N°4 L`image dans le récit I/II

N°4 L’image dans le récit I/II
- Myriam Tsimbidy
Abarat de Clive Barker :
de la fantasy enluminée au Grand Œuvre
Résumés et mots-clés
L’écriture picturale d’Abarat amplifie les structures conflictuelles propres au récit de
Fantasy et réinvente le récit fondateur des origines du monde. L’esthétique choisie
évoque un monde intemporel, cosmopolite et archaïsant : des enluminures surréalistes
côtoient des représentations d’étranges monuments égyptiens et indous, tandis que
l’interaction texte illustration renvoie aux obsessions intemporelles d’un Bosch, d’un
Edgar Poe, d’un William Blake... L’art pictural est à la genèse de l’écriture de Clive
Barker comme la ligne est à la genèse de l’univers représenté. Tous les personnages sont
des créateurs de glyphe, sorte d’abstraction de lignes et de couleur
qui devient
représentation puis réalité. Ainsi la ligne, symbole de la création artistique est-elle aussi
le lien spirituel, qui unit l’univers à ses créatures. Abarat est donc à la fois un récit
d’aventure, l’aventure d’une création picturale et une mise en abime du travail de l’artiste.
Fantasy, Clive Barker, illustration, création
The pictorial style and the illuminated picture of Abarat amplify the antithetic structure of
this story about the age-old battle between the dark and the light. The illuminations of the
Middle Ages, the representations of Egyptian monuments and even surrealist visions
create a strange world which is cosmopolitan, timeless and archaic. The interaction
between text and illustration refers to a timeless obsession of Bosch, Poe, and William
1
Blake... The painting is the source of Barker’s inspiration. As the artist, all characters are
creators of glyph, a sort of abstraction made by line and colors. Thus the line, a symbol of
artistic creation is also the spiritual link of this world. Abarat is an adventure story, but
also the adventure of a pictorial creation and the symbol of the artist’s work.
Fantasy, Clive Baker, illustration, creation
2