Projet artistique NO / MORE Création Octobre 2015

Transcription

Projet artistique NO / MORE Création Octobre 2015
Raison sociale : LA TOURNOYANTE
Adresse : Route de Bouticon
07340 Charnas
Numéro de Siret : 521 214 775 000 12
Numéro APE : 9001 Z
N° Licence : 2-1041689
latournoyante.com
Direction artistique
Simon Carrot
00 33 (0) 6 61 19 74 01
Chargé de production
Marion Gatier
00 33 (0) 6 71 33 25 67
[email protected]
Projet artistique
NO / MORE
Toute poésie vraie est inséparable de la révolution.
Michel Leiris – Frêle Bruit (La Règle du Jeu – IV)
Photos :
Laboratoire NO/MORE
Espace Périphérique (Paris)
Février 2014
Création
Octobre 2015
Distribution
Conception, mise en scène
Simon Carrot
Interprétation
Victoria Belen-Martinez
Aude Martos
Lennert Vandenbroeck
Nicolas Bachet
Fabian Krestel
Durée
1 heure
Temps de création
5 semaines de septembre à décembre 2014
12 semaines de janvier à septembre 2015
NO ///
Le lieu de notre révolte /
Chaque fois que nous n'en pouvons plus /
Quand quelquechose en nous finit par craquer /
Non /
On dit : Non /
Une résistance s'impose /
Il y a des choses qui ne doivent pas être /
(Nos intérêts, peut-être, sont-ils menacés ?) /
Parce que nous avons des valeurs /
Il FAUT s'interposer /
Pour pouvoir continuer à se regarder dans la glace /
Ou bien plus simplement /
Parce qu'on est pas heureux /
Pas comme ça /
Parce qu'on veut autre chose /
Pour les enfants /
Tout pourrait être différent /
Ca ne dépend que de nous /
MORE ///
Parce que, quand même /
La vie doit continuer /
(Elle continue toujours) /
Les autres le font /
Tout le monde le fait /
C'est la dure réalité /
On est happé vers l'avant /
La machine est en marche /
Ce serait bien d'avoir plus de temps /
Pour les enfants /
C'est fou, il en manque toujours un peu /
C'est quand même bien pratique /
On ne peut pas se battre pour tout /
NO / MORE
Notre modernité /
Un amas de vieux systèmes usés agglutinés dans notre présent /
Des pensées neuves aussi /
Actions et réactions /
Plus actions que pensées /
La mondialisation comme un choc des cultures /
Accumulation de technique et d'images /
Les images choquent, frappent, direct au subconscient /
Toujours plus d'images /
Quand même la rebellion se vend /
Et que tout le monde en veut /
Plus /
Fuite en avant technologique /
Mythe du progrès /
Recherche en toute chose du moyen absolument le plus efficace /
Le plus /
Efficace /
NO / MORE
Ou comment changer de sens /
Un geste après l'autre /
Croissance irrationnelle / Décroissance
Croissance vitale / Décroissance
Croissance comme volonté de puissance / Harmonie
Tranquillement / Nos poings contre les murs /
NO / MORE explore les limites de l'accumulation, du toujours plus qui nous tire dans une
fuite en avant où disparaissent les possibilités d'une critique.
Disparaissent les temps vides, les espaces vides où pourraient surgir nos mondes
nouveaux.
S'engraissent les angoisses sur notre peur du manque.
NO / MORE déconstruit nos murs et nos incohérences.
NO / MORE analyse cette ambiguïté qui nous tiraille :
notre ambivalence...
Réflexion dramaturgique
Nous concevons le cirque comme une modalité de rapport aux forces du réel.
Chaque discipline sous-entend un certain rapport de force (équilibre, giration, propulsion,
etc...) entretenu par l'artiste avec son agrès (nous préférons le terme jouet).
Mais ce rapport n'est pas nécessairement indissociable du jouet lui-même.
En s'entrainant, l'artiste developpe une certaine aptitude en fonction de son jouet, une
certaine sensibilité. Cette sensibilité peut s'exprimer ensuite dans d'innombrables autres
situations pour peu que les forces au travers desquelles celles-ci s'expriment soient à
nouveau en présence.
Horizontalité / Verticalité
Nous travaillons sur 2 principes physiques, entrainant 2 rapports distincts à l'espace et
au corps, induisant à leur tour 2 catégories d'objets.
_ D'une part, le principe d'horizontalité (principe de déplacement, de glissement,
de translation).
Pour l'aborder, nous reprennons les pratiques déjà développés dans les précédents
projets de la compagnie, c'est-à-dire les recherches avec les cercles (petits, moyens,
grands) mais aussi avec des vélos, des patins à roulettes : les jeux de circulation en
général.
Cette catégorie d'objet implique principalement un rapport entre le corps et la force
centrifuge.
_ D'autre part, le principe de verticalité.
Pour l'aborder, nous engagons une recherche avec des échelles (construites pour
permettre de danser, basculer, porter) mais aussi avec des mâts, disons "troisième pieds"
des échelles, acrochables et décrochables (sur ceux-ci, il est par exemple possible de
faire du mât chinois mais il sera nécessaire qu'ils soient tenus par d'autres puisqu'ils
n'ont pas de base) :
les jeux d'ascension en général.
Cette catégorie d'objet implique principalement un rapport entre le corps et la gravité.
Ces principes de verticalité et d'horizontalité sont ensuite mis en confrontation.
Par ce biais, nous transposons la lutte de deux types d'approche du monde :
l'introspection et l'ascension.
L'introspection est une volonté de "tourner autour de soi-même", de se remettre en
question, elle n'a pas d'autre but que de s'accomplir, de se trouver dans un rapport juste
au monde.
L'ascension tend vers un but, au-dessus de soi-même, en dehors, un progrès.
Les deux coexistent, cohabitent, sont nécessaires.
NO/MORE n'a pas pour but de véhiculer un jugement visant à discréditer l'une ou
l'autre de ces attitudes, mais bien d'interroger les paradoxes que celles-ci suscitent.
Ecriture et mise en scène
Dans NO/MORE, l'écriture s'appuie sur les "points de friction" qui se créent entre ses
deux attitudes : introspection et ascension.
Cette lutte des points de vue se traduit dans la confrontation des styles.
Pour cela, nous rassemblons des individualités fortes et différentes afin d'utiliser la
singularité de chacun : son propre style.
Il s'agit précisément de faire cohabiter ces styles et de le mettre en "rupture" les uns avec
les autres.
Les acteur-circassiens sont volontairement écartés de leurs agrés pour être tous
confrontés aux mêmes objets et aux mêmes espaces.
Ainsi s'expriment leurs différents rapports au corps et aux forces de la nature.
Ainsi subsistent, à l'état brut, les sensibilités propres à leurs pratiques d'origine (équilibre,
portés, mât, acrobatie, manipulation, circulation, etc...)
Sur le plateau, il leur faut successivement sauter, grimper, danser, porter, voltiger.
Ils prennent possession de l'espace de jeu sans se soucier d'un rapport psychologique à
un quelconque récit.
Ils sont ainsi libres d'entrer dans une multitude de rapports au jeu, utilisant sans
distinction les codes esthétiques et visuels contemporains.
Libres aussi d'en sortir sans transition, brutalement, revenant perpétuellement à une
neutralité d'acteurs en puissance.
Un fauteuil dans un coin / Une échelle au fond
Plusieurs hommes escaladent une échelle qui ne s'appuie sur rien /
Un homme en pyjama s'affale sur les accoudoirs /
Des publicités défilent à la télévision / Une femme se baigne les cheveux
Un homme est poursuit par un caméraman / D'autres se saluent à vélo
Des gens dansent, indépendamment, sur des musiques qu'ils écoutent au casque /
Les hommes écartèlent la femme par les cheveux / Un homme pleure au micro
Un homme fuit des roues qui défilent en flux continu /
Des manifestants cagoulés font irruption /
La femme danse en passant d'un vélo à l'autre, à l'arrière des hommes /
Immobilité soudaine / Antonin Artaud parle des Etats-Unis
La radio au petit matin / Un homme chante du bluegrass
Elle pleure / Le quotidien
Espace scénique
The revolution will not be televised.
Gil Scott-Heron
Si jusqu'alors la boite noire scénique était propice au travail de la compagnie, ce projet
requiert un nouveau type de rapport au public.
NO / MORE explore les limites de son espace de jeu.
La scène /
Espace vide /
Lieu où l'on montre /
(On cache pour mieux montrer) /
Coulisses, régie, frontalité /
Espace découpé, fragmenté, organisé /
La salle au spectateur / La scène à l'acteur /
La rue /
Espace public /
(Est-il vraiment public ?) /
Lieu de rencontre /
Confusion des genres /
De par son propos politique, la profusion des styles, la confrontation des genres, ce
spectacle nécessite une forme de confrontation directe au public.
De cette exigence est née l'envie de créer une forme qui s'adapte à la fois à la salle et à la
rue.
A la rue d'abord pour confronter le spectateur à lui-même, à l'autre spectateur en face
de lui, regardant le spectacle d'un autre œil, renforçant son sentiment de divergences
des points de vue.
En ce sens, NO / MORE va chercher dans la rue une dimension proprement politique que
l'artiste Johann Leguillerm décrit en parlant de la piste de cirque :
« le cercle est la figure naturel de l'attroupement ».
A la salle ensuite, car en ramenant cette dimension sur scène il devient possible de
questionner les codes propres au cirque, et à travers ce questionnement, de procéder à
une déconstruction de la représentation dans son ensemble.
Musique
Il ne s'agit pas à proprement parlé d'une création musicale mais plutôt, dans la
continuïté de Kosm, d'un montage musical :
composition d'une scénographie sonore à partir de différentes matières existantes ou
créées pour l'occasion.
Nous souhaitons utiliser à la fois des musiques existantes dans des styles variées
(électro, bluegrass, rock, pop, vieilles chansons françaises, voix off), elles-même diffusées
par des systèmes variés (enceintes, radio, phonographe...), mais aussi de la musique live
(chanson, poème, instruments, boucleur) et bien sûr, le silence.
Nous souhaitons précisément que toutes les sonorités soit possibles à partir du moment
où elles proviennent de l'espace scénique (y compris pour les musiques enregistrées qui
seront lancées du plateau).
En adéquation avec le propos, il s'agit de refléter le foisonnement du monde et sa
complexité à travers la profusion des genres.
Les dissonances, les écarts entre ces genres, créent des tensions dramaturgiques, une
musicalité autonome qui n'appartient en propre ni à l'un ni à l'autre, qui s'exprime plutôt
entre eux.