“RUSSIE: LA LIBERTE ASSASSINEE” HOMMAGE A ANNA
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“RUSSIE: LA LIBERTE ASSASSINEE” HOMMAGE A ANNA
LES FILMS Itchkeri Kenti de Florent Marcie, France, 2006, 145’ Tourné clandestinement en Tchétchénie pendant la première guerre (1994-1995), monté dix ans plus tard pour témoigner d’une histoire oubliée, Itchkéri Kenti est, aux yeux des Tchétchènes, un film symbole. Itchkéri Kenti … ”c’est la beauté et la richesse d’un récit qui trouve sa vérité au plus près de l’expérience collective d’une lutte de libération. ” Eugenne Renzi (Les cahiers du cinéma, février 2007) Diedovchina de Manon Loizeau, France, 2006, 22’ Avec «l’affaire Sytchev», la Russie a brusquement pris conscience du sinistre bizutage de l’armée russe qui fait près de 3000 victimes par an. Une femme seule a décidé d’élever la voix « pour ne pas faire comme toutes les autres mères qui ont perdu un fils, et qui par leur silence se rendent complices des crimes qui continuent au sein de l’armée »... LE SUJET “RUSSIE: LA LIBERTE ASSASSINEE” HOMMAGE A ANNA POLITKOVSKAIA Co-présenté avec: REPORTERS SANS FRONTIERES en collaboration avec le Courrier et les Etats Généraux LE DEBAT Manon Loizeau, réalisatrice Florent Marcie, réalisateur Robert Menard, secrétaire général de Reporters sans frontières Alexandre Mineev, journaliste, correspondant de Novaya Gazeta à Bruxelles Modératrice: Thérèse Obrecht, journaliste RUSSIE: LA LIBERTE ASSASSINEE Anna Politkovskaïa a été assassinée le 7 octobre dernier à Moscou. Un assassinat qui s’inscrit dans la montée des violences et la mise sous silence progressive de la société russe: contrôle des associations de défense des droits humains, assassinats politiques, menaces à l’encontre de la presse indépendante, centralisation du pouvoir … Des libertés démocratiques réduites, dans un pays où l’impunité est souveraine. Dès l’annonce de la mort d’Anna Politkovskaïa, alors que ses proches et son journal mettaient en cause le pouvoir et ses services, le gouvernement russe s’est empressé d’accuser les filières tchétchènes. Esbroufe ? Menacée depuis des années, Anna Politkovskaïa « gênait » le pouvoir. Ses enquêtes sur la corruption et les travers du système politique russe dérangeaient tout autant que ses reportages en Tchétchénie. Comment dès lors, ne pas douter de la thèse officielle et ne pas questionner la responsabilité du régime de Vladimir Poutine ? Difficile également, de détacher cet assassinat de l’érosion progressive des libertés en Russie et du retour des assassinats politiques. Les derniers en date : Andrei Kozlov, vice-président de la Banque centrale de Russie, Anatoly Voronin, directeur commercial de l'agence de presse ITARTASS, Anna Politkovskaïa, Alexandre Litvinenko. Comment enfin, ne pas s’interroger sur la complicité et le fort soutien des pays occidentaux, si dépendants du gaz russe, envers le gouvernement de Vladimir Poutine ? En novembre 2006 le Parlement européen réagissait à la mort d’Anna Politkovskaïa en adoptant une Résolution enjoignant les Etats membres de l’Union, à « placer la démocratie, les droits de l’homme et la liberté d’expression au centre de tout nouvel accord » avec la Fédération de Russie. Sans force contraignante. LES INTERVENANTS Manon Loizeau fait son DEA d’Etudes soviétiques et est-européennes à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris. En 1994, elle part à Moscou et travaille aux bureaux du Monde et de la BBC. En 1996, elle commence à tourner des magazines en Russie avec l’agence CAPA (pour Envoyé Spécial et Canal+). De retour à Paris, elle réalise plusieurs reportages et documentaires en Russie et en Afghanistan, ainsi que Guantanamo, au nom de la guerre. En 2003, elle réalise deux documentaires tournés clandestinement en Tchétchénie : Grozny, chronique d’une disparition (Prix Reporters Sans Frontières au FIGRA), et Naître à Grozny (Prix spécial du Jury au Festival du Scoop d’Angers). Depuis juin 2004, elle a notamment réalisé Les Etats-Unis à la conquête de l’Est. En 2006, elle a reçu le Prix Albert Londres pour La Malédiction de naître fille qu’elle a coréalisé avec Alexis Marant. Manon Loizeau est Grand reporter permanent à l’Agence Capa. Florent Marcie débute le photojournalisme en décembre 1989 pendant la révolution roumaine. Après la réalisation, en 1995, d’un premier documentaire La tribu du tunnel, puis la production du documentaire Une fille contre la mafia, salué par une diffusion internationale, il privilégie une pratique documentariste indépendante (produit, tourne et monte lui-même ses films). En janvier 2000, il réalise Saïa en Afghanistan, un « essai filmique » au parcours singulier. En septembre 2001, une enquête réalisée en Afghanistan deux ans auparavant, sur les combattants étrangers dans les rangs des talibans, est diffusée internationalement en quelques jours (Envoyé Spécial, NBC, Channel 4…). Il travaille actuellement à la rédaction d’un essai sur l’information : Autopsia. Robert Menard est né en 1953 à Oran. En 1985 il fonde Reporters sans frontières où il occupe les fonctions de président jusqu'en 1989 puis de secrétaire général jusqu'à aujourd'hui. Membre de la commission nationale consultative des droits de l'homme de 1999 à 2002. En octobre 2006, il a été le président de la 13e édition du prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre. Il est également directeur de publication du mensuel "La Lettre de Reporters sans frontières" et membre du comité éditorial de la revue Médias. Auteur en 2001 du livre Ces journalistes que l'on veut faire taire (Editions Albin Michel), il publie un second ouvrage en 2003 en collaboration avec Emmanuelle Duverger intitulé La censure des bien-pensants (Editions Albin Michel). Alexandre Mineev Après des études d’histoire et des langues orientales à l’Université de Moscou il débute sa vie professionnelle comme correspondant de l’agence TASS à Hanoi en 1972. Il est témoin de la chute du Vietnam du Sud et de la réunification du Vietnam, de la révolution communiste au Laos, et de la guerre civile au Cambodge. Il revient à Moscou à 1985 quand la « Perestroïka » débute. En 1994 il part pour Bruxelles comme chef de bureau de ITARTASS. En même temps il commence à collaborer avec Novaya Gazeta, qui devient une sorte de drapeau de presse libre russe. POUR EN SAVOIR PLUS Reporters sans frontières: www.rsf.org Human Rights Watch: www.hrw.org Amnesty International: www.amnesty.org Novaya Gazeta: www.novayagazeta.ru Le Kremlin: www.kremlin.ru/eng Douloureuse Russie, Anna Politkovskaia (Buchet-Chastel) La Russie selon Poutine, Anna Politkovskaia (Gallimard) Tchétchénie, le déshonneur russe, Anna Politkovskaia (Gallimard) Russie, la loi du pouvoir, Thérèse Obrecht (Autrement)