Thierry Lanusse « j`ai l`obsession d`avoir 0 mortalité de veaux à la

Transcription

Thierry Lanusse « j`ai l`obsession d`avoir 0 mortalité de veaux à la
Thierry Lanusse
« j'ai l'obsession d'avoir 0 mortalité de veaux à la naissance »
L'exploitation
Troupeau : 45 mères Blonde d'Aquitaine
SAU : 25 ha de maïs (dont 4 ha ensilage) – 50 ha prairies (dont 25 ha permanente)
main d’œuvre : Thierry
En chiffres
IVV : 363 jours
taux de mortalité : 0
âge au 1er vêlage : 33 mois
poids carcasse : 580 kg
Suite à la retraite de son père Thierry Lanusse s'est installé en 1992 avec 15 mères Blonde
d'aquitaine et 12 ha de maïs . « A cette époque, on vivotait. Ça ne marchait pas bien. Mais j'ai
voulu me spécialiser dans l'élevage bovins par passion. J'aimais faire naître les veaux»
Aujourd'hui, le troupeau compte 45 mères et affiche de bons résultats techniques. Thierry
vend 15 vaches de boucherie sous label Boeuf de Chalosse et 25 broutards par an.
Quand les résultats de votre troupeau se sont-ils améliorés ?
Th. Lanusse : je suis parti de zéro pour les résultats techniques. J'avais beaucoup de mortalité,
des gros veaux d'où d'important problèmes de vêlages et de césariennes. Quand j'en ai eu
assez, j'ai pris le taureau par les cornes, si je peux dire et j'ai décidé d'acheter un taureau
sélectionné pour obtenir de petits veaux. Parallèlement, j'ai éliminé les grosses vaches qui
donnaient de gros veaux. Et à partir de là, tout s'est enchaîné : moins de problème au vêlage,
moins de mortalité, amélioration de l'IVV. Ça ne s'est pas fait du jour au lendemain, il a fallu
attendre 10 ans pour obtenir de bons résultats.
J'ai donc pu alors, accélérer les investissements et m'équiper d'un bâtiment neuf de 32 places
en 2005 en faisant la mise aux normes puis je l'ai agrandi en 2013 avec 24 places
supplémentaires.
Vous n'avez pas de mortalité de veau à la naissance, comment l'expliquez-vous ?
Th. L. : pour moi c'est une obsession : je ne veux pas avoir de mortalité de veau à la
naissance. Depuis 3 ans, avec 45 vêlages par an, je n'ai pas eu un seul mort à la naissance.
Lorsque je choisis des taureaux issus d'élevage inscrits, je ne fais pas la course à la plus
grosse morphologie. C'est là, à mon avis, la clé de la réussite ; même si je crois qu'il y a aussi
une part de chance. Je choisis toujours les taureaux pour leurs critères de facilité de vêlage et
leurs aptitudes laitières. J'ai donc des vaches qui vêlent facilement. Je fais confiance aux
animaux et je laisse faire la nature, donc je dors la nuit. D'ailleurs, j'ai peu de vêlages
pendant la nuit. C'est depuis que j'ai assisté à l'accouchement de mon épouse, que j'ai compris
que j'intervenais trop lors des vêlages.
Les génisses sont à l'attache au 1er vêlage, juste à côté de mon habitation ce qui me permet de
mieux les surveiller et intervenir si nécessaire. Pour les primipares, je joue la sécurité en
pratiquant l'insémination artificielle, en sélectionnant la facilité de naissance afin que le vêlage
se passe au mieux.
Quelle est votre recette pour avoir un tel poids carcasse des vaches ?
Th. L. : mon choix des taureaux ne se fait pas au détriment de la génétique. De plus,
j'applique les conseils du technicien Bovin Croissance en engraissant les vaches en stabulation
libre, à volonté avec des rations bien maîtrisées ; et ça marche bien. Même si cela coûte peutêtre plus cher car elles consomment un peu plus, on s'y retrouve en poids carcasse. Il faut
produire des animaux qui correspondent aux besoins des négociants et du label rouge.
Comment gérez-vous les prairies ?
Th. L. : je mets les animaux à la pâture le plus tôt possible mais c'est rarement avant le 15
mars compte tenu de nos conditions pédo-climatiques locales.
Les prairies situées aux abords du bâtiment permettent aux animaux de pâturer tout en
pouvant rentrer et sortir de la stabulation et les refermer si il il y a un épisode pluvieux.
Je pratique aussi le pâturage tournant depuis toujours. Il permet de mieux exploiter l'herbe en
évitant les refus.
Sur certaines prairies situées en zone inondable Natura 2000, je bénéficie d'une aide MAE.
C'est un plus important.
Quels sont vos marges de progrès ?
Th.L : je peux mieux faire au point de vue sanitaire (avec une bonne désinfection, un vide
sanitaire) car les protocoles préventifs mis en place sont onéreux. Mon organisation avec des
petits veaux et des petits taureaux fonctionne bien, c'est ma solution pour être zen. Il faut que
j'arrive à maintenir les bons résultats mais je suis confiant.
Je suis satisfait de ma vie d'agriculteur. J'ai trouvé un équilibre entre mon métier, ma vie
familiale et mes loisirs ; le tout avec un équilibre financier. J'ai toujours recherché à ne pas me
faire déborder par le travail car j'estime que sinon les résultats ne suivent plus.