Au diable les embrouilles, bienvenue aux médiateurs
Transcription
Au diable les embrouilles, bienvenue aux médiateurs
MODE ATTRACTION LA CÔTE PAGE 31 Lady Gaga succombe au charme de la reine d’Angleterre FLORIAN CELLA Les fondations, La jupe pour un outil financier hommes veut faire pour Rossellat son come-back VOUS PAGE 37 LES GENS PAGE 39 AFP NYON MARDI 18 MAI 2010 21 Au diable les embrouilles, bienvenue aux médiateurs GESTION DES CONFLITS Que fait le juge de paix? Famille, rapports de travail, voisinage ou relations commerciales, le champ d’action de la médiation s’étend. Les professionnels du rabibochage lancent une campagne de promotion. Préfet ou juge de paix sont amenés à organiser des rencontres entre parties afin d’ouvrir la voie d’une conciliation avant de mobiliser la lourde machine d’une procédure en justice. Ils fonctionnent à titre d’autorité compétente désignées par l’Etat. Leurs décisions sont prises dans un cadre légal, ce dont est dispensé le médiateur. En effet, pour le médiateur peu importe que la loi soit respectée si les parties s’accordent. «On peut convenir qu’un jeune est autorisé à jouer de la batterie jusqu’à 23 heures, si le voisin touché concède que cela ne le dérange qu’après cette heurelà. En fait, les interlocuteurs cherchent une solution par leurs propres moyens», illustre André Grivel. Autre différence, le médiateur agit en se basant sur la participation volontaire de chaque partie, il ne les convoque pas. «Lorsque les parties agissent de leur propre chef, cela assure un meilleur taux de réussite», conclut André Grivel. LAURENCE ARTHUR CREASOURCE/CORBIS U n transsexuel avait déposé une plainte pour insulte contre une bande d’adolescents de 13 ans, croisés sur le chemin de l’école à Genève. Trois séances de médiation ont suffi à réconcilier les parties. Ce travail a été récompensé par le Premier Prix de la Fédération suisse des associations de médiation le 7 mai. Par cet événement, les médiateurs suisses veulent améliorer leur visibilité, explique le représentant de la Fédération, Martin Zwahlen: «L’objectif est de porter à la connaissance du public des cas dans lesquels la médiation a été utilisée avec succès.» Au-delà de ce cas, il y a ces petits et grands conflits du quotidien qui empoisonnent la vie de tout un chacun. Le recours à la médiation a pour terrain la famille, le couple, les rapports de travail, le voisinage, l’administration et des domaines plus complexes tel que celui des relations commerciales. Pour transformer une démarche rare en réflexe, le chemin reste long. «La médiation n’est pas intégrée dans notre culture comme dans les pays anglosaxons ou même en France. Il faut aussi se mettre d’accord sur la définition, car certains, par exemple les juristes, ont l’impression de faire de la médiation sans avoir suivi de formation spécifique. Or, leur optique n’est pas identique à celle du médiateur. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai laissé de côté ma profession d’avocate», complète Iwona Josiak Durr, dont le cabinet de médiation vient d’ouvrir à Nyon. Pour clarifier la situation auprès du public et mettre en QUOTIDIEN La médiation a notamment pour terrain la famille, les rapports de travail, le voisinage. avant des professionnels reconnus, les initiatives se multiplient. Ainsi, Dominique Del Custode a créé une association romande: «Le public a une idée de nos compétences qui reste vague. Le fait de regrouper nos forces nous permet d’avoir un meilleur impact.» Avec son association «médiation-solution» qui regroupe des professionnels de La Côte, elle espère offrir une plate-forme de référence accessible aisément. «Si les personnes applaudissent la démarche de médiation, cela reste toujours à leurs yeux une solution qui s’adresse aux autres…», renchérit André Grivel. Cet ancien inspecteur de la brigade des mineurs à Genève s’est installé à Blonay, où il a entamé des démarches auprès des communes vaudoises proposant de se mettre à disposition afin de calmer d’éventuels conflits de voisinage ou de tensions au sein des administrations. Pour l’instant, il a rencontré peu de répondant. Cependant, les autorités publiques ne sont pas opposées sur le principe. L’Etat de Vaud offre ainsi un service de médiation administrative pour les personnes qui auraient maille à partir avec un service ou un fonctionnaire.£ La Côte: www.mediation-solution.ch; Nyon: www.jdmediation.ch; Blonay: www.grivel-mediation.ch. Voisins: quand le silence n’est pas d’or partagions le même couloir, mais nous ne nous parlions plus», se souvient Emilie. Le propriétaire a souhaité conserver une position neutre. C’est lui qui a proposé le recours d’un médiateur, dont il a payé les honoraires. «La rencontre a permis de mettre les choses à plat, laisser place au respect et à l’explication. L’autre est obligé d’écouter. J’ai pu m’excuser, car je reconnais que mon silence durant trois ans était une erreur. Je comprenais, que cette famille a pu mal Emilie* habite une maison ancienne dans un quartier résidentiel de la banlieue lausannoise. Elle voit un jour s’installer une famille dans l’autre appartement de la maison qui transforme sa vie quotidienne en calvaire. «J’ai dit que les enfants ne me dérangeaient pas. Cependant, des petites vexations se sont accumulées, le bruit, le parcage, l’occupation du jardin que nous partagions. J’ai encaissé pendant trois ans, puis j’ai explosé, ne me sentant pas respectée. Nous comprendre mon changement de comportement.» Au terme des trois séances, un certain calme a pu être retrouvé, mais la famille a tout de même choisi de déménager. «Pour moi, l’expérience a été très positive, car elle a m’a permis de m’exprimer. Du moment qu’une interaction est à nouveau possible, tout est ouvert, car c’est souvent l’énervement en soi qui fait tout déraper», analyse Emilie. * prénom d’emprunt REVEROLLE Entre deux tournages, la comédienne a donné quatre représentations d’un spectacle en famille destiné à initier les petits à la musique classique. Il y avait foule dans l’église de Reverolle dimanche. Enfin, «foule», dans ce petit lieu, équivaut à 150 personnes entassées dans les quelques mètres carrés du local. Face à ce public essenContrôle qualité tiellement villageois, deux violonistes du lieu et une star du petit et grand écran, Anne Richard. Juste avant d’entamer ce matin le tournage d’un Boulevard du Palais, la comédienne se présentait dans un nouveau rôle. Patrick Genet et Françoise Genet Richard souhaitaient depuis longtemps présenter un récital d’initiation à la musique classique. Anne Richard, cousine de Françoise, s’est donc attelée à rédiger des contes sur mesure pour accompagner la Sonate pour deux violons de Jean-Marie Leclair et les duos de Bartók. Ensuite, celle qui campe la juge Nadia Lintz sur France 2 est venue en personne l’interpréter deux fois dans des écoles et deux fois dans des représentations publiques. La voix est forte, le texte incarné. Pas de doute, on reconnaît bien les compétences d’une professionnelle. Et il semblerait que le message des Genet et Richard soit passé. «Nous avons touché près de 700 élèves de 5 à 13 ans de l’établissement d’Apples-Bière. Moins d’un élève sur vingt était déjà allé au concert classique, mais l’intérêt pour notre petit spectacle était réel», constate Françoise Richard Genet. Pour l’heure, aucun projet d’enregistrement ou de tournée n’est en vue. «Il n’est pas toujours facile de concilier nos agendas avec celui d’une actrice en tournage.» DIDIER SANDOZ PHILIPPE MAEDER Une corde de plus à l’arc d’Anne Richard En famille, Françoise et Patrick Genet et la cousine, Anne Richard. VC2