le bras dans l`engrenage

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le bras dans l`engrenage
PACTE D’AVENIR POUR LA BRETAGNE
… LE BRAS DANS L’ENGRENAGE !
Le gouvernement vient de rendre public le pacte d’avenir pour la Bretagne.
Celui-ci est loin de répondre à la casse industrielle, aux licenciements massifs, aux annonces de fermetures
d’entreprises qui se succèdent dans les industries agroalimentaires. Il vise au contraire à accompagner les stratégies
de casse industrielle et agricole orchestrées par le patronat en apportant de nouveaux soutiens financiers aux
restructurations.
Le gouvernement annonce 1 milliard d’euros de financement sur la période 2014-2020 pour la filière
agroalimentaire dont 35,2 millions de mesures d’urgence.
Une nouvelle fois, cet argent public débloqué d’urgence va directement dans les poches du patronat.
• 15 millions pour les abattoirs de volailles,
• 15 millions pour les agriculteurs éleveurs de volailles,
• 1 million pour financer une nouvelle restructuration du groupe Doux sous capitaux saoudiens et d’un fonds
d’investissements « made in » Bolloré. Ce qui annonce d’ores et déjà un nouveau plan de casse pour 2014
dans le Finistère, département jusque-là relativement épargné.
• 1,7 million pour l’aquaculture et la pêche pour la rentabilisation des flottes, favorisant la pêche industrielle
au détriment de la pêche artisanale et les inscrivant dans la politique européenne qui vise à privatiser et
« marchandiser » les quotas de pêche. Le bradage de la pêche française aux groupes et armateurs français,
voire étrangers, se poursuit.
Sur un plus long terme, période 2014-2020, le gouvernement et la région Bretagne détourneront l’argent public
pour de nouveaux financements pour renforcer la « compétitivité » des industries agroalimentaires sans réel
contrôle ni contrepartie. Les moyens du Feader ainsi que ceux de la BPI, pour respectivement 368 millions et 420
millions, seront mobilisés.
Ces investissements de compétitivité industrielle visent essentiellement à renforcer et accélérer la productivité du
travail qui se traduira par de nouvelles restructurations, de nouvelles fermetures d’entreprises, de nouvelles
charrettes de licenciements.
Par ailleurs, le « Plan agricole et agroalimentaire pour la Bretagne » met l’accent sur la « consolidation »
capitalistique des industries agroalimentaires et préconise de nouvelles alliances entre les entreprises, de nouvelles
fusions, de nouvelles concentrations, autrement dit la poursuite de la même politique que celle qui a conduit à la
situation que vivent aujourd’hui les travailleurs.
Les mesures dites en « faveur de l’emploi » contenues dans le plan ne visent qu’à accompagner ces
restructurations. Loin de répondre au maintien et au développement de l’emploi, elles dédouanent le patronat de ses
responsabilités dans la casse industrielle et agricole en Bretagne.
Les mesures préconisées s’appuient sur la législation existante en matière de gestion des licenciements. Pôle
Emploi et les fonds de formation sont appelés à la rescousse pour « sécuriser les parcours professionnels ». La
263 Rue de Paris – Case 428 – 93514 MONTREUIL – Tél : 01.55.82.84.45 – Fax : 01.48.51.57.49 – Email : [email protected]
GPEC et la formation professionnelle sont détournées pour anticiper les mutations économiques à la sauce
patronale. Une mutualisation des fonds prévus par les PSE pour la revitalisation des friches laissées par la casse
industrielle sera orientée vers les seuls projets labélisés MEDEF au détriment des populations et des territoires.
Enfin, le « Plan agricole et agroalimentaire pour la Bretagne » met en place une instance de « dialogue social »
pour la filière agroalimentaire bretonne dont le but déclaré est la seule intégration des organisations syndicales dans
un dispositif promouvant l’attractivité des métiers, dont on connaît l’inconsistance des résultats au plan
professionnel. Comme dans la charte nationale des IAA, en fait de « dialogue social », il s’agit d’avaliser les
politiques patronales.
La CGT développera ses arguments partout, avec la volonté de faire valoir ses propositions pour une autre politique
basée sur la défense du potentiel agroalimentaire et la satisfaction des revendications sociales des salariés en
exigeant notamment :
•
La satisfaction de nos revendications sociales
‐ L’arrêt de tout licenciement et l’instauration d’un véritable droit de veto pour les comités d’entreprises sur
toutes les mesures touchant à l’emploi et à l’activité industrielle.
‐ L’augmentation des salaires pour permettre aux salariés de vivre dignement.
‐ La création d’emplois, la transformation des CDD en CDI, l’arrêt de l’utilisation des tâcherons, la
suppression de la directive européenne de détachement des salariés.
‐ Un droit à la retraite à 55 ans pour les travaux pénibles.
•
La mise sous tutelle publique
Nous revendiquons la mise sous tutelle des filières avicole, porcine et de l’abattage, comme une étape pour
aller vers une maîtrise nationale des grands groupes des industries agroalimentaires. Dans ce sens, nous
revendiquons une « étatisation » provisoire des entreprises défaillantes ou mises à l’encan par le patronat, par
un engagement conséquent des pouvoirs publics dans leur capital. L’argent public déjà largement injecté
équivaut à une appropriation collective des moyens de production. La mise sous tutelle, c’est mettre les
entreprises qui perçoivent des fonds publics sous contrôle public, notamment pour reconquérir nos marchés
intérieurs et construire des échanges internationaux mutuellement avantageux. Ces entreprises, à terme, doivent
être restituées aux salariés, aux paysans, aux populations sous le contrôle de la nation.
•
L’appropriation collective des entreprises.
Le caractère privé des groupes engendre une exploitation forcenée des salariés dans une course aux dividendes
pour les actionnaires sans aucune obligation de qualité et de réponse aux besoins populaires. L’alimentation
doit être extraite du carcan de la rentabilité financière. La défense du potentiel agricole et agroalimentaire
national se justifie par l’exigence de la souveraineté alimentaire du pays et de la maîtrise de la qualité des
produits. Les potentiels industriels nationaux et régionaux ne peuvent être mis en cause par la stratégie des
groupes.
•
Des coopératives démocratisées au service du développement agricole et agroalimentaire.
La gestion des groupes coopératifs, calquée sur celle des groupes privés, dévoie le mouvement coopératif de
ses missions d’origine. Rénovées et démocratisées, impliquant pleinement la participation des agriculteurs, des
salariés, de l’Etat et des collectivités territoriales à la conduite des coopératives, elles doivent retrouver leur
vocation d’origine, valoriser les matières premières agricoles, répondre aux besoins des populations pour
disposer d’une alimentation de qualité et en quantité. Elles se doivent d’être irréprochables en termes sociaux et
environnementaux.
Montreuil,
Bureau Fédéral
Le 6 décembre 2013
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