DECLARATION DU FORUM DES MINISTRES

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DECLARATION DU FORUM DES MINISTRES
DECLARATION DU FORUM DES MINISTRES
Présenté par l’Honorable Mme Marjorie Ngaunje, Ministre de
Conférence women deliver (Les Femmes Donnent la Vie)
Londres, 19 octobre 2007
la
Santé
du
Malawi
Les Femmes Donnent la Vie, est une conférence internationale majeure qui s’est tenue en octobre 2007 à Londres, et a rassemblé
près de 2 000 leaders mondiaux représentant 115 pays, en vue d’inspirer et de guider des initiatives visant à éliminer les décès
liés à la grossesse et à l’accouchement qui se produisent chaque jour dans le monde et qui pourraient être évités. Des experts
dans les domaines de la santé et du développement ont démontré que l’investissement dans les femmes est un moteur essentiel
au progrès économique, social et politique.
Les Femmes Donnent la Vie comprenait un Forum des ministres qui a permis aux ministres d’État, aux parlementaires et aux
responsables des sociétés civiles de plus de 30 pays de donner à la santé maternelle et néonatale une visibilité politique de haut
niveau. Les délégations nationales comprenaient le ministre de la Santé et de la Planification, un membre du parlement et un
responsable de la société civile. Les pays qui ont participé au Forum des ministres étaient les suivants : Afghanistan, Afrique
du Sud, Bangladesh, Bolivie, Brésil, Burkina Faso, Cambodge, Chili, Chine, Ghana, Indonésie, Laos, Liberia, Madagascar,
Malawi, Mali, Mozambique, Népal, Niger, Nigeria, Ouganda, Pakistan, Philippines, République centrafricaine, République de
Guinée, République dominicaine, République du Congo, Sénégal, Soudan, Soudan du Sud, Tadjikistan et Tanzanie.
Les délégations ont promis de faire des objectifs du Millénaire pour le développement 4 et 5 une priorité majeure des programmes
de santé nationaux, régionaux et internationaux. Résumant le consensus atteint par les participants au Forum des ministres
sur la santé et les droits des femmes et leur engagement à une action continue, l’Honorable Marjorie Ngaunje, ministre de la
Santé du Malawi, a fait la déclaration suivante à la clôture de la conférence:
Alors que nous célébrons le 20è anniversaire de la Conférence Internationale de Nairobi sur la Maternité sans
Risques, engageons-nous pour investir davantage dans les femmes car cela en vaut la peine.
Nous, participants au Forum des Ministres de la Conférence Women Deliver, réitérons notre engagement en faveur
des femmes et des enfants et notre dévouement pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD) 4 et 5. L’ensemble des OMD ne pourra être atteint que dans le cadre des droits humains qui incluent la santé
et les droits sexuels et reproductifs, et par la reconnaissance du fait que la santé et le développement sont intimement
liés. Sans une réduction substantielle de la mortalité maternelle, il y a peu d’espoir quant à la réalisation du principal
OMD qui vise à réduire de moitié la pauvreté.
Il est évident que l’engagement en faveur des femmes génère des avantages sociaux et économiques pour la famille,
la communauté et la société dans son ensemble. L’égalité des genres et l’émancipation des femmes sont essentielles.
Nous reconnaissons que la pauvreté, les inégalités de revenus, le sous-développement, les disparités entre les genres,
la discrimination, la mauvaise éducation, les conflits, la violence fondée sur le genre, l’insécurité alimentaire et
nutritionnelle sont tous des facteurs qui contribuent à la mauvaise santé des femmes et des enfants. Par conséquent,
les interventions destinées à faire face aux besoins de santé maternelle et néonatale doivent être multisectorielles afin
d’en maximiser l’impact. Les efforts doivent inclure l’éducation des femmes et des filles, l’émancipation économique
y compris l’accès aux micro-crédits et à la micro finance ainsi que des réformes légales ayant pour but de renforcer
le pouvoir décisionnel des femmes vis à vis de leur santé reproductive. Il faut en particulier prêter attention aux
plus démunis, surtout les femmes vivant en milieu rural, de même que d’autres populations vulnérables tels que les
immigrés, les personnes déplacées et les adolescents, ainsi que l’impact de la globalisation sur la santé de ces groupes.
Depuis la Conférence de Nairobi sur la Maternité Sans Risques en 1987, les investissements destinés aux femmes
ou aux efforts pour réduire la mortalité maternelle ont été très limités. A ce jour, nous n’avons toujours pas assisté
à une baisse significative du ratio de la mortalité maternelle globale (RMM), même si plusieurs pays ont réalisé de
gros progrès en la matière. Nous avons beaucoup appris de ces exemples réussis; par rapport à 1987, nous en savons
davantage sur ce qui fonctionne pour sauver la vie des femmes si nous accentuons notre engagement et responsabilité
politique et si nous appliquons de bonnes connaissances techniques et une gestion de qualité des systèmes de santé.
La mobilisation globale des ressources est également nécessaire pour renforcer la mise en oeuvre des programmes
prioritaires, tout en reconnaissant les contributions de nombreux partenaires internationaux jusqu’à aujourd’hui.
La consolidation des systèmes de santé en général et, en particulier, le recrutement, la formation et la
rétention des professionnels de santé, est absolument fondamentale. Les agents sanitaires et surtout les
assistants qualifiés à l’accouchement doivent bénéficier de formations leurs permettant de travailler à tous les
niveaux, des hôpitaux aux communautés, mais aussi de se montrer sensibles aux variations interculturelles.
Les ressources, la volonté et la responsabilité politiques sont essentielles à la mise en oeuvre de stratégies,
telles que les interventions familiales ou communautaires, pouvant réduire de manière rapide et efficace
la mortalité maternelle.
Parmi ces stratégies figurent:
L’accès à des services de planification familiale et de santé reproductive abordables dans le but de prévenir
et gérer les grossesses non désirées et l’avortement à risques.
La réduction des stigmates liés à l’avortement et à la grossesse des adolescentes.
L’offre de soins qualifiés et de soins d’urgence abordables, pendant et après l’accouchement, pour
l’ensemble des femmes et des nouveaux-nés.
Les efforts destinés à affronter d’autres facteurs favorisant une mortalité maternelle élevée tels que la
malnutrition.
Nous sommes convaincus que nous savons comment atteindre les OMD 4 et 5. Il est temps pour nous de
consolider notre action.
Par conséquent, NOUS NOUS ENGAGEONS à:
Faire en sorte que l’atteinte des OMD 4 et 5 reste une priorité essentielle des agendas nationaux,
régionaux et internationaux.
Plaider dans nos propres pays pour la santé et les droits des femmes et pour un engagement accru
de ressources financières et humaines afin de faire face aux causes des fortes mortalités maternelle
et néonatale.
Plaider lors de tous les forums internationaux en faveur de moyens supplémentaires en vue de la
réalisation de l’ensemble des OMD et en particulier, pour combler le manque de fonds destinés aux
programmes dont le but est d’atteindre les OMD 4 et 5.
Elaborer et renforcer les plans d’action nationale équitables pour les genres, avec une estimation
précise des coûts, afin d’accélérer la mise à disposition de services abordables et égalitaires pour la santé
maternelle et néonatale.
Gérer les ressources sanitaires de manière efficace.
Encourager tous les partenaires y compris les parlementaires, la société civile et le secteur privé, à
intensifier et maintenir leurs participations.
Etablir des mécanismes de responsabilisation par le biais d’une meilleure supervision et évaluation,
par exemple, le développement de l’utilisation des audits de mortalité maternelle et/ou les enquêtes
confidentielles.
Le Forum des Ministres appelle également de ses voeux de nouvelles solutions créatives:
Convoquer une session spéciale de l’assemblée générale des Nations Unies sur la santé maternelle
qui pourrait donner lieu à un plan d’action global.
Créer un fonds mondial pour la santé des femmes, ciblant essentiellement la santé maternelle.
Concrétiser les engagements pris lors de diverses conférences, par exemple, lors des Conférences du
Caire et de Pékin (1994 et 1995), la Déclaration de Paris, le Consensus de Monterrey, et le Plan de
Mise en Œuvre de Johannesburg, qui exhortent les donateurs à accroître et aligner leur soutien en
faveur des programmes nationaux.
L’ensemble des leaders nationaux, régionaux et internationaux doit reconnaître que la réalisation de
l’ensemble des OMD, et l’amélioration des systèmes de santé en général, dépendent en grande partie des
OMD 4 et 5.
www.womendeliver.org Investir dans les femmes: cela paie!