Les cantharides de l`hôpital militaire de Saint-Maixent

Transcription

Les cantharides de l`hôpital militaire de Saint-Maixent
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É D E C I N E
Un poison violent, une
« mouche » qui est en
fait un coléoptère, un
hôpital qui lance un
appel au peuple…
Mais quel pouvait
bien être l’usage des
mouches cantharides
à l’hôpital militaire
de Saint-Maixent…
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Extrait du registre des
délibérations du conseil du
district de Saint-Maixent.
Imprimé par François Lainé,
imprimeur à Saint-Maixent
(coll. de l’auteur).
▲
Mouche cantharide
(dessin MG).
Les cantharides
de l’hôpital militaire
de Saint-Maixent
Pierre JUCHAULT
Le « 12 Messidor de l’an second de la
République Française »1 se réunissait
en séance publique, le conseil du
district de Saint-Maixent, département des Deux-Sèvres, avec son président Gibaud et son secrétaire Allard,
assistés des administrateurs et de
l’agent national. Lors de cette séance,
le conseil prenait connaissance d’un
mémoire présenté par le citoyen
Lemasle, pharmacien en chef de l’hôpital militaire de Saint-Maixent. Dans
son mémoire, le pharmacien indiquait
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que l’hôpital manquait de mouches
cantharides, « médicament qu’on ne
peut remplacer par aucun autre, et
cependant d’une absolue nécessité ». Il
priait l’administration « d’inviter les
citoyens des campagnes à en recueillir ». Après avoir délibéré sur ce sujet,
le conseil arrêtait ce qui suit :
1°. Tous les Citoyens de ce District
sont invités à faire la recherche des
mouches Cantharides et à les recueillir ; il est à observer que pour les
prendre il faut s’y prendre entre deux
O V E M B R E
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É C E M B R E
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et trois heures du matin. Ces insectes
se trouvent ordinairement sur les
frênes et lilas dessous lesquels on
étend des draps, on secoue les arbres,
les mouches tombent et on serre les
draps assez bien pour qu’elles ne
puissent point en sortir.
2°. Les mouches qui seront apportées
à l’Hôpital militaire de Saint-Maixent
y seront payées à raison de vingt-cinq
1. Il s’agit du 30 juin 1794.

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