FELIX de Roberta Durrant. Pays | Afrique du Sud Type | Long

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FELIX de Roberta Durrant. Pays | Afrique du Sud Type | Long
FELIX de Roberta Durrant.
Pays | Afrique du Sud
Type | Long métrage
Catégorie | Fiction (12 ans et moins)
Durée | 97 min
Langue | anglais avec narration en français
SYNOPSIS
Felix Xaba, 12 ans, rêve d’être saxophoniste comme son regretté père. Cependant, pour sa mère
Lindiwe, le jazz incarne la musique du diable. Quand Felix quitte ses amis du bidonville pour
bénéficier d’une bourse d’études dans une école privée élitiste, il défie sa mère et demande à
deux anciens membres du groupe de musique de son père de l’aider pour le spectacle de jazz de
son école.
MISE EN CONTEXTE ET ARTICLE CONNEXE :
Voici un texte d’introduction à l’apartheid qui permet de resituer les inégalités sociales qui sont
mises en évidence dans ce film (Source : https://fr.vikidia.org/wiki/Apartheid)
« L'apartheid est une forme de racisme affiché dans les règlements ou les lois d'un pays.
L’apartheid vient du français « à part » et veut dire « séparation, ségrégation » en afrikaans.
C’est un système politique raciste qui consistait à opprimer et à supprimer tous les droits des
noirs. La ségrégation est le fait de mettre à part une ou plusieurs personnes. L’oppression est le
fait d’accabler sous une autorité tyrannique.
Ce système ségrégationniste a été mis en place par la minorité blanche en Afrique du Sud en
1948 et aboli en 1991 sous la pression de la communauté internationale et à la suite du combat
des Noirs représentés par Nelson Mandela.
La population blanche (15 à 20 % de la population), descendant majoritairement des
Néerlandais, Français, Anglais et Allemands, installés dans le pays à partir de 1652, dirigeait et
possédait la majorité des terres agricoles et interdisait à la population noire (65 à 70 % de la
population) tout droit civique au sein de l'Afrique du Sud. La population noire vivait dans des
bantoustans (territoires réservés aux Noirs) répartis sur 13 % du territoire selon les ethnies et
dans les « townships », des ghettos noirs en périphérie des villes blanches. À côté de ces deux
groupes de population, les métis et les Indiens (environ 10 %) bénéficiaient de droits
intermédiaires entre les droits privilégiés des Blancs et ceux résiduels des Noirs.
Nelson Mandela lutta contre l’apartheid tout au long de sa vie. « Un grand homme qui a
consacré sa vie à la lutte contre le racisme, l’émancipation des femmes et des hommes, l’égalité
des droits ainsi qu’une lutte certaine pour l’auto-détermination des peuples » (selon
L’humanité.fr). Il privilégia toujours la non-violence, quand cela était possible.
(…)Durant l’Apartheid, les noirs n’avaient pas le droit de vote, les blancs et les noirs ne
pouvaient pas se marier ensemble, les noirs devaient porter sur eux un passeport intérieur
spécialement conçu pour eux qui leur servait à se déplacer (Nelson Mandela brûlera le sien),
l’accès aux lieux publics étaient restreints en fonction de la couleur de peau.
Lors de son procès en 1964 Nelson Mandela fait un discours sur la démocratie : « Au cours de
ma vie, je me suis consacré à cette lutte des peuples africains. J'ai combattu contre la
domination blanche et j'ai combattu contre la domination noire. J'ai chéri l'idéal d'une société
libre et démocratique dans laquelle tout le monde vivrait ensemble en harmonie et avec des
chances égales. C'est un idéal pour lequel j'espère vivre et que j'espère accomplir. Mais si
nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ».
Le rêve de Mandela était de créer en Afrique du Sud une « nation arc-en-ciel », dans laquelle,
les blancs et les noirs vivraient ensemble en harmonie. La nation arc-en-ciel (Rainbow Nation en
anglais) est une notion inventée par l’archevêque Desmond Tutu afin de désigner son rêve de
voir construire une société sud-africaine post-raciale. »
PERSONNAGES PRINCIPAUX :
Felix Xaba : petit garçon jovial qui adore jouer de la musique et entre à l’école privée.
Lindiwe Xaba : mère de Felix qui ne veut pas qu’il se lance dans la musique comme son père.
Zanele Xaba : petite sœur de Felix.
Wiseman Xaba : petit frère de Felix.
Zweli Xaba : père de Felix, roi du sax décédé.
Ricardo January : bon ami de Felix, imposant physiquement, il le défend souvent.
Samuel Pepys : ami cultivé et intelligent de Felix qui joue aussi dans l’ensemble musical.
Junior Junior : l’intimidateur principal de Felix, blanc et fils de famille riche.
Jeff Junior : père de Junior, tient des propos racistes.
Bra Joe : a enseigné au père de Felix à jouer de la flute, membre des Bozza Boys.
Fingers Fortuin : Il apprendra à Felix à lire la musique et à jouer du saxophone.
Mr. Felix : maître de la maison où travaille la mère de Felix et chancelier de l’école.
Marshall Dondolo : intimidateur noir de Felix qui deviendra son allié.
Mr. Dondolo : ministre noir, père de Marshall.
Mrs. Cartwright : professeure et juge pour l’ensemble de musique de l’école, elle encourage
beaucoup Felix.
Mr. Murray : Dirige l’ensemble de musique, il ne veut pas de Felix au départ mais se laissera
convaincre.
SUGGESTIONS D’INTERROGATIONS :
1- Comment Felix parviendra-t-il à réussir? Qui l’aidera dans sa quête et comment lui
donneront-ils un coup de main?
2- Est-ce que Felix est désavantagé par rapport aux autres? Est-il victime de racisme? Quel autre
aspect de sa situation rend les choses difficiles?
ÉLÉMENTS DE RÉPONSES :
1- La quête de Felix
Au départ, Felix a vraiment confiance en lui-même et se surnomme « le roi ». Il répand une joie
contagieuse quand il joue de la musique et les autres festoient. Son talent musical est sa plus
grande ressource pour réussir. Il fera face à plusieurs rejets et difficultés qui mettront en péril sa
réussite scolaire et sa participation dans l’ensemble musical de l’école. Pour regagner confiance
en lui-même et atteindre son but, il recevra l’aide de plusieurs personnages et devra travailler
avec ardeur.
Exemples :
Un des premiers accrocs à la quête de Félix est l’opposition de Mr. Murray à son admission à
l’école. Ce dernier tiendra des propos racistes pour justifier sa position. Pour contrer cette
première opposition Félix sera inspiré par le coffre appartenant à son père dans lequel il
trouvera plein de souvenirs le présentant comme une véritable vedette. Il le prendra comme
modèle et ira chercher de l’aide directement auprès des amis de son père, des musiciens qui
jouaient avec lui. Bra Joe et Fingers lui enseigneront alors à lire la musique et à jouer du
saxophone comme son père pour qu’il passe l’audition. Il devra également faire beaucoup
d’efforts pour rassembler les Bozza Boys et racheter le saxophone que sa mère avait vendu.
Une autre des oppositions à sa quête est incarnée par la figure de la mère, qui refuse que Félix
joue du jazz comme son père. Elle affirme que c’est la « musique du diable » parce que sa
passion le poussait loin de sa famille et l’incitait à trop boire. Felix paiera ainsi son frère et sa
sœur pour qu’ils mentent à leur mère et l’aident à camoufler ses cours de saxophone.
Sa confiance en lui va également être ébranlée par les propos de ses camarades d’école. Au
premier jour ces derniers vont en effet se moquer de lui à cause de son sac vert. Mais Ricardo
vient le défendre pour éviter l’humiliation. Quand il retourne chez lui, il reproche à sa mère de
lui avoir acheté ce sac. Ainsi, il développe une honte pour son milieu social et ses origines, qu’il
se sent obligé de quitter pour réussir. Cependant, pour pouvoir vraiment avoir confiance en lui,
il devra regagner la confiance et l’approbation de sa mère.
2- Les classes sociales
Felix va non-seulement souffrir des préjugés envers les noirs qui semblent manifester des traces
restantes de l’apartheid mais aussi de la pauvreté de sa famille qui en découle. Dans l’Afrique du
Sud qu’on nous présente, il y a plusieurs exemples de racisme et de classes sociales divisées. Les
moins biens nantis semblent très peu enclins à grimper l’échelle sociale. Les blancs se sentent
supérieurs alors que les noirs doivent travailler avec plus d’ardeur ou bien être déjà riches pour
accéder aux mêmes privilèges, ceux de l’école privée par exemple.
Exemples :
L’école privée est ouvertement élitiste, peu de noirs la fréquentent.
Mr. Murray fait une blague raciste présumant que Felix joue du bongo. Souvent les personnages
tiennent des propos racistes puis s’excusent auprès des noirs qui les entourent comme si ça ne
les concernaient pas eux personnellement. Comme dans le cas du « PDNC : pas des nôtres, cher
» plusieurs fois répété et dit, entre autre, par les Junior devant Marshall. C’est d’ailleurs ce
racisme qui poussera Marshall à quitter les intimidateurs pour se ranger du côté de Felix.
Les familles aisées jugent la relation très proche de Felix avec sa mère, ses collègues l’appellent
un « fils à maman ». Junior jette un regard suspicieux à sa mère qui lui donne de l’argent et un
lunch.
La mère de Felix est domestique chez Mr. Felix, elle expliquera à son fils que la moitié de son
salaire hebdomadaire a été investi dans son simple chapeau d’école pour remplacer sa vieille
casquette jaune.
LEXIQUE :
Xhosa : Le xhosa est une langue d'Afrique australe. Cette langue compte pour la seule Afrique
du Sud un peu plus de huit millions de locuteurs, soit environ 18 % de la population, ce qui en
fait la deuxième du pays après le zoulou. Elle est la langue du peuple xhosa.
Pennywhistle : Le tin whistle, aussi appelé flûte irlandaise au Québec, est un instrument à vent
de type bois. Il s’agit d'une flûte droite à six trous, généralement en métal et couramment
utilisée dans la musique des îles Britanniques (Angleterre, Écosse, Pays de Galles et Irlande).
Kwela : Le kwela est un style de musique sud-africain des années 1950, caractérisé par le jeu
jazzy d'un tin whistle. De tous les genres de musique utilisant le tin whistle, le kwela est le seul
qui soit totalement dominé par cet instrument, le style ayant d'ailleurs été créé à partir du son
de cette flûte.
Smiley : plat sud-africain de tête de mouton entière et rôtie.