Livre Blanc : quelle protection sociale des Français en 2025 ?

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Livre Blanc : quelle protection sociale des Français en 2025 ?
 COMMUNIQUE DE PRESSE
Mardi 07 juillet 2015
Livre Blanc : quelle protection sociale des Français en 2025 ?
Colombus Consulting publie son Livre Blanc « Quelle sera la protection sociale des Français en 2025 ? »,
établi à partir des témoignages de 20 dirigeants du secteur de l’Assurance et de la Protection Sociale :
6 grands axes de réformes mis en lumière par les professionnels du secteur
ANI : un bilan contrasté et un regard circonspect sur les dernières réformes
Dépendance : plus de 8 millions de français oubliés des réformes publiques
Seules 10 à 80 mutuelles à l’horizon 2020 selon les projections
Une digitalisation progressive et des réseaux physiques qui subsistent
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La protection sociale en France, question sensible et complexe, a déjà fait l’objet de nombreux
ouvrages. Toutefois, dans la plupart d’entre eux, les industriels de l’assurance y sont peu sollicités. Pour la
première fois, plus de 20 dirigeants du secteur de l’Assurance et de la Protection Sociale s’expriment
dans le cadre d’entretiens conduits par Colombus Consulting sur les défis de la protection sociale en
France. Outre la riche diversité de ses intervenants, cette étude est inédite car elle met en cohérence les
différents enjeux auxquels notre système de protection sociale est confronté : chômage de masse,
éclatement des trajectoires professionnelles et familiales, vieillissement de la population, augmentation
des coûts de santé, révolutions technologiques...
Le système social français n’a jamais été aussi protecteur et a joué ces dernières années son rôle
traditionnel d'amortisseur de crise. Toutefois, tous les participants estiment que la protection sociale,
articulée historiquement autour du cycle de vie classique – éducation, travail, retraite –, ne correspond
plus à notre société post-industrielle et à la nouvelle diversité des trajectoires humaines et
professionnelles.
Pour Catherine Hélaine, associée du cabinet Colombus Consulting en charge de l’offre Services
Financiers et Assurances : « Nous sommes convaincus que le devenir de notre système revêt un enjeu
citoyen majeur, au cœur de notre démocratie libérale. C’est aujourd’hui que se tracent les grandes
lignes du système de protection sociale de demain. »
6 grands axes de développement ont été mis en avant. Outre ces propositions, le Livre Blanc revient
également sur la faiblesse de la prévoyance, les difficultés de financement de la dépendance, les
bouleversements du marché de l’assurance, la révolution digitale et les retours d’expérience de
l’international.
Présent et futur de la protection sociale en France, 6 grands axes de réformes
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Un enjeu de simplification et de rationalisation. Le système français souffre en effet d’une grande
complexité : incompréhension des différents niveaux de couverture possible (CMU/ACS/Contrats
responsables/Sur-complémentaire), difficulté pour les assurés d’appréhender l’architecture
globale, illisibilité des contrats.
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Un enjeu d’intégration : vers une concentration et répartition public-privé plus efficace. Anticiper
les fluctuations de revenus et les hyperarbitrages des Français invite à ne plus cloisonner les risques
en fonction de chacune des branches de l’assurance. Une approche transverse, moins
traditionnelle, axée sur la protection du pouvoir d’achat des assurés serait donc nécessaire. Elle
passe par la transformation en acteurs globaux de la protection sociale, ce qui stimule des
regroupements entre acteurs d’horizons différents.
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Un enjeu d’éducation et de pédagogie est un axe de développement à part entière afin de
responsabiliser et d’accompagner l’assuré. Outre la sensibilisation à la finance assurancielle et
aux offres proposées, il regroupe les démarches de prévention favorisant les comportements
vertueux.
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Un enjeu de lutte contre la vulnérabilité. L'assurance doit désormais lutter contre le risque de
décrochage de certains assurés en prenant en compte la notion de trajectoire de vie et la
possible paupérisation des assurés à la suite d'accidents biographiques.
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Un enjeu de personnalisation des offres et des services. Les acteurs de la protection sociale
souhaitent une plus grande personnalisation de leurs offres afin de s’adapter aux besoins des
assurés. De nouveaux services se créent, fondés sur l’utilisation des nouvelles technologies (esanté, télémédecine, domotique, reconnaissance vocale, plateformes digitales) ou des données
comportementales transmises par les objets connectés et réseaux sociaux. Ces services devraient
jouer un rôle croissant dans la stratégie de différenciation des assureurs (réseaux de soins, aide
aux aidants, etc.).
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Un changement de paradigme. L’essoufflement de notre système de protection sociale invite
également à trouver d’autres voies. Certains dirigeants sont ainsi favorables à un management
plus représentatif de la diversité de notre société au sein de leurs entreprises et à la recherche de
solutions en dehors du champ franco-français.
De l’ANI à la protection sociale généralisée
Les acteurs privés de la protection sociale portent un regard circonspect sur les dernières actions de
l'Etat.
L’ANI (Accord National Interprofessionnel) est
considéré par les intervenants du Livre Blanc comme
un sujet non prioritaire qui passe à coté du sujet bien
plus essentiel de l’absence de protection des
Français en prévoyance (décès, accidents de la vie,
incapacité-invalidité, dépendance, retraite…).
Avec plus de 600 000 entreprises à équiper en santé
collective d’ici au 1er janvier 2016, l’ANI suscite bien
des convoitises. L’assurance santé étant un produit
d’appel facilitant le multi-équipement, le transfert
massif de portefeuilles de l’individuel vers le collectif
(entre 4 et 6 millions d’assurés) se traduit par une
concurrence redoutable.
Le prix d’équilibre d’un contrat ANI pour les TPE et
PME se situerait entre 30 et 35 euros par mois, mais
certains assureurs proposent déjà des produits à
moins de 15 euros.
Vers un rapprochement généralisé : l’exemple du secteur mutualiste
Nous assistons depuis plusieurs années à une concentration particulièrement importante du secteur. Entre
1995 et 2012, nous sommes ainsi passés de 593 à 339 compagnies d’assurance et de 87 à 49 institutions
de prévoyance. Le regroupement au sein du secteur mutualiste est encore plus spectaculaire (de 3 519
à 630 mutuelles de livre II).
Plusieurs contributeurs au Livre Blanc estiment que les mutuelles ne pourraient être qu’une soixantaine
d’ici à 2020. Le plancher de dix mutuelles est également annoncé.
Impasses et solutions à la dépendance
La dépendance reste un micro-marché de 660 millions d’euros, soit moins de 0,30 % du marché de
l’assurance en 2013. La prise en charge publique (moins de 500 euros en moyenne pour l’aide
personnalisée d'autonomie), le revenu mensuel médian (1 600 euros) et la retraite moyenne mensuelle (1
200 euros - 850 pour les aidantes) ne permettent pas de couvrir les coûts de la dépendance (entre 2 000
et 3 500 euros par mois).
Plus d’1,2 million de personnes sont aujourd’hui dépendantes en France.
Près de 8 millions de Français sont concernés directement par la dépendance d’un proche.
50 % des personnes âgées de plus de 85 ans sont en état de dépendance totale ou partielle.
2 Français sur 3 connaîtraient ou ont connu un proche en situation de dépendance.
Solutions envisageables :
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La création d’une cinquième branche
Le développement et la promotion de l’auto-assurance
Le conditionnement d’une allocation à taux plein ou partiel à l’acceptation de la mise en gage
sur une partie de son patrimoine financier ou immobilier
L’inclusion automatique de garanties dépendance dans la complémentaire santé (Israël)
La mise en place d’une assurance quasi-obligatoire (Singapour)
Digitalisation, objets connectés et génétiques
La faible part des souscriptions par internet(moins de 5% des souscriptions d’assurance par Internet) ne
devrait pas durer. Les modes de comportements et l’exigence des utilisateurs de smartphones ou de
tablettes devraient changer la donne. Mais les réseaux physiques, portés par la puissance de la marque,
devraient subsister.
Les professionnels soulignent également l’importance de conserver une relation client forte afin de ne
pas devenir, à terme, tributaires des grands collecteurs de données : les « Big Six » (Google, Apple,
Facebook, Amazon, Microsoft, Samsung), qui pourraient envisager une relation totalement
désintermédiée avec les assurés.
La part de marché sur l’assurance des particuliers par Internet est comprise entre 4 et 6 %. La France est
loin derrière le Royaume-Uni (50 % sur certains produits) ou les pays Scandinaves.
Le taux d’équipement en podomètres (objet connecté) est passé en un an de 0 à 10 %.
Enfin, la génétique fait partie des évolutions
majeures susceptibles de transformer notre
protection
sociale.
Ces
progrès
sont
également perçus comme étant à l’origine de
bouleversements potentiels majeurs. Si les
risques d’anti-sélections sont clairement
soulignés, des initiatives spectaculaires sont
également mentionnées.
Méthodologie
Pour élaborer ce Livre Blanc, l’équipe de Colombus Consulting s’est appuyée sur les entretiens qui ont
été menés auprès de plus de 20 professionnels de l’Assurance et de la Protection Sociale, entre juin 2014
et février 2015.
Au cours de chaque entretien, 5 volets ont été successivement abordés selon la trame suivante :
La fragilité et la pertinence de notre système hérité de l’après-guerre ;
Les enjeux et impacts des nouvelles réglementations ;
Le sujet de la dépendance ;
Le bouleversement du marché et son devenir ;
La révolution digitale et l’impact de la génétique
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A propos de Colombus Consulting
Partenaire des organisations impliquées dans des changements majeurs, Colombus Consulting a l’ambition de
réconcilier les intérêts économiques et humains des projets de transformation. Le cabinet, créé en 1999 et qui
compte 150 consultants, est dirigé par Valérie Ader et ses huit associés.
www.colombus-consulting.com
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