QUELLE POLITIQUE DE COOPÉRATION POUR L`ARTISANAT
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QUELLE POLITIQUE DE COOPÉRATION POUR L`ARTISANAT
FI n°3671 Mercredi 27 mai 2015 St Augustin ÉCONOMIE QUELLE POLITIQUE DE COOPÉRATION POUR L’ARTISANAT DANS LA RÉGION ? L’artisanat est un secteur clé dans l’économie des îles de la région océan Indien : à Mayotte comme à Madagascar, des milliers de travailleurs évoluent dans ce secteur qui manque pourtant souvent de structuration. La troisième édition du forum des métiers et de l’artisanat qui se tient cette semaine place de la République est l’occasion de revenir sur des solutions, notamment en termes d’organisation, de formation et de coopération régionale. L a ministre de la Culture et de l’artisanat de Madagascar Brigitte Rasamoelina a tenu un atelier hier matin sur les politiques artisanales. Accompagnée du directeur général de l’artisanat Salomon Claude Andrianandraina et du secrétaire général de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte JeanDenis Larroze, elle a souligné l’importance de l’artisanat dans l’économie malgache et l’enjeu de sa structuration. “Je suis prête à me battre personnellement en faveur des artisans. Mais pour cela nous avons besoin d’un code de l’artisanat pour avoir un cadre légal. Nous souhaitons une véritable coopération entre Mayotte et Madagascar. Si les artisans se structurent autour d’un code de l’artisanat, cela devient possible”. Aujourd’hui, les artisans malgaches souffrent effectivement de l’absence de code, avec des disparités en fonction des régions : les tarifs douaniers ne sont par exemple pas les mêmes entre la région de Diana, Nosy Be ou Antananarivo. La ministre a ainsi insisté sur l’importance de règles “standard”, pour éviter tout favoritisme. Deux millions d’artisans sont recensés aujourd’hui à Madagascar, dont 250 000 professionnels. “Nous devons mettre en avant le rôle facilitateur de l’État avec la mise en place de chambre de métiers”, a déclaré le directeur général de l’artisanat malgache Salomon Claude Andrianandraina, “l’enjeu est de référencer les artisans et de réglementer la profession selon des codes adaptés”. 8 À 10% DU PIB MALGACHE Si le chiffre d’affaires des artisans malgaches est d’environ 5 000 ariarys par semaine, soit à peine quelques euros, le secteur représente 8 à 10% du PIB national, ce qui est considérable. “Le partenariat entre Mayotte et Madagascar peut faire l’objet d’un véritable boom”, a indiqué la ministre de la Culture et de l’Artisanat Brigitte La ministre de la Culture et de l’Artisanat de Madagascar Brigitte Rasamoelina a tenu un atelier sur les politiques artisanales, accompagnée du directeur général de l’artisanat Salomon Claude Andrianandraina (à gauche) et du secrétaire général de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte Jean-Denis Larroze. Rasamoelina, “mais il faut que nous soyons sérieux et que nous travaillions ensemble. Je ne veux pas faire du saupoudrage au niveau de la région de Diego ou de Diana par exemple, je me bats pour le pays. Il n’y a pas de concurrence entre les artisans. Nous devons travailler ensemble et jouer avec les compétences de chacun”. Au-delà de sa structuration, la ministre a insisté sur l’importance de la coopération en termes de formation. “Nous devons mettre en place des partenariats efficaces pour former les jeunes artisans et qu’il trouvent un emploi”. Grâce aux fonds européens, 12 millions d’euros sont prévus pour la coopération transfrontalière, jusqu’en 2020, et 20 millions pour la coopération transnationale. “Nous devons pouvoir présenter des dossiers en béton pour pouvoir bénéficier de ces fonds” a martelé le secrétaire général de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte Jean-Denis Larroze, “La Réunion a certes plus de poids, mais la région doit être solidaire : les petits ont la même voix que les grands”. Si La Réunion rassemble 16 000 artisans, contre 2800 à Mayotte, la mise en place de projets structurants tels que la coopération avec Madagascar rentre pleinement dans les objectifs affichés par l’Europe. “Nous souhaitons mettre en place des formations qui soient mutuellement profitables, en s’engageant dans la création de diplômes reconnus dans le monde entier. Les futurs centres de formation devront être structurés, car si l’on veut prétendre aux fonds européens il faudra répondre aux exigences, avec des contrôles très rigoureux”, a insisté Jean-Denis Larroze. Ce dernier a d’ailleurs rappelé l’importance de l’université régionale des métiers et de l’artisanat (URMA) et la volonté de développer l’offre de formation. Aujourd’hui, un deuxième atelier est organisé sur les coopératives et les groupements d’artisans. Une restitution des travaux est prévue demain. Cette troisième édition du forum des métiers et de l’artisanat est toutefois déjà considérée comme un succès. Dès son inauguration samedi, elle a accueilli plus de 2 000 visiteurs. Raphaëlle Bauduin La troisième édition du forum des métiers et de l’artisanat se tient toute la semaine place de la République à Mamoudzou. Broderies, créations en bois, bijoux, 96 créateurs de la région ont fait le déplacement. Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com 7