Section 4 La mise en place des réseaux locaux et l
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C O L L E C T I O N Implantation des centres de santé et de services sociaux Guide d’implantation des centres de santé et de services sociaux Volume 1 Section 4 La mise en place des réseaux locaux et l’organisation médicale de l’instance locale Association des hôpitaux du Québec REMERCIEMENTS Ce document a été rédigé par : Dr Laurent Boisvert Adjoint au vice-président exécutif Affaires clinico-administratives Association des hôpitaux du Québec Nous désirons remercier les personnes suivantes, qui ont collaboré à ce document : M e Sylvain Poirier Heenan Blaikie Directeur des Affaires juridiques Association des hôpitaux du Québec Dre Christiane Arbour Directrice des services professionnels et hospitaliers Centre hospitalier Saint-Eustache Dre Jacynthe Dionne Directrice des services professionnels et hospitaliers Carrefour de santé de Jonquière Dr Claude Farah-Lajoie Médecin-conseil Association des hôpitaux du Québec Dr Guy Morissette Directeur des services cliniques – Hôpital de Hull Centre hospitalier des Vallées de l’Outaouais Dre Lorraine Therrien-Saillant Directrice des services professionnels et hospitaliers Centre hospitalier de l’Archipel TABLE DES MATIÈRES 1. INTRODUCTION ..................................................................................................................... 4.1 2. LE STATUT ET LES PRIVILÈGES DES MÉDECINS ET L’AIRE DE LEUR EXERCICE ........................ 4.1 2.1 Le renouve llement du statut et des privilèges par l'instance locale ........................... 4.2 2.2 La nomination de médecins ou de dentistes .............................................................. 4.2 2.3 Les obligations rattachées à la jouissance des privilèges........................................... 4.2 3. LE CONSEIL DES MÉDECINS, DENTISTES ET PHARMACIENS (CMDP) ..................................... 4.3 4. LA DIRECTION DES SERVICES PROFESSIONNELS ..................................................................... 4.4 5. LE DÉPARTEMENT CLINIQUE DE MÉDECINE GÉNÉRALE .......................................................... 4.5 6. LES PLANS D’EFFECTIFS MÉDICAUX ET DENTAIRES ............................................................... 4.6 7. LE CONSEIL DES INFIRMIÈRES ET INFIRMIERS (CII) ET LE CONSEIL MULTIDISCIPLINAIRE (CM)............................................................................ 4.7 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................. 4.8 ANNEXE I : Opinion juridique sur l’organisation médico-administrative des instances locales ANNEXE II : Aide-mémoire pour la préparation d’une résolution générale à effet transitoire du conseil d’administration provisoire d’une instance locale en regard des affaires médicales 4. La mise en place des réseaux locaux et l’organisation médicale de l’instance locale 1. INTRODUCTION La mise en place des centres de santé et de services sociaux (CSSS), issus de la fusion des CH, des CLSC et des CHSLD, sera concrétisée, à tout le moins légalement dans les prochaines semaines. La Loi sur le s agences de développement de réseaux locaux de services de santé et de services sociaux [projet de loi n° 25] qui prévoit la création de nouveaux établissements est silencieuse sur les effets de la fusion au chapitre de l’organisation interne du nouvel établissement, entre autres, en ce qui a trait à l’organisation médicale. Le présent document inspiré de l’opinion juridique (jointe en annexe) de la société Heenan Blaikie proposera des modifications aux structures actuelles, au conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) et au département de médecine générale, dans le but d’assurer une intégration harmonieuse des activités médicales et le développement des liens nécessaires à une prise en charge continue des clientèles. Une précision s’impose d’emblée au sens à donner aux termes établissements, centres et installations. L’établissement nouvellement formé réfère à l’instance locale qui, elle, exploite des centres et des installations. Les centres réfèrent aux missions fusionnées : si l’instance locale est le résultat de la fusion de plus d’un CLSC et de plus d’un CHSLD, l’instance est considérée exploiter tout de même un centre de mission CLSC et un centre de mission CHSLD; il y aura cependant plus d’une installation par centre. Ainsi, les privilèges de pratique médicale s’appliqueront au regard des centres à moins qu’il y ait une mention explicite en ce qui a trait aux installations. 2. LE STATUT ET LES PRIVILÈGES DES MÉDECINS ET L’AIRE DE LEUR EXERCICE Nous appuyons l’opinion juridique en ce qui concerne le maintien du statut et des privilèges des médecins qui feront partie de l’instance locale au moment de sa constitution, et ce, jusqu’à ce que le CMDP et les départements adoptent leur nouvelle réglementation. Ainsi : « …le médecin qui détenait un statut de membre actif d’un centre hospitalier maintenu par un établissement fusionné, conserve ce statut dans le centre correspondant désormais maintenu par l’instance locale. Il en va de même du médecin détenteur de statut dans un CLSC et ainsi de suite »1 . Il incombera au CMDP de revoir la réglementation en vigueur et d’adopter les modifications nécessaires pour la bonne conduite des activités médicales dans le CSSS. 1 POIRIER, Sylvain et Patrick A. MOLINARI. Opinion sur l’organisation médico-administrative des instances locales, Montréal : Heenan Blaikie, 2004, p. 6, (opinion juridique). Association des hôpitaux du Québec n 4.1 4. La mise en place des réseaux locaux et l’organisation médicale de l’instance locale Toutefois, ce statut, tout comme les privilèges qui l’accompagnent, pourrait valoir dans d’autres installations que celles d’origine. En effet, en appliquant le principe selon lequel une instance locale ne peut exploiter qu’un centre d’une même catégorie, quoiqu’elle résulte de la fusion de plusieurs centres de cette catégorie, le médecin détenteur d’un statut dans un des centres de cette catégorie se trouve, à la suite de la fusion, à le détenir pour toutes les installations correspondant à cette catégorie. En contrepartie, il ne peut prétendre, du seul fait du statut qu’il détient, exercer sa profession dans un autre centre relevant de l’autorité de l’instance locale. 2.1 LE RENOUVELLEMENT DU STATUT ET DES PRIVILÈGES PAR L'INSTANCE LOCALE Dans tous les cas, l’instance locale devra donner effet au dispositif de l’article 238 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux (ci-après : la LSSSS), qui prévoit qu’une demande de renouvellement ne peut être refusée qu’en fonction de critères « de qualification, de compétence scientifique ou de comportement », chacun qualifié au regard des exigences propres de l’établissement, ou encore en raison de la violation des obligations rattachées à la jouissance des privilèges. 2.2 LA NOMINATION DE MÉDECINS OU DE DENTISTES L’article 237 de la LSSSS indique que la demande de nomination d’un médecin ou d’un dentiste doit déterminer le centre dans lequel le requérant souhaite exercer sa profession. Dans le cas des instances locales, ceci signifie qu’un médecin postulant devra préciser s’il entend exercer dans le centre hospitalier, le CLSC ou le CHSLD. Lorsque la demande ne vise qu’un centre, les règles habituelles, prévues aux articles 237 et suivants de la LSSSS, s’appliqueront. Sachant que tous les médecins d’une instance locale seront membres d’un CMDP unique et que leur exercice professionnel sera soumis aux pouvoirs de ce dernier, comme le prévoit l’article 213 de la LSSSS, on peut en déduire que le législateur n’a pas exclu l’hypothèse qu’un médecin puisse exercer des activités dans plus d’un centre d’un même établissement. La demande de ce médecin devra cependant être appréciée par les instances de l’établissement au regard des exigences propres à l’exercice des privilèges sollicités dans chacun des centres, et la décision du conseil d’administration de l’instance locale devra faire état de la conclusion relative à chaque volet de la demande. 2.3 LES OBLIGATIONS RATTACHÉES À LA JOUISSANCE DES PRIVILÈGES L’article 242 de la LSSSS prévoit qu’au moment de l’acceptation d’une demande de nomination ou d’une décision de renouvellement du statut et des privilèges d’un médecin ou d’un dentiste, la Association des hôpitaux du Québec n 4.2 4. La mise en place des réseaux locaux et l’organisation médicale de l’instance locale résolution du conseil d’administration énonce les obligations qui sont rattachées à la jouissance des privilèges et qui ont été recommandées par le CMDP de l’établissement. Dans le cas des instances locales et compte tenu du fait que celles-ci doivent respecter l’affectation des médecins et des dentistes aux centres pour lesquels ils ont obtenu des privilèges, la question de savoir s’il est possible d’assortir ces privilèges de l’obligation d’offrir des services dans les autres centres de l’instance locale sera sans doute soulevée. Il serait assez incongru qu’un établissement puisse légalement imposer à ses médecins de participer aux activités cliniques d’un autre établissement, mais qu’il ne puisse pas le faire entre les centres qu’il administre. Une interprétation aussi étroite de la LSSSS est assez peu cohérente, et il convient d’adopter une approche plus conforme à l’esprit de la loi 25, d’une part, de la LSSSS, d’autre part. Dans un tel contexte, on pourrait fa ire valoir que le conseil d’administration d’une instance locale dispose de la discrétion d’imposer aux médecins ainsi qu’aux dentistes, détenteurs ou demandeurs de privilèges dans un centre, l’obligation d’offrir certains services dans les autres centres de cette instance. 3. LE CONSEIL DES MÉDECINS, DENTISTES ET PHARMACIENS (CMDP) « L’article 213 de la LSSSS prévoit qu’un seul CMDP doit être institué pour «chaque établissement qui exploite un ou plusieurs centres où exercent au moins cinq médecins, dentistes ou pharmaciens ». Ce conseil les regroupe tous quel que soit le centre dans lequel ils oeuvrent. Un seul CMDP sera ainsi constitué dans chaque instance locale du seul fait de la constitution de celle-ci. En corollaire, les conseils existants immédiatement avant la fusion cesseront d’être » 2 . Par ailleurs : « …la constitution du comité exécutif du nouveau CMDP peut être initiée par une demande du conseil d’administration de l’instance locale qui doit voir au bon fonctionnement de l’établissement et qui dispose à cette fin des pouvoirs requis. …la question de la composition du comité exécutif, …exigera sans aucun doute certaines démarches préalables pour déterminer la représentativité optimale des professionnels concernés »3 . Ainsi : « …dès l’annonce de la configuration retenue pour la constitution d’une instance locale sur l’initiative du ou des présidents des comités exécutifs (ou des chefs des services médicaux du ou des CLSC) existants, convenir d’un protocole transitoire qui comporterait, notamment, les éléments suivants : 2 3 Ibid., p. 12. Ibid., p. 13. Association des hôpitaux du Québec n 4.3 4. La mise en place des réseaux locaux et l’organisation médicale de l’instance locale a) Désignation d’un comité exécutif provisoire et de ses officiers. [Afin de respecter un principe de représentativité, nous suggérons qu’il y ait au moins un représentant des médecins exerçant en CLSC et un représentant des médecins exerçant en CHSLD]. b) Déclaration de maintien des divers comités constitués dans les établissements dotés d’un CMDP [ou d’un service médical (CLSC, CHSLD)]; c) Détermination, le cas échéant, de règles transitoires en ce qui concerne les responsabilités du nouveau CMDP dans les établissements où aucun CMDP n’était constitué [ou encore là où il y a plusieurs CMDP. Nous suggérons que toutes les instances locales aient un CMDP, non seulement dans les instances locales où il y a un centre hospitalier.] d) Constitution d’un comité chargé de préparer un projet de règlement général de régie interne pour le nouveau CMDP; e) Procédure de convocation de l’assemblée générale des membres du nouveau CMDP et détermination des délais afférents »4 . En résumé, nous proposons que les officiers médicaux en place (CH, CLSC, CHSLD), durant la constitution de l’instance locale, assure le leadership de ces démarches en collaboration avec le directeur général intérimaire, le directeur des services professionnels et le président du conseil d’administration (CA) provisoire de l’instance locale afin d’assurer l’intégration harmonieuse et diligente des activités du nouveau CMDP. 4. LA DIRECTION DES SERVICES PROFESSIONNELS Compte tenu des responsabilités particulières qui incombent au directeur des services professionnels (DSP) d’un établissement, de sa participation aux réunions de l’exécutif du CMDP et de certains de ses comités, et des travaux immédiats à entreprendre dans le cadre de l’organisation médicale, nous suggérons fortement que le directeur général intérimaire et le CA provisoire statuent sur la nomination et le mandat du DSP dès la constitution de l’instance locale. Le DSP pourra ainsi assurer la bonne marche et la coordination des travaux entrepris en plus d’assurer la réponse aux obligations de l’organisation médicale. 4 Ibid., p. 13-14. Association des hôpitaux du Québec n 4.4 4. La mise en place des réseaux locaux et l’organisation médicale de l’instance locale 5. LE DÉPARTEMENT CLINIQUE DE MÉDECINE GÉNÉRALE Les instances locales devront se doter d’un plan d’organisation incluant les dimensions administratives, professionnelles et scientifiques. Le plan devra aussi prévoir la formation de départements cliniques, de qui relèvent les actes médicaux dentaires et pharmaceutiques de chaque programme clinique de l’établissement. Les chefs de département exerceront les responsabilités décrites aux articles 189 et 190 de la LSSSS. « La question qui vient le plus spontanément à l’esprit en ce qui concerne l’organisation clinique d’une instance locale est la suivante : le département clinique de médecine générale peut-il regrouper l’ensemble des médecins qui exercent dans ce domaine dans tous les centres maintenus par l’instance locale? »5 . Tout comme le mentionne l’opinion juridique, nous affirmons que cela est non seulement possible mais souhaitable. Cet état de fait permettra de mieux encadrer les activités cliniques des médecins membres du département et d’uniformiser la pratique professionnelle interne. L’organisation clinique de l’instance locale devrait faire en sorte que les règles de soins et que les règles d’utilisation des ressources puissent recevoir la même application dans tous les centres maintenus par cette instance. L’objectif législatif d’intégrer les soins et les services dans la logique des réseaux milite nettement en faveur de l’atteinte de cet objectif, à savoir un seul département de médecine générale. Nous suggérons que tous les médecins oeuvrant dans le domaine de la médecine générale ou familiale soient membres d’un seul et même département de médecine générale au sein d’un CSSS. Cette situation n’exclut pas, par ailleurs, que des omnipraticiens puissent être membres d’un autre département clinique de façon exclusive ou partagée selon les activités pratiquées. Par exemple, un omnipraticien qui pratique en santé mentale exclusivement pourrait être membre du département de psychiatrie. Les membres du département de médecine générale devront prévoir la constitution des services spécifiques nécessaires à la bonne marche de l’ensemble des activités médicales tenues et régies par le département. Nous pourrons ainsi retrouver un service de médecine générale de première ligne au même titre qu’un service de médecine générale d’hospitalisation ou encore un service de soins palliatifs. Les règlements du département devront par ailleurs être revus à la lumière de la nouvelle réalité. 5 Ibid., p. 15 Association des hôpitaux du Québec n 4.5 4. La mise en place des réseaux locaux et l’organisation médicale de l’instance locale PRÉSENTATION SCHÉMATIQUE DE L’ORGANISATION MÉDICALE PROPOSÉE CA CMDP DG DSP Département de médecine générale Service CLSC Soins palliatifs Hospitalisation Service CHSLD 6. LES PLANS D’EFFECTIFS MÉDICAUX ET DENTAIRES Au jour de la fusion des établissements auxquels elle succède, l’instance locale disposera des plans d’effectifs en vigueur dans ces établissements. Elle ne pourra procéder à l’octroi de statuts et de privilèges à de nouveaux médecins et dentistes que dans la mesure où, pour un centre donné, il existe une vacance sur le plan des effectifs médicaux et dentaires et que l’agence de développement de sa région ait, au préalable, approuvé la demande, conformément à l’article 240 de la LSSSS. Lorsque le centre exploité par l’instance locale regroupe plusieurs centres existants avant la fusion, par exemple lorsque celle-ci succède à plusieurs CHSLD qu’elle exploite désormais à titre d’installations, il faudra probablement regrouper dans un même plan d’effectifs ceux qui étaient propres à chaque centre de la même catégorie. Association des hôpitaux du Québec n 4.6 4. La mise en place des réseaux locaux et l’organisation médicale de l’instance locale L’instance locale, comme tout autre établissement, pourra modifier le plan relatif à chaque centre. Le nouveau projet sera soumis aux mêmes règles de conformité sur le plan régional des effectifs ainsi qu’aux mêmes conditions de consultation et d’approbation que celles qui sont maintenant requises. Par ailleurs, il n’est pas impossible que l’instance locale soit saisie de plans dont les échéances de révision ne seraient pas identiques : la loi ne prévoyant aucune mesure transitoire à ce sujet, il conviendra de trouver les arrangements administratifs appropriés avec les agences de développement concernées et, peut-être aussi, avec le ministère de la Santé et des Services sociaux. 7. LE CONSEIL DES INFIRMIÈRES ET INFIRMIERS (CII) ET LE CONSEIL MULTIDISCIPLINAIRE (CM) Nous traiterons du conseil des infirmières et infirmiers et du conseil multidisciplinaire dans une autre section de la collection : « Implantation des centres de santé et de services sociaux ». Association des hôpitaux du Québec n 4.7 4. La mise en place des réseaux locaux et l’organisation médicale de l’instance locale BIBLIOGRAPHIE POIRIER, Sylvain et Patrick A. MOLINARI. Opinion sur l’organisation médico-administrative des instances locales, Montréal : Heenan Blaikie, 2004, p. 6, (opinion juridique). Loi sur les agences de développement de réseaux locaux de services de santé et de services sociaux [projet de loi n° 25], L.Q. 2003, chapitre 21. Loi sur les services de santé et les services sociaux, L.R.Q., c. S-4.2. Association des hôpitaux du Québec n 4.8 ANNEXE I : OPINION JURIDIQUE SUR L’ORGANISATION MÉDICOADMINISTRATIVE DES INSTANCES LOCALES ANNEXE II : AIDE-MÉMOIRE POUR LA PRÉPARATION D’ UNE RÉSOLUTION GÉNÉRALE À EFFET TRANSITOIRE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION PROVISOIRE D’UNE INSTANCE LOCALE EN REGARD DES AFFAIRES MÉDICALES