Diagnostic des coxopathies en dehors de la coxarthrose
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Diagnostic des coxopathies en dehors de la coxarthrose
Diagnostic des coxopathies en dehors de la coxarthrose P Brissaud Coxites inflammatoires Critères du diagnostic. Le diagnostic d’une coxite inflammatoire repose sur un faisceau d’arguments précis. Arguments cliniques. • sujet de moins de 40 ans • douleurs nocturnes et dérouillage matinal • début rapide et aggravation rapide Arguments biologiques • augmentation de la VS et de la CRP • ponction de l’articulation : liquide inflammatoire. Arguments radiologiques • pincement articulaire flou et irrégulier • décalcification et érosions des contours osseux • absence d’ostéophytose • aggravation rapide des lésions radiologiques Rx : coxite http://www.rhumato.net/ Rx : coxite évoluée Disparition totale de l’interligne Une fois le diagnostic de coxite posé, il faut en chercher la cause : rhumatisme inflammatoire ou infection. Coxite infectieuse ♦ contexte inflammatoire avec douleurs nocturnes, fièvre et syndrome inflammatoire biologique. ♦ Radios signes précoces : - déminéralisation globale du cotyle et de la tête fémorale - pincement global de l'interligne avec conservation du parallélisme articulaire. signes radiologiques retardés - déminéralisation globale accentuée - pincement de l'interligne qui peut être complet - encoche périchondrale à la périphérie du cartilage articulaire ♦ Scintigraphie peut être positive précocement ♦ IRM. - épanchement articulaire - hyposignal en T1 et hypersignal en T2 tête fémorale et cotyle http://www.rhumato.net/ - épaississement de la synoviale, se rehausse de manière intense après injection de Gadolinium. ♦ ponction articulaire est essentielle à la recherche du germe en cause : tuberculose ou germes banaux. Rhumatismes inflammatoires Sur le plan clinique il s'agit toujours de douleurs de type inflammatoire, souvent bilatérales, s'intégrant en règle dans le cadre d'une maladie inflammatoire connue. Au début, les radiographies montrent un pincement global de l'interligne avec une déminéralisation sous-chondrale. A la phase d'état, on retrouve la déminéralisation ainsi qu'un pincement complet de l'interligne, des érosions, des lacunes péri-chondrales et une destruction articulaire. L'évolution est variable selon l'affection en cause. ♦ Polyarthrite rhumatoïde La coxite est rare et souvent tardive. ♦ Spondylarthropathies. L’atteinte des hanches dans la SPA est plus fréquente et plus précoce que dans la PR. Elle est bilatérale et symétrique. Elle peut aboutir à une ankylose enraidissante sévère nécessitant la pose d’une prothèse totale. Il faut noter la fréquence des ossifications péri-prothétiques après prothèse totale de hanche. Dans le rhumatisme psoriasique, l’atteinte des hanches est rare et souvent dans le cadre d’une forme rachidienne de type SPA. Il en est de même dans les rhumatismes des entéropathies chroniques comme la maladie de Crohn. Coxites microcristallines ♦ chondrocalcinose articulaire crise aiguë de pseudo-goutte calcique : le diagnostic repose sur la radiographie, éventuellement l'étude du liquide synovial, rarement accessible à la hanche; http://www.rhumato.net/ ♦ la goutte touche exceptionnellement la hanche de façon isolée. Coxopathies Ostéochondromatose La chondromatose synoviale est une métaplasie primitive de la synoviale élaborant des petites masses arrondies de tissu cartilagineux qui se détachent pour devenir des corps étrangers. ♦ Clinique - douleurs intermittentes avec poussées - formes indolores, parfois enraidissante - douleurs fulgurantes ou accrochages douloureux ♦ Radiographies - ostéochondromes visibles - chondromes radiotransparents : 30 à 50% des cas ♦ arthroscanner - chondromes visibles - altérations du cartilage ♦ traitement ablation des chondromes sous arthroscopie. Synovite pigmentée villonodulaire Rare ♦ Clinique crises douloureuses répétitives témoignant d'hémarthroses intra-articulaires. ♦ Radiologie retardés : - déminéralisation diffuse - pincement articulaire tardif - géodes péri-chondrales souvent volumineuses ♦ IRM - épanchement articulaire abondant hypertrophie synoviale rehaussée par Gadolinium dépôts d'hémosidérine : hyposignal T1 et T2 ♦ traitement le plus souvent chirurgical (arthroscopie) http://www.rhumato.net/ Osteopathies Ostéonécrose aseptique de la tête fémorale. ♦ clinique : - début brutal - limitation modérée et tardive des amplitudes articulaires - douleurs nocturnes possibles ♦ biologie VS normale ♦ radiologie: - ostéocondensation limitée de la tête fémorale - enfoncement d’un secteur limité de la tête dessinant l’image en coquille d’oeuf - séquestration du segment nécrosé - absence de pincement articulaire - absence d’ostéophytose - intégrité du cotyle Rx : nécrose hanche http://www.rhumato.net/ Rx nécrose de hanche Séquestre ♦ aspects en IRM En T1 : - liseré arciforme à concavité supérieure rejoignant la lame osseuse souschondrale de bas signal et entourant la tête fémorale - segment sous-jacent : anomalies médullaires sous la forme d’un hyposignal. En T2: - le liseré de démarcation peut se dédoubler en une bande d’hypersignal et une bande d’hyposignal Le séquestre osseux a d’abord un signal de type graisseux puis un signal de type fibreux dans les lésions évoluées. On retrouve souvent un discret épanchement articulaire. http://www.rhumato.net/ IRM : nécrose hanche droite Nécrose débutante à gauche ♦ enquête étiologique : - traumatisme (après fracture du col ou luxation réduite) - barotraumatisme - traitement par les corticoïdes - drépanocytose, maladie de surcharge - lupus érythémateux disséminé. - infection à VIH http://www.rhumato.net/ Les formes idiopathiques sont fréquentes : rôle favorisant de l'alcool et d'une hyperlipoprotéinémie. Algodystrophie de hanche rare ♦ Clinique - homme jeune et d'âge moyen - parfois post-traumatique - femme en cours et surtout en fin de grossesse ♦ Radiographies signes radiologiques retardés : - déminéralisation homogène ou hétérogène (ponctuée) des deux berges articulaires - la limite de l'os est floue, mal visible - interligne strictement normal ♦ scintigraphie osseuse hyperfixation précoce de l'articulation pathologique ♦ IRM L'IRM montre précocement : - aspect d'oedème de la moelle osseuse : hyposignal en T1 et hypersignal en T2 touchant le col et la tête fémorale, plus ou moins étendu, sans limite nette avec la zone saine (contrairement à l'ostéonécrose) - parfois épanchement articulaire. L'évolution se fait en 3 à 6 mois, avec régression totale des signes. http://www.rhumato.net/