Éducation préscolaire et enseignement primaire (perfectionnement) (7994) Baccalauréat d’enseignement en adaptation scolaire et sociale (7056-7058) Baccalauréat enseignement en formation professionnelle (7913) Baccalauréat en Intervention en activité physique (7226-7237) Baccalauréat en enseignement secondaire Si oui, quelle concentration? ! ! ! ! ! Français langue première (7951) Formation enseignement religieux et enseignement moral (7970) Sciences humaines (7953) Mathématiques (7954) Sciences (7955) Autre : Spécifiez Vous êtes en quelle année de votre programme en ce moment? ! ! ! ! Première année deuxième année troisième année quatrième année UQAM/DSÉ – Questionnaire à l’intention des étudiantes et étudiants en formation à l’enseignement – 2001 4 SECTION 2 DÉFINITION DE LA NOTION DE COMPÉTENCE Parmi les énoncés suivants, lequel correspond le mieux à votre conception de la notion de compétence dans vos fonctions professionnelles actuelles ou futures? Identifiez cet énoncé par un « X » dans la colonne correspondante. P.S. Ne cochez qu’une seule case. Énoncés Choix 1. Capacité d’accomplir de façon satisfaisante une tâche donnée, de mener à bien une action précise. 2. Capacité de choisir, de combiner et de modifier des savoirs ou des savoir-faire pour répondre à une situation qui peut être relativement ou totalement inédite. 3. Maîtrise d’un ensemble de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être qui permettent d’exercer convenablement un rôle, une fonction ou une activité. 4. Capacité de mobiliser des ressources cognitives face à des situations problèmes complexes; capacité d’intégrer de multiples ressources cognitives dans le traitement de situations complexes. 5. Maîtrise d’une capacité qui se manifeste, dans la réalisation d’une tâche spécifique, par l’ensemble des comportements qui prouvent que cette capacité est acquise. 6. État ou qualité globale de la personne qui résulte de l’intégration appropriée des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être pertinents à un domaine professionnel. 7. Habileté à appliquer un savoir ou un savoir-faire de manière à atteindre le résultat attendu en fonction d’un objectif spécifique. 8. Reconnaissance de la qualité, de l’expertise que détient un être humain pour exercer un rôle, une fonction. - Si aucun de ces énoncés ne correspond à votre conception de la notion de compétence, quelle est votre définition de la notion de compétence? UQAM/DSÉ – Questionnaire à l’intention des étudiantes et étudiants en formation à l’enseignement – 2001 5 SECTION 3 LES ONZE COMPÉTENCES PROPOSÉES PAR LE MEQ DANS SON DOCUMENT D’ORIENTATIONS COMPÉTENCE 1 Concevoir des situations d’enseignement-apprentissage pour les contenus enseignés et ce, en fonction de la clientèle concernée et en vue du développement des compétences visées par les programmes de formation. COMPOSANTES " Sélectionner et interpréter les savoirs disciplinaires en regard des finalités, des compétences ainsi que des éléments de contenus des programmes de formation. " Planifier des séquences d’enseignement qui tiennent compte de la logique des contenus et de la progression des apprentissages. " Prendre en compte les préalables, les représentations, les intérêts et les différences sociales (genre, provenance ethnique, socioéconomique et culturelle) dans l’élaboration des situations d’enseignement-apprentissage pour les élèves. NIVEAU DE MAÎTRISE Au terme de la formation initiale, l’étudiante ou l’étudiant doit : " Maîtriser les programmes de formation et être en mesure de concevoir correctement des activités d’enseignement-apprentissage variées permettant la progression des élèves et dans lesquelles, ces derniers sont activement engagés dans le développement de compétences présentant un niveau de complexité raisonnable. Répondez ici " Choisir des approches didactiques variées et Dans quelle mesure partagez-vous cette compétence telle que définie ci-dessus? appropriées au développement des compétences visées dans les programmes de Échelle : formation. 0 Aucunement " Anticiper les obstacles à l’apprentissage 1 un peu dans les contenus enseignés. 2 moyennement " Prévoir des situations d’apprentissages permettant l’intégration des compétences dans des contextes variés. 3 4 beaucoup je n’ai pas d’opinion Commentez s’il y a lieu UQAM/DSÉ – Questionnaire à l’intention des étudiantes et étudiants en formation à l’enseignement – 2001 6 SECTION 3 COMPÉTENCE 2 Piloter des situations d’enseignement-apprentissage, pour les contenus enseignés, en fonction de la clientèle concernée et du développement des compétences visées par les programmes de formation. COMPOSANTES NIVEAU DE MAÎTRISE " Engager les élèves dans des situationsproblèmes, des tâches ou des projets significatifs. Au terme de la formation initiale, l’étudiante ou l’étudiant doit être en mesure, pour le programme de formation visée : " Mettre à la disposition des élèves les ressources nécessaires à la réalisation des situations d’apprentissage proposées. ✔ de guider, de façon satisfaisante et de manière autonome, les élèves dans la réalisation de tâches d’apprentissage; " Guider les élèves dans la sélection, ✔ de détecter les problèmes d’enseignementl’interprétation et la compréhension des apprentissage qui surviennent et d’utiliser informations disponibles dans les diverses les ressources appropriées pour y remédier. ressources ainsi que dans la compréhension Répondez ici des éléments de situations-problèmes ou des exigences d’une tâches ou d’un projet. Dans quelle mesure partagez-vous cette compétence telle que définie ci-dessus? " Encadrer les apprentissages des élèves par des questions et des rétroactions fréquentes Échelle : propres à favoriser l’intégration et le transfert des apprentissages. 0 aucunement " Amener les élèves à travailler en 1 un peu coopération. 2 moyennement 3 beaucoup 4 je n’ai pas d’opinion Commentez s’il y a lieu UQAM/DSÉ – Questionnaire à l’intention des étudiantes et étudiants en formation à l’enseignement – 2001 7 SECTION 3 COMPÉTENCE 3 Évaluer la progression des apprentissages et le degré d’acquisition des compétences des élèves pour les contenus COMPOSANTES NIVEAU DE MAÎTRISE " Prendre des informations en situation d’apprentissage afin de repérer les difficultés et d’adapter l’enseignement en vue de favoriser la progression des apprentissages. Au terme de la formation initiale, l’étudiante ou l’étudiant doit être en mesure, pour le programme de formation visé : " Établir un bilan des acquis afin de porter un jugement sur le degré de maîtrise des compétences. ✔ d’identifier occasionnellement, de façon autonome, des correctifs à apporter à son enseignement; ✔ de détecter des difficultés d’apprentissages des élèves; " Construire des outils permettant d’évaluer la ✔ de contribuer avec ses pairs à la préparation progression et l’acquisition des de matériels d’évaluation, à l’interprétation compétences. des productions des élèves en regard du développement des compétences et à " Communiquer aux élèves et aux parents, de l’élaboration d’outils de communication aux façon claire et explicite, les résultats parents. attendus ainsi que les rétroactions en regard de la progression des apprentissages et Répondez ici l’acquisition des compétences. Dans quelle mesure partagez-vous cette compétence telle que définie ci-dessus? " Collaborer avec l’équipe pédagogique à la détermination du rythme et des étapes de progression souhaitées à l’intérieur du cycle Échelle : de formation. 0 aucunement 1 un peu 2 moyennement 3 beaucoup 4 je n’ai pas d’opinion Commentez s’il y a lieu UQAM/DSÉ – Questionnaire à l’intention des étudiantes et étudiants en formation à l’enseignement – 2001 8 SECTION 3 COMPÉTENCE 4 Adapter ses interventions pédagogiques aux besoins et aux caractéristiques des clientèles présentant des difficultés d’apprentissage, de comportement ou un handicap. COMPOSANTES NIVEAU DE MAÎTRISE " Favoriser l’intégration pédagogique et sociale des élèves qui présentent des difficultés d’apprentissage, de comportement ou un handicap. Au terme de la formation initiale, l’étudiante ou l’étudiant doit être en mesure, pour le programme de formation visé : " Rechercher les informations pertinentes auprès des personnes-ressources et des parents en relation avec les besoins et le cheminement des élèves en difficulté. ✔ d’établir et d’implanter, en collaboration avec les personnes-ressources et les parents, un plan d’intervention spécifique pour les élèves sous sa responsabilité. " Présenter aux élèves des tâches Répondez ici d’apprentissage, des défis et des rôles dans le groupe-classe qui les font progresser dans Dans quelle mesure partagez-vous cette compétence telle que définie ci-dessus? leurs cheminements. " Participer à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un plan d’intervention individualisé. Échelle : 0 1 2 3 aucunement un peu moyennement beaucoup 4 je n’ai pas d’opinion Commentez s’il y a lieu UQAM/DSÉ – Questionnaire à l’intention des étudiantes et étudiants en formation à l’enseignement – 2001 9 SECTION 3 COMPÉTENCE 5 Planifier, organiser et superviser le mode de fonctionnement du groupe-classe en vue de favoriser l’apprentissage et la socialisation des élèves. COMPOSANTES " Définir et mettre en place un système de fonctionnement efficace pour les activités régulières de la classe. NIVEAU DE MAÎTRISE Au terme de la formation initiale, l’étudiante ou l’étudiant doit être en mesure : " Communiquer aux élèves des exigences ✔ de mettre en place et maintenir des routines claires au sujet des comportements scolaires permettant un déroulement efficace des et sociaux appropriés dans la classe et activités régulières de la classe; s’assurer qu’ils s’y conforment. " Impliquer les élèves comme groupe et comme individus dans la négociation des normes de fonctionnement de la classe. " Développer des stratégies pour intervenir efficacement lors de comportements déviants. " Maintenir un climat propice à l’apprentissage. ✔ de repérer et corriger, la plupart du temps, les problèmes de déroulement qui nuisent au fonctionnement du groupe-classe et savoir faire appel à d’autres ressources lorsque requis; ✔ d’anticiper occasionnellement les problèmes de déroulement qui nuisent au fonctionnement du groupe-classe; ✔ de négocier et d’appliquer des contrats de travail avec les élèves présentant des comportements déviants. Répondez ici Dans quelle mesure partagez-vous cette compétence telle que définie ci-dessus? Échelle : 0 1 2 3 aucunement un peu moyennement beaucoup 4 je n’ai pas d’opinion Commentez s’il y a lieu UQAM/DSÉ – Questionnaire à l’intention des étudiantes et étudiants en formation à l’enseignement – 2001 10 SECTION 3 COMPÉTENCE 6 Communiquer clairement et correctement dans la langue d’enseignement, à l’oral et à l’écrit, dans les divers contextes reliés à la profession enseignante. COMPOSANTES NIVEAU DE MAÎTRISE " Utiliser une variété de langage oral approprié dans ses interventions auprès des élèves, des parents et des pairs Au terme de la formation initiale, l’étudiante ou l’étudiant doit être en mesure de : " Respecter les règles de la langue écrite dans les productions destinées aux élèves, aux parents et aux pairs. ✔ Maîtriser les règles de la langue orale et écrite de manière à être compris par l’ensemble de la communauté langagière; " Communiquer ses idées de manière précise en utilisant un vocabulaire exact et une syntaxe appropriée. ✔ s’exprimer avec la justesse et l’exactitude qui conviennent à un professionnel de l’enseignement. " Corriger les erreurs commises par les élèves dans leurs communications orales et écrites. " Rechercher constamment à améliorer son expression orale et écrite. Répondez ici Dans quelle mesure partagez-vous cette compétence telle que définie ci-dessus? Échelle : 0 aucunement 1 un peu 2 moyennement 3 beaucoup 4 je n’ai pas d’opinion Commentez s’il y a lieu UQAM/DSÉ – Questionnaire à l’intention des étudiantes et étudiants en formation à l’enseignement – 2001 11 SECTION 3 COMPÉTENCE 7 Intégrer les technologies de l’information et des communications à des fins de préparation et de pilotage d’activités d’enseignement-apprentissage, de gestion de l’enseignement et de développement professionnel COMPOSANTES NIVEAU DE MAÎTRISE " Exercer un esprit critique et nuancé face aux Au terme de la formation initiale, l’étudiante ou avantages et aux limites réels des TIC l’étudiant doit être en mesure : comme soutien à l’enseignement et à l’apprentissage, ainsi qu’aux enjeux pour la société. ✔ de manifester un esprit critique et nuancé face aux avantages et aux limites réels de ces outils comme soutien à l’enseignement et à l’apprentissage, notamment en regard des connaissances issues de la science cognitive et de l’enseignement stratégique; " Communiquer à l’aide d’outils multi-médias variés. " Évaluer le potentiel didactique des outils informatiques et des réseaux en relation avec le développement des compétences des programmes de formation. " Utiliser efficacement les technologies de l’information et des communications pour rechercher, interpréter et communiquer des informations et résoudre des problèmes. " Utiliser efficacement des TIC pour se constituer des réseaux d’échange et de formation continue sur son propre domaine d’enseignement et sur sa pratique pédagogique. ✔ de disposer d’une vue d’ensemble des possibilités que les TIC offrent aux plans pédagogique et didactique, notamment par le biais des ressources d’Internet, et savoir les intégrer, de façon fonctionnelle, lorsqu’elles s’avèrent appropriées et pertinentes dans la conception des activités d’enseignementapprentissage; ✔ d’utiliser efficacement les possibilités des TIC pour les différentes facettes de son " Aider les élèves à s’approprier les TIC, à les activité intellectuelle et professionnelle; utiliser pour réaliser des activités communication, recherche et traitement d’apprentissage, à évaluer leur utilisation de d’informations, évaluation, interactions avec la technologie et à juger de manière critique les collègues ou des experts; les informations recueillies sur les réseaux. UQAM/DSÉ – Questionnaire à l’intention des étudiantes et étudiants en formation à l’enseignement – 2001 12 SECTION 3 COMPÉTENCE 7 (suite) Intégrer les technologies de l’information et des communications à des fins de préparation et de pilotage d’activités d’enseignement-apprentissage, de gestion de l’enseignement et de développement professionnel COMPOSANTES NIVEAU DE MAÎTRISE ✔ d’utiliser efficacement les possibilités d’échange et de travail collaboratif virtuel sur les réseaux télématiques; ✔ de transmettre efficacement à leurs propres élèves ces capacités d’utiliser les TIC pour soutenir de façon critique et articulée la construction collective des savoirs; ✔ de participer aux activités des organismes permettant de suivre l’évolution de l’intégration des TIC dans le système scolaire québécois et de se placer dans une perspective de formation continue à cet égard. Répondez ici Dans quelle mesure partagez-vous cette compétence telle que définie ci-dessus? Échelle : 0 aucunement 1 un peu 2 moyennement 3 beaucoup 4 je n’ai pas d’opinion Commentez s’il y a lieu UQAM/DSÉ – Questionnaire à l’intention des étudiantes et étudiants en formation à l’enseignement – 2001 13 SECTION 3 COMPÉTENCE 8 Coopérer avec l’équipe-école, les parents, les différents partenaires sociaux et les élèves à la réalisation des objectifs éducatifs de l’école. COMPOSANTES NIVEAU DE MAÎTRISE " Collaborer avec les autres membres de l’équipe-école en vue de la définition des orientations et de l’élaboration et la mise en œuvre de projets en matière de services éducatifs dans les domaines de responsabilités conférés aux établissements scolaires. Au terme de la formation initiale, l’étudiante ou l’étudiant doit être en mesure : ✔ de situer son rôle par rapport à celui des autres intervenants internes ou externes; " Impliquer et informer les parents. ✔ d’ajuster ses actions aux visées éducatives et d’apporter sa contribution en suggérant, à l’occasion quelques pistes d’amélioration; " Coordonner ses interventions avec les différents partenaires de l’école. ✔ d’amorcer le développement d’une relation de confiance avec les parents. " Soutenir les élèves dans leur participation aux structures de gestion ou aux activités et projets de l’école Répondez ici Dans quelle mesure partagez-vous cette compétence telle que définie ci-dessus? Échelle : 0 aucunement 1 un peu 2 moyennement 3 beaucoup 4 je n’ai pas d’opinion Commentez s’il y a lieu UQAM/DSÉ – Questionnaire à l’intention des étudiantes et étudiants en formation à l’enseignement – 2001 14 SECTION 3 COMPÉTENCE 9 Travailler de concert, avec les membres de l’équipe pédagogique à la réalisation des tâches permettant le développement et l’évaluation des compétences visées par les programmes de formation et ce, en fonction de la clientèle concernée. COMPOSANTES NIVEAU DE MAÎTRISE " Discerner les situations qui nécessitent la Au terme de la formation initiale, l’étudiante ou collaboration d’autres membres de l’équipe l’étudiant doit être en mesure de : pédagogique relativement à la conception et à l’adaptation des situations d’enseignement-apprentissage, à ✔ Contribuer efficacement aux travaux de l’évaluation des apprentissages et à la l’équipe enseignante; maîtrise des compétences de fin de cycles. " Définir et organiser un projet en fonction des objectifs à atteindre par l’équipe-cycle. ✔ faire, de façon habituelle, une critique constructive des réalisations de l’équipe ainsi que des suggestions novatrices en " Participer activement et de manière continue matière pédagogique. aux équipes pédagogiques intervenant auprès des mêmes élèves. Répondez ici " Travailler à l’obtention de consensus, lorsque requis, entre les membres de l’équipe-cycle. Dans quelle mesure partagez-vous cette compétence telle que définie ci-dessus? Échelle : 0 aucunement 1 un peu 2 moyennement 3 beaucoup 4 je n’ai pas d’opinion Commentez s’il y a lieu UQAM/DSÉ – Questionnaire à l’intention des étudiantes et étudiants en formation à l’enseignement – 2001 15 SECTION 3 COMPÉTENCE 10 S’engager dans une démarche individuelle et collective de développement professionnel. COMPOSANTES " Établir un bilan de ses compétences et mettre en œuvre les moyens pour les développer en utilisant les ressources disponibles. NIVEAU DE MAÎTRISE Au terme de la formation initiale, l’étudiante ou l’étudiant doit être en mesure de : " Échanger et discuter avec ses collègues de la ✔ Repérer, comprendre et utiliser les pertinence de ses choix pédagogiques et ressources (littérature de recherche et didactiques. littérature professionnelle) disponibles sur l’enseignement; " Réfléchir sur sa pratique (analyse réflexive) ✔ Entreprendre des projets de recherche sur et réinvestir les résultats de sa réflexion dans des aspects ciblés de son enseignement. l’action. Répondez ici " Conduire des projets pour solutionner des Dans quelle mesure partagez-vous cette problèmes d’enseignement. compétence telle que définie ci-dessus? " Impliquer ses pairs dans des démarches de Échelle : recherches reliées à la maîtrise des compétences exigées par les programmes de 0 aucunement formation et aux objectifs éducatifs de l’école. 1 un peu 2 moyennement 3 beaucoup 4 je n’ai pas d’opinion Commentez s’il y a lieu UQAM/DSÉ – Questionnaire à l’intention des étudiantes et étudiants en formation à l’enseignement – 2001 16 SECTION 3 COMPÉTENCE 11 Se comporter en tant que professionnelle ou professionnel responsable dans l’exercice de ses fonctions. COMPOSANTES NIVEAU DE MAÎTRISE " Justifier, auprès des publics intéressés, ses décisions relativement à l’apprentissage et à l’éducation des élèves. Au terme de la formation initiale, l’étudiante ou l’étudiant doit être en mesure : " Mettre en place dans sa classe un fonctionnement démocratique. ✔ d’agir de manière suffisamment responsable auprès des élèves pour qu’on puisse sans réserve recommander de lui confier un groupe; " Saisir les valeurs en jeu dans ses interventions. " Utiliser, de manière judicieuse, le cadre légal et réglementaire régissant la profession. ✔ de répondre de ses actions devant autrui en fournissant des arguments fondés. Répondez ici " Respecter les aspects confidentiels de sa profession. Dans quelle mesure partagez-vous cette compétence telle que définie ci-dessus? " Éviter toute forme de discrimination à l’égard des élèves, des parents et des collègues. Échelle : 0 aucunement " Situer à travers les grands courants de pensée les problèmes moraux qui se déroulent dans sa classe. 1 un peu 2 moyennement 3 beaucoup " Fournir aux élèves l’accompagnent approprié. 4 je n’ai pas d’opinion Commentez s’il y a lieu UQAM/DSÉ – Questionnaire à l’intention des étudiantes et étudiants en formation à l’enseignement – 2001 17 SECTION 4 AUTRE COMPÉTENCE... COMPÉTENCE 12 Dans les onze compétences précédentes proposées par le MEQ, il n’est pas du tout question de la compétence interculturelle. Répondez ici Dans quelle mesure jugez-vous que « la compétence interculturelle » est importante dans la formation des enseignantes et des enseignants ? Échelle : 0 aucunement 1 un peu 2 moyennement 3 beaucoup 4 je n’ai pas d’opinion COMPOSANTES NIVEAU DE MAÎTRISE a) Pourriez-vous identifier une ou des composantes de cette compétence? b) Selon vous, au terme de la formation initiale, l’étudiante,l’étudiant doit maîtriser : ➢ ➢ ➢ ➢ ➢ ➢ *** UQAM/DSÉ – Questionnaire à l’intention des étudiantes et étudiants en formation à l’enseignement – 2001