Guillaume Pepy rassure Chalindrey
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Guillaume Pepy rassure Chalindrey
4 Mercredi 11 décembre 2013 Transports Guillaume Pepy rassure Chalindrey C'est historique. C'est la première fois qu'un patron de la SNCF se rendait sur le site ferroviaire de Chalindrey. Guillaume Pepy y a passé plusieurs heures hier, délivrant un message rassurant à l'adresse du territoire, de ses élus et des cheminots. Q uel autre point voudriezvous que nous abordions ?» «Je suis là pour vous écouter mais aussi pour vous dire merci du boulot.» Il est midi environ. Guillaume Pepy, à l'abri du regard des caméras, échange avec les agents du technicentre de Chalindrey. C'est le lieu où l'on assure la maintenance du matériel roulant obsolète de la Ligne 4. C'est un patron de la SNCF ouvert et abordable qui est venu à la rencontre des cheminots de Chalindrey. Tout au long de sa visite dans le Sud-Haute-Marne hier matin, Guillaume Pepy ne s'est pas départi de cette affabilité qui est sa marque de fabrique. Il ne faut pas désespérer Billancourt, disait Sartre dans les années 50, Guillaume Pepy, lui, est clairement venu rassurer Chalindrey, là où aucun patron de la SNCF n'avait jamais mis les pieds avant lui. Son train est arrivé à l'heure à 9 h 37 sur le quai de la gare de Langres, balayé par un vent glacial. Guillaume Pepy avait pris place à bord d'un TER, plus fiable que les vieux trains Corail. Mais c'est par la route qu'il est reparti vers Troyes sur les coups de 13 h 30, où une importante réunion avec les élus l'attendait, au sujet de l'avenir de la Ligne 4 dont il n'a voulu parler que très succinctement à Chalindrey. «La SNCF a tenu ses engagements» Dans cette cité cheminote, Guillaume Pepy est venu rappeler que la SNCF avait tenu ses engagements. Tenu l'objectif de maintenir au moins 250 emplois sur le site (il y en a 288 aujourd'hui), «et nous continuerons à le tenir», a assuré Guillaume Pepy aux agents du technicentre. Devant les officiels, à l'heure de la présentation du futur centre de démantèlement de GeoWaste, site créateur de 50 emplois, Guillaume Pepy a conservé le même langage, teinté d'espoir, indiquant qu’«il n'est pas question que la SNCF déserte le site de Chalindrey.» Les élus (Bruno Sido, Luc Chatel, JeanPaul Bachy) veulent croire aux bonnes intentions de la SNCF, lui demandent d'assumer ses engagements et responsabilités, mais ils nourrissent aussi beaucoup d'espoir au sujet de ce centre de démantèlement. Car il pourrait induire la mise en œuvre d'une filière complète de recyclage des matériaux. Jean-Paul Bachy a résumé la situation. Chalindrey, c'est une histoire «mais aussi un avenir.» Le site, ce bassin d'emploi, ce département mais aussi toute la région peuvent, à ses yeux, «renverser le destin.» Céline Clément et Philippe Lagler Retrouvez l'intégralité des déclarations de Guillaume Pepy sur le site www.jhm.fr/videos. «De la charge de travail, tout le monde en veut (...) Aujourd’hui on défend sa place par la qualité du boulot que vous faites», a indiqué le patron de la SNCF aux agents du technicentre. Ligne 4 : effacer la mauvaise année 2013 C’est à Troyes, au sortir d’une réunion avec les élus, que Guillaume Pepy a annoncé des propositions pour améliorer la qualité de service sur la Ligne 4. Il nous en avait dressé les grandes lignes à Chalindrey. C’est la première fois qu’un patron de la SNCF venait à Chalindrey. La plate-forme reprend du service Chalindrey-Services, société gestionnaire de la plate-forme multimodale de Chalindrey, annonce la reprise de son activité première. En effet, alors qu’elle est occupée actuellement par la Base de distribution infrastructure de la SNCF, Chalindrey-Services vient de faire savoir qu’elle ne renouvellerait pas le contrat de location du site pour la fin de l’année. Chalindrey-Services indique que la plate-forme multimodale «va retrouver sa vocation première de gare de transport ferroviaire à compter du 1er février». La plate-forme multimodale de Chalindrey a subi bien des vicissitudes depuis sa création. Elle a fonctionné pleinement pendant seulement huit mois en 2009 avec un train bihebdomadaire pour le port d’Anvers. Une nouvelle activité est donc prévue par Chalindrey-Services à compter de février sans pour autant donner plus de précisions sur sa nature. Photos Céline Clément, Philippe Lagler et Dominique Piot Le patron de la SNCF a remis les choses à leur place. La question du nombre des dessertes, celle liée à l'électrification de la ligne, c'est l'affaire de l'Etat. C'est donc le 18 décembre que les élus, conviés au ministère des Transports, en sauront plus. Ils sauront, lors de cet entretien capital avec Frédéric Cuvillier, si le gouvernement renonce à ses intentions malignes de supprimer un certain nombre de trains sur la ligne Paris-BelfortMulhouse. A Chalindrey, nous avons pu interroger Guillaume Pepy sur les solutions qu'entend apporter la SNCF pour améliorer la vie des usagers de cette Ligne 4, dont les problèmes de régularité sont quasi-quotidiens. Six engagements C'est précisément sur la «régularité et la qualité de service», comme l'a rappelé Guillaume Pepy, que la SNCF est en première ligne. Au sortir d'une réunion avec les élus à Troyes, le patron de la SNCF a annoncé une série de six décisions visant l'amélioration de la qualité de service sur la Ligne 4. A Chalindrey, il n'a pas caché vouloir «effacer la mauvaise année 2013». En attendant le matériel roulant neuf (dix rames Coralia qui arriveront dans deux ans), un effort substantiel (huit millions d'euros) sera réalisé pour la maintenance des vieilles locomotives, «à bout de souffle», convient Guillaume Pepy, afin qu'elles tiennent du mieux possible durant les deux années à venir. Et ce travail se fera à Chalindrey. Il a aussi annoncé des travaux sur l'infrastructure (les rails notamment) pour un montant d'investissement de 25 millions d'euros au total. Mais l'amélioration du service passera aussi par un aménagement des horaires afin que ces derniers soient mieux adaptés aux besoins des usagers. Il s'agit aussi de faciliter l'insertion des trains de la Ligne 4 dans le trafic d'Île-de-France. Enfin, la SNCF s'engage sur un “contrat qualité” pour les voyageurs du quotidien où 15 % de remise seront accordés sur le prix de l'abonnement mensuel, pour les mois où la régularité n'atteindra pas 85 %. La prise en compte des besoins des usagers passera parallèlement par une meilleure gestion de la production et de l'information voyageurs. Guillaume Pepy n'est pas arrivé les mains vides hier à Troyes. Il a pris et annoncé ces six engagements. Le matin, en terre sudhaut-marnaise, les élus avaient su lui rappeler les attentes du territoire et de ses habitants quant à l'efficience actuelle de la ligne et à son avenir. Un peu plus d’assurances pour l’après-2015 Devant le technicentre de Chalindrey, un peu plus de 300 personnes attendaient Guillaume Pepy, patron de la SNCF. A l’appel des syndicats CGT et SUD-rail ainsi que de l’association Résistance, cette mobilisation avait valeur d’épilogue aux mouvements de 2009 lorsque la SNCF avait annoncé la suppression de quelque 200 agents sur le site. L’engagement pris en juillet 2010 par Guillaume Pepy était de maintenir 250 cheminots sur le site en 2015. Mais après ? C’est une des questions posées par les syndicats lors de la rencontre avec leur patron à sa descente de train à Langres. «Guillaume Pepy s’est engagé à maintenir plus de 250 agents sur le site après 2015. Mais dans 50 ans, il a indiqué qu’il ne pouvait rien dire», commente Christophe Horiet pour SUD-rail. Le com- Le Comité Résistance et les syndicats CGT et SUD-rail avaient appelé a manifester devant le technicentre, comme en 2009… mentaire de Michel Blanchon, de la CGT, est plus nuancé. S’il entend le maintien de plus de 250 cheminots après 2015, il rappelle «combien de cheminots auraient pu rester sur site, si M. Pepy avait fait le choix de les préserver». Car en 2010, le site de Chalindrey comptabilisait encore 438 cheminots à Chalindrey. Les emplois industriels créés au travers du centre de démantèlement, une cinquantaine, et ceux aidés par SNCF Développement ne peuvent, selon Michel Blanchon, remplacer la perte des postes de cheminots sur le site de Chalindrey.