Cahier de la présidentielle : « Apprendre pour s`émanciper »

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Cahier de la présidentielle : « Apprendre pour s`émanciper »
Cahier de la présidentielle : « Apprendre pour s’émanciper »
Contribution de la Fédération d'Ille-et-Vilaine du Parti Socialiste
Coordination : Karyne Carré, déléguée fédérale à l'éducation
Expertise : Mireille Massot, 1ère vice-présidente du Département d'Ille-et-Vilaine chargée de la petite
enfance, de la parentalité, la protection maternelle et infantile (PMI), de la solidarité, des politiques
personnes âgées et personnes handicapées (2011/2015)
Contributeurs : Mathieu Aufort (Rennes centre), Jeanne Havard (Rennes centre), Fabien Lambert (Guichen),
Jean-Pierre Le Coq (Thorigné-Fouillard), Roger MASSON (Rennes Sud Est), Colette Rogemont (Rennes centre),
Soazig Tréguier (Bruz).
Introduction
Apprendre pour s’émanciper, si l’on s’en tient à ces mots, peut laisser penser que l’acte d’apprendre ne se
limiterait qu’à l’acquisition de savoirs et de connaissances.
Mais force est de constater que celui-ci intervient dès le plus jeune âge au sein de la famille, puis se structure à
l’école au gré de ses expériences et se poursuit tout au long de sa vie. Apprendre, c’est aussi développer des
savoir-faire et des savoir-être.
C’est en réalité un projet éducatif plus global qui doit permettre à tout enfant, en devenir, d’accéder à
l’émancipation, qu’elle soit personnelle et/ou professionnelle, d’en assurer sa formation et son
développement, de tirer profit de ses expériences.
Ce projet éducatif s’inscrira dans une démarche globale, qui entend faire place à tous ceux qui, à un titre ou un
autre, contribuent à l’émergence de l’adulte en devenir chez l’enfant, en privilégiant la place et le rôle de la
famille, en associant l’école qui instruit et qui éduque, en intégrant le temps libre qui intervient sur le champ
éducatif, social et culturel.
Dans le monde du travail, les transformations de ces dernières décennies alimentent un besoin de formation
pour les travailleurs et les entreprises : le travail normé et répétitif a laissé la place à des métiers requérant des
compétences nouvelles, des capacités d’initiative, d’autonomie, de responsabilité et d’adaptabilité en même
temps qu’un niveau plus élevé de formation.
Par ailleurs, les innovations technologiques s’accélèrent sous l'effet de l'essor du numérique et de la robotique
tout en créant de possibles fractures dans la société entre ceux qui les maîtrisent et ceux qui éprouvent des
difficultés à les appréhender.
Il est donc primordial de poser dès le plus jeune âge une culture technique et scientifique permettant à chacun
de comprendre les nouvelles techniques et ainsi de les utiliser avec aisance dans les sphères personnelles,
sociales ou professionnelles.
Dans un monde tentant à l'uniformisation et au délitement du lien social, l'éducation doit également être au
service de la compréhension de l'altérité, de la complexité ; elle doit permettre de s’initier aux formes
collectives de coopération et encourager l'individu à une participation citoyenne en conscience dans le cadre
d'un vivre-ensemble apaisé, d’une société la plus démocratique possible.
Apprendre n’est pas réservé uniquement au temps passé dans la classe ou sur les bancs de l’université.
L’éducation formelle n’est finalement qu’un petit pan de ce que nous apprenons tout au long de l’existence, de
manière informelle.
Aujourd’hui l’éducation est très présente à tous les moments, les âges de la vie et dans tous les milieux sociaux.
Si l’État a un rôle central à jouer dans l'éducation formelle et peut être un régulateur des inégalités sociales et
territoriales, il n'intervient pas seul.
Il est souhaitable que l’État accompagne les collectivités territoriales et les acteurs associatifs (parents d’élèves
et associations familiales par exemple) en mettant son expertise en matière d’ingénierie territoriale au service
des porteurs de projets1.
Dans ces conditions, une question s’impose : en quoi les politiques éducatives vont permettre à tous, et
notamment aux plus éloignés des opportunités, d’accéder à l’émancipation et ce tout au long de la vie ?
Nous proposons d'y répondre à travers les trois milieux de vie essentiels :
1. la famille ;
2. l’école ;
3. le temps libre.
L’idée a été notamment à travers cette contribution de mettre en valeur les pratiques et expériences réussies
sur notre territoire, susceptibles de se généraliser à l’échelle nationale.
C’est aussi de mettre en avant la cohérence d’une politique éducative associant les différents acteurs et
prenant en considération les différents temps de l’enfant et leur nécessaire complémentarité.
1 cf. les mesures 25 et 26 de la revue des missions
La Famille
Si l’on considère que l’environnement de l’enfant est déterminant pour sa construction (sociale, éducative,
affective et culturelle), il est essentiel de repérer ce qui permet cet épanouissement, ce dont dispose tout
enfant né dans un milieu où l’on va parler à l’enfant, le solliciter par la parole, le jeu, lui faire rencontrer des
personnes et des milieux différents, le mettre en situation d’imaginer comment dépasser un obstacle,
l’emmener à des spectacles, le confronter à des lectures…
C’est une mission de service public que d’apporter aux enfants, dont on aura repéré qu’ils sont en carence de
l’un ou plusieurs de ces éléments, de tenter de les pallier.
Comment les repérer ? Par les services PMI, CDAS, médecin généraliste, crèche, dialogue avec les parents…
Il s’agit bien de mettre tout en œuvre pour que l’enfant arrive à l’école maternelle avec les mêmes
fondamentaux qu’un enfant qui aura bénéficié de ces acquisitions « naturellement » dans son environnement
familial.
La crèche est un lieu éducatif de socialisation, d’éveil, de découvertes, de stimulation diverses.
Proposition n°1 : Permettre et favoriser l’accès des tout-petits et si possible en associant les parents à
l’accueil collectif en crèche, en développant une offre d’accueil éducatif de la petite enfance cohérente et
complémentaire sur l’ensemble du territoire avec une mixité de services « public-privé (non lucratif) »
Moyens :
- Encourager les départements à réserver 40% des places aux enfants issus de milieux défavorisés, surtout si les
deux parents ne travaillent pas (cf. département 35).
- Création de RAM : Relais Assistante Maternelle et des MAM : Maison d’Assistante Maternelle dans les
intercommunalités (zone rurale) et dans les quartiers (zone urbaine).
- Création au sein des entreprises : les crèches d’entreprises et inter-entreprises pour les grands groupes et les
entreprises à partir de 50 salariés en lien avec les collectivités territoriales.
- Création de service de garde atypique : horaires décalés, service de garde week-end, 24h/24h…
Proposition n°2 : Développer des actions en faveur de la lecture et de la culture
Moyens :
-Pallier les difficultés d’acquisition langagière (ex : le « Parler Bambin » qui associe enfant – parent –
professionnels- fratrie).
-Lectures, exposition d’œuvres d’art dans les salles d’attente de PMI…
-Travail des médecins et puéricultrices pour inciter les parents à fréquenter les médiathèques, les ludothèques
Organiser des lieux accueil enfants parents, espaces enfants, parents, assistantes maternelles.
- Une valise culture technique et scientifique adaptée à l’âge des tout petits comme support d’acquisition du
langage existera et cette mallette circulera dans les lieux fréquentés par les tout-petits (crèches, ludothèques,
etc.).
Proposition n°3 : Développer les structures de garde d’enfants en milieu scolaire dans les écoles proposant
des formations sanitaires et sociales
Moyens :
- Dans les Lycées Professionnels et les Maisons Familiales Rurales proposant le CAP Petite Enfance, installer des
MAM.
- Dans les écoles d’Auxiliaire de Puériculture et Puéricultrice, créer des crèches d’applications en lien avec les
structures compétentes (collectivités…).
Proposition n°4 : Maintenir le soutien aux entreprises et aux associations de Services Aux Personnes
Moyens :
- Maintien d’un taux de TVA à 5.5% pour les prestations de garde d’enfant à domicile et négociation au niveau
européens pour rendre ce taux légal.
- Dès la conception du projet, développer l’accompagnement des entrepreneurs pour obtenir l’agrément
qualité.
- Maintenir le crédit d’impôt de 50% pour les ménages payant l’IR et faisant appel à un service prestataire de
garde d’enfant.
- Créer une APGE « Allocation Personnalisée Garde d’Enfant » sur le même modèle que l’APA notamment pour
les familles modestes.
L’École
Dans le programme présidentiel de 2012 (engagement 36 à 38), la priorité a été donnée à l’Éducation.
L’essentiel est de redonner, par la loi votée en 2013, un nouvel élan à ce système éducatif trop inégalitaire
(minorer la sélection au profit de l’acquisition d’un socle de compétences pour tous, en continuité avec les
politiques de la petite enfance).
La Refondation de l’École de la République est une loi qui s’inscrit dans un projet global.
Les fondements d’une école juste, bienveillante, exigeante et inclusive sont désormais posés et le texte crée les
conditions de l’élévation du niveau de tous les élèves et de la réduction des inégalités ; il faut maintenant
attendre sa mise en place pour en apprécier les résultats.
L’école égalitaire permet à ceux qui n’aiment pas l’école d’y aller avec plaisir, l’école égalitaire accueille les
différences pour les sublimer, l’école égalitaire construit le parcours de chaque élève en organisant ses savoirs
avec ceux de l’école, l’école égalitaire développe les compétences de tous par l’interconnaissance de celles de
chacun.
Ouvrons alors de nouveaux chantiers dans la continuité des précédents sur la construction d’un projet
d’orientation, la formation des enseignants, la liaison école/entreprises, le parcours citoyen, l’apprentissage.
Un parcours de formation choisi, conforme aux capacités de chacun, débouche sur une accessibilité à l’emploi,
aux activités du marché du travail.
Désormais, on n’apprend pas un métier, on acquiert des compétences, pour être capable d’intégrer des
domaines d’activités, pour pouvoir évoluer, en fonction de diverses contraintes techniques, sociales…
Proposition n°1 : Repenser les conditions de construction du projet d’orientation. Elle ne se réduit pas à un
choix initial décisif mais sera une construction permanente à des motivations multiples se façonnant au fil du
temps.
Moyens :
-Développer la transversalité des structures d’enseignement sur un territoire afin de décloisonner l’information
des jeunes et optimiser l’offre existante (ex : liens collèges/lycées professionnels/ MFR, CFA…).
-Développer très tôt au collège un travail sur l’orientation et le concept école/entreprises (ex : mise en œuvre
d’Orientibus pour préparer aux choix d’Orientation du collégien en découvrant les métiers qui existe dans une
thématique donnée).
-Faciliter, encourager, accompagner les expériences de vie « hors murs » (ex : partenariat entre une section de
collégiens et un EHPAD).
Proposition n°2 : Ouvrir l’École sur le monde
Moyens :
-Rendre obligatoire à partir du collège au moins un déplacement à l’étranger pour les établissements scolaires :
au collège (Europe), au lycée et université (Europe et monde).
-Veiller à ce que chaque jeune ait une proposition de voyage scolaire pendant le collège et lever les freins
financiers et techniques à la participation des jeunes (aide financière, accompagnement technique).
-Créer au Ministère de l’Éducation Nationale un service « International » dédié au soutien des établissements
pour organiser des séjours.
-Généraliser des Bourses à l’International pour les personnes les plus démunies gérées par les collectivités
locales (Département et Région) en lien avec les Caisses Locales d’Entraides.
-Généraliser les dotations d’ouverture culturelle qui doivent permettre la découverte et la fréquentation de
lieux de cultures
-Mettre en place des coordonnateurs culturels sur les territoires éloignés des ressources, les animateurs
Nouvelles technologies – informatique - …
-Mettre à disposition des enseignants les sites « Espaces naturels sensibles » avec des ouvertures et
découvertes de lieux exceptionnels (et accessibles gratuitement).
-Soutenir les opérations qui permettent aux enseignants de travailler sur le long terme avec des partenaires :
cinémas, théâtres, Espace des Sciences, Opéra (conventions passées aussi avec ceux-ci pour qu’ils aillent sur les
territoires les plus pauvres en offre culturelle).
Proposition n°3 : Renforcer les liens entre l’école et les parents pour une véritable co-éducation
Moyens :
-Organiser des lieux et des temps formels ou informels permettant aux parents d’échanger entre eux et avec
les personnels éducatifs
-Trois axes d’apprentissage seront développés pour tous les parents, la connaissance du fonctionnement du
système éducatif, des attentes de l’école, la connaissance des valeurs de la République. Le dispositif permet
aux parents d’assurer le suivi scolaire de leurs enfants et de développer une relation de coopération avec les
personnels éducatifs.
-Élaborer d’un guide à destination des familles et des acteurs éducatifs sur le fonctionnement de l’école.
Proposition n°4 : Formation des enseignants
- Prévoir dans la formation initiale et continue des enseignants des temps obligatoires de découverte en
entreprise, entendue comme lieu de travail.
- Organiser des expériences d’enseignements dans divers types d’établissements (pour éviter de « s’habituer à
un type de public et perdre de vue l’obligation d’exigence vis-à-vis de ceux qui sont en difficultés, se poser la
question pourquoi sont-ils en difficultés et être obligés d’expérimenter d’autres voies).
- Compléter la formation des enseignants pour l’animation des classes, des groupes.
- Penser ou développer l’évaluation comme un processus d’observation, d’appréciation du déroulement d’une
activité, d’un projet. L’évaluation doit avoir tout autant une finalité formative que sommative.
Le Temps libre
La réforme des rythmes éducatifs initiée en 2013 a permis l'élaboration de projets éducatifs de territoire
(PEDT) sur 80 % des communes ayant une école primaire publique.
Véritable révolution éducative pour les communes mettant en place pour la première fois des activités
périscolaires, les PEDT ont été une continuité et un élargissement de la réflexion éducative pour les communes
ayant précédemment mis en place des projets éducatifs locaux (PEL).
Le projet éducatif territorial (PEDT) formalise une démarche permettant aux communes et aux groupements de
communes de proposer à chaque enfant un parcours éducatif cohérent et de qualité avant, pendant et après
l'école, organisant ainsi, dans le respect des compétences de chacun, la complémentarité des temps éducatifs.
Les PEDT consacrent une politique globale des temps de l’enfant puisqu’il s’agit bien de penser la continuité, la
cohérence et la complémentarité des temps éducatifs pour éviter leur simple juxtaposition.
62,2% des communes ayant un PEdT en cours d'élaboration ou signé sont engagées seules dans cette
démarche; 37,8% sont engagées dans un PEdT aux côtés d'une ou plusieurs autres communes. Par ailleurs, si
16,4 % des communes sont parties prenantes d'un PEdT comptant entre 2 et 4 communes, 11,7% sont parties
prenantes d'un PEdT impliquant 10 communes ou plus.
Or, la taille de la commune et son possible éloignement des grands centres urbains conditionnent sa capacité à
mobiliser les moyens financiers et les ressources humaines nécessaires au déploiement des activités
périscolaires.
Un accompagnement méthodologique et financier de l’État (fonds de soutien aux communes pour le
développement des activités périscolaires et/ou financements CNAF) doit être valorisé pour faciliter la
coopération intercommunale et la mutualisation de moyens, ce afin de tendre vers une plus grande diversité et
une plus grande qualité des activités ou des dispositifs éducatifs proposés.
Un aspect apparaît comme particulièrement critique : la capacité des communes à recruter et à fidéliser les
encadrants sur les temps périscolaires et extrascolaires, notamment du fait d'un fractionnement de l'offre
d'activités et des temps éducatifs.
Cette situation préjudicie à la qualité éducative en ne permettant pas aux encadrants de suffisamment inscrire
leur action pédagogique dans le temps.
Afin d'approfondir la continuité, la cohérence et la complémentarité des temps éducatifs, il convient de centrer
la réflexion éducative sur l'enfant, sur son parcours d'apprentissage et de découverte à travers les âges.
Les PEDT ont souvent été conçus comme un outil d'agencement de prises en charges éducatives confiées à des
équipes éducatives distinctes (temps scolaire, NAP, périscolaire plus classique, accueils de loisirs, ...) limitées
aux âges maternelles et élémentaires.
Il apparaît donc nécessaire de renforcer le lien existant entre les différents intervenants tout en intégrant ces
démarches spécifiques à un ensemble plus large construisant un véritable parcours éducatif de 0 à 25/30 ans
(âge de la véritable autonomie sociale et financière), qu'il est possible de dénommer projet éducatif global du
territoire ou PEL.
Si l'activité reste un élément fondamental pour apprendre dans le cadre de l'éducation informelle, cette
dernière doit aussi être conçue comme un espace d'apprentissage du vivre-ensemble et plus largement de la
citoyenneté : ces objectifs éducatifs doivent être promus et faire l'objet d'une déclinaison concrète dans les
projets éducatifs.
Enfin, l’accessibilité à l'éducation hors l'école reste un enjeu majeur pour un certain nombre de familles, soit du
fait des coûts directs engagés qui nécessitent une réflexion approfondie sur les conditions tarifaires, soit de
l'adaptation de l'offre éducative aux caractéristiques particulières des enfants (handicaps, éloignement
géographique, …).
Normalement quand on a un besoin, on va rechercher l’information là où elle se trouve. Cependant, on entend
régulièrement « je ne savais pas que vous faisiez ça », « il y a un foyer des jeunes dans la commune », ce qui
traduit une imparfaite connaissance des services à la population.
Deux options possibles : soit on communique mal soit on ne va plus chercher l’information ; sachant que c’est
un peu des deux, on peut agir sur l’un et sur l’autre.
Si dans les collèges et les lycées (public et privé) étaient mises en place des permanences sur le temps du midi
(par exemple des PIJ, foyer des jeunes, …), les liens pourraient se créer entre tous et des projets pourraient voir
le jour (pourquoi pas sur l’ORIENTATION et le PROJET DE VIE).
De même, permettre aux structures éducatives œuvrant sur le temps extrascolaire de se faire connaître au sein
des établissements scolaires (par le biais de permanences, par le biais d'interventions sur le temps périscolaire
et/ou par le partenariat de projet avec les enseignants) est susceptible de permettre aux enfants et parents de
découvrir l'offre éducative de leur territoire de vie, de générer des vocations à pratiquer des loisirs éducatifs
sur le temps libre.
Proposition n°1 : Renforcer la coopération intercommunale dans le champs éducatif et favoriser la
mutualisation de moyens sur les territoires
Moyens :
- Favoriser l'élaboration de PEDT à l'échelle intercommunale par une incitation financière prenant en compte
l'effort de mutualisation de moyens financiers et humains.
- Accompagner les communes et intercommunalités à constituer des équipes éducatives permanentes
intervenant sur les temps scolaires, péri et extrascolaires (volume horaire critique satisfaisant pour rompre un
séquencement trop important du temps de travail et la précarité des encadrants) en levant notamment les
freins statutaires ou réglementaires liés aux seuils horaires de recrutement.
- Promouvoir l'emploi mutualisé par la constitution de groupements d'employeurs locaux associant les
communes et des opérateurs de la commune en matière de loisirs éducatif, de culture, de pratique sportive
voire même de services à la personne (aides à domicile, animations en EHPAD, …).
- Promouvoir la constitution de réseaux de coordinateurs PEDT à l'échelle des futurs EPCI, appuyés par les
services de l’État et les CAF.
Proposition n°2 : Approfondir la cohérence des projets éducatifs locaux en renforçant la coordination des
acteurs et en concevant des parcours éducatifs intégrés permettant un égal accès à tous.
Moyens :
- Accompagner l'élaboration de documents cadres (par exemple un projet éducatif global de territoire) par les
collectivités territoriales visant à une approche globale et intégrée du parcours éducatif de l'enfant et du jeune.
- Associer les parents à l'élaboration des parcours éducatifs et à la déclinaison des propositions éducatives sur
le territoire (rôle délibératif des parents dans les instances de concertation ou de pilotage) ;
- Mettre en place des co-formations travailleurs sociaux et parents.
- Accompagner l'émergence, la reconnaissance par la communauté éducative et la formation de coordinateurs
éducatifs sur les territoires (ces coordinateurs ayant vocation à animer le lien entre les acteurs et à
accompagner les élus locaux dans leurs politiques éducatives cf. coordonnateur REP).
- Prévoir dans la formation des enseignants, des directeurs d'école primaire et des chefs d'établissement, une
quotité horaire dévolue au partenariat éducatif avec les structures éducatives du territoire ;
- Favoriser l'interconnaissance des acteurs éducatifs sur un territoire par le biais de sessions de formation
communes.
- Veiller à ce que chaque projet d’école et projet éducatif du territoire puisse comporter un volet sur l’accueil et
les stratégies d’accompagnement des enfants à besoins éducatifs particuliers.
- Faciliter l’emploi des accompagnants des élèves en situation de handicap lorsque la mise en accessibilité des
activités périscolaires ou extrascolaires nécessite une présence humaine renforcée.
Proposition n°3 : Proposer dans les écoles (pas que le collège et le lycée) la mise en place de permanence des
structures enfance / jeunesse et d'associations (sportives, culturelles, scientifiques, …) et des espaces de
découverte de l'offre éducative accessible sur le temps libre.
Moyens :
- Favoriser la signature de conventions décentralisées liant l’Éducation nationale aux acteurs éducatifs des
territoires.
- Intégrer aux projets d'école, aux projets d'établissements, aux PEDT et aux PEL cet objectif.
Proposition n° 4 : Créer un SCOT Éducation Solution nouvelle pouvant être un complément direct avec le
SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale). Ce schéma prend en compte les prévisions démographiques des
territoires. On peut imaginer dans l’avenir que, grâce à ces évolutions démographiques et un SCOT classique,
on pourra créer en complémentarité un SCOT Education qui a pour objectif :
- un plan bâtiment scolaire ;
- une planification numérique ;
- une planification des structures enfance/jeunesse ;
- une réflexion sur la mutualisation des équipements.
Conclusion
Au-delà des propositions présentées dans cette contribution, il nous paraît important de réaffirmer
l'importance de la notion de plaisir d’apprendre pour faciliter l’émancipation.
Il s'agit de donner le goût à la découverte, à l'apprentissage, à la progression, aux formes collectives d'échange
et d'action.
D’autres domaines sont à explorer, notamment les parcours permettant de répondre aux exclusions sociales et
professionnelles, plus particulièrement vécues par les jeunes sortis du système scolaire sans qualifications.
La commission éducation de la Fédération d'Ille-et-Vilaine du Parti Socialiste approfondira sa réflexion sur tous
ces sujets lors des prochains mois.

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