Artisanat : 130 jeunes découvrent les métiers

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Artisanat : 130 jeunes découvrent les métiers
Le Journal de Mayotte
Vendredi 21 mars 2014
Artisanat : 130 jeunes découvrent les métiers
130 jeunes dans le cinéma Alpa Joe. L’événement de clôture de la semaine de l’artisanat s’est tenu
ce vendredi après-midi à Mamoudzou. Objectif affiché : donner de l’ambition aux jeunes mahorais.
Marlène vient de présenter sa petite entreprise. A
Tsingoni, elle fabrique des objets avec des bois
mahorais. Stylos, vaporisateurs à parfums… des
produits utiles et des cadeaux à faire. Dans la salle du
cinéma de Mamoudzou où se sont installés 130
jeunes, les questions fusent. «A Mayotte, fabriquer
des objets, est-ce qu’on peut en vivre alors que sur le
marché quasiment tout est fabriqué à Madagascar ?»
Intéresser les jeunes aux métiers, l’objectif de
l’opération montée par la Chambre des métiers et de
l’artisanat (CMA) est atteint. «Il existe 510 métiers de
l’artisanat, explique Jean-Denis Larroze, le secrétaire
général de la CMA. Bien sûr, on ne les connaît pas
tous. Mais même avec ceux qu’on connaît, on peut
faire de belles choses et vivre très bien, parfois mieux qu’avec de longs diplômes.»
Pour étayer sa démonstration, il a invité, à l’image de Marlène, des artisans de Mayotte. Pâtissier, menuisier,
couturière et même l’unique «carbonisateur» de Mayotte, le seul artisan à fabriquer du charbon de bois
légalement à partir des déchets de bois des chantiers de l’île. «Comment est-ce qu’on devient
carbonisatrice ?», demande une jeune fille. «En maniant la tronçonneuse», lui répond l’artisan. Rires
garantis dans la salle.
Chaque présentation des métiers est accompagnée d’un clip montrant des exemples d’artisans de
Métropole. Là encore, un objectif : expliquer qu’en s’associant à d’autres, on peut réussir à faire grandir sa
petite entreprise, comme ces quatre frères eux aussi carbonisateurs, qui ont embauché des ingénieurs pour
fabriquer de l’électricité à partir de la chaleur et des fumées de leurs fours à charbon de bois.
Une surprise pour les apprentis bouchers
«On souhaitait leur faire prendre conscience,
qu’il faut souvent une vraie technicité et donc
une formation, de l’expérience et s’avoir
s’entourer. Et même avec un CAP, on peut
vraiment bien réussir», assure Jean-Denis
Larroze.
Les jeunes présents dans la salle viennent de
différents horizons : pôle emploi, association
Tama, collégiens de Mgombani ou vainqueurs
du jeu-concours d’une radio musicale. Après la
présentation des métiers, ils ont pu assister à la
projection en avant-première dans l’Océan
indien du film « Un amour d’hiver», projeté à
partir de demain au cinéma.
Jean-Denis Larroze avait également réservé une surprise aux premiers apprentis de la filière boucherie de
Mayotte également dans la salle : celui qui obtiendra la meilleure note à l’examen blanc du mois d’octobre
partira pour Paris assister à la finale du concours national Stars et métiers, à la rencontre des meilleurs
artisans de France. Donner de l’ambition, encore et toujours.
Rémi Rozié

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