Suzanne Necker-Curchod (1737-1794)

Transcription

Suzanne Necker-Curchod (1737-1794)
Seite 1 von 2
Suzanne Necker-Curchod (1737-1794)
La Salonnière de Paris
10.07.2014 | Von Verena Parzer Epp | http://www.avenir-suisse.ch/?p=38355
copyright by avenir suisse
Seite 2 von 2
Le dicton «Konwledge is power» («le savoir est le pouvoir») est attribué au philosophe anglais Francis Bacon. Au XVIIIe
siècle, la Vaudoise Suzanne Necker-Curchod devient, grâce au savoir et à une bonne dose d’orgueil, l'une des
personnes les plus influentes de la société française.
Suzanne Curchod est née en 1737 à Crassier, non loin de la frontière française. Elle a de la chance avec ses deux
parents. Son père, un pauvre pasteur calviniste, la fait bénéficier d'une formation humaniste complète, ce qui est
absolument inhabituel pour une fille de cette époque. De sa mère, elle hérite une beauté presque immaculée. Sa
première idylle avec l'historien anglais Edward Gibbon ne dure pas longtemps. Après le décès prématuré de ses
parents, la jeune femme travaille d'abord comme gouvernante à Genève, puis à Paris. C'est là qu'elle fait la
connaissance en 1764 du banquier franco-suisse Jacques Necker, son futur époux. Les époux forment le couple le plus
influent de Paris et Madame Necker, comme elle s'appelle maintenant, s'épanouit dans le rôle de la Grande Dame. Son
«Salon des philosophes», dans lequel elle reçoit chaque vendredi soir, devient un événement social. De nombreuses
personnalités influentes entrent et sortent de la maison. La nomination en 1776 de Jacques Necker en tant que ministre
français des finances est également attribuable au légendaire esprit de son épouse.
A l'ombre de son époux, Suzanne Necker-Curchod vit une vie véritablement indépendante. Mais elle met de côté ses
ambitions d'écrivaine et investit toute son énergie – comme ses parents avant elle – dans la formation de sa fille unique
Germaine. Celle-ci entrera plus tard dans l'histoire en tant qu’écrivaine influente sous le nom de Madame de Staël.
Grâce à la bonne situation financière de la famille, Madame Necker peut jouer le rôle de mécène. Elle est tellement
choquée par les conditions régnant à l'«Hôtel Dieu» de Paris qu'elle fait elle-même construire un hôpital et qu'elle le
dirige pendant dix ans. A l'«Hospice de charité», une importance particulièrement grande est accordée à l'hygiène;
chaque malade a son propre lit – une rareté à l'époque. Dans ses rares publications, Suzanne Necker-Curchod se
préoccupe surtout de questions sociales. Elle s'exprime sur la politique de la santé, mais critique également le nouveau
droit matrimonial, qui facilite les divorces; elle est en effet profondément calviniste.
Peu après le début de la Révolution française, le couple retourne en Suisse en 1790 pour s'établir au bord du Léman.
Suzanne Necker-Curchod meurt des suites d'une longue maladie, à l'âge de 54 ans seulement. Ses funérailles, qu'elle
planifie encore elle-même dans ses moindres détails, y compris l'aspect du cercueil, sont sa dernière grande
représentation.
L ’ensemble des portraits des pionnières de la Suisse moderne feront l’objet d’une publication dans un livre qui paraîtra
à l’automne 2014, édité par Avenir Suisse et Le Temps. A précommander ici
copyright by avenir suisse