Le pacte de stabilité et de croissance
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Le pacte de stabilité et de croissance
F I C H E D ’ I N F O R M AT I O N Le pacte de stabilité et de croissance Tout comme les particuliers, les administrations publiques ont un budget de recettes et de dépenses. Et si les sorties sont supérieures aux entrées, elles contractent des dettes. Au début du processus de mise en place de l’Union économique et monétaire, les finances publiques de certains États membres étaient loin d’être brillantes. On craignait que cela ne nuise à la réussite de l’Union. Pour éviter que les États membres ne relâchent leur discipline budgétaire après avoir adhéré à la zone euro et ne menacent ainsi le bon fonctionnement de l’Union économique et monétaire, un pacte de stabilité et de croissance a été adopté en juin 1997, lors de la réunion du Conseil européen à Amsterdam. En signant ce pacte, les États membres de l’Union européenne d’alors s’engageaient à assurer une situation budgétaire en quasi-équilibre à moyen terme. Les pays de la zone euro devaient présenter leur programme de stabilité avant le 1er mars 1999 et, pour assurer une certaine continuité, le mettre à jour annuellement. Les États membres tels que le Royaume-Uni, le Danemark et la Suède, qui n’ont provisoirement pas souhaité participer à la troisième phase de l’UEM et qui n’ont donc pas encore adopté l’euro, doivent présenter un programme de convergence, tout comme les États membres qui ont rejoint l’UE après 1997. Le pacte, qui consiste en un ensemble de règles de coordination des politiques fiscales nationales, poursuit un objectif tant préventif que dissuasif. Les programmes de stabilité et de convergence annuels doivent montrer que, même en prenant en compte le vieillissement, la situation fiscale à moyen terme est saine et 19 le restera. Dès que la Commission européenne constate qu’un État membre s’engage dans la voie d’un déficit « excessif », elle peut demander au Conseil européen de donner un signal d’alerte précoce. En prodiguant ses conseils de politique économique, elle peut également sommer les États membres de respecter les engagements qu’ils ont pris dans le cadre du pacte. Un État membre qui ne prend pas les mesures nécessaires pour mettre un terme à une situation de déficit excessif encourt une sanction. Dans un premier temps, la sanction prendra la forme d’un dépôt sans intérêt auprès de la Commission européenne, mais elle pourra être convertie en amende si le déficit excessif n’est pas corrigé au cours des deux années suivantes. La Banque européenne d’investissement peut elle aussi jouer un rôle dans la politique de sanction en réduisant son octroi de crédits à cet État membre. Les sanctions ne sont toutefois pas automatiques. Elles ne sont infligées que lorsque le Conseil européen a pris toutes les circonstances en considération. Le nouveau pacte budgétaire ou « Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance » qui est entré en vigueur le 1er janvier 2013, va encore plus loin. Il consiste d’une énonciation completement réformée des règles budgétaires, des nouveaux engagements des états membres de la zone Euro sur le plan de la politique budgétaire et des sanctions automatiques. Pour en savoir plus • G. LANGENUS, Le pacte de stabilité et de croissance : une histoire mouvementée, BNB, Revue économique, juin 2005 • Fiches d’information : La politique budgétaire, fiche p. 99 no 4 Le traité de Maastricht, p. fiche 115no 18 © Banque nationale de Belgique, le 1er septembre 2014 Tous droits réservés. La reproduction de cette publication, en tout ou en partie, à des fins éducatives et non commerciales est autorisée avec mention de la source.