P6 Actualité péritonite féline
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P6 Actualité péritonite féline
actualité (r)évolution dans l’approche diagnostique et pathologique de la péritonite infectieuse féline Christophe Hugnet Clinique vétérinaire des Lavandes Quartier Boulagne BP 54 26160 La Bégude de Mazenc Une nouvelle hypothèse indiquerait l’existence de deux souches virales de coronavirus en milieu naturel, l’une avirulente, l’autre virulente responsable de la péritonite infectieuse féline (PIF). NOTES * L’équipe de S.J. O’Brien, selon l’hypothèse de Pedersen : mutation in vivo d’un coronavirus entéropathogène D epuis près de 20 ans, l’hypothèse défendue par Pedersen d’une mutation in vivo d’un coronavirus entéropathogène chez le chat en une forme plus virulente responsable de la PIF a globalement été admise sans réelle contestation par le milieu vétérinaire. Celle-ci était acceptée par défaut : il était en effet difficilement concevable qu’un tel événement puisse survenir de manière ubiquitaire chez des chats du monde entier avec une constance dans le mécanisme pathogènique, laissant entrevoir une “instabilité” génétique de ce virus. Si cette hypothèse devait être vraie, alors l’arbre phylogénétique des coronavirus entéropathogènes et ceux responsables de PIF devrait ressembler à celui de la figure 1. du National Cancer Institute, travaille dans de nombreux domaines : virologie humaine (SIDA, Hépatites virales, syndrome respiratoire aigu sévère -SRAS-) et animale (virus leucémogène félin -FeL-V, virus de l’immunodéficience féline -FIV-, péritonite infectieuse féline -PIF-), génétique et susceptibilité aux agents pathogènes, cancers et infections. **cf. l’article “Diagnostic de la péritonite infectieuse féline”, de G. Casseleux, J. Isnard, dans LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline Hors-série Maladies infectieuses 2006;(6):455-60. - FECV : Feline enteric coronavirus : coronavirus félin enteropathogène - FIPV : Feline infectious peritonitis virus : virus de la PIF Dans l’hypothèse d’une co-existence et de circulation de deux souches virales différentes, ce même arbre phylogénétique devrait être similaire à celui de la figure 2. ● Ainsi, à partir de huit chats atteints de PIF et de 48 chats asymptomatiques porteurs de coronavirus entéropathogène, l’équipe de S.J. O’Brien* a extrait l’ARN viral de ces coronavirus ; puis, après des techniques PCR de clonage et d’amplification, a construit l’arbre phylogénétique de ces coronavirus félins. ● L’arbre obtenu est celui de la figure 2. Ceci confirmerait l’existence de deux souches virales circulant en milieu naturel : l’une avirulente (coronavirus entéropathogène), l’autre virulente (coronavirus responsable de la PIF). ● Des marqueurs biologiques fonctionnels membranaires de la souche PIF ont été mis en évidence. Ceci ouvre ainsi de nombreux espoirs dans le développement de tests diagnostiques spécifiques, voire d’immunoprévention vaccinale. - Brown MA, Troyer JL, Roelke ME, O’Brien SJ. Genetics and pathogenesis of feline infectious peritonitis virus. Emerging Infectious Diseases, 15 (9):1445-1452 www.cdc.gov/eid/content/15/9/pdf s/1445.pdf CANINE - FÉLINE 6 Site 1 FECV-2 FIPV-2 FECV-2 FIPV-2 FECV-2 FIPV-2 Site 2 FECV-3 FIPV-3 FECV-3 FIPV-3 FECV-3 FIPV-3 Site 3 des coronavirus félins selon l’hypothèse de S.J. O’Brien de la co-existence de deux souches virales circulantes ● - O’BrienSJ. Conférence ACVIM 2008, San Antonio, Texas 2009, FECV-1 FIPV-1 FECV-1 FIPV-1 FECV-1 FIPV-1 Figure 2 - Arbre phylogénétique UNE NOUVELLE HYPOTHÈSE Synthèse d’après article et conférence : LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline vol 9 / n°42 6 - SEPTEMBRE 2009 Figure 1 - Arbre phylogénétique FECV-1 FECV-2 FECV-3 FECV-4 FECV-5 FECV-6 Sites multiples FIPV-1 FIPV-2 FIPV-3 FIPV-4 FIPV-5 FIPV-6 Sites multiples De même, la susceptibilité immuno-génétique de certaines lignées ou races de chats (persans par exemple) pourra être évaluée plus sérieusement vis-à-vis de ces souches virulentes responsables de la PIF. insi, cette nouvelle hypothèse impliquant la circulation de deux souches virales différentes dans la population féline devra être confirmée par d’autres équipes à partir d’isolats d’origine géographique différente. Elle ne pourra être démontrée qu’avec la mise au point de tests diagnostiques fiables et validés. De même, reste en suspens le fait que la PIF est certes une virose, mais aussi en premier lieu une affection à complexes immuns et pour laquelle la sensibilité particulière de certains sujets doit être expliquée. ❒ A