Les Derniers rois de Thulé

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Les Derniers rois de Thulé
Les Derniers rois de Thulé
Au cours de plusieurs missions et hivernages, Jean Malaurie a
partagé la vie des derniers Esquimaux (Inuits), au moment où leur
société archaïque était soumise au choc de la modernité. Ce livre,
devenu légendaire, est le premier de la célèbre collection Terre
Humaine créée par Jean Malaurie. C’est le livre le plus diffusé au
monde sur le peuple inuit (plus d’un million de volumes, une
vingtaine de traductions). Le volume proposé ici est la cinquième
édition revue et augmentée d’une post-face : Et après ? Retours à
Thulé, suivie d'un dossier Débats et critiques.
« Hivernage de l'auteur dans la nuit polaire et sa grande intimité
avec les Inuit. Chasse à l'ours, au morse; premier Français à avoir
atteint le pôle géomagnétique Nord ; tragédies polaires, la pensée
mythique; la création d'une grande base américaine au cœur du
territoire fait basculer l'histoire des hommes du pôle.
Et après ? Le combat d'un peuple pour préserver son identité. Les
Inuit de l'an 2000 se lèvent. Voici enfin l'un des vraiment grands
livres de voyage du XXe siècle. C'est une histoire immense racontée
avec une candeur absolue. Ronald Blythe, écrivain, Londres. Les
Derniers Rois de Thulé est, sans aucun doute, l'un des livres les
meilleurs, les plus lumineux jamais écrits sur les Inuit. Farley
Mowat, écrivain, Ottawa. Peu d'études sur le terrain réussissent à
montrer une telle lucidité, vision et autorité qu'elles en deviennent
des documents essentiels. Bruce Jackson, Journal of American
Folklore, New York. Un livre fascinant sur les Esquimaux de Thulé.
Le même hommage que Knud Rasmussen avait rendu quarante à
cinquante années auparavant. Sermitsiaq, Nuuk, Groenland. »
(extrait de la présentation de l’éditeur)
« Malaurie (…) raconte : "Voyageant seul, j'ai vécu plusieurs mois
avec les Inuit - et comme les Inuit. On allait à la chasse, à la pêche
ensemble. On partageait la soupe au sang. Peu à peu, ils ont cessé de
se méfier et m'ont adopté. Ils pressentaient que leur société
ancestrale était menacée et ont compris que je pourrais devenir en
quelque sorte leur secrétaire, leur témoin irréfutable, leur avocat. Le
plus dur fut de les amener à s'intéresser à eux-mêmes."
Pour cela, Malaurie dresse leur arbre généalogique, visite les foyers,
mettant en évidence une consanguinité qui permettra d'expliquer et
de traiter un taux anormalement élevé de stérilité. Il parle avec les
femmes, les enfants, confesse les vieux. "Lorsque les Américains ont
installé sur ce bout de banquise une base militaire secrète, au mépris
de ses premiers habitants, je me suis décidé à écrire Les Derniers
Rois de Thulé, même si, à l'origine, je ne songeais qu'à rédiger des
rapports secs et précis de scientifique. Je suis passé de la pierre à
l'homme et j'ai tout focalisé sur la défense d'un peuple. Je les ai
aidés et ils m'ont construit." » (extrait d’un article d’Olivier Le Naire,
L’Express, 27 juillet 2001)
« En 1948, à Thulé, nom mythique pour les passionnés de la
civilisation boréale, c'est la révélation : "Un traîneau, des chiens, ma
vie commence." Ses premières missions ont lieu au printemps,
période bénie des dieux pour les Esquimaux, mais également pour
les amateurs du Grand Nord qui désirent se lancer sur les traces de
Jean Malaurie. Ils découvriront alors que les températures
n'avoisinent pas toujours les - 30 degrés et que le Groenland n'est
pas qu'une étendue blanche. Après la nuit polaire hivernale, le jour
reprend ses droits et la nature renaît : "Les pavots arctiques, les
feuilles rouille des rhododendrons (...) avec le soleil qui se lève, la
toundra s'éveille." Jusqu'au mois de juillet, les déplacements sur la
banquise se font en traîneau. Après, il faut utiliser les canots. Jean
Malaurie parle de ces paysages avec dévotion : "Ce qui reste à fleur
de ma sensibilité, c'est l'eau vive des torrents, la splendeur multiple
des fleurs lors du printemps, le crissement de la banquise
dérivante." » (Extrait d'un article de Alexandra Lemasson,
L'Express, 1er juin 2000)
« Pour ouvrir Les Derniers Rois de Thulé, ce livre où il raconte cette
mission de 1950-1951, Malaurie cite Jean Giono : "On ne peut, je
crois, rien connaître par la simple science; c'est un instrument trop
exact et trop dur. Le monde a mille tendresses dans lesquelles il faut
se plier... Seul le marin connaît l'archipel." Cette phrase définit
parfaitement la méthode de Jean Malaurie. Ethnologue, il sait, à
l'aide de données statistiques, étudier le comportement
démographique du groupe esquimau. Mais il est aussi le coriteur qui
restitue une atmosphère, utilise avec la maîtrise de l'écrivain l'art de
la mise en scène pour conduire à une réflexion sur ces hommes qui
relèvent le défi de la géographie. Un mot esquimau dans le texte, la
recréation des dialogues, des injonctions - "Nerrivoq !" (mangez !),
dit l'Esquimaude en retirant du bouillon des morceaux de phoque
fumants et noirs comme la suie - tout cet art du récit est mis au
service d'une ethnologie fondée sur la compréhension intime, vécue,
de la population étudiée. Malaurie est devenu,, autant que faire se
peut, esquimau pour nous parier des Esquimaux. » (extrait d'un
article de Max Gallo)

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