LA TRIBUNE La Tribune (Sherbrooke, Qc) Actualités, lundi 20

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La Tribune (Sherbrooke, Qc)
Actualités, lundi 20 septembre 2010, p. 3
Ruée vers l'or dans les Appalaches
Fisette, Gilles
SHERBROOKE - Une dizaine de compagnies d'exploration minière ont acquis
récemment les claims (concessions minières) qui quadrillent le sol des Appalaches,
depuis la région de Coaticook jusqu'à la Beauce, dans le but de mettre à jour des
gisements d'or.
Ces entreprises se nomment notamment Uragold, Golden Hope, Bowmore, Fancamp,
Amseco, Midland, Nevado.
"On croit que les Appalaches renferment les gisements d'or les plus riches au monde",
lance sans hésitation le président d'Uragold Bay Resources, Patrick Levasseur.
À l'Association de l'exploration minière du Québec, le directeur général, Jean-Pierre
Thomassin, explique que l'intérêt des entreprises d'exploration pour les Appalaches a été
soulevé par une rumeur de découverte qu'aurait faite la compagnie Bowmore et qu'elle n'a
pas encore publicisée.
"La rumeur qui circule dans le milieu veut que Bowmore ait fait une découverte
importante en Beauce. Auparavant, on cherchait de l'or dans les veines. Or, Bowmore,
toujours selon la rumeur, aurait trouvé de l'or dans les roches sédimentaires. Ce qui vient
changer les modalités d'exploration. En entendant ce qui concerne Bowmore, des
entreprises d'exploration ont immédiatement acquis des claims dans les Appalaches", a
rapporté M. Thomassin.
L'association tient son congrès annuel en novembre, à Québec. Elle dit espérer que
Bowmore fasse connaître sa découverte avant, de manière à pouvoir faire de ce sujet un
des points centraux de son congrès.
Du côté d'Uragold, une junior de l'exploration minière, on est surtout actif dans le secteur
de Coaticook et jusqu'à Saint-Simon-les-Mines, en Beauce, où elle espère pouvoir
commencer l'exploitation d'un site dès le printemps prochain. Ce site de Saint-Simon-lesMines a déjà été exploré et exploité par la Beauce Placer Company, au début des années
1960. Les moyens techniques de l'époque ne permettaient pas de rentabiliser l'opération,
si bien que Placer a abandonné le projet en 1963 bien qu'on estimait à plus de 120 000
onces d'or le potentiel de la mine.
La richesse en or du sous-sol appalachien est connue depuis longtemps. En fait, c'est dans
la Beauce, le long de la rivière Gilbert, que se vivra la première ruée vers l'or en
Amérique du Nord, dans les années 1850, longtemps avant la ruée du Klondike.
Au Québec, un jugement de la Cour supérieure établissant les droits des propriétaires des
terrains a coupé court à l'exploration minière jusqu'en 1982 alors que le gouvernement du
Québec a rétabli les droits miniers. Mais la chute vertigineuse du prix de l'or a sonné le
glas de la recherche de ce minerai.
Un sommet historique
Les choses ont changé cette année. Cette semaine, l'once d'or a atteint le sommet record
historique de 1267 $. Cette envolée du prix de l'or à la bourse, en raison de l'incertitude
économique actuelle et de la fluctuation trop grande des monnaies a fait de l'or une valeur
refuge fort attrayante. Des analystes prédisent que le prix de l'or va continuer de croître
jusqu'à atteindre les 1400 $ l'once, d'ici la fin de l'année. La hausse pourrait se poursuivre
l'an prochain où certains entrevoient des pointes jusqu'à 1600 $ l'once.
L'intérêt pour l'or des Appalaches ne se constate pas encore sur le terrain. Lorsqu'elle
acquiert une concession minière, une entreprise a deux ans pour y effectuer au moins
pour 1250 $ de travaux, à défaut de quoi elle doit verser ce montant au gouvernement. Si
les entreprises ne veulent pas jeter ainsi leur argent par la fenêtre, elles disposent d'une
année encore pour explorer le sous-sol de leurs concessions. C'est donc dire que des
travaux d'exploration pourraient être mis en branle au printemps ou à l'été prochain.
Selon M. Levasseur, les entreprises juniors comme la sienne peuvent rentabiliser
l'exploitation d'un site en autant que celui-ci renferme un potentiel d'au moins 27 000
onces.
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