Le glacis, ou comment donner de la profondeur à la peinture

Transcription

Le glacis, ou comment donner de la profondeur à la peinture
LA GLACIS, OU COMMENT DONNER DE LA PROFONDEUR A
LA PEINTURE
Loin de moi encore une fois l’envie de polémiquer sur la véracité du domaine marchand,
mais il parait assez étonnant, voir aberrant, de trouver dans le commerce, et même parmi des
marques célèbres de l’artistique, des glacis prêts à l’emploi. Car en effet, cette technique ancienne et
si particulière relève de la spontanéité du peintre ainsi que du caractère extrêmement délicat de la
préparation.
En effet pour faire simple, le glacis consiste en une superposition de couches de peinture
transparentes ou non ayant pour but de donner une véritable profondeur à l’œuvre. La modernité
veut qu’on l’associe à la peinture à l’huile et particulièrement à la pratique de la patine et des
imitations (faux-bois, faux-marbre…), mais il est tout à fait possible de réaliser un glacis avec une
peinture acrylique, aquarelle ou gouache à condition d’avoir la méthode.
Pour faire simple, prenons l’exemple du faux-bois, le peintre réalise un glacis composé d’une
huile (de lin, d’œillette…) et d’essence de térébenthine, il peut aussi y ajouter quelques gouttes de
siccatif si besoin. A partir de là, la ou les couleurs voulues, sous forme de peinture à l’huile ou de
pigments, vont être extrêmement diluées avec cette mélange appelé donc glacis puis appliquées
avec dextérité sur le support. Cela permet de couvrir une large surface avec peu de peinture et
surtout, celle-ci reste « flexible », c’est-à-dire que l’on peut la travailler et la retravailler plusieurs fois
(attention tout de même à l’imprégnation du glacis sur le support). Pour imiter parfaitement la
matière et trouver la teinte, il est parfois nécessaire de passer jusqu’à dix couches de glacis. Il est
donc important de respecter les temps de séchage (parfois plus d’une semaine).
Il existe quatre grandes catégories de glacis :
Le glacis simple, composé d’une forme de couleur uniforme.
Le glacis ton sur ton (par exemple un glacis rouge placé sur un glacis jaune).
Le glacis en contraste (un bleu foncé sur un bleu clair).
Le glacis camaïeu (dégradé de nuances issues d’une seule couleur).
Le glacis en lui-même ne doit ni être trop dilué, au risque de couler, ni trop épais, au risque
de faire des tâches et d’être visuellement grossier, c’est dans cette étape que se joue la réussite du
travail. Il n’y a pas de dosage universel tant les textures de peinture et pigments peuvent varier de
l’un à l’autre. Le voile que va former le glacis permet de jouer sur les effets visuels et donc donner
cette profondeur, se rapprochant d’une authenticité recherchée.
Z
Zowie

Documents pareils